Vatican

Les finances du Vatican, les bilans de l'IOR et de l'Obligation Saint-Pierre

Il existe un lien intrinsèque entre les budgets des Oblats de Saint-Pierre et l'Institut des œuvres de religion.

Andrea Gagliarducci-12 juillet 2024-Temps de lecture : 4 minutes

Il existe un lien étroit entre la déclaration annuelle de la Obole de Saint Pierre et le bilan de l'Istituto delle Opere di Religione, la "banque du Vatican". Parce que l'obole est destinée à la charité du Pape, mais que cette charité s'exprime aussi dans le soutien de la structure de la Curie romaine, un immense "budget missionnaire" qui a des dépenses, mais peu de recettes, et qui doit continuer à payer les salaires. Et parce que l'IOR, depuis un certain temps, verse volontairement ses bénéfices précisément au Pape, et que ces bénéfices servent à alléger le budget du Saint-Siège. 

Pendant des années, l'IOR n'a pas eu les mêmes bénéfices que par le passé, de sorte que la part allouée au Pape a diminué au fil des ans. La même situation s'applique à l'Obolo, dont les revenus ont diminué au fil des ans, et qui a également dû faire face à cette diminution du soutien de l'IOR. À tel point qu'en 2022, il a dû doubler ses revenus en procédant à une cession générale d'actifs.

C'est pourquoi les deux budgets, publiés le mois dernier, sont en quelque sorte liés. Après tout, le Finances du Vatican ont toujours été liés, et tout contribue à aider la mission du Pape. 

Mais examinons les deux budgets plus en détail.

L'orbe de Saint-Pierre

Le 29 juin dernier, les Oblats de Saint-Pierre ont présenté leur bilan annuel. Les recettes sont de 52 millions, mais les dépenses s'élèvent à 103,4 millions, dont 90 millions pour la mission apostolique du Saint-Père. Dans la mission sont incluses les dépenses de la Curie, qui s'élèvent à 370,4 millions. L'obligation contribue donc à hauteur de 24% au budget de la Curie. 

Seuls 13 millions sont allés à des œuvres caritatives, auxquels il faut toutefois ajouter les dons du pape François par l'intermédiaire d'autres dicastères du Saint-Siège, qui s'élèvent à 32 millions, dont 8 millions sont allés à des œuvres caritatives. financé directement par l'Obolo.

En résumé, entre le Fonds Obolus et les fonds des dicastères partiellement financés par l'Obolus, la charité du Pape a financé 236 projets, pour un total de 45 millions. Le bilan mérite cependant quelques observations.

Est-ce là le véritable usage de l'obligation de Saint-Pierre, souvent associée à la charité du Pape ? Oui, car l'objet même de l'obligation est de soutenir la mission de l'Église, et elle a été définie en termes modernes en 1870, après que le Saint-Siège a perdu les États pontificaux et n'avait plus de revenus pour faire tourner la machine.

Cela dit, il est intéressant de constater que le budget des Oblats peut également être déduit du budget de la Curie. Sur les 370,4 millions de fonds budgétés, 38,9% sont destinés aux Eglises locales en difficulté et dans des contextes spécifiques d'évangélisation, pour un montant de 144,2 millions.

Les fonds pour le culte et l'évangélisation s'élèvent à 48,4 millions, soit 13,1%.

La diffusion du message, c'est-à-dire l'ensemble du secteur de la communication du Vatican, représente 12,1% du budget, avec un total de 44,8 millions.

37 millions (10,9% du budget) ont servi à soutenir les nonciatures apostoliques, tandis que 31,9 millions (8,6% du total) ont été consacrés au service de la charité - précisément l'argent donné par le pape François à travers les dicastères -, 20,3 millions à l'organisation de la vie ecclésiale, 17,4 millions au patrimoine historique, 10,2 millions aux institutions académiques, 6,8 millions au développement humain, 4,2 millions à l'éducation, la science et la culture et 5,2 millions à la vie et à la famille.

Les recettes, comme indiqué ci-dessus, s'élèvent à 52 millions d'euros, dont 48,4 millions d'euros de dons. L'année dernière, les dons ont été moins nombreux (43,5 millions d'euros), mais les recettes, grâce à la vente de biens immobiliers, se sont élevées à 107 millions d'euros. Il est intéressant de noter qu'il y a 3,6 millions d'euros de revenus provenant des rendements financiers.

En ce qui concerne les dons, 31,2 millions proviennent de la collecte directe des diocèses, 21 millions de donateurs privés, 13,9 millions de fondations et 1,2 million d'ordres religieux.

Les principaux pays donateurs sont les États-Unis (13,6 millions), l'Italie (3,1 millions), le Brésil (1,9 million), l'Allemagne et la Corée du Sud (1,3 million), la France (1,6 million), le Mexique et l'Irlande (0,9 million), la République tchèque et l'Espagne (0,8 million).

Le bilan de l'IOR

Le site IOR La Commission a versé 13 millions d'euros au Saint-Siège, contre un bénéfice net de 30,6 millions d'euros.

Les bénéfices représentent une amélioration significative par rapport aux 29,6 millions d'euros de 2022. Cependant, les chiffres doivent être comparés : ils vont du bénéfice de 86,6 millions déclaré en 2012 - qui a quadruplé le bénéfice de l'année précédente - à 66,9 millions dans le rapport 2013, 69,3 millions dans le rapport 2014, 16,1 millions dans le rapport 2015, 33 millions dans le rapport 2016 et 31,9 millions dans le rapport 2017, jusqu'à 17,5 millions en 2018.

Le rapport 2019, quant à lui, quantifie les bénéfices à 38 millions, également attribués au marché favorable.

En 2020, année de la crise COVID, le bénéfice est légèrement inférieur, à 36,4 millions.

Mais dès la première année post-pandémique, une année 2021 pas encore affectée par la guerre en Ukraine, la tendance redevient négative, avec un bénéfice de seulement 18,1 millions d'euros, et ce n'est qu'en 2022 qu'il repasse la barre des 30 millions.

Le rapport IOR 2023 parle de 107 employés et de 12 361 clients, mais aussi d'une augmentation des dépôts de la clientèle : +4% à 5,4 milliards d'euros. Le nombre de clients continue de baisser (12 759 en 2022, voire 14 519 en 2021), mais cette fois le nombre de salariés diminue également : 117 en 2022, 107 en 2023.

Ainsi, la tendance négative de la clientèle se poursuit, ce qui doit nous faire réfléchir, sachant que la sélection des comptes jugés non compatibles avec la mission de l'IOR est achevée depuis un certain temps.

Aujourd'hui, l'IOR est également appelé à participer à la réforme des finances du Vatican voulue par le pape François. 

Jean-Baptiste de Franssu, président du Conseil de Surintendance, souligne dans sa lettre de direction les nombreuses récompenses reçues par l'IOR pour son travail en faveur de la transparence au cours de la dernière décennie, et annonce : "L'Institut, sous la supervision de l'Autorité de Surveillance et d'Information Financière (ASIF), est donc prêt à jouer son rôle dans le processus de centralisation de tous les actifs du Vatican, conformément aux instructions du Saint-Père et en tenant compte des dernières évolutions réglementaires".

L'équipe de l'IOR est impatiente de collaborer avec tous les dicastères du Vatican, avec l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA) et de travailler avec le Comité d'Investissement pour développer davantage les principes éthiques du FCI (Faith Consistent Investment) en accord avec la doctrine sociale de l'Eglise. Il est essentiel que le Vatican soit considéré comme un point de référence".

L'auteurAndrea Gagliarducci

Ressources

Confessions d'un cœur inquiet : Pourquoi lire saint Augustin ?

Saint Augustin (354-430), l'un des plus grands Pères de l'Église et penseurs de l'histoire, a laissé une œuvre immense qui a profondément marqué la théologie, la philosophie et la culture occidentale.

Jerónimo Leal-21 juin 2025-Temps de lecture : 8 minutes

Le Pape Léon XIV est un "fils de saint Augustin" et, à ce titre, le connaît bien et le cite dans ses discours. Qui était saint Augustin ? Quelle influence exerce-t-il encore sur nous aujourd'hui ?

Saint Augustin est, selon beaucoup, le plus grand des Pères et l'un des esprits les plus profonds de l'humanité. Sa grande influence sur les penseurs successifs et le fait que les études le concernant se sont multipliées de manière exponentielle en sont la confirmation. La production littéraire de saint Augustin est immense et très peu de ses écrits ont été perdus : seuls dix des 93 titres (232 livres) qu'il cite lui-même dans l'encyclopédie en ligne de l'Église catholique ont été perdus. Retraites trois ans avant sa mort. Le style d'Augustin ne permet pas d'oublier qu'il s'était auparavant consacré à la rhétorique : son langage regorge d'idées et de paraboles, parfois difficiles à traduire, mais qui répondent toujours avec une grande sincérité à ce qu'il entend communiquer et, néanmoins, il ne dédaigne pas d'utiliser un langage vulgaire lorsqu'il le juge plus adapté à l'auditoire.

Sources augustiniennes

Il existe quatre sources contemporaines sur sa vie et il serait possible de les utiliser pour reconstituer sa vie presque jour après jour. 

1. Les ConfessionsCette œuvre autobiographique, la plus populaire de tous les temps, écrite peu après son élection comme évêque, entre 397 (mort d'Ambroise) et 400, est d'une valeur extraordinaire, non seulement pour suivre son itinéraire spirituel, mais aussi en tant que témoignage antique d'innombrables aspects de la psychologie humaine, des réactions de l'homme face à lui-même, face aux autres et face à Dieu.

2. Les Retraitesécrit vers la fin de sa vie (427), est un jugement, avec corrections, de ses œuvres antérieures et une description des motifs qui l'ont poussé à les écrire, et constitue un ouvrage fondamental pour connaître l'âme et les motifs qui inspirent ses écrits.

3. L'épistolaire, très abondant, dans lequel il résout des questions que lui posent ses contemporains ou les soumet à d'autres, comme par exemple à saint Jérôme.

4. L'importance et la valeur historique exceptionnelles de la Vie d'Augustin par Posidius, son disciple et fidèle ami, écrit entre 431 et 439.

La vie d'Augustin peut être divisée en plusieurs périodes.

1) De la naissance à la conversion (354-386). 

Augustin est né le 13 novembre 354 à Tagaste (Numidie). Il étudie à Tagaste, à Madaure et à Carthage. Il connaissait parfaitement la langue et la culture latines, mais ni le grec ni la langue punique. Il reçoit une éducation chrétienne de sa mère, Monique, mais n'est pas baptisé. À l'âge de 17 ans (373), il eut un fils naturel, Adeodatus. La même année, il lit le Hortensius Cicéron (106-43 av. J.-C.), un ouvrage aujourd'hui perdu qui était une exhortation à la philosophie, par laquelle il commença son retour à la foi. Peu après, il lit également les Écritures, mais il est découragé par la pauvreté du style, qui ne convient pas à un professeur de rhétorique. C'est à cette époque qu'il commence à enseigner la grammaire et la rhétorique, d'abord à Tagaste (374), puis à Carthage (375-383) et à Rome (384), et enfin à Milan (automne 384-été 386). C'est au cours de cette période qu'il rédigea (380) son premier ouvrage : De pulchro et apto (perdu). 

Il était adepte de la doctrine manichéenne, qui proposait une solution radicale au problème du mal, divisant la réalité en deux principes opposés, la lumière et les ténèbres (le bien et le mal), qui coexistent en l'homme, lequel doit les séparer pour être sauvé. Cette séparation se fait, selon les manichéens, en respectant les trois sceaux : de la bouche (qui interdit les paroles et les aliments impurs), des mains (qui interdit le travail manuel, notamment la culture des champs et le sacrifice des animaux) et de la poitrine (qui interdit les mauvaises pensées et le mariage, car il empêche la lumière de se dissocier de la matière).

Augustin n'en vint pas à croire profondément au manichéisme, bien qu'il acceptât le rationalisme, le matérialisme et le dualisme, mais à force d'études, il se convainquit de l'incohérence de la religion de Manès, surtout après un dialogue avec l'évêque manichéen Faustus, qui le fit tomber dans le scepticisme, et lorsqu'il entendit la prédication de saint Ambroise, il découvrit la clé de l'interprétation de l'Ancien Testament et arriva à la conviction que l'autorité sur laquelle se fonde la foi est l'Écriture lue dans l'Église.

2. De la conversion à l'épiscopat (386-396). 

En octobre 385, Augustin se retire à Casiciaco (peut-être l'actuel Cossago, en Brianza) pour se préparer au baptême. Il renonce alors à sa carrière et à son mariage. La lecture des platoniciens l'aide à résoudre les problèmes philosophiques du matérialisme et du mal, le premier partant du monde intérieur, le second interprétant le mal comme une privation de bien : le mal ne vient pas de Dieu, ni directement ni indirectement, puisqu'il est un manque d'être et n'a pas besoin de cause. 

En novembre, il écrit plusieurs traités philosophiques. Deux d'entre eux se distinguent particulièrement comme étant les points principaux de sa philosophie. Le premier est que l'intériorité de l'homme est elle-même un reflet objectif de la réalité, de sorte qu'en étudiant l'âme humaine, on peut beaucoup mieux comprendre ce qui se trouve à l'extérieur de l'homme. La seconde est la notion de participation : tous les biens limités que nous connaissons sont tels en vertu de la participation de l'unique Bien suprême, qui est Dieu. Selon Augustin, la foi est nécessaire à l'activité intellectuelle, crede ut intelligasmais il pense qu'il a l'intelligence, c'est pourquoi il dit aussi intellige ut credas. Ces deux expressions résument la pensée d'Augustin sur le rapport entre la foi et la raison. 

En mars, il retourna à Milan, commença le catéchuménat et fut baptisé par Ambroise le 25 avril, la veille de Pâques. Après son baptême, il décide de retourner en Afrique pour se consacrer au service de Dieu. Il quitte Milan, mais à Ostie, sa mère, Monique, tombe inopinément malade et meurt. Augustin décide alors de retourner à Rome, de s'intéresser à la vie monastique et d'écrire. D'autres traités philosophiques datent de cette période. Il reste à Rome jusqu'en juillet ou août 388, puis part pour l'Afrique et se retire à Tagaste, où il met en pratique son programme de vie ascétique. Il écrit alors principalement contre les manichéens, tels que le De Genesi c. Manichaeos (388-389). Son fils Adeodatus meurt à cette époque (entre 389 et 391). 

En 391, il se rendit à Hippone pour y fonder un monastère, mais l'évêque lui conféra inopinément l'ordination sacerdotale. Ses premières homélies datent de cette époque. Les 28 et 29 août 392, la dispute avec le manichéen Fortunatus a lieu à Hippone. Il écrit alors à Jérôme pour lui demander des traductions latines des commentaires grecs de la Bible, et compose les Enarrationes in Psalmos (les commentaires des 32 premiers psaumes en 392, mais le conclut en 420) et la Psalmus contra partem Donati

Le 17 janvier 395, Théodose mourut et Arcadius (Est) et Honorius (Ouest) furent nommés empereurs. La même année ou l'année suivante (395-396), il reçut la consécration épiscopale, fut pendant quelque temps coadjuteur de Valère et, à partir de 397, évêque d'Hippone. Il quitta alors le monastère laïc, mais fonda un monastère clérical dans la maison de l'évêque.

3. De l'épiscopat à la controverse pélagienne (396-410). 

Son activité épiscopale est intense : il prêche sans interruption, participe aux audiences épiscopales pour juger les causes, s'occupe des pauvres, des malades et des orphelins, de la formation du clergé, de l'organisation des monastères, effectue de nombreux et longs voyages pour assister aux conciles africains, intervient sans relâche dans les polémiques contre les manichéens, les donatistes, les pélagiens, les ariens et les païens. 

Le donatisme, du nom de l'un de ses premiers représentants, Donat, premier mouvement schismatique, devient une hérésie déclarée : ceux qui considèrent avoir maintenu un comportement correct pendant la persécution de Dioclétien rejettent comme pasteurs ceux qu'ils ont vu vaciller pendant la persécution et créent une hiérarchie propre qui double le nombre d'évêques. Tous deux ont fait appel à l'autorité impériale, qui a tranché à plusieurs reprises en faveur de la hiérarchie catholique. Mais les évêques donatistes ne respectent aucune des décisions impériales, jusqu'à ce que Constantin doive opter pour la répression violente. Le donatisme n'eut aucune influence en dehors de l'Afrique, mais il était encore vivant cent ans plus tard, à l'époque d'Augustin, et il semble qu'il n'ait pas disparu avant l'extinction du christianisme, qui a commencé avec les Vandales et s'est achevée avec les Musulmans. 

Augustin a dû organiser le débat avec Proculianus, l'évêque donatiste d'Hippone, et d'autres donatistes (395-396). Son enseignement sur l'Église est particulièrement éclairant. L'Église des donatistes ne peut être la véritable Église, car elle ne connaît ni l'unité, ni la sainteté, ni l'apostolicité, ni la catholicité. En dehors de l'Église, il n'y a pas de salut. Bien qu'il y ait des pécheurs en son sein, l'Église est sainte. En ce qui concerne le baptême et les sacrements en général, Augustin enseigne que leur validité ne dépend pas de la sainteté de celui qui les administre, car leur efficacité vient du Christ et non du ministre. C'est à cette première phase de son épiscopat que se rattache l'enseignement d'Augustin. De doctrina christiana (achevée en 426), que l'on pourrait qualifier d'introduction à la Sainte Écriture, dans laquelle il traite des connaissances païennes nécessaires à l'étude de la Bible, de son interprétation et de son utilisation dans la prédication, tout en proposant un programme d'éducation chrétienne qui fait également appel à la culture païenne.

De cette période datent également d'autres ouvrages contre les manichéens et les Confessions (397-400). En 399, le De Trinitate. L'exposé d'Augustin sur la Trinité est plus clair et plus profond que celui des Pères précédents. Fidèle à son principe de chercher en l'homme la lumière pour comprendre l'extérieur, il explique que l'âme humaine possède une ressemblance avec la Trinité dans ses trois facultés : la mémoire, l'intelligence et la volonté. Ainsi, le Fils procède du Père par l'intelligence, comme l'avait déjà dit Tertullien, et le Saint-Esprit procède du Père et du Fils par la volonté ou l'amour. Du 7 au 12 décembre 404, il eut un débat public avec Félix le Manichéen. 

4. La polémique pélagienne (410-430). 

Le 24 août 410, Alaric met Rome à sac et Pélage se rend à Hippone. Augustin fut l'âme du concile de 411 entre catholiques et donatistes et le principal artisan de la solution à la controverse pélagienne. À la fin de cette année, il reçut la nouvelle de la propagation des doctrines pélagiennes à Carthage et de la condamnation de Celestius lors d'un procès auquel Augustin n'avait pas participé. 

La controverse sur la grâce n'a eu lieu qu'entre évêques et spécialistes, sans la participation du peuple dans un sens ou dans l'autre. De manière schématique, on pourrait dire que Pélage soutenait que l'homme peut faire le bien et éviter le mal par ses propres forces, et que le péché d'Adam n'est pas transmis en tant que tel à ses descendants : pour eux, il ne s'agit que d'un mauvais exemple. En Afrique, Pélage fut combattu par saint Augustin qui, à l'occasion de la controverse, développa la doctrine qui lui valut plus tard le titre de Médecin de la grâce. Cette doctrine consiste essentiellement à affirmer que l'homme a été créé dans un état de justice originelle, d'innocence, qu'Adam a perdu pour lui-même et ses descendants avec le péché originel : tous les hommes ont contracté la culpabilité, car tous ont péché en Adam et ont été transformés en esclaves. massa damnata. Ce péché se transmet de génération en génération et entraîne une séparation d'avec Dieu, à laquelle il est remédié par le baptême : l'homme a besoin de l'aide divine pour accomplir des bonnes œuvres surnaturellement méritoires. 

Un ouvrage particulièrement connu d'Augustin est La Cité de DieuIl s'agit en partie d'une apologie, dans laquelle le thème classique selon lequel les chrétiens sont la cause de tous les maux, en l'occurrence la ruine de l'Empire romain, est contré par de nombreux faits et arguments. En outre, il offre un aperçu de l'histoire, la plus ancienne connue, avec une touche dramatique qui n'est pas dénuée de sens ; le fil conducteur est la lutte entre la cité de Dieu et la cité terrestre, entre la foi et l'incrédulité, entre le bien et le mal, qu'ils soient encore sur terre ou qu'ils l'aient déjà quittée. Ceux qui appartiennent à l'une ou l'autre cité sont mélangés, tant dans l'Eglise que dans la société civile, et ne seront séparés, et définitivement, qu'au jour des comptes.

La dernière période de la vie d'Augustin est marquée par une prédominance d'ouvrages anti-pélagiens. De 413 à 415, nous avons les De natura et gratia. En 416, Augustin participe au concile de Milevi (septembre-octobre), qui condamne Pélage et son disciple Célestius. Le 27 janvier 417, Innocent Ier condamne Pélage et Célestius. Le 18 mars, le pape Zosimos est élu. Il réexamine le cas de Pélage et annonce que le synode romain a acquitté Pélage et Célestius. Après un échange de lettres entre l'Afrique et Rome au sujet des pélagiens, en 418, Célestius et Pélage sont excommuniés et expulsés de Rome. Au cours de l'été, l'encyclique (Tractoria) de Zosime condamnant solennellement le pélagianisme. 

Augustin clarifiera par la suite divers aspects polémiques. En 426-427, il écrit De gratia et libero arbitrio et en 428-429 le Retractationes. Augustin mourut le 28 août 430, au troisième mois du siège d'Hippone par les Vandales. Probablement enterré dans la cathédrale, sa dépouille fut transférée d'abord en Sardaigne, puis à Pavie, où elle se trouve aujourd'hui. Son œuvre, de plus en plus répandue et populaire, a exercé une influence efficace et profonde sur les conceptions philosophiques et théologiques, sur le droit et sur la vie politique et sociale. Augustin est l'un des grands architectes de l'Europe, grâce à son influence sur la culture médiévale et postérieure.

Pour en savoir plus :

Invitation à la patrologie. Comment les Pères de l'Eglise ont lu la Bible.

Auteur: Hieronymus Loyal
Editorial: Rialp
Nombre de pages: 328

 

L'auteurJerónimo Leal

Évangélisation

Saint Aloysius Gonzaga est mort de la peste après avoir soigné des personnes infectées à Rome.

Le 21 juin, l'Église célèbre saint Aloysius Gonzaga, un jeune jésuite italien qui a soigné et servi les malades, en particulier lors de l'épidémie de peste qui a frappé Rome en 1591. Il est mort de la peste à l'âge de 23 ans. Il s'est également consacré à l'éducation de jeunes étudiants.  

Francisco Otamendi-21 juin 2025-Temps de lecture : < 1 minute

La liturgie célèbre le 21 juin un Saint Aloysius Gonzaga (Luigi Gonzaga, 1568-1591), qui, alors qu'il vivait à Rome, a été confronté à plusieurs drames qui ont frappé la ville. D'abord la sécheresse, puis la famine, et enfin un épidémie de la peste typhoïde. Luis s'est rendu parmi les "apestados" pour les aider, et il est mort de la peste en soignant les malades.

Ses biographes racontent qu'un jour, Saint Louis vit un malade abandonné dans la rue, sur le point de mourir : il le porta sur ses épaules et le conduisit à l'hôpital de la Consolata. C'est ainsi qu'il fut probablement contaminé et qu'il mourut quelques jours plus tard dans les bras de ses compagnons, à l'âge de 23 ans seulement. 

Maladie : réfléchir et prier

Issu d'une famille noble de Castiglione, en Italie, le père de Saint Louis, le marquis de Castiglione, l'a préparé à une carrière militaire et il a terminé ses études à Florence. Peu après, le jeune Louis commence à souffrir d'insuffisance rénale, ce qu'il considère comme une bénédiction car cela lui permet de prendre le temps de la réflexion et de la prière. C'est au cours de cette période qu'il ressent l'appel à la prêtrise. Il reçut sa première communion de saint Charles Borromée en juillet 1580. En raison de sa maladie, saint Louis se consacre à l'enseignement du catéchisme aux jeunes gens pauvres. 

Contre les souhaits de son pèreLouis a annoncé son intention d'adhérer à l'Union européenne. Société de Jésus. À l'âge de dix-huit ans, il renonce à son titre et à ses terres, entre chez les Jésuites et étudie sous la direction de saint Robert Bellarmin, SJ, son conseiller spirituel. Il prononce ses premiers vœux en 1587. Il fut canonisé en 1726 par Benoît XIII. Pie XI l'a proclamé protecteur de la jeunesse catholique en 1926. Et saint Jean-Paul II l'a nommé protecteur des malades du sida en 1991.

L'auteurFrancisco Otamendi

États-Unis

Trois ans après l'arrêt Dobbs aux États-Unis : les États naviguent dans les politiques d'avortement

Trois ans après l'arrêt Dobbs, les États naviguent dans la politique de l'avortement. 12 ont interdit l'avortement, tandis que six autres le limitent entre six et douze semaines de gestation. Néanmoins, le nombre d'avortements augmente dans le pays. Kelsey Pritchard de SBA Pro-Life America. En 2024, ils étaient 1 038 100, soit moins de 1% de plus qu'en 2023.  

OSV / Omnes-21 juin 2025-Temps de lecture : 5 minutes

Trois ans après l'arrêt historique Dobbs de la Cour suprême des États-Unis, qui a annulé la légalisation de l'avortement dans les 50 États, chaque État est encore en train de naviguer, et des lois différentes sur l'avortement sont adoptées.

Comme on le rappelle, dans son arrêt du 24 juin 2022 (Dobbs v. Jackson Women's Health Organization), la Cour suprême des États-Unis a annulé l'arrêt Roe v. Wade, rendu le 22 janvier 1973, qui avait légalisé l'avortement dans les 50 États. Dans l'affaire Dobbs, la Haute Cour a estimé que l'avortement n'était pas un droit fédéral et a transféré la compétence en matière d'avortement aux États.

"Alors que nous célébrons, nous nous préparons également au travail qui nous attend", a déclaré Kelsey Pritchard, directrice des affaires publiques de l'État pour SBA Pro-Life America, une organisation de défense des droits des personnes vivant avec le VIH/sida.

Augmentation du nombre d'avortements

"Nous sommes conscients de l'ampleur de la tâche qui nous attend, compte tenu de l'augmentation du nombre d'avortements depuis l'arrêt Dobbs, puisque nous en sommes aujourd'hui à 1,1 million par an", a ajouté Kelsey Pritchard.

En effet, selon le Guttmacher Institute, 1 038 100 avortements ont été pratiqués par des médecins aux États-Unis en 2024, soit une augmentation de moins de 1 % par rapport à 2023.

Rôle majeur du gouvernement fédéral dans l'avortement

"Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer sur la question de l'avortement", a déclaré M. Pritchard, soulignant le financement fédéral que Planned Parenthood, le plus grand fournisseur d'avortements du pays, continue de recevoir. Les décideurs politiques à Washington devraient être encouragés par les progrès réalisés par les législateurs pro-vie dans leurs États et s'engager à agir eux aussi avec audace", a-t-il ajouté.

Alors que de nombreux États ont achevé leur session législative ordinaire pour cette année, M. Pritchard a noté que certains d'entre eux ont adopté des lois que son organisation soutient. Il s'agit notamment de ce que les défenseurs appellent une loi sur l'éducation médicale, qui exige de l'État qu'il clarifie les réglementations relatives à l'avortement à l'intention des professionnels de la santé et du grand public.

"Il s'agit de projets de loi qui indiquent clairement que si vous êtes enceinte dans un État pro-vie, en vertu de sa loi pro-vie, vous pouvez toujours obtenir des soins d'urgence en cas de grossesse extra-utérine, de fausse couche ou de toute autre urgence médicale, comme c'était le cas avant l'arrêt Dobbs", a déclaré Mme Pritchard. Un projet de loi de ce type a été adopté par l'assemblée législative du Texas, mais n'a pas encore été signé par le gouverneur républicain Greg Abbott.

Tennessee et Kentucky

En avril, le gouverneur républicain du Tennessee, Bill Lee, a adopté un projet de loi qui, selon ses partisans, clarifierait les exceptions médicales à l'interdiction de l'État, mais qui, selon ses opposants, restreindrait encore davantage l'avortement. En mars, les législateurs du Kentucky ont passé outre le veto du gouverneur démocrate Andy Beshear au projet de loi 90 de la Chambre des représentants, un projet de loi similaire. 

L'Arkansas, qui interdit l'avortement, a également adopté en avril une loi interdisant l'avortement sur la base de la race du fœtus. Cette loi a été conçue pour entrer en vigueur au cas où l'interdiction générale de l'avortement serait bloquée ou abrogée.

En revanche, d'autres États ont pris des mesures pour réduire les obstacles à l'avortement. Le gouverneur Jared Polis, démocrate du Colorado, a signé en avril une loi qui inscrit l'accès à l'avortement dans la constitution de l'État et autorise l'utilisation de fonds publics pour les avortements.

Interrogé sur ses préoccupations concernant les efforts déployés sur la question de l'avortement au niveau des États, M. Pritchard a déclaré : "Nous pouvons nous attendre à davantage de mesures électorales négatives sur l'avortement en 2026.

Protections juridiques pour l'avortement

En 2024, les électeurs ont approuvé la plupart des référendums visant à étendre les protections juridiques de l'avortement (c'est-à-dire à le garantir ou à le renforcer), en Arizona, au Colorado, au Montana, au Nevada et au Missouri, ainsi que des mesures connexes dans le Maryland et à New York. Mais la Floride, le Nebraska et le Dakota du Sud ont rejeté ces mesures, s'écartant ainsi de la tendance observée lors des élections de 2022 et 2023.

Une mesure possible en 2026 en Virginie modifierait la Constitution de la Virginie pour établir un droit à la liberté de reproduction, qu'elle définirait comme "le droit de prendre et d'appliquer ses propres décisions sur toutes les questions relatives à la grossesse". En Virginie, les modifications de la constitution du Commonwealth doivent être approuvées par l'Assemblée générale à deux reprises en l'espace de deux ans au moins, après quoi le public peut se prononcer par référendum.

Travailler contre le vote en Virginie

M. Pritchard a déclaré que la SBA prévoyait de s'opposer à l'adoption de cette mesure en Virginie. 

"Il existe un potentiel, en réalité, pour toute décision de vote sur l'avortement dans tout État qui dispose d'un processus permettant aux citoyens d'adopter des amendements ou des lois de cette manière", a-t-il déclaré.

Toute vie humaine est sacrée. Soutien face à la pauvreté

L'Église catholique enseigne que toute vie humaine est sacrée, de la conception à la mort naturelle, et s'oppose donc à l'avortement direct. À la suite de la décision Dobbs, les responsables de l'Église aux États-Unis ont réitéré la préoccupation de l'Église pour la mère et l'enfant. Ils ont également appelé à renforcer l'aide apportée aux personnes vivant dans la pauvreté ou pour d'autres raisons susceptibles de pousser les femmes à avorter.

L'évêque président pro-vie : une plus grande protection pour les enfants à naître

À l'approche de la date anniversaire de l'arrêt Dobbs à la Cour suprême, le 24 juin, le président des activités pro-vie de la conférence épiscopale américaine appelle les catholiques à plaider en faveur d'une plus grande protection des enfants à naître.

L'évêque Daniel E. Thomas de Toledo, Ohio, a exhorté les fidèles à "engager leurs représentants élus sur toutes les questions qui menacent le don de la vie humaine, en particulier la menace de l'avortement", rapporte OSV News.

Avec l'arrêt Dobbs, la Cour a mis fin à près de 50 ans "d'avortement pratiquement illimité à l'échelle nationale", a déclaré l'évêque Thomas dans un communiqué du 16 juin. "Au cours de cette année jubilaire de l'espérance, nous sommes appelés à réfléchir plus profondément à l'espérance durable qui a été gagnée pour nous par la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.

Dobbs a ouvert la voie, mais la bataille pour la vie continue

"La décision Dobbs a non seulement donné aux États la liberté de protéger les enfants à naître, mais elle a également ouvert la voie à des victoires pro-vie à l'échelle nationale", a poursuivi Mgr Thomas. "Le gouvernement fédéral n'a jamais été aussi proche de la suppression du financement de Planned Parenthood et d'autres organisations dont les profits tirés de l'avortement nuisent aux femmes et aux bébés.

Cependant, "en dépit de l'effet positif de la décision Dobbs, l'arrêt Dobbs n'est pas encore entré en vigueur. la bataille pour la vie est loin d'être terminée", a-t-il déclaré. "Nous savons que plusieurs États ont adopté des politiques pro-choix extrêmes, passant outre les garanties pro-vie existantes, et que certains États laissent les enfants vulnérables à l'avortement jusqu'à la naissance.

Face aux défis actuels, "retrouvons l'espoir en cette année jubilaire et soyons renforcés dans notre détermination à servir la cause de la vie", a déclaré l'évêque.

Encouragement des paroisses catholiques à accompagner les femmes

"Que nos paroisses catholiques continuent d'accueillir, d'embrasser et d'accompagner les femmes confrontées à des grossesses inattendues ou difficiles par le biais d'initiatives telles que Walking with Moms in Need", a ajouté l'évêque Thomas. "Et que nous ne nous lassions jamais de partager le message de miséricorde du Christ avec toutes celles qui souffrent après un avortement grâce à des ministères tels que le Projet Rachel.

Des manifestants pro-vie à Washington célèbrent l'arrêt Dobbs le 24 juin 2022 (Photo OSV News/Evelyn Hockstein, Reuters).


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Kate Scanlon est reporter national pour OSV News et couvre Washington.

Cet article est une traduction de l'article original de OSV News que vous pouvez consulter ici. ici y ici.

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L'auteurOSV / Omnes

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200 chrétiens assassinés au Nigeria et le silence de la grande presse espagnole

Le massacre de 200 chrétiens au Nigeria a été pratiquement ignoré par la grande presse espagnole, contrairement à d'autres tragédies en Occident qui ont fait moins de victimes. Cette disparité soulève de sérieuses questions sur la valeur accordée à certaines vies par rapport à d'autres dans les médias.

20 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Une nouvelle tragédie a frappé la communauté chrétienne du Nigéria, déjà très éprouvée. Dans la nuit du 13 au 14 juin, un groupe djihadiste a perpétré un massacre dans la ville de Yelewata. L'attaque, menée avec une extrême violence, a laissé au moins 200 mortsChrétiens réfugiés dans un centre pour personnes déplacées géré par une mission catholique. Nombre d'entre eux avaient déjà fui les violences de groupes tels que Boko Haram.

Cependant, le drame humain que représente ce massacre n'a pas eu l'écho que l'on pouvait attendre dans les médias généralistes espagnols. Sur les cinq stations de radio les plus écoutées de notre pays, seules deux ont couvert l'événement. Un seul des cinq journaux les plus diffusés y a consacré un article. Parmi les cinq chaînes de télévision les plus regardées, une seule a rapporté l'attentat. Quant aux grandes agences de presse, une seule des quatre principales a couvert l'événement.

