Avec le début du Jubilé, le Pape a ouvert la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre et souligne la faible participation.
5 de janvier de 2016-Temps de lecture : 2minutes
Quelques semaines se sont écoulées depuis que François a ouvert la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre et l'un des sujets qui revient le plus souvent dans la presse sont les chiffres concernant le (supposé) faible taux de participation. Il est important de parler des vrais chiffres, et non de créer des légendes : 50 000 personnes ont participé à la cérémonie du 8 décembre. Il ne s'agissait pas d'un écho "massif", comme c'était le cas il y a quelques années. Le sentiment des médias est qu'il s'agit d'un "flop", car les prévisions ne se sont pas réalisées.
Une première question se pose : qui a fait ces prévisions, et comment ? Après l'annonce surprise du pape François en mars, les spéculations sur les données ont commencé : "des millions de pèlerins", Rome "envahie" par des fidèles du monde entier, le risque d'un désastre organisationnel par manque de temps... En d'autres termes : la grande attente a été principalement due à des spéculations, peut-être infondées. Un deuxième élément est ce qui s'est passé le 13 novembre à Paris, et ses conséquences sur la vie quotidienne autour du Vatican et des autres basiliques : la peur de l'attentat. attentats terroristes a été une raison de ne pas se rendre à Rome. La multiplication des contrôles de sécurité est désormais une difficulté qui ralentit le déroulement normal d'un pèlerinage religieux.
Mais l'élément le plus important est la diffusion massive que le Pape a voulu être le visage fondamental de ce Jubilé : des Portes Saintes ont été ouvertes dans chaque diocèse et sanctuaire : il n'est pas nécessaire d'aller à Rome pour vivre pleinement l'Année Sainte. C'est pourquoi François a voulu limiter le nombre d'"événements" romains. L'évaluation finale du Jubilé ne sera pas basée sur le nombre de personnes ayant franchi la porte de la basilique Saint-Pierre. Elle se fera avec les chiffres cachés de ceux qui ont vécu ce Jubilé. Année de la miséricorde s'approcher du confessionnal. Et ce ne sont pas là, Dieu merci, des faits médiatiques, mais ils sont bien connus au Ciel.
"En matière économique, l'Église doit donner le bon exemple".
"En matière économique, l'Église doit donner le bon exemple".. À plusieurs reprises, le pape François a expliqué pourquoi l'un des aspects prioritaires de la réforme de l'organisation de la Curie romaine concerne la gestion correcte du patrimoine économique et financier du Saint-Siège.
"En matière économique, l'Église doit donner le bon exemple".. À plus d'une occasion, le pape François a expliqué pourquoi l'un des aspects prioritaires de la réforme de l'organisation de la Curie romaine concerne la gestion correcte du patrimoine économique et financier du Saint-Siège, surtout en ces temps de grave crise financière et de dégradation morale évidente. Négliger cela affecterait la confiance des gens, et entraverait la mission même de l'Église, qui ne peut se passer de ressources économiques pour annoncer l'Évangile. "jusqu'aux extrémités de la terre.
Ce n'est pas un hasard si l'une des premières commissions mises en place quelques mois après l'élection de François est précisément celle chargée d'analyser la structure économico-administrative du Saint-Siège, connue en italien sous l'acronyme COSEA. Composé presque exclusivement de laïcs et d'experts de différents pays, il a eu pour tâche - également avec l'aide de consultants externes - d'étudier en profondeur les services économiques du Vatican et de faire des propositions pour la rationalisation de leur activité.
De cette commission est né un secrétariat à l'économie, aujourd'hui dirigé par le ministre de l'économie et des finances. Cardinal George Pellet un Conseil pour l'économie, confié au cardinal Reinhard Marx. L'une des "réformes" les plus évidentes résultant de la création de ces deux organes est, par exemple, la préparation par chacun des organes administratifs du Saint-Siège d'un budget et d'un état financier annuel, mécanismes qui n'étaient pas obligatoires auparavant ou qui, du moins, dans la plupart des cas, n'étaient pas prévus. Parallèlement, la réorganisation du système de gestion du Saint-Siège a également été consolidée. Institut pour les œuvres de religion (IOR), notamment afin d'obtenir la reconnaissance des organismes internationaux quant à la fiabilité de l'Institut lui-même dans le domaine financier.
Ces dernières semaines, d'autres pièces ont été ajoutées. Le Conseil des neuf cardinaux (C-9) qui assiste le Saint-Père dans le processus de réforme, lors de sa réunion trimestrielle prévue début décembre, a donné sa bénédiction, parmi d'autres questions - comme la possibilité d'appliquer le principe de synodalité et une "décentralisation saine", Le Pape François en a parlé lors de la célébration du 50ème anniversaire de l'institution du Synode des Évêques en octobre ; la création du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, et celui pour la justice, la paix et les migrations - à la constitution d'un nouveau groupe de travail pour mener à bien les travaux du Synode des Évêques dans le domaine des laïcs, de la famille et de la vie, et celui pour la justice, la paix et les migrations. "une réflexion sur les perspectives d'avenir de l'économie du Saint-Siège et de l'État de la Cité du Vatican"..
Le cardinal Pell, en sa qualité de préfet du Secrétariat pour l'économie, en a illustré les caractéristiques, expliquant que ce nouvel organe devrait en quelque sorte superviser "le contrôle et le suivi global des sorties et des entrées". Il est composé, avec le Secrétariat à l'économie, de représentants du Secrétariat d'État, de la Commission européenne et de la Commission européenne. GovernatoratoL'APSA (Administration du Patrimoine du Siège Apostolique), la Congrégation de Propaganda Fide - qui a une gestion autonome et s'occupe de toutes les terres de mission -, le Secrétariat pour la Communication et l'IOR.
Dans les mêmes heures, le pape François a également donné un mandat au secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, pour instituer la Commission pontificale pour le secteur de la santé Activités des personnes morales publiques de l'ÉgliseIl dispose de larges pouvoirs d'intervention sur les hôpitaux, les cliniques et les sanatoriums appartenant au Saint-Siège, aux diocèses et aux ordres et congrégations religieux. La décision d'instituer cet organe est une réponse à l'appel lancé par l'Union européenne en faveur de l'amélioration de la qualité de vie des citoyens. "difficultés particulières". que connaît le système de santé dit catholique, dont le Pape a fait état. "a rassemblé les informations nécessaires".. Là aussi, mais pas seulement, il y a des raisons de nature économique, liées à une situation de crise. "gestion efficace des activités et conservation des actifs, maintien et promotion du charisme des fondateurs".. Ses membres comprendront six experts dans les domaines de la santé, de l'immobilier, de la gestion, de l'économie, de l'administration et des finances. Cette intervention est devenue nécessaire tant pour résoudre les situations de crise actuelles que pour les prévenir à l'avenir. Toujours dans l'ordre de ce "bon exemple" que l'Église et toutes ses institutions sont appelées à donner.
