Vatican

Francis au Conseil de sécurité de l'ONU : "nous sommes en train de reculer dans l'histoire".

Le pape François a averti les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique - que l'humanité traverse "un moment crucial" et que "nous sommes en train de reculer dans l'histoire". Par l'intermédiaire de l'archevêque Paul R. Gallagher, le souverain pontife les exhorte à "rechercher le bien de l'humanité".

Francisco Otamendi-15 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le message du pape François, qui subit un traitement post-opératoire à la polyclinique Gemelli de Rome, a été lu lors de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies. Conseil de sécurité des Nations uniesLa réunion était présidée par le secrétaire pour les relations avec les États et les organisations internationales du Saint-Siège, l'archevêque britannique Paul Richard Gallagher.

Dans l'en-tête, le Pape s'est adressé au Secrétaire Général ainsi qu'à l'Assemblée Générale. Grand Imam d'Al-Azhar.

Devant les représentants de cinq des pays les plus puissants du monde (Chine, France, Russie, Royaume-Uni et États-Unis d'Amérique), membres permanents de l'Assemblée parlementaire de l'Union européenne (UE), le Conseil de l'Europe s'est réuni pour la première fois. Le Conseilet les dix pays non permanents, dont les Émirats arabes unis, le Brésil, le Japon et la Suisse, le pape François a évoqué le "moment crucial" que traverse l'humanité.

"La paix semble succomber à la guerre", et "nous sommes à nouveau en train de reculer dans l'histoire, avec la montée de nationalismes fermés, exaspérés, rancuniers et agressifs, qui ont déclenché des conflits non seulement anachroniques et dépassés, mais encore plus violents", a dénoncé le Pape.

"La troisième guerre mondiale en pièces détachées

"Les conflits se multiplient et la stabilité est de plus en plus menacée. Nous vivons une troisième guerre mondiale en morceaux qui, plus le temps passe, plus elle semble s'étendre", a déclaré le Saint-Père dans son discours. Le Conseil de sécurité de l'ONU lui-même, dont le mandat est d'assurer la sécurité et la paix dans le monde, "semble parfois impuissant et paralysé aux yeux des gens", a diagnostiqué François. 

"Mais votre travail, apprécié par le Saint-Siège, est essentiel pour la promotion de la paix, et c'est pour cette raison que je voudrais vous inviter, du fond du cœur, à affronter les problèmes communs en vous éloignant des idéologies et des particularismes, des visions et des intérêts partisans", encourage le Pontife, car "une seule intention doit animer tout ce travail : œuvrer pour le bien de l'humanité tout entière".

En effet, ajoute le pape François, "il est attendu du Conseil qu'il respecte et mette en œuvre les principes de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne". Charte des Nations unies avec transparence et sincérité, sans arrière-pensée, comme un point de référence obligatoire pour la justice et non comme un instrument pour masquer des intentions ambiguës". 

"La paix, le rêve de Dieu pour l'humanité".

François a poursuivi en dénonçant le fait que "dans le monde globalisé d'aujourd'hui, nous sommes tous plus proches les uns des autres, mais cela ne nous rend pas plus frères et sœurs. Au contraire, nous souffrons d'un manque de fraternité, visible dans les nombreuses situations d'injustice, de pauvreté et d'inégalité, et dans l'absence d'une culture de la solidarité. Mais le pire effet de ce manque de fraternité, ce sont les conflits armés et les guerres, qui aliènent non seulement des individus mais aussi des peuples entiers, et dont les conséquences négatives se répercutent sur les générations à venir.

"En tant qu'homme de foi, a-t-il poursuivi, je crois que la paix est le rêve de Dieu pour l'humanité. Cependant, je constate avec tristesse qu'à cause de la guerre, ce rêve merveilleux est en train de se transformer en cauchemar. "Il est vrai que, d'un point de vue économique, la guerre est plus attrayante que la paix, en ce sens qu'elle favorise le profit, mais toujours pour quelques-uns et au détriment du bien-être de populations entières", a-t-il critiqué.

"Non à la guerre", notes de paix

Sur le même ton d'urgence que celui utilisé dans le discours, et qui peut révéler la solitude d'un Pape face aux guerre russo-ukrainienne et ses conséquences dramatiques, et face à d'autres conflits dans le monde, le Saint-Père a été catégorique : "Le moment est venu de dire sérieusement "non" à la guerre, d'affirmer que les guerres ne sont pas justes, que seule la paix est juste ; une paix stable et durable, qui ne repose pas sur l'équilibre fragile de la dissuasion, mais sur la fraternité qui nous unit".

"La paix est possible, si elle est vraiment recherchée", a-t-il ajouté. "La paix doit trouver au sein du Conseil de sécurité ses caractéristiques fondamentales, qu'une conception erronée de la paix fait facilement oublier", a-t-il déclaré en citant saint Paul VI : "La paix doit être rationnelle et non passionnelle, magnanime et non égoïste ; la paix ne doit pas être inerte et passive, mais dynamique, active et progressive, à mesure que les justes exigences des droits déclarés et équitables de l'homme en appellent à de nouvelles et meilleures expressions ; la paix ne doit pas être faible, inutile et servile, mais forte, tant pour les raisons morales qui la justifient que pour le consentement compact des nations qui doit la soutenir", 

"Nous avons encore le temps".

Dans ses derniers mots, le pape François a ouvert une lueur d'espoir : "Nous avons encore le temps d'écrire un chapitre de paix dans l'histoire. Nous pouvons y parvenir en faisant en sorte que la guerre appartienne au passé et non à l'avenir. Les débats au sein de ce Conseil de sécurité sont ordonnés et servent cet objectif. Je voudrais insister une fois de plus sur un mot que j'aime répéter parce que je le considère comme décisif : la fraternité. Elle ne peut rester une idée abstraite, mais doit devenir un point de départ concret.

"Pour la paix, pour chaque initiative et processus de paix, je vous assure de mon soutien, de ma prière et de celle de tous les fidèles catholiques", a conclu François. "Je prie pour que non seulement ce Conseil de sécurité, mais aussi l'ensemble des Nations unies et la communauté mondiale tout entière soient en mesure de travailler ensemble pour la paix. Nations UniesLe monde, tous ses États membres et chacun de ses fonctionnaires, peuvent rendre un service efficace à l'humanité, en assumant la responsabilité de préserver non seulement leur propre avenir, mais aussi celui de tous, en ayant l'audace de renouveler maintenant, sans crainte, tout ce qui est nécessaire pour promouvoir la fraternité et la paix sur toute la planète. Heureux les artisans de paix (Mt 5,9)".

L'auteurFrancisco Otamendi

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Peur ambiante

Ces derniers temps, de nombreuses voix se sont élevées pour tirer la sonnette d'alarme sur l'urgence climatique. Cependant, il y a parfois deux poids deux mesures et l'on ne montre pas l'exemple.

15 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Il y a encore des gens qui pensent que le message de l'Evangile est basé sur le discours de la peur : "Croyez ou vous serez condamnés". Franchement, je ne crois pas que la peur produise des conversions sincères. C'est plutôt deux poids, deux mesures. C'est ce qui se passe aujourd'hui avec certains discours écologiques.

Il y a quelques jours à peine, j'ai été surpris par la nouvelle du lancement d'un jeu vidéo à succès dont le message principal est que "nous sommes la plus grande menace pour la nature". L'intention des créateurs du jeu est certainement la meilleure, puisqu'ils tentent de sensibiliser les nouvelles générations à l'importance de prendre soin de la création. Un appel auquel l'Église se joint depuis des décennies, avec le magistère social des derniers papes et, plus largement, récemment, avec l'encyclique Laudato Si' de François. Cependant, je suis préoccupé par le fait que la protection de la planète est présentée aux jeunes comme une lutte contre l'être humain, une sorte de monstre à exterminer. En disant que nous sommes la grande menace pour la nature, on laisse l'humanité de côté, comme si nous, hommes et femmes, n'étions pas, en fait, les êtres les plus merveilleux qui aient jamais existé à la surface de la terre, l'œuvre la plus belle, la plus improbable et la plus incroyable que la poussière d'étoiles dont nous sommes faits ait jamais produite. Capables, certes, du mal, mais infiniment plus du bien.

Protéger la nature, c'est d'abord sauvegarder sa plus grande valeur : l'être humain. Or, aujourd'hui, l'espèce humaine vaut moins que beaucoup d'autres. Les gouvernements subventionnent des programmes et des pratiques de conservation des animaux et des plantes au détriment de la vie humaine (précisément à ses stades les plus fragiles). Les sentiments de solidarité avec les animaux abandonnés sont encouragés et la négligence sociale de millions de personnes vivant dans des conditions infrahumaines est passée sous silence, quand elle n'est pas tenue pour responsable de leur existence.

Mais je ne connais aucun chrétien qui soit venu à la foi en ne fuyant rien, mais attiré par un message, séduit par une vérité qu'il voit confirmée dans son cœur, amoureux d'une Personne : Jésus-Christ. Comme nous le rappelle le sage Benoît XVI dans Deus Caritas EstC'est l'évangéliste Jean qui "nous offre, pour ainsi dire, une formulation synthétique de l'existence chrétienne : "Nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous et nous avons cru en lui"". Quelques versets plus loin, le texte nous rappelle qu'"il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour parfait chasse la crainte, car la crainte est liée au châtiment ; celui qui craint n'a pas atteint la plénitude de l'amour".

Ceux qui se disent chrétiens uniquement par peur du châtiment n'ont pas découvert la grandeur de l'amour. Les plus nombreux essaieront d'"être bons" dans un exercice de volontarisme très éloigné de la réponse désintéressée à la grâce à laquelle le Seigneur nous invite. Le moins bon tentera de sauver les apparences par une double vie, se limitant à garder propre ce que voit sa belle-mère, comme si Dieu ne pouvait pas savoir ce que nous cachons sous le tapis.

Aux prophètes de malheur qui utilisent la "peur de l'environnement" contre les êtres humains, je les invite à voir que l'urgence climatique ne va pas disparaître, peu importe à quel point nous nous flagellons en jouant à des jeux vidéo. Un secteur d'ailleurs considéré comme l'un des principaux contributeurs au réchauffement climatique, puisque sa forte consommation d'énergie entraîne des émissions massives de CO2 dans l'atmosphère. Rien qu'aux États-Unis, l'énergie consommée par les jeux vidéo équivaut aux émissions de 5 millions de voitures. Deux poids, deux mesures, en d'autres termes.

Comment alors répondre au "défi urgent de la protection de notre maison commune" qui nous appelle à Laudato Si'? Non pas tant avec des menaces apocalyptiques ou des discours contre l'homme, mais en faveur de l'homme ; en promouvant non pas une fuite effrénée et solidaire, mais une véritable "conversion écologique" comme nous l'a demandé Jean-Paul II. Une conversion par attraction qui implique de tomber de plus en plus amoureux de l'être humain, en particulier des plus faibles, nous conduisant à une écologie non pas pharisienne mais intégrale. Nous prenons soin de la planète parce que nous voulons prendre soin de la vie de nos frères et sœurs de cette génération et des générations futures.

Il convient de rappeler les paroles de Jean XXIII dans son discours d'ouverture du Concile Vatican II lorsque, face à ceux "qui sont toujours prêts à annoncer des événements malheureux, comme si la fin des temps était imminente", il lançait un message d'espérance, rappelant l'action de la Providence qui agit "au-dessus des intentions mêmes des hommes", une réalité que nous découvrons "lorsque nous considérons attentivement le monde moderne, tellement occupé par la politique et les disputes économiques qu'il ne trouve plus le temps de s'occuper des questions d'ordre spirituel".

Nous sommes des poussières d'étoiles, certes, mais nous sommes spirituels.

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

États-Unis

De quoi les évêques parleront-ils lors de l'Assemblée plénière ?

La Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a publié l'ordre du jour de l'Assemblée plénière. Bien qu'il soit susceptible d'être modifié, ce document présente les principaux sujets qui seront abordés lors de cette réunion de l'épiscopat.

Paloma López Campos-15 juin 2023-Temps de lecture : < 1 minute

L'assemblée plénière des évêques américains débutera le 15 juin 2023 à Orlando (Floride) et la Conférence des évêques catholiques (USCCB) a rendu publique la l'ordre du jour de ces journées. Ce document peut subir des modifications jusqu'au début de la session, lorsque les évêques doivent donner leur approbation.

Les événements peuvent être suivis en direct sur le site de la Conférence épiscopale et les nouvelles, les votes et les présentations seront également publiés sur le site de la Conférence épiscopale.

Horaire pour les 15 et 16

Le jeudi 15, l'assemblée plénière débutera à neuf heures du matin par la prière des évêques. Elle sera suivie d'une série d'événements en mémoire des évêques décédés, de l'accueil des nouveaux évêques, d'un message au Pape, de l'approbation de l'ordre du jour de l'assemblée et d'un discours de bienvenue du Nonce apostolique, l'archevêque Christophe Pierre. Le président de l'USCCB, Timothy P. Broglio, s'adressera également à l'assemblée.

A partir de là, les comités de la conférence épiscopale évoqueront les différentes questions à débattre, dont certaines nécessitent un vote de la part des évêques.

Thèmes abordés lors de l'Assemblée plénière

Parmi les discussions qui seront menées par l'épiscopat figurent des questions telles que la formation du clergé, les soins pastoraux pour les personnes âgées et les personnes handicapées. Ministère hispaniqueLa cause de la béatification des martyrs de Shreveport ou le réveil eucharistique.

En outre, les évêques devront confirmer les priorités stratégiques de l'USCCB pour 2025-2028. En outre, ils devront donner l'autorisation de rédiger une déclaration pastorale concernant les priorités stratégiques de l'USCCB pour 2025-2028. les personnes handicapées et sa vie au sein de l'Église, et approuver certains textes nouveaux ou édités avec la liturgie ou avec certains communiqués pastoraux.

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Évangile

Nous avons besoin de bergers qui prennent soin de nous. 11e dimanche du temps ordinaire (A)

Joseph Evans commente les lectures du 11e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera propose une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-15 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le Christ a institué les apôtres pour répondre à la misère humaine. L'Évangile d'aujourd'hui nous le dit : Quand il vit les foules, il eut pitié d'elles, parce qu'elles étaient épuisées et abandonnées, 'comme des brebis qui n'ont pas de berger'".". Cela l'amène à dire à ses disciples : "La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ; voirle Seigneur de la moisson envoie des ouvriers dans sa moisson".. Face à l'ampleur des besoins, il est nécessaire d'envoyer des travailleurs pour y répondre.

Il est intéressant de noter que deux métaphores convergent ici : l'humanité en tant que brebis impuissante et l'humanité en tant que moisson pleine d'espoir. La première souligne notre passivité (mais pas une passivité totale : les moutons peuvent être très utiles, produisant de la laine, du lait, de la viande...) ; la seconde souligne que nous avons quelque chose à offrir. Nous pouvons être une bonne récolte qui porte des fruits en abondance. Mais dans les deux cas, nous avons besoin d'être soignés, que nous soyons bergers ou agriculteurs.

Puis Notre Seigneur "Il appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.. Ou, pour reprendre les métaphores du Christ, de défendre les brebis contre les loups et les voleurs qui les ravageraient et les tueraient, et la moisson contre les maladies qui la gâcheraient. Ainsi, le but des apôtres, et des évêques en tant que leurs successeurs, est de nous défendre contre tout ce qui pourrait nous nuire spirituellement et nous permettre d'atteindre notre plein potentiel en Christ, cette moisson abondante. Il est effrayant de penser que Judas, "celui qui l'a trahi", est devenu lui-même un loup, une maladie. C'est pourquoi notre prière pour les ouvriers de la moisson ne doit pas se limiter à ce qu'ils se présentent, mais à ce qu'ils restent fidèles à leur appel.

Dans la première lecture, Moïse raconte au peuple la parole de Dieu : "Je vous ai portés sur des ailes d'aigle et je vous ai amenés à moi".. Il leur dit que s'ils sont fidèles dans le pays où il les conduit, ils seront la propriété de Dieu et "...".un royaume de prêtres et une nation sainte".. Pour cela, Dieu nous a donné, dans sa Nouvelle Alliance, des évêques pour être les nouveaux grands prêtres, successeurs des apôtres, et d'autres prêtres pour les assister. Ainsi, l'institution même des apôtres et des évêques est faite pour que Dieu nous prenne à lui et que nous devenions des prêtres. "une nation sainte".. C'est ce que comprend avant tout l'Église, le nouvel Israël, qui doit toujours tendre vers la sainteté. Un royaume de prêtres signifie certainement "un royaume avec des prêtresIl fait également référence à ce que l'on appelle le sacerdoce commun des fidèles. Toutes nos vies comportent un aspect sacerdotal : les prières et les sacrifices quotidiens que nous offrons à Dieu dans notre travail et notre vie ordinaires. Les prêtres ordonnés nous aident à vivre ce sacerdoce commun, notamment en nous donnant les sacrements, en nous guidant et en nous enseignant.

Homélie sur les lectures du 11e dimanche du temps ordinaire (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Éducation

Alejandro Villena : "Les téléphones portables sont le principal point d'entrée de la pornographie".

La dépendance à la pornographie est déjà un problème social dont le visage le plus évident est l'augmentation des agressions de ce type chez les jeunes et les enfants qui, comme le souligne ce psychologue, "ont un petit cinéma pornographique dans leur poche".

Maria José Atienza-15 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

"Nous avons beaucoup d'éducation sexuelle et peu d'éducation affective", déclare Alejandro Villena. Ce psychologue, sexologue et directeur de la clinique et de la recherche au Association Dale Una Vuelta vient de publier POURQUOI PAS ? un livre dans lequel il raconte son expérience et ses recherches sur les terribles conséquences de la consommation de drogues. pornographie dans les relations personnelles et sexuelles. 

Villena aborde cette question complexe en s'appuyant sur une solide base scientifique et pratique, fondée sur des études et sur les cas qu'il traite lui-même en consultation et dans les conférences et ateliers qu'il propose, surtout en milieu scolaire. 

La dépendance à la pornographie est déjà un problème social qui se manifeste surtout par des crimes tels que les viols collectifs ou l'augmentation des agressions de ce type chez les jeunes et les enfants. Cela s'explique également par le fait que, contrairement au passé, c'est la pornographie qui recherche le consommateur et non l'inverse, en particulier par le biais d'appareils mobiles tels que les téléphones et les tablettes.

Comme le souligne Villena dans cette interview, "chaque adolescent a un petit cinéma pornographique dans sa poche".

Lorsque vous parlez d'une société pornifiée, qu'entendez-vous par ce terme ?

- Je parle d'une société qui a fait du sexe une marchandise. La sexualité est devenue un objet de consommation, plutôt qu'une expérience partagée, et elle est inondée par toute cette culture de la pornographie qui alimente la société et vice versa.

Nous sommes confrontés à une sexualité éloignée de l'affectif, éloignée du respect de la communication et de tout ce qui a trait aux composantes humaines. Une sexualité dépersonnalisée, imprégnée de matériel pornographique. 

Vous établissez un lien direct entre la pornographie et la violence, d'où vient ce lien ?

-Ce que les études nous disent, c'est que plus l'utilisation de la pornographieLa plus grande tendance à intégrer des croyances objectivantes, des stéréotypes de genre où les femmes sont toujours perdantes, où il n'y a pas de vision claire de la communication, du respect et du consentement des femmes ; où les femmes sont transformées en objets pour les hommes, et il s'agit d'une modélisation, d'une imitation de l'imaginaire qui se construit à ce niveau et qui est malheureusement basé sur la pornographie. 

Tout cela se reproduit dans des comportements tels que les viols collectifs, les agressions de mineurs, où ils sont enregistrés. De nouveaux outils numériques et de nouveaux modèles imprègnent la manière dont les adolescents vivent cette sexualité.

Les études confirment que plus la consommation de pornographie est importante, plus la violence physique et verbale augmente... En outre, la consommation de pornographie affecte les neurones miroirs, qui sont étroitement liés à l'empathie, ce qui conduit à ce que Lluis Ballester appelle la "déconnexion empathique"...

Dans les mêmes médias, nous trouvons des interviews de personnes qui louent et encouragent l'utilisation de la pornographie pour le "plaisir" et, en même temps, des nouvelles de viols collectifs. Comment faire face à des messages aussi contradictoires ?

-Ce débat est très frappant. La sexualité est un terrain qui a été accaparé par différentes idéologies, et remettre en question tout ce qui touche à la sexualité semble être une atteinte à la liberté des personnes. 

Je pense que c'est un problème, parce que nous sommes entrés dans une permissivité où tout est permis, mais nous ne nous demandons pas s'il y a des choses qui sont saines ou malsaines, ou bonnes d'un point de vue clinique, pour la santé affectivo-sexuelle. 

Je pense qu'il s'agit d'un débat qui doit être mis sur la table et dépasser le discours hédoniste du plaisir à tout prix, considérer l'impact qu'il a à un niveau plus profond et parvenir à une réflexion sérieuse sur la question. 

La question que se posent de nombreux parents est la suivante : comment savoir si mon enfant consomme de la pornographie ? Et surtout, peut-on l'empêcher ou l'éviter ?

-En réalité, il est très probable que nos enfants, à partir de l'âge de 10 ans, voient de la pornographie ou tombent dessus, ou accèdent accidentellement ou occasionnellement à des contenus pornographiques. Ensuite, un certain pourcentage d'entre eux continueront à en faire un usage régulier et deviendront dépendants.

Cela semble un peu alarmant, mais c'est ainsi.

N'importe quel adolescent verra de la pornographie parce que nous la voyons dans les ateliers, dans les données, dans les consultations..... Il ne faut pas diaboliser nos enfants ou penser qu'ils ne seront pas bons, qu'ils seront pervers, mais aller de l'avant et leur transmettre un message positif sur la sexualité.

Il est vrai que nous avons des signes qui nous donnent des indices : le temps qu'il passe devant l'ordinateur ou sa dépendance aux écrans, s'il se rend dans des lieux privés avec son téléphone portable, s'il a soudain un vocabulaire sexuel dont on ne sait pas d'où il vient, s'il se réfère à des sujets sexuels de manière objectivante..., etc. 

Je pense que la clé est d'anticiper, d'offrir un bon modèle, de parler de sexualité saine, de la différencier de la pornographie et de développer la pensée critique afin qu'ils puissent exercer leur liberté et leur responsabilité dans leur vie affectivo-sexuelle à l'avenir. 

Aujourd'hui, l'utilisation des téléphones portables ou des tablettes est très répandue chez les enfants, avons-nous l'ennemi à la maison ?

-Oui. Tous les adolescents ont un petit cinéma porno dans leur poche et cela doit changer. Nous devons retarder autant que possible l'âge auquel ils commencent à utiliser les téléphones portables. Lorsque nous leur donnons un téléphone portable, le premier appareil ne devrait pas avoir accès à l'internet et, plus tard, nous devrions contrôler et savoir ce qu'ils utilisent et pourquoi.

Nous avons normalisé l'utilisation d'un téléphone portable à l'âge de 9, 10 ou 11 ans, voire plus tôt, pour calmer ou apaiser une crise de colère, et il s'agit là d'un processus d'apprentissage erroné. Cette utilisation empêche également les fonctions cognitives de se développer de manière naturelle, car nous donnons au cerveau un super-stimulus. 

Le téléphone portable - ou la tablette - est le principal point d'entrée de la pornographie et les adultes doivent le surveiller et en être conscients, sans pour autant le surprotéger ou le censurer. 

Nous devons nous adapter à notre époque, en donnant aux jeunes les outils pour affronter le monde de l'Internet, qui est une course d'obstacles qu'ils devront franchir.

POURQUOI PAS ?

AuteurAlejandro Villena Moya
Editorial: Alienta Editorial
Pages: 224
Ville: Madrid
Année: 2023

Nous avons eu des décennies d'"éducation sexuelle", mais y a-t-il un manque d'éducation humaine et un excès d'éducation mécanique dans ce domaine ?

-Je pense que le problème est que nous avons trop d'éducation sexuelle et pas assez d'éducation affective. Je pense que le problème est que nous avons trop d'éducation sexuelle et pas assez d'éducation affective. L'éducation sexuelle affective s'est concentrée sur ce dernier point, sur le sexuel, le mécanique ou le biologique, mais elle a oublié de construire les personnes de manière solide. 

Nous devons travailler sur les émotions, le monde de l'affection, tout ce qui a trait au partage, à l'empathie, à la communication, à l'estime de soi. Nous devons relever le défi de créer des personnes fortes, qui ont un projet de vie valable, qui ont et cultivent des intérêts, qui sont créatives... etc. 

En fin de compte, les enfants et les jeunes doivent être amenés à se forger une identité forte pour faire face au monde changeant et stimulant de chaque époque. Il faut donc plus d'éducation qui renforce la personne et moins d'éducation qui la réduit à une question biologique.

Vatican

Le pape François se rapproche de la sortie de l'hôpital

Les dernières informations sur l'état de santé du souverain pontife font état d'un rétablissement satisfaisant et d'une période postopératoire sans complications.

Maria José Atienza-14 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Une semaine s'est écoulée depuis que le pape François a été admis à l'hôpital universitaire Gemelli pour y subir une laparotomie et une chirurgie plastique de la paroi abdominale avec prothèses. Cette opération, qui s'est très bien déroulée selon l'équipe médicale qui s'est occupée du Pape, a été suivie de quelques jours d'hospitalisation postopératoire au cours desquels aucune complication n'est survenue.

L'absence de fièvre, une bonne nuit de repos et le rétablissement progressif du Pape ont été les constantes de cette semaine.

Dans la intervention du pontife a été causée par une "laparocèle incarcérée", c'est-à-dire un type de hernie qui se forme dans une cicatrice et qui provoque, entre autres, des occlusions intestinales, comme celles dont le pape a souffert pendant plusieurs mois, ainsi que le reconnaît la note publiée par la salle de presse du Vatican, à la suite de l'opération qui a été réalisée par laparotomie.

En outre, "au cours de la intervention chirurgicale des adhérences tenaces ont été trouvées entre certaines boucles intestinales moyennes partiellement congestionnées et le péritoine pariétal". Cela a conduit les médecins à libérer ces adhérences et à procéder à une réparation "par chirurgie plastique de la paroi abdominale à l'aide d'un treillis prothétique".

Bien que l'opération elle-même ne soit pas trop grave et que la sortie soit proche, le pape devra probablement porter une sorte de gaine pour faciliter le processus de guérison.

Travail, lecture et prière

Au cours de ces journées d'hospitalisation, l'une des principales nouvelles positives a été l'absence de fièvre, ce qui indique qu'il n'y a pas eu d'infections ou de problèmes ultérieurs. Au cours de ces journées, le Pape a subi des "contrôles hématochimiques" qui ont été "réguliers" et "continue la physiothérapie respiratoire".

En outre, François a continué à travailler, dans la mesure de ses moyens, pendant son séjour à l'hôpital. En effet, les rapports continus du Vatican sur la santé du Pape ont mis en évidence le fait que le pontife s'est consacré au travail et à la lecture de livres pendant ces jours.

Au cours de ces journées, le Pape a pu recevoir la Sainte Communion dans sa chambre les deux premiers jours et dans la chapelle située dans son secteur de l'hôpital. Depuis que les médecins l'ont autorisé à quitter sa chambre, le Pape a pu prier dans cette chapelle, en particulier avant midi. C'est dans cette même chapelle qu'il a prié l'Angélus en privé dimanche dernier.

L'information publiée par le Vatican, après une semaine d'hospitalisation, souligne que "l'évolution clinique (du pape) se déroule sans complications, de sorte que sa sortie est prévue dans les prochains jours".

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Espagne

L'Espagne est le pays qui compte le plus de missionnaires au monde

Les Œuvres Pontificales Missionnaires (OPM) d'Espagne ont présenté ce matin le rapport d'activités pour l'année 2022.

Loreto Rios-14 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Les Œuvres pontificales missionnaires (OMP) se composent de quatre œuvres fondamentales : le Domund, fondé par la bienheureuse Pauline Jaricot, qui vise à diffuser la foi et à aider tous les territoires de mission ; l'Enfance missionnaire, qui vise à sensibiliser les enfants du monde entier à la mission ; les Vocations autochtones, qui visent à aider les séminaires et les religieuses dans les territoires de mission ; et l'Union pontificale missionnaire, qui se consacre à la formation des missionnaires.

Ce matin, l'OMP Espagne a présenté son rapport d'activités pour l'année 2022. José María Calderón, directeur de l'OMP Espagne, et le prêtre de Burgos, Alfonso Tapia, missionnaire au Pérou, ont assisté à l'événement.

Nouvelle structure

Le rapport d'activités pour l'année 2022 définit les Œuvres Pontificales Missionnaires comme "un réseau mondial au service du Pape pour soutenir la mission universelle de l'Église et des jeunes Églises par la prière et la charité missionnaire". Elles sont présentes en Espagne depuis 1839.

Ses objectifs sont de "soutenir les territoires de mission" (actuellement 1118) et de "promouvoir l'esprit missionnaire".

En 2022, le pape François a créé le Dicastère pour l'évangélisation, dont dépendent désormais les Œuvres pontificales missionnaires. Elles sont donc placées sous la juridiction directe du pape.

Le 3 décembre 2022, un nouveau président général du PMO, Monseigneur Emilio Nappa, a également été nommé en remplacement de Monseigneur Giovanni Pietro Dal Toso.

Logo

Par ailleurs, en octobre, l'OMP a lancé une nouvelle image avec un nouveau logo. "Il comprend, comme demandé par Rome après la célébration du Mois missionnaire extraordinaire 2019, le symbole utilisé à cette occasion. Il s'agit d'une croix aux couleurs du rosaire missionnaire, formant un cercle qui englobe la première lettre de... ". OMPcomme s'il s'agissait du monde entier. Tous les PMO du monde entier utilisent désormais le même symbole", précise la note. En outre, le nouveau logo reflète les quatre œuvres à travers différentes couleurs : le rouge pour Domund, le bleu pour l'enfance missionnaire, le vert pour les vocations autochtones et le jaune pour l'Union pontificale missionnaire.

Une année de récompenses et de commémorations

L'année 2022 a également été marquée par de nombreuses commémorations : 400 ans depuis la fondation de Propaganda Fide ; 200 ans depuis la fondation de l'Œuvre de la Propagation de la Foi ; 100 ans depuis que le Pape a rendu pontificales les trois œuvres missionnaires existantes ; et 400 ans depuis la canonisation de saint François Xavier, patron des missions.

En outre, des prix ont été créés pour la bienheureuse Pauline Jaricot, fondatrice de Domund et bienheureuse depuis mai 2022, et pour le bienheureux Paolo Manna, missionnaire en Birmanie et fondateur de l'Union pontificale missionnaire. Le premier est dédié aux missionnaires et a été décerné l'année dernière à Sœur Gloria Cecilia Narváez et au missionnaire Pierluigi Maccalli, enlevés respectivement pendant 6 et 3 ans par des groupes djihadistes. Le prix Paolo Manna est dédié à une personne ou une institution qui contribue à mieux faire connaître le travail des missionnaires en Espagne. En 2022, ce prix a été décerné à Ana Álvarez de Lara, ancienne présidente de Manos Unidas et de Misión América.

En 2022, les camps d'enfants missionnaires ont également eu lieu pour la première fois au château de Javier, et la deuxième édition est prévue pour cette année.

Augmentation des recettes

Un autre fait important est qu'en 2022, l'OMP a augmenté sa collecte de fonds de 400 000 euros et que l'Espagne, avec ses quelque 7 000 missionnaires, est le pays qui contribue le plus au nombre de missionnaires dans le monde. "L'Espagne est un pays très généreux", a déclaré José María Calderón.

Plus précisément, au cours de l'année 2022, Infancia Misionera a collecté 2 917 803,04 euros, Vocaciones Nativas 2 362 061,64 euros et Domund 13 076 309,65 euros. Comme le souligne le rapport, "la coopération économique totale de l'Espagne avec la mission en 2022 s'est élevée à 18 356 174,33 euros".

Missionnaire au Pérou

Cette intervention a été suivie par celle du missionnaire Alfonso Tapia qui, bien qu'originaire de Burgos, a été ordonné au Pérou en 2001. Missionnaire dans le vicariat de San Ramón, il a expliqué qu'un vicariat apostolique est un jeune diocèse qui "manque de tout" et qui dépend directement du Pape. Ce sont des territoires très étendus, avec des communications très complexes, peu de fidèles et très pauvres. Il a également souligné qu'ils sont insolvables et qu'ils ne peuvent pas s'en sortir sans aide extérieure.

"Au Pérou, les distances ne se mesurent pas en kilomètres, mais en heures", a-t-il commenté, en raison de l'état des routes ou de leur absence, car certaines zones de jungle ou de rivières rendent le transport très difficile. Il a expliqué que du siège du vicariat à sa paroisse, il y a 277 km, mais qu'il lui faut quatre heures pour les deux cents premiers et trois heures et demie pour le reste.

Augmentation du nombre de missionnaires laïcs

Enfin, José María Calderón et Alfonso Tapia ont fait remarquer que, s'il est vrai que le nombre de missionnaires diminue chaque année et que leur moyenne d'âge est très élevée (environ 75 ans), on observe en général une augmentation du nombre de jeunes missionnaires laïcs et de familles missionnaires.

Alfonso Tapia a cité plusieurs exemples de laïcs qui décident de rester au Pérou pour aider la mission, ou encore le cas d'un missionnaire polonais qui a épousé une missionnaire péruvienne et s'est installé dans la région en tant que famille missionnaire.

Présentation du rapport d'activité 2022 de l'OMP Espagne.
Vatican

Les pauvres nous évangélisent

Le pape François a publié son message pour la 7e Journée mondiale des pauvres en novembre.

Antonino Piccione-14 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Les pauvres ne sont pas un nombre, mais un visage qu'il faut approcher, accueillir, soutenir économiquement et politiquement.

L'exhortation à ne pas détourner le regard de ceux qui souffrent : les enfants dans les zones de guerre, ceux qui luttent pour joindre les deux bouts, les travailleurs contraints de subir des traitements inhumains pour un salaire insuffisant ou le poids de la précarité.

Le regard d'un pauvre change le cours de la vie de celui qui le rencontre, mais il faut avoir le courage de se tenir dans ce regard et d'agir en aidant l'autre à obtenir ce dont il a besoin.

C'est le cœur de la Message du pape François pour la 7e journée mondiale des pauvresL'événement est prévu pour le 19 novembre.

Dans le texte sur le thème "Ne détournez pas les yeux des pauvres", il est fait référence au Livre de Tobie et à une interprétation de la réalité qui commence par reconnaître dans les plus fragiles "le visage du Seigneur Jésus", au-delà de la couleur de la peau, du statut social et de l'origine. En lui, il y a un frère à rejoindre, "en nous débarrassant de l'indifférence et de l'évidence avec lesquelles nous protégeons un bien-être illusoire".

La réalité dans laquelle nous vivons, souligne le Pape, est marquée par le volume excessif de l'appel à l'opulence et, par conséquent, par le silence des voix des pauvres. "Il y a une tendance à négliger tout ce qui n'entre pas dans les modèles de vie destinés surtout aux jeunes générations, qui sont les plus fragiles face au changement culturel qui est en train de se produire". Ce qui fait souffrir est mis entre parenthèses, le physique est exalté comme un but à atteindre, la réalité virtuelle est confondue avec la vie réelle.

"Les pauvres, écrit l'évêque de Rome, deviennent des images qui peuvent nous émouvoir quelques instants, mais lorsque nous les rencontrons en chair et en os dans la rue, alors l'agacement et la marginalisation s'emparent de nous". Cependant, "l'engagement personnel est la vocation de tout chrétien".

 Il reste encore beaucoup à faire pour assurer une vie digne à de nombreuses personnes, pour faire en sorte que le système d'éducation de base de l'Union européenne (UE) devienne une réalité. Pacem in Terris de Jean XXIIIécrit il y a 60 ans, devienne une réalité, "également grâce à un engagement politique et législatif sérieux et efficace" !

En profitant de la "solidarité et de la subsidiarité de tant de citoyens qui croient en la valeur de l'engagement volontaire en faveur des pauvres" face aux échecs de la politique au service du bien commun.

Le Saint-Père se tourne vers les nouveaux pauvres. Aux enfants qui vivent un présent difficile et voient leur avenir compromis par la guerre. Personne, écrit-il, ne pourra jamais s'habituer à cette situation ; maintenons vivante toute tentative pour que la paix soit affirmée comme un don du Seigneur ressuscité et comme le fruit de l'engagement pour la justice et le dialogue.

La proximité du Pape s'étend également à ceux qui, face à la "hausse dramatique des coûts", sont contraints de choisir entre nourriture et médicaments, d'où l'invitation à élever la voix pour garantir le droit à ces deux biens, "au nom de la dignité de la personne humaine".

Exprimant sa préoccupation pour les jeunes - "combien de vies frustrées et même de suicides de jeunes, trompés par une culture qui les conduit à se sentir "inachevés" et "ratés" - François demande de l'aide "pour que chacun puisse trouver le chemin à suivre afin d'acquérir une identité forte et généreuse".

C'est pourquoi "la gratitude envers tant de volontaires - des personnes capables d'écouter, de dialoguer et de conseiller - appelle à la prière pour que leur témoignage soit fructueux".

