À l'occasion de la 1700 anniversaire ans après le premier concile de Nicée, un congrès international organisé au Brésil, dans la capitale de l'État de Rio de Janeiro, a jeté un nouvel éclairage sur la réception historique et la valeur théologique de ce jalon de la foi chrétienne, alliant rigueur académique, sensibilité pastorale et ouverture œcuménique.
Du 28 au 30 mai 2025, l'Auditorium Saint Jean Paul II de la Curie Métropolitaine de l'Université de Rome accueillera la conférence de l'Université de Rome. archidiocèse de San Sebastian de Rio de Janeiroa accueilli des spécialistes de différentes parties du monde pour le congrès international "1700 ans du premier concile de Nicée". Loin de se limiter à une célébration commémorative, l'événement a été consolidé comme un espace de renouvellement historiographique et de mise à jour théologique, articulant recherche de pointe, dialogue œcuménique et réflexion pastorale. Sans aucun doute, l'événement a offert l'opportunité de redécouvrir Nicée avec un regard renouvelé.
Sous la coordination académique du chercheur João Carlos Nara Jr, avec le financement de la Fondation Carlos Chagas Filho pour le soutien à la recherche de l'État de Rio de Janeiro (FAPERJ) et organisé par la Faculté de la mer Atlantique, l'événement était ouvert aux étudiants, aux chercheurs, aux professeurs, aux membres des communautés religieuses et à toute personne intéressée par l'approfondissement des thèmes liés au Concile et à son influence historique, théologique, philosophique et culturelle.
Le congrès international a accueilli des orateurs de renommée internationale, tels que Monseigneur Antônio Luiz Catelan Ferreira, évêque auxiliaire de Rio de Janeiro et membre de la Commission théologique internationale, et le frère Serge-Thomas Bonino OP, président de l'Académie pontificale Saint-Thomas d'Aquin, qui s'est exprimé sur la divinité du Christ dans l'Évangile de Jean.
Pour João Carlos Nara Jr, le concile de Nicée revêt une importance profondément contemporaine, et le congrès a cherché à éclairer certaines réflexions nécessaires : "Le premier concile œcuménique de l'histoire a joué un rôle fondamental dans le façonnement de l'identité et de la configuration du monde chrétien. Son influence s'est étendue à la pensée théologique et philosophique, ainsi qu'aux arts, à la politique, au droit et à la culture, tant en Orient qu'en Occident. Pour comprendre pleinement notre monde d'aujourd'hui, il est essentiel de revisiter nos racines historiques".
Une structure tripartite et des perspectives interdisciplinaires
La conférence a été organisée sur la base d'une structure tripartite : le premier jour a examiné l'impact historique de l'Empire romain à la Réforme ; le deuxième a traité de la réception du Concile dans les perspectives œcuméniques orientales et occidentales ; et le troisième a exploré les dimensions philosophiques et théologiques qui sous-tendent le concept de consubstantialité.
Cette approche interdisciplinaire et innovante a permis d'ouvrir de nouvelles perspectives, d'intégrer des sources documentaires, iconographiques et archéologiques et de s'ouvrir au dialogue.
interconfessionnelle, faisant de l'événement un véritable cadeau pour l'Église contemporaine.
Redécouvrir Nicée avec un nouveau regard
Les conférences ont montré à quel point l'histoire de Nicée a encore des champs fertiles à explorer. Dans sa conférence, João Carlos Nara Jr. a présenté l'anticipation du credo de Nicée dans une mariophanie du troisième siècle, vécue par saint Grégoire Thaumaturge, soulignant le rôle actif de la Vierge Marie dans la garde de l'orthodoxie chrétienne.
André Rodrigues (PUC-Rio) a proposé une nouvelle interprétation du terme grec "homoousios" ("consubstantiel"), soulignant que sa centralité découle davantage des controverses post-nicéennes. Selon son analyse, la proclamation "engendré, non créé" constitue la véritable clé théologique de la réponse à l'arianisme.
La table ronde sur le christianisme oriental, avec les contributions d'Alin Suciu (Académie de Göttingen) et de Julio Cesar Chaves (Faculté de théologie de l'archidiocèse de Brasilia), a fait entendre des voix souvent marginalisées dans l'historiographie occidentale. La figure de Saint Athanase d'Alexandrie, dans son travail pastoral post-conciliaire, a été présentée comme une clé pour comprendre la mise en œuvre concrète des décisions conciliaires.
Innovation académique et foi incarnée
La présentation du professeur Manuel Rolph de Viveiros Cabeceiras (Université fédérale de Fluminense), qui a montré comment l'intégration des sources archéologiques, numismatiques et textuelles permet de mieux comprendre le contexte nicéen, a été un moment fort de l'événement.
