CollaborateursFernando Gutiérrez

Sainte Thérèse de Calcutta. Le plus grand des cadeaux

Le 5 septembre 1997, Mère Teresa de Calcutta, dont le charisme est étroitement associé à l'auteur de ce texte, est décédée.

5 septembre 2025-Temps de lecture : 3 minutes
cadeau

©CNS file photo/Joanne Keane

L'Église catholique célèbre aujourd'hui la mémoire de Sainte Thérèse de Calcutta, une religieuse d'origine albanaise qui, par son oui aux plans du Seigneur, a pu apporter l'amour de Dieu aux plus pauvres des pauvres dans plus de 130 pays. En d'autres termes, aux quatre coins de la planète. Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu.

Je me souviens ces jours-ci que, l'année même où l'Église catholique, conduite par le pape François, a canonisé sainte Teresa de Calcutta, une missionnaire de la charité m'a dit une phrase qui est restée gravée dans mon cœur : "Notre foi, comparée à celle de Mère Teresa, est très petite". Elle faisait référence à Mère Teresa, que cette sœur a bien connue durant ses années de formation à Calcutta et qu'elle a vu s'engager sur des chemins inexplorés, en s'appuyant uniquement et exclusivement sur sa confiance en Dieu. Dans sa foi.

Et si la foi de cette religieuse était, selon elle, petite par rapport à celle de Mère, quelle serait la mienne ? Je veux cette foi, me suis-je immédiatement dit. Au moins celle de la sœur qui pourrait aussi bien avoir la taille d'une graine de moutarde. J'ai vite compris qu'il ne suffisait pas de vouloir la foi pour l'avoir.

Mon expérience à Calcutta

Pendant les quinze mois que j'ai passés à Calcutta, une chose a attiré mon attention. Le lieu où a commencé cette grande œuvre de charité, que Dieu a accomplie par l'intermédiaire de Mère Teresa dans l'humble quartier de Motijheel, est encore aujourd'hui un quartier majoritairement musulman où règne encore une grande pauvreté, tant matérielle que spirituelle. Et j'ai souvent pensé, en me promenant dans ses rues : si j'avais grandi à Calcutta avec un saint si proche de moi, je me serais converti depuis longtemps et ma foi aurait déjà la taille de cette graine de moutarde. Et je mentirais si je ne disais pas que beaucoup, à Calcutta et ailleurs dans le monde, se sont retrouvés face à face avec Jésus à la suite d'une rencontre fortuite avec Mère ou l'une de ses sœurs. Il y a des exemples de cela, j'ose le dire, partout où cet ouragan de charité au service du Roi de l'humanité est passé.

Ces dernières semaines en Terre Sainte, une pensée similaire est revenue dans ma prière. Je n'ai pas l'intention, bien sûr, de mettre la Mère sur le même plan que Jésus, Dieu m'en garde, mais je peux dire que Notre Seigneur et cette sainte, et certainement beaucoup d'autres saints, partagent ce mystère que peut-être un jour nous parviendrons à comprendre. La terre où Jésus est né, les lieux où le Fils de Dieu fait homme est passé, la montagne où il est mort crucifié ou le Saint-Sépulcre d'où il est ressuscité le troisième jour, sont aujourd'hui des lieux où ses disciples, les disciples de Jésus-Christ et de ses enseignements, les chrétiens, sont une minorité. Comment cela est-il possible ?

J'ai grandi dans une famille catholique qui m'a éduqué dans la foi dès mon plus jeune âge. J'ai été baptisé à treize jours, j'ai toujours étudié dans des écoles catholiques et, en outre, à la maison, j'ai eu et j'ai encore, grâce à Dieu, l'exemple de parents qui, sans être parfaits, ont toujours vécu leur foi avec une profonde cohérence. Tout cela n'a cependant pas empêché que ma rencontre avec le Dieu vivant, dans l'Eucharistie et dans mes frères et sœurs, surtout les plus nécessiteux, ait mis plus de trente ans à arriver. Combien de baptisés vivent comme s'ils n'étaient pas baptisés ! Combien de chrétiens qui ne connaissent pas le Christ ! Combien ! Trop nombreux.

Dimanche dernier, 24 août, lors de la prière de l'Angélus sur la place Saint-Pierre, le Saint-Père Léon XIV nous a adressé les paroles suivantes, que nous devrions méditer :

"Notre foi est authentique lorsqu'elle embrasse toute notre vie, lorsqu'elle est un critère dans les décisions que nous prenons, lorsqu'elle fait de nous des femmes et des hommes engagés pour le bien et capables de risquer par amour comme l'a fait Jésus, qui n'a pas choisi la voie facile du succès ou du pouvoir, mais qui, pour nous sauver, nous a aimés jusqu'à franchir la porte étroite de la Croix. Il est la mesure de notre foi, il est la porte que nous devons franchir pour être sauvés, en vivant son même amour et en étant des bâtisseurs de justice et de paix par notre vie".

Aujourd'hui, alors que nous nous souvenons dans le monde entier de cette grande petite sainte de la fin du siècle dernier, exemple de foi pour les moins jeunes et aussi pour les plus jeunes qui, aujourd'hui encore, voient leur vie transformée au contact de ses Missionnaires de la Charité, alors que nous élevons nos prières pour les plus pauvres et pour la paix vers Sainte Teresa de Calcutta, je vous propose, chère lectrice, cher lecteur, deux choses : premièrement, remercions Dieu pour l'immense don de la foi et deuxièmement, prions pour tous nos frères et sœurs, pour ceux qui veulent mais ne peuvent pas, pour ceux qui ne peuvent pas voir même s'ils voient devant eux, à Calcutta, en Palestine ou en Israël, afin que chaque jour de plus en plus de personnes puissent jouir pleinement du bonheur d'avoir reçu, gratuitement et sans le mériter, le don de la foi, le plus grand des dons.

L'auteurFernando Gutiérrez

Missionnaire laïque et fondatrice de la Mission des enfants de Marie.

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