En conclusion, citant Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus 150 ans après sa naissance, François a rappelé que "chacun a le droit d'être éclairé par la charité qui donne sens à toute la vie chrétienne".

Interviewé par vaticanews.va Rino Fisichella, pro-préfet du dicastère pour l'évangélisation, a déclaré : "N'oublions pas que le pape nous donne ce message alors qu'il se trouve sur un lit d'hôpital et qu'il partage donc la souffrance avec tant d'autres pauvres. Le message qu'il nous donne est très actuel parce que, tout d'abord, il nous dit que c'est le testament qu'un père laisse à son fils et, par conséquent, il y a cette transmission de contenus importants que nous ne pouvons pas oublier. Parmi ceux-ci, il nous dit qu'il y a l'attention aux pauvres, qui n'est pas une attention rhétorique. Il s'agit d'une attention qui touche chaque personne, à l'instar de Jésus qui répondait à chaque malade qui s'approchait de lui, et donc aux foules, en regardant le besoin profond qu'elles avaient". Ici, devant les pauvres, nous dit le Pape, il n'y a pas de rhétorique (...) a noté le pro-préfet du Dicastère pour l'Evangélisation.

Le pape, a poursuivi M. Fisichella, "nous incite une fois de plus à toucher le sens profond de la vie. Ce n'est pas un hasard s'il répète que les pauvres nous évangélisent. Cette expression ne signifie rien d'autre que les pauvres nous font voir et toucher l'essentiel de la vie".

L'auteurAntonino Piccione

L'Esprit Saint, le "révélateur" de Dieu

L'Esprit Saint, qui est l'Amour de Dieu, nous révèle le Christ, qui est la manifestation de l'Amour de Dieu, mais ne se révèle pas lui-même.

14 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Lire ces jours-ci les Catéchisme de l'Église catholiqueDans les points relatifs à l'Esprit Saint, en préparation à la solennité de la Pentecôte, j'ai trouvé, au point 687, une considération qui m'a paru très belle. Le Catéchisme dit, en citant l'Évangile de Jean, que "l'Esprit de vérité qui nous "révèle" le Christ "ne parle pas de lui-même" (Jn 16,13).".

En effet, le Saint-Esprit se cache, "il n'y a pas d'autre choix que de se cacher".ne parle pas de lui-même". C'est une dissimulation si discrète qu'elle nous révèle ce qu'est Dieu, dans son intimité. Elle nous révèle - pourrait-on dire - l'insondable humilité de Dieu.

L'Esprit nous fait connaître ce qu'il y a de plus intime en Dieu (cf. 1 Co 2,11) : Dieu Amour ; il nous révèle le Christ, qui est la manifestation de l'Amour de Dieu, mais ne se révèle pas lui-même. "Ne parle pas de lui". C'est l'humilité de Dieu (Jn 16,13).

Cela "l'humilité".que "dissimulation"Il la renverse sur les personnes qui se laissent envahir par sa présence. Il la renverse surtout en Jésus lui-même, qui est "....". humble de cœur !"(Mt 11,29). Il l'inverse en Marie, qui confesse en toute vérité que Dieu "..." (Mt 11,29).a jeté son dévolu sur l'humilité de sa servante"(Lc 1:48).

Cette véritable humilité, qui nous fait expérimenter que nos mérites sont des dons de Dieu, nous conduit à aimer nos frères et sœurs ; c'est la condition pour aimer vraiment comme Dieu nous aime. Sans cette humilité fondamentale, nous ne pouvons pas aimer.

Sans cette humilité, nous devenons de plus en plus imbus de nous-mêmes. Nous nous enflons dans notre orgueil et sommes incapables d'aimer et de servir.

Mais que dois-je faire pour que l'Esprit Saint habite en moi, comment puis-je être sûr qu'il habite en moi si sa présence est si douce et cachée ? Saint Jean l'Évangéliste nous dit que la pierre de touche, le jaspe utile pour détecter les fausses pièces de monnaie, comme le faisaient les anciens marchands et bijoutiers, est la foi dans le Christ (cf. Jn 14,17) : croire dans le Christ, aimer le Christ, garder son commandement.

Le Saint-Esprit aime se cacher et se cache en fait du monde qu'il "...".ne peut le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas."(Jn 14,17), alors que ceux qui croient vraiment au Christ et le suivent, ils le connaissent, ils connaissent l'Esprit parce qu'il habite en eux.

La venue de l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte, où la Sainte Trinité se révèle pleinement, où le Royaume annoncé par le Christ s'ouvre à l'humanité, atteint effectivement tous ceux qui croient en Lui dans l'humilité de notre chair et dans la foi. Par sa venue, l'Esprit Saint introduit son Royaume, déjà possédé mais pas encore pleinement manifesté.

La porte d'entrée est la foi en Christ et l'humilité. L'Esprit Saint, par qui nous trouvons la vraie foi, nous fait crier : "...".Abba, Père !"(Romains 8:15) et "Jésus est Seigneur !"(1 Cor 12:3).

L'auteurCelso Morga

Archevêque émérite du diocèse de Mérida Badajoz

Évangélisation

Oriol JaraSi Dieu existe, tout change radicalement".

La découverte de l'existence de Dieu a conduit ce scénariste de radio et de télévision à partager son expérience dans un livre qui rassemble, comme il le définit lui-même, "le fruit d'un changement de perspective de vie. D'une conversion progressive et rénovatrice".

Maria José Atienza-14 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Il a passé toute sa vie dans le monde de la télévision et de la radio. Il a travaillé comme scénariste pour des programmes tels que Buenafuente, les prix Goya et Pólonia sur TV3, mais depuis plus longtemps encore, il cherche un Dieu sans nuances. Et il l'a trouvé. D'abord "rationnellement", puis complètement grâce au don de la foi. 

Aujourd'hui, Oriol Jara vit une vie "radicalement différente". Parce que ce radix, cette racine, repose sur la certitude que sa vie est une vie "créée par Dieu pour l'éternité, pour être sa famille".

La conversation avec Omnes est impétueuse, franche, sans fioritures, la parole qui n'oublie pas la Parole et la sème avec feu dans le monde entier. Sa découverte de l'existence de Dieu l'a amené à partager son expérience en Dix raisons de croire en Dieu, publié par Albada, et qui, comme il le définit lui-même, est "le fruit d'un changement de perspective vitale. D'une conversion progressive et rénovatrice". 

Comment en arrive-t-on à affirmer que Dieu existe par la raison ?

- Depuis le lycée, ou peut-être un peu plus tôt, je m'intéresse véritablement et authentiquement à la question de savoir si Dieu existe. C'est un intérêt que tout le monde devrait avoir, car si Dieu existe, cela change radicalement tout ce que nous pensons être le monde. Notre vie n'est plus un hasard temporaire, mais ce qu'elle est réellement, une vie créée par Dieu pour l'éternité, pour être sa famille.

Cet intérêt m'a poussé à faire des recherches et à lire. J'ai commencé à lire des textes philosophiques, des textes qui parlent de Dieu et du Christ, qui parlent de la Bible, de la Bible elle-même. 

En fin de compte, cet intérêt m'a conduit de la recherche de l'identité de Dieu et de son existence à la découverte claire que Dieu existe, qu'il s'est révélé dans la Bible et qu'il s'est fait homme dans l'histoire. 

Dieu n'est pas un mythe, Dieu est une opération dans l'histoire de quelque chose de surnaturel.

Vous pouvez parvenir à la vérité de manière raisonnée parce qu'il existe des preuves évidentes de l'existence de Dieu. Il est évident qu'il y a un problème humain qui est le mal, le péché, qu'il faut résoudre ce mal et que, puisque les êtres humains en sont incapables, Dieu le fait pour nous.

Lorsque vous voyez que c'est Dieu qui agit dans l'histoire et que c'est un Dieu qui a laissé des preuves de son existence dans l'histoire, la dernière étape consiste à supposer qu'il y a des choses que vous n'avez pas vues mais que vous croyez avoir été ainsi parce que Dieu les a faites pour vous, comme la mort et la résurrection de Jésus.

A cela, on peut répondre que si c'est si évident, pourquoi tout le monde n'y croit pas ?

- La Bible dit que "nul ne vient à moi si le Père ne l'attire". C'est indépendant de notre volonté. C'est la même raison pour laquelle les pharisiens n'ont pas pu voir que l'Ancien Testament s'accomplissait en Jésus. Ce n'est pas quelque chose qui dépend de nous ; en fin de compte, c'est quelque chose qui est bibliquement indépendant de notre volonté. Les êtres humains, depuis le tout début, ont voulu leur autonomie et leur liberté par rapport à l'obéissance à Dieu. Il n'y a pas grand-chose que nous puissions faire, si ce n'est expliquer aux gens qui nous entourent que Dieu est vrai et ce que signifie vivre une vie chrétienne.

Qu'est-ce qui vous a amené à écrire "10 raisons de croire en Dieu" ?

- Deux choses m'ont poussé à faire cela. Premièrement, il y a beaucoup de croyants humbles, serviables et fidèles qui ont honte de dire ouvertement qu'ils croient en Dieu parce que la société les a poussés à penser que croire en Dieu est une attitude idiote. En réalité, ce n'est pas le fait de croire en Dieu qui est déraisonnable. Les 90 athées % que nous rencontrons dans la vie n'ont pas lu la Bible. La plupart des athées ignorent l'exactitude, la cohérence et la finesse des écrits bibliques. 

Cela m'amène à la deuxième raison. Je vous en parle parce qu'une bataille est en cours. C'est une guerre entre Dieu et ses ennemis, que nous devons mener et gagner. Cette guerre se gagne en convainquant les gens que Dieu veut que nous fassions partie de sa famille.

Une force maléfique s'y oppose et nous entraîne dans une société dont personne ne veut. Le mal a réussi à salir même l'un des plus beaux dons de Dieu, à savoir le sexe. Il a réussi à en faire quelque chose de si laid qu'il semble que tout ce qui concerne le sexe est un péché, alors que ce n'est pas vrai.

Le mal opère de cette manière. Il intoxique les gens avec des idées, des produits, des idolâtries, de l'égoïsme, de la cupidité et des ambitions. Le mal nous entraîne contre Dieu et nous rend plus tristes.

Vous parlez du mal... aujourd'hui, avons-nous du mal à parler clairement du diable ?

- Lorsque l'on parle du diable, l'image qui nous reste est celle du dieu grec Pan, un homme avec des pieds et des cornes de chèvre, mais non, Satan est ce que nous voulons, de la plus belle manière qui soit. Satan est ce que nous voulons, de la plus belle manière qui soit. Satan est un séducteur, pas un monstre. Son grand plaisir est la désobéissance à Dieu.

L'autre jour, je discutais avec une sexologue non croyante qui me disait exactement ce que la Bible dit à propos de la pornographie. Elle parlait des études qui affirment que la pornographie affecte les relations et je me suis souvenu du Psaume 101 qui dit : "Sois droit dans ta maison, dans ton cœur, et ne mets pas le mal devant tes yeux".

Nous avons besoin de l'Esprit pour nous guider et nous apprendre à vivre dans la justice, conformément à ce que Dieu nous demande, et à être féconds pour que notre environnement soit heureux. Dieu exige le bonheur et Satan exige de nous d'autres choses.

Il y a deux amours, "eros" et "caritas". L'"eros" veut quelque chose, la "caritas" donne. Voilà le résumé. Donc, que ce soit l'un ou l'autre, tu sais qui le met dans ton cœur.

L'Église d'aujourd'hui a-t-elle encore la force des douze apôtres qui sont allés dans le monde, ou est-elle devenue confortable ?

- Je ne suis personne, mais dans Romains 12, St Paul dit : "Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, afin que vous puissiez discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait". Je crois que l'Église doit être radicale et extrémiste, parce que c'est le message de Jésus.

Le message de Jésus n'est pas "vivez comme avant et réunissez-vous le dimanche". Son message est une nouvelle vie, une nouvelle naissance et un nouvel esprit. La Bible nous dit de ne pas nous adapter. Je vois beaucoup d'"adaptation" et ce que les gens veulent, c'est du radicalisme.

Nous avons édulcoré le message, de sorte que les gens se fichent de savoir s'ils croient ou non parce que cela ne change rien à leur vie, mais l'Église, c'est le contraire. L'Église, ce sont des gens qui savaient qu'ils allaient avoir des difficultés, mais il est urgent que les gens changent.

La Bible est radicale, car elle va jusqu'au fondement du cœur humain et appelle à un changement extrême. Dans l'Ancien et le Nouveau Testament, Dieu menace de grandes catastrophes si la rébellion se poursuit. Nous vivons aujourd'hui des choses qui, dans une certaine mesure, sont contenues dans la lettre aux Romains ou dans Isaïe.

Nous disposons d'une vérité précieuse, essentielle, radicale et urgente que nous devons traiter comme telle. Elle change la vie et nous ne pouvons pas avoir peur d'effrayer qui que ce soit. Au contraire, les gens veulent des réponses. Dans les homélies, il doit y avoir du feu pour émouvoir les gens.

Cette radicalité est perdue si nous nous adaptons au monde. Le christianisme n'est pas un chemin à moitié parcouru. C'est ce qui m'est arrivé : je croyais intellectuellement à la vérité, mais elle ne portait pas de fruits dans ma vie. Lorsque l'Esprit a changé ma vie, elle a porté du fruit.

Depuis le début, vous dites que tout change quand on dit que Dieu existe. Comment votre vie a-t-elle changé depuis que vous avez pris conscience de l'existence de Dieu et que vous avez reçu le don de la foi ?

- J'ai compris il y a des années que Dieu existe, qu'Il s'est révélé dans la Bible et qu'Il s'est fait homme pour nous sauver, mais l'Esprit souffle où Il veut et, tant que l'Esprit ne m'a pas permis de comprendre cette vérité, je n'ai pas pu croire.

Le grand changement est inscrit dans le Psaume 1, qui dit que Dieu promet une chose aux croyants : si vous méditez la Parole jour et nuit, si vous suivez la volonté de Dieu, vous serez comme un arbre qui pousse au bord d'une rivière et qui porte des fruits en abondance. La grâce de cette image, c'est que l'arbre ne porte jamais de fruits pour manger les fruits, parce que ce serait absurde, mais l'arbre porte des fruits pour que d'autres puissent manger les fruits. C'est ce que j'ai expérimenté dans ma vie de conversation. Vous portez des fruits pour que d'autres puissent mieux vivre. Bibliquement, cela devrait être un test personnel de votre conversion, si vous portez du fruit pour les autres, si vous vivez dans votre cœur pour les autres. Et je ne parle pas d'être irréprochable, mais d'aimer du fond du cœur, et cela se transforme en une vie meilleure pour les gens qui nous entourent. Que les gens puissent dire, même s'ils ne sont pas croyants, "Gloire à Dieu", parce que vous êtes chrétien et que c'est mieux pour eux.

La réaction de votre entourage a-t-elle été cette "Gloire à Dieu" dont vous parlez ?

- Je le pense, mais il m'est difficile de parler pour les autres. Il est vrai qu'Aitana, ma femme, le dit. Elle croit sincèrement que cela a changé sa vie. Je pense que mes enfants peuvent le dire aussi, et mes collègues de travail sont meilleurs et plus chanceux du fait que je suis chrétien. C'est ainsi que cela devrait être.

Il s'agit d'une chose objective. Les conférences, les livres, etc. me donnent l'impression que ma conversion touche de nombreuses personnes. Il y a même des gens qui ont lu le livre et qui ont été baptisés. Ce sont de très belles choses et, en fin de compte, c'est Dieu qui opère à travers ses outils, ce n'est donc pas mon mérite. Le mérite est de laisser couler l'Esprit et d'être un canal de grâce et de bénédiction.

Dans votre famille, avec votre femme et vos enfants, vivez-vous la foi ? Votre femme était-elle déjà croyante ?

- Oui, elle m'a appris de belles choses sur la gentillesse et a été la compagne idéale pour ce processus. Elle m'a accompagnée avec compréhension, enthousiasme et patience.

10 raisons de croire en Dieu

AuteurOriol Jara
Editorial: Albada
Pages: 156
Ville: Barcelone
Année: 2022

En dehors de la Bible, quelles lectures vous ont aidé ?

- Nous ne connaissons pas suffisamment la Bible. Si nous ne connaissons pas bien la Bible, nous, les chrétiens, en souffrirons. La Bible n'est pas un livre canalisé, ce n'est pas comme si l'auteur était entré en transe et qu'à son réveil il avait mis le texte par écrit. Dieu a utilisé des auteurs, avec leur culture, leurs lectures et leurs connaissances, pour communiquer son message. La Bible n'est pas un simple récit historique, c'est une lecture théologique des faits.

Je recommande donc un livre en six volumes, avec lequel j'ai fait un saut qualitatif extrême dans mon chemin de conversion, qui est "A Marginal Jew" (Un juif marginal) de John P. Meier. Meier, aujourd'hui décédé, est un théologien et prêtre américain. Le livre parle du Jésus historique et est très bien documenté.

Un autre livre, peut-être plus complexe intellectuellement, est "God Exists" d'Antony Flew. Il s'agit d'un philosophe athée très célèbre qui s'est converti parce que la science et la philosophie lui prouvaient que Dieu existe. Enfin, pour les personnes très intéressées par la science, il existe un livre intitulé "Shooting God".

Il est également fantastique de disposer d'une Bible d'étude. Ou, à un niveau plus élevé, les "Confessions" de Saint Augustin ou "La Cité de Dieu". 

États-Unis

Sœurs de la Charité : "Là où sont la charité et l'amour, là est Dieu".

Dans une récente déclaration, les Sœurs de la Charité de New York ont annoncé qu'elles étaient "sur la voie de l'achèvement". La plus ancienne congrégation des États-Unis abordera son dernier chapitre et s'en remettra au plan de Dieu.

Jennifer Elizabeth Terranova-14 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Avec beaucoup de prières et de contemplation, le Sœurs de la Charité de New York ont décidé de fermer leurs portes. Nous allons "passer le flambeau à nos collègues laïques", a déclaré Sœur Donna Dodge, présidente des Sœurs de la Charité de New York.

Un vote unanime lors de leur récente réunion a suscité un sentiment de tristesse, de nostalgie et d'espoir. À la lecture des noms de leurs prédécesseurs, les larmes et la gratitude pour l'héritage qu'ils allaient laisser n'ont pas manqué. L'animateur de la salle de réunion nous a fait chanter "Là où il y a de la charité et de l'amour, il y a Dieu"", se souvient Sœur Dodge.

Passé et présent

Elizabeth Ann Seton, fondatrice des Sœurs de la Charité (photo CNS)

Les Sœurs de la Charité sont une présence importante à New York depuis leurs humbles débuts. Elizabeth Ann Seton, fondatrice de l'ordre, était une veuve catholique convertie et la première citoyenne américaine à être canonisée.

En 1817, Mère Seton envoie trois sœurs à New York pour aider les plus vulnérables et fonde un orphelinat. Son ordre s'est développé de manière exponentielle dans les années qui ont suivi. Il compte aujourd'hui plus de 1 300 sœurs. Et son appel à "répondre aux signes des temps" reste dans son ADN.

Cependant, ils ferment lentement leurs portes et continueront à chercher de nouveaux ministères, a déclaré Sœur Dodge, qui a parlé de leur mission vieille de 200 ans. "Je pense que nous sommes connus pour notre capacité à répondre aux signes des temps lorsque de nouveaux besoins apparaissent. Ainsi, lorsque des besoins uniques en matière de services sociaux se sont fait sentir, nous avons réagi de différentes manières pour mener à bien la mission de Jésus-Christ. "

En plus de s'occuper des victimes de la guerre civile, les sœurs ont participé à des manifestations en faveur des droits civiques, ont enseigné à d'innombrables enfants et se sont occupées d'orphelins.

Poursuivre l'héritage

Leur mission se poursuivra et elles espèrent "maintenir l'esprit de charité et poursuivre leur héritage "au-delà de nous"", a déclaré Sœur Dodge.

Il a également exprimé sa confiance dans les laïcs "qui font un travail fantastique et ont un grand sens du charisme et de l'esprit des Sœurs de la Charité".

Au fil des ans, elles ont ouvert des écoles, des collèges et des hôpitaux et lancé des missions à l'étranger, aux Bahamas et au Guatemala. Et rien n'a changé : ce formidable groupe de femmes continue de servir les personnes en marge de la société, telles que les immigrants, les sans-abri et les personnes âgées.

La sœur Dodge a déclaré que la décision, bien que difficile à prendre, était "libératrice" car nous savons que tout est entre les "mains de Dieu".

Vatican

SpeiSat : les paroles du pape dans l'espace

SpeiSat, qui a la taille d'une boîte à chaussures et pèse deux kilos, transmettra certains des messages d'espoir du pape, qui pourront être captés par les radioamateurs du monde entier.

Antonino Piccione-13 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

À 23h19, dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 juin - rapporte vaticanews.va - le satellite transportant le nano-livre avec les paroles d'espoir que François a prononcées sur la place Saint-Pierre le 27 mars 2020, au plus fort de la pandémie, a quitté la base californienne de Vandenberg.

Une fois en orbite, le Cubesat construit par le Politecnico di Torino transmettra certains des messages d'espoir du Pape, qui pourront être captés par les radioamateurs du monde entier. L'initiative est promue par le Dicastère pour la communication.

160 pages comprimées dans un nano-livre de la taille d'une pointe d'épingle. Le premier satellite du Vatican, Spei SatellesL'espoir, l'espoir, est mis sur orbite : les journaux nationaux et internationaux en font leurs gros titres.

Un message d'espoir, dans la lignée du document contre les armes et pour la paix signé samedi par 30 lauréats du prix Nobel (dont Giorgio Parisi) lors d'une rencontre avec les lauréats du prix Nobel de la paix. organisée par le Saint-Siège sur la place Saint-Pierre. Objectif de ce document condamnant tous les conflits, un milliard de signatures.

Alors que le Cardinal Zuppi tente de négocier une trêve dans la guerre russe en Ukraine, le Vatican met dans la balance toute son autorité morale.

SpeiSat, de la taille d'une boîte à chaussures et pesant deux kilos, a été construit en trois mois par une équipe de jeunes chercheurs du Politecnico di Torino dirigée par Sabrina Corpino, professeur au département d'ingénierie aérospatiale.

Deux missions principales : faire voler le livre du pape François "Pourquoi as-tu peur ? Tu n'as toujours pas la foi ?" (Piemme Edizioni, 14 euros) et transmettre toutes les deux minutes des messages pontificaux que tous les radioamateurs du monde entier peuvent capter sur la fréquence 437,5 MH.

Bien qu'étalé sur un plan dont les 160 pages occupent neuf mètres carrés, le nano-livre est à peine visible à l'œil nu et pèse moins d'un gramme, à tel point qu'en le manipulant sous le système de vide de la salle blanche dans un sous-sol de l'École polytechnique, les chercheurs ont eu "peur de l'inhaler". La puce, de la taille d'un tiers d'ongle, contient 222 655 caractères de texte.

L'orbite - qui SpeiSat L'orbite polaire géosynchrone - qui sera complétée toutes les 90 minutes - est inclinée à 97,6 degrés au-dessus de l'équateur, à 550 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre.

Sur les 90 minutes, 60 seront exposées au soleil (pour alimenter des cellules photovoltaïques à triple couche d'une efficacité de 27%, fournies par Cesi) et 30 à l'ombre de la Terre.

Succès de la mission

Outre la mission religieuse, le satellite embarque deux expériences, l'une pour mesurer le champ magnétique terrestre à l'aide de magnétomètres sur trois axes, et l'autre sur le contrôle thermique du satellite à l'aide de capteurs de température qui enverront des données à la salle de contrôle installée à l'École polytechnique.

Lorsqu'il atteindra son orbite à 550 kilomètres, le Falcon libérera le satellite parent ION, un conteneur multisatellite exploité par la société italienne D-Orbit.

ION éclora quelques semaines plus tard. Ce n'est qu'à ce moment-là que l'on pourra dire que SpeiSat, qui a été béni à Rome par le pape François à la veille de sa première hospitalisation récente, a atteint son objectif.

L'opération SpeiSat, soutenue par l'Agence spatiale italienne (Asi) et le CNR, sous la direction du Dicastère pour la communication du Saint-Siège, a été médiatisée par Don Luca Peyron, licencié en droit et en théologie pastorale, fondateur du Service pour l'apostolat numérique, astrophile disposant d'un télescope sur le toit de sa paroisse à Turin.

L'auteurAntonino Piccione

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Espagne

Le Service jésuite des migrants s'inquiète de la santé mentale des personnes détenues dans les CIE

Le rapport annuel 2022 sur les centres de détention pour étrangers (CIE), présenté à l'université de Comillas à Madrid par le Service jésuite des migrants (SJM), a détecté de "mauvaises pratiques" et exprime des "inquiétudes quant à la santé mentale des détenus".

Francisco Otamendi-13 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Les chiffres officiels relatifs à la santé mentale des détenus "sont inquiétants", selon le rapport annuel 2022 sur les centres de rétention pour étrangers (CIE), présenté dans le cadre de l'Année européenne de la santé. Université de Comillas de Madrid par la Service jésuite des migrants (SJM).

L'année dernière, "le protocole de prévention des suicides a été activé à 51 reprises (dont 27 à Madrid). En outre, 185 personnes ont été enfermées dans des chambres d'isolement temporaire, avec une durée moyenne de près de 4 jours, la plupart d'entre elles (74% du total) soit pour "comportement violent", soit pour des cas de covid-19. Le pourcentage de ces isolements pour des raisons de menace ou de tentative d'automutilation est encore plus alarmant : 15 % du nombre total de cas", ajoute le rapport. 

Une étude réalisée par l'université de Séville pour évaluer le niveau de santé mentale des détenus, en collaboration avec le SJM, a observé "des symptômes anxieux et dépressifs, ainsi que des tentatives d'automutilation, chez 7 des 10 personnes interrogées. Dans 70% de ces cas, les symptômes sont apparus à la suite de l'internement". 

Cette étude révèle comment la symptomatologie est réduite en fonction de la qualité des conditions de détention, et souligne le besoin d'écoute et d'outils psychosociaux pour le personnel de la police et des services de la CIE, explique l'étude.

Les équipes du réseau SJM qui visitent les CIE continuent de déceler des "malversations en ce qui concerne les renvois pour des problèmes de santé aggravés ou en ce qui concerne la volonté de demander une protection internationale".

Données

En 2022, 2 276 personnes ont été détenues dans les six CIE opérationnels en Espagne, dont 44 femmes, ce qui représente une légère augmentation par rapport à l'année précédente. Les chiffres officiels soulignent l'identification de 11 mineurs dans les centres.

Par ailleurs, l'étude du SJM ajoute, comme indiqué plus haut, que "les chiffres officiels fournis par le ministère de l'Intérieur, toujours en dehors des délais prévus par la loi sur la transparence dans un souci d'opacité, révèlent des inquiétudes sur la situation des détenus, notamment en ce qui concerne la détérioration de leur santé mentale et des situations de détention qui ne devraient pas se produire, comme dans le cas des mineurs ou des ressortissants de l'Union européenne".

Le Service jésuite des migrants a demandé à la direction des centres et aux tribunaux de contrôle d'harmoniser les règles internes afin d'éliminer les différences qui conduisent à une inégalité des droits dans les CIE.

L'État espagnol, note le SJM, a rapatrié de force 3 642 personnes en 2022, dont 53,12 % de CIE. Un pourcentage similaire aux deux dernières années, mais notablement inférieur à celui de 2018 et 2019. "45 % des personnes parties de CIE l'an dernier l'ont été en raison de leur libération", est-il rapporté.

En ce qui concerne les femmes, "70 % des détenues n'ont pas été expulsées et ont été libérées". Les "taux élevés de retour forcé à Las Palmas (82,5 %) et Algeciras (61 %) se distinguent, contrairement au CIE de Barcelone, avec 64 % de libérations".

Dans ses conclusions, le SJM "appelle les autorités policières et tous les opérateurs juridiques intervenant dans les CIE à établir et harmoniser les règles de fonctionnement des CIE et à faire preuve d'un extrême discernement dans leur décision de détention, en considérant cette alternative comme exceptionnelle".

L'auteurFrancisco Otamendi

Écologie intégrale

La traite des êtres humains, l'esclavage du 21ème siècle

La traite des êtres humains représente un chiffre d'affaires de 150 milliards de dollars. L'esclavage du XXIe siècle porte atteinte à la dignité de ses quelque 40,3 millions de victimes, qui souffrent de tous les maux, de l'exploitation sexuelle à la tromperie dans la recherche de meilleures conditions de vie.

Paloma López Campos-13 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

La traite des êtres humains est une activité très lucrative. Les risques sont minimes par rapport aux bénéfices : la traite des êtres humains représente environ 150 milliards de dollars. Le fonds de commerce de cette industrie est l'exploitation sexuelle ou la main-d'œuvre bon marché dans des conditions épouvantables.

L'immigration clandestine est l'un des moyens de pérenniser ce commerce, car nombreux sont ceux qui trompent ceux qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie en quittant leur pays et en tombant entre les mains des trafiquants.

Esclavage moderne

Les Nations unies définissent la traite des personnes comme "le recrutement, le transport, le transfert, l'hébergement ou l'accueil de personnes, par la force, la fraude ou la tromperie, dans l'intention de les exploiter à des fins lucratives".

La traite des êtres humains est de plus en plus considérée comme un esclavage moderne et englobe une multitude d'activités : exploitation sexuelle, travail forcé, servitude domestique, servitude pour dettes, prélèvement d'organes, mendicité forcée, recrutement d'enfants soldats ou mariages forcés.

Les mythes de la traite des êtres humains

Aux États-Unis, la traite des êtres humains est un problème qui a une porte ouverte : l'immigration. Nombreux sont ceux qui profitent de la vulnérabilité des migrants, mais, comme l'explique l'USCCB, "n'importe qui peut devenir une victime, indépendamment de son sexe, de son âge, de sa race, de sa nationalité, de son statut socio-économique ou de son niveau d'éducation".

Le site web de l'USCCB explique dix mythes liés à la traite des êtres humains :

Mythe n° 1: La traite des êtres humains ne se produit que sous la forme d'une exploitation sexuelle à des fins commerciales. S'il est vrai qu'il y a environ 24,9 millions de victimes d'exploitation sexuelle, il est également vrai que près de 81 % des victimes souffrent de travail forcé.

Mythe n° 2: La plupart des victimes de la traite des êtres humains sont enlevées et ne connaissent pas leurs ravisseurs. L'enlèvement des victimes comporte certains risques. La plupart des trafiquants établissent un lien affectif ou de dépendance avec les victimes.

Mythe n° 3: Pour être victime de la traite, il faut être emmené dans un autre pays.. Le déplacement n'est pas nécessaire pour parler de traite ; certains types d'exploitation se produisent au sein des mêmes communautés d'origine.

Mythe n° 4: Les entreprises légales ne bénéficient pas du travail forcé et de l'exploitation. Même si de nombreux cas d'exploitation et de traite se produisent dans des entreprises illégales, il existe également des entreprises légitimes qui tirent profit de la traite des êtres humains.

Mythe n° 5: Si une victime de la traite des êtres humains n'a pas de papiers aux États-Unis, les autorités légales ne la protègent pas et elle ne peut pas bénéficier de services. La traite des personnes, quelle que soit l'origine de la victime, est illégale aux États-Unis. La loi américaine permet aux ressortissants étrangers victimes de la traite d'accéder à une série d'avantages.

Mythe n° 6: Le citoyen moyen n'a jamais bénéficié des services ou des biens produits par une victime de la traite des êtres humains. Et compte tenu de l'expansion de cette industrie, tous les citoyens ont, à un moment ou à un autre de leur vie, acheté un produit ou un service dans lequel l'exploitation était impliquée, au moins en partie.

Mythe n° 7: Les victimes sont toujours enchaînées et maltraitées physiquement.. L'emprisonnement physique n'est pas le seul moyen de soumettre les victimes. De nombreux exploiteurs ont recours aux abus psychologiques, à la fraude ou à la coercition.

Mythe n° 8: Le problème est tellement écrasant et tellement grand que je ne peux rien faire pour changer les choses.. Nous pouvons tous contribuer à mettre fin à la traite des êtres humains.

Berger

L'USCCB a mis en place un projet intitulé Berger (Halte à la traite et à l'exploitation des êtres humains. Protéger, aider, responsabiliser et restaurer la dignité). Les évêques souhaitent ainsi éduquer les gens à l'aide de diverses ressources pour mettre fin à la traite des êtres humains.

Sur le site web, les utilisateurs peuvent accéder à des homélies, des films et des textes qui leur permettent de sensibiliser les gens et de les aider à mettre fin à ce que l'on appelle l'esclavage moderne.

Amitié

Un autre projet de l'USCCB est le projet "Amitié". Ce mouvement vise à responsabiliser les migrants dans les communautés qui risquent d'être victimes de la traite. Le projet définit donc quatre objectifs : responsabiliser, éduquer, établir la confiance avec la loi et amener les services du pays à s'attaquer au problème de la traite.

L'esprit catholique d'"Amistad" découle de la conviction que la meilleure solution aux problèmes locaux doit venir des membres des communautés concernées. Par conséquent, le mouvement "utilise les talents et les dons des immigrants eux-mêmes pour apporter un changement durable dans leurs communautés".

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Évangélisation

Saint Antoine de Padoue

Le 13 juin, l'Eglise célèbre Saint Antoine de Padoue. D'origine portugaise, ce saint s'est distingué dans sa vie par sa piété et sa prédication contre les sectes de l'époque.

Maria José Atienza-13 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Saint Antoine de Padoue est né à Lisbonne à la fin du XIIe siècle. La date exacte de sa naissance n'est pas connue. Selon la Chronique du frère Marcos de Lisbonne, ses parents étaient Martim de Bulhôes et Teresa Taveira, bien que dans certaines biographies de ce saint, le nom de sa mère soit Maria de Távora.

Entrée dans la vie monastique

Quoi qu'il en soit, sa famille était aisée et Fernando Martins de Bulhôes, son prénom, a pu étudier à l'école de la cathédrale et, à l'âge de 18 ans environ, vers 1209, il est entré au monastère de Vicente de Fora, appartenant aux chanoines réguliers de Saint-Augustin. Il s'y consacre à l'étude des disciplines théologiques et philosophiques de l'époque et, en peu de temps, il se fait remarquer par sa très grande capacité intellectuelle.

Il s'installe bientôt au monastère de Santa Cruz, où il reste jusqu'en 1220. La piété du jeune frère est à la hauteur de son intelligence et, exceptionnellement jeune, il est ordonné prêtre en 1221.

Prendre l'habit franciscain

Au cours de ces années, Antonio est entré en contact avec l'ordre franciscain. L'exemple de cinq frères franciscains, Berardo, Pedro, Acursio, Adyuto et Otto, martyrisés au Maroc et rapatriés au Portugal par le prince Don Pedro, incita le jeune Fernando à suivre cette voie et, peu après, il prit l'habit franciscain et changea son nom en Antonio. Dès le début, son rêve était de poursuivre l'annonce de l'Évangile au Maroc, en suivant l'exemple de ses frères martyrs.

En décembre 1220, il s'embarque avec un autre frère en direction du Maroc. Antonio tombe gravement malade et doit changer ses plans : il reprend la mer pour Lisbonne, mais une tempête fait accoster le navire sur la côte sicilienne, près de Messine, où se trouve un "lieu" des Frères Mineurs.

Il y resta jusqu'au printemps 1221, lorsqu'il participa au chapitre général connu sous le nom de "chapitre des Nattes", qui se tint en la solennité de la Pentecôte. Au cours de cette réunion, Antoine rencontra saint François et, de là, il partit pour Montepaolo afin d'exercer le sacerdoce, de célébrer l'Eucharistie et le sacrement de pénitence et d'aider aux tâches domestiques.

Travail de prédication

A Montepaolo, la renommée de sa prédication et de sa vie sainte a été confirmée lors du chapitre provincial qui s'est tenu à Forli à l'occasion de la fête de saint Michel, où "il nous a surpris par l'humilité avec laquelle il avait caché son instruction, ses lettres et la profondeur de sa doctrine".

Le frère Gratianus, provincial franciscain d'Émilie-Romagne, lui conféra la charge de prédicateur et le frère Antoine commença son travail de prédication dans le nord de l'Italie, à une époque où fleurissaient divers courants et sectes, dont les cathares, les albigeois, les béguines et les vaudois. Au cours de cette première période de prédication, il commença à donner des cours à Bologne.

Dans la Benignitas le reconnaît comme le premier "lector" de l'Ordre, qui a exercé sa fonction à la faculté de théologie de Bologne, et de la même manière le Raimundina. Cette période est de courte durée ; en 1224, il se rend en France, dans le Languedoc, pour prêcher aux Albigeois.

Il a passé environ trois ans en France, où il a vécu et prêché dans des régions telles que Montpellier et Toulouse.

À la fin de l'année 1226, il participe au chapitre de la province de Provence, convoqué à Arles, où il est nommé "gardien" de l'ordre franciscain. C'est en France qu'il apprend la nouvelle de la mort du fondateur de l'ordre, saint François.

Lors du chapitre général de 1227, saint Antoine est élu ministre de la province d'Italie du Nord, d'Émilie-Romagne et de Lombardie.