En revanche, l'information a été largement relayée par les médias religieux spécialisés et les portails alternatifs. Le silence de la presse traditionnelle contraste avec la gravité des faits et soulève des questions embarrassantes.

La comparaison est inévitable. Dans le BataclanÀ Paris, près de 90 personnes ont été tuées. La couverture médiatique a été massive et s'est poursuivie pendant des semaines, comme il est logique pour une tragédie d'une telle ampleur. Mais pourquoi 200 vies fauchées en Afrique font-elles à peine la une ou l'actualité ? Une vie occidentale vaut-elle plus qu'une vie africaine ? La religion des victimes joue-t-elle un rôle ?

Comment est-il possible qu'un massacre de cette ampleur ne mérite pas l'attention de la plupart des grands médias ? S'agit-il d'un préjugé idéologique, culturel ou religieux ? Si les victimes étaient d'une autre religion, sur un autre continent, ou si les tueurs n'étaient pas des djihadistes, la couverture aurait-elle été différente ?

Le manque d'attention de la part des grands médias n'est pas seulement douloureux : il est inquiétant. Car lorsque le journalisme devient sélectif à l'égard des tragédies, il perd sa capacité de service public et devient une usine à omissions.

L'auteurJavier García Herrería

Rédacteur en chef de Omnes. Auparavant, il a collaboré à divers médias et a enseigné la philosophie au niveau du Bachillerato pendant 18 ans.

Espagne

Crimes de haine et pornographie, priorités de la Conférence épiscopale espagnole

La conférence épiscopale espagnole a approuvé la création d'un bureau chargé de dénoncer et de compter les crimes de haine religieuse et d'un projet en faveur de la dignité de la personne, en relation avec la pornographie et ses conséquences.

Javier García Herrería-20 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

La Commission permanente de la Conférence épiscopale espagnole (CEE) a tenu sa réunion ordinaire les 17 et 18 juin au siège de la CEE à Madrid. La conférence de presse donnée aujourd'hui par le Secrétaire général, Mgr García Magán, a permis de faire le point sur les principaux sujets abordés au cours de la réunion, notamment l'approbation d'un nouveau Bureau chargé de recevoir les plaintes pour crimes de haine et délits à caractère religieux.

Ce nouvel office, dépendant de la CEE, a été créé dans le but de promouvoir la défense de la liberté religieuse et de répondre aux agressions subies par les fidèles catholiques en Espagne. Ses fonctions comprennent la préparation et la diffusion d'un rapport annuel sur les crimes et délits à motivation religieuse, la sensibilisation des diocèses à ces agressions, ainsi que le maintien du dialogue avec les autres confessions religieuses et les entités nationales et internationales engagées dans la défense de la liberté religieuse.

Projets pour l'avenir

Au cours de la réunion, le travail s'est également poursuivi sur la rédaction des lignes directrices pastorales de la CEE pour la période quadriennale 2026-2030. Ce document sera revu lors de la prochaine Commission permanente et soumis à l'approbation de l'Assemblée plénière de novembre.

D'autre part, Miguel Garrigós, directeur du secrétariat de la Sous-commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie, a présenté l'état d'avancement des travaux. Projet en faveur de la dignité humainequi se concentre sur l'analyse de l'impact de la pornographie et de ses conséquences. Ce projet est passé d'une phase d'étude à une nouvelle étape de travail transversal entre différentes commissions épiscopales. L'objectif est de présenter en novembre un plan articulé autour de trois axes fondamentaux : la sensibilisation, la prévention et l'accompagnement.

Stimuler la pastorale des vocations

Luis Argüello a présenté de nouvelles propositions pour réorganiser le travail du Service de Pastorale des Vocations, après le Congrès "L'évêque a souligné la nécessité de consolider une culture des vocations qui favorise le dialogue entre les différentes vocations. L'évêque a souligné la nécessité de consolider une culture vocationnelle qui favorise le dialogue entre les différentes vocations, en donnant une continuité au processus engagé et en renforçant le réseau des services diocésains de pastorale des vocations.

Par ces mesures, la Conférence épiscopale réaffirme son engagement en faveur de la défense de la foi, de l'accompagnement pastoral et de la dignité humaine dans un contexte social de plus en plus difficile pour les croyants.

Évangélisation

20 juin, Bienheureux martyrs irlandais et anglais et martyrs japonais

Le 20 juin, l'Église célèbre de nombreux martyrs bénis. Dermot O'Hurley et 16 compagnons irlandais ainsi que la bienheureuse Margaret Ball, cinq prêtres jésuites anglais sous le règne d'Élisabeth Ire, fille d'Henri VIII et d'Anne Boleyn, et neuf autres jésuites, dont trois prêtres, ont également été martyrisés à Nagasaki (Japon).  

Francisco Otamendi-20 juin 2025-Temps de lecture : < 1 minute

En 1992, saint Jean-Paul II a béatifié 17 martyrs irlandais morts entre 1579 et 1654. Il s'agissait du bienheureux Dermot O'Hurley et de 16 compagnons. Aujourd'hui, 20 juin, la liturgie accueille les bienheureux irlandais et anglais qui ont défendu leur foi catholique et refusé d'accepter la suprématie religieuse de la reine. Et aussi les Japonais, clercs et laïcs.

Le site groupe de martyrs est dirigée par Dermot O'Hurley, archevêque de Cashel, qui a été pendu à Dublin le 20 juin 1584, date à laquelle est célébrée leur mémoire collective. Il a été torturé à Dublin en 1584, sous le règne de Élisabeth Ifille d'Henri VIII et d'Anne Boleyn. Sur les 17Le nombre de prêtres, dont six laïcs, neuf religieux, dont certains évêques, et deux prêtres.

Le bienheureux Thomas Whitbread et ses compagnons ont été martyrisés par cinq prêtres jésuites. AnglaisIls ont été accusés à tort de trahison envers le roi Charles II d'Angleterre. Ils ont été exécutés en 1679. 

Également au Japon

Les bienheureux Francisco PachecoLes neuf martyrs de la Compagnie de Jésus, trois prêtres et les autres frères profès, catéchistes et collaborateurs japonais, étaient portugais, ainsi que leurs compagnons. Ils ont été brûlés vifs à Nagasaki (Japon) en 1626 pour haine de la foi chrétienne.

Le site web des jésuites indique que le gouverneur a attaché les neuf jésuites à des pieux et qu'en 15 minutes, ils étaient tous morts. Il a forcé les laïcs à assister à leur mort, dans l'espoir que la peur les ferait changer. Il se trompait. Il les a renvoyés en prison et ils ont été martyrisés quelques jours plus tard.

L'auteurFrancisco Otamendi

Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme

Comme le dit Stefan Zweig, auteur de "24 heures dans la vie d'une femme", un court roman qui vous saisit dès la première minute : "Le monde peut être cruel, mais il y aura toujours des gens prêts à nous aider et à nous réconforter".

20 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Je voudrais vous recommander un livre qui peut être lu en une après-midi. Il s'intitule "Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme"Il a été un best-seller il y a près de cent ans. Au fil du temps, il est devenu un classique. Il raconte une histoire à l'intérieur d'une histoire, avec une structure narrative connue sous le nom de récit-cadre.

Scandale et critiques

Le livre commence dans un hôtel où les clients racontent ce qui s'est passé ce jour-là : une dame, qui logeait chez eux, vient de quitter son mari et se trouve maintenant à l'hôtel. enfants pour partir avec un beau gosse qui se promenait depuis quelques jours et qui n'était pas passé inaperçu. Les conversations tournent autour de l'affaire et tout le monde, sous le choc, critique la décision de la femme, estimant que ses actes sont répréhensibles et qu'il n'en sortira rien de bon à l'avenir.

Un seul homme n'est pas dur avec elle et commente la décision avec indulgence. Mme C., âgée de soixante-quatre ans, écoutant son avis sans jugement, se sent obligée de le choisir comme confident. C'est, en apparence, une dame âgée, élégante et à la réputation irréprochable.

Mme C. a une lourde pierre au cœur qu'elle ressent le besoin de jeter dans le vide : elle s'en décharge auprès de lui, seule, le lendemain. A ce moment-là, elle lui raconte un épisode qui s'est passé 20 ans plus tôt à Monte-Carlo, qu'elle regrette profondément et dont elle n'a jamais parlé à personne. À un moment donné, elle dit qu'elle aimerait devenir catholique pour pouvoir se confesser parce qu'elle a fait en un seul jour quelque chose pour lequel elle se juge tous les jours.

Des personnes prêtes à aider

Le roman comporte de nombreux points de réflexion, mais il en reste un qui m'a captivé : le besoin impérieux que nous avons de nous décharger sur ceux qui ne nous jugent pas. Par conséquent, nous nous retrouvons souvent à raconter notre vie à un parfait inconnu qui ne se soucie pas de nous. 

Comme le dit Stefan Zweig, auteur de ce court roman qui vous saisit dès la première minute : "Le monde peut être cruel, mais il y aura toujours des gens prêts à nous aider et à nous réconforter". 

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Monde

ACN finance plus de 5 300 projets dans 137 pays.

En 2024, l'AED a soutenu 1 224 diocèses en leur envoyant 139 millions d'euros de dons et de legs.

Javier García Herrería-19 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Au cours de la dernière décennie, l'Aide à l'Église en détresse (AED) s'est davantage implantée parmi les catholiques du monde entier, s'imposant comme l'une des organisations les plus actives dans le soutien aux communautés chrétiennes touchées par les conflits. Bien que sa présence soit immédiate dans les contextes d'urgence, sa mission va au-delà de l'assistance matérielle : elle se concentre principalement sur l'accompagnement pastoral et spirituel.

Soins pastoraux

Un exemple emblématique de ce travail est la publication de la Bible adaptée aux enfants, un projet qui a atteint une dimension mondiale. Cette publication a été traduite en plus de 190 langues et diffusée à plus de 51 millions d'exemplaires, contribuant de manière décisive à l'évangélisation et à la formation chrétienne des nouvelles générations sur les cinq continents.

Le travail de l'AED reflète un engagement fort à renforcer la foi et l'espérance dans les communautés chrétiennes les plus démunies à travers le monde. 28,2% des ressources ont été consacrées à la formation des prêtres, des religieux et des catéchistes, tandis que les allocations de messe ont représenté 23,9%. Au total, 1 619 185 € ont été versés en allocations, ce qui représente une augmentation de 11,8% par rapport à 2023.

Les données 

La fondation du Saint-Siège Aide à l'Église en Détresse (AED) a présenté ce matin son rapport d'activités et ses comptes 2024. Les chiffres ont été présentés par José María Gallardo, directeur de l'AED Espagne, et Carmen Conde, responsable des finances et des legs de l'AED Espagne.

Au début de l'événement, on s'est souvenu des personnes suivantes 200 chrétiens tué samedi dernier au Nigeria.

ACN finance plus de 5 300 projets dans 137 pays grâce au soutien de près de 360 000 bienfaiteurs dans 23 pays.

En 2024, la fondation a financé 5 335 projets dans 1 224 diocèses. À l'international, le budget total alloué par l'AED s'est élevé à 139,3 millions d'euros en dons et legs.

Répartition de l'aide par projet

L'Ukraine, le Liban et l'Inde, les pays les plus soutenus

L'Ukraine a reçu 8,5 millions d'euros, ce qui en fait, pour la troisième année consécutive, le pays qui a le plus bénéficié d'ACN depuis le début de la guerre. Elle est suivie par le Liban (7,5 millions) et l'Inde (6,8 millions).

En Afrique, qui représente 30,2% des fonds, le Burkina Faso se distingue avec 2,3 millions d'euros, ce qui le place pour la première fois parmi les dix premiers pays soutenus par la fondation.

L'Asie, l'Océanie et le Moyen-Orient bénéficient également d'un soutien substantiel, avec 18,7% des fonds, l'accent étant mis sur des pays tels que l'Inde, la Tanzanie et le Pakistan.

Le Moyen-Orient, quant à lui, reçoit 17,5%, ce qui en fait la troisième région la plus favorisée.

Espagne : fidélité des donateurs

En Espagne, 24 987 bienfaiteurs ont soutenu le travail d'ACN, dont 60,5% collaborent depuis plus de cinq ans. La campagne en faveur de l'Église en Ukraine et au Burkina Faso a permis de récolter 14,5 millions d'euros, dont plus de 2,6 millions proviennent d'héritages et de legs.

José María Gallardo, directeur de ACN en EspagneIl a remercié toutes les "personnes qui permettent que l'espoir de nos frères et sœurs qui souffrent ne s'éteigne pas" pour leur soutien.

Initiatives

Adoptez un grand-parent, qui met en relation des membres de différentes générations

Adoptez un grand-parent est une initiative qui met en relation des personnes âgées et des jeunes pour lutter contre la solitude des personnes âgées, une crise qui s'aggrave en Espagne et dans d'autres pays du monde. Avec plus de 14 000 bénévoles et environ 10 000 grands-parents participant au programme, Adoptez un grand-parent est devenu un projet à fort impact social.

Paloma López Campos-19 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Ofelia Alayón est responsable des partenariats au sein de l'organisation Adopter un grand-parentun projet lancé par Alberto Cabanes en 2013 qui vise à réunir des membres de différentes générations. 

Leur mission, comme ils l'expliquent, repose sur trois piliers : "rendre hommage à la les personnes âgées et les positionner là où ils méritent d'être ; créer des expériences transformatrices qui font une différence dans la vie des gens ; et développer la technologie pour connecter les générations à travers le monde.

Dans cet entretien avec Omnes, Ofelia explique l'origine du projet, l'impact qu'il a eu sur les personnes impliquées au cours des 12 dernières années et la vision de l'avenir du projet. Adopter un grand-parent.

Comment est née l'idée de mettre en relation des jeunes avec des personnes âgées ?

-L'initiative de Adopter un grand-parent a vu le jour en 2013 lorsque Alberto Cabanes, le fondateur, a rencontré Bernardo, un homme de 86 ans, veuf et sans descendance, ami de son grand-père, qui lui a avoué son plus grand souhait : avoir un petit-fils pour passer du temps avec lui.

Cette rencontre a inspiré à Alberto l'idée de créer une plateforme qui met en relation des jeunes volontaires avec des personnes âgées, dans le but de les faire se sentir écoutées, accompagnées et aimées, et de leur donner en quelque sorte "un petit-enfant". Ce qui n'était au départ qu'une simple idée a progressivement pris forme pour devenir une initiative qui, jour après jour, transforme la vie de milliers de personnes âgées et de bénévoles.

Quels ont été les plus grands défis auxquels vous avez été confronté lors de la création et du développement de l'organisation ?

-L'un des principaux défis a été de sensibiliser à la solitude non désirée des personnes âgées. Il s'agit d'une réalité qui touche de nombreuses personnes, mais qui reste largement invisible et qui, par conséquent, ne reçoit pas l'attention qu'elle mérite. Parce qu'on ne parle pas assez de ce problème, la société n'est pas toujours consciente de son ampleur, ni de la manière dont elle peut contribuer à le changer. C'est pourquoi nous voulons donner une voix à cette situation et inviter tous ceux qui le peuvent à s'impliquer.

En outre, la croissance de l'organisation a nécessité une grande capacité d'adaptation, qu'il s'agisse de la logistique et de la coordination des volontaires, de l'équipement et des résidences, ou de la mise en œuvre des avancées technologiques.

Quel impact avez-vous observé dans la vie des grands-parents et des jeunes participant au programme ?

-Au fil du temps, nous avons constaté que l'impact est immense, tant pour les personnes âgées que pour les bénévoles. Pour les personnes âgées, le simple fait de se sentir écoutées et accompagnées leur permet d'améliorer leur bien-être émotionnel, de se sentir plus valorisées et de réduire leur sentiment de solitude.

Pour les jeunes volontaires, il s'agit également d'une expérience transformatrice : ils développent l'empathie et le respect, et apprennent des expériences de vie. De nombreux bénévoles nous ont dit que cette expérience avait changé leur point de vue sur la vieillesse et sur l'importance d'être accompagné et de ne pas se sentir seul.

Comment sélectionner les personnes âgées qui bénéficieront du programme ? Quels sont les critères importants pour garantir un lien significatif ?

-Au Adopter un grand-parent Nous travaillons avec plus de 400 maisons de soins et centres de jour pour identifier et soutenir les personnes âgées qui veulent et doivent participer au projet. Différents facteurs sont pris en compte, tels que leur volonté de parler aux jeunes, leur désir d'activités et leur besoin de compagnie.

Pour s'assurer que les liens sont réels, nous analysons les intérêts, les personnalités et les affinités entre les grands-parents et les jeunes, en veillant à ce que la relation se déroule naturellement et ait un impact positif sur leur vie. correspondre. En outre, nous assurons toujours un suivi continu pour veiller à ce que l'expérience soit bénéfique pour les deux parties.

Quelles stratégies utilisez-vous ? Adopter un grand-parent pour soutenir la participation active des jeunes à long terme ?

-Les jeunes qui participent sont généralement très engagés, de sorte qu'en général nous n'avons aucune difficulté à maintenir leur participation active. Néanmoins, nous comprenons que chaque personne a ses propres responsabilités, ses propres horaires et ses propres habitudes. C'est pourquoi nous essayons de faire du volontariat une expérience enrichissante, jamais une obligation.

Nous proposons toujours différentes modalités afin que chaque volontaire puisse choisir celle qui convient le mieux à son mode de vie. Ils peuvent effectuer des visites en personne, passer des appels téléphoniques via notre application et ajuster les réunions en fonction de leur disponibilité en termes de temps et de jours. En outre, nous organisons également des activités et des événements qui ajoutent beaucoup de valeur à l'expérience du volontariat, en créant un plus grand sentiment de communauté et d'appartenance parmi les participants.

Dans quelle mesure pensez-vous que la société a changé en ce qui concerne la perception de la vieillesse et l'importance du lien intergénérationnel ?

-Ces dernières années, nous avons assisté à une prise de conscience accrue de l'importance de l'intégration des personnes âgées dans la société et de l'importance de la compagnie. Les initiatives qui promeuvent les liens intergénérationnels sont de plus en plus reconnues, ce qui crée un changement positif dans la perception de la vieillesse. Il y a une prise de conscience croissante de la solitude non désirée.

La différence entre les générations peut constituer un défi en raison de modes de vie différents, de la numérisation ou de modes de communication différents, mais nous savons également que si vous l'organisez bien, elle peut servir d'expérience d'apprentissage mutuel. Nombre de nos expériences ont montré que les jeunes sont prêts à consacrer du temps à leurs aînés, mais qu'ils ont parfois besoin d'une initiative pour les y aider.

Compte tenu de l'état de la pyramide des âges, quelle est votre vision de l'avenir de l'organisation ?

-L'Espagne est l'un des pays où la population est la plus âgée et cette population continuera d'augmenter au fil des ans. Cela implique un plus grand besoin de nos services, c'est pourquoi notre idée est de continuer à croître, tant au niveau national qu'international. Nous considérons qu'il est essentiel de renforcer et d'étendre les programmes qui favorisent le lien entre les générations, afin d'aider les personnes âgées mais aussi les jeunes.

Nous voulons que vous Adopter un grand-parent est un réseau de soutien qui contribue à améliorer la qualité de vie des personnes âgées afin qu'elles ne se sentent pas seules, tout en encourageant les valeurs de solidarité et de respect au sein des nouvelles générations.

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Évangile

La vie divine dans l'Eucharistie. Corpus Christi (C)

Joseph Evans commente les lectures de Corpus Christi (C) pour le dimanche 22 juin 2025.

Joseph Evans-19 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Melchizédek est un personnage très mystérieux qui apparaît dans le livre de la Genèse. On nous dit qu'il s'agit d'un prêtre qui a béni Abraham, mais à qui le patriarche a ensuite donné la dîme, un dixième de tout ce qu'il possédait, signe évident de la supériorité de Melchizédek. Il disparaît ensuite de la Bible pour réapparaître de manière énigmatique dans une ligne du Psaume 110, toujours considéré comme un psaume sur le Messie : Le Seigneur a juré et ne se repent pas : "Tu es un prêtre éternel, selon le rite de Melchisédech. Et puis, dans le Nouveau Testament, l'auteur de la lettre aux Hébreux ne doute pas que tout cela se réfère finalement au Christ (voir Hébreux 7).

Le nom de Melchizédek, qui signifie "roi de justice", et le fait qu'il était roi de "Salem", qui signifie "paix", renvoient à Jésus, qui est le véritable roi de justice et de paix. Et le fait qu'il apparaisse simplement, sans référence à son ascendance, et qu'il disparaisse ensuite, sans référence à son avenir, donne un sens d'éternité, qui s'accomplit à nouveau en Jésus : "Sans père, sans mère, sans généalogie ; on ne connaît ni le commencement de ses jours, ni la fin de sa vie. En vertu de cette ressemblance avec le Fils de Dieu, il est prêtre à perpétuité". (Héb. 7, 3).

À l'occasion de la fête du Corpus Christi, l'Église nous propose aujourd'hui cet épisode sur Melchizédek et le psaume dans lequel il est mentionné. Melchizédek est représenté en train d'offrir à Abraham du pain et du vin, avec lesquels il le bénit. Mais Jésus va beaucoup plus loin. Non seulement il est capable de multiplier le pain, comme nous le voyons dans l'Évangile d'aujourd'hui (signe de son pouvoir sur la création), mais il est aussi capable de donner au pain et au vin une toute nouvelle signification et même une toute nouvelle réalité. C'est le don de l'Eucharistie, que saint Paul décrit dans la deuxième lecture. Jésus dépasse de loin la bénédiction que Melchisédek a accordée à Abraham. Par ce nouveau don du pain et du vin, Jésus nous donne maintenant sa propre vie divine, le corps et le sang, l'humanité et la divinité du Dieu fait homme.

Avec cet ancien don de pain et de vin, Melchizédek a béni la mission d'Abraham, son voyage dans l'obéissance au commandement de Dieu, et a célébré sa conquête sur ses ennemis. L'Eucharistie est maintenant la nourriture pour le voyage de notre vie vers Dieu et l'éternité - à partager avec le Grand Prêtre éternel Jésus - et nous aide à combattre et à gagner toutes les batailles que nous devons mener au service de Dieu. Le Jésus qui multiplie les pains peut aussi "multiplier", transformer complètement sa réalité, en se faisant, pour notre salut, le pain de la vie éternelle (cf. Jn 6, 64).

Vatican

Jésus invite les chrétiens à surmonter le désespoir, déclare le pape Léon XIV

Le pape Léon XIV a rappelé lors de l'audience d'aujourd'hui que Jésus invite les chrétiens à surmonter le désespoir. Il a également lancé un appel fort à "ne pas s'habituer à la guerre" et à sa "barbarie", comme l'a appelé le Concile Vatican II. Par ailleurs, le Vatican a lancé une campagne de dons à l'Appel de Saint-Pierre.

OSV / Omnes-18 juin 2025-Temps de lecture : 5 minutes

Justin McLellan, Catholic News Service (CNS), Cité du Vatican

Lorsque l'espoir semble avoir disparu, les chrétiens peuvent se tourner vers Jésus pour surmonter la résignation et retrouver le désir de guérison, a déclaré le pape Léon XIV.

Parfois, "nous nous sentons bloqués, enfermés dans une impasse. Parfois, en fait, il semble inutile de continuer à attendre", a déclaré le Saint-Père aux milliers de pèlerins rassemblés sur la place Saint-Pierre ensoleillée pour son discours d'ouverture. le public en général du 18 juin. "Cette situation est décrite dans les évangiles par l'image de la paralysie.

Jésus les rejoint dans leur douleur

Le Pape a centré sa catéchèse sur le récit de l'Évangile de Jean dans lequel Jésus guérit un homme paralysé depuis 38 ans. Au lieu de se rendre directement au temple de Jérusalem, Jésus se rend à la piscine où étaient rassemblés les malades et les personnes souffrantes, dont beaucoup étaient exclus du culte du temple en raison de leur impureté rituelle.

Jésus va à leur rencontre en personne, a déclaré le pape Léon. "C'est donc Jésus lui-même qui les rejoint dans leur douleur.

Le pape a déclaré que la piscine de Bethesda, qui signifie "maison de la miséricorde" en hébreu, est une image de l'Église "où les malades et les pauvres se rassemblent et où le Seigneur vient pour guérir" et apporter l'espoir.

En se concentrant sur l'état de l'homme paralysé, le Pape a souligné comment la déception et la résignation peuvent paralyser l'esprit humain. "Quand on est bloqué depuis tant d'années, on peut aussi manquer de volonté de guérir", a-t-il déclaré.

Cependant, "Jésus ramène plutôt cet homme à son désir véritable et profond", a déclaré le pape.

"Question essentielle : "Voulez-vous guérir ?

Jésus a demandé à l'homme paralysé : "Veux-tu être guéri ? Bien que la question de Jésus puisse sembler "superficielle", elle est essentielle, car "nous préférons parfois rester dans un état de maladie, obligeant les autres à s'occuper de nous", a-t-il déclaré. Cette résignation "est parfois aussi un prétexte pour ne pas décider quoi faire de notre vie". 

Citant saint Augustin, le pape a déclaré que la personne avait besoin "d'un homme qui était aussi Dieu" pour être véritablement guérie. "L'homme qui était nécessaire est donc venu ; pourquoi repousser encore la guérison", a déclaré le pape.

Non aux attitudes fatalistes : chance ou malchance 

Le pape Léon a utilisé le récit de l'Évangile pour remettre en question les attitudes fatalistes qui considèrent la vie comme une question de chance ou de malchance. "Jésus, au contraire, l'aide à découvrir que sa vie est aussi entre ses mains", a-t-il déclaré. Lorsque Jésus lui ordonne de se lever, de prendre son brancard et de marcher, il l'appelle à prendre ses responsabilités et à aller de l'avant avec détermination.

La civière, a ajouté le Pape, symbolise la souffrance passée de l'homme qui "ne s'en va pas et ne se jette pas". Alors qu'elle avait bloqué la vie de l'homme, "c'est maintenant lui qui peut porter cette civière et l'emmener où il veut : il peut décider ce qu'il veut faire de son histoire !

Comprendre où nos vies sont bloquées

Le pape Léon a exhorté les pèlerins rassemblés sur la place à "demander au Seigneur le don de comprendre où nos vies sont bloquées" et à "donner une voix à notre désir de guérison".

"Et prions pour tous ceux qui se sentent paralysés, qui ne voient pas d'issue", a-t-il déclaré. "Demandons de revenir vivre dans le cœur du Christ, qui est la véritable maison de la miséricorde !

Résister à la "tentation" de recourir aux armes

À la fin de l'audience, avant de donner sa bénédiction, le pape Léon a lancé un vibrant appel contre les guerres. 

Le monde doit résister à l'attrait des armes modernes, qui menacent de donner aux conflits une férocité dépassant celle des guerres précédentes, a déclaré le pape Léon XIV.

"Le cœur de l'Église est déchiré par les cris provenant de lieux en guerre", a-t-il déclaré à la fin de son audience générale sur la place Saint-Pierre, le 18 juin. "En particulier de l'Ukraine, de l'Iran, d'Israël et de Gaza.

Ne pas s'habituer à la guerre ! Barbarie" plus grande qu'avant

"Nous ne devons pas nous habituer à la guerre", a déclaré le pape. "Nous devons plutôt résister à l'attrait des armes puissantes et sophistiquées comme une tentation.

Citant la Constitution pastorale sur l'Église dans le monde de ce temps ("Gaudium et Spes") de l'Assemblée générale des Nations unies, le Conseil de l'Europe a décidé d'adopter une nouvelle Constitution pastorale sur l'Église dans le monde. Conseil du Vatican IILe pape Léon a déclaré que dans les guerres modernes, "des armes scientifiques de toutes sortes sont utilisées" et que, par conséquent, "leur atrocité menace de conduire les combattants à une barbarie bien plus grande que celle des temps passés".

C'est pourquoi, au nom de la dignité humaine et du droit international, je répète aux responsables ce que le pape François avait l'habitude de dire : "La guerre est toujours une défaite"", a déclaré le pape. Et, citant un autre de ses prédécesseurs, le pape Pie XII, il a ajouté : "Avec la paix, on ne perd rien. Avec la guerre, on peut tout perdre.

"Grave détérioration de la situation au Moyen-Orient".

Le message du pape Léon survient quelques jours après qu'il a exprimé sa profonde inquiétude face à la "grave détérioration" de la situation au Moyen-Orient, peu après les frappes aériennes menées par Israël contre des installations nucléaires en Iran et les attaques de drones lancées contre Israël le 13 juin.

"Personne ne devrait jamais menacer l'existence d'un autre2, avait déclaré le pape lors d'une audience avec des pèlerins à Rome à l'occasion de l'Année sainte 2025, le 14 juin. S'il est juste d'espérer un monde "libéré de la menace nucléaire", a-t-il ajouté, "il est du devoir de toutes les nations de soutenir la cause de la paix, en empruntant des chemins de réconciliation et en promouvant des solutions qui garantissent la sécurité et la dignité de tous".

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, a déclaré à l'agence de presse italienne ANSA le 17 juin que le Saint-Siège prônait le désarmement nucléaire et avait rédigé un document sur l'immoralité non seulement de l'utilisation mais aussi de la possession d'armes nucléaires, une idée déjà exprimée par le défunt pape François.

Oblong de Saint-Pierre" : le Vatican lance un appel à la générosité

En outre, le Vatican a lancé aujourd'hui une campagne d'appel aux dons en faveur de la Obolo de St. Peter'sLa collecte a lieu chaque année le 29 juin, et cette année également le dernier dimanche de juin, fête liturgique de saint Pierre et saint Paul. 

L'Obole de Saint-Pierre a pour but de soutenir la mission du Saint-Père au service de l'Église universelle, qui s'étend au monde entier, avec l'annonce de l'Évangile, la promotion du développement humain intégral, l'éducation, la paix et la fraternité entre les peuples.

Cela est également rendu possible par les nombreuses activités de service menées par la Commission européenne. dicastères, organismes et agences du Saint-Siège qui l'assistent au quotidien. 

De nombreuses associations caritatives

L'obole de Saint-Pierre est également dédiée à saint Pierre.es nombreuses œuvres de bienfaisance en faveur des personnes, des familles en difficulté et des populations touchées par des catastrophes naturelles et des guerres, ou ayant besoin d'assistance ou d'aide au développement. 

Le Secrétariat pour l'économie et le Dicastère pour la communication du Saint-Siège ont préparé des documents informatifs et multimédias expliquant sa signification, que l'on peut trouver dans les liens suivants. ici.

L'auteurOSV / Omnes

États-Unis

Léon XIV, un leader apprécié des catholiques américains

L'enquête distingue les opinions des électeurs républicains et démocrates. Elle interroge également les personnes d'autres confessions chrétiennes.

OSV / Omnes-18 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Par Gina Christian, OSV News

Un peu plus d'un mois après son élection, le Pape a Léon XIV bénéficie d'un accueil favorable de la part de la majorité des catholiques du pays, selon un nouveau sondage.

Le Centre de recherche sur les affaires publiques Associated Press-NORC de l'Université de Chicago a interrogé 1 158 adultes américains entre le 5 et le 9 juin, par téléphone et par Internet, au moyen de questionnaires administrés en anglais et en espagnol, et les participants ont reçu "une petite incitation financière" pour répondre à l'enquête, selon les chercheurs.

65% des catholiques américains considèrent le nouveau pape "très" ou "plutôt" favorablement, 29% répondent qu'ils n'en savent pas assez pour se faire une opinion et 6% font état d'une opinion défavorable.

En revanche, un sondage AP-NORC réalisé en octobre 2015 auprès de 1058 adultes a montré que 59% des catholiques américains approuvaient le pape François, 26% n'avaient pas assez d'informations pour se prononcer, et 15% le désapprouvaient. Ce sondage a été réalisé plus de deux ans après l'élection du pape François en mars 2013.

Dans les enquêtes de 2015 et de 2025, 44% des adultes américains ont exprimé des opinions favorables à l'égard du pape actuel. Dans l'enquête de 2025, 46% ont déclaré ne pas en savoir assez sur le pape Léon, alors qu'en 2015, 42% ont dit la même chose à propos du pape François. Dans l'enquête de 2025, 10% des adultes du pays ont exprimé leur désapprobation à l'égard du pape Léon, tandis que 13% ont dit la même chose du pape François en 2015.

Opinions des électeurs républicains et démocrates

AP a rapporté que le sondage "n'a pas trouvé de division partisane discernable parmi les catholiques sur le pape Leo, et les catholiques à travers le spectre idéologique ont exprimé l'espoir que Leo puisse guérir certaines des divisions qui ont surgi pendant le pontificat de son prédécesseur, le pape François".

Les membres d'autres groupes religieux sont plus susceptibles de "se faire une opinion" sur le pape Léon, selon AP. Plus précisément, environ la moitié des protestants nés de nouveau (également connus sous le nom d'évangéliques), des protestants traditionnels et des personnes non affiliées à une religion ne sont pas d'accord sur l'opinion qu'ils ont du pape Léon, et 1 personne sur 10 a une opinion défavorable à son sujet, selon AP-NORC.

Environ la moitié des adultes du pays âgés de plus de 60 ans approuvent le pape Léon, tandis que 4 personnes sur 10 âgées de moins de 30 ans le considèrent favorablement et que seulement 1 personne sur 10 âgée de moins de 30 ans le désapprouve.

L'auteurOSV / Omnes

Évangélisation

Ciriaco et Paula, martyrs chrétiens et patrons de Malaga

Le 18 juin, l'Église célèbre les saints Ciriaco et Paula, martyrs lapidés à Malaga lors de la persécution de Dioclétien au début du IVe siècle, et patrons de la ville de Malaga. La liturgie d'aujourd'hui célèbre également le cardinal saint Grégoire Barbarigo, évêque chargé par le pape de coordonner l'aide aux personnes touchées par la peste à Rome en 1656.  

Francisco Otamendi-18 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Elle souligne que Martyrologie Romano que "en Espagne, dans la ville de Malaga, sont morts en ce jour (IVe siècle), les martyrs Ciriaco et Paula, vierges. Après avoir souffert de nombreux tourments, ils ont été lapidés et ont rendu leurs âmes au ciel parmi les pierres mêmes". D'après un autre Selon le martyrologe, saint Cyrille et sainte Paula étaient frères et sœurs.

Le journaliste Antonio Moreno, que vous pouvez lire dans Omnes, présente un profil des saints martyrs et leur contexte, avec les mots de Rafael Contreras, archiviste, sur le site web de l'association. diocèse de Malaga

La tradition affirme que "les saints Ciriaco et Paula étaient deux jeunes gens de Malaga appartenant à une communauté chrétienne florissante dans notre ville et présidée par l'évêque San Patricio. Ils furent arrêtés lors de la dixième persécution de l'empereur Dioclétien et soumis à de douloureux tourments. Le but était de les faire renoncer à leur foi et de leur faire adorer des divinités païennes".

