Nous ne pouvons pas rester indifférents

24 de août de 2017-Temps de lecture : 2 minutes

Avec ce titre, Xiskya Valladares a publié un article sur l'Islam dans Palabra juillet-août. C'était avant l'attaque de Barcelone.

La progression de l'islam en Europe et en Espagne est certes liée à la démographie pure, mais elle est aussi une conséquence du relativisme, de la superficialité et du manque de témoignage chrétien.

L'islamisation de l'Europe est un objectif déclaré de nombreux dirigeants islamistes. Le premier fut Houari Boumedienne en 1974 aux Nations Unies, qui expliqua la méthode : "Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire". Le dernier en date est Mouammar Kadhafi, qui a tenu les mêmes propos en 2006 : "L'Islam va conquérir l'Europe sans tirer un coup de feu". Et il en donne la raison : "Certaines personnes croient que Mahomet est le prophète des Arabes ou des musulmans. C'est une erreur. Muhammad est le prophète de tous les peuples".

Les statistiques sur la croissance des musulmans en Europe confirment leur engagement. En Espagne, qui n'est pas l'un des pays européens les plus islamisés, le nombre de musulmans en 2016 était de près de 2 millions, soit 4% de la population totale, et 42 % d'entre eux étaient légalement espagnols. Mais cette tendance à la hausse est mondiale. Le dernier rapport du Pew Research Center indique que le christianisme représente désormais 31,2 % de la population mondiale et l'islam 24,1 %. Et elle estime qu'en 2060, le christianisme représentera 31,8 % contre 31,1% pour l'islam. Les données sont plus nombreuses : augmentation du nombre de mosquées, de quartiers régis par la charia, apparition d'universités islamiques, de djihadistes en politique et dans les forces armées, etc. Et je parle des musulmans, pas des terroristes.

Il me semble que ce sont les résultats du relativisme, de la superficialité religieuse, du manque de témoignage et d'engagement dans la foi, et du travail des idéologies athées et populistes qui infectent le "peuple de la Croix". En dehors du prosélytisme musulman évident. Et je n'invite pas au prosélytisme catholique, mais je nous invite à présenter l'Évangile à nos contemporains sans honte et sans crainte, de manière attrayante et en sachant donner raison de notre foi. Ils ont le droit de le savoir. Ce sont des temps de mission. Non seulement parce que les racines chrétiennes européennes de plusieurs siècles sont en jeu, mais aussi parce que nous sommes responsables du don de la foi que nous avons reçu. Nous ne pouvons pas rester indifférents.

Actualités

Le voyage profond du pape François

César Mauricio Velásquez-24 de août de 2017-Temps de lecture : 2 minutes

"Continuez. Ne vous laissez pas dépouiller de la joie et de l'espoir". C'était le premier message du pape François à son arrivée en Colombie. L'ancien ambassadeur César Mauricio Velásquez a analysé ce voyage dans Palabra, dans le numéro de juillet-août.

Le pape François retourne en Amérique latine. Cette fois, il visite quatre villes de Colombie où sont vécus et reflétés la grandeur et la bonté du continent, mais aussi ses graves problèmes et défis.

Un continent de contrastes : riche en ressources naturelles et spirituelles mais en même temps avec des taux élevés de pauvreté, de criminalité et d'exclusion. Une région pleine de jeunesse mais menacée par la drogue, le chômage et les nouveaux populismes bon marché qui se sont dégradés en dictatures du XXIe siècle, pleines d'idéologie, de sang et de corruption au nom du peuple.

Le pape François trouvera une Colombie qui recherche la paix, mais pas à n'importe quel prix, pas simplement avec des décrets et des papiers comme cela a été imposé. Son message devra soulever des points d'unité, de respect des institutions et d'engagement envers la doctrine sociale de l'Église et ainsi répondre aux problèmes d'inégalité, de violence et de corruption. Il s'agira d'un voyage au cœur des problèmes générés par la drogue et la criminalité. Aujourd'hui, alors que le soi-disant accord de paix entre les FARC et le gouvernement est mis en œuvre, la culture de la coca est en augmentation, passant de 40 000 hectares en 2010 à 180 000 hectares. Un net recul aggravé par d'autres points de cette négociation qui ouvre la porte au blanchiment de milliards de dollars provenant des narcotrafiquants et des guérillas, sans grande justice ni vérité. C'est l'une des raisons pour lesquelles, entre autres, le Non l'a emporté lors du plébiscite du 2 octobre 2016 et pourquoi il a ensuite été traité sans légitimité devant le Congrès et sans soutien populaire.

À l'instar de ses prédécesseurs - saint Jean-Paul II en 1986 et le bienheureux Paul VI en 1968 -, le pape François condamnera ce que l'on appelle la "culture de la mort", cette tendance et cet empressement de certains à être des dieux pour mettre fin à la vie d'autrui, non seulement avec des armes et des bombes, mais aussi avec l'avortement, l'euthanasie et la corruption qui prive le bien commun. En ce sens, sa voix encouragera le changement personnel selon le Christ, le seul modèle capable de répondre à l'ensemble de l'existence, car il n'existe pas de christianisme "low-cost", comme l'a appelé François, réfléchissant à la médiocrité d'un christianisme de pacotille, incapable de participer aux transformations personnelles et sociales. Il s'agira de quatre jours de réflexion, une visite qui contribuera à rafraîchir la vie spirituelle de millions de Colombiens et leur rappellera que la paix intérieure est indispensable pour parvenir à la paix extérieure, car une réconciliation authentique exige la vérité et la justice, un terrain solide pour pouvoir faire un premier pas.