Rome et Padoue

Vers 1228, saint Antoine prêcha pour la première fois à Padoue et visita Rome. Les raisons de sa visite dans la ville éternelle varient selon les sources, qui situent même le séjour du saint à Rome un peu plus tard, en 1230. Les Assidua suggère que c'est lors de ce premier séjour à Padoue que le saint aurait composé les Sermons du dimanche, la grande œuvre littéraire et théologique de saint Antoine. Dans ces sermons, Antoine propose aux prédicateurs des outils pour prêcher et des conseils pour enseigner aux fidèles la doctrine de l'Évangile et la catéchèse sur les sacrements, en particulier la pénitence et l'Eucharistie.

L'activité de prédication s'est accrue au cours de ces années, comme le montre le rapport de la Commission européenne. AssiduaIl ramena à la concorde fraternelle ceux qui étaient ennemis ; il rendit la liberté à ceux qui étaient emprisonnés ; il ramena ce qui avait été volé par usure ou par violence... Il délivra les prostituées de leur infamie ; et il empêcha les voleurs notoires de porter la main sur les biens d'autrui. Ainsi, lorsque les quarante jours se furent écoulés avec bonheur, la moisson fut grande, agréable aux yeux de Dieu, et il la recueillit avec son zèle".

Peu après, après un travail de prédication épuisant, il se retira à Camposampiero, à une vingtaine de kilomètres de Padoue, dans l'ermitage construit pour les frères par le comte Tiso.

Dans les premiers jours de juin 1231, il tomba malade et fut transféré à Arcella, un faubourg de la ville de Padoue où se trouvaient les frères qui assistaient le couvent des Pauvres Dames. C'est là qu'il mourut et, le 17 juin 1231, il fut enterré dans l'église du couvent padouan de Santa Maria Mater Domini.

Sa réputation de sainteté était telle que 352 jours après sa mort, le 30 mai 1232, saint Antoine fut canonisé sous le pontificat de Grégoire IX.

L'enfant Jésus, le lys et le livre

Saint Antoine de Padoue est souvent représenté avec l'Enfant Jésus dans les bras. Cette image trouve son origine dans le Liber miracolorum. Ce texte raconte que, lorsqu'il vivait à Camposampiero, saint Antoine avait fait construire une petite cabane où il passait la plus grande partie du jour et de la nuit en méditation et en prière, et qui fut le théâtre de la vision de l'enfant Jésus. C'est le comte Tisso qui vit un jour comment le saint tenait miraculeusement l'enfant Jésus dans ses bras. C'est l'Enfant lui-même qui avertit Antoine que le comte en avait été témoin. Le saint interdit au comte de le divulguer jusqu'à sa mort.

À côté de cette image, nous trouvons dans l'iconographie de saint Antoine deux éléments plus courants dans les représentations de saints : le lys et le livre. Le lys ou les lys qui accompagnent fréquemment l'image de saint Antoine font référence à sa vie propre et chaste, tandis que le livre fait référence à sa vie d'érudit et à son travail de prédication et d'exposition des vérités de la foi.

Le livre perdu

L'une des "dévotions populaires" de saint Antoine fait référence à son pouvoir d'intercession pour retrouver les objets perdus. Cette renommée dérive d'un événement également relaté dans la Liber miraculorum. Ce texte fait référence au vol par un novice du psautier utilisé par saint Antoine pour ses leçons.

Ce novice rencontra le diable alors qu'il s'enfuyait avec le manuscrit, en traversant le pont de la rivière ; le diable le menaça en disant : "Retourne dans ton Ordre et rends le Psautier au serviteur de Dieu, Frère Antoine, sinon je te jetterai dans la rivière, où tu te noieras dans ton péché".

Le novice, repenti, rendit le psautier et confessa humblement sa faute à saint Antoine, qui avait prié pour le retrouver.

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Évangélisation

Jésus', un livre original pour la catéchèse familiale 

"Un hymne à la vie de Jésus telle qu'elle est racontée dans les Évangiles". C'est ainsi que le cardinal Carlos Osoro décrit le nouveau livre "Jesús", des Ediciones DYA, présenté à Madrid, qui a été écrit à la lumière des mystères du Rosaire, conçu pour être partagé en famille, et qui "plaira aux enfants de 10 ans et à leurs parents de 40 ans", affirment ses auteurs.

Francisco Otamendi-13 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

"Un jour, j'ai commencé à réfléchir à la manière dont les premiers chrétiens transmettaient la foi à leurs enfants. Et je suis arrivé à la conclusion que ces premiers chrétiens, baptisés juifs, l'avaient fait comme leurs pères l'avaient fait avec eux. Leurs pères leur avaient dit que le monde avait été créé par Dieu, leur avaient parlé d'Abraham, de Moïse, des prophètes, du royaume de David, etc.

"Ceux (les juifs convertis) qui avaient cru que Jésus-Christ était le Messie, qui avaient appris à l'aimer et à suivre ses enseignements, parlaient à leurs enfants de Jésus, de la Sainte Famille de Nazareth, de ses paraboles, de son commandement d'amour, de sa passion, de sa mort, de sa résurrection et de son ascension au ciel, et de la venue de l'Esprit Saint sur les Apôtres (...). Mais qui est Jésus ? C'est ce que révèle le livre"..

C'est ainsi que l'un de ses auteurs, Pedro de la Herrán, prêtre et spécialiste de la pédagogie religieuse, a commencé à parler du livre "Jesús" lors de la cérémonie de présentation qui s'est déroulée dans l'auditorium d'"Alfa y Omega", au cœur du centre historique de Madrid. 

Aider à rencontrer Jésus

Peu après, M. De la Herrán a rappelé une expression du pape François dans l'exhortation "....".Evangelii gaudiumJe ne me lasserai jamais de répéter ces paroles de Benoît XVI qui nous conduisent au cœur de l'Évangile : "On ne commence pas à être chrétien par une décision éthique ou une grande idée, mais par la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne un nouvel horizon à la vie et, avec lui, une orientation décisive"" (Deus caritas est).

"Ce petit livre qui est présenté aujourd'hui voudrait être une aide pour rendre possible cette rencontre avec Jésus dans le cœur de la famille", a souligné Pedro de la Herrán. "Le but de ce livre est d'aider les parents et leurs enfants âgés de 9 ans et plus à connaître et à aimer davantage Jésus et à découvrir en lui le visage de Dieu", a-t-il souligné.

Jésus" propose aux enfants et à leurs parents une approche simple et attrayante de la figure de Jésus-Christ, est illustré par des dessins originaux de l'architecte Mariola Borrell et suit le schéma des vingt mystères du Rosaire. 

présentation jésus
Les auteurs lors de la présentation du livre à Madrid

Gloria Galán : les parents lisent avec leurs enfants

La co-auteur du livre, Gloria Galán, mère de famille, diplômée en pédagogie et professeur de religion, a ajouté dans la même ligne de la catéchèse familiale : " Je suis catéchiste depuis plus de trente ans et je vois, semaine après semaine, comment la tâche de transmettre la foi aux plus jeunes devient de plus en plus compliquée ". Dans ce livre sur Jésus, "l'idéal est que les parents accompagnent leurs enfants dans la lecture, je suis sûr qu'ils l'aimeront autant ou plus qu'eux, parce que je pense que c'est un livre agréable et facile à lire".

"Le fait est que, outre le problème que nous connaissons tous de la sécularisation de la société, nous sommes également confrontés ces dernières années à la difficulté de faire comprendre aux mineurs des idées ou des concepts un peu abstraits, des connaissances qui ne sont pas purement pratiques et immédiates", a déclaré la catéchiste Gloria Galán.

Difficultés de compréhension de la lecture

"Comme vous l'avez probablement entendu ces jours-ci dans les médias, la compréhension de la lecture chez les enfants a diminué de manière significative au cours des dernières années", poursuit le co-auteur. "Mais pour moi, en tant que chrétien et catéchiste, je ne me préoccupe pas tant de l'origine du problème que de sa solution, car nous devons nous adapter à notre époque, et c'est notre époque.

Galán a ensuite détaillé certaines des difficultés auxquelles il est confronté en classe : "L'une des difficultés est que les enfants ne comprennent pas beaucoup de mots auxquels nous sommes habitués, et encore moins ceux qui ont trait à des idées ou à des concepts ; par exemple, si je leur parle d'un miracle de Jésus, ils l'identifient à de la magie. Je leur explique alors que non, un miracle est un "événement surnaturel", mais cette réponse ne clarifie rien pour eux, car ils ne connaissent pas le terme "surnaturel".

Face à ce problème, les auteurs ont décidé de "faire les histoires dans un langage simple, facile à comprendre, facile à vivre, mais en même temps digne, pour que le livre soit aimé aussi bien par les enfants que par leurs parents. Il ne s'agit pas d'une petite histoire pour enfants", ajoute l'enseignante et catéchiste.

Quant à la chronologie, "l'idée de suivre le schéma des 20 mystères du rosaire nous a semblé la plus appropriée, car elle est vraiment la plus proche d'une biographie "ordonnée", qui va de l'annonciation au couronnement de Marie".

Enfants canonisés ou en cours de canonisation

À la fin de chaque chapitre, rappelle Gloria Galán à Omnes, "nous recommandons la lecture de la vie d'un enfant canonisé ou en voie de canonisation. Là aussi, nous avons essayé de rendre le langage le plus accessible et le plus compréhensible possible (martyre, mortification, offrande, sont des mots peu familiers pour les enfants)". 

Il s'agit d'histoires très courtes qui "montrent que suivre Jésus n'est pas une chose impossible", ajoute la catéchiste, "mais que les enfants sont aussi capables de Dieu". Parmi ces histoires, on trouve Carlos Acutis, Francisco et Jacinta Marto, Maria Goretti, Laura Vicuña et Domingo Savio, par exemple.

"J'espère sincèrement que ce livre vous plaira autant qu'à nous et, surtout, qu'il sera d'une grande utilité pour aider les plus petits à connaître et à aimer Jésus", a déclaré Gloria Galán, qui écrit également du théâtre pour enfants et publie actuellement des livres de catéchèse pour l'enseignement primaire et infantile. 

Manuel Bru : un "service d'évangélisation".

Presque en guise de conclusion, le délégué épiscopal de l'Union européenne a déclaré Catéchèse de l'archidiocèse de Madrid, Manuel Bru, a félicité tout le monde pour cette initiative, et en particulier "Don Pedro pour sa passion et sa rigueur pendant tant d'années au service de la catéchèse : un service à l'humanité". évangélisation". Manuel Bru a souligné l'originalité de "l'itinéraire du Rosaire, que je trouve très intéressant, une catéchèse narrative avec des ressources bibliques. Je lui apporte tout mon soutien", a-t-il déclaré.

Le livre "Jésus" comprend également des vidéos et des chansons (avec leur QR).)Pedro De la Herrán, qui dirige et publie actuellement dans DYA Editions Catéchèse, également une initiative de l'homme d'affaires Manuel Capa. Les Ediciones DYA visent à publier des catéchèses familiales d'inspiration catéchuménale, et s'intègrent dans le programme d'éducation des adultes de l'Union européenne. Fondation Telefamiliaqui est présidé par Andrés Garrigó.

L'auteurFrancisco Otamendi

Vatican

"Notalone", une rencontre à Saint-Pierre en faveur de la fraternité humaine

Rapports de Rome-12 juin 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

 Le samedi 10 juin, la place Saint-Pierre a accueilli l'événement #Notalone, une réunion mondiale sur la fraternité humaine à laquelle ont participé 30 lauréats du prix Nobel, des artistes de cirque et des lauréats de prix tels qu'Andrea Bocelli.

Le point culminant de l'événement a été la signature d'une déclaration sur la fraternité humaineLes lauréats du prix Nobel figurent parmi les auteurs du livre. L'accent y est mis sur le dialogue afin de vivre en frères et sœurs malgré les différences.


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Vatican

François appelle à une "grande alliance spirituelle et sociale" de la part des Gémeaux

Le rétablissement post-opératoire du pape François à l'hôpital Gemelli est satisfaisant. "Tout se passe très bien", affirment les médecins, qui ont conseillé au Saint-Père de prier l'Angélus ce dimanche en privé et de cesser toute activité publique jusqu'au 18. Samedi, le Souverain Pontife a qualifié la Rencontre mondiale sur la fraternité humaine de "grande alliance spirituelle et sociale".

Francisco Otamendi-12 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

"Le pape va bien, tout se passe très bien", a confirmé le professeur Sergio Alfieri, le chirurgien qui a opéré le pape mercredi dernier. En tant que directeur du département des sciences médico-chirurgicales abdominales et endocriniennes-métaboliques de la polyclinique Gemelli, Alfieri a expliqué que "le Saint-Père a accepté l'avis médical et demain (dimanche), il fera la prière de l'église". Angelus en privéIl s'est uni spirituellement, avec affection et reconnaissance, aux fidèles qui souhaitent l'accompagner, où qu'ils se trouvent. Nous lui avons fait une proposition médicale, et il s'est décidé.

Le Saint-Père a passé le week-end "entre repos et travail" et a "reçu l'Eucharistie", a rapporté le Bureau de presse du Saint-Siège. C'était la veille de la célébration de la solennité de l'Eucharistie. Corpus Christi dans certaines villes et certains pays, alors que dans d'autres, comme au Vatican, elle a été célébrée le jeudi. Le Pape se rétablissait de l'opération qu'il a subie jeudi.

Dans un discours adressé aux trente lauréats du prix Nobel, aux artistes de renommée mondiale tels qu'Andrea Bocelli, Al Bano, Amara et Roberto Bolle, ainsi qu'aux fidèles qui ont participé à la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix, la Commission européenne a souligné l'importance de l'engagement de l'Union européenne dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Rencontre mondiale Lors de la conférence sur la fraternité humaine, qui s'est tenue sur la place Saint-Pierre, le pape François a lancé un appel : "Nous nous sentons appelés à appliquer le baume de la tendresse dans les relations qui se sont détériorées, aussi bien entre les personnes qu'entre les peuples. Ne nous lassons pas de crier 'non à la guerre', au nom de Dieu et au nom de tout homme et de toute femme qui aspire à la paix.

"Inviolabilité de la dignité humaine".

Dans un message adressé à l'événement du Vatican, intitulé #NotAlone (pas seulement), lue par le cardinal Mauro Gambetti, vicaire du pape pour la Cité du Vatican et président de la Fondation Fratelli tutti, le souverain pontife a commencé par dire que "bien que je ne sois pas en mesure de vous recevoir personnellement, je tiens à vous souhaiter la bienvenue et à vous remercier du fond du cœur pour votre présence. Je suis heureux de pouvoir réaffirmer avec vous le désir de fraternité et de paix pour la vie du monde".

Le pape a poursuivi en déclarant : "Dans l'encyclique Fratelli tutti J'ai écrit que "la fraternité a quelque chose de positif à offrir à la liberté et à l'égalité" (n. 103), parce que celui qui voit un frère voit en l'autre un visage et non un numéro : il est toujours "quelqu'un" qui a une dignité et mérite le respect, et non "quelque chose" à utiliser, à exploiter ou à rejeter". 

"Dans notre monde déchiré par la violence et la guerre, les bricolages et les ajustements ne suffisent pas", a ajouté François, appelant, comme nous l'avons vu plus haut, à ce que "seule une grande alliance spirituelle et sociale, née des cœurs et axée sur la fraternité, puisse remettre le caractère sacré et inviolable de la dignité humaine au centre des relations". 

"C'est pourquoi la fraternité n'a pas besoin de théories, mais de gestes concrets et de choix partagés qui en font une culture de la paix. La question que nous devons nous poser n'est pas tant ce que la société ou le monde peut me donner, mais ce que je peux donner à mes frères et sœurs", a-t-il ajouté.

"De retour à la maison", a précisé le souverain pontife, "pensons aux gestes concrets de fraternité que nous pouvons accomplir : nous réconcilier avec notre famille, nos amis ou nos voisins, prier pour ceux qui nous ont blessés, reconnaître et aider ceux qui sont dans le besoin, apporter une parole de paix à l'école, à l'université ou dans la vie sociale, oindre de notre proximité quelqu'un qui se sent seul...".

En choisissant la fraternité, les choses changent

Le pape a également cité la parabole du bon samaritain, très présente dans les messages du souverain pontife. "Je pense à la parabole du Samaritain (cf. Lc 10, 29-37), qui s'arrête avec compassion devant le Juif qui a besoin d'aide. Leurs cultures étaient ennemies, leurs histoires différentes, leurs religions hostiles l'une à l'autre, mais pour cet homme, la personne rencontrée sur la route et son besoin étaient au-dessus de tout". 

François a souligné : "Lorsque les personnes et les sociétés choisissent la fraternité, les politiques changent également : la personne prime sur le profit ; la maison commune que nous habitons tous sur l'environnement qui est exploité pour nos propres intérêts ; le travail est rémunéré à sa juste valeur ; l'acceptation devient richesse ; la vie devient espérance ; la justice s'ouvre à la réparation et la mémoire du mal commis guérit dans la rencontre entre les victimes et les coupables". 

A la fin, le Pape François a voulu embrasser tout le monde, même s'il n'a pas pu le faire physiquement hier : "De cette soirée que nous avons passée ensemble, je vous demande de garder dans vos cœurs et dans vos mémoires le désir d'embrasser les femmes et les hommes du monde entier pour construire ensemble une culture de la paix. La paix a besoin de la fraternité et la fraternité a besoin de la rencontre. Que l'étreinte donnée et reçue aujourd'hui, symbolisée sur la place où vous êtes réunis, devienne un engagement pour la vie. Et une prophétie d'espérance.

Cardinal Parolin : message de dialogue et de paix

Le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, dans son message final, a fait référence à l'initiative de l'Union européenne. dialogue et la négociation transparente : "Unis au Pape François, nous voulons réaffirmer que "la vraie réconciliation n'échappe pas au conflit mais se réalise dans le conflit, en le surmontant par le dialogue et la négociation transparente, sincère et patiente" (Fratelli tutti, n. 244). Tout cela dans le cadre de l'architecture des droits de l'homme". 

"Nous voulons crier au monde au nom de la fraternité", a-t-il poursuivi : "Jamais de guerre, c'est la paix, la justice, l'égalité qui guide le destin de toute l'humanité. C'est la paix, la justice, l'égalité qui guident le destin de toute l'humanité. Non à la peur, non à la violence sexuelle et domestique ! Plus de conflits armés. Plus d'armes nucléaires, plus de mines terrestres. Finies les migrations forcées, les nettoyages ethniques, les dictatures, la corruption et l'esclavage. Arrêtons l'utilisation manipulatrice de la technologie et de l'intelligence artificielle, donnons la priorité au développement technologique et fertilisons-le avec la fraternité. Nous encourageons les pays à promouvoir des efforts conjoints pour créer des sociétés de paix, comme la création d'un ministère de la paix".

L'auteurFrancisco Otamendi

Monde

Fernando de HaroGiussani fait de la sécularisation une grande opportunité".

Dans sa récente biographie de Luigi Giussani, Fernando de Haro esquisse également le présent et l'avenir de l'un des principaux mouvements de l'Église catholique d'aujourd'hui. 

Maria José Atienza-12 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

A proposition pour l'éducation à la foi chrétienneVoici comment il est présenté Communion et libérationle mouvement fondé par le prêtre Luigi Giussani à la fin des années 1960. 

Le journaliste espagnol Fernando de Haro vient de publier Père Giussani. L'élan d'une vieun portrait vivant, agile et en même temps complet de la figure de "Don Gius". 

Comment est née l'idée d'écrire cette biographie de Luigi Giussani ?

-J'appartiens à Communion et Libération et j'ai personnellement rencontré Giussani en 1985. Je me suis lancé dans la biographie après qu'Alberto Savorana ait fait un travail de recherche considérable qui a abouti à une biographie de plus de mille pages. Certaines personnes m'ont demandé quelque chose de plus informatif. 

Je ne voulais pas que le lecteur lise une description de la vie de Giussani, mais qu'il puisse vivre avec lui, connaître ses réactions face aux défis auxquels il était confronté. 

Quand j'ai commencé à me documenter, je me suis rendu compte que c'était océanique, j'en ai parlé à un ami qui m'a conseillé de m'en tenir à ce qui me faisait vibrer. C'est ainsi que j'ai travaillé. Le travail de documentation s'est articulé autour de trois axes : bibliographique, en lisant beaucoup de choses ; en allant dans les lieux où Giussani a vécu et en parlant avec les personnes qui ont eu affaire à lui.

Ce qui me surprend le plus, c'est la façon dont Giussani apprend de ce qui lui arrive, de son expérience. En fait, il n'a pas l'intention de fonder quoi que ce soit, mais plutôt de répondre aux circonstances qu'il vit comme une vocation : "...c'est un homme de cœur".Tout dans ma vie a été une histoire".dira-t-il. 

J'ai été frappé par la manière dont il a géré les circonstances, qu'il s'agisse de la nostalgie qu'il ressentait au séminaire, de la manière dont il traitait ses étudiants, déjà sécularisés, de sa maladie ou de la révolte de 1968. 

Comment Giussani développe-t-il cette rencontre avec le monde ?

-Déjà dans les années cinquante du siècle dernier, Giussani a eu la capacité de comprendre que, même si les églises sont plus ou moins pleines, même si l'Action catholique organise des manifestations plus ou moins nombreuses sous cette croûte, beaucoup de gens ont abandonné la foi parce qu'elle ne les intéresse pas vraiment dans leur vie. Je pense que cela rend la position de Giussani très actuelle. Il ne part pas du principe que les gens connaissent la foi, qu'ils ont fait l'expérience de la foi qui conduit à l'adhésion personnelle. 

Giussani présente la foi comme une réponse aux exigences de chaque personne, comme une proposition que celui à qui elle est présentée doit vérifier si elle lui permet de vivre pleinement sa vie. Face à un monde qui, peut-on dire, rejette Dieu, Giussani ne se place pas dans une position dialectique. Au contraire, il souligne tous les aspects valables de cette réalité. Le christianisme de Giussani n'affronte pas le monde sécularisé de manière négative, mais accueille tout ce qu'il y a dans ce monde de désir, d'aspiration, et le rachète de l'intérieur. Cela apparaît déjà dans ses premiers écrits et se maintient. Il fait de la sécularisation une grande opportunité.

Il s'agit d'une option très contemporaine. Le christianisme a de plus en plus de mal à se maintenir dans la pure tradition, comme nous le voyons, et Giusanni y répond en présentant la foi comme quelque chose qui répond au désir de l'homme.

Si un mot définit la vie de foi de Giussani, c'est le suivant événement. 

-En effet, Giussani comprend le christianisme non pas comme une doctrine, non pas comme un ensemble de notions ou une éthique comme point de départ. Giussani comprend le christianisme comme une rencontre avec une personne, comme un événement. C'est très original de la part de Giussani. Il en vient à dire que tout le monde peut faire l'expérience des disciples. Cette idée a été reprise par la suite, en fait, par le magistère papal, Benoît XVI, en effet, commence sa première encyclique en disant précisément cela. Et François aussi. 

Père Giussani. L'élan d'une vie

AuteurFernando de Haro
Pages: 304
Editorial: Sekotia
Ville: Madrid
Année: 2023

Communion et Libération se caractérise par cette rencontre avec des personnes issues de cultures ou d'autres réalités du monde qui semblent souvent antagonistes dans leurs principes.

-Giussani aimait rencontrer des personnes "vivantes", humainement vivantes, vibrantes. En premier lieu, cette conversation l'intéressait humainement parce qu'il s'intéressait à ces personnes où l'humain vibrait avec intensité. La deuxième question, pour lui, est qu'une personne vérifie que le christianisme est vrai dans la relation avec l'autre, et non dans un affrontement dialectique et défensif avec l'autre ou dans une autoréférentialité protectrice. 

Comment cette liberté se conjugue-t-elle avec l'obéissance dans l'Église ?

-Giussani maintient toujours vivants deux pôles : l'obéissance et la liberté. Et cela est d'une grande fécondité. 

Il vit une obéissance claire à l'Église, non pas une obéissance paresseuse, mais fondée sur la conviction que, sans le lien avec l'Église, la contemporanéité du Christ n'est pas garantie. À côté de cela, une grande liberté. Giussani, sans y penser, génère une réflexion qui sera développée par la suite, surtout par Ratzinger, à savoir la co-essentialité du charisme dans l'Église. 

Grâce à des expériences comme Communion et Libération et d'autres mouvements, il n'y a plus cette dialectique entre institution et charisme ou entre paroisse et mouvement. L'émergence des mouvements provoque une réflexion au sein de l'Église. Jean-Paul II est allé jusqu'à dire que les charismes sont coessentiels à l'institution, qu'ils vivifient les institutions et que l'institution elle-même est un charisme. C'est une chose très intéressante qui n'a pas encore été complètement digérée. Le contraire serait de revenir à l'idée que c'est toujours la hiérarchie qui prend l'initiative en tout dans l'Église, comme c'est le cas avec l'Action catholique, ce qui est très bien, mais ce n'est pas la seule chose. 

Quelle est la place de la figure de Giussani dans l'avenir ? 

-Nous courons le risque de faire de Giussani une sorte d'intellectuel, alors que ce qui est intéressant chez Giussani, c'est la méthode. Une méthode d'éducation à la foi. Le monde changera et les défis de la foi changeront - ils ont changé depuis 1968 - mais Giussani a laissé une méthode qui permet plusieurs choses. Tout d'abord, partir de l'expérience, non pas dans un sens subjectif, mais sur la base du fait que soit la foi est vécue comme une source d'intensité dans la vie, de plus d'humanité, soit elle ne tient pas.

La présence de Communion et Libération dans l'environnement culturel, professionnel, sociopolitique ne naît pas comme un projet culturel de conservation, mais a pour but l'éducation de la foi... Si un garçon de la paroisse apprend le catéchisme, mais qu'il arrive au lycée et vit d'une manière différente, il finira par perdre sa foi, parce que la foi ne tient pas si elle n'est pas quelque chose qui permet de vivre en toutes circonstances. Cette méthode est basée sur ont l'expérience en tant que disciples que le Christ répond à mon cœur et aux circonstances et devenir des témoins. Cette méthode reste essentielle. C'est le Giussani du présent et de l'avenir.

États-Unis

Compte à rebours avant la réunion des évêques américains

L'Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis se tiendra en Floride du 14 au 16 juin.

Gonzalo Meza-12 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Du 14 au 16 juin, l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCBLa réunion sera ouverte à tous les évêques.) Comme par le passé, les évêques disposeront d'un temps de prière et de dialogue fraternel en privé avant le début des sessions. La réunion sera présidée par Mgr Christophe Pierre, nonce apostolique aux États-Unis, suivi de Mgr Timothy P. Broglio, archevêque de l'archidiocèse des services militaires et président de la Conférence épiscopale des États-Unis (USCCB).

Au cours de cette réunion de printemps, des questions relatives à la vie de l'Église dans le pays seront présentées et discutées, telles que : l'état d'avancement des préparatifs de l'Assemblée générale de l'Union européenne. Congrès eucharistique national 2024 ; les causes de béatification et de canonisation de cinq prêtres diocésains du diocèse de Shreveport, Louisiane, connus sous le nom de "martyrs de Shreveport" ; un plan pour la formation continue des prêtres, dont les grandes lignes fourniraient des orientations pour la poursuite de leur formation personnelle et sacerdotale ; les priorités du plan stratégique de l'USCCB pour la période 2025-2028 ; une nouvelle déclaration pastorale pour la prise en charge des personnes handicapées dans l'Église ; un plan pastoral national pour la formation des prêtres à l'Église ; un plan de formation des prêtres à l'Église ; un plan de formation des prêtres à l'Église ; un plan de formation des prêtres à l'Église ; et un plan de formation des prêtres à l'Église. Ministère hispanique et l'état d'avancement des nouvelles traductions anglaises des différentes sections de la Liturgie des Heures.

Participants

Les évêques des 33 archidiocèses, 149 diocèses des États-Unis ainsi que l'archidiocèse des services militaires et d'autres juridictions ecclésiastiques du pays participeront notamment à cette réunion.

Des responsables de différents bureaux de l'USCCB, des experts sur les sujets abordés et des journalistes accrédités seront également présents lors des sessions publiques. L'OMNES suivra de près la plénière.

Deux réunions annuelles

Les évêques américains se réunissent deux fois par an pour aborder les questions les plus importantes de la vie de l'Église aux États-Unis : en novembre à Baltimore et en juin dans différentes villes américaines.

Ces réunions constituent un espace propice non seulement à la discussion des questions administratives et pastorales, mais aussi à la prière personnelle et communautaire et au dialogue fraternel, moments qui ont renforcé l'unité et l'amitié dans ce collège épiscopal.

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États-Unis

Corpus Christi encourage les affamés

Le dimanche 11 juin, l'archidiocèse de New York, comme de nombreux diocèses, célébrera la solennité du Corpus Christi.

Jennifer Elizabeth Terranova-11 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Les préparatifs ont commencé en vue de la solennité de la Corpus Christi. Le dimanche 11 juin, l'archidiocèse de New York, comme de nombreux diocèses, célébrera la solennité du très saint corps et sang du Christ, qui a généralement lieu le jeudi suivant le dimanche de la Trinité.

La semaine dernière, dans tout le pays, de nombreux catholiques fidèles ont participé à des événements organisés par leurs paroisses, écoles et groupes locaux afin de poursuivre l'objectif du réveil eucharistique national, qui a officiellement débuté lors de la fête du Corpus Christi 2022.

L'Eucharistie

L'Eucharistie est la "source et le sommet de la vie chrétienne" (Concile Vatican II, Lumen gentium11), l'objectif et l'"invitation" sont donc opportuns. "La renaissance est dans l'air", se vantent beaucoup de gens, et l'initiative est destinée à nous inspirer, nous encourager et nous rappeler de nous délecter de Lui dans l'Eucharistie, la présence réelle de Jésus-Christ.

Dans les moments de détresse et de confusion, souvenons-nous des paroles du Christ : "Je suis le pain vivant descendu du ciel ; celui qui mange ce pain vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde" (Jean 6:51). (Jean 6:51).

Procession eucharistique à New York (Copyright Jeferry Bruno)

Préparatifs

Le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York, en préparation du "grand jour", encourage les catholiques à "s'accrocher aux coutumes catholiques", comme la génuflexion devant le tabernacle, car c'est "une façon de montrer que je crois que je suis en compagnie du divin".

Il souligne également l'importance de jeûner une heure avant de recevoir le Saint-Sacrement. "C'est un acte d'adoration", a déclaré le cardinal Dolan. Comme beaucoup d'autres membres de ce mouvement national, le cardinal Dolan espère raviver notre foi en la présence de Jésus dans l'Eucharistie.

De son côté, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis vous propose de l'appeler si vous souhaitez participer ou organiser des événements.

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Ressources

L'adoration eucharistique nous invite à "consentir à Dieu", et non à "sentir Dieu".

L'adoration eucharistique est parfois utilisée comme un moyen de promouvoir la pastorale des jeunes, de répondre à des besoins intimes, de rechercher des effets miraculeux, etc. Cet article propose quelques coordonnées pour évaluer des pratiques pastorales qui, sous couvert d'un bien spirituel, peuvent être impropres à l'expérience fructueuse de la foi dans nos communautés.

Marcos Torres Fernández-11 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Lors de la messe matinale du lundi 5 février 2018, le pape François a exhorté un petit groupe de prêtres nouvellement nommés.Quels conseils le souverain pontife leur a-t-il donné au début de leur charge pastorale ? Le pape s'est exprimé ainsi : "Apprenez aux gens à adorer en silence", afin "qu'ils apprennent dès maintenant ce que nous ferons tous là-bas, lorsque par la grâce de Dieu nous atteindrons le ciel".. Un chemin, celui de l'adoration, dur et fatigant comme celui du peuple d'Israël dans le désert. "Je pense souvent que nous n'apprenons pas à notre peuple à adorer. Oui, nous leur apprenons à prier, à chanter, à louer Dieu, mais comment adorer...". La prière d'adoration, a dit le Pape, "nous anéantit sans nous anéantir : dans l'anéantissement de l'adoration, elle nous donne noblesse et grandeur".

Sans aucun doute, ceux d'entre nous qui sont pasteurs du peuple de Dieu portent au plus profond de leur cœur le désir que les fidèles aiment toujours plus Jésus-Christ dans l'Eucharistie, en en faisant le centre de la vie paroissiale et de nos communautés de foi. L'adoration est aussi une condition pour une bonne communion, comme l'a enseigné saint Augustin, et elle est une continuation naturelle du mystère et de la présence réelle du Christ dans le sacrement.

En ce sens, nous, pasteurs du troupeau du Christ, devons nous efforcer d'organiser une célébration qui soit non seulement belle et significative, mais aussi respectueuse et conforme à la vérité de la foi et à la discipline de l'Église, qui cherche à en prendre soin comme il se doit.

Au cours des dernières décennies, grâce au magistère des derniers papes et au travail inlassable d'innombrables prêtres anonymes, l'adoration eucharistique a connu non seulement une juste reprise, mais aussi une popularité bénéfique à la vie spirituelle des chrétiens.

De même, ce désir et cette ferveur eucharistiques n'ont pas toujours été accompagnés du discernement nécessaire et, en de nombreuses occasions, on a observé des erreurs, des omissions ou même des abus liturgiques, qui souvent ne sont pas dus à de mauvaises intentions mais à une formation théologico-liturgique déficiente de certains agents pastoraux.

Cet article voudrait proposer quelques coordonnées pour évaluer d'éventuelles pratiques pastorales qui, sous l'apparence d'un bien spirituel, peuvent être impropres à une expérience de foi véritable et fructueuse dans nos communautés.

Exposition du Saint Sacrement

Tout d'abord, il est bon de rappeler que grâce à la réforme liturgique du Concile Vatican II, l'adoration eucharistique a cessé d'être une simple pratique de dévotion eucharistique pour devenir une célébration liturgique à part entière.

En tant que célébration liturgique, elle implique un rituel, une assemblée liturgiquement constituée, des normes liturgiques et ses propres orientations pastorales. C'est pourquoi le cadre de référence essentiel est le "Rituel de la Sainte Communion et du Culte en dehors de la Messe".

Les ministres doivent célébrer l'exposition du Saint-Sacrement selon le rituel établi, comme ils le font pour les autres sacrements ou sacramentaux. Il est vrai que le rituel actuel est assez souple en ce qui concerne la célébration de l'exposition, à condition que le minimum indiqué soit respecté. Nous allons maintenant évoquer quelques pratiques qui se sont répandues, mais qui, dans leur ritualité et leur signification, ne s'accordent pas avec ce que l'Église enseigne dans sa liturgie et dans l'histoire du dogme eucharistique.

D'une part, il est important de ne pas rompre le lien liturgique et théologique étroit entre l'exposition de l'Eucharistie et sa célébration. La première naît et se comprend à partir de la seconde. En fait, l'Église comprend l'adoration eucharistique comme un prolongement de la communion sacramentelle, ou comme un moyen de s'y préparer adéquatement.

Le Rituel affirme : "En restant devant le Christ [...], ils acquièrent les dispositions adéquates qui leur permettent de célébrer avec la dévotion qui convient le mémorial du Seigneur et de recevoir fréquemment le pain qui nous a été donné par le Père". Il est donc important d'éduquer les fidèles afin que l'adoration eucharistique ne soit pas comprise comme un substitut de la Communion sacramentelle, ou comme une forme de "communion" plus facile ou plus sensible que la Communion sacramentelle.

En raison de ce lien entre l'exposition et le sacrifice, l'Église n'autorise pas l'exposition du Saint-Sacrement en dehors de l'autel, et encore moins dans un lieu autre qu'une église. Ce n'est qu'en cas d'exposition prolongée que l'ostensoir peut être placé dans un expositorium surélevé, à condition qu'il soit proche de l'autel.

Ni la montagne, ni la plage, ni une maison privée, ni un jardin, ni un carrosse, ni un bateau sur la mer de Galilée ne sont des lieux où nous pouvons rendre un culte digne à Dieu dans le Sacrement, comme l'Église nous le rappelle constamment dans ses documents magistériels, liturgiques et canoniques après la réforme du Concile Vatican II. En ce sens, il n'est pas non plus permis d'exposer le Saint Sacrement seul, sans une assemblée liturgique présente et priant en adoration.

D'autre part, l'Église a enseigné pendant des siècles que l'exposition du Saint-Sacrement a pour seul et principal objectif l'adoration publique du Christ dans l'Eucharistie, confessant à juste titre la foi en la Présence réelle et réparant les offenses que Dieu peut recevoir, en particulier à l'encontre des espèces eucharistiques elles-mêmes.

En ce sens, un profond discernement de l'autorité ecclésiastique est de plus en plus nécessaire pour veiller sur cette finalité cultuelle (latreutique) de la célébration de l'exposition. L'utilisation de cette célébration (exposition et adoration) comme méthode d'évangélisation, comme moyen de rassembler et de promouvoir la pastorale des jeunes, comme moyen de répondre aux besoins intimes et émotionnels de certains profils spirituels, ou même comme une instrumentalisation presque superstitieuse, revendiquant des pouvoirs ou des effets miraculeux du sacrement, est de plus en plus fréquente. Dans l'adoration, l'Église nous enseigne à confesser la vérité de la foi eucharistique, l'abandon à la volonté de Dieu, le silence et la simple louange. Dans l'adoration, la tradition liturgique nous invite à "consentir à Dieu", et non à "sentir Dieu".