Journée mondiale de la paix : vaincre la "mondialisation de l'indifférence".
Comme c'est le cas depuis 49 ans, la journée mondiale de la paix est célébrée le 1er janvier sur le thème de Vaincre l'indifférence et conquérir la paix. D'autre part, à la fin du mois, l'Année de la vie consacrée s'achèvera et Mère Teresa sera une sainte !
En partant des lignes directrices indiquées par le thème Vaincre l'indifférence et conquérir la paixDans le message rédigé pour l'occasion, le pape François a invité toutes les personnes de bonne volonté à réfléchir sur le phénomène de la "mondialisation de l'indifférencequi est la cause de tant de situations de violence et d'injustice. L'ensemble du Message est un signe de la demande que le monde peut enfin, à tous les niveaux, "réaliser la justice et travailler pour la paix".. Celui-là, en effet, "est un don de Dieu, mais confié à tous les hommes et toutes les femmes, qui sont appelés à le mettre en pratique".écrit Francisco.
Malgré tout cela, l'invitation du Souverain Pontife est "ne pas perdre espoir dans la capacité de l'homme". pour vaincre le mal et ne pas s'abandonner à la résignation et à l'indifférence. Il y a de nombreuses raisons de croire en cette capacité, à commencer par les attitudes de coresponsabilité et de solidarité que l'on retrouve dans la plupart des pays européens. sont "à la racine de la vocation fondamentale à la fraternité et à la vie commune".. Tout le monde, en effet, est en mesure de comprendre qu'en dehors de ces relations, nous finirions par être "moins humain". et que c'est précisément l'indifférence qui représente "une menace pour la famille humaine"..
Parmi les différentes formes d'indifférence mondialisée, le pape place l'indifférence au premier rang. "devant Dieu, d'où découle également l'indifférence envers les autres et la création".qui sont des effets "d'un faux humanisme et d'un matérialisme pratique, combinés à une pensée relativiste et nihiliste".. Cela va du fait de ne pas se sentir concerné par les drames qui touchent les frères, parce que nous sommes anesthésiés par une saturation d'informations qui ne nous permet que de connaître vaguement leurs problèmes, à l'absence de "l'attention portée à la réalité environnante, notamment la plus éloignée".. A de nombreuses reprises, le Pape dénonceCertaines personnes préfèrent ne pas chercher, ne pas s'informer et vivre leur bien-être et leur confort en étant indifférentes au cri de douleur de l'humanité qui souffre".devenant ainsi "incapable de compassion"..
Tout ceci conduit à "fermeture d'esprit et distance".et provoque une absence de "de la paix avec Dieu, avec le prochain et avec la création".tout en alimentant "des situations d'injustice et de grave déséquilibre social qui, à leur tour, peuvent conduire à des conflits ou, en tout cas, générer un climat d'insatisfaction qui risque de déboucher, tôt ou tard, sur la violence et l'insécurité"..
Comme le Evangelii gaudiumaucune personne ne devrait être exemptée de l'obligation de cotiser "dans la mesure de ses capacités et du rôle qu'il joue dans la société".. Souvent, cependant, cette indifférence touche également les sphères institutionnelles, avec la mise en œuvre de politiques qui n'ont pas encore été mises en œuvre. "L'objectif est de conquérir ou de conserver le pouvoir et la richesse, même au prix du piétinement des droits fondamentaux et des exigences des autres".
Ces tendances ne peuvent être inversées que par un véritable "la conversion du cœur", écrit le pape, "un cœur qui bat fort partout où la dignité humaine est en jeu"..
Certes, les exemples d'engagement louable ne manquent pas de la part des organisations non gouvernementales et des groupes caritatifs, y compris des groupes non ecclésiastiques, des associations qui aident les migrants, des opérateurs qui rendent compte de situations difficiles, des personnes qui s'engagent pour les droits humains des minorités, des prêtres et des missionnaires, des familles qui éduquent aux valeurs saines et accueillent ceux qui sont dans le besoin, de nombreux jeunes qui se consacrent à des projets de solidarité... tous, écrit François, sont des démonstrations de la manière dont chacun peut Le "dépassement de l'indifférence en ne détournant pas le regard de son voisin, et qui constituent de bonnes pratiques sur la voie d'une société plus humaine"..
Le Jubilé de la miséricorde représente une merveilleuse occasion de décider de contribuer à améliorer la réalité dans laquelle nous vivons, à commencer par les États, auxquels le Pape, dans son message, demande expressément "gestes concrets". y "des actes de bravoure envers les personnes les plus vulnérables de la société, notamment les détenus (abolition de la peine de mort et amnistie), les migrants (accueil et intégration), les chômeurs, etc.) ("travail, terre et logement")) et les malades (accès aux soins médicaux).
Le message de paix se termine par un triple appel aux États pour qu'ils s'abstiennent de s'impliquer dans le processus de paix. "d'autres peuples à des conflits ou des guerres".L'Union européenne devrait les encourager à œuvrer pour l'annulation de la dette internationale des États les plus pauvres, et à adopter des politiques de coopération qui respectent les valeurs des populations locales et préservent les droits des pays les plus pauvres. "le droit fondamental et inaliénable des enfants à naître"..
Clôture de l'Année de la Vie Consacrée
Du 28 janvier au 2 février se déroulera la dernière semaine de l'Année européenne de l'agriculture. Année de la vie consacréeÀ cette occasion, environ 6 000 personnes consacrées du monde entier se réuniront à Rome. Parmi les premières rencontres communautaires, une veillée de prière se tiendra dans la basilique Saint-Pierre dans la soirée du 28 janvier, tandis que le 1er février aura lieu une audience avec le pape François dans la salle Paul VI, avec un débat sur le thème "L'Église et l'Église". Consacrés aujourd'hui dans l'Église et dans le monde, provoqués par l'Évangile. Le dernier jour de la semaine, le 2 février, solennité de la Présentation du Seigneur, les personnes consacrées vivront leur Jubilé de la Miséricorde, avec un pèlerinage aux basiliques de Saint-Paul-hors-les-Murs et de Sainte-Marie-Majeure, et le soir, elles participeront à la Sainte Messe célébrée par le Saint-Père dans la basilique Saint-Pierre pour clôturer l'Année de la vie consacrée.