"Vénéré dans notre ville

"Comme ils n'ont pas réussi, ils ont été condamnés à mort et lapidés, chacun attaché à un arbre. Cela se passa sur les rives du fleuve Guadalmedina, le 18 juin 303 après J.-C., à l'endroit que nous connaissons encore aujourd'hui sous le nom de Paseo de Martiricos. J.-C., à l'endroit que nous connaissons encore aujourd'hui sous le nom de Paseo de Martiricos".

Après leur mort, leurs frères chrétiens ont recueilli leurs corps et les ont enterrés. "Depuis lors, ils sont vénérés dans notre ville par les chrétiens. "La mémoire des saints patrons de Malaga est encore très présente parmi les habitants de Malaga", rappelle-t-on.

Protagonistes d'un roman historique

Dans son récent article De vrais saintsDans Omnes, Antonio Moreno raconte l'histoire de la genèse de "Le poisson de boue". Il s'agit d'un roman historique écrit par Ana Medina et Antonio S. Reina, qui raconte la vie de ces saints patrons de Malaga, les jeunes saint Ciriaco et sainte Paula, martyrisés à l'époque de Dioclétien. L'œuvre ramène le lecteur aux débuts du christianisme, explique Antonio Moreno, lorsque les premières communautés vivaient la joie de la Bonne Nouvelle face à l'échec des religions païennes. 

"Dans cette fiction (nous n'avons guère de détails sur leur vie), Ciriaco et Paula sont deux jeunes gens ordinaires qui vivent leur vocation chrétienne comme tant d'autres jeunes aujourd'hui, au milieu des doutes et des maladresses. Mais le moment venu, la grâce leur a donné le pouvoir de changer héroïquement leur vie jusqu'à donner le témoignage suprême du martyre". Situé au début du IVe siècle, "Le poisson de boue" réfléchit aux problèmes actuels du dialogue de la foi avec la culture d'aujourd'hui.

L'auteurFrancisco Otamendi

Ressources

Héritage et horizon : Léon XIII et Léon XIV

Une réflexion sur l'héritage de Léon XIII et son influence possible sur le pontificat de Léon XIV, mettant en lumière les causes et les effets clés de son pontificat. Elle examine également le contexte actuel et le profil du nouveau pape.

Gerard Jiménez Clopés-18 juin 2025-Temps de lecture : 11 minutes

"Léon XIV ? Tels sont les mots, avec un visage surpris, que plus d'un a peut-être prononcés le jour de l'élection du pape. C'est du moins ce qui s'est passé dans mon cas, alors que je me trouvais avec un ami sur la place Saint-Pierre. Mon esprit s'est tourné vers le passé, vers Léon XIII, et en même temps je n'ai pas pu m'empêcher d'aller de l'avant, pour comprendre ce que Robert François allait devenir. Prévost. En effet, les paroles et les gestes du nouveau pape nous donneraient plus d'indices sur son pontificat.

Nous ne savons pas dans quelle mesure Léon XIV ressemblera à Léon XIII ou le suivra, mais le fait que dans la brève homélie du début de son pontificat, le Saint-Père ait à nouveau mentionné Léon XIII et l'ait appelé "mon prédécesseur" suggère que cette décision est plus qu'une simple inspiration lointaine. Dans cette homélie, après avoir commenté la façon dont la charité peut être un ferment d'unité dans le monde, il a déclaré : "Avec mon prédécesseur Léon XIII, nous pouvons nous demander aujourd'hui : si cette charité devait prévaloir dans le monde, "ne semblerait-il pas que toute lutte s'éteindrait bientôt là où elle prendrait effet dans la société civile" (Lettre Enc. Rerum novarum, 20)".

Au-delà de Rerum novarum

Il m'a semblé opportun d'analyser les aspects qui caractérisent le pontificat de Léon XIII afin de voir ce que l'on peut entrevoir à travers le début du pontificat de Léon XIV, et d'aller au-delà de la connaissance de Léon XIII comme pape de l'époque. Rerum novarum et la doctrine sociale de l'Église, telle qu'elle était communément définie dans les premiers temps qui ont suivi son élection.

Afin de comprendre ce qui a marqué le pontificat de Léon XIII et pourquoi, j'ai structuré cet article de la manière suivante : je décrirai quatre causes et quatre effets du pontificat, puis je tirerai quelques brèves conclusions. Les causes, comme on peut facilement le déduire, expliqueront dans une large mesure les effets, qui formeront les lignes de base que nous considérons comme ayant caractérisé Léon XIII.

En guise de mise en garde initiale, je précise que je n'indiquerai pas beaucoup de dates ou de noms d'encycliques, puisque mon intérêt se porte surtout sur les grandes lignes de son pontificat. D'ailleurs, il est peut-être curieux de ne pas commencer par un bref paragraphe sur la biographie de Léon XIII, au risque d'en faire une caricature. Nous n'avons pas le choix, dans l'intérêt du lecteur.

Gioacchino Pecci, né à Carpineto Romano le 2III-1810 - non loin de Rome - et mort dans cette même ville le 20-VII-1903, fut dans sa jeunesse très assidu dans ses études et très porté sur l'organisation. Après avoir étudié en vue d'une carrière diplomatique, il fut légat papal (gouverneur) des États pontificaux dans diverses localités italiennes, notamment à Bénévent et Pérouse (cinq ans en tout), nonce pour une courte période en Belgique (trois ans), et surtout évêque de Pérouse et évêque de Rome, respectivement pendant plus de trente et vingt-cinq ans. Sérieux et déterminé, il avait un sens aigu de l'autorité et n'était pas enclin à la familiarité. Il a gouverné en faveur de l'unité catholique et avec un sens aigu de la centralisation dans un monde en profonde évolution, comme nous le verrons.

Cause 1 : Expérience personnelle en tant que délégué et évêque

Comme nous l'avons vu dans le cas du pape François - et comme ce fut probablement aussi le cas pour les pontifes précédents - la biographie antérieure à la papauté est un facteur déterminant pour comprendre les décisions de celui qui devient le successeur de Pierre. L'expérience accumulée au fil des décennies, la vision du monde et de l'Église, ainsi que les actions entreprises avant d'assumer le pontificat, marquent profondément le style et l'approche du nouveau pape. Ce fut clairement le cas pour Léon XIII.

Gioacchino Pecci a été profondément influencé par deux facteurs : sa vocation et ses aptitudes pour le gouvernement et la diplomatie, et les trente et un ans qu'il a passés comme évêque du même diocèse, la ville de Pérouse, située à l'intérieur de l'Italie, à quelque 170 kilomètres au nord de Rome, qu'il a fini par considérer comme sa patrie.

Son passage en tant que délégué du pape dans différentes villes - en particulier Bénévent et Pérouse - et en tant qu'évêque de cette dernière, lui a donné une précieuse expérience du gouvernement et une profonde connaissance du rôle que l'Église pouvait jouer au profit du peuple, tant dans l'action politique que dans l'action ecclésiastique. À cette époque, la fonction de délégué pontifical avait une fonction éminemment politique : elle consistait à administrer un territoire au nom du pape, étant donné que les États pontificaux existaient encore. Au cours de ces années, Pecci s'est distingué par son inlassable activité pastorale et sociale, visitant personnellement les villes et promouvant toutes sortes d'initiatives sociales, éducatives et religieuses.

Entre son mandat de délégué et son épiscopat, il y a une parenthèse importante : trois ans en tant que nonce à Bruxelles. Cette expérience le marque surtout sur le plan intellectuel, puisqu'il peut y observer comment le catholicisme est contraint de se renouveler dans l'exposé de sa doctrine pour répondre au défi du libéralisme contemporain. Si cette période est moins déterminante pour les grandes lignes de son futur pontificat, elle contribue à affiner son style de gouvernement, alliant audace et prudence.

Cause 2 : La chute des États pontificaux

La chute des États pontificaux coïncide, à Pérouse, avec la moitié de l'épiscopat de Pecci, même si le conflit - connu sous le nom de "question romaine" - durera plusieurs décennies. Ce fut un coup dur pour lui, qui avait déjà accumulé une longue histoire de gouvernement, d'abord en politique, puis en tant que pasteur. Il en souffre d'autant plus qu'il est conscient du potentiel de l'Église à promouvoir le bien commun lorsqu'elle dispose de tous les outils pour intervenir dans la société. Il avait donc le sentiment que la capacité de l'Église à rendre service à l'humanité était en train de se perdre.

En outre, la perte du pouvoir temporel est vécue comme une humiliation : pour beaucoup, dont Pecci, il est inacceptable que le pape, autorité spirituelle suprême, doive reconnaître une autorité civile et s'y soumettre. Pour ceux qui étaient nés et avaient vécu sous les États pontificaux, accepter cette nouvelle situation était comparable à subir une invasion barbare.

Cependant, il est important de noter que Pecci était également conscient des limites du gouvernement politique de l'Église. Durant son épiscopat à Pérouse, il assiste à la succession de plusieurs délégués pontificaux, qui ne sont pas tous dignes de la fonction qu'ils occupent. Malgré ces expériences, il gardera toujours une certaine nostalgie du pouvoir temporel, inspiré par l'idée que l'Église peut être le meilleur bienfaiteur de la société, tant sur le plan humain que spirituel.

Cause 3 : Période nationaliste et coloniale

La chute des États pontificaux coïncide avec une autre réalité : l'exaltation nationaliste des principales puissances européennes. Dans le cas de Pecci, à l'intérieur des territoires pontificaux, la réunification italienne provoqua une attitude très agressive à l'égard de l'Église, du moins du point de vue de la manière dont il l'a vécue, en tant qu'évêque et plus tard en tant que pape.

M. Pecci a compris que le pape était privé de sa capacité opérationnelle légitime. Au fil du temps, il s'est rendu compte qu'il existait d'autres moyens plus appropriés d'exercer son leadership et son influence, tant au niveau national qu'international. Toutefois, cette transformation de l'approche a pris du temps pour être pleinement conçue et développée. Ainsi, tout au long de son pontificat, nous le verrons s'engager à restaurer le rôle du Saint-Père et à protéger sa souveraineté.

Si tel était le défi en Italie, au niveau international, Léon XIII recherchait quelque chose de similaire, mais dans un contexte différent. Dans ce contexte, il a fortement plaidé pour la reconnaissance du pape en tant qu'acteur social face aux conséquences du colonialisme. Il s'agissait notamment d'intervenir dans les conflits territoriaux entre les pays, dans la manière dont la foi devait être propagée dans les territoires coloniaux et de déterminer qui devait exercer l'autorité ecclésiale dans les pays de mission sous domination coloniale.

Cause 4 : Révolution industrielle

D'après ce que j'ai pu lire ces derniers jours, il s'agit peut-être de l'aspect le plus marquant et le plus connu du pontificat de Léon XIII : sa lutte inlassable pour défendre la dignité humaine contre les abus des chefs d'entreprise pendant la révolution industrielle.

En effet, au XIXe siècle, l'Europe a vu de nombreuses zones rurales se vider tandis que des ghettos de banlieue apparaissaient à la périphérie des grandes villes. Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants y sont concentrés dans des conditions précaires, prêts à contribuer au développement de l'industrie.

Déjà à Pérouse, Gioacchino Pecci s'était montré très soucieux d'améliorer les conditions de travail des ouvriers, tâche qu'il a entreprise pendant son mandat de délégué du pape et qu'il a poursuivie en tant qu'évêque. En tant que pape, il a conservé la même sensibilité aux questions sociales.

Cette période industrielle se caractérise par de véritables formes d'exploitation et est marquée par des crises économiques qui aggravent la situation : la misère, le chômage et l'émigration augmentent. Mais ce n'est pas tout : la transformation sociale a également accéléré un processus de déchristianisation du monde ouvrier et favorisé une déification de l'argent, ainsi qu'une exaltation du progrès, de la science et de la technologie.

Face à cette réalité, Léon XIII opte pour un discours - puisque l'action politique directe n'est pas possible - qui cherche à atteindre aussi bien la société capitaliste et bourgeoise que le mouvement ouvrier naissant et le socialisme émergent. Cet effort donnera naissance à un magistère qui, presque sans le vouloir, introduira une conception moderne de l'État et de l'organisation sociale.

Selon ce point de vue, l'État doit jouer un rôle actif dans le traitement des problèmes sociaux, en favorisant la compréhension entre les travailleurs et les employeurs. Il doit être un juge et un législateur juste, attentif aux droits et aux devoirs de toutes les classes sociales.

Conséquence 1 : Le nouveau rôle de l'Église dans la société

Nous passons - sans transition, par souci de concision - à la description des conséquences que ces causes ont eues sur l'action du Pape Léon XIII. Commençons par la manière dont l'Église elle-même s'est transformée. On peut la résumer en disant qu'elle a cessé d'être "un État parmi d'autres" pour devenir, si je puis dire, une entité au caractère éminemment spirituel, avec une vocation de rayonnement universel.

Il serait naïf de penser qu'il s'agit là d'une nouveauté : l'Église, fondée par Jésus-Christ, avait déjà une telle vocation et l'exerçait. Mais la réalité est bien têtue : gouverner de vastes territoires impliquait de consacrer beaucoup de temps et d'efforts à la gestion des États pontificaux.

Lorsque ce changement radical s'est produit, l'Église - de manière forcée et douloureuse, du moins pour Léon XIII - a dû s'appuyer de plus en plus exclusivement sur son leadership spirituel. En résumé, les priorités du pape Léon XIII étaient les suivantes : un profond renouvellement de la formation intellectuelle basée sur la doctrine de saint Thomas d'Aquin ; la revitalisation et l'unification des ordres religieux, en particulier des franciscains et des bénédictins ; une impulsion majeure en faveur des missions, profitant de l'expansion coloniale ; et un renforcement du contrôle de l'autorité ecclésiale dans le monde entier.

Conséquence 2 : Un acteur influent "par autorité morale".

La seconde conséquence est de nature plus politique. La perte de son rôle temporel avec la chute des États pontificaux oblige le Saint-Siège à se faire respecter en Italie et sur la scène internationale, non plus par la puissance militaire.

Le processus est long mais fructueux car, du vivant même de Léon XIII, le Vatican est consulté pour résoudre de nombreux conflits : différends territoriaux et frontaliers entre colonies, questions commerciales et tarifaires entre pays, ou encore crises humanitaires provoquées par la guerre. Il n'est pas rare qu'un accord soit trouvé grâce à l'intervention de Rome.

Ces actions politico-sociales ne sont qu'un échantillon du processus de transformation de l'Église. Sous le pontificat de Léon XIII, on a vu l'Église regarder au-delà des États pontificaux et se tourner plus énergiquement vers le monde dans son ensemble. Dans la douleur et au prix de nombreuses humiliations diplomatiques, l'Église a découvert une nouvelle façon de contribuer au bien commun, en s'appuyant sur son autorité morale, et a ainsi acquis une influence internationale croissante.

Conséquence 3 : Défendre la dignité humaine

La troisième conséquence concerne la défense de la dignité de la personne. Les courants politiques et sociaux de l'époque - en particulier le capitalisme, le socialisme et la franc-maçonnerie - ainsi que le processus d'industrialisation susmentionné ont conduit Léon XIII à intervenir de manière décisive pour sauvegarder la valeur de chaque être humain.

Nous ne nous attarderons pas trop sur ce point, si ce n'est pour ajouter que la motivation ultime était, bien sûr, spirituelle : Léon XIII estimait chaque personne à la valeur que le Christ lui attribuait.

Il convient également de noter que, suite à la perte du pouvoir temporel, le pape a progressivement accepté que les catholiques puissent intervenir de manière "autonome" dans l'action politique pour défendre les valeurs humaines inspirées par l'Évangile. D'abord réticent, il se rend compte, dans le cas de l'Italie, que cette intervention est indispensable, faute de quoi le pays serait aux mains exclusives des libéraux et des francs-maçons. Dans le reste de l'Europe, Léon XIII est moins réticent à encourager la participation des catholiques à la vie publique. Toutefois, cette "autonomie" doit être comprise entre guillemets, car il a toujours souhaité que les catholiques soient regroupés au sein d'un parti unique.

En tout état de cause, cette nouvelle approche d'un catholicisme démocratique et social a suscité un grand enthousiasme parmi les jeunes catholiques européens et a constitué un germe important pour l'avenir.

Conséquence 4 : Conduire l'Église dans la modernité

La dernière grande conséquence est que le pape Léon XIII a conduit l'Église vers la modernité dans plusieurs des domaines mentionnés ci-dessus. On dit que les cardinaux qui l'ont élu - après le long pontificat de Pie IX - cherchaient un pape avec de la maturité et une certaine ouverture, pour ne pas aggraver le conflit causé par la perte des États pontificaux, mais pour y faire face avec retenue et sagesse.

Pourquoi les eaux étaient-elles si troubles ? En simplifiant au maximum, on peut dire que, d'une part, Pie IX avait publié une encyclique avec une "liste de compilation des principales erreurs de notre temps", plus connue sous le nom de Syllabus. L'Église entendait ainsi offrir une lumière au milieu des ténèbres des erreurs modernes, mais elle a donné l'impression d'une confrontation totale avec la modernité.

D'autre part, l'effondrement récent des États pontificaux avait laissé Pie IX dans une position de repli, dont il ne souhaitait sortir qu'en regagnant ce qui avait été perdu.

Bref, comme on l'a montré, l'Église a été obligée de réajuster de nombreux morceaux. Avec le recul, on peut dire qu'elle l'a fait avec une remarquable solvabilité, et ce sous la houlette de Léon XIII.

Vue sur Léo XIV

Léon XIII était un homme très énergique. A tel point qu'il est connu pour avoir travaillé tard dans la nuit, et que la seule lumière allumée sur la place Saint-Pierre était celle de son bureau. On a donc dit, avec humour, qu'il était ainsi à la hauteur de sa devise papale : Lumen in caelolumière dans le ciel". Je veux dire par là que la synthèse que nous avons faite de son pontificat est presque une mutilation, car il a été étendu dans le temps et a couvert une grande variété de fronts et d'actions.

Cependant, il semble raisonnable d'affirmer que le fil conducteur du pontificat de Léon XIII était le désir de voir une Église cohérente et un monde dans lequel la personne humaine - aimée de Dieu - est au centre de l'action politique et sociale, de sorte que la charité du Christ soit le principe à la fois de l'évangélisation et de la promotion humaine. Léon XIV semble avoir été inspiré par le même esprit.

En plus de ce qui a été dit jusqu'à présent, nous pouvons également noter ce qui suit : la biographie de Giovanni Pecci avant qu'il ne devienne pape et les circonstances sociales de son temps ont été les deux axes qui ont le plus marqué ses vingt-cinq années de pontificat. Par conséquent, si nous tournons notre regard vers Léon XIV, il n'est pas déraisonnable d'affirmer que quiconque souhaite conjecturer sur les vents apportés par l'Esprit Saint avec son pontificat, devrait au moins explorer ces deux domaines.

Je considère qu'il est hâtif et risqué de prédire la direction que prendra ce nouveau pontificat. C'est pourquoi je préfère ne pas m'aventurer trop loin. Mais puisque l'histoire montre que ces deux éléments - biographie personnelle et contexte social - contiennent souvent les germes de ce qui va se passer, disons au moins ce qui semble évident.

De sa biographie - que je connais encore peu et que je préfère connaître à travers ce qui est publié - il est significatif de savoir qu'il est augustinien, qu'à Chiclayo il a été un évêque proche, avec une grande capacité d'écoute, amical, un homme de mission et, en même temps, très bien préparé sur le plan intellectuel. Il possède également un pragmatisme caractéristique de son lieu d'origine.

En ce qui concerne le moment ecclésial et social du monde d'aujourd'hui, le pape lui-même a déjà mentionné quelques défis clés : le besoin de cohésion dans l'Église pour surmonter la polarisation interne, l'unité des chrétiens, les implications éthiques de l'intelligence artificielle, les conséquences des conflits armés et l'urgence de continuer à s'occuper en particulier des plus démunis afin d'éviter toute forme d'exclusion sociale et économique. Enfin, comme Léon XIII, nous savons que Léon XIV a une profonde dévotion mariale.

Le binôme qui résume son projet, exprimé par le pape Léon XIV lui-même, est condensé dans l'homélie d'inauguration de son pontificat : "Amour et unité : ce sont les deux dimensions de la mission que Jésus a confiée à Pierre". De là découle ce désir : "Une Église unie, signe d'unité et de communion, qui devienne un ferment pour un monde réconcilié".

Pour comprendre le déroulement de son pontificat, peut-être plus que de se plonger dans l'histoire, le plus simple est de l'écouter avec la même attention et la même affection filiale que celles avec lesquelles nous avons suivi François, Benoît XVI, Jean-Paul II et, selon les générations, les papes qui ont traversé chacune d'entre elles.

Quelques biographies sur Léon XIII 

  • Santiago Casas, Léon XIII : une papauté entre modernité et traditionEUNSA, Pampelune 2014
  • Bernardo O'Reilly, Vie de Léon XIIIEspasa, Madrid 1886
  • J. Martin Miller, La vie du pape Léon XIIINEB, Omaha 1903
L'auteurGerard Jiménez Clopés

Prêtre

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Monde

200 chrétiens massacrés par des djihadistes au Nigeria

Un massacre a fait au moins 200 chrétiens tués par des djihadistes dans un centre pour personnes déplacées à Benue, au Nigeria. Le pape Léon XIV a dénoncé cette tragédie et appelé à la paix et à la justice pour les communautés chrétiennes persécutées.

Javier García Herrería-17 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Une nouvelle tragédie a secoué la communauté chrétienne du Nigeria dans la nuit du 13 au 14 juin. Au moins 200 chrétiens ont été sauvagement tués par un groupe djihadiste dans la ville de Yelewata, dans l'état de Bénouédans le centre du pays. Les victimes étaient hébergées dans un centre pour personnes déplacées géré par une mission catholique, après avoir fui les violences commises par des groupes extrémistes tels que Boko Haram.

Selon des témoins, les radicaux ont fait irruption dans le centre pendant la nuit, se déchaînant dans le centre avec une violence débridée. "Ils dormaient, beaucoup étaient des enfants et des femmes", a déclaré un bénévole local qui a réussi à s'échapper.

Cette attaque n'est pas un incident isolé. Au cours des deux derniers mois, des centaines de chrétiens ont perdu la vie dans des actions similaires dans différentes parties du pays. Dans l'État de Benue, au moins 500 chrétiens ont été tués au cours des cinq dernières années, dans un contexte de violence religieuse et ethnique croissante.

Silence international et réaction du pape

Les dirigeants chrétiens ont condamné le massacre et appelé les autorités nigérianes à prendre des mesures urgentes pour protéger la population civile. En attendant, le silence international reste une plaie ouverte pour les victimes et leurs communautés.

Lors de la prière de l'Angélus du 15 juin, le pape Benoît XVI a déclaré Léon XIV a délivré un message fort contre la montée de la violence dans le monde, en mettant l'accent sur les attaques contre les communautés chrétiennes. Devant des milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre, le souverain pontife a exprimé sa profonde tristesse face à ce massacre. "Un massacre atroce a eu lieu, avec la mort violente de quelque deux cents personnes, pour la plupart des personnes déplacées accueillies par l'Église locale", a déploré le pape.

Il a également demandé des prières pour la stabilité et la réconciliation au Nigeria, "un pays bien-aimé frappé par de multiples formes de violence", et en particulier pour les communautés chrétiennes rurales de Benue, "victimes constantes d'attaques cruelles".

États-Unis

Des experts catholiques conseillent la non-violence aux États-Unis

Ces derniers temps, des experts catholiques conseillent la non-violence. En d'autres termes, les manifestations contre les raids de l'administration Trump sur l'immigration illégale devraient être pacifiques. Des émeutes et des épisodes violents ont lieu ces jours-ci dans des villes américaines, notamment à Los Angeles. Ce conseil s'applique à d'autres manifestations.  

OSV / Omnes-17 juin 2025-Temps de lecture : 7 minutes

Kimberley Heathetington, (OSV News)

Des experts en consolidation de la paix discutent des principes catholiques de la protestation non violente à la suite des événements qui se déroulent à Los Angeles et dans d'autres villes.

Des centaines de personnes, dont des membres du clergé de nombreuses confessions, des dirigeants et des sympathisants de groupes de défense d'intérêts confessionnels et des fidèles, se sont rassemblées pacifiquement et respectueusement près du Capitole le 10 juin pour un "témoignage pentecôtiste en faveur d'un budget moral".

Cependant, ils se sont agités en exhortant verbalement le Congrès à protéger Medicaid, les prestations d'aide alimentaire SNAP et d'autres programmes ciblés par ce qu'ils disent être des réductions paralysantes dans le "One Big Beautiful Bill" (H.R. 1) de l'administration Trump, actuellement en cours d'examen au Sénat américain.

En défendant le projet de loi, le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson (R-La), a qualifié de "désinformation" le fait de prétendre qu'il implique des coupes sombres dans Medicaid (un programme fédéral et étatique de soins de santé visant à couvrir les frais médicaux des personnes et des familles dans le besoin). Mike Johnson a également assuré que la couverture de Medicaid pour les personnes qui en ont besoin n'était pas menacée.

Manifestation non violente

Cependant, les organisateurs de la veillée, dont le Centre pour la foi et la justice de l'université de Georgetown, ont déjà déclaré : "Retirer le soutien aux communautés les plus vulnérables du pays pour réduire les impôts des riches est une concession morale que les disciples de Jésus ne devraient pas accepter.

Et qu'ont-ils fait ? Ils ont manifesté pour protester. Et, en tant que personnes de foi, ils l'ont fait de manière non violente. 

Il s'agit d'un précepte important de la citoyenneté catholique : le désaccord éthique avec les politiques publiques et le désir de les changer pacifiquement est une entreprise louable.

Cette situation contraste avec les récents affrontements violents qui ont eu lieu aux États-Unis - à Los Angeles, où 4 000 soldats de la garde nationale et 700 marines ont été déployés, à Minneapolis et à New York. Il s'agit d'une réaction physique des communautés aux raids des services de l'immigration et des douanes, qui arrêtent les voisins qui se trouvent dans le pays sans documents légaux. 

L'archevêque Gómez : ne pas provoquer la peur et l'anxiété

L'archevêque de Los Angeles, José H. Gómeza insisté sur cette restriction le 9 juin. "Nous sommes tous d'accord pour dire que nous ne voulons pas d'immigrés sans papiers qui sont des terroristes connus ou des criminels violents dans nos communautés", a déclaré l'archevêque Gomez. "Mais il n'est pas nécessaire que le gouvernement prenne des mesures qui suscitent la peur et l'anxiété chez les immigrés ordinaires, qui travaillent dur, et leurs familles.

Les manifestations, qui ont débuté dans un calme relatif le 6 juin, ont depuis lors dégénéré en scènes de voitures en feu, en affrontements violents avec la police et en centaines d'arrestations. 

En attendant, les autorités, dont le gouverneur de Californie Gavin Newsom et la maire de Los Angeles Karen Bass (démocrate), affirment que le chaos est limité à une petite partie du centre-ville.

"Vivre, parler et agir sans violence, ce n'est pas renoncer, ce n'est pas perdre ou renoncer à quoi que ce soit", a déclaré le pape François en avril 2023, "mais c'est aspirer à tout".

Alors comment encourager efficacement le changement dans une culture qui a trop souvent recours à la force ou qui ignore ceux qui s'y opposent ?

L'archevêque de Los Angeles José H. Gomez dirige une veillée de prière interreligieuse et communautaire à Grand Park le 10 juin 2025 (OSV News photo/John Rueda, avec l'aimable autorisation de l'archidiocèse de Los Angeles).

Principes catholiques de non-violence

OSV News s'est entretenu avec des experts de la construction de la paix pour explorer les principes catholiques de la protestation non-violente.

"Si vous souhaitez vous joindre à une protestation ou à une manifestation, a déclaré Meghan J. Clark, professeur de théologie morale à l'université St. John's dans le Queens, à New York, j'invite les catholiques à se préparer.

Clark a écrit que "la protestation n'est pas seulement une question de justice, c'est un acte de foi". Il suggère maintenant de se préparer dans trois domaines clés, en particulier pour l'action sur les questions d'immigration.

Meghan J. Clark : information, prière et communauté

"Tout d'abord, l'information : assurez-vous d'apprendre et de savoir ce qui se passe. Il est également important de savoir ce qu'il faut prendre et ce qu'il faut laisser à la maison", a-t-elle conseillé. "Ignatian Solidarity Network et CLINIC (Catholic Legal Immigration Network Inc.) sont des endroits parfaits pour commencer. Ils offrent une mine d'informations, de guides pratiques et de récits.

Clark a ensuite conseillé la prière. "La prière, le discernement et la réflexion sont essentiels pour se préparer à s'engager dans une protestation active et non violente. Martin Luther King, Jr.(un pasteur chrétien baptiste), a développé des principes de non-violence active qu'il encourage les catholiques à utiliser pour se préparer spirituellement", a-t-il déclaré. "Lorsque nous nous préparons spirituellement, il est plus facile de résister à la peur, à l'intimidation et à l'escalade dans une situation tendue.

Enfin, la communauté. "Il est préférable de participer à des manifestations avec d'autres personnes. Même si vous ne connaissez personne d'autre qui souhaite y participer, lorsque vous rejoignez la manifestation, apprenez à connaître vos voisins", recommande Mme Clark. "En nous rassemblant pour protester contre l'injustice, nous créons de nouveaux moments de rencontre et de solidarité les uns avec les autres.

Gerard Powers (Notre Dame) : rôle clé des catholiques

Gerard Powers, directeur des études catholiques sur la construction de la paix et coordinateur du réseau catholique de construction de la paix à l'Institut Kroc pour les études internationales sur la paix de l'Université de Notre Dame, est d'accord.

M. Powers a cité le rôle crucial joué par les catholiques dans les manifestations non violentes, depuis People Power aux Philippines et Solidarité en Pologne, jusqu'aux protestations contre la guerre en Irak en 2003 et à la marche annuelle pour la vie à Washington.

"Pour conserver un statut moral et être efficaces, les manifestations doivent rester non violentes, organisées et disciplinées, et se concentrer stratégiquement sur l'injustice en question", a expliqué M. Powers. "Si les manifestations deviennent aléatoires et associées, même involontairement, à la violence, elles doivent cesser et d'autres moyens de s'opposer à l'injustice doivent être recherchés.

Une stratégie plus large que les manifestations

Les manifestations ne peuvent pas non plus être le seul outil d'opposition. "Même les protestations non violentes efficaces, a ajouté M. Powers, ne doivent être qu'un élément d'une stratégie beaucoup plus large visant à lutter contre l'injustice et à promouvoir le bien commun.

Judy Coode, directrice de la communication de Pax Christi USA, a mis l'accent sur l'humanité partagée et la construction de relations.

"Lorsque nous nous joignons à une manifestation publique, comme dans toute interaction avec autrui, nous reconnaissons et respectons l'humanité des autres, même si nous ne sommes pas d'accord", a déclaré M. Coode. "Lorsque nous choisissons de répondre par la non-violence, nous choisissons de construire des relations et de comprendre les autres, et nous nous concentrons sur la fin de l'injustice, et non sur la défaite d'une ou de plusieurs personnes.

Judy Coode : préparation

Comme M. Clark, M. Coode a également insisté sur la nécessité de se préparer. "Dans les Évangiles, Jésus nous enseigne à plusieurs reprises de choisir la non-violence, et c'est la raison pour laquelle nous sommes engagés dans la non-violence", a confirmé le directeur de Pax Christi USA. 

"Toutes les personnes qui espèrent participer à des manifestations publiques en faveur du bien commun - catholiques, personnes d'autres confessions, personnes sans confession - sont vivement encouragées à s'informer et à se former à la non-violence. Une non-violence dont l'histoire est riche et profonde, mais qui est trop souvent ignorée. Mais si de plus en plus de personnes comprennent son efficacité et la manière dont elle a été efficace au fil des ans", a-t-il ajouté, "elle se répandra de plus en plus". 

Véhicule en feu sur Atlantic Boulevard (Los Angeles) lors d'un affrontement entre manifestants et forces de l'ordre suite à de multiples arrestations (7 juin 2025, photo OSV News/Barbara Davidson, Reuters).

Droit de manifester pacifiquement

Les trois experts ont eu des mots très forts à propos des événements de Los Angeles. M. Clark s'est inquiété de l'intervention militarisée. "Une telle escalade injustifiée rend la communauté moins sûre, et non plus", a-t-il déclaré. "Le droit de manifester pacifiquement est essentiel dans toute société démocratique. Les puissances ont demandé à ce que l'on se concentre.

"La violence associée aux manifestations à Los Angeles est illégitime et contre-productive et doit être traitée", a-t-il confirmé. "Mais nous ne pouvons pas laisser cela nous distraire des principales questions en jeu ici : les politiques d'immigration injustes de l'administration Trump, ses efforts sévères pour étouffer les protestations légitimes sur une série de questions, et ses mesures visant à militariser le maintien de l'ordre intérieur."

M. Coode a déclaré que Pax Christi USA était "profondément préoccupé par les tentatives du gouvernement fédéral d'intimider les personnes vulnérables et marginalisées, et qu'il était consterné par l'usage injustifié et disproportionné de la force dans la région de Los Angeles". S'exprimant en Caroline du Nord le 10 juin, le président Donald Trump a averti que les futures manifestations contre l'immigration pourraient être "accueillies avec une force égale ou supérieure".

"Fidèle aux principes de notre tradition sociale catholique".

De retour à Washington, Adam Russell Taylor, pasteur baptiste et président de Sojourners, a fait une promesse aux participants de la "Moral Budget Watch" : "Faisons un peu de bruit sacré aujourd'hui, d'accord ?

M. Taylor a été suivi par des dizaines d'orateurs, certains proposant une parole prophétique, d'autres des versets bibliques pertinents, parfois ponctués par des hymnes.

Avant de se rendre sur les marches du Capitole, où les participants ont été rejoints par les sénateurs Raphael Warnock, D-Georgia, et Chris Coons, D-Delaware, Joan F. Neal, directrice exécutive intérimaire de Network, un groupe de pression catholique pour la justice sociale, a pris la parole.

Joan F. Neal s'est fait l'écho des préoccupations de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis qui, le 20 mai, a qualifié les dispositions de la loi H.R.1 de "déraisonnables et inacceptables".

"Nous savons déjà que ce projet de loi portera préjudice aux familles, aux enfants, aux personnes âgées et à nos frères et sœurs immigrés", a déclaré M. Neal. Il a également souligné que "ce sera le plus grand transfert de richesse de l'histoire de notre pays, des plus bas revenus vers les plus hauts revenus". 

Acte de foi et d'espérance

M. Neal s'est ensuite adressé aux membres catholiques du Sénat pour leur demander "de rester fidèles aux valeurs de notre foi et aux principes de notre tradition sociale catholique".

L'événement était, par essence, un modèle de protestation fidèle et non violente, un groupe de leaders agissant pacifiquement, comme ce que saint Oscar Romero a décrit comme "un microphone pour le Christ".

Bien que l'impact soit incertain, l'optimisme était de mise, comme l'a souligné M. Clark. "La résistance active et non violente est un acte profond de foi et d'espoir.