La considération et la reconnaissance de l'exposition du Saint-Sacrement comme une véritable célébration liturgique, dont le centre est le Christ présidant l'assemblée ecclésiale, devraient également nous aider à éviter les manifestations rituelles ou spirituelles qui réduisent ce caractère de "corps ecclésial".

Aujourd'hui, nos communautés ne vivent pas en dehors de la culture individualiste et émotiviste de l'Occident, ni en dehors de l'influence de plus en plus forte de la spiritualité et de la ritualité des groupes et communautés évangéliques et pentecôtistes qui ne comprennent pas les réalités sacramentelles.

Comme nous l'enseigne l'Église, la présence du Christ dans l'Eucharistie est sacramentelle et substantielle. Cela implique, d'une part, que sa présence réelle n'est pas donnée sans le signe sensible, qui dans ce cas sont les espèces du pain et du vin. Tout affaiblissement du signe du pain et du vin implique une dissimulation de la vérité du sacrement, qui est le Christ lui-même.

Certaines célébrations qui s'apparentent à des "spectacles liturgico-festifs", parce qu'elles illuminent, encadrent, décorent ou transforment les espèces du pain et du vin pour produire un impact sensible, dénaturent la manière dont le Christ est présent dans le sacrement. De même, présenter la présence du Christ comme quelque chose de plus que substantiel rend difficile une relation eucharistique vraie et fructueuse avec lui. Sa présence n'est pas corporelle, car le Christ est au ciel, mais sacramentelle. Donnons quelques exemples.

La présence sacramentelle et substantielle du Seigneur implique que nous ne pouvons pas la comprendre en termes de physique, comme cela semble être le cas dans certains milieux ecclésiaux.

En ce sens, un fidèle ne reçoit pas davantage la communion de Dieu parce qu'il consomme plus de pain consacré (accident de quantité), ni parce qu'il le consomme à la manière du prêtre (accident de qualité). De même, Dieu n'est pas plus proche de moi parce que le ciboire ou l'ostensoir est rapproché de moi, ni ne me bénit davantage parce que le prêtre me bénit avec le seul ostensoir (accident de lieu).

La foi de l'Église nous enseigne que le seul effet que cette pratique (répréhensible) peut avoir est d'exciter la sensibilité subjective.

Ce sont des coutumes qui ne reflètent pas la vraie foi de l'Église. En effet, le Christ sous les espèces eucharistiques ne se déplace pas, ne marche pas physiquement, n'est pas physiquement devant moi ou près de moi. Sa présence est seulement substantielle et n'est pas sujette à de tels changements.

La foi nous enseigne que les accidents (locatifs, quantitatifs, qualitatifs) du Christ sont au ciel. C'est pourquoi, comme nous le disons, le Christ ne "me bénit" pas plus et mieux, ou plus près ou plus loin, en déplaçant l'ostensoir, en bénissant individuellement ou en exposant le Seigneur n'importe où, comme pour prétendre qu'il est physiquement présent, comme dans les scènes de l'Évangile. La bénédiction est sur le ministre sacré, et la bénédiction est sur l'assemblée liturgique dans son ensemble, comme le corps du Christ qu'elle est. Toute autre pratique suggérerait une communion plus complète avec le Christ que la communion sacramentelle de la communion dans la grâce de Dieu. La préoccupation de l'Église pour une compréhension correcte de la Présence réelle conduit à interdire expressément ces pratiques qui contredisent les rubriques établies dans le rituel.

Les célébrations par la télévision

De même, le Christ n'est pas présent devant moi, ou je ne suis pas béni par Lui, si je regarde une émission de télévision ou une émission sur Internet. Ce que les fidèles voient devant eux n'est pas le Seigneur, mais seulement un écran, devant lequel il n'est pas convenable de s'agenouiller ou de penser qu'il nous bénit.

Il n'y a pas de sacrement ou de célébration sacramentelle dans le téléspectateur, et il n'y a qu'une union spirituelle avec la célébration qui est visualisée si elle est en direct. D'autre part, la seule bénédiction à distance qui existe, et qui n'a pas besoin de YouTube, est la bénédiction "Urbi et Orbi", qui est un sacramental de l'Église se référant uniquement à la fonction du Pontife romain. Tout autre type de bénédiction radiodiffusée, surtout si elle prétend être eucharistique, n'est pas vraiment une bénédiction. En ce sens, l'effort de tous les pasteurs de l'Église pour bien expliquer aux fidèles qu'une retransmission liturgique en direct n'est pas une participation à celle-ci, mais seulement un moyen de caractère dévotionnel pour pallier l'impossibilité d'y assister, et pour s'y unir mentalement, est louable. Toute autre approche affaiblirait les fondements de la réalité sacramentelle elle-même, ainsi que l'importance et la nécessité de la Communion pour les malades et les personnes âgées.

Processions avec le Saint-Sacrement

Enfin, il faut rappeler que le culte eucharistique, dans l'histoire de l'Église, a été rendu solennel et public pour confesser publiquement et solennellement la présence réelle du Christ : soit parce qu'elle a été remise en cause, soit parce que les espèces sacrées elles-mêmes ont été attaquées de manière sacrilège.

Comme l'enseigne le rituel, les processions avec le Saint-Sacrement, en particulier celles de la Fête-Dieu, et les bénédictions qui y sont prévues, sont destinées à respecter ce caractère de confession et de culte publics.

Par conséquent, le Saint-Sacrement exposé ne devrait pas être utilisé à d'autres fins que de manifester la foi de l'Église en la présence réelle.

Le Saint-Sacrement dans l'ostensoir, par exemple, ne peut pas être utilisé pour établir des cordons sanitaires en cas de pandémie, pour faire croire aux fidèles depuis les clochers ou même les hélicoptères que Dieu ne les oublie pas, pour bénir les champs ou demander la pluie, pour effectuer des prières théâtralisées comme si Dieu parlait depuis l'ostensoir, pour effectuer des guérisons physiques ou pour expulser les démons et désinfecter une maison de la présence du mal.

Tout abus en ce sens, outre le fait de ne pas confesser correctement la foi de la doctrine eucharistique, serait une instrumentalisation du Saint-Sacrement comme talisman et remède superstitieux, et un manque de foi et de confiance dans les sacramentaux que l'Église a institués à ces fins spécifiques.

L'auteurMarcos Torres Fernández

Culture

Le cimetière teutonique du Vatican : un cirque romain, Charlemagne et la "ligne d'évasion" qui a sauvé des milliers de Juifs

Le cimetière teutonique est un cimetière inhabituel situé à l'intérieur des murs de la Cité-État du Vatican, qui, bien que territoire italien, jouit de l'extraterritorialité accordée par les pactes du Latran de 1929.

Hernan Sergio Mora-10 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Malgré sa petite taille (moins de 300 mètres carrés avec l'église), il a une longue histoire et est devenu une institution dès l'aube du christianisme, notamment sous Charlemagne.

L'institution est devenue le siège d'une organisation clandestine qui protégeait et cachait les Juifs et d'autres personnes persécutées pendant l'occupation nazie, comme le rappelle le film de 1983 "L'écarlate et le noir" avec Gregory Peck", explique à Omnes le prêtre et historien Johannes Grohe, vice-directeur de l'Institut Goerres et membre de l'association "A".rciconfraternita à l'adresse Campo Santo Teutonico".

"Le prêtre irlandais Hugh O'Flaherty (1889-1963), du service diplomatique du Saint-Siège, qui avait sa résidence dans les structures du cimetière, a permis de sauver quelque 6 500 persécutés et juifs, en les faisant se réfugier au Vatican et dans ses résidences, comme les 12 000 que Pie XII a cachés à Castel Gandolfo", explique-t-il.

Grâce à la "Escape Line", soutenue par l'ambassadeur britannique Francis D'Arcy", poursuit Johannes Grohe. OsborneLa princesse italienne Elvina Pallavicini, qui s'était réfugiée dans l'ancienne résidence Santa Marta, et la princesse italienne Elvina Pallavicini, qui s'était également réfugiée dans les structures du cimetière, ont pu obtenir de faux documents permettant aux personnes en danger de mort de quitter le pays, contournant ainsi les contrôles de la Gestapo. Entre-temps, le hiérarque nazi et criminel de guerre Herbert Kappler n'a jamais réussi à attraper O'Flaherty, bien que 5 de ses collaborateurs aient été fusillés dans les tombes des Ardéatines.

M. Johannes Grohe, qui est également professeur à la Pontificia Università de la Santa Croce rappelle que Hugh O'Flaherty était surnommé "le chaperon écarlate du Vatican" (d'où le titre du livre de J. P. Gallagher, paru en 1967, qui a inspiré le film susmentionné) et que, pour montrer à la Résistance qu'il était toujours là, il priait en se promenant devant la basilique Saint-Pierre, conduisant les réfugiés dans les sentiers situés à côté du musée Petriano, aujourd'hui démoli, à côté de l'église de l'Enfant Jésus, à côté de l'église de l'Enfant Jésus, à côté de l'église de l'Enfant Jésus. Saint-Office.

Le "Camposanto dei Teutonici e dei Fiamminghi", en allemand : "Friedhof der Deutschen und der Flamen", et ses structures sont situés sur le site du cirque romain où l'apôtre Pierre a été martyrisé, aujourd'hui entre la salle Paul VI - où se déroulent les audiences - et la basilique Saint-Pierre.

Une fois que le Circum Neronianum En raison de la désuétude du site, de nombreux chrétiens ont voulu être enterrés dans cette nécropole, près de la tombe du saint apôtre.

Le cimetière teutonique est mentionné pour la première fois dans des documents en 799 et semble avoir été fondé par Charlemagne lui-même ou lié à sa figure grâce à la fondation de la "Schola Francorum", certainement la plus ancienne institution germanique à Rome, qui a rejoint d'autres institutions nordiques : les Longobards, les Frisons et les Saxons, ces derniers avec l'église actuelle de "Santo Spirito in Sassia".

En effet, à l'époque du couronnement de Charlemagne, le Saint Empire romain germanique, les pèlerins venaient à Rome de tous les coins de l'empire et il était nécessaire de leur donner l'hospitalité et d'avoir un cimetière pour enterrer dignement ceux qui mouraient dans la Ville éternelle.

Ainsi, dès le XIIIe siècle, la Schola Francorum du haut Moyen Âge, gérée par le clergé, comprenait deux églises, l'hospice pour les pèlerins et les pauvres, ainsi que le cimetière. L'une de ces églises, la "Santa Maria della Pietà" attenante, gère le cimetière et, aujourd'hui encore, les règles d'inhumation y imposent la langue maternelle allemande et la résidence à Rome.

Restaurée en 1454, des membres allemands de la Curie romaine ont donné des fonds pour une reconstruction totale, y compris de l'église. En 1597, l'"Arciconfraternità di Nostra Signora" a été créée et son siège se trouve à côté du cimetière teutonique.

À l'instigation de son recteur Anton de Waal, une résidence pour les prêtres étudiant l'histoire et l'archéologie sacrée fut construite à partir de 1876, et certains d'entre eux participèrent aux fouilles de Rome. En 1888, l'Institut romain de la Société Goerres s'y ajoute.

Johannes Grohe explique : "L'Institut et la résidence, devenue le "Collège pontifical", disposent d'une bibliothèque de plus de 50 000 ouvrages, qui contient également une "bibliothèque Ratzinger/Benedetto XVI, avec ses œuvres, éditées dans de nombreuses langues, et sur sa théologie".

Par ailleurs, "le cardinal Ratzinger, qui était membre de l'Archiconfraternité et de la Société des Goerres, avait vécu au Collegio pendant un certain temps avant de déménager sur la Piazza Leonina et d'être élu pape, et avait l'habitude de célébrer la Sainte Messe tous les jeudis dans l'église du Campo Santo. En 2015, il a célébré la Sainte Messe dans cette église pour la dernière fois avec ses anciens étudiants en théologie, le fameux "Schülerkreis", l'ancien étudiant en théologie, Johannes Grohe.

Konrad Bestle, et le directeur de l'Institut historique de l'"Istituto Goerres al Campo Santo Teutonico" est l'historien et recteur du "Pontificio Istituto di Archeologia Sacra", Mgr Stefan Heid.

L'auteurHernan Sergio Mora

États-Unis

Défendre la vie face à l'avortement, changer les cœurs

Le 24 juin 2023, cela fera un an que l'arrêt Roe v. Wade a été renversé aux États-Unis, marquant la fin de l'avortement en tant que droit constitutionnel. En souvenir de cette avancée pro-vie, l'évêque d'Arlington, Michael F. Burbidge, du Comité pour les activités pro-vie, a publié un message.

Paloma López Campos-10 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

La fin du mois de juin, le 24, marque le premier anniversaire de l'annulation de l'arrêt Roe v. Wade, marquant le premier anniversaire de l'arrêt Roe v. Wade, marquant le premier anniversaire de l'arrêt Roe v. Wade. fin de l'avortement comme un droit constitutionnel aux États-Unis. Cette décision de la Cour suprême a constitué une avancée majeure dans la défense de la vie et, pour marquer cette date, l'évêque Michael F. Burbidge de l'Église catholique d'Angleterre et du Pays de Galles, Mgr. Comité des activités pro-viea envoyé un communiqué.

Persévérer dans le travail

Cette date, dit le message, "est un jour de joie continue et de gratitude ; un jour pour se souvenir des innombrables travailleurs fidèles qui se sont consacrés à la prière, à l'action, au témoignage et au service pour soutenir la cause de la vie ; et un jour pour rendre grâce à Dieu pour son infinie fidélité".

Toutefois, cette mesure prise en 2022 n'est qu'un début. Il existe encore des États où la défense de la avortement est toujours en vigueur ou a même été protégée juridiquement par d'autres instruments. C'est pourquoi la Conférence épiscopale affirme qu'elle poursuit "avec confiance nos efforts pour défendre la vie".

Lois et cœurs

L'effort qui reste à faire ne se limite pas au domaine politique et législatif. "Le travail qui nous attend ne consiste pas seulement à changer les lois, mais aussi à aider à changer les cœurs, avec une foi ferme dans le pouvoir de Dieu de le faire".

Cette tâche s'enracine dans "la connaissance de la vérité et le courage de la dire et de la vivre avec compassion". Cette compassion est essentielle, comme le souligne Mgr Burbidge, car "chacun de nous est appelé à une solidarité radicale avec les femmes confrontées à une grossesse inattendue ou difficile".

La solidarité, dit la déclaration, signifie "faire tout ce qui est possible pour leur fournir le soutien et les soins dont ils ont besoin pour accueillir leurs enfants". C'est pourquoi les évêques sont reconnaissants pour les efforts et les initiatives de "millions de catholiques qui vivent l'appel de l'Église catholique". Évangile à travers les paroisses et les communautés".

Respect de la vie et responsabilité

Le communiqué encourage "toutes les personnes de foi et de bonne volonté" à travailler ensemble "pour proclamer que la vie humaine est un don précieux de Dieu ; que chaque personne qui reçoit ce don a des responsabilités envers Dieu, envers elle-même et envers les autres".

D'autre part, elle rappelle que "la société, par ses lois et ses institutions sociales, doit protéger et prendre soin des êtres humains à tous les stades de leur vie".

Écologie intégrale

Monica Santamarina, présidente de la WUCWO : "Une femme, c'est...".

L'Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC) a une nouvelle présidente : Monica Santamarina. Dans cette interview, elle parle à Omnes du rôle des femmes dans l'Église et répond à l'une des questions les plus difficiles du moment : qu'est-ce qu'une femme ?

Paloma López Campos-9 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Mónica Santamarina est la nouvelle présidente de la Commission européenne. Union mondiale des organisations féminines catholiques (WUCWO), qu'elle définit comme "un grand réseau de femmes catholiques". En outre, il s'agit de la "seule association publique internationale de fidèles de l'Église catholique qui représente les femmes".

Comme l'explique l'UMOFC elle-même sur son site web, la mission de cette organisation est de "promouvoir la présence, la participation et la coresponsabilité des femmes catholiques dans la société et dans l'Église, afin qu'elles puissent remplir leur mission évangélisatrice et œuvrer pour le développement humain".

Dans cet entretien avec Omnes, Santamarina explique comment défendre le rôle des femmes sans tomber dans l'extrémisme, la rencontre qu'elle a eue avec le président de l'Union européenne et le président de la Commission européenne. Pape et répond à l'une des questions les plus difficiles du moment : qu'est-ce qu'une femme ?

Quelle est l'importance d'une institution comme l'OMUC ?

- Pour se rendre compte de l'importance de l'institution, il faut d'abord savoir qu'elle compte près de 100 organisations et qu'elle est présente dans une soixantaine de pays. Nous représentons plus de huit millions de femmes, ce qui vous donne une idée de l'ampleur des possibilités de cette institution.

Au sein de l'organe exécutif de l'UMOA, nous examinons les besoins de nos femmes à la base, les besoins de leurs communautés, les besoins de formation. Nous essayons de créer des instruments pour répondre à ces besoins.

D'autre part, l'importance de l'UMOA réside dans la manière dont la voix des femmes peut atteindre les institutions et les organes internationaux. Nous sommes présentes à l'ECOSOC, au Conseil des droits de l'homme, à la FAO, au Conseil de l'Europe, à l'UNESCO...

Nous pouvons également nous adresser aux dicastères et dire ce que les femmes du monde vivent, ce qu'elles demandent et, en même temps, demander à l'Église ce qu'elle attend des femmes. Nous voulons établir un dialogue dans la synodalité, en nous écoutant les unes les autres, en travaillant ensemble.

Les femmes doivent être davantage impliquées, mais nous devons aussi être mieux éduquées. Enfin, avec tout ce dialogue et cette représentation, nous avons la possibilité de donner une voix à ceux qui n'en avaient pas.

Nous travaillons très étroitement avec les dicastères, en particulier avec le dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, et aussi étroitement que possible avec nos femmes. Nous essayons d'aller à la base. Je pense que c'est ce qu'il y a de plus riche et de plus intéressant dans l'UMOA, surtout en ce moment.

Dans cette dynamique de dialogue, quelles sont, selon vous, les grandes contributions que les femmes, à partir de leur féminité, peuvent apporter à l'Église ?

- Beaucoup d'entre elles. La vision féminine des choses est différente de la perspective masculine, nous devons donc travailler ensemble, main dans la main. De manière réciproque et coresponsable. Au sein de l'Église, la majorité des membres actifs sont des femmes, mais notre voix n'est souvent pas entendue. 

Qui sont les plus proches des mariages et des enfants ? Qui subissent le plus la pauvreté et la violence ? Ce sont les femmes. C'est pourquoi nous avons une mission très importante à cet égard au sein de l'Église. C'est une mission que nous avons remplie, mais nous devons mieux la remplir, main dans la main avec les hommes.

C'est le moment de travailler ensemble, chacun dans son rôle, car tous les rôles sont importants. Nous sommes tous coresponsables.

Comment défendre la figure et le rôle des femmes sans tomber dans des positions radicales ?

- C'est un défi auquel nous sommes confrontés. Je pense que la première chose à faire est de se tourner vers le Magistère et le Pape pour obtenir des conseils. Si nous avons un guide clair, si nous l'écoutons, le comprenons et l'étudions, nous ne nous perdrons pas. L'Église nous enseigne et nous donne les instruments pour que nous puissions tous participer aux décisions qui sont prises. C'est pourquoi une première chose essentielle est de s'orienter.

Si nous voulons un changement dans l'Église, nous devons changer l'Église de l'intérieur, et non de l'extérieur. Il ne s'agit pas d'une querelle, d'une polarisation. Nous devons apprendre à nous écouter les uns les autres, à nous rapprocher.

L'important est de ne pas perdre le guide, d'être dans l'Église et le Magistère. Et aussi de participer davantage à la création de ce Magistère, pour lequel nous devons être mieux préparés.

Comment pouvons-nous, au quotidien, promouvoir la présence et la participation des femmes dans l'Église ?

- Tout d'abord, les femmes doivent croire en leur valeur. Le premier problème est que, parfois, nous ne nous estimons pas, nous ne reconnaissons pas notre valeur. Nous devons être conscientes de tout ce que Dieu nous a donné, que nous avons une grande dignité, égale à celle des hommes. Nous devons aussi comprendre que nous avons une vision différente de la leur et c'est pourquoi nous sommes complémentaires. L'idée n'est pas de faire sortir les hommes et de nous faire entrer, cela ne marche pas. Nous devons travailler ensemble, sinon nous ne pourrons pas avancer.

Les femmes doivent se préparer, elles doivent être de plus en plus préparées en théologie, en éducation et dans tous les domaines, y compris le travail pastoral. Il est important qu'elles acquièrent une formation, qu'elles aient les outils pour parler en public. Dans ces domaines, il y a un très grand fossé que la pandémie a aggravé.

Mais les femmes doivent aussi être assez courageuses pour prendre la parole et prendre leur place. Non seulement cela, mais elle doit le demander. Il faut le demander avec respect, mais parfois il faut le demander d'une voix forte. Il ne s'agit pas de crier, mais de demander fermement. Nous avons une place que nous n'occupons pas et ce n'est pas une question de blâme.

C'est tout un processus qu'il faut suivre, mais en évitant l'extrémisme. L'extrémisme ne résout rien, il vous conduit à sortir des marges fixées par le Magistère. Il vous pousse à essayer de changer l'Église de l'extérieur, au lieu de le faire de l'intérieur. Tous les grands changements sont venus de l'intérieur.

Il y a une question qui est très populaire en ce moment et à laquelle nous aimerions vous demander de répondre comme vous le souhaitez : Qu'est-ce qu'une femme ?

- La femme est une merveilleuse créature de Dieu, qui a une grande capacité à donner de l'amour. Nous, les femmes, avons une grande capacité à nous donner, par exemple lorsque nous parlons de la maternité, qui n'est pas nécessairement physique, mais aussi spirituelle.

Je remercie toujours Dieu d'être une femme. Je ne veux pas me battre avec les hommes. J'ai des fils et des filles, des petits-fils et des petites-filles. J'apprécie énormément la valeur de chacun d'entre eux.

Or, le fait d'être une femme implique que vous ayez une vocation spécifique qui vous appelle à être proche des autres. De par votre nature, vous avez une sensibilité particulière pour écouter, pour comprendre ceux qui souffrent, pour vous rapprocher des autres, pour dialoguer. Nous pouvons prendre soin des autres, prendre soin de l'humanité.

Les hommes et les femmes voient les choses différemment et cela enrichit beaucoup l'Église. Nous avons tous la même dignité, mais des manières très différentes de faire les choses que nous avons à faire et qui sont complémentaires.

Pour moi, une femme est une créature de Dieu qui a d'énormes possibilités, d'énormes valeurs. Dieu nous a très bien créées, mais nous devons y croire. Nous devons être sûres que nous valons beaucoup et que nous pouvons toujours nous améliorer.

Le Pape François a travaillé dur pour impliquer davantage les femmes dans l'Eglise. L'UMOFC l'a récemment rencontré. Pouvez-vous nous parler de cette rencontre ?

- Ce fut une belle rencontre. Environ 1600 femmes et leurs familles sont venues. À l'UMOA, nous avons toujours beaucoup aimé le Père, nous ressentons une grande affection pour le Pape François et les gens étaient très enthousiastes.

Nous avons remercié le Pape pour tout ce qu'il a fait pour les femmes et pour l'Eglise. Nous lui avons présenté les résultats des derniers projets de l'Observatoire, dont nous savons qu'il les apprécie car nous nous consacrons à rendre visible l'invisible. Nous lui avons présenté les résultats des projets en Amérique latine et en Afrique, ainsi que le projet sur la synodalité et les femmes. Elle a beaucoup aimé et nous a encouragées à continuer à travailler, à continuer à vivre pleinement notre féminité.

Le Pape François lors de la rencontre avec les femmes de la WUCWO (OSV News / Vatican Media)

Je pense que nous devons faire en sorte que nos filles, nos petites-filles et les jeunes soient fiers d'être des femmes. C'est quelque chose que nous avons un peu perdu, mais pourquoi ne serions-nous pas fières d'être des femmes ? Le pape nous a demandé de nous donner à l'Évangile avec notre tête, nos mains, nos pieds et tout ce que nous avons.

François nous a dit d'aller à l'assemblée, de discuter, même de nous battre un peu, mais nous devons dialoguer. Il nous a encouragés à aller de l'avant avec l'Observatoire, qui est un mécanisme par lequel l'Église apprend. Le premier à qui nous montrons les résultats est le dicastère.

Je pense qu'il s'agissait d'une rencontre très amicale. Le pape avait l'air très heureux. Tout cela nous a beaucoup aidés et nous avons pu voir François comme notre père, comme un guide.

En tant que président de l'UCFOF, quel est le projet actuel que vous attendez avec le plus d'impatience ?

- Je me réjouis que l'Observatoire se poursuive et se consolide, car il porte beaucoup de fruits. Les femmes sont entendues et écoutées, nous faisons du bruit. C'est un travail qui concerne toutes les femmes, et pas seulement celles de l'UMOA.

Je me réjouis de travailler dur pour nous former à la synodalité et à la formation des femmes en général. En particulier, nous voulons rendre l'UMOFC attrayante pour les jeunes femmes. Nous devons leur tendre la main, avoir la flexibilité et les mécanismes nécessaires pour le faire.

Nous voulons sauver la voie de la famille, de la maternité et de la paternité. Dans les médias, dans ce monde polarisé, tout semble mauvais et les gens ne veulent plus se marier. Il y a une peur de l'engagement parce qu'il n'est plus perçu comme quelque chose de beau. Nous voulons sauver la beauté de l'aventure du mariage. Il y a des femmes qui, pour diverses raisons, ont été laissées seules et nous voulons leur accorder une attention particulière.

Nous voulons construire un nouvel avenir avec les migrants et les réfugiés. Nous voulons construire un nouvel avenir avec les migrants et les réfugiés. C'est un jour où nous devons travailler dur.

D'autre part, nous sommes dans l'année de la synodalité et nous devons nous y impliquer à fond. C'est une occasion pour nous tous de nous former.

Quel message souhaitez-vous transmettre aux jeunes femmes dans l'Église ?

- Ne perdez pas espoir, l'Église et le Seigneur vous attendent. Le Seigneur est avec vous, l'Église est avec vous. Venez à Dieu par le chemin le plus proche de vous. Cherche-nous, et nous te chercherons aussi. Essayez de nous parler, dites-nous vos besoins et vos craintes. Parlez-nous.

Il faut savoir qu'il est possible d'être heureux, qu'il est possible d'être heureux en suivant l'Église. Vous pouvez être heureux, même avec tout ce que nous vivons. C'est un défi, mais vous devez changer le monde. C'est votre monde et c'est à vous de décider quel genre de monde vous voulez.

Rechercher le dialogue, se rapprocher. Le dialogue intergénérationnel est très riche. Vous nous apprenez beaucoup et nous pouvons aussi vous apprendre. Nous avons beaucoup à apporter et, ensemble, nous pouvons beaucoup grandir.

J'insiste, ne perdez pas espoir. Reprenez-le.

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Vatican

Armand Puig i Tàrrech, nouveau président d'AVEPRO

Armand Puig i Tàrrech a été nommé par le pape François président de l'Agence du Saint-Siège pour l'évaluation et la promotion de la qualité des universités et des facultés ecclésiastiques (AVEPRO).

Antonino Piccione-9 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Armand Puig i Tàrrech, recteur de l'Ateneu Universitari Sant Pacià de Barcelone, en tant que président de l'Agence du Saint-Siège pour l'évaluation et la promotion de la qualité des universités et des facultés ecclésiastiques (AVEPRO), nous éclaire sur le profil et la mission de cette agence érigée par Benoît XVI dans un chirographe du 19 septembre 2007.

AVEPRO

Il s'agit d'une institution liée au Saint-Siège, conformément aux articles 186 et 190-191 de la Constitution apostolique. Prime de pasteurdont la mission est de promouvoir et de développer une culture de la qualité dans les institutions académiques dépendant directement du Saint-Siège et de veiller à ce qu'elles répondent à des critères de qualité valables au niveau international.

Selon vatican.vaL'adhésion du Saint-Siège au processus de Bologne (qui a eu lieu le 19 septembre 2003 lors de la réunion des ministres de l'éducation de l'Union européenne à Berlin) a également été déterminée par l'intention de poursuivre et de réaliser certains des objectifs envisagés dans le processus de Bologne, notamment les suivants :
- Respect des spécificités et de la diversité des différents systèmes universitaires ;
- Création d'un espace commun de l'enseignement supérieur pour promouvoir l'implication des institutions universitaires dans une dimension internationale ;
- L'attention portée à la qualité en tant que valeur intrinsèque et nécessaire à la recherche universitaire et à l'innovation.

Qualité de l'enseignement supérieur

Les activités d'AVEPRO sont régies par la constitution apostolique. Sapientia christiana (15 avril 1979) et sont conformes aux normes et lignes directrices européennes ainsi qu'à d'autres accords internationaux concernant les normes et procédures pour la garantie de la qualité dans l'enseignement supérieur.

L'Agence collabore avec les institutions académiques pour définir les procédures d'évaluation interne de la qualité de l'enseignement, de la recherche et des services en développant et en utilisant des outils opérationnels appropriés (lignes directrices, questionnaires, bases de données, réseaux d'information, etc.) Elle planifie également les procédures d'évaluation externe des différentes institutions académiques en organisant des visites d'experts sur place.

Tout en respectant l'autonomie dans laquelle elle exerce ses activités, l'Agence travaille en partenariat avec tous les acteurs impliqués dans la vie et le progrès de l'Union européenne. universités et les facultés ecclésiastiques : les institutions elles-mêmes, la Congrégation pour l'éducation catholique, les Conférences épiscopales, toutes les autorités internationales, nationales et régionales, et tous ceux qui travaillent dans les différents diocèses des pays où se trouvent les institutions académiques ecclésiastiques.

Armand Puig i Tàrrech

Armand Puig i Tàrrech est né à La Selva del Camp (Espagne) le 9 mars 1953 et a été ordonné prêtre le 25 avril 1981 pour l'archidiocèse de Tarragone.

Il est titulaire d'un diplôme en Écriture Sainte de l'Institut Biblique Pontifical de Rome et d'un doctorat dans la même discipline de la Commission Biblique Pontificale.

Il a enseigné dans plusieurs facultés et instituts de théologie. Il a été doyen de la faculté de théologie de Catalogne et est actuellement recteur de l'Ateneu Universitari Sant Pacià à Barcelone.

L'auteurAntonino Piccione

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Vatican

Le pape se remet d'une "intervention chirurgicale sans complication".

Le pape François se remet de l'opération qu'il a subie dans la soirée du 7 juin, il est conscient et il est reconnaissant pour les messages de proximité et de prière.

Maria José Atienza-8 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

"L'intervention chirurgicale et l'anesthésie générale se sont déroulées sans complications. Le Saint-Père a bien réagi à l'intervention", telles sont les paroles rassurantes du Saint-Siège suite à l'opération pratiquée sur le Pape mercredi 7 juin au soir.

Le site Le pape François était entré le matin même, à l'issue de l'audition générale, de se faire opérer en raison d'une "laparocèle emprisonnée dans la cicatrice à la suite d'interventions laparotomiques effectuées au cours des années précédentes".

La communication du Saint-Siège après l'opération note que "cette laparocèle causait au Saint-Père un douloureux syndrome subocclusif intestinal depuis plusieurs mois".

Développement de l'opération

En outre, "pendant l'opération, des adhérences tenaces ont été trouvées entre certaines boucles intestinales moyennes partiellement congestionnées et le péritoine pariétal, provoquant les symptômes mentionnés ci-dessus.

Les adhérences ont donc été libérées (cicatrisation interne) avec débridement complet de tout l'écheveau tenace. Le défaut herniaire a ensuite été réparé par chirurgie plastique de la paroi abdominale à l'aide d'un treillis prothétique".

Nombreuses équipes médicales

L'intervention médicale a été réalisée par une équipe médicale nombreuse, dont la note du Vatican a rendu compte dans son intégralité. L'opération a été dirigée par le Dr Sergio Alfieri, directeur du département médico-chirurgical de l'abdomen et des sciences endocriniennes et métaboliques de l'hôpital Gemelli. Il était accompagné des docteurs Valerio Papa, Roberta Menghi, Antonio Tortorelli et Giuseppe Quero. Papa, Dr Roberta Menghi, Dr Antonio Tortorelli et Dr Giuseppe Quero.

L'opération a été réalisée sous anesthésie générale par le professeur Massimo Antonelli, directeur du département des sciences d'urgence, d'anesthésiologie et de réanimation, assisté des docteurs Teresa Sacco, Paola Aceto et Maurizio Soave et du docteur Giuseppina Annetta pour la mise en place de l'accès vasculaire central.

Giovanni Battista Doglietto, directeur du Fonds pour les soins de santé, et le Dr Luigi Carbone, médecin de la Direction de la santé et de l'hygiène de l'État de la Cité du Vatican".

Bonne réaction et merci pour les prières

Le Saint-Siège a indiqué à la fin de la note que "l'intervention chirurgicale et l'anesthésie générale se sont déroulées sans complications. Le Saint-Père a bien réagi à l'opération".

Le bon déroulement de l'opération et le fait que le pape soit conscient sont de bonnes nouvelles pour le rétablissement du Saint-Père, qui passera encore plusieurs jours à l'hôpital. L'agenda papal a été libéré pour les 10 prochains jours.

La note souligne également la gratitude du pape François pour "les nombreux messages de proximité et de prière qui lui sont parvenus depuis le début".

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Monde

Monseigneur Fisichella : "L'espoir nous tient compagnie".

En préparation du Jubilé de 2025, Omnes s'est entretenu avec l'évêque Rino Fisichella, organisateur et coordinateur de l'événement.

Giovanni Tridente-8 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"L'une des tâches que nous devons entreprendre en tant qu'Église en ce moment historique est certainement d'atteindre tout le monde à travers le message que le Jubilé apporte. Et ce message est celui de l'espérance. Ce n'est pas un hasard si le pape François a choisi comme devise 'Pèlerins de l'espérance'. Cela signifie que nous sommes en voyage, mais que nous ne sommes pas seuls : c'est précisément l'espérance qui nous tient compagnie". Ce sont les mots de Mgr Rino Fisichella, préfet du Dicastère pour l'évangélisation, à qui le Pape François a confié l'organisation et la coordination de la prochaine édition de la Journée mondiale de l'évangélisation. jubilé 2025L'événement a été organisé dans le cadre d'une initiative visant à présenter les travaux préparatoires à l'événement auquel Omnes était présent.

Comment représenter l'espoir ?

- Il est difficile de représenter l'espérance, mais je crois qu'à travers le logo choisi pour le Jubilé, nous y sommes parvenus d'une certaine manière. L'espérance, c'est d'abord la croix du Christ, qui est le signe de l'amour du Père. Mais cette croix a la forme d'une voile et est dirigée vers quatre personnes qui s'accrochent l'une à l'autre, tandis que la première s'accroche à la croix ; elles représentent le monde entier, des quatre coins du monde. La croix se termine par une ancre : dans la mer souvent agitée de notre vie, nous avons la certitude et la confiance de savoir vers qui nous tourner.

Une préoccupation claire dans le magistère du Pape François...

- Le Pape se fait l'interprète des besoins du peuple chrétien. Le pape appartient au peuple des croyants et vit donc avec nous les joies, les espoirs et les attentes. François, comme tout pontife, a une vision universelle, grâce à tous les hommes et femmes de toutes les couches sociales qu'il rencontre chaque jour, et c'est précisément pour cette raison qu'il donne aussi une voix à ceux qui n'en ont pas, en particulier les plus pauvres et les plus marginalisés.

Comment pouvons-nous, en tant qu'Église, vivre cette dynamique d'apostolat ?

- Lorsque nous parlons de l'Église, nous devons d'abord voir l'Église que le Seigneur a voulue. Et le Seigneur a voulu que l'Esprit Saint soit au milieu de nous, pour nous conduire à réaliser la plénitude de l'enseignement que Jésus nous a donné. Notre "être Église", c'est d'abord participer à la vie que Dieu nous a donnée. C'est pourquoi chaque baptisé est l'Église, mais tous les baptisés ensemble, s'ils ne vivent pas en présence de l'Esprit et remplis de la présence de l'Esprit, ne sont qu'un groupement social. Le désir de faire partie de l'Église n'est pas de se forcer à remplir la journée de choses, mais d'avoir une relation avec Dieu, qui à son tour nous apprend à avoir des relations les uns avec les autres.

Inauguration du Centre des pèlerins

Le mercredi 7 juin, en présence du cardinal secrétaire d'État, a été inauguré le Centre des pèlerins - Info Point sur la Via della Conciliazione, à quelques pas de la basilique Saint-Pierre, qui accueillera les millions de fidèles qui arriveront à Rome pour les fêtes de fin d'année. jubilé 2025.