Entre-temps, au cours des dernières semaines, la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique a publié un nouveau document consacré au "Identité et mission du frère religieux dans l'Église".Le livre, qui se concentre précisément sur cette vocation particulière à la vie religieuse laïque des hommes et des femmes, a été publié par la Congrégation. Comme l'a expliqué le Cardinal Joao Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation, la vocation du frère religieux s'exprime de manière complète dans son mode de vie "le trait de la personne du Christ". lié précisément à la "fraternité".. " Le frère religieux reflète le visage du Christ-Frère, simple, bon, proche des gens, accueillant, généreux, serviteur... ". a-t-il ajouté. Actuellement, les frères religieux représentent environ un cinquième de l'ensemble des religieux masculins.
Les causes des saints
Le mois dernier, la Congrégation pour les causes des saints a été autorisée par le pape à promulguer de nombreux décrets concernant tant les miracles que les vertus héroïques.
La plus significative a sans doute été l'approbation du miracle attribué à l'intercession de Mère Teresa de Calcutta, béatifiée par Saint Jean-Paul II en 2003, qui sera canonisée au cours de ce Jubilé de la Miséricorde. Ont également été approuvés les décrets concernant les miracles attribués à l'intercession de la bienheureuse Marie-Élisabeth Hesselblad, suédoise, fondatrice de l'Ordre du Très Saint Sauveur de Sainte-Brigitte, du Serviteur de Dieu Ladislav Bukowinski, prêtre diocésain ukrainien, décédé au Kazakhstan en 1974, et des Serviteurs de Dieu Ladislav Bukowinski, prêtre diocésain ukrainien, décédé au Kazakhstan en 1974 ; et des Servantes de Dieu Maria Celeste Crostarosa, fondatrice napolitaine des Sœurs du Très Saint Rédempteur, décédée en 1755 ; Maria de Jesus (Carolina Santocanale), italienne, fondatrice de la Congrégation des Sœurs Capucines de l'Immaculée de Lourdes ; Itala Mela, oblate bénédictine du Monastère de Saint-Paul à Rome, décédée en 1957.
Le Saint-Père a également autorisé la promulgation de décrets sur les vertus héroïques des serviteurs de Dieu : Angelo Ramazzotti, patriarche de Venise, mort en 1861 ; Joseph Vithayathil, qui a fondé la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille en Inde ; José María Arizmendiarrieta, prêtre diocésain né à Markina, en Espagne ; Giovanni Schiavo, prêtre profès de la Congrégation de Saint Joseph, décédé au Brésil en 1967 ; Venanzio Maria Quadri, religieux profès de l'Ordre des Serviteurs de Marie ; William Gagnon, religieux profès de l'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu, décédé au Vietnam en 1972 ; Nikolaus Wolf, laïc et père de famille ; Tereso Olivelli, laïc, décédé en 1945 dans le camp de concentration de Hersbruck (Allemagne) ; Giuseppe Ambrosoli, des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus ; Leonardo Lanzuela Martínez, de l'Institut des Frères des Écoles Chrétiennes ; Heinrich Hahn, laïc décédé en 1882 ; et les Servantes de Dieu Teresa Rosa Fernanda de Saldanha Oliveira e Sousa, qui a fondé la Congrégation des Sœurs Dominicaines de Sainte Catherine de Sienne, décédée en 1916 ; Maria Emilia Riquelme Zayas, également espagnole, fondatrice de l'Institut des Sœurs Missionnaires du Saint-Sacrement et de la Vierge Marie Immaculée ; Maria Esperanza de la Cruz, née à Monteagudo (Espagne) et cofondatrice des Sœurs Missionnaires Récollectes Augustines ; Emanuela Maria Kalb, sœur professe de la Congrégation des Sœurs Canoniques du Saint-Esprit de Saxe, décédée à Cracovie en 1986.
Cinq ans se sont écoulés depuis la création du premier Ordinariat personnel pour les fidèles anglicans. Le Saint-Siège a approuvé son nouveau Missel, et a nommé Mgr Steven Lopes Ordinaire de la Chaire de Saint-Pierre, et lui conférera l'ordination épiscopale.
José María Chiclana-3 de janvier de 2016-Temps de lecture : 10minutes
Le 20 octobre 2009, le Saint-Siège a annoncé la création d'une figure juridique personnelle pour accueillir dans l'Église catholique les fidèles issus de l'anglicanisme où ils pourront conserver leurs traditions liturgiques, pastorales et spirituelles : les anglicans. Ordinaires personnels. Et le 15 janvier 2011, le premier Ordinariat personnel a été érigé, sous le nom de Notre Dame de Walshinghamen Angleterre.
Le cinquième anniversaire de cet événement, l'approbation d'un nouveau Missel à l'usage des ordinariats personnels et la décision du Saint-Siège de nommer un nouvel ordinaire pour l'Ordinariat personnel de La Chaire de Saint Pierre aux États-Unis, qui sera ordonné évêque, met une fois de plus ces réalités ecclésiales sous les projecteurs.
Origines des Ordinariats personnels
Bien que le premier Ordinariat personnel ait été érigé en Angleterre en raison de l'importance de ce pays dans la tradition anglicane, l'origine de l'Ordinariat personnel est à rechercher aux Etats-Unis.
L'introduction par vote de changements dans la doctrine, la liturgie et l'enseignement moral a ouvert une brèche dans la Communion anglicane qui s'est agrandie au fil des ans. La première étape importante de cette rupture a eu lieu lors de la Conférence de Lambeth - une réunion organisée tous les 10 ans depuis 1897 par l'archevêché de Canterbury pour tous les évêques de la Communion anglicane - qui s'est tenue en 1930 et qui a introduit dans la résolution 15 comme moralement acceptable l'utilisation de la contraception dans des cas exceptionnels, que la même Conférence avait déclarée moralement illégale en 1908 (résolution 47). Cela a amené certains groupes à commencer à envisager un rapprochement avec Rome.