Climat de violence: meurtres récents

Dans ce contexte, il convient de noter que la violence à caractère politique, qui n'est pas seulement liée à la politique d'immigration, occupe de plus en plus le devant de la scène américaine. Récemment, il y a eu une attaque contre deux législateurs démocrates du Minnesotadans laquelle une députée et son mari ont été tués, et un sénateur et sa femme ont été gravement blessés. 

Ces événements ont été condamnés par l'ensemble du spectre politique, y compris par le président Donald Trump qui, en juillet dernier, en pleine campagne électorale, a subi en Pennsylvanie une attaque qui aurait pu lui coûter la vie.

D'autre part, les universités américaines ont été le théâtre de violentes manifestations l'année dernière contre la guerre à Gaza. Léon XIVPremier pape américain, il prie pour la paix et la promeut depuis le premier jour de son élection comme successeur de Pierre en mai.

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Kimberley Heatherington écrit pour OSV News depuis la Virginie, aux États-Unis.

Cet article est une traduction de l'original de OSV News que vous pouvez trouver ici. ici

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L'auteurOSV / Omnes

Évangélisation

Bienheureux Floribert Bwana, Congolais, défenseur de la justice et de l'intégrité

Ce dimanche, il a été béatifié à Rome. Le laïc congolais Floribert Bwana Chui, assassiné en 2007 à l'âge de 26 ans pour avoir résisté à la corruption et défendu la justice. Il est le premier bienheureux proclamé de la Communauté de Sant'Egidio.  

Francisco Otamendi-17 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

C'est ce qu'a déclaré le pape Léon XIV lors de l'Angélus du dimanche de la Sainte-Trinité. Floribert Bwana Chui, jeune martyr congolais, "a été tué à l'âge de vingt-six ans parce que, en tant que chrétien, il s'est opposé à l'injustice et a défendu les petits et les pauvres. Que son témoignage donne courage et espoir aux jeunes de la République démocratique du Congo et de toute l'Afrique, a déclaré le souverain pontife.

Le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints, a présidé la béatification dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs. La cérémonie s'est déroulée en présence de prélats congolais, dont le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa. Mgr Willy Ngumbi, évêque de Goma, le diocèse d'origine du futur bienheureux. Et la communauté congolaise de Rome. 

Martyr de l'honnêteté 

Stanislas Kambashi SJ, a rappelé en Nouvelles du Vatican que le Pape François a reconnu le martyre de Floribert Bwana Chui le 25 novembre dernier, "par haine de la foi". Il a résumé sa vie comme un martyr de l'honnêteté et de l'intégrité morale. Le jeune homme originaire de la République démocratique du Congo (RDC) était commissaire à l'Office congolais de contrôle (OCC), l'organisme national de contrôle des douanes et des marchandises. 

Floribert était chargé d'évaluer la conformité des produits traversant la frontière orientale de la RDC. Son refus de céder à la corruption lui a coûté la vie. Il a décidé de ne pas laisser entrer dans son pays des denrées alimentaires en provenance du Rwanda qui n'avaient pas obtenu les autorisations nécessaires à leur commercialisation et à leur consommation. Selon certains témoins, "Bwana Chui a préféré mourir plutôt que de laisser entrer des aliments qui auraient pu empoisonner un grand nombre de personnes". 

Au nom de leur foi chrétienne

Floribert Bwana Chuiqui appartenait à la Communauté de Sant Egidio originaire de Goma, a été enlevé le 7 juillet 2007. Deux jours plus tard, son corps a été retrouvé devant l'Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL-Goma), un établissement d'enseignement privé chrétien situé dans la province du Nord-Kivu. 

Gertrude Kamara Ntawiha, la mère de Floribert, a exprimé sa joie et sa gratitude pour cette nouvelle qui atténue la douleur qu'elle a ressentie après la mort tragique de son fils : "il a été tué au nom de sa foi chrétienne", a-t-elle déclaré.

L'auteurFrancisco Otamendi

Vivre la fumée blanche

Il y a tant de rêves humains à réaliser... Me croirez-vous si je vous dis que le mien était d'aller vivre une fumée blanche ?

17 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Il y a tant de rêves humains à réaliser... ceux qui veulent aller à tel ou tel concert, ceux qui veulent aller dans telle ou telle ville, ou ceux qui vivent pour voir leur équipe dans leur stade de football... Me croirez-vous si je vous dis que le mien était d'expérimenter une fumée blanche ? Ce n'est pas que j'y pensais tous les jours, mais la vérité est que lorsque Jean-Paul II est mort, c'est quelque chose qui a commencé à prendre forme au plus profond de moi.

Je crois sincèrement que l'amour du pape est un don. Un grand don que j'aimerais que tous les chrétiens possèdent. Je l'ai reçu et je me sens très chanceuse de l'avoir reçu. J'ai une véritable passion pour "le doux Christ sur terre", comme l'appelait Sainte Catherine de Sienne.

Donc, au début de la quarantaine, le moment où tout le monde vous rappelle que vous êtes mûr, indépendant, autonome et ainsi de suite, le pape François meurt. Un regard avec mon mari m'a suffi pour savoir que nous étions sur la même longueur d'onde : essayer par tous les moyens d'aller à Rome. Mais au conclave. Pour faire l'expérience de la fumée blanche.

Souhaitée et réalisée

La vérité, c'est que ces journées ont été mouvementées : la communion d'une fille, une panne d'électricité, la vie habituelle des parents d'une famille nombreuse, beaucoup de travail pour nous deux... mais avec une motivation plus grande que toutes celles que j'avais connues : aller à Rome et vivre le moment. Quand on m'a demandé pourquoi je le faisais, je me suis même sentie superficielle : quelque chose en moi me poussait à vouloir vivre ce moment là, parce que je l'ai fait, parce que je l'ai voulu.

Vous imaginez peut-être que mon compte courant dispose d'une grande marge de manœuvre. Rien n'est moins vrai. Dans ce "vivre dans l'instant", nous savions que l'argent devait venir à nous. Sans aucune promotion, mon mari s'est vu confier trois emplois supplémentaires d'une journée chacun, ce qui n'était pas mal du tout. La Providence dans nos vies ne cesse de travailler et nous nous sommes sentis, une fois de plus, comme des enfants gâtés qui avaient un caprice et notre père Dieu nous l'a donné.

Voulu et réalisé : le jeudi 8 mai à 11h52, nous entrons dans Saint-Pierre à peine arrivés à Rome et la deuxième Fumée Noire sort. Les deux au même moment. Un demi-tour. Nous nous sommes ressourcés corps et âme (Sainte Messe et déjeuner) et nous sommes rentrés.

15 h 43 : nous pénétrons à nouveau sur la place Saint-Pierre. Ce que l'on ressent à l'intérieur de la colonnade du Vatican à ce moment-là est indescriptible. C'est traverser une dimension dans laquelle nous sommes tous les enfants d'un même père, des frères, des connaissances et des proches. Quelque chose brûlait déjà dans nos cœurs. Je ne peux pas vous dire le nombre de chapelets que nous avons priés, les conversations que nous avons eues et bien d'autres choses encore. Je ne peux que parler de cadeaux. L'un après l'autre.

La fumée blanche

18 h 05. Une mouette et son petit s'approchent de la cheminée. Quelque chose nous dit que le moment est proche. Regarder cette mère avec son petit, c'est se taire et contempler. Il s'est produit un élan de tendresse qui nous a fait nous concentrer sur la cheminée.

18:07 : FOU. Folie totale de tout le monde : il y a de la fumée blanche. Rien que de l'écrire, j'en ai la chair de poule. Depuis ce jour, je suis convaincue qu'au Paradis, nous vivrons des choses similaires : tous différents et ensemble avec la même joie débordante qui nous a fait sauter et crier d'amour. Unis en une seule personne dont nous ne connaissons même pas le nom. Les cris de "Vive le pape" commencent à m'enrouer. Et soudain, le silence se fait et quelqu'un entonne le "Salve regina", le salut latin. Nous le chantons d'une seule voix. J'ai été très ému par la devise choisie par le pape, que nous avons appris à connaître un peu plus tard : "In Illo uno unum", c'est-à-dire "Il est Un, nous sommes Un". Et c'est ce qui s'est passé : je me suis sentie plus Église que jamais, plus unie à Pierre que jamais.

19:12 : the protodeacon annonce le très attendu "The Protodeacon".Habemus papam". Peut-être est-ce dû à la folie des cris, ou à la langue maternelle de l'orateur, mais nous ne comprenons presque rien, seulement Robert et LEONE. LEONE. Mais quelle merveille... La nom de celui qui nous y a réunis, ardents et fous, c'est Leone. Léon XIV. Il est difficile d'expliquer (à nouveau) ce que nous avons déjà aimé de lui. A côté de nous, un homme, portant une liste imprimée de faits curieux, dit "Cardinal Prevost, mathématicien et de Chicago".

19:23 : nous le voyons. Le visage de Léon XIV nous brûle le cœur. C'est vraiment inexplicable : nous le voyons si bon, si "gentil", si "Pape". Notre cœur éclate : Prévost nous a conquis, il nous a conquis, il nous tient pour son Église, il nous tient pour ses enfants. Il est ému : il parle et se tait, il nous sourit, il nous regarde.

L'amour pour le pape

Fils de saint Augustin, missionnaire... Comment s'intégrer quand il regarde les gens et que ces gens, c'est vous ? Vous criez "VIVA EL PAPA LEONE" et il se tait sous le coup de l'émotion. Nous continuons à flotter : c'est la chose la plus proche du paradis que nous tous qui étions là ayons jamais expérimentée.

Il est très difficile de revenir à la normale après cela. Chaque fois que j'entends à la messe "pour le pape Léon", quelque chose saute en moi et je ne peux que sourire. Chaque fois que je vois une vidéo de lui ou que je lis un discours, quelque chose vibre... L'amour pour le pape est un cadeau et je ne peux qu'en profiter.

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Zoom

L'archevêque de Los Angeles dirige une veillée de prière en réponse aux raids des services d'immigration

José Gómez a appelé à une journée de prière pour la paix et l'unité, avec des messes, et a invité les paroisses de l'archidiocèse de Los Angeles à s'engager à prier dans les jours à venir.

Rédaction Omnes-16 juin 2025-Temps de lecture : < 1 minute
Vatican

Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati seront canonisés le 7 septembre

Les bienheureux Ignazio Choukrallah Maloyan, Peter To Rot, Vincenza Maria Poloni, Maria del Monte Carmelo Rendiles Martinez, Maria Troncatti, Jose Gregorio Hernandez Cisneros et Bartolo Longo seront canonisés le dimanche 19 octobre.

Rapports de Rome-16 juin 2025-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le Vatican a officiellement confirmé que Carlo Acutis sera canonisé le 7 septembre 2025, en même temps que le bienheureux Pier Giorgio Frassati. La cérémonie aura lieu à Rome et sera présidée par le pape Léon XIV.

Carlo Acutis, surnommé "l'influenceur de Dieu", et Frassati, modèle de foi et d'engagement social, seront proclamés saints lors d'un événement qui marquera un moment historique pour la jeunesse catholique.


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États-Unis

Chicago célèbre l'élection de l'un des siens comme pape 

La ville de Chicago (Illinois, États-Unis) a célébré ce week-end l'élection de l'un des siens, Léon XIV, comme pape. Lors de la célébration, au Rate Field, siège de l'équipe de baseball Chicago White Sox, a parlé Chuck Swirsky, voix des Chicago Bulls Le père augustinien John Merkelis, et une ancienne enseignante, Sr. Dianne Bergant.  

OSV / Omnes-16 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

- Simone Orendain, Chicago, États-Unis (OSV News). 

Par un après-midi nuageux, dans le stade ensoleillé de l'équipe de baseball préférée du pape Léon XIV, les fidèles de Chicago ont acclamé l'élection de l'un des leurs à la papauté. 

La célébration du 14 juin, organisée par l'archidiocèse de Chicago, comprenait une série de courts clips vidéo et la première diffusion d'une émission de télévision. message vidéo Le pape Léon XIV s'adresse aux jeunes du monde entier au Rate Field, siège de l'équipe de baseball des Chicago White Sox, dans le sud de Chicago (Illinois).

Reconnaître que Dieu vous appelle

Dans le message, le Papa Leo a encouragé les jeunes à regarder en eux-mêmes, à reconnaître la présence de Dieu dans leur propre cœur. "Reconnaissez que Dieu est présent et que, peut-être de différentes manières, Dieu vient à vous, vous appelle, vous invite à connaître son Fils Jésus-Christ, à travers les Ecritures, peut-être par l'intermédiaire d'un ami ou d'un parent... un grand-parent, qui pourrait être une personne de foi. 

Il a souligné l'importance de reconnaître cela, en particulier "cette aspiration à l'amour dans nos vies, à la recherche, à une véritable recherche, à la recherche de moyens par lesquels nous pouvons faire quelque chose de notre propre vie pour servir les autres".

Le pape Léon a également invité la foule à participer à l'Année sainte, les yeux rivés sur les écrans vidéo du camp. 

"En cette année jubilaire de l'espérance, le Christ, qui est notre espérance, nous appelle tous à nous unir afin que nous puissions être ce véritable exemple vivant : la lumière de l'espérance dans le monde d'aujourd'hui", a-t-il déclaré. (Texte complet disponible ici).

Le père John Merkelis, présentateur de bulles, et un enseignant

Le programme précédant la messe prévue au stade comprenait une interview à trois voix. Avec l'animateur Chuck Swirsky, connu des habitants de la ville comme le speaker de l'équipe de NBA des Chicago Bulls. Avec un camarade de classe du pape Léon, le père augustinien John Merkelis, président de l'Augustinian Providence High School dans la banlieue sud de Chicago. 

Et avec Sœur Dianne Bergant de St. Agnes, une de ses anciennes enseignantes à la Catholic Theological Union, qui a dit qu'il était un très bon élève.

Le père Merkelis a parlé de l'humilité de son ami "Bob" Prevost. Il a fait part de ses réflexions sur le type de pape que serait son camarade de lycée et ami proche. "Il est réfléchi, attentif. Il écoutera tout le monde, mais il se fera sa propre opinion. Il sera clair... Il est avocat canonique et il sait comment appliquer la loi d'une manière pastorale. C'est un homme de prière. Et une fois que tout cela est réglé, c'est un homme normal", a déclaré le père Merkelis. 

Les White Sox invitent le pape à Chicago

Le vice-président des White Sox, Brooks Boyer, s'est adressé directement au Pape, au cas où il regarderait la retransmission en direct.

"Au nom des White Sox et de tous nos fans, ce serait un honneur de le voir revenir ici, au Rate Field, pour une première balle cérémonielle. Ses fans sont certainement prêts et son équipe, les White Sox, est là à bras ouverts", a-t-il déclaré. 

Le programme comprenait une vidéo musicale produite par l'archidiocèse montrant le frère augustinien David Marshall chantant et jouant du piano sur une chanson qu'il a composée sur les racines du pape Léo à Chicago, "One of Us" (Un de nous). La chanson combine un mélange de paroles anglaises, espagnoles et latines, mettant en valeur la phrase "In Illo uno unum" (Dans l'Un, nous sommes un), la devise du pape Léon XIV.

Le sport, "un moyen précieux de formation humaine et chrétienne".

Le matin du Sainte TrinitéLe pape a célébré la messe de clôture du Jubilé du sport dans la basilique Saint-Pierre, en présence de plusieurs milliers de personnes.

Dans le homélieLéon XIV a déclaré que "la combinaison de Trinidad-sport n'est pas tout à fait banal, mais l'association n'est pas absurde. En effet, toute bonne activité humaine porte en elle un reflet de la beauté de Dieu, et le sport est certainement l'une d'entre elles.

"Après tout, Dieu n'est pas statique, il n'est pas fermé sur lui-même. Il est communion, relation vivante entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui s'ouvre à l'humanité et au monde. La théologie appelle cette réalité périchorèsec'est-à-dire la "danse" : une danse d'amour réciproque".

Le pape a qualifié le sport de "moyen précieux pour la formation humaine et chrétienne".

Et "le moyen de construire la paix" (Angelus)

Après la messe et après avoir salué les milliers de fidèles présents sur la place Saint-Pierre, Léon XIV a prononcé la prière de l'Eucharistie. Àngelus avec les fidèles. 

Il a déclaré que "le sport est un moyen de construire la paix, car c'est une école de respect et de loyauté, qui fait grandir la culture de la rencontre et de la fraternité. Sœurs et frères, je vous encourage à pratiquer ce style de manière consciente, en vous opposant à toute forme de violence et d'oppression".

Moyen-Orient, Ukraine, Afrique...

Le souverain pontife a ensuite évoqué les conflits armés au Myanmar, au Nigeria (terrible massacre qui a fait 200 morts il y a deux jours), au Soudan, au Moyen-Orient, en Ukraine et dans le monde entier. "Nous continuons à prier pour la paix au Moyen-Orient, en Ukraine et dans le monde entier", a-t-il déclaré.

Le Pape a également rappelé la béatification, ce dimanche après-midi à Saint-Paul-hors-les-Murs, de Floribert Bwana Chui, un jeune martyr congolais, tué à l'âge de 26 ans parce que, en tant que chrétien, il s'opposait à l'injustice et défendait les petits et les pauvres. "Il a été tué à l'âge de 26 ans parce que, en tant que chrétien, il s'est opposé à l'injustice et a défendu les petits et les pauvres. Que son témoignage donne courage et espoir aux jeunes de la République démocratique du Congo et de toute l'Afrique.

Appel aux jeunes du 28 juillet au 3 août

En conclusion, il a lancé un appel aux jeunes : "Je vous attendrai dans un mois et demi dans la salle des fêtes. Jubilé de la jeunesse! Que la Vierge Marie, Reine de la Paix, intercède pour nous". Le Jubilé de les jeunes aura lieu du 28 juillet au 3 août à Rome.

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Simone Orendain écrit pour OSV News depuis Chicago.

Cet article est une traduction de l'original qui se trouve à l'adresse suivante ici

L'auteurOSV / Omnes

Monde

Des découvertes archéologiques révèlent des faits sur le Saint-Sépulcre

Des découvertes récentes indiquent l'existence d'un jardin historique sous l'église du Saint-Sépulcre. Bien qu'elles ne confirment pas de manière concluante l'emplacement du tombeau de Jésus, elles appuient la description qui en est faite dans l'Évangile de Jean.

José M. García Pelegrín-16 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Dans les vénérables murs de l'église du Saint-Sépulcre, une équipe de chercheurs dirigée par Francesca Romana Stasolla, professeur à l'université de Rome, a pu retrouver la trace de l'homme et de sa famille. Université La Sapienza de Romea mis au jour les vestiges d'un ancien jardin. Cette découverte extraordinaire jette une lumière nouvelle sur la tradition biblique. Stasolla est membre de l'Académie pontificale romaine d'archéologie et du conseil scientifique du Centre italien d'études médiévales anciennes de Spolète (CISAM).

Cette découverte corrobore les récits évangéliques qui font état d'un jardin sur le lieu de la crucifixion et de l'enterrement de Jésus : "Il y avait un jardin à l'endroit où ils l'avaient crucifié et, dans ce jardin, un tombeau neuf où personne n'avait encore été enseveli" (Jn 19,41).

L'équipe de chercheurs a également trouvé un socle circulaire en marbre sous l'édicule, c'est-à-dire le sanctuaire entourant la tombe. Celui-ci aurait pu appartenir à l'église originelle de Constantin, comme l'attestent des sources anciennes des Ve et VIe siècles ; les recherches scientifiques ont maintenant apporté des preuves tangibles de cette hypothèse. En outre, des échantillons de sol ont permis d'identifier du pollen et des restes de racines d'oliviers et de vignes datant de plus de 2000 ans.

Le terrain du Saint-Sépulcre

L'histoire du terrain sur lequel se trouve l'église du Saint-Sépulcre remonte à l'Antiquité. Des échantillons de sol datant de l'époque préchrétienne indiquent que la zone est passée d'une carrière, au plus tard au 1er siècle avant J.-C., à une terre agricole, avant de devenir un lieu de sépulture. En particulier, les restes d'oliviers et de vignes datant d'environ 2 000 ans correspondent aux récits de l'Évangile de Jean. Le propriétaire du jardin appartenait probablement à la classe supérieure, ce qui laisse supposer que le tombeau de Jésus se trouvait dans un environnement aisé.

Outre des oliviers et des vignes, les scientifiques ont découvert des restes de figuiers, cultivés dans la région depuis des milliers d'années. Les environs du tombeau de Jésus doivent donc être considérés comme un lieu vert.

Tradition et restauration

Les fouilles ont commencé en 2022 dans le cadre d'un projet de restauration, constituant la première rénovation complète de l'église depuis le XIXe siècle. Les travaux ont dû être approuvés par les trois principales administrations ecclésiastiques : le Patriarcat grec orthodoxe, la Custodie romaine de Terre sainte et le Patriarcat arménien. Une licence a également été demandée à l'Autorité israélienne des antiquités. "Pendant les travaux de rénovation, les communautés religieuses ont également autorisé des fouilles archéologiques sous le sol", explique M. Stasolla. Ce site n'est pas seulement l'un des plus sacrés de la chrétienté, il a aussi une grande valeur historique et symbolique.

Après la destruction de Jérusalem En 70 après J.-C., l'empereur Hadrien ordonne la reconstruction de la ville, y compris la zone du Golgotha. Pour freiner le développement du culte chrétien, il y fait construire un temple dédié à Vénus. Paradoxalement, cette tentative d'éradication a eu l'effet inverse : les chrétiens ont conservé le souvenir du site sacré dans leur tradition. Lorsque l'empereur Constantin a élevé le christianisme au rang de religion préférée de l'Empire romain au IVe siècle, il a lancé des fouilles à grande échelle pour découvrir le tombeau de Jésus.

Selon la tradition, la mère de Constantin, l'impératrice Hélène, s'est rendue personnellement à Jérusalem pour identifier le site. Après la démolition du temple de Vénus, une église monumentale y fut construite sur ordre de Constantin, précurseur de l'actuelle église du Saint-Sépulcre.

L'histoire du bâtiment est marquée par des destructions et des reconstructions. D'importantes rénovations ont été effectuées, notamment pendant les Croisades. Pendant des siècles, une énorme dalle couverte de graffitis de pèlerins est restée inaperçue sur l'un des murs de l'église. Un examen approfondi a révélé qu'il s'agissait du dos d'un autel du XIIe siècle richement sculpté.

Les sources historiques indiquent que les Croisés, pendant leur règne sur Jérusalem (1099-1187), ont réalisé une magnifique décoration pour l'église. Cependant, après un incendie dévastateur en 1808, l'autel a été considéré comme détruit. On vient de découvrir qu'il avait été caché dans l'église pendant cette période. Cette découverte fournit de précieuses informations sur la conception médiévale de l'église du Saint-Sépulcre et sur la vie religieuse des croisés. Des experts travaillent actuellement à la reconstitution de l'emplacement original de l'autel dans l'église.

Utilisation de la technologie

La découverte d'une chambre souterraine jusqu'alors inaccessible est particulièrement remarquable. Les anciens récits de pèlerins font état d'une cavité sous l'église, et les chercheurs confirment aujourd'hui l'existence d'une structure inexplorée. Sa nature exacte - grotte naturelle, tombeau antique ou architecture paléochrétienne - reste incertaine à ce stade.

"La technologie moderne permet de mieux comprendre l'histoire de l'église", explique Francesca Romana Stasolla. Outre l'archéologie classique, des méthodes de pointe sont utilisées. Les scanners 3D et l'analyse radar à haute résolution du sol permettent de voir les structures cachées sans avoir recours à des fouilles physiques. "Chaque découverte nous rapproche de la vérité, même si certaines questions resteront sans réponse", résume le directeur des fouilles. La phase finale des fouilles reprendra cette année, mais la documentation et la publication des résultats prendront probablement des années.

Depuis des siècles, des pèlerins du monde entier affluent à l'église du Saint-Sépulcre pour prier. Stasolla évite de se prononcer sur l'authenticité du tombeau de Jésus. En l'état actuel des connaissances, elle ne peut être scientifiquement prouvée. Il souligne toutefois : "La foi millénaire en la sainteté de ce lieu a permis son existence et son développement. Il ajoute : "Indépendamment de la croyance personnelle en l'historicité du Saint-Sépulcre, la foi intergénérationnelle en ce lieu reste un fait objectif". Son histoire est "l'histoire de Jérusalem".

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Tribune

Le cœur du Christ au cœur de l'Espagne

La spiritualité du Cœur du Christ, dont nous célébrons la fête en ce mois de juin, est un chemin de sainteté aujourd'hui et une voie privilégiée pour comprendre le mystère de Jésus-Christ.

Manuel Vargas Cano de Santayana-16 juin 2025-Temps de lecture : 3 minutes

Le Cerro de los Ángeles n'est pas seulement une situation géographique au centre de la péninsule ibérique. Depuis des temps immémoriaux, les habitants de Getafe vénèrent Notre-Dame des Anges sur cette colline. Mais lorsque Sa Majesté Alphonse XIII y consacra l'Espagne, en 1919, au Sacré-Cœur de Jésus, ce lieu devint un sanctuaire spirituel qui accueille des milliers de personnes venues de toute la nation, une école de prière et d'amour réparateur. Dans le silence de son esplanade, devant le monument et la basilique, résonne l'invitation toujours actuelle que le Seigneur adressa à sainte Marguerite-Marie Alacoque en 1675 : "Au moins, tu m'aimes". Cette supplique, qui jaillit du Cœur transpercé du Christ, résume le cœur de cette spiritualité : se laisser aimer par le Seigneur et l'aimer en réponse.

La spiritualité du Cœur du Christ n'est pas une dévotion du passé, ni une esthétique pieuse. Elle est un chemin de sainteté aujourd'hui et une voie privilégiée pour comprendre le mystère de Jésus-Christ : son humanité reste le sacrement visible de l'amour invisible de Dieu. C'est ce que le pape François a rappelé avec force dans sa dernière encyclique Dilexit NosLe testament spirituel du pape, aboutissement de son magistère, est un véritable testament spirituel du souverain pontife récemment décédé. Il nous le dit : Le Sacré-Cœur est une synthèse de l'Évangile". (Dilexit Nos, 83).

Le site Cerro de los Ángeles est, dans cette perspective, bien plus qu'un lieu de pèlerinage : c'est un signe prophétique qui interpelle l'Église et le monde. Les cinq martyrs qui y ont donné leur vie pour le Christ, témoins fidèles de l'Amour qui ne meurt pas, nous enseignent qu'aimer le Cœur du Christ n'est pas une spiritualité évasive, mais qu'il s'agit d'engager sa vie jusqu'au don total de soi, même dans un contexte hostile. Ils ont su faire confiance, aimer et réparer, faisant de leur vie une oblation pour l'Église et pour l'Espagne.

Cette tour de guet près de Madrid a attiré d'innombrables saints qui, poussés par l'Esprit Saint, se sont prosternés devant le Sacré-Cœur : Sainte Maravillas de Jesús a inauguré le couvent des Carmélites déchaussées en 1926, répondant à une inspiration du Seigneur qui lui avait dit : Mon cœur a besoin d'être consolé (...), l'Espagne sera sauvée par la prière''. Saint José María Rubio, apôtre jésuite de Madrid au début du XXe siècle, est venu plusieurs fois y célébrer l'Eucharistie, apprenant aux Madrilènes à se confier au Cœur Divin comme à un refuge sûr dans les moments difficiles. Saint Josémaria Escriva de Balaguer était également présent et encourageait ses enfants spirituels à découvrir dans le Cœur du Christ la source de l'apostolat des laïcs au milieu du monde. Saint Manuel González, évêque des Tabernacles abandonnés, voyait dans ce lieu une source de renouveau pour la pastorale de l'Église, et même Mère Teresa de Calcutta, lors d'une de ses visites en Espagne, voulut venir prier ici, reconnaissant que dans le Cœur de Jésus se trouve la force d'aimer et de servir les plus pauvres des pauvres.

Dans une société qui a si souvent choisi de vivre le dos tourné à Dieu, la spiritualité du Cœur de Jésus est une invitation à retrouver notre regard vers l'Amour d'abord. Comme l'a dit Benoît XVI dans Deus Caritas estOn ne commence pas à être chrétien à cause d'une grande idée, mais à cause d'une rencontre avec une Personne qui donne un nouvel horizon à notre vie. Cet horizon est le Cœur transpercé de Jésus qui, depuis le Cerro de los Angeles, continue de dire : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. (Mt 11,28).

La famille chrétienne, l'Église domestique, trouve dans cette spiritualité une source de renouveau. Dans un environnement qui exalte l'individualisme, le Cœur du Christ nous invite à construire des foyers où l'on adore, où l'on se fait confiance, où l'on répare et où l'on aime. Comme il l'enseigne Dilexit NosC'est dans le cœur du Christ que nous apprenons à vivre une culture de la tendresse et de la gratuité, où chaque blessure humaine peut être touchée et guérie par l'amour généreux de Jésus.

Le Cerro de los Ángeles veut être précisément cela : une école d'amour réparateur, un appel à la sainteté personnelle, une invitation à regarder l'histoire, l'Église et le monde du côté ouvert du Christ. Là, comme Marie au pied de la Croix, nous apprenons à être des disciples bien-aimés et envoyés. Et de là, nous voulons être des apôtres du Cœur blessé et glorieux, convaincus qu'il n'y a pas de désert humain qui ne puisse devenir une terre de grâce s'il se laisse féconder par cet Amour, eau vive incessante. Du cœur géographique de l'Espagne jaillit un appel ardent à la confiance, à l'amour et à la réparation, avec la certitude que le Cœur du Christ continue à être la réponse aux préoccupations les plus profondes de l'homme d'aujourd'hui.

L'auteurManuel Vargas Cano de Santayana

Vicaire de Cerro de los Ángeles. Diocèse de Getafe

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Cinéma

Un truand tranquille et lâche

Jakov, un immigré yougoslave en Suède, est déchiré entre sa loyauté envers ses collègues criminels et l'aide qu'il apporte à une policière pour démanteler un réseau.

Pablo Úrbez-16 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Série

AdresseTomas Jonsgården, Mani Maserrat Agah
DistributionKatia Winter, Christian Hillborg, Jens Hultén
Plate-forme: Filmin
PaysSuède, 2025

Jakov - Filmin : Radovan Jakovic, "Jakov", est un Yougoslave arrivé en Suède en 1990. Il est timide, introverti, un peu lâche et discret. Ses proches et ses compatriotes vivent en Suède depuis plusieurs années. Certains gagnent de l'argent en faisant de la contrebande de tabac, d'autres en cambriolant des banques et en commettant de petits larcins. Jakov ne se sent pas à l'aise pour aider ses compatriotes. Gunn Törngren, quant à elle, est une policière affectée à des tâches superficielles et méprisée par ses collègues. Lorsqu'elle découvre le trafic de tabac de contrebande, elle cherche à s'associer à Jakov pour poursuivre tous les coupables. Mais Jakov hésitera entre collaborer avec la justice et dénoncer ses compatriotes.

Cette mini-série en six épisodes est un duel dramatique entre deux personnages très attachants : Jakov, le gris, et Gunn, le fougueux. Au fil de l'histoire, ils ont chacun leurs conflits, leurs désirs et leurs intérêts, se font confiance, se battent, poursuivent leurs objectifs et s'efforcent de sauver ceux qu'ils aiment. Ils portent le poids de l'histoire dans un rôle équilibré de co-starring, avec des intrigues secondaires individuelles qui se succèdent, et rarement sur le même plan.

Jakov Elle parle de sens de la justice, d'ambition, de trahison et de loyauté. Il s'agit également, à un second niveau, de nationalisme. Des Yougoslaves de Serbie et de Croatie se trouvent en Suède lorsque la guerre de Yougoslavie éclate, de sorte que l'appartenance à l'un ou l'autre peuple façonne les alliances et les relations au sein du crime organisé. Parallèlement, nous assistons à la transformation de la Suède dans les années 1990, d'un pays paisible à un nouvel environnement marqué par la violence et la grande criminalité, qui déstabilise les forces de police.

Le rythme de l'histoire est lent et calme. Les événements sont parfois précipités, il y a des meurtres, mais le calme et la sobriété prédominent. D'une certaine manière, le rythme est une conséquence de la personnalité de Jakov : un profil bas, silencieux et discret, mais qui modifie lentement son environnement et le fait exploser. La longueur de six chapitres est peut-être excessive, mais elle maintient le suspense jusqu'au dénouement, principalement grâce à l'évolution dramatique des personnages, le véritable attrait de cette mini-série sur l'ambition et la justice.

L'auteurPablo Úrbez

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Culture

Scientifiques catholiques : Juan Marcilla Arrazola, ingénieur agronome

Juan Marcilla Arrazola, ingénieur agronome espagnol et vice-président du CSIC, est décédé le 16 août 1950. Cette série de courtes biographies de scientifiques catholiques est publiée grâce à la collaboration de la Société des scientifiques catholiques d'Espagne.

Alfonso Carrascosa-15 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Juan Marcilla Arrazola (27 décembre 1886 - 16 août 1950), vice-président fondateur du CSIC, est né à Madrid et s'est retrouvé orphelin à l'âge de 14 ans, ce qui l'a obligé à payer ses études, y compris celles de piano, en donnant en plus des cours particuliers de mathématiques.

Il termine brillamment sa formation académique d'ingénieur agronome en 1910, en obtenant la première place de sa promotion. Il a immédiatement orienté sa vie professionnelle vers la viticulture et s'est installé à la station œnologique de Villafranca del Penedés. À cette époque, le secteur vitivinicole traverse une crise profonde liée à l'occupation française.

En 1915, après un séjour à l'étranger, notamment à la Estación Vitivinícola de Montpellier, il est affecté à la Estación Ampelográfica Central de Madrid, où avaient été centralisés les anciens Servicios Vitícolas. Durant cette période, il s'est spécialisé dans la lutte contre le phylloxéra, un besoin pressant dans le secteur, par l'utilisation de porte-greffes américains.

En 1924, il obtient la chaire de viticulture et d'œnologie à la Escuela Técnica Superior de Ingenieros Agrónomos de Madrid. Il se consacre alors à la microbiologie œnologique. Il sollicite un financement de l'État et est nommé directeur du premier centre de recherche scientifique en œnologie, le Centro de Investigaciones Vinícolas, qui appartient à l'Université de Madrid. Fondation nationale pour la recherche scientifique et l'expérimentation des réformes (FENICER)créé par la JAE.

En 1939, il obtient une reconnaissance internationale en étant nommé vice-président de l'Office international de la vigne et du vin, aujourd'hui l'OIV, la plus haute autorité internationale en matière de viticulture.

Marcilla a introduit en Espagne la microbiologie œnologique européenne. Sensible à toutes les avancées et nouveautés de la microbiologie œnologique, il rédige son chef-d'œuvre "Tratado de viticultura y enología españolas" (1942), primé par l'OIV.