Le centre permettra d'obtenir des informations préalables sur l'Année sainte et d'organiser le pèlerinage à Rome. Il servira également de point de rencontre pour les bénévoles qui aideront les pèlerins et les touristes. Il sera également possible de s'inscrire au pèlerinage de la Porte Sainte et aux différents événements qui se préparent. "Nous voulons que l'expérience du pèlerinage à Rome soit une expérience familiale", a déclaré le cardinal Parolin après la bénédiction des lieux. "Ici se trouve le centre visible de la foi catholique, et mon souhait est que chacun se sente enfant de cette mère qui veut embrasser tout le monde.

L'auteurGiovanni Tridente

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Culture

La Fête-Dieu : histoire et tradition

Ce jeudi 8 juin 2023 marque la fête du Corpus Christi, le Corps et le Sang du Christ, une célébration qui souligne l'importance de l'Eucharistie dans l'Église.

Loreto Rios-8 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

C'est aujourd'hui la fête du Corpus Christi, une tradition séculaire dans l'Église qui est née à une époque de renouveau eucharistique avec le désir de redécouvrir l'importance de l'Eucharistie et la foi en la transsubstantiation, la transformation du pain et du vin en Corps et Sang du Christ au moment de la consécration.

C'est un événement essentiel dans la vie de l'Église, un sacrement institué par Jésus-Christ lors de la dernière Cène avec le mandat que l'Église continue à le célébrer. Selon les mots de saint Jean-Paul II, "l'Église vit de l'Eucharistie" (extrait de l'encyclique Ecclesia de Eucharistia, n. 1).

Le Corpus Christi est traditionnellement célébré le jeudi suivant le dimanche de la Sainte Trinité, bien que la célébration se prolonge généralement jusqu'au dimanche suivant.

Origine de Corpus Christi

La fête du Corpus Christi trouve ses origines au Moyen Âge et a été célébrée pour la première fois au XIIIe siècle dans le diocèse de Liège, en Belgique, en 1246.

Parmi les autres miracles eucharistiques, citons celui de Bolsena (Italie), au cours duquel une hostie consacrée s'est mise à saigner alors qu'un prêtre qui doutait de la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie célébrait la messe. La particularité de ce miracle est qu'en plus d'être inspectées par le Pape, les espèces sacramentelles ont également été inspectées par Saint Thomas d'Aquin, comme l'indique la site web des miracles eucharistiques du bienheureux Carlo Acutis.

Il s'agit de Pierre de Prague, qui s'est rendu en Italie pour demander une audience au pape. Il se trouvait à Orvieto avec quelques cardinaux et théologiens, dont saint Thomas. De retour en Bohême, Pierre de Prague célébra la messe dans une église de Bolsena, où s'était produit le miracle. Après en avoir approuvé l'authenticité, le pape décida d'instituer la fête du Corpus Christi pour toute l'Église, et non plus seulement pour le diocèse de Liège, par la bulle Transiturus de hoc mundo ad Patremen 1264. Il a également chargé saint Thomas de créer la liturgie et les hymnes à Jésus dans le Saint-Sacrement.

À partir du XIVe siècle, la tradition du Corpus Christi s'est renforcée et un autre élément est venu s'y ajouter : les processions, qui ont été instituées par le pape Jean XXII en 1317. Ces processions avaient des règles spécifiques, bien qu'elles n'incluaient pas encore la procession avec l'hostie consacrée. C'est en 1447 que le pape Nicolas V a introduit la procession dans les rues de Rome avec l'Eucharistie.

En Espagne, la fête du Corpus Christi a commencé au début du XIVe siècle. Certains documents conservés parlent des premières célébrations et du déroulement de la procession. Par exemple, un texte de l'abbé Alonso Sánchez Gordillo (1561-1644), datant de 1612, raconte comment la procession avec l'ostensoir se déroulait à Séville : "l'ostensoir était porté, à cause de son grand poids, par douze hommes [...] qui étaient vêtus de vêtements de lin rouge, et ils étaient placés sous la couverture des estrades" (Université d'Almeria).

La procession et les ostensoirs

Devenue une fête traditionnelle et populaire, la célébration religieuse du Corpus Christi s'est aussi progressivement enrichie d'éléments profanes : "danses, représentations théâtrales, musique profane, géants, grosses têtes et mojarrillas - qui amusaient le peuple avec le bruit de leurs vessies gonflées de cailloux" (explique la Université d'Almeria). La tarasca, représentation d'un serpent géant qui ouvrait le défilé, revêtait une importance particulière.

Tarasque de Grenade de 1760, conservée à Antequera. ©CC

Face aux protestations de certains évêques, Charles III interdit en 1777 et 1780 les danses, gigantones et autres manifestations profanes qui accompagnent la procession.

Aujourd'hui, certaines processions conservent leur ancien parcours, comme c'est le cas à Séville : le parcours que suivait la procession à travers les rues a été établi en 1532 et est toujours le même aujourd'hui.

Un autre élément important de cette célébration est constitué par les ostensoirs, qui sont généralement des objets de valeur et très ornés. Au début de la tradition processionnelle, l'Eucharistie était transportée dans une arche, et ce n'est qu'en 1587 que l'ostensoir a commencé à être utilisé pour sortir dans les rues.

Certains des ostensoirs utilisés de nos jours sont très anciens. L'ostensoir conservé dans la cathédrale de Tolède et utilisé pour la procession du Corpus date du XVIe siècle et a été réalisée par l'orfèvre Enrique de Arda ; celle de la cathédrale de Séville est l'œuvre de Juan de Arfe Villafañe, également du XVIe siècle. La cathédrale de Valence possède quant à elle le plus grand ostensoir du monde, avec six cents kilos d'argent et cinq d'or, ainsi que des pierres précieuses et des perles.

Traditions populaires

La fête du Corpus Christi est également ponctuée de traditions folkloriques locales dans presque toutes les régions du monde. Au Pérou, la procession est accompagnée de danses traditionnelles telles que la Danza de los Negritos, les Voladores de Papantla ou les Quetzales.

Au Mexique, la tradition veut que l'on offre des mules en cadeau. Une vieille histoire raconte que la mule d'un homme qui envisageait une vocation sacerdotale s'est agenouillée au passage de l'ostensoir contenant l'Eucharistie.

Par ailleurs, dans certaines régions du Panama, notamment à La Villa de los Santos et à Parita, on a coutume de se déguiser en démons, qui dansent pendant la procession et finissent par se rendre au Christ lors de l'Eucharistie et par enlever leurs masques. Ces danses ont été déclarées patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO.

L'Eucharistie dans la vie de l'Eglise

Toutes ces manifestations soulignent l'importance de l'Eucharistie en ce jour. Dans l'encyclique de saint Jean-Paul II citée plus haut, Ecclesia de EucharistiaRappelant l'institution de ce sacrement par Jésus-Christ, le pape demande : "Les apôtres qui ont participé à la dernière Cène ont-ils compris le sens des paroles qui sortaient des lèvres du Christ ? Peut-être pas. Ces paroles n'auraient été pleinement clarifiées qu'à la fin de la Cène. Triduum sacrum(...) Du mystère pascal naît l'Église.

C'est précisément pour cela que l'Eucharistie est le sacrement par excellence du mystère pascal, est au cœur de la vie de l'église. C'est ce qui ressort des premières images de l'Église dans les Actes des Apôtres : "Ils se consacraient à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières" (2, 42). (...) Deux mille ans plus tard, nous reproduisons encore cette image primordiale de l'Église".

L'Eucharistie, en somme, réalise l'une des dernières promesses du Christ avant l'Ascension : "Et sachez que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28, 20).

Évangélisation

Vers la pleine intégration des personnes handicapées

Le National Catholic Partnership on Disability a été fondé en 1982 en tant qu'institution à but non lucratif pour promouvoir la pleine participation des personnes handicapées et de leurs familles dans l'Église et la société.

Gonzalo Meza-8 juin 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Les personnes handicapées sont confrontées à de nombreux défis dans leur vie quotidienne. L'un d'entre eux est la mobilité et l'accès aux lieux publics. D'autres concernent l'emploi ou les transports, qui ne sont souvent pas adaptés aux personnes handicapées.

Il en résulte une exclusion passive qui, dans certains cas, se transforme en discrimination. Pour éviter cela et encourager la pleine intégration des personnes handicapées, les États-Unis ont adopté en 1990 l'Americans with Disabilities Act (ADA), qui interdit la discrimination à l'égard des personnes handicapées dans tous les domaines de la vie publique, y compris l'emploi, l'hébergement public, les transports et les communications. La loi exige, entre autres, que les lieux publics disposent de parkings réservés aux personnes handicapées, de rampes d'accès et de moyens de déplacement à l'intérieur des bâtiments, tels que des ascenseurs ou des toilettes spécialement conçues. 

Bien que ce règlement ait marqué un tournant dans la société américaine, l'Église envisageait déjà depuis 1975 la création d'un comité pour les personnes handicapées. Le résultat a été la publication par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis d'une déclaration pastorale dans laquelle les évêques préconisaient l'inclusion des personnes handicapées dans l'Église et dans la société en leur facilitant la tâche.

C'est ainsi qu'est né le Alliance catholique nationale sur le handicap (NCPD). Il a été fondé en 1982 en tant qu'institution à but non lucratif pour promouvoir la pleine participation des personnes handicapées et de leurs familles dans l'Église et dans la société. Depuis sa création jusqu'à aujourd'hui, le CNDP a publié plusieurs documents à cette fin, notamment un manuel visant à promouvoir la participation des personnes handicapées dans la paroisse, la création de paroisses accessibles, des lignes directrices pour la célébration des sacrements, en particulier les "messes sensorielles".

Il a également participé à divers séminaires et conférences internationaux. Le travail du NCPD se poursuit. Il propose actuellement des cours et des ateliers en ligne sur les pratiques catéchétiques, des messes adaptées aux besoins sensoriels et des ateliers pour les agents pastoraux, les séminaristes et le clergé. 

Pour en savoir plus sur cette institution, Omnes s'est entretenu avec sa directrice Charleen Katra, directrice exécutive, et Esther Garcia, chargée des affaires espagnoles. Avant d'assumer ses fonctions de directrice, Charleen Katra a travaillé pendant près de vingt ans comme responsable de la pastorale du handicap dans l'archidiocèse de Galveston, à Houston. 

Quels sont les handicaps couverts par les formations que vous proposez ?

- Charleen Katra] : Les handicaps physiques, intellectuels, comportementaux et émotionnels sont couverts. La seule exception est le ministère de la surdité, car il existe un bureau national catholique spécialisé. Cependant, nous collaborons avec eux. 

Quels sont les défis auxquels l'Église est confrontée en matière de formation des personnes handicapées ?

-Charleen Katra] : Le principal défi est de savoir comment enseigner la foi aux personnes souffrant de déficiences intellectuelles et de troubles du développement ; par exemple, les personnes souffrant d'un handicap mental. Le syndrome de Downou l'autisme. Le diagnostic de ce dernier a augmenté tant dans le monde que dans l'Église. La majorité de notre public cible est constitué de personnes malvoyantes, visuellement kinesthésiques et tactuelles.

Nous nous intéressons également aux personnes souffrant de maladies mentales. Vivre avec une maladie mentale ne se résume pas à la dépression et à l'anxiété. Certaines personnes sont atteintes de schizophrénie ou de troubles bipolaires. Nous proposons des cours et des ateliers pour adapter les cours de catéchisme ou les messes à ce public. Par exemple, comment faire une leçon avec une approche multisensorielle ou kinesthésique-tactile avec des signes et des symboles. En ce sens, l'église est un lieu idéal car nous les avons déjà. Plus les moyens d'enseigner sont variés, au-delà des mots, plus cela sera utile. 

Quels sont les principaux programmes que vous proposez ?

-Charleen Katra] : Nous avons des cours de formation en ligne. Nous les appelons "Premier Courses". Tout le monde peut suivre ces cours. Nous avons également des cours en face à face. Esther Garcia propose des cours en espagnol. Différents membres de notre comité des handicaps mentaux et du bien-être proposent des formations et des conférences sur ces sujets. Nous travaillons également avec des éditeurs qui nous le demandent. Nous avons récemment apporté des adaptations et des modifications à leur programme de cours de catéchisme.

En termes de formation, il existe des cours axés sur la célébration des sacrements ou la catéchèse pour les personnes ayant des besoins particuliers. Ces cours s'adressent à tous les publics, mais ils sont particulièrement utiles pour les diacres et les prêtres, car ils abordent la préparation et la célébration des sacrements, en particulier l'Eucharistie, la Confirmation et la Réconciliation. Il existe à cet égard des différences importantes dont il faut tenir compte pour les personnes atteintes d'autisme. Dans ce cas, elles peuvent avoir besoin d'un traducteur ou d'un appareil électronique pour communiquer. Pour des choses apparemment simples comme se croiser, beaucoup d'entre eux devront apprendre le processus pendant des mois avant de pouvoir le faire. 

Quelles adaptations faudrait-il apporter à une messe "normale" pour la rendre conviviale ou accessible aux personnes handicapées ?

-Charleen Katra] : Nous sommes tous des êtres sensoriels. Nous sommes entourés de sens : la chaise sur laquelle nous sommes assis, les lumières au-dessus de nous, le ventilateur, notre voiture. Nous faisons l'expérience d'un grand nombre d'informations sensorielles différentes, mais certaines personnes les traitent de manière très intense. Lorsque le cerveau d'une personne ne traite pas les sens de manière "normale", cela devient un problème très compliqué et, parfois, la personne ne peut pas y faire face. Cependant, nous pouvons tous les aider et minimiser leurs obstacles.

La mise en œuvre de ce que l'on appelle les "masses sensorielles conviviales" est en augmentation dans le pays. Elles s'adressent aux personnes handicapées et à leurs familles. Pour de nombreuses personnes ayant des besoins particuliers, aller à la messe est d'un coût prohibitif, car elle peut devenir écrasante pour certaines personnes. Pensez aux enfants autistes qui sont sensibles à la musique forte, aux lumières trop nombreuses, aux foules. Ce sont des questions très problématiques pour les personnes autistes. 

Une messe respectueuse des sens, "sensory-low", implique, par exemple, de n'allumer que la moitié des lumières, de réduire le nombre de chants pour ne répondre que verbalement, de placer des chapelets à l'entrée de l'église (pour encourager la concentration des enfants autistes ou anxieux), de choisir des lectures courtes, de prêcher brièvement et d'essayer de limiter la durée des cérémonies à une heure. Il s'agit là d'exemples de modifications et d'adaptations mineures. Pour les mettre en œuvre, la communauté doit être préparée à l'avance, sinon elles peuvent être déroutantes. Parfois, nous devenons très possessifs et pensons que c'est "notre messe" et même "notre place, notre siège". Il faut expliquer aux gens qu'une messe spéciale sera suivie par des personnes différentes. Si les gens sont informés, ils comprennent et deviennent beaucoup plus réceptifs. 

Combien de diocèses aux États-Unis sont affiliés au CNDP ?

-Charleen Katra] : Je dirais qu'environ 50 % des diocèses ont au moins une personne chargée de cette responsabilité. Nous desservons environ 15 millions de catholiques. Il y a des diocèses qui ont probablement un ministère dédié, mais ils n'ont pas de lien avec nous. J'aimerais les voir tous. La porte est ouverte. Bien que notre principal point de contact soit les chancelleries des diocèses, nous encadrons également le clergé, les responsables des conseils paroissiaux, etc. Nous sommes au service de tous les membres du diocèse. Nous sommes au service de tous les membres de l'Église. Mais comme je l'ai dit, les responsables diocésains sont notre principal public.

Quelles ressources proposez-vous aux catholiques hispaniques ?

-Esther García] : J'ai commencé à travailler avec le NCPD en 2016. J'ai commencé comme membre du conseil d'administration en 2014 et j'ai ensuite dû travailler avec les diocèses pour établir des relations et relier la pastorale des personnes handicapées à la pastorale hispanique. Nous nous assurons d'avoir des ressources en anglais et en espagnol. Je traduis et révise les documents pour qu'ils aient la même qualité et le même format qu'en anglais. Il existe diverses ressources telles que des cours et des séminaires. Nous aidons les États-Unis, mais nous avons également reçu des demandes de l'Équateur, du Chili et de l'Europe. 

Pouvez-vous nous faire part d'une histoire particulière qui vous a touché au cœur ?

-Charleen Katra] : Il y en a beaucoup, mais je pense à l'un d'entre eux. Il s'agit d'un courriel d'un homme qui parle de la nécessité de la présence de la communauté des personnes handicapées à la messe. Il décrit ce qu'il a vécu lors d'une messe.

Au début de l'homélie, cette personne a été honnête et m'a dit qu'elle était distraite. En regardant autour de lui, il a vu un enfant en fauteuil roulant. À côté de lui, un père s'occupait de lui. Avec un chiffon, il essuyait la salive qui coulait sur lui, mais il le faisait avec tant de tendresse, de compassion et de joie que cela montrait ce qu'un père est prêt à faire pour un être cher. C'était la meilleure homélie pour l'homme qui m'a envoyé le courrier, car c'était l'Évangile "incarné", le message que Dieu lui a donné. Dans cet exemple, nous pouvons voir comment une personne handicapée évangélise les autres lorsqu'ils sont ensemble. Le corps du Christ est alors complet. Tous ensemble dans l'inclusion totale. 

-Esther García] : Il s'agissait d'une adolescente en fauteuil roulant. Elle ne pouvait pas parler à cause d'une condition spéciale. Elle était assise à une table à l'extérieur de l'église. J'ai appris qu'elle n'avait pas fait sa première communion et qu'à son âge, elle devait être confirmée. J'ai pensé pouvoir l'aider en la préparant par des leçons personnelles. L'un des membres de sa famille m'a dit non, car quelqu'un dans l'église lui avait refusé les sacrements en raison de son état de santé. À ce moment-là, j'ai compris que quelque chose n'allait pas dans la communauté ecclésiale. Ce n'était pas juste. J'ai décidé d'intervenir et de l'aider.

Nous avons commencé les cours de préparation aux sacrements. Au bout d'un certain temps, la jeune fille a reçu la réconciliation, la première communion et la confirmation. La mère et ses proches étaient heureux. Je pense qu'en tant qu'agents pastoraux, nous devons souvent être conscients des besoins des personnes handicapées. Ces personnes semblent invisibles. On ne les voit pas parce que, bien souvent, nous ne leur avons pas ouvert les portes. Nous devons les intégrer non seulement dans la communauté ecclésiale, mais aussi dans les messes.

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Évangile

Eucharistie : Le désir du ciel. Fête-Dieu (A)

Joseph Evans commente les lectures du Corpus Christi (A) et Luis Herrera donne une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-8 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Ce pain miraculeux, la manne, qui a maintenu Israël en vie alors qu'il traversait le désert, était destiné à révéler sa propre insuffisance. Il a rempli sa fonction et a nourri les Israélites dans le désert, mais, comme Moïse l'a dit au peuple - et comme nous l'entendons dans la première lecture d'aujourd'hui - ce pain indiquait une réalité plus grande. "Il t'a affligé et t'a donné faim, puis il t'a nourri de la manne, que tu ne connaissais pas et que tes pères ne connaissaient pas, pour te faire comprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais qu'il vit de tout ce qui sort de la bouche de Dieu"..

Ainsi, le but du pain était d'apprendre aux Israélites à ne pas limiter leur faim au pain physique. Ils devaient apprendre à faire confiance à Dieu, à trouver en lui leur ultime nourriture. Malheureusement, il semble qu'à l'époque de Jésus, ils n'avaient pas encore appris cette leçon. Lorsque Jésus a multiplié les pains dans le désert, les Juifs sont venus lui en demander davantage. Et Jésus doit leur dire : "Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera".. Il doit leur rappeler le caractère limité du pain ordinaire, même lorsqu'il est miraculeusement produit : "Vos pères ont mangé la manne dans le désert et sont morts..

Mais Jésus leur annonce alors un pain bien plus grand que l'enseignement de Dieu entendu métaphoriquement, afin de s'en "nourrir". L'Eucharistie n'est pas la parole de Dieu, elle est la Parole de Dieu. C'est Dieu lui-même, le logos, la Parole même de Dieu, consubstantielle au Père, qui nous est donnée sous forme de pain - et de vin. Et c'est ce que nous célébrons en cette fête, le Corpus Christi. Les lectures de la messe d'aujourd'hui soulignent le caractère littéral de l'Eucharistie. Moïse a dit au peuple : ne cherchez pas le pain, cherchez la parole de Dieu, son enseignement. Jésus va plus loin et nous donne un pain qui est lui-même la Parole de Dieu, non seulement son enseignement, mais le Maître lui-même.

Et ce pain ne nous maintient pas seulement en vie pour quelques années, mais pour l'éternité. Si nous mangeons le pain eucharistique "Nous avons la vie éternelle. (c'est-à-dire que nous la possédons déjà maintenant, en partie, comme une première participation) et le Christ "Il nous ressuscitera au dernier jour.. Manger le Christ nous fait vivre en lui, et il conclut "Celui qui mange de ce pain vivra éternellement".. Ainsi, alors que nous célébrons cette fête, et chaque fois que nous recevons l'Eucharistie, nos pensées doivent se tourner vers l'éternité. Il ne s'agit pas simplement d'une nourriture pour un désert géographique pendant plusieurs années, menant à la vie dans une Terre promise qui s'est avérée être une bénédiction très inégale. C'est une nourriture qui nous conduit à travers le désert de notre état imparfait sur terre jusqu'à la joie inaltérée de la vie éternelle avec Dieu. Recevoir l'Eucharistie devrait éveiller en nous un désir toujours plus grand pour le ciel.

L'homélie sur les lectures du Corpus Christi (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

États-Unis

La nouvelle génération de prêtres américains

La Conférence des évêques américains a récemment publié une étude sur les vocations sacerdotales aux États-Unis. Dans cet article, nous mettons en lumière certaines des données les plus significatives.

Paloma López Campos-8 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Certains disent qu'il y a de moins en moins de prêtres, et ils n'ont pas tort. Cependant, il y a encore des hommes qui donnent toute leur vie à Dieu. Une étude réalisée par le Conférence des évêques catholiques des États-Unis montre que Dieu continue d'appeler les gens à tout quitter et à le suivre.

A l'occasion de la Journée mondiale de prière pour les vocations, la conférence épiscopale américaine a publié ces chiffres. Ces données proviennent d'une enquête menée par le CARA (Center for Applied Research in the Apostolate), qui fait partie de l'Université de Georgetown.

L'enquête a été envoyée aux séminaristes qui seront ordonnés prêtres cette année. Sur les 458 personnes à qui elle a été envoyée, 334 ont répondu. Dans cet article, nous présentons quelques-unes des informations les plus significatives contenues dans l'étude.

Information et structure

Les questions de l'enquête étaient très variées. Les personnes interrogées ont été invitées à séminaristes de donner des réponses sur leur formation, leur discernement, leur expérience professionnelle antérieure ou l'âge auquel ils ont envisagé la prêtrise pour la première fois.

Avec les informations obtenues, le document final a été divisé en huit sections comprenant des graphiques détaillant les réponses des répondants.

Prêtres et religieux diocésains

Les séminaristes qui ont répondu à l'enquête représentent 116 diocèses américains et 24 instituts religieux différents. Au total, 81 % d'entre eux seront ordonnés prêtres diocésains, tandis que 19 % seront ordonnés dans un ordre religieux.

Les diocèses ou archidiocèses comptant le plus grand nombre de séminaristes sont Arlington, Miami, Dallas et Cincinnati. En termes de congrégations, la plupart des hommes qui seront ordonnés cette année appartiennent à l'Ordre de Saint-Benoît et à l'Ordre des Frères Mineurs Capucins.

La relation des séminaristes avec leur diocèse ou leur congrégation semble être étroite, si l'on en croit les données. En moyenne, les prochains prêtres diocésains vivent dans leur diocèse depuis 16 ans. Les religieux, quant à eux, connaissent leurs frères de congrégation depuis cinq ans en moyenne.

En ce qui concerne le lieu d'étude, la grande majorité des deux groupes établis provenaient de séminaires situés dans le sud des États-Unis ou dans le Midwest. C'est dans l'Ouest que l'on trouve le moins d'étudiants, avec seulement 13 % des personnes interrogées. Ce chiffre ne tient pas compte de ceux qui se sont préparés à l'étranger, qui représentent 7 %.

Jeunes prêtres

L'âge auquel les séminaristes envisagent pour la première fois une vocation sacerdotale est, en général, assez précoce. Les réponses indiquent un âge moyen de 16 ans (15 ans pour les diocésains, 17 ans pour les congrégations). De plus, en général, les religieux ont commencé à envisager de devenir prêtres deux ans plus tard que les prêtres diocésains.

D'autre part, l'âge moyen d'ordination étant de 33 ans, on peut en conclure qu'il s'agit de jeunes vocations.

Rideau culturel

64 % des séminaristes à ordonner sont caucasiens, les Hispaniques ou Latinos représentent 10 % et 6 % sont noirs ou afro-américains. La grande majorité d'entre eux sont nés aux États-Unis (75 %), ce qui montre que ce pays est le berceau des vocations autochtones. Les pays d'origine les plus fréquemment cités dans les réponses sont le Mexique, le Vietnam, le Nigeria et la Colombie. Au total, les répondants sont originaires de 28 nations différentes.

En ce qui concerne le modèle éducatif, seuls 11 % des hommes ont étudié à la maison. En outre, la grande majorité des séminaristes ont suivi une formation universitaire ou de premier cycle. Cependant, seuls 16 % ont obtenu un diplôme universitaire.

En ce qui concerne l'école, près de la moitié des personnes interrogées (43 %) ont étudié dans une école primaire catholique, un chiffre qui diminue au niveau secondaire (34 %) et universitaire (35 %).

Les racines de la famille

93 % des séminaristes ont été baptisés enfants et 7 % se sont convertis plus tard, en moyenne à l'âge de 22 ans. Il est également important de noter que 84 % des personnes interrogées déclarent que leur père et leur mère sont catholiques. Mais seulement 33 % ont un membre de leur famille qui est prêtre ou religieux.

L'unité parentale est un résultat significatif. 92 % ont déclaré que leurs parents étaient mariés et vivaient ensemble, alors que les enfants de parents séparés ne représentent que 4 %.

Pratiques religieuses

73 % des hommes ont déclaré qu'ils assistaient régulièrement à la messe avant d'entrer au séminaire et 66 % ont déclaré qu'ils priaient le rosaire. D'autre part, 72 % aidaient à la messe en tant que servants d'autel et 52 % faisaient également partie du groupe de jeunes de la paroisse.

Toutefois, il est frappant de constater que le nombre maximum de participants à des événements tels que la conférence FOCUS Seek ou la Journée mondiale de la jeunesse n'est que de 11 % pour l'événement le plus populaire, organisé par l'Université franciscaine.

Principale influence : les autres prêtres

Une autre question de l'enquête interroge les futurs prêtres sur les personnes qui les ont incités à envisager la prêtrise. La majorité des hommes (63 %) déclarent qu'un prêtre de leur paroisse les a encouragés à entrer au séminaire. Il est intéressant de noter que les amis se classent plus haut dans le pourcentage de réponses (40 %) que les mères (37 %) ou les pères (29 %).

Quant à ceux qui les ont incités à ne pas participer au séminaire, la majorité a déclaré que personne n'a essayé de les en dissuader (52 %), bien qu'un pourcentage élevé ait rencontré ce type d'opposition (48 %).

Parmi les personnes les plus opposées, on trouve certains membres de la famille (21 %) autres que les parents. Vient ensuite un ami ou un partenaire (21 %), tandis que les pères et les mères se situent à 10 %.

Conclusion

D'une manière générale, on constate que les jeunes vocations sacerdotales sont en plein essor aux États-Unis et qu'il existe certaines caractéristiques qui font qu'il est plus facile pour les garçons d'envisager de se donner entièrement à Dieu, comme l'unité des mariages ou la familiarité avec la religion dès le plus jeune âge.

Vatican

Le pape nous encourage à demander l'amour et la passion de sainte Thérèse de Lisieux

A côté des reliques de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, patronne des missions, le Saint-Père François a donné ce matin l'exemple d'une force évangélisatrice, l'amour de cette jeune carmélite pour tous. Il a également rappelé ce mois du Cœur de Jésus, la Fête-Dieu, et la prière pour l'Ukraine.

Francisco Otamendi-7 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Lors de l'audience générale d'aujourd'hui, poursuivant le cycle de catéchèse sur la "Passion pour l'évangélisation", le pape François a souligné que "l'Église, plutôt que de nombreux moyens, méthodes et structures, qui se détournent parfois de l'essentiel, a besoin de cœurs comme celui de Teresa, des cœurs qui attirent l'amour et rapprochent les gens de Dieu".

Le Saint-Père faisait référence à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, patronne universelle des missions, dont les reliques se trouvaient à ses côtés sur la place Saint-Pierre. "Il est beau que cela se produise alors que nous réfléchissons sur la passion de l'évangélisation, sur le zèle apostolique. Aujourd'hui, laissons-nous donc aider par le témoignage de sainte Thérèse. Elle est née il y a 150 ans et, à l'occasion de cet anniversaire, j'ai l'intention de lui dédier une lettre apostolique", a annoncé le Souverain Pontife, peu avant d'être admis aux Gemelli pour une cérémonie d'adieu. chirurgie abdominal.

Réflexion sur la Sainte Carmélite de LisieuxLe Saint-Père a déclaré dans le AudienceElle est la patronne des missions, mais elle n'a jamais été en mission. Elle était une carmélite aux pieds nus et sa vie a été marquée par la petitesse et la faiblesse : elle se définissait comme "un petit grain de sable". 

De santé fragile, il est mort à l'âge de 24 ans. Mais si son corps était malade, son cœur était vibrant, missionnaire. Dans son "journal", elle dit qu'être missionnaire était son désir et qu'elle voulait l'être non seulement pendant quelques années, mais pour le reste de sa vie, voire jusqu'à la fin du monde. 

"Comme un moteur caché

Teresa a été la "sœur spirituelle" de plusieurs missionnaires, a déclaré le pape. "Depuis le monastère, elle les accompagnait dans la prière et dans les lettres qu'elle leur envoyait. Sans apparaître, elle intercédait pour les missions, comme un moteur qui, caché, donne au véhicule la force d'avancer. 

"Cependant, souligne-t-elle, elle a souvent été incomprise par les moniales : elle recevait d'elles "plus d'épines que de roses", mais elle acceptait tout avec amour, avec patience, offrant, en même temps que sa maladie, des jugements et des incompréhensions". Et "elle l'a fait avec joie, pour les besoins de l'Eglise, afin que, comme elle le disait, "les roses soient répandues sur tous", en particulier sur ceux qui étaient le plus éloignés de Dieu".

Le pape a poursuivi en demandant : "D'où vient tout ce zèle, cette force missionnaire et cette joie de l'intercession ? Deux épisodes survenus avant l'entrée de Teresa au monastère nous aident à le comprendre", a-t-il poursuivi.

Noël 1886 : l'oubli de soi

Voici comment le pape l'a résumée. "Le premier se réfère au jour qui a changé sa vie, Noël 1886, lorsque Dieu a fait un miracle dans son cœur. Thérèse n'avait pas encore atteint son quatorzième anniversaire. En tant que benjamine, elle était gâtée par tout le monde à la maison". 

"Au retour de la messe de minuit, le pèreFatigué, très fatigué, il n'a pas eu envie d'assister à l'ouverture des cadeaux de sa fille et a dit : "Dieu merci, c'est la dernière année ! Teresa, qui était très sensible et sujette aux larmes, se sentit mal, monta dans sa chambre et pleura. Mais elle se remit vite de ses larmes, redescendit et, pleine de joie, ce fut elle qui encouragea son père. 

"Que s'est-il passé ? En cette nuit où Jésus s'était affaibli par amour, elle était devenue forte en esprit : en quelques instants, elle avait quitté la prison de son égoïsme et de ses lamentations ; elle commençait à sentir que "la charité entrait dans son cœur, avec le besoin de s'oublier". 

Dès lors, elle oriente son zèle vers les autres, pour qu'ils trouvent Dieu et, au lieu de chercher la consolation pour elle-même, elle se propose de "consoler Jésus, de lui faire aimer les âmes", parce que - note Thérèse, Docteur de l'Église - "Jésus est malade d'amour et [...] la maladie de l'amour ne peut être guérie que par l'amour" (Lettre Marie Guérin, juillet 1890)". Et "son zèle, à l'exemple de Jésus Bon Pasteur, s'adressait surtout aux pécheurs, à ceux qui étaient "loin"".

Qui est missionnaire ?

Cette prédilection pour les pécheurs et les 'éloignés' se révèle dans le deuxième épisode, a souligné le Pape. "Teresa a appris l'existence d'un criminel condamné à mort pour des crimes horribles, Enrico Pranzini : considéré comme coupable de l'assassinat brutal de trois personnes, il était destiné à la guillotine, mais il ne voulait pas recevoir la consolation de la foi. Teresa le prit très au sérieux et fit tout ce qui était en son pouvoir : elle pria de toutes les manières possibles pour sa conversion, afin que celui que, avec une compassion fraternelle, elle appelait "pauvre malheureux Pranzini", puisse avoir un petit signe de repentir et faire place à la miséricorde de Dieu, en laquelle Teresa avait une confiance aveugle. L'exécution eut lieu. 

Le lendemain, Teresa a lu dans le journal que Pranzini, peu avant de reposer sa tête sur l'échafaud, "s'est retourné, a pris le crucifix que le prêtre lui présentait et a baisé trois fois ses plaies sacrées", a déclaré le Saint-Père. 

"C'est la force de l'intercession mue par la charité, l'amour, c'est la force motrice de la mission", a réfléchi le Pape. "En effet, les missionnaires, dont Teresa est la patronne, ne sont pas seulement ceux qui vont loin, apprennent de nouvelles langues, font de bonnes œuvres et sont très doués pour l'annonce ; non, le missionnaire est celui qui vit, là où il se trouve, comme un instrument de l'amour de Dieu ; il est celui qui fait tout pour que, par son témoignage, sa prière et son intercession, Jésus puisse passer.

"C'est le zèle apostolique qui, rappelons-le toujours, n'agit jamais par prosélytisme, jamais, ni par contrainte, jamais, mais par attraction : on ne devient pas chrétien parce qu'on est forcé par quelqu'un, mais parce qu'on est touché par l'amour", a-t-il ajouté. En conclusion, François 

Il a encouragé : "Demandons au saint la grâce de surmonter notre égoïsme et la passion d'intercéder pour que Jésus soit connu et aimé". 

Francophones et hispanophones : Heart of Jesus

Au cours de l'audience, le Pape a souhaité "une cordiale bienvenue aux pèlerins francophones, en particulier aux délégations des diocèses de Séez et de Bayeux-Lisieux, conduites par leurs évêques respectifs, qui accompagnent les reliques de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance et du centenaire de sa béatification". Et d'ajouter : "Demandons à notre Sainte la grâce d'aimer Jésus comme elle l'a aimé, de lui offrir nos épreuves et nos peines, comme elle l'a fait, pour qu'il soit connu et aimé de tous".

Aux pèlerins hispanophones, il fait remarquer que "dans ce mois de la Le cœur de JésusDemandons au Seigneur de rendre nos cœurs semblables aux siens et d'être ses instruments pour qu'il puisse "faire le bien". Comme sainte Thérèse, qui a vécu une vie donnée à Dieu et oublieuse d'elle-même, aimant et consolant Jésus, et intercédant pour le salut de tous. Que Dieu vous bénisse et que la Sainte Vierge veille sur vous.

Le pape a également salué chaleureusement les Polonais : "Témoignez de Jésus par l'exemple de votre vie, persévérez dans la charité chrétienne et le soutien aux Ukrainiens", ainsi que "tous les pèlerins anglophones, en particulier les groupes d'Écosse, d'Indonésie et des États-Unis d'Amérique. J'invoque sur vous tous et vos familles la joie et la paix de notre Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse".

Corpus Christi

Quant aux pays de langue italienne, François a salué la Pieuse Union des Mères Chrétiennes du diocèse de Iasi (Roumanie), les religieux de l'Institut Missionnaire de la Consolata et les Sœurs Missionnaires de la Consolata qui célèbrent leurs chapitres généraux respectifs, qu'il a encouragés à "marcher toujours avec joie dans les voies du Seigneur".

Le pape a fait référence à la prochaine solennité de la Corpus ChristiJe me tourne maintenant vers les jeunes, les malades, les personnes âgées et les jeunes mariés, inspiré par la prochaine fête du Corpus Christi, qui célèbre l'Eucharistie, centre et source de la vie de l'Église. Approchez-vous souvent et avec dévotion de Jésus, Le pain de vie qui donne la force, la lumière et la joie, et il deviendra la source de vos choix et de vos actions", a-t-il déclaré.

Jeudi, prier pour la paix avec l'Action catholique

Enfin, le Saint-Père a indiqué que "demain, à 13 heures, Action catholique  International propose aux croyants de différentes confessions et religions de se rassembler dans la prière, en consacrant "une minute pour la paix". Nous accueillons cette invitation en priant pour la fin des guerres dans le monde, et en particulier pour les personnes aimées et martyrisées. Ukraine. A toutes mes bénédictions.

L'auteurFrancisco Otamendi

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Vatican

Le pape est admis à l'hôpital Gemelli pour une intervention chirurgicale

A l'issue de l'audience générale du mercredi 7 juin, le Pape François a été transféré à l'hôpital A. Gemelli pour une opération de "laparocèle incarcérée". Le pape François a été transféré à l'hôpital A. Gemelli pour y être opéré d'une "laparocèle incarcérée".