Cette approche a commencé à prendre une forme concrète en 1976, lorsque l'Église épiscopale (anglicane) des États-Unis a approuvé l'admission des femmes au ministère presbytéral. En conséquence, deux groupes de fidèles épiscopaliens ont adressé une pétition au Saint-Siège et à la Conférence des évêques catholiques des États-Unis en avril 1977 pour être reçus dans l'Église catholique "corporativement", dans une structure personnelle dans laquelle les traditions liturgiques, spirituelles et pastorales anglicanes pourraient être maintenues.
En 1980, avec l'avis positif de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis et en excluant la création éventuelle d'une nouvelle Église rituelle ou d'une structure de juridiction personnelle, une Offre pastorale qui prévoyait la création de paroisses catholiques personnelles en accord avec l'évêque de chaque diocèse, préservant et vivant les traditions anglicanes approuvées par le Saint-Siège. Elle a également permis aux pasteurs anglicans mariés d'être ordonnés prêtres catholiques, exceptionnellement dispensés de la loi du célibat et après un processus rigoureux. En outre, en 1986, le Livre du culte divinun livre liturgique qui contenait une partie de la Livre de la prière commune anglicane et les quatre prières eucharistiques du Missel romain : on l'appelait le Usage anglicanCe nom n'est plus utilisé. Entre 1981 et 2012, 103 prêtres ont été ordonnés conformément à la charte de l'Église. Offre pastoraledouze d'entre eux sont célibataires. En 2008, le nombre total de paroissiens dans les paroisses régies par la Offre pastorale était d'environ 1 960, regroupés en trois paroisses personnelles et cinq sociétés o congrégations.
De 1996 à 2006, divers groupes d'anglicans ou de fidèles qui ont été Offre pastorale Ils ont demandé au Saint-Siège d'ériger une prélature personnelle pour les accueillir ; et finalement, en janvier 2012, l'Ordinariat personnel de la Chaire de Saint Pierre a été érigé, dans lequel ces groupes et d'autres ont été intégrés. À l'heure actuelle (selon la Annuaire pontifical 2015) cet ordinariat compte 25 centres pastoraux, 40 prêtres et environ 6 000 laïcs. Le nombre plus faible de prêtres est dû au fait que beaucoup de ceux qui ont été ordonnés sous le régime de l'Église orthodoxe ont été enlevés. Offre pastorale sont déjà incardinés dans un diocèse et y exercent leur activité pastorale.
Développements en Angleterre
A cette époque, cependant, un Ordinariat personnel existait déjà en Angleterre. En effet, lorsque le 11 novembre 1992, le synode de l'Église anglicane d'Angleterre a également voté de justesse en faveur de l'admission des femmes au ministère sacerdotal, certains groupes d'anglicans d'Angleterre ont commencé à aspirer à être reçus corporativement dans l'Église catholique. De décembre 1992 à la mi-1993, plusieurs réunions entre catholiques et anglicans se sont tenues chez le cardinal Hume, sous la direction de Hume lui-même et de Graham Leonard, l'évêque anglican de Londres et une personnalité très en vue à l'époque. Ces groupes ont demandé à l'Église catholique de créer une figure juridique du type d'une prélature personnelle ou d'un diocèse personnel, avec Hume lui-même comme prélat, ou au moins un diocèse personnel. Offre pastorale Ils devaient être reçus dans l'Église catholique et pris en charge par leur propre pasteur, un prêtre catholique ordonné, comme aux États-Unis. Ils ont demandé à maintenir les traditions pastorales, liturgiques et spirituelles anglicanes approuvées par le Saint-Siège.
Enfin, le 26 avril 1993, la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles a estimé qu'il était préférable que l'accueil des personnes souhaitant être reçues dans l'Église catholique se fasse sur une base individuelle par l'intermédiaire des paroisses catholiques ; et dans le cas des ministres anglicans souhaitant être ordonnés prêtres catholiques, la question serait examinée au cas par cas, selon une procédure approuvée en juillet 1995 sous le nom de Statuts pour l'admission des anciens membres du clergé anglican mariés dans l'Église catholique, approuvé par Jean-Paul II le 2 juin 1995. En les rendant publiques, le cardinal Hume a expliqué dans une lettre pastorale que le Saint-Père "Il a demandé que nous soyons généreux, que la permission d'ordonner des hommes mariés soit une exception et soit accordée personnellement par le Saint-Père et, enfin, que la mesure ne signifie pas un changement de la loi sur le célibat, qui est plus nécessaire que jamais".
Bien que les sources ne soient pas précises et qu'il n'existe pas de données officielles, de 1992 à 2007, 580 anciens ministres anglicans de l'Église d'Angleterre ont été ordonnés prêtres catholiques, dont 120 sont mariés. Cent cinquante autres ont été reçus comme laïcs, cinq ont été reçus dans l'Église orthodoxe et sept dans d'autres groupes anglicans.
Dans l'intervalle, l'Église d'Angleterre a adopté en 1993 les Loi sur le ministère épiscopal du Synode, qui a créé un statut juridique personnel unique pour les paroisses anglicanes qui, après un vote, ont refusé d'admettre les femmes au ministère et de rester sous la juridiction d'un évêque qui a participé à l'ordination d'une femme ou l'a acceptée au ministère dans son diocèse. Il s'agit de ce que l'on appelle Visiteurs épiscopaux provinciauxLes paroisses ont été chargées de s'occuper d'elles sur le plan pastoral et sacramentel, bien que juridiquement et territorialement elles dépendent de l'évêque diocésain. Cette structure a contribué au fait que de nombreuses paroisses qui avaient sérieusement envisagé la possibilité d'être reçues dans l'Église catholique ont choisi de ne pas le faire et de rejoindre ce régime., La perspective de ne pas pouvoir rester unis. Cette formule a également contribué à la naissance des Ordinariats personnels : en effet, sur les cinq premiers évêques anglicans à être ordonnés prêtres dans l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham, trois avaient été Visiteurs épiscopaux provinciaux, et de nombreuses paroisses qui sont restées dans l'Église d'Angleterre sous cette forme font maintenant partie de l'Ordinariat personnel.