Peu après, poursuivant son rôle d'institutionnalisateur de la microbiologie scientifique, il a été le président fondateur de la Société espagnole de microbiologie (SEM) en 1946, dont le travail extraordinaire se poursuit encore aujourd'hui. Il était également très croyant et a eu le mérite d'élever 11 enfants malgré son veuvage à l'âge de 50 ans.

L'auteurAlfonso Carrascosa

Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC).

De vrais saints

L'une des pires faveurs que l'on puisse faire aux saints est d'adoucir leur biographie en mettant l'accent sur leurs vertus personnelles, occultant ainsi le rôle primordial de la grâce.

15 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Le garçon voulait acheter un cadeau d'anniversaire pour son père, mais il n'avait aucun moyen de se rendre au centre commercial.

"Si tu veux, je te dépose", propose le père. Une fois sur place, le garçon ne sait pas quel cadeau choisir. "Pourquoi ne pas lui offrir une paire de raquettes pour jouer ensemble ? Le garçon trouve que c'est une très bonne idée, mais il y a un problème : il n'a pas d'argent pour les acheter. "Ne t'inquiète pas, mon garçon, je les paierai", le rassure gentiment son père.

De retour à la maison, le fils lui a demandé d'emballer lui-même les raquettes dans du papier d'emballage, car il n'était pas doué pour cela. Le père a accepté, les a joliment emballées et a décoré le paquet d'un joli ruban rouge.

Lors de la fête d'anniversaire, juste après avoir soufflé les bougies, le fils a tendu le cadeau au père, qui s'est précipité pour le déballer, le cœur battant. En voyant les raquettes, une larme d'émotion coula sur sa joue. Sa femme, qui connaissait toute l'histoire, lui demanda : "Mais comment peux-tu être si heureux alors que ton fils n'a rien fait ? C'est toi qui es allé au magasin, tu as choisi un cadeau pour lui, tu l'as payé et tu l'as même emballé toi-même. Ce à quoi le mari répondit, les yeux brillants et la voix calme : "C'est l'intention qui compte !

Les saints et la grâce

J'ai entendu cette histoire il y a quelques jours dans une homélie où le prêtre expliquait comment la grâce de Dieu agit sur les saints. C'est si peu qu'ils font et tellement que Dieu y met ! Et pourtant, comme le Père se réjouit quand l'un de ses enfants s'ouvre à cette grâce qu'il lui donne gratuitement ! Quel grand cadeau c'est pour lui !

Dans la sainteté est un chemin difficile auquel nous sommes tous appelés, mais que très peu parviennent à atteindre. Face à la gratuité de Dieu (gratuité vient de "gratia" -grâce-), il y a la liberté de l'être humain de l'accepter. Nos faiblesses sont nombreuses, nos péchés sont nombreux, comme l'étaient les péchés du fils de la parabole que je viens de rappeler. Il a suffi qu'il ait l'intention de s'ouvrir à la grâce pour que le père accomplisse son œuvre, en surmontant ses nombreuses et évidentes imperfections.

L'une des pires faveurs que l'on puisse faire aux saints est d'adoucir leur biographie, en mettant l'accent sur leurs vertus personnelles et en occultant ainsi le rôle primordial de la grâce. Les péchés des saints sont passés sous silence, comme s'il s'agissait d'une honte, alors que c'est le contraire qui est vrai : "là où le péché a abondé, la grâce a surabondé".

La faute en revient en grande partie au fait que les hagiographies sont commandées à des personnes partageant les mêmes idées et supervisées par des enfants spirituels qui ont tendance à idéaliser leurs fondateurs. Cela arrive à tout le monde : qui voudrait que les défauts de sa mère, de son père ou d'une personne qui lui est chère soient mis en lumière ? L'affection et l'admiration nous poussent à les minimiser et, au contraire, à magnifier leurs mérites. Mais la vie des saints ne doit pas être un panégyrique pour le plaisir des fidèles, mais des écrits qui donnent envie d'imiter la vie de ceux qui se sont laissés faire par le Seigneur, parce qu'ils ne sont que des vases de terre.

La véracité

Montrer les manquements des disciples de Jésus est en effet l'un des critères utilisés par les critiques pour démontrer l'historicité de Jésus, la véracité des Évangiles. Il s'agit du critère de la difficulté ou de l'embarras, qui repose sur le fait que, si les disciples de Jésus avaient voulu inventer une histoire, il serait illogique qu'ils évoquent, par exemple, l'abandon de ses disciples à Gethsémani, le reniement de son bras droit, Pierre, ou le manque de foi des apôtres à l'annonce de sa résurrection d'entre les morts. Le fait que le récit évangélique ne cache pas les faiblesses des premiers disciples de Jésus nous assure que ceux qui ont compilé les premiers écrits n'essayaient pas de nous vendre une moto, mais d'expliquer comment le Fils de Dieu s'incarne et comment il ne choisit pas vraiment les capables, mais rend capables ceux qu'il choisit.

Saints patrons de Malaga

A cet égard, j'ai eu la chance de suivre de très près la naissance du ".Le poisson de boue" (Mensajero), un roman historique d'Ana Medina et Antonio S. Reina qui raconte la vie des saints patrons de Malaga, les jeunes saint Ciriaco et sainte Paula, martyrisés à l'époque de Dioclétien. L'œuvre ramène le lecteur aux débuts du christianisme, lorsque les premières communautés vivaient la joie de la Bonne Nouvelle face à l'échec des religions païennes. Dans cette fiction (nous n'avons pratiquement aucun détail sur leur vie), Ciriaco et Paula sont deux jeunes gens ordinaires qui vivent leur vocation chrétienne comme tant d'autres jeunes aujourd'hui, avec des doutes et des maladresses, mais le moment venu, la grâce leur a donné le pouvoir de changer leur vie de manière héroïque, jusqu'à donner le témoignage suprême du martyre.

Situé au début du 4ème siècle, "Le poisson de boue" réfléchit à des problèmes d'actualité pour le dialogue de la foi avec la culture d'aujourd'hui, tels que l'évolution des temps, l'avortement, le dialogue interreligieux, la corruption politique, l'abus des puissants, l'exploitation des femmes et l'attention portée aux plus démunis. Il traite également de questions ecclésiales très actuelles telles que le rôle des femmes dans les communautés, la vocation au mariage ou à la vie consacrée, la synodalité ou le discernement sur les membres de l'Église qui participent à sa vie d'une manière imparfaite.

Dans le roman, comme dans la vie, les saints vivent les pieds dans la boue, se salissent parfois pour pouvoir dire avec saint Paul : "Je ne fais pas le bien que je veux faire, mais je fais le mal que je ne veux pas faire". N'en avons-nous pas fait l'expérience dans la vie réelle, et la fiction nous aidera-t-elle à rendre crédible la vie réelle des saints ?

Au terme de leur vie terrestre, les "martyrs", comme les jeunes Ciriaco et Paula étaient affectueusement appelés dans leur ville, ont présenté à Dieu, comme un don précieux, la palme du martyre. Savez-vous ce que le Père leur a dit alors, les yeux remplis de larmes : "C'est l'intention qui compte" !

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

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Évangélisation

Qu'est-ce que les retraites Emmaüs ?

L'expérience pastorale confirme les fruits de conversion et d'évangélisation produits par les retraites d'Emmaüs, lorsqu'elles sont vécues selon leur propre méthode, avec docilité à l'Esprit Saint et en pleine communion ecclésiale.

José Miguel Granados-15 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Une "escapade spirituelle" pour se libérer d'un matérialisme écrasant ? Un "shoot" chrétien d'émotions obtenues sur le marché sentimental ? Une expérience religieuse "à la mode" pour catholiques fortunés ? Laissons de côté les clichés et les préjugés et expliquons la réalité vécue par tant de personnes.

Les retraites Emmaüs sont un instrument ou un outil d'évangélisation, et surtout de première annonce, né récemment au sein de l'Eglise catholique, organisé par des laïcs et destiné principalement à des laïcs, sous la protection d'une paroisse, sous la direction et la supervision du curé.

L'événement le plus intense et le plus caractéristique de ces "retraites" (différent des discours classiques des prédicateurs et du silence méditatif) consiste en deux jours de rencontre avec le Seigneur et une communauté. Elle est organisée avec beaucoup de générosité et d'enthousiasme par une équipe de serviteurs qui sont des fidèles ordinaires, généralement dans une maison de spiritualité. La célébration de la Sainte Messe avec une grande dévotion et un ton festif, ainsi que l'offre d'un dialogue libre avec un prêtre, avec la possibilité de recevoir le sacrement de réconciliation et la bénédiction, sont des éléments importants de la retraite.

Ces retraites ne sont pas un mouvement, une association ou une institution ecclésiale ayant la prétention d'embrasser toutes les dimensions de la vie chrétienne, ni d'offrir une formation chrétienne intégrale. Elles ne sont qu'une humble ressource, particulièrement adaptée aux personnes éloignées de la foi. Elles sont ouvertes à des hommes et des femmes de tous horizons et de diverses sensibilités. D'ailleurs, dans certaines retraites, la majorité des participants sont des migrants aux moyens financiers limités.

Les piliers des retraites d'Emmaüs

Ces retraites reposent sur trois piliers, que l'on pourrait qualifier de "trépied", à savoir : le témoignage, la louange et l'amitié. Chaque Le témoignage consiste en un récit sincère et authentique de l'action curative et transformatrice de la Esprit Saint dans sa propre histoire. La présentation de ces expériences personnelles est préparée dans la foi, avec beaucoup de prière et avec les conseils d'une personne expérimentée.

L'adoration a pour but d'aider les personnes à apprécier et à fréquenter la présence de Jésus dans le Saint Sacrement de l'Eucharistie, en créant une atmosphère appropriée pour l'accompagner et le traiter intimement.

Dans la L'amitié se traduit ici par l'introduction de la charité fraternelle dans des conversations profondes où l'on partage la recherche personnelle de Dieu comme celui qui sauve et donne un sens complet à l'existence.

Pour tout cela, il est nécessaire de former une communauté simple, généralement au sein de la paroisse. C'est pourquoi ses membres participent régulièrement aux réunions hebdomadaires de prière, de formation et de préparation des retraites à venir, dans une ambiance cordiale. En outre, un minimum d'organisation et de coordination est nécessaire.

Les fruits

De nombreux pasteurs et fidèles constatent avec joie et reconnaissance le profond renouveau spirituel qui, grâce à Emmaüs, conduit de nombreux hommes et femmes à changer de vie chrétienne, à grandir et à mûrir dans leur engagement dans la vie de l'Eglise.

En résumé, l'expérience pastorale confirme les grands fruits de conversion, de sanctification et d'évangélisation qui ont été produits ces dernières années par l'Église catholique. retraites d'Emmaüs, lorsqu'elles sont vécues selon la bonne méthode, avec docilité à l'Esprit Saint et en pleine communion ecclésiale, en comptant sur la proximité et l'attention des bergers. Dans notre société, qui malheureusement se déchristianise rapidement, ils sont donc une grande source d'espérance.

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Vatican

Le pape canonisera les bienheureux Acutis et Frassati le 7 septembre

Le pape Léon XIV canonisera ensemble les bienheureux Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati le 7 septembre, a annoncé le Vatican. Lors du même consistoire, le pape Léon a confirmé que sept autres bienheureux seront canonisés le 19 octobre, à l'occasion de la Journée mondiale des missions. Parmi eux, les Vénézuéliens María Rendiles Martínez et José Gregorio Hernández Cisneros.    

CNS / Omnes-14 juin 2025-Temps de lecture : 3 minutes

- Justin McLellan, Cité du Vatican (CNS). Le pape Léon XIV canonisera les bienheureux italiens Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati le 7 septembre, a annoncé le Vatican.

Le 13 juin, lors d'une réunion avec les cardinaux résidents et en visite à Rome pour un consistoire ordinaire public, le pape Léon a approuvé la nouvelle date de canonisation des deux jeunes bienheureux. Il a également fixé au 19 octobre la date de canonisation de sept autres personnes. Il s'agit des premiers saints du Venezuela, José Gregorio Hernández et Carmen Rendiles. Le pape a annoncé les dates en latin.

Carlo Acutis, Eucharistie et évangélisation sur le web

Les bienheureux Carlo Acutis est un adolescent connu pour sa dévotion à l'Eucharistie et la création d'une exposition en ligne de miracles eucharistiques.

Sa canonisation était initialement prévue pour le 27 avril, à l'occasion du Jubilé des adolescents. Elle a été reportée à la suite du décès du pape François le 21 avril.

Née en 1991 et élevée à Milan, la beato Acutis a utilisé ses compétences technologiques pour évangéliser et s'est fait remarquer par sa foi joyeuse et sa compassion pour les autres avant de mourir d'une leucémie en 2006 à l'âge de 15 ans.

Pier Giorgio Frassati, profonde spiritualité et service aux malades

Le bienheureux Frassati, né en 1901 dans une famille importante de Turin, en Italie, était admiré pour sa profonde spiritualité, son amour des pauvres et son enthousiasme pour la vie. Membre du tiers ordre dominicain, il a servi les malades par l'intermédiaire de la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Il est mort à l'âge de 24 ans après avoir contracté la poliomyélite, probablement par l'une des personnes qu'il aidait.

Les deux laïcs italiens seront les premiers saints à être proclamés par l'Église catholique. le nouveau papequi a été élu le 8 mai.

Changement de dates

Bien que le Vatican n'ait jamais officiellement fixé de date pour la canonisation du bienheureux Frassati, le pape François a déclaré en novembre dernier qu'il avait l'intention de le proclamer saint pendant le Jubilé de la jeunesse, du 28 juillet au 3 août. Le site officiel de la cause de canonisation du bienheureux Frassati avait indiqué que la canonisation aurait lieu le 3 août. Le pape devrait célébrer une messe avec des milliers de jeunes dans la banlieue de Rome.

Wanda Gawronska, nièce du bienheureux Frassati et promotrice de longue date de sa cause de sainteté, a déclaré à Catholic News Service qu'elle était déçue par le changement de date : "Des milliers et des milliers de personnes ont des billets pour venir à Rome pour la canonisation au mois d'août.

Sept autres le 19 octobre : deux Vénézuéliens

Au cours du même consistoire, le pape Léon a également confirmé que sept autres bienheureux seront canonisés le 19 octobre, à l'occasion de la Journée mondiale des missions. Il s'agit d'hommes et de femmes originaires de cinq pays, parmi lesquels des martyrs, des fondateurs de congrégations religieuses et des laïcs reconnus pour leur vertu et leur service héroïques. Il s'agit de

- Bienheureux Ignace Maloyan, archevêque arménien catholique et martyr de Mardin, dans l'actuelle Turquie ; né en 1869, il a été arrêté, torturé et exécuté en Turquie en 1915.

- Le bienheureux Peter To Rot, catéchiste laïc martyr, époux et père de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Né en 1912, il a été arrêté en 1945 pendant l'occupation japonaise de la Seconde Guerre mondiale et a été tué par injection létale en prison.

- La bienheureuse Vincenza Maria Poloni, fondatrice des Sœurs de la Miséricorde de Vérone, Italie, a vécu de 1802 à 1855.

- La bienheureuse María Rendiles Martínez, fondatrice vénézuélienne de la Congrégation des Serviteurs de Jésus. Née à Caracas en 1903, elle est décédée en 1977. Elle sera la première femme sainte au Venezuela.

- La bienheureuse Maria Troncatti, salésienne née en Italie en 1883 et missionnaire en Équateur en 1922. Elle est morte dans un accident d'avion en 1969.

- Bienheureux José Gregorio Hernández Cisneros, médecin vénézuélien né en 1864. Franciscain du troisième ordre, il est connu sous le nom de "médecin des pauvres". Il est mort dans un accident en 1919 alors qu'il était en route pour aider un patient.

- Le bienheureux Bartolo Longo, avocat italien né en 1841. Après avoir été un opposant militant à l'Église et s'être adonné à l'occultisme, il se convertit, se consacrant à la charité et à la construction du sanctuaire pontifical de la Sainte Vierge du Rosaire à Pompéi. Il est mort en 1926.

L'auteurCNS / Omnes

Livres

Comment l'esprit agit dans le monde

Le livre de Javier Sánchez Cañizares explore la relation entre la foi, la science et la spiritualité d'un point de vue philosophique et scientifique contemporain. Il défend la compatibilité entre l'âme spirituelle et la physique quantique, et propose une vision intégrale de l'être humain comme un pont entre la matière et la transcendance.

José Carlos Martín de la Hoz-14 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Javier Sánchez Cañizares (Cordoue 1970), professeur à l'université de Navarre, physicien et théologien, a réussi à synthétiser admirablement, dans le livre que nous présentons ici, l'intense relation entre la foi et la science aujourd'hui et la manière dont l'Esprit, l'âme humaine et la réalité spirituelle interagissent avec la réalité matérielle.

Le sous-titre qu'il a donné à cet intéressant ouvrage est très significatif : "Dieu et l'âme dans le contexte de la science contemporaine". En effet, le professeur Javier Sánchez Cañizares reconnaît ouvertement l'existence de l'esprit et, de surcroît, sa capacité à se relier à la matière. D'ailleurs, précise-t-il, "ce qui ne se mesure pas est d'un grand intérêt pour la science" (p. 11).

Le grand problème que l'auteur a rencontré dans la rédaction de cet ouvrage est aussi simple que de réaliser que "le livre de la science est écrit en caractères mathématiques" (p. 34), d'où la difficulté de pouvoir divulguer, par exemple, la mécanique quantique ou le rayonnement ultraviolet.

Comprendre la complexité

Tout au long de la lecture de cette étude passionnante, l'important est de ne pas s'arrêter, même si à un moment donné le lecteur perd le fil du raisonnement. Il faut alors continuer et reprendre le fil plus tard, car il n'est pas nécessaire de comprendre tout et toutes les formules mathématiques. Il est important d'apprendre à faire confiance aux scientifiques et à leur raisonnement mathématique, sachant qu'ils exercent entre eux une critique rigoureuse et sans concession. 

Il poursuit en faisant une comparaison intéressante entre les grands systèmes pour nous éclairer dans les discussions actuelles : "L'indéterminisme est probablement la caractéristique quantique la plus propice à une vision non réductionniste de la nature, en contraste évident avec les visions mécanistes basées sur un univers déterministe. Selon le déterminisme, l'état de l'univers à un moment donné, ainsi que les lois naturelles qui régissent sa dynamique, déterminent de manière univoque l'état de l'univers à un moment donné. En revanche, l'indéterminisme quantique semble laisser une place à un type d'activité qui va au-delà de ce qui est quantifiable et déterminable par la physique de manière mécaniste" (p. 93).

Peu après, il ajoutera : "le cadre fourni par la mécanique quantique pourrait indiquer la compatibilité et la complémentarité du comportement des agents libres avec les lois de la physique, qui restent ouvertes dans leur indétermination fondamentale" (p. 94).

En outre, il expliquera la complexité des causes possibles impliquées dans un processus physique et, par conséquent, la patience nécessaire pour parvenir au "principe de raison suffisante" afin d'expliquer le fait (p. 111). Et, bien sûr, le fonctionnement des théories et des modèles scientifiques (p. 112).

Matière et esprit

Dans la deuxième partie du livre, il aborde les "vraies raisons d'une vision renouvelée". Il s'agit d'apporter un éclairage qui évite une vision rupturiste et fait place à une vision intégrale du monde de la matière et de l'esprit dans la perspective de la "nature créatrice" (p. 143).

Il est logique qu'il approfondisse la théorie hylémorphiste d'Aristote et sa version retouchée et améliorée de Saint Thomas, avec des contributions de la physique elle-même : "Nous pourrions décrire la vie comme une rébellion des systèmes contre la tendance générale à l'augmentation de l'entropie dans l'univers" (p. 147).

Il apportera également des éléments de la théorie évolutionniste elle-même dans sa version actuelle : "En fin de compte, la pression sélective de l'environnement change également parce que l'environnement lui-même change, bien que sur des échelles de temps beaucoup plus longues. Le résultat du succès ou de l'échec, à court ou à long terme, pour une espèce peut être une question hautement non triviale et difficile à prédire" (p. 149). 

Il affirme ensuite clairement : "avec l'arrivée de l'être humain, l'évolution semble faire un bond en avant, de sorte que nous ne sommes plus simplement dans une évolution aléatoire, dans laquelle nous avançons par essais et erreurs, mais nous sommes capables de générer une culture, un apprentissage par la transmission d'idées, de langages symboliques, d'une histoire ou d'un sens de la transcendance" (p. 171).

L'âme humaine

A la question directe de l'origine de l'âme, notre auteur répondra aussi directement : "L'homme vient entièrement de l'évolution et entièrement de Dieu : l'évolution n'est rien d'autre que la manière dont se déploie l'action créatrice de Dieu. Que l'âme humaine soit créée directement et immédiatement par Dieu ne signifie pas que Dieu entre directement dans la temporalité spécifique de l'évolution, cela signifie que l'être humain, porteur d'une âme immatérielle, est pour cette raison l'objet d'une relation directe et immédiate avec Dieu. Nos malentendus sur la manière de combiner l'évolution et la création proviennent en fin de compte d'une compréhension erronée de la création" (p. 182).

Le concept d'" émergence ontologique " de notre auteur est intéressant, mais nous le laisserons s'expliquer : " nous montrerons comment l'émergence ontologique, que nous avons appelée le " décollage de l'immatérialité ", peut être comprise comme un changement ontologique où la tendance au type de granularité que nous observons dans l'émergence des systèmes naturels est inversée " (p. 183).

Dans la dernière section sur la manière dont Dieu agit dans le monde, il poursuit son approche de la philosophie des sciences et du monde de la physique pour rappeler les notions de base de la théodicée : "Dieu n'émerge pas dans la création, Dieu est éternel et n'est pas soumis à la succession temporelle, au changement et au mouvement typiques du monde naturel dans lequel nous existons" (p. 213).

Plus loin, il nous rappelle la difficulté du langage à exprimer des questions d'une grande profondeur : "le défi consiste à articuler cette causalité divine, l'activité du divin, l'activité du divin, l'activité du divin, l'activité du divin, l'activité du divin, l'activité du divin, l'activité du divin, l'activité du divin...". annonce supplémentaire de Dieu, avec la causalité naturelle ou créée" (p. 214). C'est-à-dire : " comment comprendre l'articulation de la transcendance et de l'immanence dans l'activité divine " (p. 216). Il ajoutera également : " comment articuler l'être créé, temporel, et l'Être subsistant, éternel, semblables dans l'existence et dissemblables dans presque tout le reste " (p. 217).

Comment l'Esprit agit dans le monde. Dieu et l'âme dans le contexte de la science contemporaine.

AuteurJavier Sánchez Cañizares
Editorial: Rencontre
Année: 2025
Nombre de pages: 278
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Culture

Le chrétien dans la vie publique

Le chrétien dans la vie publique est appelé à être une personne de dialogue : dynamique, flexible, ouvert au changement, mais pas quelqu'un qui change pour le plaisir de changer. Si ces mots sont relativement faciles à écrire, ils sont difficiles à mettre en pratique.

Leonard Franchi-14 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Dans ce court article, je vais réfléchir à la manière dont les étudiants des universités catholiques peuvent incarner la tradition intellectuelle catholique dans leur vie professionnelle et personnelle. Pour ce faire, nous devons être conscients de ce que nous entendons par tradition intellectuelle catholique.

Pour être clair, la tradition intellectuelle catholique fait référence à la manière dont la communauté chrétienne s'est engagée (et continue de s'engager) dans le monde complexe des idées à travers le prisme de la foi et de la raison. Lorsque les premiers chrétiens ont cherché à aligner leurs nouvelles croyances, d'abord sur la pensée juive, puis sur le monde de la philosophie grecque, ils nous ont offert un exemple des germes de la tradition intellectuelle catholique. Cette réalité historique révèle une Église naissante, ouverte au monde extérieur, ouverte au dialogue et cherchant à formuler ses croyances fondamentales de manière à ce qu'elles soient entendues et comprises par ses interlocuteurs. Il faudrait de nombreux ouvrages pour traiter en détail de la manière dont l'Église a continué à s'engager dans cette importante mission. annonce supplémentaire. Pensez en particulier à l'émergence des universités européennes ex corde ecclesiae et à la mesure dans laquelle les universités contemporaines, qu'elles soient catholiques ou laïques, peuvent offrir à la société et aux individus les moyens d'un développement humain.

La fin de l'université

Pour ne pas perdre de vue l'université, il est également nécessaire d'ancrer notre réflexion sur la raison d'être de l'université dans la société. S'agit-il avant tout d'un lieu de délivrance de diplômes ? Comment les étudiants et le personnel peuvent-ils collaborer à la recherche d'objectifs communs ? En effet, est-il possible pour le personnel et les étudiants de partager des objectifs ? Ce sont des questions importantes qui nécessitent une réflexion sérieuse. C'est là qu'un engagement profond dans la tradition intellectuelle catholique peut aider les universitaires catholiques à contribuer de manière significative à des débats théoriques plus larges dans les institutions catholiques et laïques.

L'une des questions qui se posent dans le débat sur la tradition intellectuelle catholique est de savoir si elle laisse suffisamment de place à l'exercice de la liberté académique individuelle. Le discours populaire caricature souvent la croyance chrétienne, et toute autre croyance religieuse, comme restrictive et limitant l'exercice important de la liberté individuelle. Dans cette vision du monde, la religion est un fardeau qui doit être levé si l'on veut apprécier et promouvoir la liberté humaine. La vision chrétienne de la liberté, en revanche, met l'accent sur le fait que la liberté consiste à avoir la capacité de faire ce qui est juste et d'encourager les autres à suivre le chemin de la vertu. Il ne faut pas la confondre avec un "droit" autonome de faire ce que l'on veut, quand on veut.

Culture universitaire

Le concept de culture intellectuelle offre un point d'entrée utile dans ce débat et d'autres qui lui sont liés. La culture est, bien entendu, un terme très discuté dans les revues et monographies universitaires. Il fait également partie du vocabulaire plus large de la société : les entraîneurs de football essaient d'intégrer une certaine culture dans leurs équipes, les entreprises peuvent s'enorgueillir de leur culture collégiale et éthique, etc. Pour l'intellectuel catholique, la culture a une racine différente : elle vient de la liturgie (cultus) et se réfère à la façon dont la liturgie doit être la racine et l'inspiration de notre façon d'aimer, des choix que nous faisons et de la façon dont nous développons nos relations.

Cela conduit, bien sûr, à une autre question : comment la liturgie peut-elle être une source d'inspiration pour l'apostolat intellectuel de l'Église ? Tout d'abord, et de manière générale, la liturgie est le culte public de la communauté chrétienne. C'est le lieu où les baptisés se rassemblent pour célébrer la bonté de Dieu et recevoir sa grâce. Elle inspire chacun des baptisés dans l'exercice de sa vocation particulière, l'érudit comme le commerçant. Deuxièmement, la liturgie étant un événement public et non une cérémonie privée pour des individus choisis, elle déborde naturellement sur le monde des idées, des théories, des philosophies et autres. 

Pragmatisme et recherche de la vérité

Réfléchir collectivement à ces questions a des conséquences pédagogiques. En particulier, elle soulève la question de savoir comment trouver la vérité et s'y engager. 

L'une des solutions consiste à reconsidérer la relation entre la ratio et l'intellectus en tant que formes de connaissance. La première se réfère à la manière dont nous utilisons la raison pour évaluer, discuter, apprécier ; la seconde montre une approche plus contemplative qui reconnaît les limites de la première et cherche à fonder notre recherche de sens sur une réalité plus profonde. C'est à travers l'intellectus que l'érudit chrétien, grâce à l'étude dans la prière et à un esprit ouvert à la transcendance, peut trouver la lumière qui complète l'exercice de la ratio.

L'exploration de ces questions nous amène, presque inévitablement, au travail de St John Henry Newman sur l'intellect. Comme on le sait aujourd'hui, Newman se contenterait de l'université comme lieu de pure culture intellectuelle, sans objectifs pratiques explicites pour le programme universitaire. La question de savoir si une telle position est tenable aujourd'hui est une autre question pour une autre fois. Newman était également conscient que l'esprit éclairé par une culture intellectuelle raffinée ne pouvait avoir qu'une influence positive sur la société dans son ensemble. Il s'agit là d'une dimension importante de la pensée de Newman, tout comme son insistance sur le fait qu'il ne devrait pas y avoir de fossé entre l'étude théologique sérieuse et l'exercice de la piété.

Pour faire avancer la pensée de Newman, voici trois éléments de réflexion sur la place de l'intellectuel catholique dans l'Église et dans la société d'aujourd'hui.

  • Démontrer dans notre travail que tout ce que nous faisons est réalisé avec la plus grande qualité humaine. Tirer parti des diverses ressources disponibles pour une diffusion efficace des idées.
  • Lire beaucoup et souvent. Aimez les textes classiques et cherchez à découvrir de nouvelles œuvres et de nouveaux auteurs. Établissez des relations professionnelles avec des personnes qui tentent d'apporter une contribution significative aux débats.
  • Prendre l'initiative de contribuer positivement au développement de nouvelles idées. Être présent au début, pendant et à la fin des discussions sur les politiques et les pratiques.

Pour conclure, rafraîchissons-nous l'esprit avec quelques mots du pape François sur les raisons pour lesquelles nous devrions renouveler notre engagement dans l'étude de l'histoire de l'Église. Dans sa récente lettre sur ce sujet, le Pape François dit :

"Le sens de l'histoire peut aider chacun d'entre nous à développer un meilleur sens des proportions et de la perspective afin de comprendre la réalité telle qu'elle est et non pas telle que nous l'imaginons ou que nous préférerions qu'elle soit. En mettant de côté les abstractions dangereuses et désincarnées, nous pouvons nous relier à la réalité dans la mesure où elle nous appelle à la responsabilité éthique, au partage et à la solidarité".

Les destinataires de cette lettre sont principalement des prêtres et des personnes se préparant à la prêtrise. Cependant, ses mots capturent quelque chose d'essentiel sur l'étude académique et la façon dont les idées doivent être évaluées honnêtement. L'intellectuel chrétien devrait prendre ces mots à cœur.

L'auteurLeonard Franchi

professeur à l'université de Glasgow et à l'université de Notre Dame, Australie

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Éducation

Sánchez Orantos : "La connaissance non pragmatique, qui illumine la vie, est très urgente".

La revue "Diálogo filosófico", qui fête son 40e anniversaire, en collaboration avec l'Université pontificale de Salamanque (UPSA), a organisé son XIIe congrès du 19 au 21 juin. Son directeur, Antonio Sánchez Orantos, cmf, a déclaré à Omnes : "La tristesse envahit la vie humaine. La connaissance non pragmatique, qui illumine la vie humaine, est plus urgente que jamais.

Francisco Otamendi-13 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

À l'occasion du 40e anniversaire deDialogue philosophiqueLa revue dirigée par le professeur Antonio Sánchez Orantos, cmf, accueillera un grand nombre de conférenciers, de philosophes et d'académiciens de différentes universités. Ils analyseront du 19 au 21 juin à la Université pontificale de Salamanque (UPSA), des défis humains importants.

Antonio Sánchez Orantos (Madrid, 1957), missionnaire clarétain, a assumé la responsabilité de la direction de l'Institut. Dialogue philosophique en 2023, en remplacement du précédent directeur, José Luis Caballero Bono, également clarétain. 

En plus de ses autres activités professionnelles, Sanchez Orantos a été professeur d'anthropologie, de métaphysique et d'histoire ancienne pendant 22 ans à l'université de Louvain. Université pontificale de ComillasLe chef jésuite, qui dirige la Compagnie de Jésus, est aujourd'hui à la retraite. 

Mais il est toujours très occupé. Il enseigne actuellement la théologie spirituelle à l'Institut théologique clarétain (affilié à l'université pontificale de Salamanque) et dirige la revue "Diálogo Filosófico". Aujourd'hui, nous nous entretenons avec le philosophe sur quelques sujets d'actualité.

Professeur, deux coups de pinceau préliminaires. Où vous êtes né et avez étudié. Vous êtes philosophe et clarétain. 

- Je suis née à Madrid en 1957, le 17 juillet. Je suis entré dans la Congrégation des Missionnaires Fils du Cœur de Marie (missionnaires clarétains) en 1974, et j'ai fait ma première profession en 1975. 

J'ai été consacré prêtre par Mgr Vicente Enrique y Tarancón le 24 avril 1983. Je suis titulaire d'une licence en théologie du Centre théologique clarétain de Colmenar Viejo (affilié à l'université de Comillas). Licence en philosophie de l'université de Comillas. Docteur en philosophie de la même université. Diplôme en théologie de l'Athénée pontifical San Anselmo à Rome, et Master en philosophie et mystique du même Athénée à Rome.

Parlez-moi de quelques-uns des sujets que vous avez abordés dans le magazine ces derniers temps. Vous célébrez aujourd'hui les 40 ans du "Diálogo Filosófico". 

- La revue, de haute diffusion philosophique, a cherché à affronter de manière critique les problèmes les plus urgents de notre culture, en réservant un numéro annuel (la revue est publiée tous les quatre mois) à la mise à jour des propositions des auteurs les plus représentatifs de la tradition philosophique. 

Je ne cite que les plus récents : Kant (n° 119), Maritain (sous presse, n° 122), hommage à Benoît XVI (n° 117). 

Au cours de ses quarante années d'existence, bien d'autres ont été abordés : Husserl, Heidegger, Zubiri, Rorty, Habermas, Simone Weil, l'école de Francfort (vous pouvez voir le site de la Commission européenne). ici).

En ce qui concerne les thèmes abordés, il s'agit de cinq domaines de réflexion : éthique et politique, épistémologie et neurosciences, problèmes du fondement et du sens de la vie humaine (anthropologie/métaphysique), transcendance humaine et théodicée (problème de Dieu), réflexion critique sur les modes culturels. 

Les derniers numéros ont abordé les thèmes suivants : les humanités numériques (115), la pauvreté (116), l'incertitude de la pensée (118), la morale : un fondement (120).

Je suppose que la collaboration avec l'université pontificale de Salamanque remonte à loin.

- Ildefonso Murillo Murillo, professeur émérite et ancien doyen de la Faculté de philosophie de l'UPSA, et ancien directeur de l'Institut ibéro-américain de philosophie (UPSA), a clairement défini les objectifs de la revue dès le départ.

"Le désir de contribuer à la recherche de la vérité philosophique à l'apogée de notre époque (parce que) de nombreux philosophes semblaient être motivés par des objectifs autres que la vérité.

"Le souci d'offrir une orientation radicale et pleine d'espoir à la vie humaine".

Peut-être y avait-il une idée sous-jacente ...

- L'Espagne des années 80 a été confrontée à de grands défis : des temps de crise, de changement et d'espoir. La stagnation de la philosophie dans une scolastique dépassée a provoqué une réaction aux propositions positivistes, nihilistes, structuralistes, post-modernes ou post-métaphysiques. 

Dans cet environnement culturel est né le "grand rêve" de créer un espace ouvert de dialogue pour repenser de manière critique ces réactions et provoquer la présence d'une réflexion philosophique qui présenterait clairement la sagesse contenue dans l'humanisme chrétien. Cette année, nous célébrons quarante ans de présence dans la fidélité à cette tâche.