Maria José Atienza-7 juin 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Le mercredi 7 juin au matin, la Sala Stampa du Vatican a publié une brève note informant que le pape François avait été admis, à la fin de l'audience générale du mercredi 7 juin, à l'hôpital universitaire A. Gemelli pour y subir une intervention chirurgicale en début d'après-midi.

Selon la communication envoyée aux journalistes, le pape François subira "une laparotomie et une chirurgie plastique de la paroi abdominale avec prothèse sous anesthésie générale".

La note souligne que l'opération a été "organisée ces derniers jours par l'équipe médicale qui assiste le Saint-Père" et qu'elle était nécessaire en raison d'une "laparocèle incarcérée qui provoque des syndromes subocclusifs récurrents, douloureux et qui s'aggravent".

L'hospitalisation devrait durer plusieurs jours "pour permettre une évolution post-opératoire normale et une récupération fonctionnelle complète".

Deuxième hospitalisation en 3 mois

C'est la deuxième fois que le pape est hospitalisé au cours des derniers mois. Le 29 mars, à la veille des célébrations de la Semaine Sainte, François avait été admis à la polyclinique Gemelli pour des "difficultés respiratoires".

En ce qui concerne cet aveu, la Sala Stampa a d'abord parlé de "contrôles programmés". Cette information a ensuite été rectifiée lorsque l'état de santé du Saint-Père a été connu.

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Vatican

La première étape de la "mission de paix" du Vatican en Ukraine s'achève sur des "résultats utiles".

Le cardinal Matteo Zuppi est rentré tard dans la soirée du mardi 6 juin au Vatican après un court voyage à Kiev en tant qu'envoyé du Saint-Père.

Maria José Atienza-7 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

L'archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, Matteo Zuppi, a achevé sa visite à Kiev. Il y est resté à peine 30 heures, dans ce qui semble être la première étape de la mission du Vatican visant à promouvoir un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine, plus d'un an après l'invasion du pays voisin par la Russie.

Selon la note publiée par le Saint-Siège à l'occasion du retour de la Cardinal Matteo Zuppi, les résultats de ce voyage "bref mais intense" semblent utiles pour "évaluer les mesures à prendre tant sur le plan humanitaire que dans la recherche des voies d'une paix juste et durable".

Au cours des heures que le cardinal, membre de la communauté de Sant'Egidio, a passées dans la capitale ukrainienne, il a pu mener un certain nombre de dialogues clés.

La rencontre du cardinal avec le président Volodymyr Zelenskyi, qui a personnellement rendu visite au Saint-Père en mai dernier, semble avoir été particulièrement intéressante.

La note indique également que "l'expérience directe des souffrances atroces du peuple ukrainien résultant de la guerre en cours sera portée à l'attention du Saint-Père".

S'il est encore trop tôt pour évaluer les résultats de cette mission, dont le pape François est personnellement à l'origine, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit de la première démarche diplomatique publique du Saint-Siège. L'étape suivante, qui correspondrait à une visite en Russie, n'a pas encore été confirmée par le Saint-Siège ni par le gouvernement de M. Poutine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a d'ailleurs démenti qu'une rencontre entre M. Zuppi et le gouvernement russe soit pour l'instant à l'ordre du jour.

Bien que le pape se soit rendu à l'ambassade de la Fédération de Russie auprès du Saint-Siège au début de l'invasion et qu'il se soit entretenu avec M. Zelensky, l'ambassade de la Fédération de Russie auprès du Saint-Siège n'a pas été en mesure de le faire. Démarches diplomatiques du Vatican dans ce conflit ont été marquées par une grande prudence.

Bien qu'il plane régulièrement dans l'air depuis mars 2022, le Saint-Père n'a donné aucune indication sur une visite imminente en Ukraine et en Russie. Une possibilité qu'il a déclaré à plusieurs reprises vouloir poursuivre pour servir la cause de la paix.

Aide humanitaire et prière

M. Zuppi n'est pas le premier envoyé du pape en Ukraine, mais il est le premier cardinal à avoir une mission spécifiquement diplomatique plutôt qu'humanitaire. Quelques semaines après le début du conflit, François a envoyé dans la région Cardinaux Czerny et Krajewski du 7 au 11 mars 2022. L'aumônier du pape s'est rendu dans le pays à trois autres reprises, la dernière fois en décembre 2022 pour livrer des générateurs et des vêtements thermiques aux réfugiés afin de les aider à faire face à l'hiver.

D'ailleurs, au cours de ces plus de 28 mois de conflit, le Pape n'a cessé de demander des prières pour la paix entre l'Ukraine et la Russie. En plus de renouveler le la consécration de l'Ukraine et de la Russie au Cœur Immaculé de la Vierge Marie, en mars 2022, le Pape a eu une rencontre affectueuse avec Sviatoslav Shevchuk,  l'archevêque majeur de Kiev-Hali, qui s'est rendu à Rome en novembre 2022 pour apporter les sentiments de la communauté internationale. Ukraine directement au pape François.

Initiatives

Témoignage d'amour. En route vers le sacrement du mariage

Daniela Mazzone est vice-présidente chargée du contenu et de l'assistance en langue espagnole au sein de l'organisation Témoin de l'amour. Né il y a plus de 12 ans, ce projet prône une méthode de préparation au mariage basée sur la confiance et l'accompagnement, dont les communautés hispaniques sont l'un des axes de travail les plus forts.

Maria José Atienza-7 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

2018 a été une année clé dans la vie de Daniela Mazzone. La jeune New-Yorkaise, d'origine dominicaine, a rencontré le couple marié Mary-Rose et Ryan Verret, qui avait lancé des années plus tôt le projet "The New Yorker". Témoin de l'amourune méthode de pastorale pré-matrimoniale et familiale dans laquelle les fiancés sont accompagnés par des matrimoniaux solides - des mentors - avec lesquels s'établit une relation de confiance et d'amitié, conduisant à un engagement réel dans l'Église et à une plus grande participation dans les communautés paroissiales. Une nouvelle façon de transformer les programmes de préparation au mariage en sources de formation dynamique des disciples du mariage. 

En plus du programme de base de préparation au mariage, Témoin de l'amour développe d'autres projets de pastorale du mariage. Il s'agit notamment de ce qu'ils appellent le La voie de la validationL'objectif de cet accompagnement est de former les couples mariés civilement ou en union depuis de nombreuses années à la réception du sacrement du mariage. 

Mazzone souligne certaines des caractéristiques qui, selon lui, caractérisent la population hispanique qui, dans une large mesure, participe à ce projet. Témoignage d'amourla ligne espagnole de Témoin de l'amour : "Les Hispaniques qui viennent se marier à l'église ont vraiment le désir de recevoir le sacrement, souvent parce qu'ils veulent participer à l'eucharistie et c'est pour cela qu'ils veulent régulariser leur mariage. Souvent, c'est parce qu'ils veulent pouvoir participer à l'Eucharistie et c'est pour cela qu'ils veulent régulariser leur mariage. Mais, même ainsi, je vois que souvent les paroisses et les diocèses ne donnent pas une formation adéquate aux couples qui viennent pour convalider leur mariage. Ils disent souvent : "Vous êtes ensemble depuis quinze ans, vous n'avez pas besoin de beaucoup de préparation", et peut-être qu'ils font un mariage de groupe et ne donnent pas beaucoup de soutien, parce qu'ils pensent qu'ils ont déjà l'expérience. Mais souvent ces couples, même s'ils veulent l'Eucharistie, n'ont pas résolu les difficultés qui les ont amenés à se marier civilement.

Dans certains pays d'Amérique latine, le mariage civil doit précéder le mariage religieux. Souvent, ils se marient lors d'une cérémonie civile, puis émigrent aux États-Unis et n'ont jamais eu de grand mariage à l'église. Souvent, leur famille est éloignée, ce qui se traduit par un manque de soutien, car ils veulent régulariser leur mariage, mais ils n'ont pas de famille, ils n'ont personne vers qui se tourner en cas de difficultés. Sur ce point, l'aspect conseil et accompagnement de Testimonio de Amor est très précieux, car il semble plus naturel pour nous, Hispaniques, d'être en communauté. Je pense que c'est une très belle dynamique pour notre population et cela fonctionne très bien au niveau de la paroisse.

Guérir les blessures et construire un mariage chrétien

L'un des aspects les plus importants du programme est qu'il est Testimonio de Amor / Témoin de l'amour, est l'implication des couples dans la vie paroissiale, de manière naturelle. De Testimonio de Amor, comme le rappelle Daniela, "Nous demandons aux couples de choisir leurs propres mentors, qui sont mariés depuis au moins cinq ans dans l'Église, qui sont des personnes qu'ils admirent tous les deux et qui pratiquent la foi. Il n'est pas rare que les couples ne trouvent pas chez leurs compatriotes des mariages répondant à ces caractéristiques. "Dans ces cas-là".déclare Daniela, "de nombreuses paroisses ont ce que nous appelons des mentors modèles, des personnes dont la paroisse sait qu'elles pratiquent leur foi, qu'elles sont mariées dans l'Église et qu'elles sont engagées dans l'évangélisation. Les couples choisissent alors l'un de ces couples comme mentor et, dans cette dynamique, ils sont souvent plus ouverts à la possibilité d'interagir avec des personnes de cultures différentes parce qu'ils voient en elles quelque chose de différent.

Cette ouverture évite la ghettoïsation dans les communautés paroissiales elles-mêmes et crée des communautés interculturelles. Les couples qui se préparent au sacrement du mariage, souligne Daniela, "Ils voient quelque chose de différent en eux et admirent leur mariage. Cela leur donne l'occasion de créer cette communauté qu'ils n'ont peut-être pas et de créer ce soutien dont chaque mariage a besoin".

En ce sens, comme le souligne Mazzone, l'expérience commune est également un élément clé dans les couples qui réalisent le projet. Voie de validation: "Même avec la meilleure formation, s'il s'agit d'un cours d'une semaine, si vous n'êtes pas liés à une relation, si vous n'avez pas fait l'expérience de la vie conjugale saine d'un autre couple, ces mots tombent dans l'oreille d'un sourd, parce que nous avons besoin de cette expérience vécue. Nous oublions souvent que le sacrement du mariage n'est pas seulement quelque chose qu'un couple reçoit le jour de son mariage. Le sacrement du mariage est un véhicule où nous faisons l'expérience de l'amour de Dieu à travers l'amour du couple. Les mentors vivent également leur sacrement plus pleinement, étant l'image de l'amour de Dieu, le partage de leur amour avec d'autres renouvelle ce sacrement et cette grâce. Ce n'est pas seulement Je t'aime et tu m'aimes. C'est quelque chose qui est destiné à être partagé avec d'autres".

Dans ce partage, Mazzone souligne que de nombreux Hispaniques qui participent à ce projet "...ont beaucoup à dire sur la façon dont ils sont impliqués dans le projet.sont accompagnées de blessures et de situations différentes. C'est pourquoi il est si important de choisir ses propres mentors. Si une personne a une histoire de migration, elle peut choisir quelqu'un qui a une expérience similaire, et elle se sentira plus à l'aise pour parler de cette expérience de migrant, ou de ce qu'elle ressent lorsqu'elle arrive dans une paroisse où il n'y a peut-être qu'une messe en espagnol, avec un prêtre anglophone qui a appris la langue, mais peut-être qu'elle ne se sent pas à l'aise pour avoir des conversations avec lui, même en confession, peut-être qu'il ne peut pas lui donner les conseils et le soutien dont elle a besoin..... Ce sont des questions qu'ils abordent évidemment dans les sessions, en particulier dans le chapitre sur la construction de la communauté et la manière d'établir une famille, une communauté, comment ils vont utiliser leur temps libre, comment ils vont servir leur paroisse...".

Un chapitre très important pour les familles hispaniques qui viennent à la Voie de validation à l'adresse Témoignage d'amour est l'approche du passé, des familles d'origine et même des relations passées. Comme le note MazzoneIl est très fréquent qu'elles viennent avec des enfants issus d'une autre relation. Il peut y avoir des blessures qui doivent être surmontées, et s'ils choisissent des mentors qui ont une expérience similaire, il est beaucoup plus facile de s'ouvrir sans avoir l'impression d'être jugé pour avoir eu un passé. Je pense que ces questions sont importantes pour n'importe quel couple, mais pour la population hispanique en particulier, ce sont des questions qui se posent dans le cadre du mentorat.

Aide aux couples mariés... et aux prêtres

Le projet de Témoignage d'amour ne se contente pas de revitaliser les paroisses où elle a lieu, mais apporte une aide inestimable aux prêtres de ces communautés. Daniela dit que "Comme il n'y a que quelques prêtres par paroisse, ils sont très isolés et vivent souvent seuls. 

Mazzone se souvient d'une anecdote à ce sujet : "Nous avions un prêtre qui traversait une crise dans sa vocation, il voulait quitter la prêtrise parce qu'il se sentait très seul. Il avait essayé diverses initiatives qui n'avaient pas fonctionné ; peu après, il a été transféré dans une paroisse où l'on utilisait le programme Témoin d'amour. 

Une partie de notre programme prévoit qu'à la cinquième réunion, pour le programme traditionnel, ou à la troisième réunion, pour le programme de validation, le prêtre ou le diacre est invité au domicile des mentors pour discuter de la théologie du mariage et de la grâce sacramentelle. Le prêtre a trouvé très fort de se rendre chez les mentors et d'avoir avec eux des conversations sur la théologie du mariage. Il a partagé son propre témoignage sur la façon dont il en est venu à discerner la prêtrise, comparant la prêtrise au mariage, etc. Il a vécu une expérience de communauté avec des familles, en voyant leur vie quotidienne, en mangeant des plats faits maison et non des plats en boîte... Pour lui, cette expérience a été la réponse à sa prière, à sa crise. Pour lui, cette expérience a été la réponse à sa prière, à sa crise. Pouvoir avoir des relations humaines avec les familles, c'est-à-dire non seulement les remercier pour leur fonction, pour leur travail, mais pouvoir avoir cette relation de personne à personne qui les amène à redécouvrir leur vocation"..

CollaborateursRodrigo Moreno

Le pape et les chiens

Le pape n'a rien contre les chiens en particulier, ni contre les femmes qui n'ont pas d'enfants. Cependant, il lui arrive de plaisanter.

7 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Bien qu'elle ne s'implique pas dans la politique italienne et qu'elle redirige toutes les questions sur le Parlement vers l Cardinal ZuppiLe pape, président de la Conférence épiscopale, participe parfois à des événements avec des personnalités politiques de haut rang. Comme lors de la troisième édition des États généraux de la naissance qui s'est tenue à Rome. Ces rencontres sont nées en 2021 pour chercher une solution à un drame qui frappe l'Italie en particulier, mais aussi l'Espagne et presque toute l'Europe : il n'y a pas d'enfants.

Selon Eurostat, la taux de fécondité en Espagne a diminué au cours des vingt dernières années, passant de 1,23 à 1,19 naissance par femme. L'Italie est restée bloquée à 1,25 pendant deux décennies. François s'est rebellé et a refusé de "accepter que notre société cesse de générer et dégénère en tristesse".. Il a appelé à l'engagement et à ce que les couples prennent des mesures pour former une famille. Cela serait facilité par de bons salaires et des politiques d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, qu'il appelle également de ses vœux.

Dans un moment très humain, François a avoué comment, deux semaines auparavant, il avait crié sur une dame lors d'une audience générale. Elle s'était approchée de lui avec un sac qu'elle avait ouvert devant lui en disant : "...je ne vais pas vous laisser partir", a-t-il dit.Pouvez-vous bénir mon bébé ?". A l'intérieur, il y avait un chien et Francisco lui répondit : "Madame, tant d'enfants ont faim... et vous venez me voir avec le petit chien ?".

Ce n'est pas la première fois qu'il fait un commentaire heureux ou malheureux sur les animaux de compagnie. En janvier dernier, dans une catéchèse sur St Joseph, il dénonçait déjà que "Beaucoup de couples veulent avoir des enfants, mais ils ont deux chats.". "Ce déni de la maternité et de la paternité nous diminue".a-t-il ajouté.

Il va de soi que François n'a rien contre les chiots en particulier, ni contre les femmes qui n'ont pas d'enfants (comme si c'était leur seule et unique responsabilité !) Mais c'est dans ces moments où ce pape toujours blagueur perd un peu son sang-froid qu'on sourit, qu'on le regarde avec tendresse et qu'on se dit : "...".Mais comme c'est gratuit"..

L'auteurRodrigo Moreno

Journaliste spécialisé dans l'information religieuse.

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La théologie du 20ème siècle

L'étude du Saint-Esprit

Au cours des dernières décennies, le traité sur le Saint-Esprit a été formalisé. Il s'est enrichi de nombreuses contributions, tout en étant lié aux préoccupations œcuméniques et au réveil charismatique.

Juan Luis Lorda-7 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

La théologie catholique s'est fortement appuyée sur la diffusion de traités. Un traité maintient un sujet vivant et organique dans l'enseignement et la réflexion commune de l'Église. Dans une large mesure, la diffusion des traités théologiques actuels découle de la division de la Somme théologique en sections. En l'absence d'une section longue et compacte sur le Saint-Esprit dans la Somme, un tel traité n'a pas été créé, de même qu'un traité sur l'Église n'a pas été créé. Cela a conduit à une certaine déficience de la pensée organique sur le Saint-Esprit.

De nombreux thèmes convergent dans l'étude du Saint-Esprit. Sa place dans la Trinité, sa mission dans l'histoire du salut ("qui a parlé par les prophètes" : inspiration biblique), sa relation avec la mission du Christ (Incarnation, Baptême, Résurrection, Royaume), et sa double mission sanctificatrice dans l'Église (Magistère, Liturgie, charismes) et en chaque chrétien (inhabitation, grâce et dons). 

À cela s'ajoutent la prise de conscience que le mouvement œcuménique ne peut progresser que sous la conduite de l'Esprit Saint, l'approfondissement de la théologie orientale dans ses racines patristiques et la floraison, d'abord dans le monde protestant, puis dans le monde catholique, des mouvements pentecôtistes et charismatiques. Dans un contexte où le christianisme sociologique des vieux pays chrétiens semble s'essouffler, une multitude de petits groupes vivants émergent, animés par des charismes chrétiens. Nous devons y prêter attention.

Depuis le 19ème siècle

La théologie protestante s'est toujours appuyée sur l'esprit prophétique pour justifier sa position historique. En revanche, la tradition catholique a davantage mis l'accent sur le rôle de l'Esprit Saint dans l'assistance au Magistère.

Il existe également une dévotion catholique au Saint-Esprit qui est très répandue et qui donne lieu à une littérature spirituelle, avec des implications théologiques, notamment sur l'inhabitation du Saint-Esprit dans les âmes et sur les dons du Saint-Esprit. Ces deux thèmes sont bien traités dans les œuvres de Scheeben, Les mystères du christianisme y Nature et grâce¸ avec une attention particulière pour la patristique. 

C'est dans cette perspective que se situe la remarquable (et brève) encyclique de Léon XIII. Divinum illud munus (1897): "Quand nous sentons que nous approchons du terme de notre carrière mortelle, et qu'il nous plaît de consacrer à l'Esprit Saint tout notre travail, quel qu'il ait été, nous voulons vous parler de la présence et de la puissance admirables du même Esprit, c'est-à-dire de l'action qu'il exerce dans l'Église et dans les âmes " (1 Corinthiens 3, 1).. Dans la même encyclique, le pape a demandé l'introduction d'une neuvaine avant la fête de la Pentecôte. 

Il convient de noter qu'en 1886, le frère dominicain M. J. Friaque a publié un long essai sur le thème de l'éducation. Le Saint-Esprit, sa grâce, ses figures, ses dons, ses fruits et ses béatitudes. Et Mme Gaume a Traité sur le Saint-Esprit (1884), en deux épais volumes, tout à fait curieux. Et le Cardinal Manning (tout à fait un personnage en Angleterre) deux petits ouvrages remarquables sur l'inhabitation des âmes et l'assistance de l'Esprit à l'Eglise. 

Dans les années trente du XXe siècle, il y a eu beaucoup à citer et surtout à noter des travaux très érudits, tant en théologie spirituelle qu'en théologie patristique, sur le rôle sanctificateur de l'Esprit Saint (Galtier, Gardeil). La littérature protestante (Barth, Brunner) s'y est également intéressée dans ces années-là. 

Par la suite, le thème s'est enrichi de diverses inspirations. Tout d'abord la considération théologique de l'Église comme mystère, ainsi que le renouveau d'une théologie de la liturgie, puis le mouvement œcuménique, et enfin l'impact des mouvements charismatiques. En outre, il y a eu un recentrage du traité classique sur la grâce. Jetons-y un coup d'œil. Nous commencerons par le dernier point. 

La doctrine de la grâce

Il semblerait que la doctrine sur la grâce (ainsi que sur l'Église) aurait dû être un lieu privilégié pour parler de l'Esprit Saint, mais malheureusement il n'en a pas été ainsi. Elle a même produit une certaine occultation ou substitution de l'Esprit. On a souvent dit que la grâce nous sanctifie. Mais ce n'est pas la grâce qui nous sanctifie, c'est l'Esprit Saint. La grâce n'est pas un sujet actif (une chose) mais l'effet en nous de l'action de l'Esprit. Il y a eu des traités entiers sur la grâce où le Saint-Esprit n'est pas mentionné. Ou bien il n'est mentionné qu'à la fin, pour demander si le Saint-Esprit habite avec la grâce. 

En fait, c'est l'inverse. Le traité devrait commencer par l'onction de l'Esprit sanctificateur et montrer l'effet qu'il a sur nous, ce que la tradition catholique appelle la grâce sanctifiante (état de grâce) et les grâces actuelles. C'est tout à l'honneur de Gérard Philips, mais pas seulement, de l'avoir étudiée dans ses beaux livres Habitation trinitaire et grâce, y Union personnelle avec le Christ vivant. Essai sur l'origine et la signification de la grâce créée.. Sans oublier que l'hommage académique à Philips s'appelle : Ecclesia a Spiritu Sancto edoctaavec de nombreux articles intéressants. 

Mais si la Somme avait été mieux divisée, elle aurait suffi. Avant les questions 109 à 114 de la Prima SecundaeLorsque saint Thomas traite directement de la nécessité et de la nature de la grâce, il parle de l'Esprit Saint comme de la "nouvelle loi" placée par Dieu dans les cœurs. Cela aurait constitué un beau début pour le traité, tout en l'enracinant dans le grand thème biblique de l'histoire de l'Alliance. 

Liturgie et ecclésiologie

Le mouvement liturgique a apporté une "théologie de la liturgie". L'essence symbolique et mystique de la liturgie a été récupérée comme une action divine à laquelle le cosmos tout entier est intéressé (Gueranguer, Guardini). C'est ainsi que l'on a dépassé un enseignement de la liturgie centré sur l'histoire et la signification des rubriques, et une sacramentologie qui ne s'intéressait qu'à l'ontologie des sacrements (matière et forme). La conscience que la liturgie, dans son mystère, est l'œuvre de l'Esprit Saint a également été renforcée. D'où l'importance renouvelée de l'épiclèse. 

Mais le lieu où la contribution la plus importante devait être apportée était évidemment l'Ecclésiologie. Le renouveau de ce traité, en lien avec le renouveau liturgique, a retrouvé l'approche symbolique de la théologie des Pères et le rôle de l'Esprit Saint. C'est ce qu'ont montré en premier lieu les livres de De Lubac, Catholicisme y Méditation sur l'Église. La récupération de l'image de l'Église en tant que "Corps du Christ" (Mersch, Mystici Corporis), il a également promu celle de l'Esprit comme "âme de l'Église". Et plus tard, avec le Concile Vatican II, la triple image du Peuple de Dieu, du Corps du Christ et du Temple de l'Esprit Saint.

Grands livres

Mais c'est surtout Yves Congar qui a inspiré le traité. Cela est dû à la richesse de ses sources et à son souci de rassembler et de passer en revue tout ce qui a été publié en la matière. Ses études historiques, ses nombreux articles et sa participation active au Concile Vatican II ont fait de lui une référence très importante. Son ecclésiologie a donné naissance à de nombreux thèmes pneumatologiques, qu'il a compilés dans les trois livres qui allaient former le Le Saint-Esprit (Je crois en l'Esprit Saint) (1979-1980), ainsi que d'autres essais.  

Le volume rassemble des articles, des esquisses et des notes. Il est quelque peu inachevé, comme c'est souvent le cas dans l'œuvre de cet auteur, toujours en progrès, mais il est devenu une source indispensable. Le livre a un certain parti pris. Tout au long de sa vie, Congar, animé très tôt par un esprit œcuménique, s'est senti enclin à équilibrer un traitement de l'Église et de l'Esprit Saint trop centré sur le rôle du Magistère. En cela, il est un peu récurrent. 

L'essai d'Heribert Mühlen, et plus tard l'ouvrage entier, sur les Une personne mystique (1967), en référence à l'Église. Il s'agit du titre en allemand, inspiré d'une expression de saint Thomas d'Aquin. En espagnol (et en français), il a été publié sous le titre L'Esprit Saint dans l'Église. Mühlen, avec une certaine inspiration personnaliste, se concentre sur l'action unificatrice de l'Esprit dans l'Église, reflet de son rôle dans la Trinité en tant que communion de personnes. Il s'intéresse également au mouvement charismatique dans lequel il a été impliqué. 

Louis Bouyer apporterait sa contribution avec Le consolateur (1980), qui fait partie d'une trilogie consacrée aux Personnes divines. L'essai commence par une approche de l'ensemble des religions, un thème très présent dans la théologie de Bouyer, notamment dans ses essais liturgiques. Von Balthasar consacre également le troisième volume de son Theologica. Et je voudrais mentionner Jean Galot, L'Esprit Saint, personne de communionparmi beaucoup d'autres. 

Le Magistère

Il convient de noter que l'encyclique de Jean Paul II Dominum et vivificantem (1986), qui traite en profondeur de tous les thèmes pertinents de la pneumatologie. Elle a été renforcée par la catéchèse du Pape sur l'Esprit Saint dans l'explication du Credo (1989-1991) et par la préparation du Jubilé de l'an 2000, avec une année consacrée à l'Esprit Saint (1998). 

Le Catéchisme de l'Église catholique mérite une mention spéciale. Outre le fait qu'il traite de l'Esprit Saint dans la troisième partie du Credo (693-746), il lui consacre une large place dans l'introduction à la célébration du mystère chrétien (1091-1112) et dans la quatrième partie sur la prière chrétienne. L'examen des index permet également de constater la multiplicité des actions sanctifiantes de l'Esprit.

Spiritualité

L'intérêt pour l'action de l'Esprit Saint a toujours été présent dans la tradition spirituelle. On le retrouve dans certains ouvrages notables, comme le célèbre Décennie de l'Esprit Saint (1932) de Francisca Javiera del Valle. En outre, certains mouvements religieux orientés vers la dévotion à l'Esprit Saint ont vu le jour, comme les espiritanos qui ont inspiré les Fraternités du Saint Esprit. Alexis Riaud, auteur de plusieurs ouvrages spirituels sur l'Esprit Saint, était le directeur de ces fraternités. Les Spiritains ont également promu les fameuses "rencontres de Chambéry".

Plus tard, l'Église catholique a été influencée par les mouvements pentecôtistes protestants américains et, dans une deuxième vague, par les mouvements charismatiques. Ils ont donné lieu à une abondante littérature. Les œuvres de Rainiero Cantalamessa se distinguent, telles que L'Esprit Saint dans la vie de Jésus : le mystère du baptême du Christ (1994), y Viens, Esprit Créateur : Méditations sur le 'Veni Creator' (2003).

Scrupules exégétiques

Comme dans tous les domaines de la théologie, dans celui-ci aussi une meilleure étude de l'Ecriture a apporté beaucoup de choses. Tout d'abord, sur l'utilisation du mot "Esprit". 

Mais il en va tout autrement si l'approche est purement philologique ou théologique. On peut encore lire dans certains dictionnaires, et même dans des manuels de pneumatologie, que l'Ancien Testament ne contient pratiquement aucune doctrine sur le Saint-Esprit. Cependant, si l'Écriture Sainte est lue de manière théologique, c'est-à-dire sur la base de l'histoire du salut ou de l'histoire de l'alliance, l'onction du Saint-Esprit s'inscrit dans l'argument central de la Bible : le Royaume de Dieu est attendu par le Messie, oint du Saint-Esprit, et avec une nouvelle alliance et un nouveau peuple, oint de l'Esprit de Dieu. En d'autres termes, ce n'est pas seulement "un" thème de l'Ancien Testament, mais c'est "le" thème de l'Ancien Testament, et c'est ce qui en fait un "Testament" ou une "Alliance".

Un scrupule exégétique a également fait disparaître le sujet des sept "Dons du Saint-Esprit" de nombreux dictionnaires théologiques, moraux et spirituels. On sait qu'il y a une erreur dans le décompte des sept. Le texte d'Is 11,3 (l'onction messianique), dont il est issu, n'en mentionne que six (sagesse, intelligence, conseil, connaissance, force d'âme, piété ou vénération) et que le dernier (vénération), qui est répété, a été traduit dans le grec des LXX et scindé en piété et crainte de Dieu.

Mais il s'agit d'une exégèse spirituelle légitime et vénérable, qui remonte à Origène au IIe siècle. Elle traverse toute la théologie (saint Thomas, saint Bonaventure, Jean de Saint-Thomas, entre autres) et atteint le pape François. Elle repose sur un fondement théologique très solide. Tout chrétien est appelé à partager la plénitude de l'onction messianique du Christ, telle qu'elle s'exprime, par exemple, dans le baptême. C'est pourquoi il ou elle reçoit des dons charismatiques de l'Esprit. 

Le chiffre 7 exprime la plénitude de l'Esprit que possède le Christ et fait écho aux sept chandeliers et aux sept anges de l'Apocalypse. De plus, le contenu que la tradition spirituelle voit dans chaque don n'est pas tiré de l'étude du terme dans la Bible, mais de la riche expérience de la vie des saints. C'est là sa valeur et sa justification.

Vatican

Le pape se rendra en Mongolie en août

Rapports de Rome-6 juin 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le pape François se rendra du 31 août au 4 septembre en Mongolie, un pays qui compte moins de 2 000 catholiques. Il y a quelques mois, le pape a fait d'un évêque missionnaire un cardinal, Giorgio Marengo.

La Mongolie compte environ 1 500 catholiques, 1% dans un pays d'un peu plus de trois millions d'habitants, huit paroisses et une église publique qui n'est pas encore reconnue comme une paroisse.


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Monde

"Vous y êtes pour beaucoup" : campagne caritative de Caritas

A partir d'aujourd'hui et jusqu'à dimanche prochain, 11 juin, jour de la fête du Corpus Christi, Caritas célèbre, comme chaque année, la Semaine de la Charité dans toute l'Espagne.

Loreto Rios-6 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Cette semaine marque la campagne caritative de Caritas en Espagne, qui aura cette année pour slogan "Vous avez beaucoup à voir. Nous sommes l'opportunité. Nous sommes l'espoir".

Selon un communiqué de Caritas, le message qu'elle cherche à transmettre est de se laisser "regarder et toucher par la tendresse de Dieu" pour réaliser "le miracle de la diffusion de la vie et des opportunités". Par cet appel, Caritas propose de participer à la vie sociale pour ouvrir notre esprit, recentrer notre regard et voir ensemble cette autre réalité du monde dont nous faisons partie : celle de tant de personnes qui ne peuvent accéder aux mêmes droits, de celles qui sont socialement défavorisées et qui vivent dans la tristesse, la solitude et la pauvreté".

Données de la campagne

Cette année, Caritas a voulu mettre en lumière quelques données concrètes sur les besoins de tant de personnes en Espagne :

-En Espagne, 1 personne sur 4 est en situation d'exclusion, soit environ 11 millions de personnes.

-17% de la population dépense trop pour le logement.

-1 personne sur 3 souffre des effets de la fracture numérique.

-En Espagne, 1 personne sur 3 ne dispose pas d'un revenu suffisant pour vivre dans la dignité. Parmi elles, 46% ont réduit leurs dépenses alimentaires, 63% leurs dépenses d'approvisionnement et 56% leurs dépenses d'Internet et de téléphone. 7% de la population espagnole n'ont aucun revenu.

Journée caritative

Dans son guide de campagne, Caritas souligne que "la célébration de la Journée caritative est de participer au banquet du Royaume, de communier aux valeurs de Jésus et à son mode de vie, de devenir avec lui le pain et le vin pour donner la vie en abondance, de la donner par amour, et de devenir des voisins, des frères et des sœurs, en particulier pour ceux qui souffrent le plus".

Affiche de campagne ©Cáritas Española

Eva San Martín, coordinatrice de la campagne Caritas, a souligné que "nous voulons encourager et réveiller la solidarité et la compassion qui vivent en chacun de nous, afin que nous nous impliquions et nous engagions dans un style de vie qui transforme notre modèle de coexistence et le rende plus juste, solidaire et fraternel".

Message des évêques

Les évêques de la sous-commission épiscopale pour l'action caritative et sociale ont souligné dans leur message pour la Journée de la Charité que cette campagne est une "invitation à tous les chrétiens, et en particulier à ceux d'entre vous qui travaillent dans l'action caritative et sociale, à ouvrir les yeux sur la souffrance de nos frères et sœurs les plus pauvres, à écouter leurs cris et à laisser leurs cœurs être touchés afin d'être une opportunité et une espérance pour eux tous".

Ils ont également fait remarquer que "nous vivons à une époque où les crises s'accumulent. Après la pandémie causée par Covid-19, il y a eu la guerre en Ukraine, l'augmentation de la mobilité humaine, l'évolution des coûts de l'énergie et de l'inflation... Cette situation, tant au niveau local que mondial, a accru la pauvreté et les inégalités et a alimenté le désespoir". Elle est également affectée par "une société fortement idéologique, qui entraîne une polarisation et des tensions dans les domaines de l'économie, de la politique, de la culture et même de la religion".

Les évêques ont souligné l'importance de l'Eucharistie comme réponse à tous ces maux : "L'Eucharistie, sacrement de la rencontre, nous habilite à de nouveaux types de relations sociales et nous ouvre à un dialogue inclusif".

Se référant au slogan de la campagne, ils ont également souligné dans leur message que "faire la charité, c'est avoir le courage de regarder les gens dans les yeux. De ce point de vue, nous sommes convaincus que vous avez beaucoup à voir avec les opportunités que d'autres personnes peuvent avoir. Ce que vous faites, la façon dont vous vous placez dans le monde et face aux autres, peut ouvrir des portes, donner la vie, soulager la solitude, guérir l'âme".

C'est ainsi que des "chemins d'espoir" peuvent être "ouverts".

La semaine de la charité se terminera par la célébration de la Fête-Dieu le dimanche 11 juin.

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Vocations

David H. Chipeta : "Mon père avait l'habitude de dire que pour être prêtre, il fallait être travailleur".

David Chipeta, originaire du Malawi, étudie la théologie en Espagne. Il est le deuxième d'une fratrie de sept enfants dans une famille chrétienne. Depuis son enfance, il a toujours su qu'il serait prêtre et il se forme aujourd'hui grâce à l'aide de la Fondation CARF.

Espace sponsorisé-6 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

David Harvey Chipeta est originaire de la Diocèse de KarongaLe plus récent des huit diocèses dans lesquels l'Église catholique du Malawi, en Afrique, est divisée. Il termine actuellement sa formation sacerdotale à l'Université de Navarre.

Comment est née votre vocation à la prêtrise ? 

-Quand nous étions petits, mon père m'encourageait à aller à l'école du dimanche à l'église. Je viens d'une région rurale où un prêtre venait une fois par mois et, par curiosité, j'ai toujours préféré aller à la messe avec les anciens. Un jour, j'ai été ému par la façon dont le prêtre pouvait réciter la doxologie, sans regarder le missel. Je pensais qu'il avait tout appris par cœur. Mon père me disait que les prêtres sont très intelligents et qu'ils ont la capacité de mémoriser tout le missel. J'ai toujours voulu être un intellectuel, me suis-je dit : "alors je veux être l'un d'entre eux". 

Dans ma famille, nous avions une tradition : après le dîner, nous rencontrions mon père et il demandait à chacun d'entre nous ce qu'il voulait faire à la fin de sa scolarité. Chaque frère disait ce qu'il voulait faire quand il serait grand et je répondais toujours "prêtre". Tous mes frères riaient, mais mon père m'a alors dit que si je voulais être prêtre, je devais travailler dur en classe et avoir une excellente mémoire. Quelques années plus tard, j'ai eu l'occasion d'étudier au petit séminaire et j'ai très bien réussi. C'est ainsi qu'a commencé mon parcours.

Après la formation propédeutique, on m'a demandé d'étudier la philosophie en Tanzanie, au grand séminaire Saint-Augustin de Peramiho Songea. Dès que j'ai terminé mes trois années de philosophie, on m'a demandé si je voulais étudier la théologie en Espagne. C'était le plan de Dieu, car je n'avais jamais rêvé d'être en Europe à aucun moment de ma vie.

Quelles sont les caractéristiques de l'Église catholique au Malawi et quels sont ses principaux défis ?

