Par DD Emmons, OSV News
Chaque année liturgique, le troisième vendredi après la fête de la Pentecôte, nous célébrons la solennité du Sacré-Cœur de Jésus. Traditionnellement, le cœur symbolise tout l'être humain, et le cœur de Jésus représente son amour éternel pour nous. Cette solennité nous donne l'occasion de reconnaître cet amour et de nous repentir des fois où nous l'avons ignoré. Jésus a choisi Margarita María Alacoque, une jeune religieuse de l'ordre de la Visitation à Paray-le-Monial, en France, comme instrument de diffusion de la dévotion à l'Eglise. Sacré-Cœur de Jésus dans toute l'Église.
Cette ancienne dévotion est née lorsqu'un soldat romain a enfoncé sa lance dans le côté de notre Sauveur crucifié et que de son cœur ont coulé du sang et de l'eau, signe de la grâce divine. Au fil des siècles, saints, théologiens, écrivains et fidèles ont reconnu dans le Sacré-Cœur une source inépuisable de bénédiction, de miséricorde et d'amour. Pendant longtemps, cependant, cette dévotion a été cultivée à titre personnel.
Les visions de Marguerite-Marie Alacoque
Au XVIIe siècle, le catholicisme a été attaqué par la propagation du protestantisme et les croyances hérétiques du jansénisme. Bien que les jansénistes soient catholiques, ils affirment que seuls quelques élus atteindront le paradis et prônent la peur de Dieu. Ils dégradaient l'humanité de Jésus, y compris son Sacré-Cœur, et prônaient un retour aux pénitences rigoureuses du passé. Tant le protestantisme que le jansénisme ont affecté la ferveur avec laquelle les fidèles vivaient de nombreux enseignements de l'Église.
C'est dans ce contexte qu'à partir de 1673 et pendant plus de 18 mois, Sœur Marguerite-Marie a affirmé avoir reçu une série de visions dans lesquelles Jésus lui-même lui montrait son Sacré-Cœur comme un signe de son amour pour toute l'humanité. Dans ces révélations, il lui confie qu'elle a été choisie comme instrument pour faire connaître et propager la dévotion à son Divin Cœur dans toute l'Église.
Dans l'une de ces visions, Jésus lui est apparu avec son Divin Cœur entouré de flammes, couronné d'épines, la plaie encore ouverte et une croix plus brillante que le soleil se dressant au-dessus de lui, comme le décrit FJ Shadler dans son ouvrage "The Beauties of the Catholic Church".
Sainte Marguerite-Marie a raconté que Jésus lui a dit que, bien qu'il ait donné sa vie par amour pour l'humanité, il était traité avec irrévérence, froideur et ingratitude. Elle voulait que le monde reconnaisse l'amour qu'Il répand constamment, représenté dans son Sacré-Cœur, et qu'une réparation soit offerte pour tant d'indifférence.
Communion du premier vendredi
Jésus demande à Sœur Marguerite-Marie de commencer une dévotion personnelle à son divin Cœur, en recevant la Sainte Communion chaque premier vendredi du mois et en consacrant une heure de prière la nuit précédente, afin de demander pardon et de réparer le manque d'amour de l'humanité.
Dans une autre de ses visions, Jésus lui demanda d'établir une fête dans l'Église pour honorer son Sacré-Cœur. Ce jour-là, les fidèles devaient se rendre à la messe, recevoir la sainte communion, professer leur amour et offrir des actes de réparation pour les offenses causées par l'humanité. Les dévotions du premier vendredi et de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus que nous célébrons aujourd'hui sont basées sur ces visions. L'amour et la compassion du Cœur de Jésus dissipent les hérésies du jansénisme.
Lorsque sainte Marguerite-Marie a tenté pour la première fois d'expliquer ses visions, beaucoup autour d'elle ont douté. C'est saint Claude de la Colombière, son directeur spirituel jésuite, qui a reconnu sa sainteté, sa ferveur et sa sincérité. Cependant, bien que certains aient fini par la croire, en tant que moniale cloîtrée, elle ne pouvait pas faire grand-chose pour promouvoir ces révélations en dehors de sa communauté. Ce sont donc sainte Colombière et saint Jean Eudes qui ont continué à diffuser la demande d'établissement d'une fête en l'honneur du Sacré-Cœur auprès des fidèles et du Saint-Siège.
Approbation pontificale
Le Vatican a donné son approbation universelle en août 1856, sous le pontificat de Pie IX (1846-1878). En 1899, le pape Léon XIII (1878-1903), encouragé par les catholiques du monde entier, consacre l'humanité au Sacré-Cœur.
Aujourd'hui, la dévotion est célébrée chaque premier vendredi du mois, et la solennité fait partie du calendrier liturgique de l'Église. Cette dévotion s'exprime par de nombreuses prières et est représentée par des milliers d'images, dont celle de Notre Seigneur tenant son cœur enflammé, compatissant et miséricordieux. De nombreuses maisons sont consacrées au Sacré-Cœur.
Pendant l'adoration eucharistique, nous vénérons le Sacré-Cœur dans nos prières de bénédiction : "Que le cœur de Jésus, dans le Saint-Sacrement, soit loué, adoré et aimé en tout temps et dans tous les tabernacles du monde, jusqu'à la fin des temps".