À l'UPSA, vous êtes aujourd'hui confrontés à la crise et à l'espoir.

- La tristesse s'empare de la vie humaine. Une tristesse qui anéantit tout espoir d'un avenir meilleur. Et lorsque l'espoir est brisé, la démoralisation s'infiltre dans toutes les dimensions de la vie sociale. Au cœur de cette crise culturelle, l'irruption perturbatrice de l'IA menace l'identité humaine. 

C'est pourquoi, plus que jamais, nous avons besoin d'une connaissance qui, en invitant l'être humain à écouter les désirs de son cœur (silence réfléchi par opposition aux discours superficiels), propose des projets de vie morale réalistes et porteurs d'espoir : il en va de l'avenir de nos sociétés.

Dans le même ordre d'idées, je ne sais pas si la philosophie, et les sciences humaines en général, sont trop souvent considérées comme un certain "savoir inutile", peu pragmatique. Qu'en diriez-vous ?

- Les dimensions pragmatiques de la vie humaine sont suffisamment prises en compte et, par conséquent, la connaissance non pragmatique, qui éclaire la vie humaine, est plus urgente que jamais. 

Des connaissances apparemment inutiles, mais que les êtres humains recherchent pour donner un sens à leur vie.

Offrir des espaces de dialogue pour cette connaissance est l'engagement de la revue et l'objectif fondamental de notre Congrès. Car ce n'est qu'en dialoguant avec ceux qui sont différents, en brisant la tentation de la polarisation sociale, que nous pourrons trouver des chemins de justice et de paix pour les hommes d'aujourd'hui.

Nous concluons notre conversation. Les attraits du Congrès sont nombreux et les programme présente d'éminents orateurs. Monseigneur Luis Argüello, le cardinal clarétain Aquilino Bocos Merino, le grand chancelier, Mgr José Luis Retana, et le recteur de l'UPSA, Santiago García-Jalón, participeront à l'inauguration. Et aussi, bien sûr, le professeur Ildefonso Murillo, cmf, fondateur de la revue, et son directeur, Antonio Sánchez Orantos. 

L'auteurFrancisco Otamendi

Éducation

Comment inciter votre enfant à lire et à s'alphabétiser cet été ?

Pour inciter un enfant à lire et à se cultiver pendant l'été, il est recommandé de planifier des visites éducatives percutantes et adaptées à l'âge de l'enfant et de créer un environnement familial qui encourage la lecture quotidienne. Les activités préparées à l'avance et l'implication des parents sont la clé d'un apprentissage significatif et durable.

Álvaro Gil Ruiz-13 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Avec l'arrivée du mois de juin, le début de l'été tant attendu et désiré approche, et le défi annuel de remplir les presque trois mois de vacances de nos enfants avec toutes sortes d'activités est activé : camps urbains ou ruraux, stages de football, journées avec les grands-parents à la plage ou au village... Mais en plus de les divertir, nous pouvons aspirer et leur faire réaliser des activités éducatives et formatives ayant un impact sur la famille, si nous gardons à l'esprit deux choses : bien les choisir et les préparer avec un peu de temps.

Expériences éducatives positives dans les centres de vacances

Si nous restons dans notre maison habituelle ou si nous voyageons (avant d'arriver à notre destination de vacances), nous pouvons en profiter pour chercher des musées, des châteaux, des sites archéologiques, des églises... et préparer une bonne explication pour que la visite soit enrichissante et percutante. L'essentiel est que nous, adultes, nous imprégnions de lectures, de podcasts ou de vidéos de personnes qui connaissent le lieu, afin de créer une histoire adaptée aux caractéristiques de nos enfants, en fonction de leur âge et de leurs goûts. Il peut y avoir plusieurs histoires si nous réunissons plusieurs familles avec des enfants d'âges différents, expliquées par plusieurs adultes dans plusieurs groupes, s'il n'y a pas de guides.

Il est important de susciter des attentes élevées et de l'enthousiasme pour la visite. Pour les enfants qui aiment communiquer, et c'est naturel pour eux, nous pouvons les encourager à faire une vidéo comme un youtuber ou un audio comme un podcaster à envoyer à la famille après l'explication. D'autres peuvent être invités à écrire une nouvelle pour un blog, ou un chapitre d'un livre fait maison. Dans tous les cas, lorsque vous racontez ce que vous avez appris, vous montrez que vous savez et consolidez ce que vous avez appris. Car raconter ce que l'on a vu, que ce soit en personne ou par n'importe quel moyen, permet de mémoriser, d'apprécier et d'apprendre à communiquer correctement. 

Avant d'arriver à cette étape où nos enfants racontent ce qu'ils ont appris, il faut qu'il y ait une phase préalable où il y a un impact sur leur cerveau. Et ce, pour deux raisons : d'une part, parce que ce que nous visitons est impressionnant et, d'autre part, parce que nous les exposons à ce qu'ils vont voir, en générant un contexte approprié.

Exemples concrets

Prenons un exemple, bien qu'il puisse s'agir de n'importe quel autre. Dans le Galerie des collections royales -À côté du Palais royal, il y a une grande salle de projection où l'on peut regarder une vidéo sur l'histoire de la muraille de Madrid. À un moment donné, l'intérieur d'une fenêtre en verre sur le côté de la salle s'illumine et l'on peut voir un morceau authentique de la muraille, qui a été trouvé pendant la construction du bâtiment, ce qui, pour un enfant ou pour quelqu'un qui veut apprendre, est quelque chose d'impressionnant. Non seulement parce que vous voyez quelque chose d'authentique à l'endroit où il a été construit, mais aussi parce qu'il y a une explication qui le met en contexte.

Au même endroit, mais dans une autre pièce, on peut voir le riche et spectaculaire rostrillo, la couronne et l'auréole de la Vierge d'Atocha. Si, avant de contempler cette merveille, les parents ou les grands-parents de l'enfant spectateur lui ont raconté comment le prêtre Merino a tenté d'attaquer la reine Isabelle II près de la basilique d'Atocha, et comment celle-ci, s'en étant sortie indemne, a interprété ce qui s'est passé comme un miracle de la Vierge et a fait don des bijoux qu'elle portait pour créer cette œuvre d'art, alors l'expérience prendra plus de sens. Ce contexte historico-émotionnel favorisera une expérience d'apprentissage plus profonde et plus durable.

Tout cet apprentissage doit être lié à ce qu'ils ont appris auparavant à l'école, à la maison ou dans d'autres domaines. Quoi qu'il en soit, l'été est une période idéale pour vivre ces expériences.

Pour faire lire un enfant

La lecture est une excellente façon de façonner notre famille, en respectant la façon d'être de chacun de nos enfants, puisque la lecture est une activité autonome, née de l'initiative de chacun et réalisée individuellement. Mais l'exemple des parents et des frères et sœurs plus âgés a une grande influence lorsqu'il s'agit de commencer et de poursuivre cette activité intellectuelle chez nos enfants. En outre, les parents, en tant que modèles, peuvent aider à planifier la lecture la plus appropriée pour chacun de leurs enfants. Les parents jouent également un rôle fondamental dans la création de conditions favorables à la maison et au sein de la famille. Créer une atmosphère de lecture en famille et de bons lecteurs demande du temps, des conseils de la part de bons lecteurs, mais surtout un réel désir pour nos enfants de réaliser ce bon hobby.

Comment ? En aménageant un coin ou un endroit de la maison pour qu'il soit agréable de lire longtemps, en fixant des moments dans la journée pour lire en famille et en assurant le silence en éteignant la télévision, la console et les tablettes... et en obtenant un silence intérieur qui facilite l'instauration d'une atmosphère propice à la lecture. Mais pour choisir un bon livre, il faut des références, des revues littéraires ou des sites web qui suggèrent des livres à lire, qu'il s'agisse de livres actuels, de classiques de la littérature jeunesse, ouvrages classiques adaptée à l'âge... mais elle ne s'improvise pas.

Il existe deux outils fondamentaux pour générer de bons lecteurs et une bonne atmosphère de lecture : la visite d'une librairie attrayante et de bonnes bibliothèques qui libèrent la "concupiscence de la lecture".

Se rendre dans une grande librairie, avec des étalages présentant une grande variété de livres, des couvertures colorées et des auteurs intéressants, suscite l'envie de lire. De même qu'une bonne bibliothèque invite à lire et à apprécier différents titres, dont la lecture est facilitée par le système de prêt. Une visite régulière à la bibliothèque de quartier et à la librairie en famille est une expérience très marquante qui laisse des traces si elle est faite à temps. 

Ressources

Théologie, science et magistère

Joseph Ratzinger a consacré sa pensée à la réconciliation de la foi et de la raison, soulignant que la foi chrétienne ne doit pas s'opposer à la raison ni s'y soumettre, mais qu'elle doit dialoguer avec la science, la philosophie et le Magistère. Sa théologie défend une vérité concrète - Jésus-Christ - comme fondement historique et expérientiel de la foi, dans une communauté qui l'accueille, l'interprète et la transmet.

Reynaldo Jesús-13 juin 2025-Temps de lecture : 5 minutes

Il est impossible que dans les écrits du Cardinal Joseph Ratzinger Nous ne trouvons aucune référence, ou du moins, elle ne s'approche pas de la question du conflit entre "foi et raison" ; la recherche incessante de l'harmonie entre ces deux éléments a marqué toute une expérience de réflexion sur Dieu, sur ce qu'il fait, sur ce qu'il est et sur ce qu'il veut dire.

Pour situer le contexte, récemment, dans ma faculté de théologie, l'un des sujets de théologie a été revitalisé autour de certains écrits de Joseph Ratzinger. Je dois avouer que cela m'a enthousiasmé et que j'ai pris cela comme un défi d'entrer un peu plus dans la pensée et la personne du théologien allemand du 20ème siècle.

Ainsi, à l'aide du travail L'Église et la théologie scientifiquecontenues dans le Théorie des principes théologiques (Barcelone, 2005, p. 388-399), un itinéraire particulier a commencé, un chemin vers la vérité de la main de l'un des prédicateurs les plus emblématiques de la Vérité -en majuscules-, et de sa signification dans la vie chrétienne. Pour Ratzinger, "la foi ne doit jamais et en aucun cas s'opposer à la raison, mais elle ne peut pas non plus lui être soumise" ; une distinction qui constitue l'axe central sur lequel se basera tout le développement thématique de ses lignes. Contrairement à ce qui précède, il a insisté à de nombreuses reprises sur l'union et le lien étroits qui doivent exister entre la foi et la raison, sans avoir l'intention de promouvoir une réduction de cette réalité aux méthodes de la modernité.

Théologie, science et Magisterio

Or, dans le fragment qui nous intéresse, nous trouvons un bref exercice qui doit nous faire réfléchir sur la place de l'Église et de la théologie dans un monde qui se fonde de plus en plus sur la raison plutôt que sur les critères de la foi. la théologiele site science et le Magisterio. En même temps, il découvre dans ses lettres une théologie capable de reconnaître les limites de la science, mais, malgré cela, une claire conviction qu'il ne faut pas renoncer au dialogue avec la science, et il fait un pas vers la reconnaissance de l'importance d'une foi qui ne se réduit pas à une simple adhésion sans contenu, à une simple proximité ou adoption d'idées et de concepts qui ne lient pas l'expérience de la vie avec le Ressuscité.

Nonobstant ce qui précède, il est curieux que les nombreux commentaires sur l'interprétation de l'Écriture Sainte, ou que la définition des éléments doctrinaux dépendent dans une large mesure de l'intervention de l'Église, en particulier de ceux qui exercent un rôle important dans l'interprétation de l'Écriture. travail docendi dans la réalité ecclésiale.

Cette tension n'est pas nouvelle, ce n'est pas une réalité à laquelle l'Église des temps modernes a dû faire face, depuis le Moyen Âge nous connaissons une multiplicité de cas où l'intervention de l'Église, en la personne de ses pasteurs (évêques), a été nécessaire, en dépit du fait que le critère général est qu'elle a été nécessaire, sous peine de de la justification de l'autonomie des sciences (pour des raisons de logique et de méthode), la position générale de tout un corps collégial comme le Magistère (Commission Biblique Pontificale) est écartée, L'interprétation biblique dans l'Église1993, n. 32. 3b).

L'autonomie de la science

Mais qu'implique cette autonomie de la science ? Ratzinger lui-même, dans un autre de ses commentaires théologiques, remet en question l'idée d'une autonomie complète de la science, en soulignant que la science est généralement marquée par des intérêts et des valeurs préalables ; en effet, les conclusions mêmes que chacun d'eux propose dans les différents domaines sont conditionnées par des données déjà préexistantes. C'est ce que l'on appelle la critique néo-marxiste qui a mis en évidence la relation étroite entre la science et le pouvoir.

La comparaison qu'il fait entre les autres religions, en particulier entre l'hindouisme et le christianisme, est curieuse. Selon Kraemer, alors que l'hindouisme est dépourvu d'orthodoxie stricte et s'appuie sur des pratiques religieuses communes sans avoir besoin d'une conviction partagée, le christianisme, en revanche, dépend d'une orthodoxie, d'une conviction commune capable d'articuler des croyances essentielles telles que la vie, la mort et la résurrection ; ainsi, la connaissance de la vérité chez les chrétiens n'est pas seulement symbolique, mais réaliste, c'est une vérité historique - et, d'autre part, la diversité entre les concepts de vérité, de révélation et de connaissance religieuse.

En tant que chrétien - une remarque personnelle, si vous me le permettez -, ces quelques lignes, dans une sorte de comparaison et de contraste, ont éveillé en moi un sentiment intérieur de gratitude pour le don que nous recevons sans le mériter, d'avoir cette réalité qui nous dépasse, qui nous englobe sans nous épuiser, que nous assumons sans la corrompre, avec laquelle nous nous unissons sans perdre notre être personnel, notre individualité.

Dimension communautaire de la foi

Maintenant, nous faisons un pas de plus, nous ne pouvons pas rester dans l'expérience de la foi vécue dans l'individualité, mais nous devons entrer dans la dimension communautaire, et dans la communauté nous pouvons recevoir une impulsion particulière et fondamentale dans la vie des chrétiens : la mission, une mission qui naît de la certitude que la révélation chrétienne est quelque chose de réel et de concret, et pas seulement une ensemble d'idées videsIl ne s'agit pas d'une interprétation qui se dilue au milieu d'autres religions "similaires" à celle-ci, il ne s'agit pas de cela. Il s'agit d'un projet qui est né dans un domaine spécifique, qui a eu sa propre histoire, son propre processus de fondation et d'institution.

Le christianisme tente de comprendre et de développer les vérités révélées dans un cadre cohérent, en s'attachant à produire une théologie capable de dialoguer avec la raison et la philosophie, la rendant inséparable de la foi elle-même.

Cependant, malgré la grandeur de l'expérience chrétienne de la foi, il est curieux de constater que, depuis lors, on parle d'une nouvelle ère de la foi. crise de la théologieEn d'autres termes, de la réflexion. La racine de la racine est d'avoir manipulé l'Écriture Sainte, en inventant une série de méthodes historiques et littéraires, en la réduisant dans tous les sens du terme.

La Révélation, en elle-même, ne dépend pas entièrement de ce que l'Écriture Sainte peut contenir, bien qu'elle corresponde à ce que le livre sacré propose. Tout le contenu de la foi ne peut être justifié par ce qu'indique l'Écriture sans tenir compte des autres domaines de la Révélation, à savoir la Tradition et le Magistère.

La foi des chrétiens repose sur une communauté de foi vivante, capable de donner un sens et un contexte à la Révélation, de l'assumer, de la partager ; c'est une communauté qui non seulement interprète les textes, mais les vit à travers les sacrements et la catéchèse, qui ne dépendent plus de la volonté de l'Église, mais de sa nature même. 

Enfin, pour en revenir à l'idée avancée par Ratzinger, je voudrais faire écho à un élément qui a attiré mon attention, à savoir le fait qu'il est affirmé que La foi est un "oui" à une vérité concrète, une vérité qui exige d'être proclamée et comprise, une vérité qui est proclamée, ou du moins qui devrait l'être, par le christianisme, une vérité dont l'identité a un visage concret : Jésus de Nazareth.. Un Jésus qui n'est pas un élément symbolique de la foi, au contraire, est réel, un événement historique authentique avec des implications réelles pour l'ensemble de l'humanité, c'est pourquoi il ne peut pas être interchangé avec d'autres récits de religions prêchant la divinité.

L'auteurReynaldo Jesús

Éducation

Ne pas avoir peur de parler de sexualité

Rafael Lafuente possède une solide expérience dans le domaine de l'éducation affectivo-sexuelle et du conseil familial. Bien qu'il travaille à plein temps comme professeur de langues et de littérature, il est devenu ces dernières années l'un des conférenciers les plus demandés dans le domaine de l'affectivité, donnant plus de 100 sessions par an.

Rafael Lafuente-13 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

L'éducation affectivo-sexuelle est sans aucun doute l'un des plus grands défis de l'éducation des enfants et des jeunes. C'est un domaine difficile parce que les taux d'échec dans l'expérience saine et complète de la sexualité sont élevés, mais en même temps il est fondamental, car les conséquences d'une bonne ou d'une mauvaise éducation dans ce domaine peuvent déterminer le bonheur ou la souffrance d'une personne tout au long de sa vie. C'est pourquoi nous ne pouvons pas continuer à l'ignorer ou à laisser aux réseaux sociaux ou aux divertissements le soin d'éduquer dans ce domaine. Il est inévitable de l'aborder dans les écoles et les paroisses, lieux où les jeunes devraient recevoir des réponses claires, profondes et adaptées à leur développement, dans une perspective holistique qui englobe le corps, l'esprit, le cœur et la dimension spirituelle.

Pour y parvenir, il est essentiel que de plus en plus d'agents de formation soient formés dans ce domaine. Des initiatives telles que les programmes de formation des formateurs Teen Star o Apprendre à aimer offrent des outils efficaces pour accompagner les enfants, les adolescents et les adultes dans leur croissance émotionnelle et sexuelle. 

Il y a quelques années, j'ai participé au cours de Teen StarJ'ai pu tirer des enseignements de cette formation, qui m'a non seulement responsabilisée, mais a également modifié ma compréhension de l'éducation sexuelle et affective. Depuis, j'ai intégré cette nouvelle perspective non seulement dans ma vie personnelle, mais aussi dans mes cours de langue et dans toutes les conversations constructives que j'ai avec des jeunes et des adultes.

Aujourd'hui, j'anime une centaine de sessions par an et toutes ont vu le jour grâce à la bouche à oreilleComment tout cela a-t-il commencé ? Tout simplement en parlant à mes étudiants. Ils ont été les premiers à s'intéresser au sujet, à le faire connaître et à m'inviter sur d'autres forums où ils étaient actifs. Lorsque quelqu'un trouve des réponses à ses préoccupations les plus profondes, il les partage, et c'est ainsi que cette formation, que je considère comme fondamentale, s'est répandue.

Parler clairement et gentiment

Au fil du temps, j'ai découvert que la clé de l'approche de l'éducation sexuelle et affective réside dans la recherche d'un équilibre entre clarté et délicatesse, entre argumentation et témoignage personnel. Il ne s'agit pas seulement d'informer, mais d'aider à comprendre et à vivre pleinement et authentiquement son affectivité.

Donner des réponses métaphoriques sur la sexualité n'aide pas les jeunes car, loin de clarifier leurs doutes, cela génère de la confusion et laisse place à des interprétations erronées. Les histoires de cigognes peuvent sembler sympathiques, mais elles n'expliquent pas clairement la réalité du corps, le sens de l'abandon ou les raisons profondes d'une expérience complète de l'affectivité et de la sexualité. 

Les jeunes ont besoin de réponses directes et argumentées, adaptées à leur niveau de compréhension, pour les aider à prendre des décisions conscientes et libres. Lorsqu'ils ne trouvent pas ces réponses à la maison ou à l'école, ils les cherchent ailleurs, où ils reçoivent souvent des informations déformées ou idéologisées. Il est donc essentiel de leur parler franchement et sans détour, dans un langage qu'ils comprennent et qui leur permet de percevoir la beauté et la responsabilité de la sexualité humaine.

J'ai donné des sessions d'une heure et demie et jusqu'à cinq heures. J'ai parlé à des adolescents au lycée, à des étudiants universitaires, à des professionnels dans différents domaines, à des célibataires et à des couples mariés, à des prêtres et à des couples mariés, à des parents de jeunes enfants et à des adultes plus âgés. Chaque groupe a ses préoccupations, ses questions, ses doutes. Et dans chacun d'eux, j'ai vu comment, avec une formation adéquate, des chemins de lumière s'ouvrent au milieu de la confusion.

Parler tôt

L'une des expériences les plus précieuses que j'ai vécues est de voir comment cette formation transforme ceux qui la reçoivent. On m'a souvent dit : "Je comprends maintenant", "Pour la première fois, cela a du sens"., "Il est maintenant clair pour moi que je veux être vierge lorsque je me marierai".. Ces mots ne viennent pas de personnes extérieures, mais de jeunes gens dotés d'une solide formation chrétienne, qui n'ont tout simplement jamais eu de conversation claire, ouverte et profonde sur ces questions.

Et pas seulement les jeunes. J'ai vu des parents d'enfants de six, sept, huit ans surmonter leurs craintes et oser parler à leurs enfants d'affectivité et de sexualité. Ils ont franchi le pas et, après l'avoir fait, ils sont ravis des conséquences. Car l'éducation affectivo-sexuelle n'est pas un discours ou un moment précis, c'est un chemin que l'on parcourt dès l'enfance, naturellement, sincèrement et avec amour.

Lors de mes séances avec les parents, je dis toujours que "Mieux vaut parler un an à l'avance que cinq minutes à l'avance".. Il est préférable d'aborder les questions d'affectivité et de sexualité dès le plus jeune âge, plutôt que d'attendre que des problèmes ou des situations irréversibles se produisent. L'éducation précoce permet aux jeunes de prendre des décisions éclairées et responsables, en renforçant leur estime de soi et leur capacité de discernement. 

Leur parler avant qu'ils ne soient confrontés à des pressions ou à des doutes leur évite de recourir à des sources inappropriées ou de prendre des décisions hâtives sans en comprendre les conséquences. En revanche, si vous attendez trop longtemps pour aborder ces questions, il peut être trop tard pour éviter des erreurs douloureuses ou pour corriger des idées fausses qui ont la vie dure. Il est donc préférable d'anticiper et d'accompagner le processus de maturation avec des informations claires, accessibles et adaptées à chaque étape de la vie.

Écoles, paroisses et institutions catholiques

Parler de l'affectivité et de la sexualité, c'est parler de la vie. Or, pendant trop longtemps, ces sujets ont été considérés comme tabous dans les milieux éducatifs et religieux, laissant les jeunes à la merci des messages contradictoires, superficiels et souvent nocifs qu'ils reçoivent de leur environnement, de la société et des médias. En fait, au cours des deux dernières décennies, nous avons permis aux jeunes d'être éduqués par la pornographie. 

C'est pourquoi il est essentiel que l'éducation affectivo-sexuelle soit privilégiée dans deux institutions clés de la vie des enfants et des jeunes : les écoles et les paroisses ou réalités ecclésiales dans lesquelles ils vivent. Toutes deux sont des lieux de référence où l'on éduque non seulement l'esprit, mais aussi le cœur et la conscience, en contribuant à former des personnes intègres, capables de vivre leur affectivité et leur sexualité avec maturité et responsabilité.

Les jeunes ont des questions, des inquiétudes et des doutes sur leur corps, leurs émotions et leurs relations. S'ils ne trouvent pas de réponses dans un environnement sûr et éducatif, ils les chercheront sur internet, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations avec leurs pairs, où les informations sont souvent incomplètes, biaisées ou carrément fausses. Il est de la responsabilité de l'école de fournir un cadre approprié pour l'apprentissage de l'affectivité et de la sexualité avec profondeur, rigueur et cohérence.

Mais il ne s'agit pas seulement d'informations biologiques. Cette formation doit être dispensée dans une perspective holistique, en aidant les étudiants à comprendre la beauté de l'amour humain, la valeur de l'engagement et l'importance de l'autodiscipline et du respect. Il ne suffit pas de parler d'anatomie et de prévention des risques, il faut aussi parler de dignité, de sens, de responsabilité et de vocation.

En outre, si les écoles catholiques ont pour mission d'éduquer à la lumière du ÉvangileIgnorer l'éducation affectivo-sexuelle est une grave omission. L'Église a une vision très riche de la sexualité, de la famille et de l'amour humain, qui devrait être transmise aussi naturellement que les autres matières.

L'auteurRafael Lafuente

expert en éducation sexuelle et affective

Vatican

La banque du Vatican augmente ses bénéfices et ses dons caritatifs

La banque du Vatican a enregistré un bénéfice net de 32,8 millions d'euros en 2024 et a versé au pape François un dividende de 13,8 millions d'euros, entièrement reversé à des œuvres caritatives. Elle a également réaffirmé son engagement en faveur des investissements éthiques, excluant les secteurs contraires à la doctrine catholique.

OSV / Omnes-12 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Par Cindy Wooden, OSV

L'Institut pour les œuvres de religion (IOR), communément appelé la banque du Vatican, a enregistré des bénéfices plus élevés en 2024 et a remis un chèque de dividendes légèrement plus important au pape François, qui a utilisé la totalité de la somme pour des œuvres de charité.

Le 11 juin, la banque a publié son rapport financier 2024, détaillant sur près de 200 pages ses objectifs, ses réalisations et ses critères d'investissement éthique.

Son bénéfice net en 2024 était de 32,8 millions d'euros (environ 37,6 millions de dollars), en hausse de 7% par rapport à 2023, selon le rapport.

L'institut a versé au pape François un dividende de 13,8 millions d'euros (15,8 millions de dollars). Le dividende pour 2023 est de 13,6 millions.

"Le Saint-Père a décidé pour la première fois d'allouer l'intégralité des dividendes versés à des œuvres caritatives", écrit Jean-Baptiste de Franssu, président de l'institut, dans l'introduction du rapport. Aucun autre détail sur les activités caritatives soutenues par le pape François n'a été fourni.

Projets de la banque du Vatican

La banque a également ses propres projets caritatifs, approuvés par un comité de bienfaisance. Environ un million d'euros ont été distribués, selon le rapport. "Les dons les plus courants du comité de charité sont des aides financières directes aux familles dans le besoin, généralement par l'intermédiaire des paroisses, des aides spécifiques pour le travail missionnaire et caritatif, ou des contributions aux jeunes prêtres étudiants pour qu'ils terminent leurs études universitaires.

L'institut propose également des loyers gratuits ou à bas prix à certaines organisations caritatives à but non lucratif qui fournissent des logements aux migrants, aux réfugiés, aux mères célibataires, aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale et aux familles ayant des difficultés financières, a-t-il déclaré.

La banque compte environ 12 000 clients dans plus de 110 pays à travers le monde ; les clients sont limités aux entités catholiques telles que les bureaux du Vatican, les ordres religieux, les cardinaux, les employés du Vatican et les conférences épiscopales.

Le rapport financier indique que la banque gère environ 5,7 milliards d'euros (6,5 milliards de dollars) d'actifs totaux, y compris les dépôts, les comptes courants, les actifs sous gestion et les titres. Ce total représente une légère augmentation par rapport aux 5,4 milliards d'euros gérés en 2023.

Investissements conformes à la foi

Le rapport 2024 détaille également les principes inclus dans ses lignes directrices sur les "investissements conformes à la foi". "L'Institut n'investit pas dans des entreprises qui, directement ou indirectement par l'intermédiaire de filiales, possèdent ou exploitent des hôpitaux ou des centres spécialisés qui fournissent des services d'avortement, produisent des produits abortifs, produisent des produits contraceptifs ou sont impliqués dans l'utilisation de cellules souches embryonnaires ou de tissus dérivés d'embryons ou de fœtus humains", est-il indiqué.

Elle n'investit pas dans les fabricants d'armes, y compris ceux qui produisent ou distribuent des armes de petit calibre, les entreprises qui ont un impact négatif sur l'environnement et les entreprises directement ou indirectement impliquées dans les jeux d'argent, la pornographie, les prêts à des taux usuraires, la production et la vente de tabac ou la production et la vente d'alcool.

Le rapport note que la banque n'investit pas non plus dans des entreprises qui "violent gravement les 10 principes du Pacte mondial des Nations unies" en violant les droits de l'homme, les droits des travailleurs, l'éthique des affaires ou la protection de l'environnement.

L'auteurOSV / Omnes

Initiatives

Les Amis de Monkole et la Clínica Universitaria de Navarra luttent contre le cancer du col de l'utérus chez les femmes vulnérables

Une équipe de bénévoles de la Fondation des Amis de Monkole et la Clínica Universidad de Navarra partiront le 21 juin pour la République démocratique du Congo afin de promouvoir le projet Elikia, qui vise à détecter et à traiter le cancer du col de l'utérus chez les femmes vulnérables.

Rédaction Omnes-12 juin 2025-Temps de lecture : < 1 minute

Alors qu'en Espagne, la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) et les programmes de dépistage ont permis de réduire le nombre de décès dus au cancer du col de l'utérus de 13,2% entre 2011 et 2019, la situation est bien plus dramatique en République démocratique du Congo. Là-bas, plus de 4 800 femmes meurent chaque année parce qu'elles n'ont pas été diagnostiquées à temps, faisant de ce type de cancer le cancer le plus fréquent et le plus mortel dans la population féminine.

Face à cette réalité, la fondation Les amis de Monkole Le projet Elikia - qui signifie "espoir" en lingala - est promu par l'Union européenne. Dr. Luis Chiva et une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, d'infirmières, de pharmaciens et d'étudiants, vise à atteindre le plus grand nombre de femmes et à mettre en place un système de détection précoce durable. Depuis 2017, l'initiative a permis de dépister plus de 3 000 femmes congolaises grâce à la solidarité et aux efforts des bénévoles et des donateurs.

Pour la campagne de cette année, le défi est encore plus grand : dépister plus de 500 femmes en seulement 15 jours, ce qui nécessitera de récolter 6 000 euros. La campagne de collecte de fonds est soutenue par l'athlète Daniela Fra Palmer, championne du World Relay 2025, et se déroule sur la plateforme Migranodearena.org. L'équipe espère que la solidarité internationale lui permettra de continuer à sauver des vies et à répandre l'espoir à Kinshasa.

Vatican

La Chine reconnaît la nomination par le pape d'un évêque de l'Église clandestine

Le Vatican a annoncé que la Chine avait officiellement reconnu la nomination par le pape Léon XIV de Mgr Joseph Lin Yuntuan comme évêque auxiliaire de Fuzhou. Cela marque une avancée dans l'accord intérimaire entre les deux parties sur la nomination des évêques, en vigueur depuis 2018.

OSV / Omnes-12 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Par Carol Glatz, OSV

Les autorités chinoises ont reconnu la nomination par le pape Léon XIV d'un évêque auxiliaire dans la province de Fujian, en Chine, a annoncé le Vatican le 11 juin.

Il s'agit de la première nomination d'un évêque par le pape en Chine depuis son élection le 8 mai.

Conformément à l'accord provisoire entre le Vatican et la Chine sur la nomination des évêques, le Pape Léon avait nommé le 5 juin Mgr Joseph Lin Yuntuan, 73 ans, évêque auxiliaire de Fuzhou. Cette nomination a été reconnue et l'évêque a été installé le 11 juin, a indiqué le Vatican.

L'accord sur la nomination des évêques

Le Vatican et le gouvernement chinois ont renouvelé leur accord sur la nomination des évêques en octobre 2024, le prolongeant de deux à quatre ans. L'accord intérimaire, signé pour la première fois en 2018, décrit les procédures visant à garantir que les évêques catholiques élus par la communauté catholique en Chine reçoivent l'approbation du pape avant leur ordination ou leur investiture. Toutefois, l'accord n'a jamais été publié.

Matteo Bruni, directeur du bureau de presse du Vatican, a commenté la cérémonie d'investiture qui s'est déroulée dans la cathédrale de Fuzhou : "Nous sommes heureux de savoir qu'aujourd'hui, à l'occasion de l'installation de Mgr Lin comme évêque auxiliaire, son ministère épiscopal est également reconnu aux fins du droit civil".

"Cet événement est un autre fruit de la dialogue entre le Saint-Siège et les autorités chinoises et constitue un pas important sur le chemin de la communion du diocèse", a écrit M. Bruni.

Fides, l'agence de presse du Vatican, a déclaré : "La reconnaissance officielle de Mgr Joseph Lin Yuntuan comme évêque auxiliaire du diocèse de Fuzhou était un événement attendu depuis longtemps par la communauté locale. Jusqu'à présent, les autorités chinoises et les agences gouvernementales n'avaient pas reconnu la charge épiscopale de Mgr Lin". Il a reçu son ordination épiscopale en décembre 2017.

La cérémonie officielle d'inauguration a été présidée par Mgr Vincent Zhan Silu, évêque de Mindong, qui a également participé au Synode des évêques sur la synodalité à Rome en octobre 2024. La messe a été présidée par Mgr Joseph Cai Bingrui, évêque de Fuzhou, rapporte Fides.

Plusieurs évêques des diocèses de la province de Fujian ont participé à la concélébration : outre Mgr Zhan Silu, Mgr Lin Yuntang et Mgr Wu Yishun de Minbei, ainsi qu'environ 80 prêtres et plus de 200 religieuses et laïcs.

L'auteurOSV / Omnes

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Évangélisation

Léon III, pape, et Jean de Sahagún, augustinien

Le 12 juin, l'Église célèbre saint Léon III, pape qui a combattu l'hérésie et couronné Charlemagne. Jean de Sahagún, un augustinien espagnol du XVe siècle dont la vie est liée à la ville de Salamanque. Saint Jean de Sahagún était un augustinien apôtre de la paix et de l'Eucharistie.

 

Francisco Otamendi-12 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Saint Léon III, pape après la mort d'Hadrien Ier (795-816), était romain. Bien qu'élu à l'unanimité, il se heurta rapidement à l'opposition de certains à Rome, qui tentèrent même de l'assassiner, si bien qu'il fut contraint de se retirer. a dû fuir. Saint Jean de Sahagún fut le premier saint espagnol de l'Ordre de Saint Augustin.

Le site Martyrologe romain dit de saint Léon III : "À Rome, dans la basilique Saint-Pierre, saint Léon III, pape, qui couronna empereur romain le roi des Francs, Charlemagne, et se distingua par sa défense de la vraie foi et de la dignité divine du Fils de Dieu († 816)". Léon III a combattu l'hérésie qui ne voyait dans l'homme Jésus qu'un fils adoptif de Dieu, rapporte la Les saints du Vatican

Léon III a été enterré à Saint-Pierre (12 juin 816), où ses reliques sont conservées, ainsi que celles de l'Ordre des Prêcheurs. également saint Léon I (Léon le Grand), Léon II et Léon IV. Il a été canonisé en 1673. Les deniers d'argent de Léon III qui existent encore portent le nom de l'empereur en plus de celui de Léon. Ils montrent l'empereur comme protecteur de l'Église et seigneur de la ville de Rome.