Par la suite, en raison des changements doctrinaux qui ont continué à se produire dans la Communion anglicane et en prévision de l'admission éventuelle des femmes à l'épiscopat, de 2005 à 2009, des groupes d'anglicans ont adressé des discussions et des demandes au Saint-Siège. La première demande a été formulée en 2005 par le Communion anglicane traditionnelle (TAC), qui a réuni des groupes anglo-catholiques dans le monde entier, notamment en Australie et au Nigeria. Il y a également eu des contacts avec En avant dans la foiLe groupe a été formé en Angleterre en 1992, sous la direction de John Broadhurst, Andrew Burnham et Keith Newton, les trois premiers évêques anglicans à être ordonnés prêtres catholiques afin de mettre en œuvre l'Ordinariat personnel en Angleterre. Des entretiens ont également eu lieu d'octobre 2008 à novembre 2009 entre un autre groupe d'anglicans (composé d'évêques et de ministres en Angleterre) et des membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi, au cours desquels a été discuté le contenu concret et définitif de Anglicanorum Coetibus, la disposition avec laquelle Benoît XVI a créé la figure des Ordinariats personnels en 2009.
Le premier résultat a été la création de l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham en Angleterre le 15 janvier 2011.
Cinq ans de Notre-Dame de Walsingham
Au cours des cinq années qui ont suivi sa création, l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham s'est développé progressivement. Le site Annuaire pontifical 2015 mentionne que quelque 3 500 laïcs et 86 prêtres en font partie.
L'Ordinariat compte 60 communautés en Angleterre et 4 communautés en Écosse (avec 40 centres pastoraux, selon le site Internet de l'Ordre). Annuaire). Certains sont très actifs ; d'autres, en raison de la distance, ne peuvent se réunir qu'une fois par mois, et pendant la semaine, ils se rendent à la paroisse diocésaine la plus proche. Les sources ordinariennes soulignent qu'en général, ils sont bien accueillis et aidés dans les paroisses diocésaines, et que l'attention reçue par leurs fidèles lorsqu'ils ne peuvent pas se rendre dans une paroisse ordinarienne est une preuve de l'harmonie avec les diocèses.
Mais les chiffres ne sont pas le critère qui permet de mesurer le travail de l'Ordinariat au cours de ces cinq années, car nous devons plutôt regarder le travail qui se fait dans chaque paroisse, dans chaque groupe. Le nombre de personnes reçues dans l'Église catholique par l'intermédiaire de l'Ordinariat peut être comparé à un filet d'eau, petit mais régulier. D'autre part, il convient de noter l'influence sur l'anglicanisme en général, et l'influence sur les autres Ordinariats de ce qui est fait ou promu par l'Ordinariat d'Angleterre : c'est le cas de l'approbation du nouveau Missel à l'usage des Ordinariats, dont nous parlerons dans un instant.
Comme le souligne l'évêque Keith Newton, son Ordinaire, la mission de l'Ordinariat est la nouvelle évangélisation et l'unité de l'Église, et il est un pont par lequel de nombreuses personnes peuvent être reçues dans l'Église catholique. Tous les trimestres, le clergé de l'Ordinariat participe à des sessions de formation ; les sujets abordés jusqu'à présent ont été très variés, allant de questions de théologie morale ou de patristique aux thèmes du récent Synode sur la famille. Avec une certaine régularité, les soi-disant Festival de l'OrdinariatCe dernier comprenait plusieurs sessions sur la liturgie et la nouvelle évangélisation.
D'autre part, l'Ordinariat a mis en place plusieurs commissions pour préparer le cinquième anniversaire et étudier comment susciter une conversion intérieure de ses fidèles à l'occasion de l'ALe site Mercy, et comment ils peuvent atteindre plus de personnes à travers le travail apostolique et de témoignage de l'Ordinariat. Soutenu par un document intitulé Grandir GrandirEn conséquence, chaque groupe de l'Ordinariat étudie comment se développer, revoit sa relation avec l'évêque diocésain et planifie comment atteindre davantage de personnes. Ces dernières années, l'Ordinariat en Angleterre a acquis deux propriétés ecclésiastiques ; et deux communautés religieuses anglicanes ont été reçues comme faisant partie de l'Ordinariat : intéressant, étant donné l'influence de la tradition monastique anglicane, qui se tourne souvent vers l'Église catholique dans les dimensions liturgiques et spirituelles.
Nouveau Missel pour les Ordinariats
Une étape récente a été l'approbation par le Saint-Siège du document Le culte divinLa disposition liturgique pour la célébration de la Sainte Messe et des autres sacrements dans les Ordinariats personnels. Il exprime et préserve pour le culte catholique le digne héritage liturgique anglican ; comme le souligne l'Ordinariat de la Chaire de Saint Pierre, la manière de célébrer la Sainte Messe qu'il énonce "est à la fois distinctement et traditionnellement anglican dans son caractère, son registre linguistique et sa structure".Jeffrey Steenson (anciennement évêque anglican) souligne qu'il se félicite du fait que "cette partie qui a nourri la foi catholique dans la tradition anglicane et qui a encouragé les aspirations à l'unité ecclésiale"..
Le nom Le culte divin et non celle de Usage anglican pour souligner l'unité avec le rite romain, dont il est l'expression ; c'est pourquoi sur la page de titre du Missel on lit "selon le rite romain".. Il comprend un Répertoire des rubriques avec des instructions pour les parties où il diverge du Missel Romain.
Il est recommandé aux prêtres de l'Ordinariat de célébrer ordinairement selon ce missel, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des paroisses de l'Ordinariat. Mais tous les prêtres ne peuvent pas célébrer selon ce missel, bien qu'ils puissent concélébrer dans une cérémonie où le missel est utilisé, et en cas de nécessité ou d'urgence, le curé diocésain est invité à le faire pour les groupes de l'Ordinariat qui le demandent. Et tout catholique fidèle peut assister à une messe célébrée selon ce missel.
La différence la plus notable avec le Missel romain est qu'il Le culte divin ne comprend pas une période appelée "temps ordinaire". La période entre la célébration de l'Épiphanie et le mercredi des Cendres est appelée "Temps après l'Épiphanie". (Epiphanytide)et il y a un autre moment appelé "pré-carême". (Pre-lent) qui commence le troisième dimanche avant le mercredi des cendres. Après Pâques, les dimanches du temps ordinaire sont appelés collectivement TrinitytideLa célébration du Christ Roi. Autres caractéristiques notables : le rite pénitentiel a lieu après la prière des fidèles ; il existe deux formules pour l'offertoire : celle du Missel romain et celle, traditionnelle, du Missel anglican ; seules deux prières eucharistiques sont incluses : le Canon romain et la Prière eucharistique II.