Le Malawi est un pays enclavé du sud-est de l'Afrique. L'Église catholique du Malawi a plus de 120 ans, puisque les premiers missionnaires, qui étaient les Missionnaires d'Afrique, sont arrivés en 1889. Le diocèse le plus récent du Malawi, le diocèse de Karonga, dont je suis originaire, se trouve dans la région du nord. Actuellement, le pays compte environ 77,3 % de la population chrétienne et 13,8 % de la population musulmane. 

L'église locale du Malawi est confrontée à un certain nombre de défis, dont certains découlent du mélange de la culture et de la foi, en particulier parce que la sorcellerie et la religion sont parfois confondues. Nous savons tous qu'il n'y a qu'un seul Dieu, mais le problème se pose lorsque l'on veut l'adorer tout en croyant aux pouvoirs des ancêtres décédés. Un autre problème qui découle de cette pratique est que les anciens sont harcelés et accusés de tuer d'autres personnes en utilisant des pouvoirs surnaturels. 

En outre, l'Église est également confrontée à des problèmes financiers, car elle n'a pas encore atteint le stade de l'autosuffisance.

Comment l'Église se situe-t-elle par rapport aux autres dominations chrétiennes ?

-Il existe des relations cordiales entre l'Église catholique du Malawi et les autres confessions chrétiennes. L'Église catholique collabore avec les autres églises chrétiennes dans de nombreux domaines. Par exemple, dans l'éducation, dans le domaine de la santé ou par le biais du Comité des affaires publiques, qui rassemble les principales communautés religieuses du Malawi. Cette organisation continue de jouer un rôle clé dans les domaines des droits de l'homme, de la médiation, du plaidoyer, du VIH/SIDA, de la violence sexiste, de la coexistence religieuse, des processus électoraux et de la paix et de la sécurité.

Que retenez-vous de la formation que vous recevez ?

-Lorsqu'on m'a demandé de venir étudier, nous ne savions pas vraiment d'où viendraient les fonds. L'évêque me l'a dit : "Nous n'avons rien pour payer tes études, alors voyons ce que je peux faire.". 

L'évêque a rencontré le Fondation CARF et j'ai eu l'occasion d'obtenir une bourse à l'université de Navarre. Ici, les cours sont de très grande qualité, le programme est bien structuré : tout ce qu'il faut pour être un bon théologien et un bon prêtre. Je ne peux pas terminer sans parler du séminaire de la Bidassoa. Je suis chaque jour reconnaissant pour les bons formateurs et pour l'environnement propice et adapté à la formation correcte d'un séminariste qu'offre la Bidassoa.

Culture

Timothy Schmalz : La liberté pour les opprimés

Lorsque Timothy Schmalz a commencé son voyage avec des sculptures religieuses, il savait que son travail de disciple ne consistait pas simplement à sculpter de l'art, mais aussi à évangéliser.

Jennifer Elizabeth Terranova-6 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Le drame de la traite des êtres humains n'est pas nouveau ; malheureusement, il n'est que trop familier et omniprésent aux États-Unis. Même certains de nos saints catholiques ont été victimes de ce mal : Sainte Bakhita et Saint Patrick, par exemple. Mais tous deux ont triomphé et ont été stratégiquement utilisés comme instruments pour montrer la gloire miraculeuse de Dieu. La statue de sainte Bakhita, patronne de la traite des êtres humains, est exposée sur la place Saint-Pierre au Vatican et a été récemment dévoilée lors de la cérémonie de remise des prix à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la traite des êtres humains. Cathédrale St Patrick de New York lors d'une messe. La statue "Let the Oppressed Go Free" a été créée par Timothy Paul Schmalz, un sculpteur d'origine canadienne dont la vocation est d'apporter au monde le corps mystique du Christ à travers ses sculptures.

Les œuvres d'art épiques peuvent-elles inspirer et inviter l'humanité d'une manière que les livres ne peuvent pas ? Le Pape Benoît XVI estimait que "la seule apologie vraiment efficace du christianisme se résume à deux arguments, à savoir les saints que l'Église a produits et l'art qui s'est développé en son sein". En outre, il estimait que "la rencontre avec le beau peut devenir la blessure de la flèche qui frappe le cœur".

Il y a peut-être une corrélation entre les sentiments du pape Benoît et la mission apostolique de Timothy Schmalz. Le sculpteur décrit ses œuvres comme des "traductions visuelles de la Bible" et son intérêt pour la théologie des saints continue de l'inspirer.

Timothy Schmalz

Timothy Paul Schmalz a été baptisé catholique mais est né dans un foyer relativement "laïc". Au début de son adolescence, il se considérait comme agnostique ; cependant, à l'âge de dix-sept ans, il a vécu une "expérience de conversion" qui l'a transformé et l'a conduit à s'identifier comme catholique.

Son père dirigeait un département d'anglais et il se souvient d'avoir été "nourri" de grande littérature et d'avoir été très "attiré" par la philosophie, mais à seize ans, il savait qu'il voulait être sculpteur et réalisait que c'était sa vocation. "La sculpture, la sculpture, j'étais obsédé par les œuvres d'art", se souvient Tim. À dix-neuf ans, il a été accepté à l'Ontario College of Art. Mais il a abandonné ses études plus tard parce qu'il a traversé une "crise artistique". Il pensait que "c'était des conneries" et n'appréciait pas "le jeu qui se jouait alors, où l'innovation et l'impact étaient essentiels".

Conversion artistique

C'est à ce moment-là que Tim a compris que s'il voulait consacrer le reste de sa vie à des actions caritatives, il devait le faire. art et la sculpture, "il vaut mieux que ce ne soit pas des choses superflues et que ce ne soit que de l'ornementation".

Sculpteur Timothy Schmalz

Timothy Schmalz a inventé sa propre école, inspirée et dirigée par ses prédécesseurs, Michel-Ange, Bernini et Davinci. Il raconte comment il a ressenti "une joie et une excitation absolues" lorsqu'il a "pris de l'argile" et créé une simple représentation du Christ. Réalisant qu'il s'agissait d'une "conversion artistique", Timothy s'est entièrement concentré sur les œuvres d'art chrétiennes.

Lorsque Tim a commencé son voyage avec la sculpture religieuse, il savait que sa mission de disciple ne consistait pas seulement à sculpter de l'art, mais aussi à évangéliser. Ce monde lui était étranger car il avait été élevé dans un foyer laïc. "Je n'ai jamais connu l'expérience de Marie avec le petit agneau", explique Timothy.

En outre, il a commencé à étudier les saints qu'il représentait et la théologie. Il se souvient que "c'était un zèle absolu... et j'y ai adhéré ! Il se rend compte que sa nouvelle passion est beaucoup plus "impressionnante" que la philosophie grecque.

Art chrétien

La relation de Timothy avec le père Larrabee, un prêtre jésuite qui deviendra son directeur spirituel et son mentor, est une source de soutien et de conseils précieux. Il aimait également les œuvres d'art chrétiennes, qui l'inspiraient. À l'âge de 20 ans, il apprend non seulement la sculpture, mais aussi sa foi catholique "d'une manière profonde, et avec l'aide de grands livres".

Il s'est rendu compte que les œuvres d'art chrétiennes offraient des possibilités infinies et "la quantité d'expression qu'on pouvait y mettre". Il ne s'intéressait pas seulement à la valeur choc de l'art ou à son caractère novateur. Il se rebellait contre la culture pop séculaire de l'époque. Timothy se souvient : "Je faisais ce qu'il y avait de plus radical à l'époque : des œuvres d'art chrétiennes.

Il était enthousiaste et curieux du christianisme.

Révéler le message

Il a d'abord réalisé des pièces grandeur nature, puis, au fil du temps, d'autres sculptures, principalement pour des églises. Il raconte à quel point ses sculptures sont devenues "complexes" au fur et à mesure qu'elles prenaient de l'ampleur. "Si je devais faire une sculpture de saint François, je voulais étudier saint François", se souvient Timothy.

Il s'attache à connaître l'âme et la mission apostolique des personnes qu'il sculpte. Il considère son travail comme une "opportunité visuelle". Pour Timothy, les œuvres d'art visuelles sont un moyen efficace d'atteindre les gens, car elles ne nécessitent qu'un coup d'œil rapide. Il pense que si une sculpture est réalisée de manière authentique, le message du saint ou de l'évangile se révélera de lui-même.

Timothy ne travaille pas seulement avec une habileté consommée, mais il croit aussi qu'il est de sa responsabilité, avec "son travail acharné, ses muscles et son cœur... d'émouvoir et de convertir les gens". Et s'ils ne le font pas, c'est ma faute, c'est mon problème, pas celui du catholicisme, pas celui de notre foi, pas celui de l'œuvre d'art.

L'art théocentrique

Schmalz dans son atelier

Lorsqu'il esquisse une sculpture, il ne s'intéresse pas au style ; il estime que "l'œuvre d'art doit être secondaire". L'essentiel est de révéler Jésus ou le saint dans l'œuvre. Et si c'est le cas, alors "je fais du bon travail", affirme Timothy. "L'art pour l'art est un serpent qui se mange la queue". Sa quête en tant qu'artiste n'a pas grand-chose à voir avec le style ou la matière, mais plutôt avec le fait d'essayer de découvrir "l'Écriture ou l'essence du saint".

La sculpture n'est rien d'autre qu'un instrument pour aider à convertir les gens. D'ailleurs, ce qui compte, c'est le sujet et ce qui est représenté. Tim écoute la Bible huit heures par jour pour créer dans son atelier un espace qui "ressemble plus à une chapelle... ou à un lieu où le travail et la prière se confondent".

Interprétation de Hébreux 13:2

Tim parle d'un "moment eurêka" lorsqu'il a entendu le passage d'Hébreux 13:2 il y a quelques années. "N'oubliez pas de faire preuve d'hospitalité à l'égard des étrangers, car, ce faisant, certaines personnes ont fait preuve d'hospitalité à l'égard des anges sans le savoir. Il a déclaré qu'il s'agissait du "passage le plus poétique de l'Écriture" et qu'il l'a inspiré si profondément qu'il l'a amené à commencer une création sur Hébreux 13:2.

Un an plus tard, lors de son séjour à Rome, le cardinal Czerny demande à Timothy de réaliser une sculpture sur les immigrés et les réfugiés. L'idée de représenter le verset lui vient peu après son retour au pays.

J'ai eu l'idée d'un grand radeau ou d'un bateau avec une foule de gens du monde entier, tous immigrants et réfugiés, tous sur un petit radeau, épaule contre épaule, du monde entier, de toutes les périodes de l'histoire, et au centre de ce radeau se trouve un ange ; mais à cause de la foule, on ne peut voir que les ailes, et ainsi les ailes deviennent les ailes de tous les gens sur ce bateau. Voilà mon interprétation, ma gravure de Hébreux 13:2. Si je n'avais pas été plongé dans les Écritures ce jour-là... je n'aurais peut-être rien fait".

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Famille

Jackie et Bobby Angel: "Les choses ne changent pas juste parce que tu mets une bague à ton doigt".

Bobby et Jackie Angel sont un couple catholique américain qui parle d'amour, de sexualité, de famille et de prière sur les médias sociaux. Ils ont cinq enfants et beaucoup d'expérience pour parler des questions qui intéressent les catholiques de tous âges.

Paloma López Campos-6 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Le couple marié formé par Bobby et Jackie Angel travaille et éduque ses quatre enfants (le cinquième est en route) depuis son domicile. Depuis des années, ils publient des vidéos, des audios et des textes sur la famille, la sexualité, le mariage, etc., qui touchent des milliers de personnes dans le monde entier.

Jackie lors d'une conférence

Jackie et Bobby font partie de la "L'Ascension présente"l'une des chaînes YouTube à thème catholique les plus célèbres des États-Unis. Ils ont également leur propre podcast et un blog qu'ils mettent à jour fréquemment.

Ils n'ont pas peur d'aborder les questions complexes liées à la théologie du corps ou à l'éducation des enfants, et ils parlent ouvertement de leur relation avec Dieu ou de la sexualité, car "la chose logique à faire est de préparer les gens à ce qui se passe pendant le mariage et le sexe, mais dans notre société individualiste, nous ne le faisons pas".

Dans cet entretien avec Omnes, ils discutent de ces sujets et d'autres encore, tels que la réconciliation, le pardon, l'amour de Dieu et la théologie du corps.

Comment trouver un équilibre entre le mariage, le travail et la vie de famille ?

-[Jackie]C'est plus facile maintenant, car nous sommes indépendants. Avant, Bobby travaillait comme enseignant, donc il avait l'emploi du temps de l'école pendant que je voyageais pour le travail. De plus, nous avons tous deux travaillé pour Mot en feuJe travaille à temps partiel et Bobby à temps plein. Mais maintenant c'est plus facile parce que nous sommes tous les deux à la maison tout le temps. Nos enfants font l'école à la maison, ils sont à la maison toute la journée, ils ne vont pas à l'école pendant huit heures. Et le fait que nous travaillons tous deux à domicile signifie que les enfants sont avec nous toute la journée. C'est une situation très particulière.

Si Bobby doit écrire ou travailler, je m'occupe des enfants. Et si nous voyageons, quelqu'un vient toujours les accompagner, que ce soit nos parents, un cousin... Nous avons des gens pour nous aider et nous faisons en sorte que ça marche.

-[Bobby] : Vous devez communiquer pour que les choses fonctionnent. De même, vous ne voulez pas non plus sacrifier le temps passé avec votre femme ou vos enfants pour le travail. Si vous le faites, vous obtenez le "phénomène du pasteur", où vous avez une famille très chrétienne, il semble que vous faites un travail qui vient de Dieu mais avec d'autres personnes alors qu'en fait, votre famille est celle qui mérite d'obtenir la meilleure partie, pas seulement les restes.

Il y a des moments où nous devons prendre la parole et dire que nous devons passer plus de temps en famille ou en prière. Nous pouvons parler de la prière dans le podcast, mais prions-nous en famille ?

-[Jackie] : Ce qui est intéressant, c'est que Dieu demande à chaque famille de faire son propre discernement. Chaque famille est unique, chaque mariage est unique. Nous pouvons donner des conseils généraux, par exemple, que votre famille passe toujours en premier. Votre conjoint passe toujours en premier, et ensuite les enfants. Ce sont des principes généraux, mais comme chaque situation est unique, chacun doit discerner ce que Dieu veut de lui. De plus, c'est quelque chose qui change chaque mois, chaque année. C'est toujours en train de changer.

-[Bobby] : Exactement, parfois ce qui a marché pendant la cinquième année de mariage ne marche plus pendant la huitième année. Vous êtes toujours en train de le découvrir.

Le homeschooling est plus répandu aux Etats-Unis que dans d'autres pays, pourquoi selon vous ?

-[Jackie] : Le système d'enseignement public n'est pas très bon aux États-Unis et les écoles catholiques, même lorsqu'elles sont bonnes, sont très chères. Nos enfants vont à l'école à la maison pendant deux heures par jour, puis ils apprennent à jouer des instruments ou à faire des jeux. Nous faisons également partie d'un groupe dans la paroisse avec d'autres enfants scolarisés à domicile, environ soixante-dix, et ils se réunissent chaque semaine pour des jeux et des activités.

-[Bobby] : Nous avons une amie qui a cinq enfants, enceinte de son sixième, et ses enfants sont formidables. Ils ne sont pas bizarres, ils sont sportifs, normaux, pieux... De plus, comme ils sont à la maison, vous pouvez passer beaucoup plus de temps avec vos enfants, ce qui ne serait pas le cas s'ils allaient à l'école. Nous avons personnellement constaté que cette méthode fonctionne. Cependant, à un moment donné, les enfants doivent sortir dans le monde, nous ne pouvons pas nous cacher dans une grotte toute notre vie, nous sommes appelés à être le sel et la lumière du monde. Mais les premières années sont très importantes pour se former à l'amour et au pardon, même dans la sexualité. C'est formidable de pouvoir garder ses enfants à la maison pendant un certain temps encore et de leur donner les bases nécessaires avant qu'ils n'entrent dans le monde.

L'une des matières les plus réussies est la théologie du corps. Quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise en l'étudiant ? 

-[Jackie] : Tant de choses importantes ! Le pape saint Jean-Paul II a soutenu la thèse selon laquelle le contraire de l'amour est l'utilisation : utiliser une personne comme un objet de plaisir, au lieu de l'aimer en tant que personne. Pour moi, c'est le cadre à partir duquel je regarde les autres, et c'est la base de l'action de l'UE. Théologie du corps.

J'ai compris que je devais changer ma façon de voir les gens. Par exemple, si je considère mon petit ami comme une personne à utiliser, au lieu d'une personne à aimer, tout change. Même lorsque vous êtes mariés. Les choses ne changent pas soudainement parce que tu mets une bague à ton doigt. Si vous avez l'habitude d'utiliser les gens, même lorsque vous serez marié, vous regarderez les gens comme ça et vous vous demanderez comment les utiliser pour votre plaisir physique ou émotionnel.

Le pape Jean-Paul II a analysé la philosophie antérieure selon laquelle le corps est mauvais et l'âme est bonne. Beaucoup de ces idées proviennent de la Réforme protestante et du 16ème siècle. Mais non. Nos corps sont bons. Jésus ne serait pas devenu homme si le corps n'était pas bon.

Ainsi, Dieu nous a créés avec un bon corps, mais l'idée contraire persiste aujourd'hui. Les gens pensent que nous sommes des âmes enfermées dans des corps, et non. Vous êtes votre corps. Ce que vous faites au corps, vous le faites à l'âme. Ce que vous faites au corps de quelqu'un, vous le faites à son âme.

Beaucoup de ces idées puritaines de la Réforme protestante sont fondées sur la honte et la peur. Il y a des catholiques qui grandissent avec cette vision honteuse du corps et de la sexualité. Mais il n'y a pas de quoi avoir honte. C'est bon, c'est beau et ça a un but. Notre culture affirme que le sexe et le mariage n'ont aucun sens, mais la théologie du corps nous aide à redécouvrir ce sens.

-[Bobby] : Dans mon cas, cela me fait aussi voir la foi comme une histoire d'amour. L'image de la Trinité se reflète dans notre corps, en tant qu'homme, femme et enfant. Il ne s'agit pas de règles, mais du reflet d'une histoire d'amour.

J'ai entendu parler de la théologie du corps pour la première fois à l'université, mais je ne la comprenais pas, je n'étais pas prêt pour cela. Quand j'ai eu vingt-cinq ans, je l'ai approché à nouveau, je l'ai entendu d'une manière différente et j'ai réalisé qu'il était le cri de mon cœur, il m'a donné la réponse à tout ce que je peux faire avec les désirs et les souhaits que j'ai.

Jean-Paul II a vu le chemin que prenait la culture, mais ses textes sont difficiles à lire. Il a été très agréable de voir comment sa pensée commence à imprégner les générations à travers différents programmes et ministères. Petit à petit, on y arrive, mais il y a encore beaucoup de travail à faire.

Dans vos vidéos, vous parlez de tout, pensez-vous qu'il y a des sujets liés au mariage qui sont difficiles à aborder ?

-[Jackie] : Évidemment, il y a toujours des questions compliquées dont les gens ne veulent pas parler. La contraception en fait partie. Cela me surprend toujours. Si l'Église catholique affirme que la contraception est un péché grave, tous les couples qui se préparent au mariage devraient apprendre la beauté et la signification du sexe, et pourquoi la contraception n'est pas de l'amour, qu'elle est un acte de luxure plutôt que d'amour.

De même, il est intéressant de voir qu'à travers l'histoire, les questions du mariage et du sexe ont été abordées. Des femmes ont préparé des jeunes filles. La chose logique à faire est de préparer les gens à ce qui se passe pendant le mariage et les rapports sexuels, mais nous ne le faisons plus.

Nous sommes dans une société tellement individualiste que nous ne partageons plus les idées ou les pensées. Sur les médias sociaux, à moins de faire de longues vidéos, il est difficile de s'intéresser à ce genre de choses. Il est difficile de parler de ces sujets compliqués sur Instagram si tout ce que vous avez est une vidéo de quatre-vingt-dix secondes.

Je constate également que certains catholiques sont imprégnés de ces idées protestantes sur la sexualité, une perspective fondée sur la honte et la peur. Nous revenons à une vision ultra-traditionnelle du mariage et du sexe.

Vous parlez de Dieu en tant que famille. Dans votre cas, quelles sont les "caractéristiques de Dieu en tant que famille" que vous comprenez le mieux maintenant que vous êtes mariés et parents ?

-[Jackie] : Pour moi, en tant que mère, cela m'a aidé à grandir beaucoup en patience. Lorsque vous avez de jeunes enfants, qui sont défiants et font des crises de colère, vous devez acquérir beaucoup de patience. Il y a un courant dans la psychologie qui parle de la la théorie de l'attachement. Il dit notamment que tous les enfants ont besoin de savoir que leurs parents peuvent gérer leurs grandes émotions. Parce qu'ils ne raisonnent pas. Grâce à cela, dans ma relation avec Dieu, il a été réaffirmé qu'il ne nous aime pas à cause de ce que nous faisons. Il nous aime parce que nous sommes ses enfants.

Je me souviens avoir expliqué un jour à ma fille, après une crise de colère, "Je t'aime même quand tu fais de mauvaises choses". Elle était soulagée et cela m'a rappelé que Dieu ne m'aime pas pour ce que je fais, son amour ne dépend pas du nombre de chapelets que je prie ou du nombre de fois où je vais à la messe. Ce sont des moyens de montrer à Dieu que nous l'aimons.

Jackie et Bobby Angel

Tout comme je ne cesserai jamais d'aimer mes enfants, quoi qu'ils fassent, je me rends compte que Dieu aime aussi de cette façon, et d'une manière infiniment plus parfaite.

-[Bobby] : Si nous ne pouvons pas gagner l'amour de Dieu, nous ne pouvons pas non plus le perdre. Mais c'est difficile pour moi aussi, j'ai besoin de montrer à Dieu mes mérites. Et nous avons besoin d'être vus, c'est une bonne chose. Il existe un besoin sain de se sentir apprécié, affirmé et vu. Mais le problème vient lorsque nous pensons que nous devons être parfaits pour attirer cette attention et que nous transposons cette idée à notre relation avec Dieu.

Lorsque le mariage est harmonieux, il peut vous donner un signe de l'amour de Dieu, de son amour inconditionnel.

Ressources

Le don du célibat

Être célibataire, ce n'est pas simplement "ne pas avoir d'amour humain", mais avoir un cœur disponible pour vivre uniquement pour Dieu et, à travers lui, pour les autres.

Alejandro Vázquez-Dodero-6 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le célibat n'est pas la même chose que le célibat ou le fait de ne pas partager sa vie avec une autre personne. Le célibat est un don de Dieu, un don par lequel on donne son cœur à Dieu complètement, sans médiation humaine. Cela vaut pour les laïcs comme pour les personnes consacrées et les prêtres.

Qu'est-ce que le célibat ?

Il s'agit avant tout d'un don - d'un cadeau - de Dieu, par lequel il appelle à l'amour d'un cœur sans partage, sans la médiation d'aucun amour terrestre. Il s'agit d'un appel à coopérer de manière spéciale à la transmission de la vie surnaturelle aux autres.

Celui qui reçoit cet appel exerce le sacerdoce commun - dans le cas des laïcs - ou le sacerdoce commun et ministériel - dans le cas des ministres consacrés. Ce don engendre donc une profonde paternité ou maternité spirituelle chez le célibataire qui, d'une certaine manière, se donne ou se consacre au monde entier.

Ce don, comme nous le voyons, est accordé par Dieu aussi bien aux laïcs qu'aux religieux ou aux prêtres, mais avec une signification spécifique dans chaque cas.

Existe-t-il donc différentes façons de vivre le célibat dans l'Église catholique ?

Les laïcs qui reçoivent le célibat sont unis au Christ "en exclusivité" et, depuis le lieu où ils vivent, sans se détourner du monde, ils correspondent à ce don.

Egaux à leurs égaux, comme leurs égaux, avec ou sans distinction extérieure, mais sans que cette distinction par rapport aux autres soit inhérente à leur condition de célibataire.

Dans le cas des religieux, le célibat est au service de leur mission spécifique, qui est de témoigner que la fin du chrétien est le Royaume des cieux. Pour ce faire, ils vivent un état de vie consacrée par les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, avec une vie de dévouement à Dieu et d'aide aux autres. Cela implique un certain détachement des réalités professionnelles, familiales et sociales.

Les religieux, bien qu'ils puissent développer certaines de ces réalités - par exemple, dans le domaine de l'éducation ou de l'assistance - n'ont pas pour mission de sanctifier le monde à partir d'eux-mêmes - c'est le cas des laïcs - mais à partir de leur consécration religieuse.

Le célibat ne se sépare donc pas des autres hommes, mais il leur est consacré. Et il se sépare ou non du monde terrestre, comme nous l'avons vu, selon que le célibataire est un religieux - à l'écart - ou un laïc - non à l'écart -. Les prêtres non religieux, pour ce qui nous concerne, vivraient également leur célibat au milieu du monde.

Il convient de noter que nous ne parlons pas de célibat, car il y a des personnes qui, même si elles appartiennent à une religion, ne se marient pas, mais ne le font pas pour les raisons mentionnées ci-dessus, mais pour d'autres raisons, également nobles, telles que prendre soin de leurs parents, se consacrer à des tâches sociales, etc.

Qu'implique le fait d'embrasser le célibat ou "d'être célibataire" ?

Être célibataire n'est pas être disponible dans le sens où, parce qu'il n'y a pas d'engagement humain ou d'amour attaché, on a quantitativement plus de temps et de possibilités pour réaliser des œuvres apostoliques ou l'Église universelle elle-même.

Il s'agit plutôt d'une attitude : avoir le cœur disponible pour vivre uniquement pour Dieu et, à travers lui, pour les autres.

Et il s'avère que celui qui vit le célibat il mène une vie pleine et fructueuse, sans rien perdre de ce qui est humain. Il jouit d'une riche affectivité, car le célibat consacré à Dieu non seulement ne prive pas, mais augmente la capacité d'amour humain.

Le célibataire, du fait de son célibat, n'a pas à sacrifier ou à abandonner son potentiel affectif. La seule chose qu'il fait est d'orienter cette affectivité en fonction du don reçu, et si cela implique d'en abandonner des manifestations - comme la sexualité exercée dans la sphère conjugale - il le fera volontiers, et par amour de la correspondance. Il serait réducteur de considérer que la personne doit compléter son affectivité avec l'autre sexe pour atteindre la plénitude de l'amour.

On est complet en tant que tel. Il est vrai que nous avons besoin de Dieu et des autres - nous sommes contingents, nous avons besoin les uns des autres - pour atteindre le bonheur. Et pour que la relation affective soit complète, il n'est pas nécessaire qu'elle soit sexuelle.

Celui qui reçoit le don du célibat se laisse entièrement aimer par Dieu, et par ce don il peut donner aux autres l'amour qu'il reçoit. Il essaie de remplir le monde de l'amour divin, mais dans la mesure où cela correspond, en se donnant exclusivement au Seigneur. Il en va de même pour ceux qui reçoivent le don - également un don - du mariage, mais dans ce cas à travers les relations conjugales et familiales, parce que l'affectivité dépendra de l'amour entre un homme et une femme qui s'ouvrent à la famille.

Faut-il toujours parler de célibat "apostolique", même lorsqu'il s'agit de célibat "sacerdotal" ou "consacré" ?

Le don du célibat est toujours apostolique, dans tous les cas. Ce qui se passe, c'est que cette apostolicité se traduira de différentes manières, selon la mission de chacun, qu'il soit laïc, religieux ou prêtre.

Sans cette note "apostolique", le célibat perdrait son sens.

Les laïcs exerceront leur apostolat en sanctifiant le monde à partir de leur vie professionnelle, de leur famille et de l'environnement social dans lequel ils évoluent.

Les religieux, affectés au célibat "consacré", intègrent également la dimension apostolique dans leur don. Et les prêtres, à partir du célibat "sacerdotal".

Enfin, même si cela semble évident, il faut souligner que tout catholique, qu'il reçoive ou non le don du célibat, est appelé à cet apostolat, qui n'est rien d'autre que la transmission de l'amour de Dieu - qui atteint tous ses enfants - à travers l'exemple de sa vie et de sa parole. De même que nous sommes tous appelés à la sainteté, et pas seulement ceux qui, par la grâce divine, reçoivent le don du célibat.  

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Vatican

La Fondation Centesimus Annus célèbre son 30e anniversaire

La Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice, dédiée à la promotion de la Doctrine Sociale de l'Eglise, a 30 ans et le Pape a reçu ses membres en audience à l'occasion de cet anniversaire.

Loreto Rios-5 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

La Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice a été créée par saint Jean-Paul II en 1993 pour promouvoir la mise en œuvre de la doctrine sociale de l'Église. Aujourd'hui, la fondation est présente sur quatre continents et compte environ 350 membres.

Son nom est tiré de l'encyclique Centesimus Annus de Jean-Paul II en 1991. Pour célébrer son anniversaire, la fondation a organisé une rencontre internationale les 5 et 6 juin 2023 à Rome, sous le titre : "Mémoire pour construire l'avenir : penser et agir en termes de communauté".

Doctrine sociale de l'Église

Le Pape a reçu aujourd'hui en audience les membres de Centesimus Annus et, dans son discours discoursL'encyclique de Jean-Paul II, rédigée à l'occasion du 100e anniversaire de la création de la Fondation, était la première du genre. Rerum novarum Votre engagement a été placé précisément sur ce chemin, dans cette 'tradition' : (...) étudier et diffuser la Doctrine Sociale de l'Eglise, en essayant de montrer qu'elle n'est pas seulement une théorie, mais qu'elle peut devenir un mode de vie vertueux avec lequel faire grandir des sociétés dignes de l'homme", a déclaré le Pape.

Francisco a remercié en particulier la fondation pour le travail qu'elle a accompli au cours des dix dernières années "en accueillant et en relançant les contributions que j'ai essayé d'apporter au développement de la Doctrine sociale".

L'économie au service des personnes

Il a ensuite exposé les points les plus importants qu'il souhaitait mettre en exergue dans ses dernières encycliques. "Dans l'exhortation apostolique Evangelii gaudium J'ai voulu mettre en garde contre le danger de vivre l'économie de manière malsaine. Cette économie tue" (n. 53), disais-je en 2013, dénonçant un modèle économique qui produit des déchets et favorise ce que l'on peut appeler la "mondialisation de l'indifférence". Beaucoup d'entre vous travaillent dans le domaine économique : vous savez combien une manière d'imaginer la réalité qui met la personne au centre, qui ne dévalorise pas le travailleur et qui cherche à créer du bien pour tous peut être bénéfique pour chacun".

En termes de Laudato si'Le pape a indiqué qu'il contestait "le paradigme technocratique dominant et proposait la logique de l'écologie intégrale, dans laquelle "tout est lié", "tout est connexe" et la question environnementale est inséparable de la question sociale, elles vont ensemble. La protection de l'environnement et la protection des pauvres vont de pair. En effet, personne ne se sauve seul, et la redécouverte de la fraternité et de l'amitié sociale est décisive pour ne pas tomber dans un individualisme qui nous fait perdre la joie de vivre. Il conduit aussi à la perte de la vie.

L'importance de la solidarité

Le Pape s'est également réjoui du choix de la devise de ce congrès international, qui fait référence au numéro 116 de son encyclique Fratelli tutti. François a souligné l'importance de la solidarité, indiquant qu'elle est "bien plus que quelques actes sporadiques de générosité" et soulignant d'autres aspects tels que "la lutte contre les causes structurelles de la pauvreté, de l'inégalité, du manque de travail, de terre et de logement, du déni des droits sociaux et du travail. Il s'agit d'affronter les effets destructeurs de l'empire de l'argent : déplacements forcés, migrations douloureuses, trafic d'êtres humains, drogue, guerre, violence".

La communauté

D'autre part, il a rappelé le passage de l'Évangile dans lequel Jésus dit qu'on ne peut pas servir Dieu et l'argent en même temps (Lc 16, 13), et a souligné l'importance de la communauté.

"Penser et agir en termes de communauté, c'est donc faire de la place aux autres, imaginer et œuvrer pour un avenir où chacun peut trouver sa place et avoir son espace dans le monde. Une communauté qui sait donner une voix à ceux qui n'en ont pas est ce dont nous avons tous besoin.

Le travail précieux de la Fondation Centesimus Annus peut aussi être celui-ci : contribuer à la pensée et à l'action qui favorisent la croissance d'une communauté dans laquelle nous pouvons marcher ensemble sur le chemin de la paix", a conclu le Saint-Père.

Audience du Pape avec les membres de la fondation Centesimus Annus
Évangélisation

Saint Boniface, apôtre des Allemands

Ce saint d'origine anglo-saxonne était responsable de l'organisation de l'Église dans ce qui était alors la Germanie, en mettant l'accent sur la fidélité à Rome.

José M. García Pelegrín-5 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Saint Boniface est considéré, au moins depuis le XVIe siècle, comme "l'apôtre des Allemands"... bien qu'à l'époque où il vivait (673/675 - 754/755), "l'Allemand" - et encore moins "l'Allemagne" - n'existaient pas encore : le terme utilisé à la fin du VIIIe siècle "theodiscus", dont dérivent l'italien "tedesco" et le vieil espagnol "tudesco" ou "teuton", désignait principalement une personne qui parlait une langue germanique, par opposition au latin ou aux langues romanes, et par extension, un des peuples germaniques, principalement là où la romanisation et, avec elle, le christianisme n'étaient pas encore arrivés.

C'est auprès de ces tribus germaniques païennes ou superficiellement christianisées que le travail missionnaire de ce moine anglo-saxon, né dans le royaume de Wessex, dans le sud-ouest de l'Angleterre, vers 673-675, sous le nom de Wynfreth, d'où est dérivé le nom allemand actuel Winfrid ou Winfried. Enfant, il entre au monastère bénédictin de Nursling, près de Southampton, où il est ordonné prêtre vers l'âge de 30 ans.

Son activité missionnaire s'inscrit dans le mouvement de christianisation des Anglo-Saxons promu par le pape saint Grégoire le Grand à la fin du VIe siècle. Une fois les Anglo-Saxons établis, la vague missionnaire a commencé à se déplacer dans la direction opposée : des îles vers le continent.

Willibrord (658-739), envoyé chez les Frisons en 690, est l'un des missionnaires anglo-saxons les plus importants. Boniface se rendra plus tard en Frise, bien que son premier voyage vers cette tribu germanique en 716 ait échoué en raison de l'opposition du duc Radbod. Avant la fin de l'année, Boniface retourne à son couvent de Nursling, où il est élu abbé un an plus tard.

L'évêque Daniel de Winchester envoya Wynfreth à l'automne 718 à Rome, où le pape Grégoire II le nomma apôtre des Gentils pour apporter la foi aux peuples germaniques et l'ordonna évêque le 15 mai 719, lui donnant en même temps le nom de Boniface. Après avoir traversé la Bavière et la Thuringe, il rencontra Willibrod en Frise, qui lui apprit à tenir compte de la situation politique dans sa planification, mais aussi à subordonner son travail à Rome.

Il retourna plusieurs fois à Rome ; en 722, après s'être séparé de Willibrord et avoir commencé la mission en Hesse et en Thuringe, le pape le rappela à Rome : Grégoire l'ordonna évêque de la mission et lui confia une tâche très importante : La réorganisation de l'Église en Germanie, qui implique notamment l'intégration des communautés ariennes et iro-écossaises dans l'Église romaine ; Boniface se heurte à la résistance non seulement de ces communautés, mais aussi des évêques du royaume franc, plus intéressés par leur pouvoir temporel que par la diffusion du christianisme.

C'est à cette époque, en 723, alors qu'il revient de Rome en Hesse, que se déroule l'une des anecdotes les plus connues de la vie de saint Boniface, à savoir la destruction de sanctuaires païens. Ainsi, comme le raconte le prêtre Willibald de Mayence dans son Vita sancti BonifatiiÀ Geismar (qui fait aujourd'hui partie de la ville de Fritzlar), il a abattu un chêne dédié au dieu de la guerre Thor (ou Donar).

Selon le chroniqueur, les nombreuses personnes - dont de nombreux Frisons - ont été impressionnées par le fait que le dieu n'a réagi en aucune manière. Boniface a ainsi démontré la supériorité du Dieu des chrétiens sur les dieux païens. L'abattage du chêne de Geismar est considéré comme un "mythe fondateur" du nouvel ordre religieux et de la réorganisation ecclésiastique réalisés par Boniface.

La réorganisation de l'Église dans les pays germaniques par saint Boniface a pris un élan particulier après un nouveau voyage à Rome en 737/738, lorsque le nouveau pape Grégoire III l'a investi de la fonction de légat pontifical. Il commence par réorganiser les diocèses de Bavière et de Saxe (Salzbourg, Passau, Ratisbonne et Freising) ; il fonde également les diocèses de Würzburg, Büraburg et Erfurt ; en 744, il fonde son monastère préféré, Fulda. En 747, il est nommé évêque de Mayence.

L'établissement de monastères féminins en tant que centres de christianisation était également l'une des priorités de saint Boniface, qui fut notamment aidé par deux religieuses anglo-saxonnes, aujourd'hui considérées comme les principales saintes "allemandes" : Walburga, fille d'une de ses sœurs, et Lioba, qui devint abbesse de Tauberbischofsheim, d'où partirent d'autres monastères à Würzburg et dans diverses régions de Thuringe.