Promouvoir la paix et la coexistence

Aujourd'hui, l'Église se souvient également de la figure de Juan de Sahagún, le saint Augustine Espagnol qui s'est consacré à la prédication et à la promotion de la paix et de la coexistence sociale dans une ville divisée et en proie aux affrontements. Son amour pour l'Eucharistie et son attitude charitable envers les personnes les plus démunies ont également été soulignés.

Il est né vers 1430 à Sahagún de Campos (León), lieu de passage des pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Il a reçu une éducation précoce auprès des moines bénédictins, qui avaient alors un monastère à Sahagún. Il s'installe à Salamanque à l'âge de trente-trois ans pour se consacrer à l'étude. C'est là qu'il a porté le L'habitude augustinienne Juan de Sahagún, le 18 juin 1463. 

Écriture Sainte, Eucharistie, Dialogue

Il aimait l'étude, en particulier l'étude des Saintes Écritures. La liberté évangélique de sa prédication lui valut des persécutions pour la vérité et la justice. Sa médiation a rendu possible un pacte de concorde perpétuelle entre deux factions belligérantes qui étaient un signe de discorde et de division dans la cité de Salamanque. L'Eucharistie était la source de sa force et de son courage. Le frère Jean est mort au couvent de Saint-Augustin le 11 juin 1479, à l'âge de 49 ans.

Avec la naissance de la nouvelle Province (2019), les personnes suivantes ont été choisies San Juan de Sahagún en tant que détenteur, pour l'élément la concorde et la paix de sa personne. Sa capacité de dialogue et de médiation, rappellent les Augustins, se fonde sur la valeur évangélique des Béatitudes : " Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu " (Matthieu 5, 9).

L'auteurFrancisco Otamendi

L'orgueil, ennemi du mariage

Bien sûr, des problèmes surviennent dans le mariage. Il faut alors trouver la bonne solution, et pour cela, la vertu opposée à l'orgueil - l'humilité - est une condition essentielle.

12 juin 2025-Temps de lecture : 3 minutes

Elle sortit du cabinet d'avocats d'un pas hautain. Son cœur blessé s'est endurci pour ne plus souffrir. Elle apposa sa signature sur la convention de divorce.

Quelques minutes plus tard, son mari, qu'elle appelait déjà son "ex-mari", est arrivé. Il est entré, s'est assis là où on lui avait dit de s'asseoir et a lu le contrat. Mais il n'a pas signé... ses yeux se sont remplis de larmes qu'elle n'a pas pu retenir ; une boule dans la gorge l'a empêchée de parler. Au bout de quelques minutes, il s'est simplement levé et a dit : "Je ne signerai pas, je ne peux pas, je ne ferai pas quelque chose que je ne veux pas vraiment faire".

Depuis le bureau, la secrétaire a appelé l'épouse pour lui raconter ce qui s'était passé. Elle a écouté attentivement et, étonnamment, elle a ressenti comme une douche d'eau fraîche, la tension dans son cœur s'est relâchée, elle a pleuré d'émotion et a dit : "Je ne veux pas non plus !

Le pardon

Puis vint la conversation dont ils avaient vraiment besoin : "Pardonne-moi", se dirent-ils l'un et l'autre... "Pardonne-moi, s'il te plaît, je veux être bien avec toi". 

L'orgueil qui divise et détruit a été brisé et l'humilité qui unit et construit a pu entrer.

Une série d'événements nécessaires ont eu lieu après cette nouvelle rencontre : ils ont repris leur vie de foi, ils sont allés à l'église, ils ont fait du bénévolat, ils ont fait du bénévolat, ils ont fait du bénévolat, ils ont fait du bénévolat. MasseIls ont cherché un nouveau départ par une confession générale que chacun a faite en pleine conscience ; ils ont pris la main d'un thérapeute qui les a aidés à guérir les blessures du passé ; ils se sont engagés dans un apostolat matrimonial qui vise à renforcer l'amour conjugal, et ils le font très bien !

Il existe une forme de fierté qui est positive. Elle se manifeste lorsque nous accomplissons un travail bien fait, lorsque nous éprouvons la satisfaction d'un travail bien fait, ou lorsque la réussite d'un enfant ou d'un autre être cher réjouit nos âmes (Gal 6:4).

Fierté nuisible

L'orgueil, en revanche, qui fait obstacle à l'amour, est néfaste et s'oppose à la volonté de Dieu. Satan a été chassé du paradis à cause de son orgueil (Ésaïe 14:12-15). Il a eu l'audace égoïste d'essayer de remplacer Dieu comme maître de l'univers.

Lorsque ce type d'orgueil s'immisce dans une relation de couple, il creuse la tombe de l'amour. Cela commence par le fait que l'autre ne veut pas céder ou changer quoi que ce soit. Il éprouve une sorte de supériorité morale sur l'autre et exige son changement et non le sien.  

Cette fierté mal placée est évidente lorsque des peines comme celles-ci sont prononcées :

"Vous êtes l'ivrogne, vous devez changer".

"C'est toi qui es fou, vois qui peut t'aider à te remettre d'aplomb.

"Vous êtes un infidèle, purgez votre peine".

“Tu eres la bipolar, húndete”.

"Je ne te le pardonnerai jamais.

"Pourquoi devrais-je demander pardon ?"

L'humilité pour vaincre l'orgueil

Il est évident que des problèmes surgissent dans les relations conjugales, qu'il y a des divergences d'opinion et des comportements inappropriés l'un par rapport à l'autre. Il y a des devoirs à remplir et il peut arriver qu'ils ne soient pas remplis. Dans ce cas, il faut trouver la bonne solution, les outils nécessaires pour reconstruire. Une condition essentielle pour cela est la vertu opposée à l'orgueil : l'humilité.

Est humble celui qui reconnaît qu'il a besoin d'aide, qui sait qu'il y a beaucoup à améliorer en lui, qui est déterminé à apprendre la meilleure façon de redresser la situation. L'humilité ne signifie pas perdre sa dignité, au contraire, l'humilité c'est marcher dans la Vérité, comme le disait Thérèse la Grande.

Les deux partenaires doivent adopter cette attitude. Tous deux doivent apprendre et s'efforcer de devenir une meilleure version d'eux-mêmes. S'il y a un problème de dépendance, il faut accepter cette réalité et être déterminé à demander de l'aide. Dans le cas d'une infidélité, de la même manière, il faut comprendre ce qui s'est passé pour en guérir et décider de prendre un nouveau départ selon des critères chrétiens. Si la violence est présente, il faut utiliser tous les moyens nécessaires pour y mettre fin complètement (même si cela implique une séparation).

Dieu veut la réconciliation

Lorsque l'un d'entre nous, ou les deux, n'acceptent pas de travailler à un changement personnel, nous pouvons constater que l'orgueil l'a emporté : "Je ne céderai pas, je suis comme ça, que l'autre s'en accommode".

Et... rien à faire... celui qui voulait se battre se rend compte qu'il faut être deux pour être bien dans le mariage. 

Dieu désire la réconciliation, le pardon et l'unité, il présente les moyens, les circonstances, les personnes qui montreront le chemin de l'amour... mais il respecte notre liberté et, le cœur transpercé de douleur, il continue à implorer : ouvre-moi ton cœur (Ap 3,20), n'aie pas peur (Ap 3,20), n'aie pas peur (Ap 3,20), n'aie pas peur (Ap 3,20), n'aie pas peur (Ap 3,20), n'aie pas peur (Ap 3,20)....Joshua 1, 9). 

Écoutez cette voix et ne mettez pas fin à votre mariage, ne mettez pas fin à vos problèmes, acceptez de l'aide.

Brisez votre orgueil, faites-le voler en éclats, que cette manifestation d'orgueil ne vous empêche pas de grandir dans l'amour, le pardon et la joie.

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Ressources

Jésus et le canon biblique

Plusieurs critères justifient l'appartenance du Nouveau Testament au canon biblique, notamment la multiplicité des sources et la plausibilité explicative.

Gerardo Ferrara-12 juin 2025-Temps de lecture : 5 minutes

Le terme "canon biblique" désigne les livres reconnus comme textes sacrés par l'Église. Le terme dérive du grec κανών ("kanon", "roseau" ou "bâton droit") et a d'abord désigné une unité de mesure, puis, par extension, en est venu à définir un catalogue officiel, un modèle.

Pourquoi ces livres figurent-ils dans le canon du Nouveau Testament de l'Église ?

Dès le IIe siècle après J.-C., notamment en réponse à Marcion, qui voulait exclure l'Ancien Testament et toutes les parties de l'Ancien Testament du canon chrétien. Nouveau Après avoir rejeté les livres qui n'étaient pas conformes à son enseignement (pour lui, le Dieu des chrétiens ne devait pas être identifié à celui des juifs), Justin (140) et Irénée de Lyon (180), suivis plus tard par Origène, ont réaffirmé que les Évangiles canoniques, universellement acceptés par toutes les Églises, devaient être au nombre de quatre. Cela a été confirmé dans le canon muratorien (une ancienne liste des livres du Nouveau Testament, datant d'environ 170).

Des critères précis ont été suivis pour établir la "canonicité" des quatre évangiles :

  • L'ancienneté des sources. Comme nous l'avons vu, les quatre évangiles canoniques, datant du 1er siècle de notre ère, sont parmi les sources les plus anciennes et les mieux attestées en termes de nombre de manuscrits ou de codex (environ 24.000, notamment grecs, latins, arméniens, coptes, slaves anciens, etc.
  • Apostolicité. Les écrits, pour être "canoniques", devaient remonter aux Apôtres ou à leurs disciples directs. D'ailleurs, le terme "selon", préfixé au nom de l'évangéliste (selon Matthieu, Marc, etc.) indique que les quatre évangiles forment un seul discours sur Jésus, mais sous quatre formes complémentaires, selon la prédication des apôtres individuels dont ils dérivent : Pierre pour l'évangile selon Marc ; Matthieu (et probablement Marc) pour le "selon Matthieu" ; Paul (et, comme nous l'avons vu dans l'article précédent, également Marc et Matthieu) pour le "selon Luc" ; Jean pour l'évangile qui porte son nom. En pratique, ce n'est pas tant l'évangéliste individuel qui écrit l'évangile individuel, mais la communauté, ou l'Église née de la prédication d'un apôtre.
  • La catholicité ou l'universalité de l'usage des Évangiles : ils devaient être acceptés par toutes les principales Églises ("catholiques" signifie "universelles"), c'est-à-dire Rome, Alexandrie, Antioche, Corinthe, Jérusalem et les autres communautés des premiers siècles.
  • L'orthodoxie ou la foi droite.
  • La multiplicité des sources et les témoignages nombreux et avérés en faveur des évangiles canoniques (et là encore nous citons, par exemple, Papias de Hiérapolis, Eusèbe de Césarée, Irénée de Lyon, Clément d'Alexandrie, Pantène, Origène, Tertullien, etc.)
  • La plausibilité explicative, c'est-à-dire la compréhensibilité du texte selon une cohérence de cause à effet.

Critères d'historicité des évangiles

Outre les premiers témoignages des Pères de l'Église et les critères utilisés dès le IIe siècle après J.-C. (par exemple pour le canon muratorien), d'autres méthodes ont été développées, surtout à l'époque contemporaine, pour confirmer les données historiques que nous possédons déjà sur la figure de Jésus de Nazareth et sur les Évangiles.

Réné Latourelle (1918-2017), théologien catholique canadien, a identifié les critères permettant d'attester l'historicité des Évangiles :

  • Attestation multiple : un fait confirmé par plusieurs sources évangéliques (par exemple la proximité de Jésus avec les pécheurs) est authentique.
  • Discontinuité : un fait qui ne remonte pas aux concepts du judaïsme et de l'Église primitive est authentique, comme l'utilisation de "abba" ("père") pour Dieu (le mot "père", compris dans le sens d'une filiation intime et personnelle envers Dieu, apparaît 170 fois dans le Nouveau Testament, dont 109 fois dans le seul Nouveau Testament). Évangile de JeanLe mot "national" n'est utilisé que 15 fois dans l'Ancien Testament, mais toujours dans le sens d'une paternité collective, "nationale" de Dieu à l'égard du peuple juif.
  • Conformité : ce qui est authentique est ce qui est cohérent, ce qui est conforme à l'environnement et aux enseignements de Jésus (par exemple, les paraboles et les béatitudes).
  • Explication nécessaire : par exemple, la "grande" personnalité de Jésus clarifie toute une série d'événements et de comportements autrement incompréhensibles (sa force, son autorité, le charisme qu'il exerce sur les foules, etc.)
  • Le style de Jésus : allier majesté et humilité, bonté et cohérence absolue, sans hypocrisie et sans contradiction.

Il existe également d'autres critères plus spécifiquement littéraires et éditoriaux :

  • L'étude des formes littéraires ("Formgeschichte"), basée sur l'analyse littéraire des Évangiles, pour déterminer le "Sitz im leben", c'est-à-dire la vie de la communauté dans laquelle ils sont nés, afin d'"incarner" l'existence de Jésus dans un contexte particulier et vivant.
  • Étude des traditions écrites et orales ("Traditiongeschichte") antérieures aux Évangiles, afin de les comparer avec les Évangiles.
  • Une étude des critères d'écriture des évangélistes ("Redaktiongeschichte"), qui examine comment chaque évangéliste a recueilli des données et les a ensuite mises par écrit, en les organisant en fonction de besoins particuliers, tels que la prédication à une communauté donnée.

Sémitisme et analyse philologique

Dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, on sait qu'au moins deux évangiles canoniques ont été rédigés dans une langue sémitique (hébreu ou araméen). Cependant, jusqu'à Érasme de Rotterdam (1518), la mémoire de cette strate plus ancienne s'est perdue, "cachée" sous la langue grecque dans laquelle les textes nous sont parvenus. Depuis, les études philologiques modernes ont permis de reconstituer les traces de sa structure sémitique originelle.

Ces traces, appelées "sémitismes", sont de diverses natures (emprunts, syntaxe, style, vocabulaire, etc.). Jean Carmignac, grâce à ses études sur la langue de Qumran et sur les oeuvres des maîtres juifs de la période dite intertestamentaire, est arrivé à la conclusion que les Evangiles synoptiques, en particulier Marc et Matthieu, ont dû être écrits d'abord en hébreu (et non en araméen), puis traduits en grec. La retraduction du texte grec en hébreu fait apparaître des assonances, des rimes et des structures poétiques qui sont absentes de la prose grecque.

Cela avancerait la datation des évangiles d'au moins deux décennies, les rapprochant encore plus des événements racontés et des témoins directs. Elle place également Jésus (et des chercheurs tels que John W. Wenham et plusieurs chercheurs juifs israéliens, dont David Flusser, insistent sur ce point) dans un contexte plus en harmonie avec le milieu juif de l'époque, comme le confirment les manuscrits de Qumrân. 

Examinons quelques exemples de sémitismes.

Lorsque nous lisons dans les Évangiles que Jésus avait des frères, le terme " frère ", le grec " αδελφός " (" adelphós ") traduit l'hébreu et l'araméen " אָח " (aḥ), par lequel, cependant, dans le sens sémitique, on entend non seulement les frères " germaniques ", mais aussi les frères " unilatéraux ", les cousins, les parents en général, les membres du même clan, de la même tribu ou du même peuple. Même en hébreu moderne, il n'existe pas de terme pour désigner un cousin : il est simplement appelé "fils de l'oncle".

Ou encore (Matthieu 3, 9) : "Je vous dis que de ces pierres, Dieu peut susciter de vrais enfants à Abraham".

En grec : "λέγω γὰρ ὑμῖν ὅτι δύναται ὁ θεὸς ἐκ τῶν λίθων τούτων ἐγεῖραι τέκνα τῷ Ἀβραάμ" ; ".Lego gar hymìn oti dynatai o Theos ek ton lithon touton egeirai tekna to Abraam".

En hébreu (traduction possible) : "אלוהים יכול לעשות מן האבנים האלה בנים לאברה" ; ".Elohìm yakhòl la'asòt min ha-abanìm ha-'ele banìm le-Avrahàm".

Comme on peut le constater, seule la version hébraïque présente une assonance entre le terme "fils" ("banìm") et le terme "pierres" ("abanìm"). Mais ce n'est pas tout : ce jeu de rimes s'inscrit parfaitement dans la technique de transmission des enseignements basée sur l'assonance, l'allitération, la parabole, l'oxymore et la juxtaposition (le fameux chameau passant par le chas d'une aiguille) utilisée par les Tannaìm pour rendre leurs maximes mémorables.

L'exemple qui vient d'être donné peut également être présent en araméen ("pierres" : 'ebnaya ; "fils" : banaya), mais beaucoup ne sont présents qu'en hébreu.

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Évangile

Le mystère de la vie de Dieu. Sainte Trinité (C)

Joseph Evans commente les lectures de Holy Trinity (C) pour le 15 juin 2025.

Joseph Evans-12 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

La première lecture de ce jour nous montre ce que nous pourrions appeler les sommets de la sagesse israélite aux prises avec le mystère de Dieu. Nous voyons ici, dans un texte de ce que nous appelons la littérature de sagesse, la figure de la sagesse personnifiée. Qui ou quoi est cette figure, "aux côtés" de Dieu ? "en tant qu'architecte, et jour après jour, cela l'a réconforté".qui travaille avec Dieu à la création du monde ? Et pourtant, Israël tâtonne encore dans l'obscurité.

Le psaume poursuit le thème de la confrontation avec le mystère de Dieu, en mettant l'accent cette fois sur la dignité de la personne humaine. Face à la splendeur de la création, qu'est-ce que l'homme en son sein ? "Vous l'avez fait descendre un peu plus bas que les anges.". Mais le mot hébreu utilisé ici est Elohimc'est-à-dire un peu moins que des "dieux". Cependant, la traduction grecque des Septante le traduit par "anges", tout comme la lettre du Nouveau Testament aux Hébreux (Héb. 2, 9). L'homme est une créature si grande que nous sommes comme des anges, voire comme Dieu lui-même, faits à son image et à sa ressemblance (Gn 1,26-27).

Cependant, nous avons besoin du Nouveau Testament pour la révélation complète. Nous y apprenons que l'être intérieur de Dieu est véritablement trinitaire : une seule nature divine, mais trois personnes divines. Nous avons accès au Père par le Fils, qui s'est fait homme en Jésus-Christ, et l'amour divin est répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint, qui est lui-même l'amour vivant de Dieu, comme nous l'enseigne saint Paul dans la deuxième lecture.

L'Évangile d'aujourd'hui est dense, mais il vaut la peine d'être décortiqué. Même avec la révélation plus complète reçue par le Christ, nous tâtonnons encore autour du mystère divin. Jésus nous a enseigné tant de choses sur la vie intérieure de Dieu. "vous ne pouvez pas les porter pour l'instant".. Cependant, l'Esprit Saint est à l'œuvre dans nos cœurs et dans l'Église pour nous guider. "dans toute sa vérité".. L'Esprit prend les enseignements de Jésus et nous conduit à une perception plus complète de ceux-ci : "Il recevra ce qui m'appartient et vous l'annoncera.. Si nous sommes dociles à l'action de l'Esprit, la vie de la Trinité grandit en nous, nous amenant à connaître et à entrer en relation avec chaque personne divine d'une manière plus profonde, plus vivante et plus aimante.

La vie de Dieu est toujours un mystère qui échappe à notre compréhension, mais l'exploration de ce mystère est un voyage passionnant au cours duquel l'Esprit nous donne constamment de nouvelles idées, ce qui nourrit finalement notre espérance dans le ciel : Il "vous dira ce qui va se passer".. En ce jour de la fête de la Sainte Trinité, nous pourrions nous demander à quel point notre relation avec chaque personne divine est réelle, vivante.

Vatican

L'Opus Dei propose de nouveaux statuts au Vatican

Le prélat de l'Opus Dei a annoncé que la prélature avait soumis ses propositions de statuts au Saint-Siège.

Rédaction Omnes-11 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Le prélat de l'Opus Dei, Mgr Fernando Ocáriz, a rendu public aujourd'hui une déclaration de l'Opus Dei. message dans laquelle elle rappelle que l'Œuvre a soumis ses propositions de statuts au Saint-Siège, en suivant la voie tracée par le Vatican après la publication du Motu Proprio Ad Charisma Tuendum.

Dans un bref message, comme il est d'usage pour le prélat de la Opus Dei, L'évêque Ocáriz a voulu encourager ses enfants à confier leur travail et leurs tâches apostoliques à la Sainte Trinité et à la Sainte Trinité. Saint JosémariaCe mois-ci marque le cinquantième anniversaire de sa mort. Dans le dernier paragraphe de cette lettre, Ocáriz note : "Je voudrais vous informer du travail d'adaptation des statuts. Il avait été prévu d'en achever l'étude dans le courant de l'année. Congrès généralCependant, comme vous le savez, étant donné que cela coïncidait avec la vacance du Siège, il a été jugé opportun de ne pas le faire. Les membres du Congrès ont donné leur avis positif pour que, avec le nouveau Conseil et le nouveau Conseil consultatif, nous puissions achever la révision des statuts et les soumettre à l'approbation du Saint-Siège, ce que nous avons fait aujourd'hui. Ce fut un parcours de trois ansJe vous demande à tous d'intensifier nos prières dans cette phase finale.

Le Saint-Siège devra maintenant examiner et déterminer s'il accepte les statuts proposés par la prélature, sur lesquels les deux institutions ont travaillé en coordination.

Trois ans de travail sur les statuts de l'Opus Dei

La prélature de l'Opus Dei est en train de réviser ses statuts depuis l'été 2022, en réponse aux indications du pape François contenues dans le motu proprio. Ad charisma tuendumqui demandait une adaptation juridique conforme à la nature de cette institution de l'Église. Le processus, qui s'est déroulé en deux étapes, en 2023 et 2024, a été marqué par un esprit de collaboration et d'obéissance aux indications du Saint-Siège.

Tout au long de l'année 2023, tous les membres de l'Opus Dei ont été invités à participer à une consultation générale sur les ajustements possibles des statuts de la prélature. Sur la base des suggestions reçues, un premier projet a été élaboré et soumis à la délibération du Congrès général extraordinaire convoqué en avril de cette année-là par le prélat, Mgr Fernando Ocáriz.

Mais le processus ne s'est pas arrêté là. La publication d'un deuxième motu proprio en août 2023qui a modifié les canons 295 et 296 du Code de droit canonique concernant les prélatures personnelles, a donné lieu à une nouvelle phase de travail. Cette fois-ci, l'accent a été mis sur le dialogue technique et doctrinal entre deux équipes d'experts : l'une appartenant à l'Institut de droit canonique et l'autre à l'Institut de droit international. Dicastère pour le clergé et un autre nommé par la prélature elle-même.

La proposition finale, élaborée par la prélature, a été soumise au Dicastère pour le clergé, qui a fait part de ses observations. La version finale du document statutaire devait être rédigée sur la base de ces observations, mais, comme le Dicastère pour le clergé a fait part de ses observations, il n'a pas été possible d'obtenir une version définitive du document statutaire. décès du pape François Quelques jours avant le congrès ordinaire prévu par la prélature, la remise de ces nouveaux statuts a été suspendue dans l'attente de l'élection du nouveau pontife et de la réouverture des bureaux du Vatican.

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Vatican

Pape Léon XIV : Bartimée nous aide à ne jamais perdre espoir 

Lors de l'audience générale de ce mercredi, le pape Léon XIV a réfléchi sur le passage de l'Évangile concernant l'aveugle Bartimée. Il a déclaré que l'attitude de Bartimée devant Jésus nous aide à ne jamais perdre espoir, même lorsque nous nous sentons seuls et déchus, car Dieu est toujours à l'écoute de nos maladies, tant celles du corps que celles de l'âme.

Francisco Otamendi-11 juin 2025-Temps de lecture : 3 minutes

Ce matin, le Pape est retourné au Audience générale le cycle de catéchèse de l'année jubilaire, " Jésus-Christ notre espérance ", et a mis l'accent sur les points suivants méditation sur l'aveugle Bartimée. Courage ! Lève-toi, il t'appelle" (Mc 10, 49-52). Dans son discours, Léon XIV nous a encouragés à porter à Jésus "nos infirmités, tant du corps que de l'âme, avec la même confiance qui a inspiré la prière de Bartimée".

Dans la catéchèse d'aujourd'hui, nous réfléchissons sur le passage de l'Évangile de l'aveugle Bartimée, qui nous met en présence d'un aspect essentiel de la vie de Jésus, disait le Pape Léon XIV. "Sa capacité à guérir. Bartimée, seul et couché au bord de la route, quand il entend Jésus passer, il crie, il sait demander, il abandonne son manteau, il court vers le Seigneur et il reçoit ce qu'il désirait, retrouver la vue".

"Dieu écoute toujours.

"L'attitude de Bartimée devant Jésus nous aide à ne jamais perdre l'espoir, même lorsque nous nous sentons seuls et déchus, car Dieu nous écoute toujours. Comme lui, nous avons tous besoin de Jésus pour nous guérir, nous relever et nous aider à nous remettre en route", a encouragé le souverain pontife.

Être guéri par le Seigneur. "Plaçons également sous le regard du Christ, avec foi et sincérité, toute notre vulnérabilité, nos souffrances et nos faiblesses", a ajouté le Saint-Père. "Ne nous accrochons pas à notre apparente sécurité, qui nous empêche souvent de marcher, et ayons le courage de relever la tête pour retrouver notre dignité.

"Continuez à crier !"

"Que pouvons-nous faire lorsque nous nous trouvons dans une situation apparemment désespérée ? Bartimée nous apprend à faire appel aux ressources que nous portons en nous et qui font partie de nous. Il est mendiant, il sait demander, il sait crier", a poursuivi le pape.

"Si vous voulez vraiment quelque chose, faites tout ce que vous pouvez pour l'obtenir, même si les autres vous réprimandent, vous humilient et vous disent d'arrêter. Si vous voulez vraiment quelque chose, continuez à crier !

Le cri de Bartimée dans l'Évangile de Marc - "Fils de David, Jésus, aie pitié de moi" (v. 47) - est devenu une prière bien connue dans la tradition orientale, que nous pouvons nous aussi utiliser : "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié du pécheur que je suis".

"Bartimée est aveugle, mais paradoxalement il voit mieux que les autres et reconnaît qui est Jésus ! À son cri, Jésus s'arrête et l'appelle (cf. v. 49), parce qu'il n'y a pas de cri que Dieu n'entende pas, même lorsque nous n'avons pas conscience de nous adresser à lui (cf. Ex 2,23)", a médité le Pape.

Dimanche de la Sainte Trinité

Dans ses brèves allocutions aux pèlerins de différentes langues, le pape les a encouragés à apporter à Jésus nos maladies (en allemand). "Nos épreuves, nos limites et nos faiblesses, ainsi que celles de nos proches. Portons aussi la souffrance de ceux qui se sentent perdus et ne trouvent pas d'issue" (français). 

"Alors que nous nous préparons à célébrer la solennité de la Sainte Trinité dimanche prochain, je vous invite à faire de vos cœurs une demeure accueillante pour le Père, le Fils et le Saint-Esprit". "Au cours de ce Jubilé d'espérance, puissions-nous, nous aussi, recevoir la grâce de voir toutes choses à nouveau à la lumière de la foi et de suivre le Seigneur dans la liberté et la nouveauté de la vie". (en anglais). 

Le cœur de Jésus

"Je vous souhaite d'expérimenter dans votre vie l'action de l'Esprit Saint, de rayonner la joie de la foi" (langue chinoise). "Je salue cordialement tous les Polonais. En juin, ils célèbrent la pieuse dévotion à la Sacré-Cœur de Jésus. Je vous encourage à cultiver cette tradition, en confiant vos soucis et vos espoirs au Cœur du Christ, source de vie et de sainteté (polonais). "Demandons au Seigneur, dans la foi, de nous guérir de nos maladies (portugais).

Dans ses salutations en espagnol, il s'est adressé en particulier "aux groupes d'Espagne, d'Équateur, du Venezuela et du Mexique". Un orchestre mexicain a assuré l'ambiance de la tournée de Léon XIV dans la papamobile devant le public, au cours de laquelle il a de nouveau salué de nombreux bébés et petits enfants portés par leurs parents et leurs proches.

En espagnol, le Pape nous a invités "à apporter nos maladies et celles de nos proches à Jésus avec confiance ; à ne pas être indifférents à la douleur de nos frères et sœurs qui se sentent perdus et sans issue, mais à leur donner une voix, certains que le Seigneur nous écoutera et agira. Demandons à Dieu, par l'intercession de Marie la Très Sainte, de nous accorder la grâce de suivre Celui qui est le Chemin, Jésus Christ notre Seigneur".

Prière pour les victimes de Graz (Autriche)

En italien, avant de réciter le Notre Père et de donner la bénédiction, il a prié pour les victimes du massacre dans une école de Graz (Autriche) et leurs familles. Plusieurs centaines de personnes ont assisté à une messe à l'intention des victimes.

Le Pape a conclu l'audience en rappelant la solennité de la Très Sainte Trinité. "Je souhaite que la contemplation du mystère trinitaire vous conduise toujours plus profondément dans l'Amour divin, pour accomplir en toute circonstance la volonté du Seigneur".

L'auteurFrancisco Otamendi

Livres

Saint Josémaria et la liturgie

Le livre "Saint Josémaria et la liturgie"L'ouvrage publié par Juan José Silvestre, professeur de liturgie à l'Université de Navarre, offre des clés pour comprendre la vision de la Sainte Messe du saint.

Juan José Silvestre-11 juin 2025-Temps de lecture : 9 minutes

L'ouvrage commence par quelques mots du saint de Barbastro qui constituent l'introduction de l'ouvrage. leit motif de tout le livre : "N'oubliez pas que la vie liturgique est une vie d'amour ; l'amour de Dieu le Père, par Jésus-Christ dans l'Esprit Saint, avec toute l'Église, dont vous faites partie". Mgr Mariano Fazio commente ces paroles dans le prologue : " Cette affirmation du saint est présente tout au long du livre et, en le lisant, j'ai pu constater que l'auteur a identifié l'amour comme un aspect essentiel de la conception que saint Josémaria avait de la liturgie ".

En effet, au fil des pages, j'ai essayé de montrer, avec la vie et les enseignements de saint Josémaria, souvent liés à des détails biographiques, que les mots par lesquels commence le livre sont une réalité. L'amour est un point essentiel.

Saint Josémaria et la liturgie

La fascination pour la liturgie s'est manifestée chez lui dès son plus jeune âge, comme j'ai essayé de le montrer dans le premier chapitre. Elle a marqué sa vie spirituelle et il y est resté fidèle tout au long de son ministère sacerdotal. Constatant le 2 octobre 1928, date à laquelle il a "vu" l'image de la liturgie, il s'est rendu compte qu'il n'y avait pas d'autre solution. Opus DeiIl s'agit également d'une étape importante dans sa vie et dans son enseignement liturgique.

Comme on peut le voir dans les trois chapitres, on peut dire que, dans une logique liturgique, je présente sa pensée comme porteuse d'une richesse particulière provenant à la fois du charisme fondateur reçu et de sa vie contemplative, ainsi que des incidences de son ministère sacerdotal.

Je pense que l'on peut dire, sans crainte de se tromper, que saint Josémaria était amoureux de la liturgie. Cet amour, cette entrée dans le courant trinitaire d'amour pour l'humanité qu'est l'Eucharistie, l'a conduit tout au long de sa vie à chercher toujours la meilleure façon de vivre, dans l'Église, cette rencontre personnelle et amoureuse qu'est la Sainte Messe. C'est pourquoi sa prédication sera imprégnée de sources liturgiques. Sa vie et son enseignement chercheront à incarner au mieux la nature même de la liturgie. 

Vetus ordo

C'est l'amour de la liturgie qui l'a conduit à " se rattacher " à de nombreuses intuitions du mouvement liturgique des années 1930. C'est ce même amour de la liturgie, en tant que réalité ecclésiale, qui l'a conduit à promouvoir l'introduction ordonnée et progressive de la réforme liturgique dans les célébrations des centres de l'Opus Dei, comme le demandait le Saint-Siège. Et c'est sa vie liturgique, comprise comme une rencontre d'amour avec Dieu, qui explique qu'après avoir cherché pendant 45 ans à s'approprier les mots et les gestes du Missel tridentin, il a eu beaucoup de mal à passer au Missel de 1970 et a fini par bénéficier, sans l'avoir demandé, de l'indult qui lui a permis de continuer à célébrer dans les trois dernières années de sa vie avec le rite antérieur à la réforme conciliaire.

Dans ses écrits publiés et non publiés, ainsi que dans sa prédication orale, on peut également constater que l'amour est le centre, le cœur de ses enseignements liturgiques. 

L'amour divin

L'amour divin se déverse sur les fidèles à travers ce courant d'amour trinitaire qu'est la Sainte Messe et qui attend la réponse, également d'amour, de chaque chrétien. Une réponse que, unis au Christ dans son Église, ils offrent au Père.

L'amour divin qui attend la correspondance de chaque personne à travers cette participation amoureuse aux gestes et aux prières de la célébration eucharistique, montrant ainsi l'importance de la participation extérieure et intérieure à celle-ci, comme saint Josémaria l'a incarné dans ses enseignements mystagogiques et dans sa vie d'amour liturgique. 

Un amour qui caractérise la réponse personnelle et qui va au-delà de la célébration rituelle, il implique la vie, comme l'enseigne le saint. Dans sa prédication, il montre clairement que nous tous, en tant que "prêtres de notre propre existence" par le baptême, nous manifestons notre amour au Père en lui rendant le monde transformé par le Christ dans l'Esprit Saint, à travers cette "messe" que chacun d'entre nous célèbre sur l'autel de son travail, de sa vie quotidienne. Une "messe" qui dure vingt-quatre heures et qui a pour centre et pour racine la célébration sacramentelle.

Mouvement liturgique espagnol

Si nous regardons la structure du livre, nous voyons qu'il est projeté en trois cercles concentriques qui convergent dans l'amour : notes biographiques, théologico-liturgiques et mystagogiques. Tout au long des pages du premier chapitre, de nature biographique, nous pouvons voir, à partir des écrits publiés et inédits du saint, ainsi que des témoignages de ceux qui ont vécu avec lui, comment saint Josémaria fut, dans les années trente, un véritable pionnier, un prêtre en avance sur son temps, y compris dans le domaine liturgique. Dans nombre de ses décisions et expériences liturgiques, il semble lié au mouvement liturgique espagnol naissant, dont il connaît plusieurs des principaux promoteurs et moteurs, qui sont ses amis personnels. 