La conférence du professeur João Vicente Vidal, intitulée "Le symbole de Nicée dans la musique du Brésil colonial", a exploré la manière dont le Credo de Nicée a été mis en musique au XVIIIe siècle, grâce à des partitions trouvées dans la collection Curt Lange du Museu da Inconfidência Mineira (musée de l'incirconcision). Sa performance a démontré comment la foi peut s'incarner dans des sons, des pratiques et des affections.
Dimension œcuménique et écoute mutuelle
Le congrès s'est également distingué par son ouverture œcuménique, puisque des représentants d'autres traditions chrétiennes, tels que le pasteur luthérien Païvi Vahäkängas (Finlande) et le pasteur presbytérien Isaías Lobão (Brésil), ont expliqué comment leurs confessions respectives ont reçu et adapté l'héritage de Nicée.
Les échanges, véritables exercices d'écoute mutuelle, confirment que le credo de Nicée est le patrimoine commun de tous les chrétiens, même si la réception de ses canons varie selon les contextes ecclésiaux", suggère Box.
Implications académiques et perspectives d'avenir
Antônio Catelan Ferreira sur le document "Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur", récemment publié par la Commission théologique.
International, a établi des liens pertinents entre la recherche historique, la réflexion théologique et la vie de l'Église aujourd'hui. Il a montré comment l'étude du Concile de Nicée reste pertinente pour les questions liturgiques, œcuméniques et formatives.
La table ronde sur l'impact de Nicée sur la pensée chrétienne, avec les interventions de Renato José de Moraes (Faculdade Mar Atlântico) et du Père Wagner dos Santos (PUC-Rio), a mis en évidence la fécondité de la rencontre entre philosophie et théologie autour du mystère du Christ.
Les recherches présentées ici ouvrent des pistes prometteuses pour de futures études. La nécessité de réévaluer des concepts considérés comme centraux - tels que la consubstantialité - suggère que d'autres aspects du Conseil pourraient bénéficier d'approches méthodologiques renouvelées. Le comité scientifique de l'événement travaille déjà à la rédaction d'un ouvrage qui rassemblera les principales contributions académiques présentées.
Dimension pastorale et bénédictions reçues
Les participants au congrès ont reçu un soutien important de la part du cardinal Orani João Tempesta, archevêque de Rio de Janeiro, et du pape Léon XIV, le souverain pontife nouvellement élu.
Dans sa lettre lue à l'ouverture de l'événement, le cardinal Orani a félicité la Faculté Mar Atlantic et l'organisation du congrès, soulignant que : "Plus qu'un débat doctrinal, le Concile de Nicée a été une réponse pastorale et théologique aux défis de l'unité dans la foi.
Il a ajouté : "Célébrer les 1700 ans de Nicée, c'est reconnaître que la foi chrétienne est enracinée dans le concret et se développe dans le dialogue avec les contextes humains. "Je dédie ma bénédiction à tous et je vous souhaite beaucoup de succès dans les travaux et les études du Congrès.
Ces bénédictions et ces messages étaient un signe clair de l'accompagnement par l'Église des fruits de la recherche théologique actuelle.
La conférence a également offert des outils d'interprétation précieux aux éducateurs chrétiens, les aidant à présenter les développements doctrinaux d'une manière plus nuancée et mieux fondée. Pour les historiens de l'Église, elle a offert un modèle méthodologique contextuel qui évite les interprétations anachroniques.
Il a été réaffirmé que le Concile de Nicée ne doit pas être compris comme un épisode isolé en 325, mais comme un processus dynamique de réception et d'interprétation qui continue à se développer au cours des siècles. Cette perspective diachronique révèle la vitalité de la tradition chrétienne et sa capacité d'adaptation culturelle sans perte d'identité.
Une mémoire qui éclaire l'avenir
Le congrès international a démontré que les 1700 ans du Concile de Nicée ne sont pas simplement un événement historique, mais une occasion de reconnecter la foi, la raison et la tradition avec les défis du présent. Il ne fait aucun doute que cet événement a marqué le début de nouvelles recherches et publications sur l'héritage de Nicée.
Nicée reste un point de convergence entre les chrétiens, un pilier de la foi en la divinité du Christ et une référence vivante pour le dialogue théologique. En ces temps de fragmentation, cette commémoration nous rappelle que la vérité chrétienne est à la fois unique et partagée. Le Concile de Nicée n'est pas seulement un passé : c'est un patrimoine vivant, dans un processus continu de réception et d'actualisation.