Pour l'instant, les lectures utilisées sont les versions de la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles, reprises par de nombreuses paroisses anglicanes après le Concile Vatican II. Le rite de la communion suit la même structure que dans le Missel romain, avec trois ajouts issus de la tradition anglicane : à la fraction du pain, le prêtre chante ou récite l'hymne traditionnel. Le Christ, notre Pâque, est sacrifié pour nous, avec la réponse du peuple ; après la fraction, le prêtre et les communiants récitent ensemble la prière. Prière d'humble accès ; et à la fin de la distribution de la communion, le prêtre et le peuple rendent grâce par une autre prière de la tradition anglicane : Dieu tout-puissant et éternel.
Nouvel évêque ordinaire
Fin novembre, le Saint-Siège a nommé un nouvel Ordinaire aux Etats-Unis pour l'Ordinariat de la Chaire de Saint-Pierre, à la demande de l'Ordinariat lui-même. Après un vote du conseil d'administration et la présentation d'une liste de trois candidats au Saint-Siège, le pape a choisi Mgr Steven Joseph Lopes, prêtre de 40 ans et fonctionnaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Cette nomination a attiré l'attention pour deux raisons. Tout d'abord, il ne vient pas de l'anglicanisme, bien qu'il connaisse bien la réalité anglicane et les Ordinariats personnels, puisqu'il a été membre de la Commission pour l'anglicanisme. Anglicanae Traditiones, qui supervise et coordonne les Ordinariats en matière liturgique et pastorale. Ensuite, parce qu'il sera ordonné évêque le 2 février 2016, ce qui est significatif. Son titre d'ordination sera l'Ordinariat personnel, et non un diocèse éteint, comme cela se fait dans d'autres cas ; ainsi, bien que la fonction d'Ordinaire ait déjà des facultés épiscopales, il pourra désormais aussi ordonner des prêtres (il y a des auteurs qui comprennent qu'il s'agit d'un vicaire avec des facultés épiscopales).
Ordinariat ailleurs
L'Ordinariat de Notre Dame de la Croix du Sud est également en pleine croissance, Notre Dame de la Croix du Sud, en Australie, qui compte aujourd'hui 14 prêtres et environ 2 000 laïcs (en 2013, il y avait 7 prêtres et 300 laïcs), avec onze communautés en Australie et une récemment créée au Japon.
Cependant, cela ne fait que cinq ans que le premier ordinariat personnel a été créé pour les fidèles anglicans, comme l'a souligné l'évêque Steven Lopes peu après sa nomination comme Ordinaire, "Nous sommes sur le point de célébrer le 500e anniversaire de la Réforme protestante. Je ne pense pas qu'il soit exagéré de dire que, dans 500 ans, cette idée de Benoît et de François sera considérée comme le début de la fermeture de la brèche de division dans l'Église"..
Les États s'engagent à prendre soin de la "maison commune
L'Église catholique n'est pas étrangère à l'important défi mondial que représente l'inversion des effets du changement climatique qui affecte l'ensemble de la planète. Le pape François a défini le chemin moral à suivre dans son encyclique Laudato si, dont certains des enseignements ont été repris dans l'accord conclu lors du récent sommet de Paris sur le climat.
Emilio Chuvieco-3 de janvier de 2016-Temps de lecture : 9minutes
La récente encyclique du pape François Laudato si'esquisse un cadre profondément théologique et moral pour notre relation avec l'environnement, sur "prendre soin de la maison commune".comme ce document est sous-titré. Le texte a suscité un énorme intérêt dans les médias et parmi les spécialistes de diverses disciplines liées à l'environnement. Une partie de cette controverse était la conséquence de sa position claire en faveur de l'idée de considérer comme un devoir moral le fait de prendre des engagements substantiels pour prendre soin de la nature.
Conversion verte
Le pape prône une nouvelle vision de l'environnement, qu'il appelle "conversion verte". (un terme déjà inventé par Jean-Paul II). Dans la tradition chrétienne, le mot conversion indique un changement de direction. En bref, le pape nous demande dans l'encyclique un changement substantiel dans notre relation avec la nature, qui nous amènerait à nous considérer comme faisant partie de celle-ci, plutôt que comme de simples utilisateurs de ses ressources. "La culture écologique ne peut se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes émergents de la dégradation de l'environnement, de l'épuisement des ressources naturelles et de la pollution. Il devrait s'agir d'un regard différent, d'une façon de penser, d'une politique, d'un programme éducatif, d'un mode de vie et d'une spiritualité qui constituent une résistance à l'avancée du paradigme technocratique". (n. 111).
L'attitude de nombreux catholiques à l'égard de l'encyclique va de la surprise à la suspicion. Ils sont confus parce qu'ils pensent que les questions environnementales sont marginales, n'ont aucune pertinence par rapport à de nombreuses autres questions où l'avenir de la famille et de la société est en jeu, et ils ne comprennent pas pourquoi le pape leur consacre une encyclique. Ils n'osent pas le critiquer ouvertement (après tout, il s'agit d'un texte papal, qui a le rang doctrinal le plus élevé de tous ceux émis par le Saint-Siège), alors soit ils le taisent, soit ils l'interprètent en extrayant du texte ce qu'ils comprennent comme étant le plus substantiel (fondamentalement le plus traditionnel, ce qu'ils s'attendaient à lire). Toutefois, une lecture attentive du texte papal montre que le souci de la nature n'est pas étranger à la tradition catholique, ni une question marginale, mais qu'il s'inscrit parfaitement dans la doctrine sociale de l'Église, puisque les problèmes environnementaux et sociaux sont intimement liés.
Remettre le système sur les rails
Les catholiques qui ont le plus ouvertement critiqué l'encyclique le font à partir de positions très diverses, mais qui, dans une certaine mesure, convergent vers un désaccord sur la gravité de la situation environnementale ou sur les causes de cette détérioration. Selon eux, la controverse scientifique n'a pas été prise en compte, notamment dans le cas du changement climatique, ce qui risque de cautionner une approche biaisée de la question. Si les problèmes environnementaux ne sont pas aussi graves que le décrit le pape, ou si l'homme n'en est pas responsable, cela semble annuler les implications morales et la base théologique de la protection de l'environnement, qui constituent le principal message de l'encyclique. Laudato si.