La réorganisation de l'Église en terre germanique fait également partie de son combat pour la défense du célibat : lors du concile germanique de 742, il réussit à faire imposer des sanctions sévères tant aux prêtres qu'aux moines et moniales qui ne vivaient pas le célibat.

À la fin de sa vie, en 753, il voulut faire un dernier voyage, avec quelques compagnons, pour retourner dans la terre de mission où il avait commencé son travail : la Frise. Le fait qu'il ait transmis le siège de Mayence à son successeur Lullus et qu'il ait emporté un linceul dans ses bagages montre qu'il était conscient que la fin était proche. Le jour de la Pentecôte 754 (ou 755), alors qu'il s'apprête à célébrer un baptême à Dokkum, il est attaqué par des bandits de grand chemin et meurt avec ses 51 compagnons. Sa dépouille repose dans la cathédrale de Fulda.

La vénération de saint Boniface a connu un essor particulier vers la fin du XIXe siècle : avec la création du Reich allemand, de nombreux catholiques craignaient la formation d'une Église nationale allemande, qui souhaiterait devenir indépendante de Rome. C'est ainsi qu'est né le pèlerinage annuel au saint, l'"apôtre des Allemands". En outre, depuis 1867, les évêques allemands se réunissent lors de leur conférence d'automne à Fulda, où, lors de la messe de clôture, ils reçoivent chacun la bénédiction des reliques du saint. Sa fidélité à Rome face aux diverses forces qui cherchaient à former une Église parallèle à son époque est particulièrement d'actualité aujourd'hui, alors que ces tendances reprennent de la vigueur.

Vatican

Le cardinal Zuppi en visite à Kiev

Mateo Maria Zuppi se rend à Kiev les 5 et 6 juin en tant qu'envoyé du Pape François dans le but de rencontrer les autorités ukrainiennes et d'ouvrir des pistes de dialogue.

Maria José Atienza-5 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Un bref communiqué de presse de la Sala Stampa annonce une courte visite du cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, les 5 et 6 juin 2023, en tant qu'envoyé du Saint-Père François. Cette visite s'inscrit dans le cadre de la mission que le Pape François a confiée à Zuppi pour désamorcer les tensions entre l'Ukraine et la Russie et parvenir à un accord de paix.

Le communiqué souligne que "l'objectif principal de cette initiative est d'écouter en profondeur les autorités ukrainiennes sur les moyens possibles de parvenir à une paix juste et de soutenir les gestes d'humanité qui contribueraient à apaiser les tensions".

Cette démarche s'ajoute aux rapprochements entre les deux factions opérés par le Saint-Siège. Sans surprise, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rendu visite au pape François au Vatican le 13 mai, alors que plusieurs conversations téléphoniques avaient déjà eu lieu entre les deux chefs d'État.

D'autre part, depuis le début de l'agression à grande échelle de la Russie en UkraineLe pape François a cherché à établir un lien direct avec la Russie. Le 25 février 2022, de manière totalement non conventionnelle, il s'est même rendu à l'ambassade de la Fédération de Russie auprès du Saint-Siège.

Le choix du cardinal Zuppi comme "homme du pape" sur cette question n'est pas anodin. Le cardinal Zuppi est membre de la communauté Sant'Egidio et a fait partie des négociateurs de l'accord de paix au Mozambique. Le pape François semble espérer que le cardinal Zuppi, "grâce aussi aux contacts sur le terrain des organisations caritatives de Sant'Egidio, puisse au moins apporter des résultats concrets", comme il le souligne. Andrea Gagliarducci dans un article publié dans Omnes.

Cardinal Matteo Zuppi

Le cardinal Zuppi, d'origine romaine, est issu de la communauté de Sant'Egidio : en 1973, alors qu'il était étudiant au lycée classique de Virgilio, il a rencontré le fondateur Andrea Riccardi. Dès lors, il s'engage dans les différentes activités de la communauté, des écoles populaires pour les enfants marginalisés des bidonvilles de Rome aux initiatives pour les personnes âgées seules et non autonomes, pour les immigrés et les sans-abri, les malades en phase terminale et les nomades, les handicapés et les toxicomanes, les prisonniers et les victimes de conflits.

Il est diplômé en littérature et en philosophie à l'université de La Sapienza et en théologie à l'université pontificale du Latran. Pendant dix ans, il a été curé de la basilique romaine de Santa Maria in Trastevere et assistant ecclésiastique général de la communauté de Sant'Egidio : il a été médiateur au Mozambique dans le processus qui a conduit à la paix après plus de dix-sept ans de guerre civile sanglante.

En 2012, après deux ans comme curé de Torre Angela, Benoît XVI l'a nommé évêque auxiliaire de Rome. François l'a élu archevêque de Bologne en octobre 2015 et quatre ans plus tard, le 5 octobre 2019, il l'a créé cardinal.

Vocations

Monseigneur CepedaLa vocation est un défi pour les familles" : "La vocation est un défi pour les familles".

Mgr Arturo Cepeda, évêque de l'archidiocèse de Detroit, évoque dans cet entretien avec Omnes les fruits de l'année de prière pour les vocations sacerdotales, la collaboration des laïcs avec le clergé et l'importance du discernement.

Paloma López Campos-5 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

L'évêque auxiliaire Arturo Cepeda connaît très bien le travail avec les séminaristes et les jeunes qui envisagent une vocation sacerdotale. Il travaille dans le Archidiocèse de Détroit et a été le plus jeune évêque des États-Unis, ce qui ne l'a pas empêché de porter beaucoup de fruits dans ses différentes missions pastorales. Avant son épiscopat à Détroit, il a été prêtre dans l'archidiocèse de San Antonio (Texas). Il y a été directeur des vocations pendant sept ans, puis recteur du séminaire.

Dans cet entretien avec Omnes, il parle des initiatives de son archidiocèse dans ce domaine, de la collaboration entre le clergé et le public, et de l'importance de l'éducation et de la formation pour les jeunes. les laïcset une aide au discernement.

L'archidiocèse de Détroit a consacré une année entière à la prière pour les vocations sacerdotales. Pourquoi cette initiative ? Quels fruits en attendent-ils ?

- Le mandat de notre archevêque Allen Vigneron se termine à l'automne 2023. En 2016, il a convoqué un synode avec la participation de prêtres, de religieux, de religieuses et de laïcs. Au cours de ce synode, l'accent a été mis sur le domaine des vocations sacerdotales. Il a commencé à travailler sur un document que nous appelons "Make the Gospel Reach Out", dont la priorité est de marquer une année de prière.

Maintenant que l'année se termine, nous voulons poursuivre le travail de recherche et de demande de vocations. En bref, il s'agit d'être intentionnel à ce sujet. Par exemple, toutes les paroisses de l'archidiocèse sont invitées à ajouter la pétition pour l'augmentation des vocations sacerdotales aux messes dominicales.

Il y a eu toute une campagne et maintenant nous attendons, car c'est le Seigneur qui appelle. En même temps, nous voulons aider nos jeunes à garder cette idée à l'esprit.

L'archidiocèse a beaucoup insisté sur la prière, mais en fin de compte, ce sont ceux qui envisagent une vocation qui doivent donner une réponse. Comment aidez-vous les jeunes à entendre l'appel de Dieu ?

-Nous avons mis en place différents programmes au sein de l'archidiocèse. Par exemple, nous organisons toujours un dîner et un petit-déjeuner, en présence de l'archevêque, auxquels nous invitons tous les jeunes hommes qui envisagent une vocation sacerdotale. Beaucoup d'entre eux, plus de 75 %, sont déjà servants d'autel et font partie de ce cercle de service à l'autel.

D'autre part, nous avons un programme au sein de la pastorale des jeunes, dans chacune des paroisses, où au moins un jour par an nous parlons exclusivement de la vocation sacerdotale. C'est le premier pas que nous devons faire. Le pape François nous a invités à faire ce pas de manière créative.

Les groupes de jeunes de l'archidiocèse organisent des camps, surtout pendant l'été. L'un des sujets de discussion de ces camps est la vocation sacerdotale.

L'accent a donc été mis sur ce point, ce qui, je pense, a eu un impact très positif tant au sein de l'archidiocèse qu'au niveau national.

Je crois que nous avons un moyen actif, créatif et intentionnel de transmettre ce message à nos jeunes.

Dans une étude publiée il y a quelques mois sur les séminaristes qui seront ordonnés cette année, les garçons ont été interrogés sur leur participation aux services religieux avant d'entrer au séminaire. Il en ressort, par exemple, que la participation à la messe un jour autre que le dimanche n'était pas très élevée. Que pensez-vous d'une telle statistique ?

-Nous savons que nos jeunes sont très occupés par les diverses activités scolaires. Aux États-Unis, les sports, les orchestres et les autres activités extrascolaires occupent une grande partie du temps des jeunes.

En tant qu'Église, nous sommes également confrontés à cette réalité. C'est un défi que nous devons relever. Je regarde ces statistiques et je pense que nous devons continuer à chercher des moyens créatifs de participer à ces activités. C'est précisément dans les camps que nous avons pu faire le plus à cet égard.

Par ailleurs, dans l'État du Michigan, on envisage la possibilité que nos jeunes commencent leur journée plus tard, qu'ils commencent l'école plus tard, car actuellement ils commencent l'école entre 7h30 et 8h du matin. Ils demandent que l'école commence à 10 heures, ce qui présente des avantages et des inconvénients, mais je pense que cela pourrait avoir du sens.

D'une part, les jeunes peuvent dormir davantage. D'autre part, ils pourraient avoir du temps le matin pour faire leur travail et leurs devoirs, de sorte qu'ils arrivent à l'école mieux préparés.

Il peut arriver qu'un homme qui se sent appelé à la prêtrise se juge indigne ou soit alourdi par son propre passé. Comment aidez-vous ceux qui ont ces doutes ?

- La première étape à franchir lorsqu'une personne adulte envisage une vocation sacerdotale est d'avoir un prêtre disponible pour l'aider à entrer dans le processus de discernement. Chaque archidiocèse est structurellement divisé en régions. Je suis responsable de la région nord-ouest et nous avons un prêtre qui est chargé d'avoir ces entretiens avec les hommes qui se posent ces questions.

Je suis responsable de 57 paroisses et dès que je connais quelqu'un qui envisage la prêtrise, je le mets en contact avec ce prêtre. C'est très efficace, car le plus important est que la personne puisse avoir accès à ce processus de discernement.

L'un des défis auxquels les séminaristes peuvent être confrontés est l'opposition de leur famille. L'archevêque Allen Vigneron, lorsqu'il a appelé à l'année de prière, s'est tourné vers les familles pour leur demander de faire preuve de générosité et de courage dans ces situations. D'une part, comment expliquer aux parents que Dieu peut appeler leurs fils à se consacrer entièrement au service sacerdotal ?

- Il s'agit d'un sujet intéressant car les familles hispaniques ou latinos accordent une grande importance aux liens familiaux. La mentalité anglo-saxonne américaine a une conception plus étroite de la famille.

La question de la vocation est un défi pour les familles. Ce n'est pas tant pour permettre à leur fils d'aller au séminaire, mais parce qu'elles se posent des questions sur son bonheur. Nous parlons d'un discernement sur le célibat et pour les Latinos, il est très important d'avoir une descendance. C'est l'une des questions les plus importantes à poser dans le processus de discernement.

Je pense, par exemple, à mon propre grand-père. Ce n'est pas qu'il n'était pas d'accord avec ma décision, mais il m'a rappelé que je n'allais pas pouvoir avoir d'enfants ou de femme. Ce n'est pas qu'il ne me soutenait pas, mais il a soulevé ces questions. Et il est bon qu'un adolescent se pose ces questions, car il s'agit d'une vocation unique.

Dieu appelle qui il veut et peut appeler un homme qui n'est plus tout jeune. Que diriez-vous à un adulte qui envisage une vocation sacerdotale ?

- Tout d'abord, je pense que nous devons toujours nous rappeler que nous sommes limités dans le temps et dans l'espace, mais que pour Dieu, il n'y a ni temps ni espace. Pour les personnes plus mûres, la vocation reste une question existentielle pour chaque homme. C'est la même chose pour entrer au séminaire que pour se marier, parce que cela demande un très grand engagement.

Nous devons tous nous demander : que fais-je de ma vie ? Où suis-je ? Qu'est-ce que Dieu me demande de faire ? Je suis également convaincu que les personnes d'un âge plus mûr se battent intérieurement avec cette question depuis des années.

Qu'est-ce que les laïcs peuvent faire pour aider les séminaristes et les prêtres dans leur vocation ?

- Le travail des laïcs est essentiel dans le processus de discernement de nos jeunes et moins jeunes. Il est essentiel parce que la chose la plus importante dans ce processus est le soutien émotionnel et que les laïcs peuvent inviter les gens à considérer la vocation. L'invitation doit être personnelle et directe.

Lorsque je vais dans les paroisses, je dis aux laïcs que nous devons continuer à prier pour les vocations, mais que nous devons aussi les inviter personnellement. C'est un défi. Nous devons être intentionnels, c'est un travail très important.

Les laïcs ont un rôle essentiel à jouer dans l'invitation à la vie sacerdotale. Nous devons également écouter nos laïcs, car notre famille est notre paroisse.

Culture

La nécessité d'une architecture sacrée

Quelle est la relation entre l'architecture et la liturgie, et comment cette relation s'est-elle développée au fil du temps ?

Lucas Viar-5 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Cette première idée peut paraître étrange compte tenu du sujet de l'article, et en particulier de l'article de la Commission européenne. auteur parce qu'elle vit grâce à elle. Mais je pense que nous devons commencer par reconnaître que la liturgie n'a pas besoin de la architecture sacrée. Les seules choses matérielles absolument nécessaires sont le pain et le vin. Et il est même bon de se rappeler que Dieu n'a pas besoin de la liturgie, c'est nous qui en avons besoin.

Le catholicisme est une religion incarnée. Elle ne peut rester dans le monde des idées et des théories, elle doit être mise en œuvre. Nous devons garder à l'esprit que nous sommes des êtres corporels et qu'il est donc inutile de séparer ce que nous pensons de ce que nous faisons.

Qu'est-ce que l'architecture ?

Pour répondre à la question de savoir ce qu'est l'architecture sacrée, il faut d'abord clarifier ce qu'est l'architecture. Comme il s'agit d'une question trop complexe, simplifions-la et convenons que l'architecture concerne les bâtiments.

Qu'est-ce qui fait d'une pièce vide une chambre à coucher, une salle à manger, une salle de bains ou une cuisine ? Même avec la tendance minimaliste actuelle, en tant que civilisation, nous avons tendance à caractériser l'espace par les objets qui définissent sa mission : un lit, une baignoire, une table, les feux...

Par conséquent, nous ne pouvons pas considérer l'architecture comme une enveloppe constructive indépendante, mais nous devrons inclure tous les objets qui caractérisent la finalité de l'espace.

Qu'est-ce qui rend l'architecture sacrée ?

Architecture sacrée

Dire qu'une chose est sacrée signifie qu'elle a été dédiée à Dieu, qu'elle est consacrée. Pour montrer cette consécration, nous utilisons de l'huile pour oindre soit des personnes lors de leur baptême, de leur confirmation ou de leur ordination, soit des objets.

Dans le cas de l'architecture, lors de la consécration d'une église, les murs ou les piliers sont oints d'huile et, en plus de la structure, l'objet qui donne à l'édifice sa principale distinction - l'autel - est également oint.

Qu'est-ce qu'un autel ?

Le mot vient du latin "altus", qui signifie élevé, un espace séparé de la terre. Cependant, le terme grec "Thysiasterion" est souvent utilisé dans les Écritures. Ce concept est traduit par "lieu de sacrifice", ce qui nous donne une image plus complète de la mission de l'objet.

L'autel est le lieu où le sacrifice du Christ est renouvelé. Sur l'autel, le Christ redevient Corps et Sang, il s'incarne. Là, il se révèle et se donne à nous, il est transfiguré. Ce qui était inerte devient vie. En effet, l'autel est un symbole du Christ lui-même.

C'est le lieu où le Ciel rencontre la Terre. Là où nous sommes unis à Dieu et à l'Église tout entière. L'Église triomphante, l'Église militante et l'Église purgative.

Les origines

Il faut maintenant s'interroger sur les origines de l'autel. Pour cela, nous devons nous pencher sur certains épisodes de l'Ancien Testament, comme le sacrifice d'Isaac. L'histoire est assez troublante à première vue, et bien que nous puissions nous pencher sur de nombreux détails, commençons par nous concentrer sur l'aspect matériel.

Abraham et Isaac montent sur le mont Moriah, comme Dieu le leur indique, et y construisent un autel. Abraham construit donc une montagne sur une montagne, essayant de se rapprocher des cieux, où se trouve Dieu. Ce passage est également pertinent parce qu'Isaac préfigure le Christ. La phrase "Dieu pourvoira au sacrifice", Isaac portant le bois, l'agneau qu'ils trouvent piégé....

Le tabernacle

Nous retrouvons l'autel des sacrifices lorsque Moïse construit le tabernacle, lieu où Dieu vit avec les hommes. Il comportait une enceinte extérieure, dans laquelle se trouvait l'autel des holocaustes, fait de bois recouvert d'airain. Le tabernacle lui-même comportait deux pièces, dont la plus intérieure était le lieu très saint, où se trouvait l'arche de l'alliance. L'arche n'était pas importante pour ce qu'elle contenait, mais parce qu'au-dessus d'elle, entre les ailes des séraphins, se trouvait le propitiatoire, où résidait la présence de Dieu.

Le tabernacle s'est effondré lorsque le peuple d'Israël s'est déplacé. Une fois installé en Terre promise, le roi Salomon en fait construire une version définitive. Le premier temple suit les plans de la tente, les deux pièces étant séparées par un voile.

Les Babyloniens détruisent le temple de Salomon. Soixante-dix ans plus tard, au retour de l'exil, le second temple est construit, remodelé et agrandi par Hérode le Grand. Ce second édifice reprend les plans du précédent, mais le Saint des Saints reste vide, l'Arche ayant été perdue. Ce temple fut également détruit quelque temps plus tard.

Synagogues

Tout au long du premier siècle, les sacrifices étaient offerts exclusivement dans le temple de Jérusalem, de sorte que les Juifs de Judée, de Galilée et d'ailleurs adoraient Dieu dans leurs synagogues locales.

Les synagogues, comme le temple, s'inspiraient du tabernacle. L'arche de l'alliance était représentée par l'arche de la Torah, qui était également voilée et disposait de son propre espace dans la pièce. Le type architectural lui-même est assez simple, une salle d'assemblée avec un espace central délimité par des colonnes, à l'image du bouleutérion grec.

Benoît XVI, dans "L'esprit de la liturgie", résume les trois principaux changements qui se produisent lorsque la synagogue devient une église :

-L'orientation : La prière dans la synagogue était toujours orientée vers Jérusalem, vers le temple. Pour les chrétiens, le temple avait été détruit et reconstruit en trois jours, le culte était donc orienté vers l'est "ad orientem", vers la lumière représentant le Christ.

-Ségrégation : Dans la synagogue, seuls les hommes devaient participer au culte, les femmes étant séparées dans les galeries à l'étage. Dans l'église, les femmes et les hommes participaient au culte sur un pied d'égalité et occupaient le même espace, bien que séparément.

La différence la plus significative est l'autel, qui prend la place de l'Arche.

L'autel

Nous savons très peu de choses sur la manière dont l'Église primitive pratiquait son culte, et encore moins sur les détails matériels. L'archéologie sacrée est un champ miné de spéculations et d'idéologies, mais avec très peu de preuves matérielles. Malgré cela, les premiers autels semblent avoir été des tables en bois, plus ou moins ordinaires, dédiées à un usage sacré.

Mais nous pouvons examiner les dispositifs architecturaux de l'autel qui se sont développés dans les premiers siècles du Bas-Empire. L'ancienne église Saint-Pierre, construite par Constantin, est un exemple paradigmatique qui servira de modèle à de nombreuses églises.

L'espace entourant l'autel est délimité par une colonnade, appelée "pergula" ou "templon", qui forme un ciborium au-dessus de l'autel. Cette pergola a été reconfigurée plus tard par saint Grégoire le Grand, qui a construit un ciborium séparé au-dessus de l'autel. L'ensemble de la plate-forme de l'autel s'élève au-dessus de la nef pour accueillir le tombeau de saint Pierre.

Justin a utilisé ces mêmes dispositifs architecturaux, presque sans les modifier, pour la grande église de Sainte-Sophie à Constantinople. La "pergula" sert à suspendre les lampes, et le ciboire est fermé par des rideaux appelés tetravela, qui sont ouverts pendant la liturgie. C'est un beau symbole, qui rappelle la façon dont le voile du temple s'est déchiré en deux à la mort de Jésus, signe que la présence et la promesse de Dieu n'étaient plus confinées au temple, mais qu'elles se révélaient dans la chair et le sang.

Images sacrées

Les images sacrées font partie de la culture de l'Église depuis le début. Il n'est donc pas surprenant que l'autel ait développé sa propre application de l'imagerie pour contribuer à ce qu'Eusèbe appelle le "témoignage de l'œil".

Ces décorations d'autel pouvaient être sculptées directement sur l'autel, mais elles prenaient souvent la forme de pièces ornementales appliquées, en bois, en ivoire, en métal, etc. L'espace sur le devant de l'autel étant rapidement épuisé, la dorsale ou "retrotabula" est née, dans le même format que la frontale, sur le bord arrière de l'autel. Cette "retrotabula", libérée des limites de la taille de l'autel, s'agrandit de plus en plus, se confondant en certains endroits avec la décoration murale des murs, donnant ainsi naissance au retable, dans toutes ses innombrables variétés.

Le tabernacle

Le dernier élément en contact avec l'autel était le tabernacle. À l'époque, les espèces réservées étaient conservées dans une armoire de la sacristie, plutôt qu'à l'extérieur de l'église. Au fil du temps, certaines pratiques ont évolué : elles étaient par exemple conservées dans des pyxides suspendues au ciboire ou placées sur l'autel sous forme de colombes ou de tours ; à la fin du Moyen Âge, les tours sacramentelles sont devenues courantes, notamment en Allemagne, où elles étaient construites sur le côté du sanctuaire.

Au fil du temps, et principalement en raison de la croissance des dévotions eucharistiques et de la défense de la présence royale pendant la Contre-Réforme, le tabernacle a fait son chemin vers le centre du sanctuaire, en même temps que l'autel. Cependant, jusqu'au XVIIe siècle, ces tabernacles n'étaient pas conçus pour être accessibles au célébrant depuis l'autel et nécessitaient une certaine habileté pour y grimper. Pendant quelques siècles, le tabernacle a été inextricablement lié à l'autel.

Qu'est-ce qui fait la qualité de l'architecture sacrée ?

Vitruve, architecte romain, a écrit un traité dans lequel il définit les qualités d'un bâtiment comme suit :

- Firmitas", forteresse.

- Venustas", beauté.

-utilitas", utilité.

Je ne m'attarderai pas trop sur le premier point. Il se passe de commentaires. Tout le monde apprécie qu'un bâtiment ne s'effondre pas sur vous, qu'il ne fuie pas et qu'il soit durable et bien construit.

La beauté

En ce qui concerne le deuxième point, la Venustas ou beauté, des rivières d'encre ont déjà coulé, mais je vais tout de même l'aborder brièvement. Saint Thomas d'Aquin, comme Vitruve, disait que la beauté a trois qualités distinctes :

-Integritas", intégrité, complétude, plénitude, perfection.

-Consonantia", proportion, harmonie.

- Claritas", clarté, luminosité

Les deux premières propriétés se réfèrent à la constitution de l'objet, rien ne doit manquer et rien ne doit être superflu, tout doit avoir une raison d'être. En même temps, la relation entre toutes ces parties doit être harmonieuse, proportionnée, ordonnée. En effet, la proportion n'est que le reflet de l'ordre qui existe dans la création.

Enfin, la "claritas" est peut-être la caractéristique la plus ténue. Plutôt que d'en faire une interprétation très littérale, j'aime celle de Jacques Maritain, qui comprend cette "claritas" comme la manière dont elle révèle son "secret ontologique", ce qu'elle est réellement, et en révélant sa véritable essence, montre le créateur. Cette réalité ontologique de l'autel et de l'église est celle de la rencontre du ciel et de la terre, des multiples dimensions de l'Eucharistie, de la communion de toute l'église....

L'utilité

En ce qui concerne la facilité d'utilisation, cette propriété n'aurait pas pu être facilement ignorée, de même que la "firmitas", étant donné qu'elle ne s'applique qu'à des questions banales, qui sont toutes bonnes et souhaitables, telles que le contrôle du climat, l'accessibilité ou d'autres choses qui rendent le lieu utilisable au sens matériel du terme et qui font de sa mise en conformité avec les codes de construction un véritable cauchemar.

On pourrait creuser un peu plus et dire : OK, c'est bien beau, mais quelle est la "vraie" utilisation de ce bâtiment ? La liturgie

Il faut donc aussi se demander si cet espace est adapté à la liturgie, s'il est aménagé de manière à prendre en compte et à accueillir les éléments et les mouvements propres aux rites. A-t-il été conçu dans cette optique ?

Beaux-arts

Je termine par cet extrait de "Sacrosanctum Concilium" :

"Les beaux-arts sont considérés à juste titre comme l'une des activités les plus nobles du génie humain, et cela s'applique tout particulièrement à l'art religieux et à son accomplissement le plus élevé, qui est l'art sacré. 

Ces arts, par leur nature même, sont orientés vers la beauté infinie de Dieu, qu'ils tentent de représenter d'une manière ou d'une autre par le travail de la main de l'homme ; 

Elles atteignent leur but de contribuer à la louange et à la gloire de Dieu dans la mesure où elles sont orientées plus exclusivement vers l'unique but de tourner l'esprit des hommes vers Dieu avec dévotion".

L'auteurLucas Viar

Chef de projet à Talleres de Arte GRANDA

Culture

Le christianisme au Japon (II)

Le christianisme au Japon a commencé avec l'arrivée de Saint François Xavier sur les côtes japonaises au 16ème siècle. L'histoire des chrétiens japonais a été marquée par de nombreux martyrs.

Gerardo Ferrara-5 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

On ne peut parler du christianisme au Japon - comme ailleurs dans le monde - sans utiliser le mot "martyre", un terme dérivé du grec μάρτυς, qui signifie "témoignage".

Les premières persécutions

En 1587, Hideyoshi publie un édit ordonnant aux missionnaires étrangers de quitter le pays. Les missionnaires, quant à eux, continuent d'opérer dans la clandestinité. Dix ans plus tard, les persécutions commencent. Le 5 février 1597, 26 chrétiens (6 franciscains européens et 3 jésuites, ainsi que 17 tertiaires franciscains japonais), dont saint Paul Miki, ont été crucifiés et brûlés vifs sur la place de Nagasaki.

La communauté chrétienne du Japon a subi une deuxième persécution en 1613.

Au cours de ces années, l'élite dirigeante japonaise se plaît à expérimenter des formes de torture et de meurtre toujours plus cruelles et originales : les chrétiens sont crucifiés, brûlés à feu doux, bouillis vivants dans des sources chaudes, sciés en deux, pendus la tête en bas dans une fosse pleine d'excréments, avec une entaille dans la tempe pour que le sang puisse s'écouler et qu'ils ne meurent pas rapidement.

Cette dernière technique, appelée tsurushi, était très utilisée car elle permettait aux suppliciés de rester conscients jusqu'à la mort ou jusqu'à ce qu'ils décident de renier leur foi en marchant sur les fumie (icônes à l'effigie du Christ et de la Vierge).

Interdiction du christianisme au Japon

En 1614, le shogun japonais Tokugawa Yeyasu a interdit le christianisme par un nouvel édit et a empêché les chrétiens japonais de pratiquer leur religion. Le 14 mai de la même année, la dernière procession dans les rues de Nagasaki a eu lieu, couvrant sept des onze églises de la ville, qui ont toutes été démolies par la suite.

Dès lors, les chrétiens ont continué à professer leur foi dans la clandestinité : c'est ainsi qu'a commencé l'ère des kakure kirishitan (chrétiens cachés).

La politique du régime du shogun devient de plus en plus répressive. Lorsqu'un soulèvement populaire éclate à Shimabara, près de Nagasaki, entre 1637 et 1638, impliquant principalement des paysans et dirigé par le samouraï chrétien Amakusa Shiro, le soulèvement lui-même est réprimé dans le sang et avec des armes fournies par les protestants hollandais, qui détestent le pape pour des raisons de foi et les catholiques en général pour des raisons principalement économiques (leur intention est de retirer aux Portugais et aux Espagnols la possibilité de commercer avec le Japon afin d'établir un régime de monopole).

Le sakoku, fermeture du pays

À Shimabara et dans ses environs, 40 000 chrétiens ont été massacrés de la manière la plus horrible qui soit. Cependant, tous les Japonais, et pas seulement les chrétiens, se souviennent encore aujourd'hui de leur sacrifice et de leur abnégation.

En 1641, le shogun Tokugawa Yemitsu promulgua un autre décret, connu plus tard sous le nom de sakoku (terme signifiant la fermeture hermétique du pays), interdisant toute forme de contact entre les Japonais et les étrangers. Pendant deux siècles et demi, la seule porte d'entrée au Japon pour les commerçants hollandais reste la petite île de Deshima, près de Nagasaki, qu'ils ne peuvent quitter.

Cependant, le port de Nagasaki lui-même, ainsi que les environs et en particulier les îles de la baie, ont offert un refuge à ce qui restait de la chrétienté.

Fin de la persécution au Japon

Ce n'est que le vendredi saint 1865 que dix mille de ces kakure kirishitan, chrétiens cachés, quittent les villages où ils professent leur foi en secret, sans prêtres et sans messe, et se présentent à l'étonnement de Bernard Petitjean, de la Société des Missions Etrangères de Paris, arrivé peu avant pour être aumônier des étrangers de l'église des 26 martyrs de Nagasaki (Oura).

Ils ont demandé au prêtre, qu'ils appelaient "padre" (un mot qui avait été conservé dans leur lexique religieux pendant des siècles), s'ils pouvaient assister à la messe.

Grâce à la pression de l'opinion publique et des gouvernements occidentaux, la nouvelle dynastie impériale régnante, les Meiji, mit fin à l'ère shogunale et, tout en maintenant le shinto comme religion d'État, décréta, le 14 mars 1873, la fin des persécutions et reconnut, en 1888, le droit à la liberté religieuse pour tous les citoyens. Le 15 juin 1891, le diocèse de Nagasaki a été érigé canoniquement et, en 1927, il a accueilli Mgr Hayasaka comme premier évêque du Japon, personnellement consacré par Pie XI.

L'holocauste nucléaire au Japon

Le 9 août 1945, à 11h02, une terrible explosion nucléaire secoue le ciel de Nagasaki, à 500 mètres au-dessus de la cathédrale de la ville, dédiée à l'Assomption de la Vierge Marie. Quatre-vingt mille personnes sont mortes sur le coup et plus de 100 000 ont été blessées.

La cathédrale d'Urakami, nommée d'après le quartier où elle se trouvait, était et reste aujourd'hui, après sa reconstruction, le symbole d'une ville doublement martyrisée : par les persécutions religieuses dont des milliers de personnes ont été victimes, in odium fidei, pendant quatre siècles ; et par l'explosion d'un engin infernal qui a instantanément incinéré un grand nombre de ses habitants, dont des milliers de chrétiens, définis par leur illustre contemporain et concitoyen, le docteur Takashi Pablo Nagai, comme l'"Agneau du sacrifice immolé, pour être l'offrande parfaite sur l'autel, après tous les péchés commis par les nations de la Seconde Guerre mondiale". Takashi Pablo Nagai, en tant qu'"Agneau de sacrifice immolé, pour être une offrande parfaite sur l'autel, après tous les péchés commis par les nations de la Seconde Guerre mondiale".

Nagasaki n'était pas la cible initiale

Deux faits intéressants sur ce terrible événement.

Église en ruines à Nagasaki, 1946

Tout d'abord, les États-Unis n'avaient pas besoin de larguer une deuxième bombe nucléaire, puisque la capitulation du Japon était imminente, d'autant plus qu'un autre engin avait explosé quelques jours plus tôt à Hiroshima, un engin toutefois d'un type différent (uranium-235) et sur un territoire de conformation différente. Il était donc prévu de réaliser une nouvelle expérience pour mesurer les effets d'une autre bombe, cette fois au plutonium 239, sur un territoire topographiquement différent.

Deuxièmement, le lancement du nouvel engin ne devait pas avoir lieu à Nagasaki, mais dans une autre ville, appelée Kokura. Or, à Kokura, le ciel était nuageux, ce qui rendait impossible la localisation de l'endroit où la bombe devait être larguée. En revanche, le soleil brillait à Nagasaki, qui avait été choisie comme réserve, et le pilote a donc choisi de se rendre sur le nouveau site et de larguer la bombe A sur la cible désignée dans la ville, une usine de munitions.

Cependant, une fois la bombe larguée, un autre événement imprévu s'est produit : le vent a légèrement dévié la trajectoire de l'engin, le faisant exploser à quelques centaines de mètres au-dessus du quartier d'Urakami, juste au-dessus de la plus grande cathédrale catholique d'Asie de l'Est, qui était à l'époque remplie de fidèles priant pour la paix.

Quelques questions

Aujourd'hui, en Orient, en Afrique et dans bien d'autres parties du monde, des milliers de chrétiens continuent d'être persécutés, souvent tués, et parfois au moment même où ils supplient Dieu de les sauver de la guerre, de la main de leurs ennemis, ils ne cessent d'intercéder pour leurs persécuteurs et de leur pardonner. N'est-ce pas exactement la même chose qu'a fait celui dont ils s'inspirent, Jésus-Christ ?

Tout cela nous amène peut-être à nous demander quelle est la véritable perspective, le regard avec lequel nous devons contempler l'histoire humaine : le mal pour ceux qui veulent et recherchent le bien et la paix, et le bien pour ceux qui poursuivent le mal ? La mort pour son Fils et ses disciples et la vie paisible pour ses persécuteurs ? Est-ce vraiment ce que Dieu a toujours voulu ?

On peut très bien répondre à ces questions Takashi Pablo Nagaiqui non seulement n'a pas qualifié de mal ce qui pouvait humainement apparaître comme l'un des pires malheurs de l'histoire, mais a même été jusqu'à remercier Dieu pour le sacrifice de tant de martyrs pulvérisés par la bombe, dont son épouse bien-aimée Midori, dont le médecin japonais, lui-même gravement blessé et atteint de leucémie, n'a retrouvé dans les décombres de leur maison, le lendemain de l'explosion de la bombe, que des ossements calcinés avec la chaîne du rosaire à ses côtés.

Takashi Pablo Nagai

Comme pour le Christ, pour un martyr, un disciple et un témoin du Christ, le vrai sens de la vie est d'être un instrument entre les mains de Dieu, et selon Nagai, ceux qui sont morts dans l'holocauste nucléaire de Nagasaki sont devenus un instrument de Dieu pour sauver beaucoup plus de vies, comme il l'a lui-même déclaré lors d'un service commémoratif pour les victimes près des ruines de la cathédrale :

"Nous nous demandons si la convergence de tels événements, la fin de la guerre et la célébration de la fête de l'Assomption de Marie au Ciel, est un hasard ou un signe providentiel. J'ai entendu dire que la bombe atomique était destinée à une autre ville. Des nuages denses ont rendu cette cible trop difficile et les pilotes ont visé l'autre cible, Nagasaki. En raison d'un problème technique, la bombe a été larguée beaucoup plus au nord que prévu et a donc explosé juste au-dessus de la cathédrale. Ce n'est certainement pas l'équipage de l'avion américain qui a choisi notre quartier.

Je crois que c'est Dieu, sa providence, qui a choisi Urakami et a amené la bombe directement sur nos maisons. N'y a-t-il pas un lien profond entre l'anéantissement de Nagasaki et la fin de la guerre ? Nagasaki n'a-t-elle pas été la victime choisie, l'agneau sacrificiel tué, pour être l'offrande parfaite sur l'autel après tous les péchés commis par les nations pendant la Seconde Guerre mondiale ?

Notre Église de Nagasaki a gardé la foi pendant des centaines d'années de persécution, lorsque notre religion était interdite et que le sang des martyrs coulait abondamment. Pendant la guerre, cette même Église n'a cessé de prier, jour et nuit, pour une paix durable. N'était-ce pas là l'agneau sans tache à offrir sur l'autel de Dieu ? Grâce au sacrifice de cet agneau, plusieurs millions de personnes ont été sauvées, alors qu'elles auraient été victimes des ravages de la guerre".

Conclusions

Telle devrait être également notre vision, la seule vision possible de l'histoire et la seule perspective de vie, pour un chrétien et pour un "....".martyr"Le témoin de la vie du Christ :

"Si un grain de blé ne tombe pas en terre et ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui hait sa vie en ce monde la garde pour la vie éternelle" (Jn 12,22-24).

L'auteurGerardo Ferrara

Écrivain, historien et expert en histoire, politique et culture du Moyen-Orient.