Des aspects fondamentaux, comme la liturgie vécue comme source de vie spirituelle et le concept de participation active, seront traduits en manifestations concrètes et en décisions que le saint a prises et avec lesquelles, dans ces années de jeune prêtre, il a cherché à diffuser la vie liturgique : Les messes en dialogue dans les résidences universitaires qu'il a promues, la communion fréquente au sein de la messe et avec les hosties consacrées dans la célébration elle-même comme quelque chose d'habituel dans sa messe et pour toutes les personnes qui y participaient, l'utilisation de vêtements amples, ainsi que les indications pour la construction des futurs oratoires, sont des manifestations concrètes et pratiques de ce désir, ainsi que de sa relation avec les idées du mouvement liturgique.

Liturgie et sainteté personnelle

Tout au long des pages du deuxième chapitre, de nature plus théologique, j'ai essayé de montrer comment le message que saint Josémaria Escriva a reçu le 2 octobre 1928, l'appel universel à la sainteté, s'articule avec les idées de base des enseignements du Concile sur la liturgie. 

Comment ne pas voir dans le numéro 14 de la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium Dans ce célèbre numéro, nous lisons : "La Sainte Mère l'Église désire ardemment que tous les fidèles soient conduits à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques que la nature même de la liturgie exige et à laquelle le peuple chrétien, "race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple particulier" (1 P 2,9 ; cf. 2,4-5), a le droit et l'obligation en vertu du baptême" (1 P 2,9).

La redécouverte du baptême et de la filiation divine qui en découle, comme fondement de l'appel universel à la sainteté, est directement liée à ce droit et à ce devoir de participer à la liturgie. Des enseignements conciliaires que saint Josémaria avait déjà anticipés dans ses écrits mystagogiques, comme on peut le voir au troisième chapitre du livre, ou dans sa propre vie liturgique et celle des membres de l'institution que Dieu lui a fait voir, comme on peut le voir au premier chapitre, en encourageant, par exemple, la participation active dans les résidences qu'il a promues en vivant ce que l'on appelle les messes en dialogue.

La messe, une action trinitaire

En même temps, les numéros 5 à 7 de la même constitution conciliaire sont également développés dans les enseignements de saint Josémaria. Ainsi, la présentation de la Messe comme un prolongement du courant trinitaire de l'amour de Dieu pour nous, formulé par le saint, se rattache à l'idée de l'histoire du salut redécouverte par saint Josémaria. Conseil du Vatican IILa composante fondamentale de l'amour est soulignée.

Le caractère divin et trinitaire de la célébration de la Sainte Messe, ainsi que son caractère christologique et ecclésial, soulignés par le saint, le conduisent à définir la célébration eucharistique comme le centre et la racine de la vie chrétienne. Cette expression n'est pas seulement originale par la forme ou les termes employés, bien que nous la retrouvions de manière similaire dans le magistère de Pie XII, le Concile Vatican II et plus généralement dans la doctrine catholique en général, mais elle trouve chez saint Josémaria un contexte plus large et nouveau.

La masse, le centre et la racine 

En effet, la Sainte Messe, présentée comme le centre et la racine de la vie chrétienne, se rattache à la vie ordinaire, quotidienne, à la vie de travail, qui est le lieu de la rencontre avec Dieu, comme le prêchait inlassablement saint Josémaria depuis 1928. Cette vie séculière, cette vie dans le monde, réalité sanctifiable et sanctifiante, trouve son centre et sa racine dans la célébration de l'Eucharistie. Par conséquent, chaque fidèle, en vertu de son baptême, comme le dira le Concile Vatican II, a le droit et l'obligation de participer aux célébrations liturgiques, et le saint le proclamera avec plus de force et d'insistance : chaque fidèle est prêtre de sa propre existence. C'est pourquoi le rapport entre la vie ordinaire et professionnelle et la Messe est intime, intense, connaturel aux deux réalités. C'est pourquoi elle est appelée à se prolonger dans une messe qui dure vingt-quatre heures.

Si, dans le premier chapitre, j'ai essayé de montrer la relation de saint Josémaria avec le mouvement liturgique et, par conséquent, l'anticipation et la préparation des idées que le Concile Vatican II allait reprendre, dans le deuxième chapitre, j'ai cherché à montrer comment les enseignements du saint offrent au magistère liturgique du Concile un contexte, un cadre dans lequel les vivre. En effet, dans sa prédication orale et écrite, il proclamait inlassablement que tout chrétien, appelé à être prêtre de sa propre existence par le baptême, célèbre sa messe de vingt-quatre heures sur l'autel de son lieu de travail et de sa vie quotidienne, pourvu que la célébration de l'Eucharistie en soit pour lui le centre et la racine.

La liturgie est performative

Enfin, dans le troisième chapitre, j'ai voulu mettre en évidence la conscience aiguë qu'avait saint Josémaria du pouvoir transformateur de la liturgie de la Sainte Messe pour les simples fidèles. Ses enseignements sur ce sujet sont nombreux et reviennent souvent dans ses écrits. Le saint répétait : " Je vous ai toujours enseigné à trouver la source de votre piété dans la Sainte Écriture et dans la prière officielle de l'Église, dans la Sainte Liturgie.

Dans ce troisième chapitre, j'ai choisi de m'arrêter plus particulièrement sur deux textes : tout d'abord, l'homélie " L'Eucharistie, mystère de foi et d'amour " dans laquelle, en suivant les différentes parties de la célébration eucharistique, saint Josémaria propose des conséquences pour la vie spirituelle des chrétiens. En second lieu, j'ai utilisé quelques commentaires sur la célébration eucharistique que notre auteur préparait en 1938 et qu'il avait l'intention de publier sous la forme d'un livre intitulé Dévotion liturgique. Dans le deuxième chapitre de notre livre, nous avons étudié le projet et les feuilles que saint Josémaria avait écrites cette année-là. En les utilisant dans notre travail, nous les avons reproduites littéralement, c'est-à-dire avec les abréviations, les petites fautes d'orthographe, etc. qu'elles contiennent.

Textes inédits

Ces écrits, datant de la fin des années 1930, me semblent constituer un texte d'un intérêt particulier. Non seulement parce qu'ils sont inédits, mais aussi parce qu'ils montrent, à mon avis, comment le saint lisait et connaissait les auteurs qui présentaient des commentaires de la messe avec un aspect mystagogique marqué. En même temps, ils montrent qu'il partageait avec eux une façon de comprendre la liturgie tout à fait avancée pour son temps, comme on peut le constater, en partie, grâce au premier chapitre où j'ai essayé de montrer la relation particulière de saint Josémaria avec le mouvement liturgique. 

Les commentaires sont un mélange parfait d'histoire liturgique, ars celebrandiCe qui caractérise le plus le saint, ce sont les considérations pleines d'amour, qui s'expriment par de courtes phrases, parfois seulement par des mots - éjaculatoires, fléchettes - qui cherchent à condenser, en mots, l'amour de la Messe qui débordait de son cœur. 

En même temps, la combinaison de textes écrits à deux périodes différentes de la vie du saint, la fin des années 1930 et les années 1960, avec un concile œcuménique et une réforme liturgique entre les deux, montrera la continuité et l'harmonie entre les deux, le fruit, je crois, de l'amour de notre auteur pour la liturgie.

La messe expliquée par saint Josémaria

Le commentaire de la liturgie de la Sainte Messe de saint Josémaria, qui occupe le troisième chapitre, me semble nous aider à comprendre pourquoi le saint disait : " En assistant à la Sainte Messe, vous apprendrez à traiter chacune des Personnes divines. Au cours de la célébration, le fidèle peut s'adresser au Père dans le Christ par l'action de l'Esprit Saint : en entrant en dialogue avec les Personnes divines, sa vie chrétienne grandit. C'est un dialogue auquel chaque geste et chaque parole du rite les invitent et qui prend ainsi une signification particulière. 

En résumé, dans le dernier chapitre, j'ai essayé de montrer que saint Josémaria se prépare à " parler " de la Messe aux fidèles, non pas de manière discursive, mais de manière " mystagogique ", c'est-à-dire à partir des rites. Il est logique qu'il en soit ainsi, puisque la réalité étendue et profonde des effets spirituels de la Sainte Messe ne doit pas se dérouler de manière autonome et indépendante des textes et des rites qui marquent la célébration de la Messe.

Je voudrais conclure avec quelques mots du saint qui me semblent refléter très bien tout ce que j'ai essayé de montrer dans le livre. Il s'agit d'un texte écrit en 1931, qui montre très bien sa formation et sa vie pour la liturgie et à partir de la liturgie, l'amour, la filiation divine, les mots et les gestes de la célébration liturgique elle-même expliquent tout :

Ce matin, j'ai demandé à Jésus - je ne lui ai pas demandé, je me suis trompée - j'ai dit à Jésus mon désir de me préparer très bien, pendant l'Avent, à la venue de l'Enfant. Je lui ai dit beaucoup de choses, entre autres qu'il m'apprenne à vivre la sainte Liturgie. J'ai pensé que mon âme est une terre assoiffée et j'ai été enthousiasmée de lire dans la communio de la Sainte Messe : Dominus dabit benignitatem, et terra nostra dabit fructum suum. Seigneur Jésus, que le pauvre terrain vague de mon âme, rempli de ta grâce, porte des fruits pour la vie éternelle. Et j'étais confus, plein de gratitude, quand j'ai récité le psaume dans mes premiers mots Confitemini Domino (Ps. 117)..., expression fidèle de ce que pourrait chanter chacun de ceux que vous avez choisis jusqu'à présent pour votre Œuvre.

Saint Josémaria et la liturgie

AuteurJuan José Silvestre
Editorial: Rialp
Année: 2025
Nombre de pages: 303
Évangélisation

St Barnabé, Chypriote et Apôtre avec St Paul 

Le 11 juin, l'Église célèbre saint Barnabé, ou Joseph, qui faisait partie de ceux qui se sont rassemblés autour des Apôtres après la mort de Jésus à Jérusalem. Il fut un disciple reconnu parmi les premiers chrétiens, puis un apôtre avec saint Paul.  

Francisco Otamendi-11 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

La liturgie consacre le 11 juin à saint Barnabé, l'un des disciples les plus renommés de la première communauté chrétienne. Bien qu'il n'ait pas fait partie des Douze, il a également été envoyé comme apôtre. C'est grâce à lui que saint Paul, récemment converti sur le chemin de Damas, a été accueilli à Jérusalem par les apôtres et la communauté.

Le site journées des saints du vatican Le fait que beaucoup se méfiaient de Saul, qui avait persécuté les chrétiens (cf. Actes 9, 27), mais Barnabé l'a accueilli et l'a fait entrer dans la communauté. 

Il l'a fait de la manière suivante : "Lorsqu'il (Saul, Paul) arriva à Jérusalem, il (Saul) essaya de se joindre aux disciples, mais ils avaient tous peur de lui (...). Il leur raconta comment il avait vu le Seigneur sur la route, ce qu'il lui avait dit, et comment, à Damas, il avait agi avec audace au nom de Jésus".

Barnabé, l'un des premiers envoyés de Jésus

Joseph, appelé par les Apôtres Barnabé - ce qui signifie "fils de la consolation" - était un lévite né à Chypre qui possédait un champ, le vendit et mit l'argent à la disposition des Apôtres, selon les Actes des Apôtres. En outre, l'agence vaticane souligne qu'"une autre tradition - rapportée par Eusèbe de Césarée, qui s'inspire de Clément Alexandrin - inclut Barnabé parmi les 72 disciples envoyés par Jésus en mission pour proclamer le Royaume de Dieu".

Considéré comme un "homme vertueux", remplis de l'Esprit Saint et de la foi"Barnabé fut envoyé à Antioche en Syrie, d'où étaient parvenues les nouvelles de nombreuses conversions. Barnabé exhorta tout le monde à "persévérer d'un cœur ferme dans le Seigneur", puis demanda de l'aide à Paul, le poussant vers sa mission d'Apôtre des Gentils. À Antioche, les disciples commencent à se disent chrétiens (Actes, 11, 26).

Avec saint Paul, "la discorde entre les saints".

Après la prédication à Antioche, Barnabé et Paul sont partis pour une nouvelle mission à Chypre. Ils sont accompagnés de Jean, appelé Marc (l'évangéliste), qui figure également dans le calendrier des saints le 25 avril. L'étape suivante est la Pamphylie, mais Jean décide de retourner à Jérusalem. Barnabé et Paul continuent et reviennent finalement. Peu après, ils se préparent à une nouvelle mission. Barnabé voulait voyager avec Jean, et Paul s'y opposait. Barnabé s'embarque pour Chypre avec Marc, et Paul choisit Silas (cf. Ac 15, 36-40).

Commentant ce passage, Benoît XVI a déclaré dans un discours AudienceMême parmi les saints, il y a des contrastes, des désaccords, des controverses. Je trouve cela très consolant, car nous voyons que les saints "ne sont pas tombés du ciel". Il a ajouté : "Ce sont des hommes comme nous, même avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais commettre d'erreurs ou à ne jamais pécher. La sainteté grandit avec la capacité de conversion, le repentir, la volonté de recommencer, et surtout avec la capacité de réconciliation et de pardon". Le reste -Saint Paul appelle saint Marc son "collaborateur" - c'est ce qui figure dans le texte de Benoît XVI.

L'auteurFrancisco Otamendi

Livres

Le fou de Dieu à la fin du monde

"El loco de Dios en el fin del mundo" est une œuvre de Javier Cercas, dans laquelle il accompagne le pape François dans un voyage en Mongolie pour chercher des réponses pour sa mère croyante. Publié au début de l'année 2025, il a été décrit comme un "thriller existentiel" qui mêle réflexion spirituelle, récit de voyage et portrait approfondi du souverain pontife.

Andrés Cárdenas Matute-11 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Au-delà de la chance que représente le timing du livre, qui a coïncidé avec la mort de François, une grande partie du succès de "Le fou de Dieu au bout du monde" tient à sa perspective : un écrivain qui se définit comme athée et anticlérical est invité à accompagner le pape lors de sa visite dans l'une des plus petites communautés catholiques, celle de Mongolie. Il semblerait que cela confère à l'ouvrage une impartialité qui le préserve de toute intention idéologique - du moins, de toute intention idéologique de la part du catholicisme. Et c'est vrai dans une large mesure.

Cercas, sans cacher ses opinions, s'approche de l'Église, de François, de ceux qui ont travaillé avec lui et d'une poignée de chrétiens, avec la curiosité de quelqu'un qui veut entendre ce que ces expériences ont de valable. Il s'abandonne à la figure de François, mais cela ne l'empêche pas de tracer un profil non idéalisé : un profil compatible avec les témoignages négatifs de sa jeunesse, avec les éclats de ton de son pontificat, ou avec les erreurs manifestes.

Le livre est aussi un geste d'amour d'un fils envers sa mère. La mère de Cercas, atteinte de la maladie d'Alzheimer, est catholique et vit dans la certitude que lorsqu'elle mourra, elle retrouvera son mari. L'auteur veut transmettre ce message à Francisco et, si possible, reprendre quelques mots. "En toute certitude". Mais au-delà de la centralité de ce thème - celui de la vie éternelle - la grande découverte de Cercas est que si tous les chrétiens étaient comme les missionnaires qu'il a rencontrés en Mongolie, l'Église se renouvellerait automatiquement.

Au moins, cela renouvellerait l'Église que l'Espagnol a en tête, une Église qui - comme le dirait Armando Matteo - souffre aussi d'un hiver démographique, qui ne donne pas naissance à beaucoup de vies. Il est intéressant de constater que de nombreux catholiques, lorsqu'ils apprennent l'approche du livre, demandent tout d'abord s'il s'est converti. Comme si c'était là que se concentraient tous les efforts, comme si la foi n'était pas une graine de moutarde, ce grain de blé que Dieu fait pousser en silence pendant la nuit, mais un T-shirt de plus dans le carnaval de la danse de l'identité.

La recherche n'est-elle pas déjà une conversion ? Qu'en penseront les missionnaires en Mongolie ?

Le fou de Dieu à la fin du monde

AuteurJavier Cercas
EditorialPenguin Random Hause
Année: 2025
Nombre de pages: 488
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Livres

Mots de haine et haine des mots

Anna Pintore analyse comment la censure dans les démocraties libérales est passée de coercitive à structurelle, promue au nom du bien commun, mais au risque de porter atteinte à la liberté d'expression. La seule censure légitime serait une autocensure éthique, fondée sur la dignité humaine et le respect de la vérité.

José Carlos Martín de la Hoz-11 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

Il existe actuellement un fort mouvement de révolte et d'indignation contre la censure de fer mise en place par les gouvernements de la Communauté européenne en raison de l'intensité de la lutte de notre civilisation occidentale contre les "discours de haine" dans la presse et les médias en général, qui sont même déjà criminalisés dans le droit communautaire, ainsi que des moyens intenses de régulation et de condamnation qui ont été mis en place (p. 12).

Le professeur Anna Pintiore, professeur de philosophie du droit à l'université de Cagliari, a écrit un travail intense sur la censure dans la société libérale, ses limites et sa méthodologie, afin d'empêcher la naissance d'un nouveau tribunal inquisitorial dans les pays d'Europe qui reviendrait à juger les intentions, les croyances et les opinions (p. 15). 

Il convient de rappeler le principe juridique issu du droit romain : "De internis neque Praetor iducat", qui passera, comme il l'a fait, dans le droit canonique : "De internis neque Ecclesia iudicat". Ce principe de non-jugement des intentions et des pensées a été si souvent invoqué pour obtenir l'abolition du droit inquisitoire.

Inquisition

En effet, l'objectif du tribunal moderne approuvé par Sixte IV en 1478 pour mettre fin à l'hérésie judaïsante en Espagne, qui s'était répandue en Castille et en Aragon, leur semblait rendre "nécessaire" la mise en œuvre d'une méthode efficace pour parvenir à l'unité de la foi souhaitée.

Il est certain que 75% des procès ont eu lieu entre 1478 et 1511. Il aurait donc fallu supprimer le tribunal et laisser la défense de la foi aux ordinaires diocésains, comme cela a été décidé après une violente discussion aux Cortes de Cadix en 1812.

Dans la Inquisition Il aurait pu être aboli, mais le climat d'intense manque d'éducation du peuple et du clergé et la parfaite superstructure créée ont permis de maintenir ce tribunal indigne, car nul ne doit être jugé intérieurement si ce n'est par Dieu, car "vous les reconnaîtrez à leurs fruits".

C'est le grand mal du tribunal de l'Inquisition que d'avoir cédé à la mentalité inquisitoriale qui consistait, hier comme aujourd'hui, à juger les idées et les intentions d'autrui, sans aucune donnée contrastée et en provoquant la méfiance et la destruction de l'honneur et de la renommée des personnes pendant plusieurs générations. En effet, la Catéchisme de l'Église catholiqueLe catéchisme de Trente est allé jusqu'à affirmer que l'honneur et la renommée étaient aussi importants que la vie elle-même.

Droit de la défense

En même temps, le professeur Anna Pintore rappelle que l'État libéral a le droit de se défendre contre les faussetés écrites par un auteur dans un livre, dans un article de presse ou dans les médias, car elles peuvent saper les fondements sociaux ou moraux sur lesquels l'État et la coexistence civique sont construits (p. 21). En d'autres termes, il conviendrait de "redéfinir la censure en termes de commodité" (p. 23 et 32).

Il ne fait aucun doute que Michel Foucault s'est révélé l'ennemi juré de Hobbes lorsque ce dernier, dans le Léviathan, a exigé l'abandon de la liberté des citoyens afin que l'État absolutiste puisse construire une paix durable et stable. Logiquement, la paix sans liberté est impossible à maintenir dans une culture qui a fait l'expérience de la liberté (p. 33).

Il est amusant de voir comment notre auteur s'empêtre dans un "vulgaire jeu de mots" lorsqu'elle prétend opposer une censure "extérieure, coercitive et répressive" à une "censure moderne" qui serait "productive, structurelle et nécessaire" (p. 34). 

En effet, au fil des pages de ce livre, se dégage la conviction que la seule censure possible est l'"autocensure", issue du bon sens, de la prudence, des convictions profondes, de l'amour de sa propre liberté et de celle des autres, du respect des opinions d'autrui et du désir profond de contribuer par sa critique au bien commun et à la dignité de la personne humaine et de sauvegarder le principe de la présomption d'innocence et de la bonne foi des individus (p. 38).

Censures convenues

Il est intéressant de constater qu'il existe des domaines de "censure convenue" qui sont nettement idéologisés, même à notre époque démocratique, tels que ceux décrits par notre auteur : "la réglementation institutionnelle de la liberté d'expression, la censure du marché, la réduction des financements publics pour l'art controversé, les boycotts, les poursuites judiciaires et la marginalisation et l'exclusion d'artistes sur la base de leur sexe ou de leur race, jusqu'au "politiquement correct" dans les universités et les médias, à tel point que le terme est dépassé, voire même banalisé" (p. 41-42).

Sans aucun doute, notre auteur exprime sa perplexité face à l'abondance de littérature et d'opinions qui souhaitent restreindre davantage la liberté d'expression, surtout depuis l'invasion abusive d'Internet, qui a rempli la toile d'opinions d'origines et de forces les plus diverses. Deux principes apparemment contradictoires sont invoqués : la liberté d'expression et l'égalité (p. 51).

La manière dont il arrive à cette conclusion majeure est très importante : "les discours de haine (et la pornographie) devraient être interdits non pas dans la mesure où ils excluent la voix de leurs victimes de l'espace public, mais parce qu'ils sont moralement répréhensibles, c'est-à-dire parce qu'ils sont inacceptables à la lumière de l'éthique des droits de l'homme qui a été affirmée dans le monde occidental (et nous ajoutons la dignité de la personne humaine)" (p. 67).

Enfin, l'auteur conclut par les derniers mots de son livre : "La métamorphose de la censure qui s'est opérée au cours des dernières décennies n'est certainement pas le seul facteur qui a déterminé cette situation, mais elle lui a certainement créé un environnement intellectuel extrêmement accueillant. Au vu du succès rencontré aujourd'hui par les idées critiquées ici, on ne peut pas être très optimiste quant à l'avenir de la liberté d'expression" (p. 85).

Entre les mots de la haine et la haine des mots

AuteurAnna Pintore
Editorial: Trotta
Année: 2025
Nombre de pages: 95
Espagne

L'Espagne est à nouveau le pays qui envoie le plus de missionnaires

Selon le rapport 2024 des Œuvres Pontificales Missionnaires, l'Espagne est le pays qui envoie le plus de missionnaires dans le monde entier et le deuxième territoire qui contribue le plus économiquement aux missions.

Rédaction Omnes-10 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Sociétés missionnaires pontificales L'Espagne a présenté le 10 juin la rapport d'activité. L'aspect le plus remarquable de ces données est que l'Espagne est à nouveau le pays du monde qui envoie le plus de missionnaires, soit près de 10 000. Parmi eux, environ 5 000 sont actifs, plus de la moitié sont des femmes et la plupart se trouvent en Amérique.

Prière et contribution financière

En plus de cette bonne nouvelle, José María CalderónLe chef de l'institution pontificale a expliqué que les fonds mis à la disposition de Rome au cours de l'année 2024 étaient plus élevés qu'en 2023. Cela est dû en partie à l'augmentation de la collecte de fonds, mais aussi à la réduction des coûts de gestion et d'administration. Le résultat a été la mise à disposition de près de 15 millions d'euros, répartis entre 1 131 territoires de mission. L'Espagne est ainsi le deuxième pays à avoir donné le plus d'argent à l'OMP.

Mais comme l'a souligné Heliodoro Picazo, un missionnaire qui a partagé son témoignage lors de la conférence de presse, l'argent n'est pas la seule ou la plus importante partie de la contribution aux Œuvres Pontificales Missionnaires. La prière est essentielle pour soutenir les milliers d'hommes et de femmes qui quittent tout pour aller évangéliser, souvent dans des endroits reculés où leur vie est en danger.

Grâce au sacrifice des missionnaires, un baptême sur trois dans le monde a lieu dans les territoires de mission. De même, les vocations autochtones augmentent, des écoles catholiques et des centres médicaux s'ouvrent, et la foi se répand dans le monde.

Manque de vocations missionnaires

Malgré ces bonnes nouvelles, José María Calderón et Heliodoro Picazo ont tous deux exprimé leur inquiétude quant à l'âge avancé de la majorité des missionnaires. Ils vieillissent, mais il n'y a pas assez de vocations pour qu'il y ait un changement de génération afin d'assurer la continuité des missions dans tous les territoires.

Dans ce sens, les deux intervenants ont souligné l'importance de la prière et de la formation des jeunes à la foi chrétienne, afin que ceux qui se sentent appelés par Dieu à être missionnaires répondent généreusement à l'invitation.

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Évangélisation

De nombreuses bénédictions après la Pentecôte

Le 10 juin, deux jours après la Pentecôte, la liturgie célèbre de nombreux bienheureux venus de divers endroits. Parmi eux, le dominicain italien Jean Dominici, archevêque de Croatie et cardinal légat de deux papes. L'Allemand Eustace Kugler, victime de la période nazie. Edward Poppe, apôtre belge de la dévotion à la Vierge et à l'Eucharistie. Et les moines anglais Thomas Green et Gualterius Pierson.  

Francisco Otamendi-10 juin 2025-Temps de lecture : 2 minutes

Deux jours après la solennité de la Pentecôte, au cours de laquelle l'Esprit Saint a été répandu en abondance sur le peuple de Dieu, le Saint-Père a déclaré hier : "L'Esprit Saint a été répandu en abondance sur le peuple de Dieu". Pape Léon XIVLa liturgie célèbre de nombreux bienheureux et saints, originaires de différents lieux. 

Juan BianchiniDomínici, surnommé Domínici peut-être d'après le nom de son père, est né à Florence vers 1355. Il était membre de l'Ordre des Prêcheurs, diplomate et écrivain. Il fut le premier frère à introduire en Italie l'observance régulière, promue depuis 1348 par l'Ordre des Prêcheurs. Le bienheureux Raymond de CapoueIl est nommé vicaire général des couvents réformés en 1393. Il est également promu archevêque de Raguse (Dubrovnik, Croatie) et nommé cardinal légat des papes Grégoire XII et Martin V. Il meurt à Budapest. 

Apôtres, soignants des malades

Outre saint Landeric de Paris, l'Église célèbre la bienheureuse Diane d'Andalousie. Née à Bologne (Italie) vers 1200, elle aida les premiers dominicains à s'établir dans la ville. Et aussi la bienheureuse belge Eduardo PoppeIl assimila au séminaire la doctrine mariale de saint Luis M. Griñón de Monfort, et commença à être un apôtre et un catéchiste de la dévotion à la Vierge et à l'Eucharistie. 

Eustache Kugler, bienheureux de Bavière, qui est entré dans l'Ordre hospitalier de Bavière à l'âge de 26 ans, figure également dans le calendrier des saints du jour. San Juan de Dios. Pendant la plus grande partie de sa vie religieuse, il a été prieur de communautés et de sa province religieuse. Il passait ses nuits à arpenter les couloirs de l'hôpital pour veiller aux besoins des malades. Il a beaucoup souffert sous les nazis, qui méprisaient les malades. Il est mort à Ratisbonne et a été béatifié en 2009.

Plus de martyrs anglais

Le bienheureux Thomas Green et le bienheureux Gualterius Pierson sont deux des moines de la Chartreuse de Londres qui ont refusé de souscrire au serment de suprématie religieuse du roi Henri VIII. Thomas était prêtre et Gualterius un frère converti. Tous deux ont été emprisonnés dans un Prison de Londreset mourut (1537). Nous pouvons également mentionner le bienheureux vincentien italien Marcos Antonio Durando ou le bienheureux espagnol José Manuel Claramonte, ouvrier diocésain.

L'auteurFrancisco Otamendi

Écologie intégrale

Intelligence artificielle : entre technologie et esprit

D'outil technique, l'intelligence artificielle est devenue un "compagnon émotionnel", ce qui pose de profonds défis éthiques et spirituels. Le texte appelle à ne pas perdre de vue la dimension humaine, relationnelle et transcendante que l'IA ne peut remplacer.

Juan Carlos Vasconez-10 juin 2025-Temps de lecture : 4 minutes

L'intelligence artificielle (IA) devient une réalité qui imprègne de plus en plus d'aspects de notre vie. Mon expérience d'aumônier scolaire m'a donné l'occasion de réfléchir à ce fascinant carrefour entre technologie et morale. Lorsque des jeunes filles se sont présentées pour la première fois à mon confessionnal en se repentant d'avoir "copié" des travaux sur l'IA, j'ai pensé qu'il était temps de mieux comprendre.

Le document du Vatican peut nous éclairer, Antiqua era Novapublié en janvier par deux dicastères travaillant ensemble : le dicastère pour la doctrine de la foi et le dicastère pour la culture et l'éducation.

Quand l'IA entre dans l'intimité

Jusqu'à présent, nous avons associé l'IA à l'efficacité, à l'automatisation des tâches et au traitement des données massives (big data). Et en effet, l'IA reste un outil inestimable pour la productivité personnelle et professionnelle, nous aidant à organiser nos vies, à gérer nos emplois du temps ou même à générer du code. Cependant, les études les plus récentes révèlent une évolution surprenante vers des utilisations beaucoup plus émotionnelles et personnelles de l'IA.

Aujourd'hui, l'une des principales utilisations de l'IA ne se limite plus à des fins techniques ou de productivité, mais s'étend à des domaines tels que la thérapie et l'accompagnement. Les gens se tournent vers l'IA pour obtenir un soutien émotionnel, pour avoir une "oreille attentive" ou même pour converser avec des simulations d'êtres chers décédés. Une autre utilisation importante est la recherche d'un but et le développement personnel, les gens consultant l'IA pour obtenir des conseils sur les valeurs, la définition d'objectifs ou la réflexion philosophique, allant même jusqu'à engager des "dialogues socratiques" avec ces outils.

Compagnon numérique

Ce phénomène nous interpelle profondément. L'IA est devenue une sorte de "compagnon numérique" ou de "partenaire de pensée", capable de personnaliser les réponses et de s'adapter à nos états émotionnels. Les utilisateurs ne sont plus de simples consommateurs passifs, mais des "co-créateurs" qui affinent leurs interactions pour des réponses plus nuancées.

C'est là que, comme il nous en avertit Antiqua era NovaNous devons être particulièrement vigilants pour ne pas perdre de vue notre propre humanité. Le fait que l'IA puisse simuler des réponses empathiques, offrir de la compagnie ou même "assister" dans la recherche d'un but ne signifie pas qu'elle possède une véritable empathie ou qu'elle peut donner un sens à la vie.

L'intelligence artificielle, aussi avancée soit-elle, n'est pas capable d'atteindre l'intelligence humaine, qui est également façonnée par les expériences corporelles, les stimuli sensoriels, les réponses émotionnelles et les interactions sociales authentiques. L'IA fonctionne sur la base d'une logique informatique et de données quantitatives ; elle ne ressent pas, elle n'aime pas, elle ne souffre pas, elle n'a pas de conscience ni de libre arbitre. Elle ne peut donc pas reproduire le discernement moral ou la capacité à établir des relations authentiques.

Pourquoi est-il essentiel de comprendre cela ?

L'empathie est intrinsèquement humaine : la véritable empathie naît de la capacité à partager les sentiments d'une autre personne, à comprendre sa douleur ou sa joie à partir de notre propre expérience. L'IA peut traiter une multitude de données sur les émotions humaines et générer des réponses qui ressembler à empathique, mais pas sent Il n'éprouve pas non plus ces émotions. Il s'agit d'une simulation, pas d'une réalité. Compter sur l'IA pour l'empathie, c'est comme s'attendre à ce qu'une carte vous donne l'expérience de marcher sur un chemin.

Le sens de la vie naît de la relation et de la transcendance : la recherche d'un sens, d'un but dans la vie, d'un accomplissement, ne se trouve pas dans un algorithme ou une réponse générée par une machine. Ils naissent de nos relations authentiques avec Dieu et avec les autres, de notre capacité à aimer et à être aimé, de notre sacrifice, de l'expérience de la douleur et de la joie partagées, de notre dévouement à un idéal qui nous transcende. En tant que prêtre, je constate chaque jour que le véritable épanouissement se trouve dans l'abandon et dans la rencontre avec l'autre, ce que l'IA, par définition, ne peut offrir. C'est dans la relation interpersonnelle, souvent imparfaite et difficile, que nous nous forgeons et trouvons un sens profond.

Risques de dépendance émotionnelle et spirituelle : si nous commençons à déléguer à l'IA notre besoin de compagnie, de soutien émotionnel ou même notre quête de sens, nous courons le risque de développer une dépendance qui nous éloigne des véritables sources d'épanouissement. Nous pourrions nous contenter d'une "pseudo-compagnie" qui ne nous poussera jamais à grandir dans la vertu, à pardonner, à aimer inconditionnellement ou à transcender nos propres limites.

Les risques de l'anthropomorphisation et la richesse des relations humaines

La tendance à anthropomorphiser l'IA brouille la frontière entre l'humain et l'artificiel. L'utilisation de chatbotspar exemple, peut façonner les relations humaines de manière utilitaire. 

Les risques sont clairs :

  • Déshumanisation des relations : Si nous attendons des personnes la même perfection et la même efficacité qu'un chatbot, nous risquons d'appauvrir la patience, l'écoute et la vulnérabilité qui définissent les relations authentiques.
  • Réduction de l'humain : voir l'IA comme "presque humaine" peut nous amener à considérer les êtres humains comme de simples algorithmes, ignorant notre liberté, notre âme et notre capacité à aimer.
  • Appauvrissement du rôle de l'enseignant : la mission de l'enseignant va bien au-delà de la transmission de données ; elle consiste à former des critères, à inspirer et à accompagner le développement personnel et moral.
  • Délégation du discernement moral : nous pourrions être tentés de céder à l'IA pour des décisions éthiques qui ne relèvent que de nous.

Comment les traiter ?

  • Sensibilisation critique : informer sur ce qu'est l'IA et ce qu'elle n'est pas, en démystifiant ses capacités.
  • Revaloriser l'humain : promouvoir des espaces d'interaction authentique, où la richesse de l'imperfection et de la complexité des relations humaines peut être appréciée.
  • Dignifier les éducateurs : souligner leur rôle irremplaçable de formateurs de personnes.
  • Éduquer à la liberté et à la responsabilité : insister sur le fait que la prise de décision morale est notre prérogative. L'IA est un outil ; le choix éthique nous appartient.

Un dialogue permanent : Où laissons-nous l'âme ?

L'irruption de l'intelligence artificielle nous invite à un dialogue existentiel incontournable, au-delà de la fascination technologique ou de la simple efficacité. Si elle peut simuler une "étreinte" numérique ou un "guide" philosophique, où est donc la profondeur irremplaçable de la relation humaine, de l'empathie née de la chair et de l'esprit, et de la transcendance à laquelle seule l'âme humaine peut aspirer et qu'elle peut atteindre ? 

Le véritable défi n'est pas seulement technique, mais anthropologique et spirituel : il s'agit de discerner avec une honnêteté radicale si nous ne déléguons pas inconsciemment à un algorithme ce que seule la rencontre avec l'autre et avec Dieu peut accomplir, au risque d'appauvrir notre propre humanité dans la poursuite d'un confort numérique qui ne pourra jamais combler le vide du cœur.