Toutefois, comme l'ont souligné d'éminents chercheurs, l'encyclique présente une vision assez impartiale de ce que nous savons actuellement de l'état de la planète, sur la base des meilleures informations scientifiques dont nous disposons. Quant aux critiques du pape à l'égard du modèle économique actuel, il semble identifier sa dénonciation des excès d'un système avec son opposition frontale à celui-ci. Le modèle actuel de progrès présente de nombreux problèmes, que les penseurs les plus lucides ont dénoncés à de nombreuses reprises. Parmi elles, il est clair qu'elle ne rend pas les gens plus heureux et qu'elle n'est pas durable sur le plan environnemental. Il ne s'agit pas de revenir au Paléolithique ou d'approuver le communisme (qui, soit dit en passant, a un bilan environnemental lamentable), mais de réorienter le système capitaliste actuel, en particulier en ce qui concerne le capitalisme financier, en donnant la priorité aux besoins humains et à l'équilibre avec l'environnement par rapport à l'accumulation égoïste des ressources qui ouvre le fossé entre les pays et les classes sociales, qui rejette les personnes et les autres êtres créés de manière égale.
Le changement climatique est certainement le problème environnemental où la nécessité d'un engagement moral pour modifier radicalement les tendances observées est la plus évidente. D'une part, il s'agit d'un problème mondial qui ne peut être résolu qu'avec la coopération de tous les pays, car il concerne tout le monde, bien qu'avec des degrés de responsabilité différents. D'autre part, elle implique un exercice clair du principe de précaution, qui conduit à l'adoption de mesures efficaces lorsque le risque potentiel est raisonnablement élevé.
Enfin, elle tient compte des intérêts des personnes les plus vulnérables, des sociétés les plus pauvres, qui subissent déjà les effets des changements, ainsi que des générations futures.
Mesures fortes
L'encyclique consacre plusieurs paragraphes au changement climatique, montrant ainsi la gravité du problème : "Le changement climatique est un problème mondial aux graves dimensions environnementales, sociales, économiques, distributives et politiques, et constitue l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée aujourd'hui. Les conséquences les plus graves risquent de toucher les pays en développement au cours des prochaines décennies". (n. 25). Par conséquent, le pape nous exhorte à prendre des mesures énergiques pour l'atténuer : "L'humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de modifier les modes de vie, de production et de consommation afin de lutter contre ce réchauffement ou, du moins, contre les causes humaines qui le produisent ou l'accentuent". (n. 22).
La récente Sommet de Paris sur le climat a adopté pour la première fois un accord mondial impliquant tous les pays et ayant un objectif clair : éviter de dépasser la limite de 2 degrés Celsius dans l'augmentation de la température de la planète par rapport aux niveaux préindustriels. En outre, il reconnaît les différentes responsabilités de chaque pays dans le problème, en exhortant les pays les plus développés à collaborer pour générer un fonds (estimé à 100 milliards de dollars par an) qui permettra aux pays les moins avancés de faire progresser leurs économies grâce à des technologies plus propres. Les points les plus discutables de l'accord sont l'absence d'engagements contraignants sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) par chaque État, bien qu'ils soient tenus d'avoir des plans nationaux de réduction et de rendre compte au comité de suivi de l'accord de l'évolution des émissions en utilisant un protocole commun à tous les pays.
Pour mieux comprendre l'importance de cet accord, il convient de rappeler que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été signée en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Depuis lors, les parties à l'accord (en pratique tous les pays membres des Nations unies) se réunissent pour évaluer la situation et parvenir à des accords pour atténuer les effets prévisibles du changement climatique. Parmi ces réunions annuelles (appelées COP, conference of the parties), la plus notable est celle qui s'est tenue à Kyoto (Japon) en 1997, où a été signé le premier accord contraignant de réduction des émissions, bien qu'il ne concerne que les pays développés. Le protocole de Kyoto a été ratifié par tous les pays du monde, à l'exception des États-Unis. Bien que ses objectifs de réduction soient modestes, il s'agit d'une première étape dans la prise de conscience de la nécessité d'accords mondiaux sur cette question. Lors du sommet de Copenhague en 2009, l'objectif était d'étendre l'engagement contraignant à tous les pays, y compris les économies émergentes, qui représentaient déjà un pourcentage important des émissions, mais l'accord a échoué et il a été convenu de poursuivre les négociations afin de proposer un cadre plus stable pour remplacer le protocole de Kyoto, qui devait expirer en 2012.
Trois blocs
Fondamentalement, les positions qui ont été exprimées à l'époque, et qui l'ont été à nouveau lors de la COP de Paris, peuvent être résumées en trois blocs : d'une part, l'Union européenne et d'autres pays développés, comme le Japon, en faveur d'un accord plus ambitieux et contraignant, notamment en ce qui concerne l'utilisation des énergies renouvelables ; d'autre part, les États-Unis et d'autres pays développés, ainsi que les producteurs de pétrole, qui ne voulaient pas adopter d'accords contraignants s'ils ne touchaient pas les pays émergents, qui sont actuellement responsables de la plus grande augmentation des émissions ; et enfin, ce groupe de pays à forte croissance industrielle, le fameux G-77, qui comprend la Chine, le Brésil, l'Inde, le Mexique, l'Indonésie et d'autres économies en développement qui ne disposent pas encore de la technologie ou de la capacité économique pour alimenter leur croissance économique sans utiliser leurs combustibles fossiles. Ils affirment qu'ils ne sont pas responsables du problème et qu'ils doivent développer leurs économies, tandis que les États-Unis soutiennent que sans un engagement de ces pays, leurs efforts seront vains. En réalité, il existe un dernier groupe, les pays les plus pauvres, qui subissent les conséquences du réchauffement sans être responsables de sa génération et qui souffrent de l'absence d'accords réellement efficaces.
Après plusieurs COP où les progrès ont été très modestes, la conférence de Paris était considérée comme essentielle pour promouvoir un accord plus durable qui permettrait au protocole de Kyoto de se poursuivre. Enfin, après d'âpres négociations entre les groupes de pays susmentionnés, un accord a été conclu, qui peut être considéré comme mondial, puisque, comme indiqué ci-dessus, il concerne pour la première fois tous les pays, et pas seulement les pays économiquement développés. En ce sens, il peut être considéré comme le premier traité environnemental mondial, ce qui donne une idée du sérieux avec lequel le changement climatique est actuellement abordé.
Causes de réchauffement
Il y a maintenant très peu de voix qui critiquent la base scientifique du problème, car l'accumulation de preuves dans de nombreux domaines de connaissance différents va dans le même sens. Le réchauffement de la planète se manifeste par la perte de la couverture de glace de l'Arctique et de l'Antarctique (principalement la première), par le recul des glaciers, par l'élévation du niveau de la mer, par la mobilité géographique des espèces, ainsi que par la température de l'air et de l'eau. Les causes du changement climatique vont également dans une direction de plus en plus évidente, puisque d'autres facteurs d'origine naturelle, comme les variations du rayonnement solaire ou l'activité volcanique, qui ont manifestement joué un rôle majeur dans les changements climatiques survenus à d'autres périodes de l'histoire géologique de la planète, ont été écartés. Par conséquent, il est très probable que la principale cause du réchauffement soit le renforcement de l'effet de serre produit par l'émission de GES (CO2NOx, CH4etc.), résultant de la combustion de charbon, de pétrole et de gaz, associée à la production d'énergie, ainsi que de la perte de masses forestières à la suite de l'expansion agricole.
Comme on le sait, l'effet de serre est naturel et essentiel à la vie sur terre (sans lui, notre planète serait plus froide de 33°C). Le problème est que nous renforçons cet effet en un temps très court, ce qui implique un déséquilibre de nombreux autres processus et peut avoir des conséquences catastrophiques si des mesures drastiques ne sont pas prises pour l'atténuer. Il ne fait aucun doute que la Terre a été plus chaude qu'aujourd'hui, mais il est également essentiel de tenir compte du fait que ces changements naturels se sont produits sur un cycle de temps très long (des siècles ou des millénaires), et que ce que nous observons actuellement se produit très rapidement, en quelques décennies, voire quelques années, ce qui rendra très difficile l'adaptation des espèces végétales et animales.
Si les émissions de GES sont la principale cause du problème, le meilleur remède serait de les réduire en utilisant plus efficacement l'énergie ou en produisant de l'énergie à partir d'autres sources (énergies renouvelables, nucléaire). Comme il s'agit d'un secteur clé du développement économique, on peut comprendre que les pays pauvres soient réticents à s'imposer des restrictions alors qu'ils ne sont pas à l'origine du problème, et que les pays riches s'inquiètent de l'impact qu'un tel effort aura sur leur économie. Pour la plupart des scientifiques, il est impératif que de telles mesures soient prises pour éviter que la situation n'atteigne un point de non-retour, mettant en péril l'habitabilité future de la planète. Cet objectif est désormais fixé à une augmentation de 2°C par rapport à la température moyenne de la période industrielle. Actuellement, une augmentation de 1°C a été enregistrée, tandis que la concentration de CO2 par exemple, sont passées de 280 parties par million (ppm) à plus de 400 ppm. Les impacts prévus sont basés sur nos meilleures connaissances actuelles du fonctionnement du climat, qui sont encore imprécises. Cependant, les effets potentiels à l'échelle mondiale sont très graves et peuvent affecter de manière drastique différentes espèces, animaux et plantes, ainsi que les activités humaines : perte de glaciers, qui sont des ressources essentielles pour l'approvisionnement en eau de nombreux villages ; élévation du niveau de la mer qui affectera principalement les grandes agglomérations urbaines côtières ; augmentation des sécheresses dans des zones déjà semi-arides ; inondations plus intenses dans certains endroits ; ou même, paradoxalement, un refroidissement du climat en Europe du Nord, en raison de la modification des courants océaniques. Au niveau régional, il peut également y avoir des effets positifs, comme l'amélioration des rendements agricoles dans les régions froides d'Asie centrale ou d'Amérique du Nord, mais le bilan global peut être considéré comme très inquiétant, avec des effets de rétroaction qui pourraient être catastrophiques.
Engagement commun
L'accord de Paris est en réalité une "feuille de route" indiquant un accord sur la gravité du problème et la nécessité de travailler ensemble au niveau mondial pour le résoudre, ou du moins l'atténuer. Elle représente un engagement commun de tous les pays à prendre des mesures efficaces en vue d'une transition économique vers une moindre dépendance aux combustibles fossiles. Des engagements plus ambitieux devront encore être pris, mais elle présente au moins trois éléments très positifs : (1) une volonté de collaboration entre les pays développés et les pays en développement, (2) la reconnaissance des différentes responsabilités du problème et (3) l'acceptation du fait que les intérêts individuels doivent être mis derrière le bien commun.
Ces trois principes sont au cœur de la Laudato si. Bien que cela ne soit pas explicitement dit, il ne fait aucun doute, à mon avis, que le pape François participe également au succès de l'accord de Paris. Son leadership moral incontestable et la clarté avec laquelle il s'est exprimé sur cette question ont fait réfléchir de nombreux dirigeants sur la nécessité d'aller un peu plus loin, de mettre de côté les intérêts particuliers et de rechercher un consensus fondé sur la recherche honnête du bien commun. En ce sens, il déclare dans le Laudato si: "Les négociations internationales ne peuvent pas progresser de manière significative en raison des positions des pays qui privilégient leurs intérêts nationaux au détriment du bien commun mondial". (n. 169). Il s'agit en outre d'un engagement qui reconnaît une responsabilité diversifiée, puisque les contributions au pool climatique seront proportionnelles à la richesse de chaque pays, comme l'a également recommandé le pape François : "Les pays développés doivent contribuer à la résolution de cette dette en limitant de manière significative la consommation d'énergie non renouvelable et en fournissant des ressources aux pays qui en ont le plus besoin pour soutenir les politiques et programmes de développement durable [...]. Par conséquent, la prise de conscience qu'il existe des responsabilités diversifiées en matière de changement climatique doit être clairement maintenue". (n. 52). L'impact sur les pays les plus pauvres et les générations futures ne peut être ignoré : "On ne peut plus parler de développement durable sans solidarité intergénérationnelle". (n. 159).
Je suis sûr que le pape François se sera réjoui de l'accord de Paris, et je suis également sûr qu'il se souviendra à l'avenir de l'importance de s'y conformer et de continuer à avancer dans cette voie afin d'atténuer les menaces que les impacts du changement climatique peuvent faire peser sur les sociétés les plus vulnérables. Je suis également certain que son prédécesseur, Benoît XVI, qui s'était également exprimé avec beaucoup de clarté et de force sur cette question, aura salué cette nouvelle. Et pas seulement en paroles, mais aussi en actes, faisant de la Cité du Vatican le premier État neutre en carbone au monde en 2007.2en recouvrant toute la surface de la salle Paul VI de panneaux solaires. L'Église ne se contente pas de prêcher, elle essaie aussi de mettre en pratique ce qu'elle recommande.
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