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Écologie intégrale

La théologie approuve la conversion écologique proposée par l'Église

Le pape François a publié son encyclique Laudato si' le 18 juin 2015. Il s'agit de la première encyclique consacrée spécifiquement aux questions environnementales. Elle a été très bien accueillie par les responsables religieux et les scientifiques et il serait paradoxal qu'elle ne trouve pas le même accueil auprès des catholiques.

Emilio Chuvieco Salinero, Silvia Albareda Tiana et Jordi Puig Baguer-4 juillet 2017-Temps de lecture : 11 minutes

Le pape François a publié son encyclique Laudato si' le 18 juin 2015. Il s'agit de la première encyclique consacrée spécifiquement aux questions environnementales. Elle a été très bien accueillie par les responsables religieux et les scientifiques et il serait paradoxal qu'elle ne trouve pas le même accueil auprès des catholiques.

Sans aucun doute, cette encyclique, qui appelle à une conversion écologique de la part de tous, a été le document de la hiérarchie catholique le plus lu et le plus cité au cours des dernières décennies, en particulier parmi les personnes qui ne sont habituellement pas proches de l'Église.

Le mot "conversion" a des racines profondes dans le christianisme. Il s'agit d'un changement radical des attitudes et, par conséquent, des comportements. La conversion implique un changement de vie, désignant traditionnellement le passage d'une condition éloignée de la foi à une condition dans laquelle on vit pleinement, ou encore le passage d'une croyance religieuse à une autre. L'expression "conversion écologique" implique donc une transformation profonde de notre relation avec la terre, que l'encyclique appelle notre "maison commune". En ce sens, le pape François l'applique lorsqu'il appelle à une nouvelle approche, à une nouvelle façon de valoriser et de contempler la terre, en arrivant à la considérer comme un don, comme notre maison, dont nous devons prendre soin pour notre propre bénéfice, pour le bénéfice des autres êtres humains - présents et futurs - et des autres créatures, en revoyant les comportements quotidiens qui, peut-être par inadvertance, causent de graves dommages environnementaux et sociaux. Grâce à la conversion écologique de chacun d'entre nous, nous pourrons éclairer une nouvelle conception du progrès qui rende compatible le bien-être des générations actuelles et futures avec son extension à tous et l'épanouissement des autres formes de vie.

Continuité du Magistère

Le concept de conversion écologique n'est pas né avec le pape François. Elle a été énoncée pour la première fois par Saint Jean Paul II. Déjà dans son message pour la Journée mondiale de la paix en 1990, il avait indiqué, en se référant à la question de l'environnement, que "la véritable éducation à la responsabilité implique une authentique conversion de la pensée et du comportement". Quelques années plus tard, lors de l'audience générale du 17 janvier 2001, il a indiqué qu'"il est nécessaire d'encourager et de soutenir la "conversion écologique" qui, au cours des dernières décennies, a rendu l'humanité plus sensible à la catastrophe vers laquelle elle se dirigeait" et, quelques années plus tard, dans un texte adressé aux pasteurs de l'Église, il a ajouté : "Une conversion écologique est donc nécessaire, à laquelle les évêques apporteront leur propre contribution en enseignant le juste rapport entre l'homme et la nature". Cette relation, à la lumière de la doctrine de Dieu le Père, créateur du ciel et de la terre, est de nature ministérielle. En effet, l'homme a été placé au centre de la création comme ministre du Créateur" (Pastores Gregis, 2003, n. 90).

Dans le même ordre d'idées, Benoît XVI a inclus dans ses écrits de nombreuses références à la question de l'environnement, indiquant l'importance d'aborder un changement de mentalité qui aura un impact effectif sur notre façon de vivre : " Nous avons besoin d'un changement effectif de mentalité qui nous conduise à adopter de nouveaux styles de vie, où la recherche de la vérité, de la beauté et du bien, ainsi que la communion avec les autres pour la croissance commune, sont les éléments qui déterminent les choix de consommation, d'épargne et d'investissement " (Caritas in veritate, 51).

Comme ses prédécesseurs, le pape François considère que la conversion écologique implique un changement de style de vie, mais il étend ce concept à de multiples autres facettes : "Il doit s'agir d'un regard différent, d'une façon de penser, d'une politique, d'un programme éducatif, d'un style de vie et d'une spiritualité qui forment une résistance à l'avancée du paradigme technocratique" (Laudato si', 194). En résumé, le Saint-Père propose un programme complet, dans lequel la dimension spirituelle et la solidarité règnent en maître au milieu du matériel et de son utilisation. Un programme qui englobe de nombreux aspects et qui justifie en définitive la pertinence du terme de conversion écologique et son rôle prépondérant dans l'encyclique (qui couvre une section entière : points 216 à 221).

L'encyclique ne désavoue pas la technologie, comme certains l'ont critiquée, mais la considère comme un outil pour résoudre les problèmes, et non comme une solution à ceux-ci. Il ne sert pas à grand-chose de s'appuyer sur la technologie si nous continuons à maintenir nos priorités sur le gain personnel, sur l'accumulation excessive de ressources : en bref, si nous continuons à identifier le bonheur à la possession matérielle et refusons d'accepter la racine morale des maux qui nous affligent, la "violence du cœur", qui est celle qui est pointée avec insistance. Dans ce cadre, la technologie ne servira qu'à colmater le problème, au mieux, et au pire à perpétuer les injustices qui se cachent derrière un modèle social et économique non ciblé. C'est pourquoi l'encyclique encourage tous les croyants à adopter une nouvelle attitude à l'égard des autres êtres humains et des autres créations, à retrouver certains éléments fondamentaux de la théologie catholique qui se sont peut-être dilués au cours des derniers siècles, comme le sens sacré de toute création, la valeur sacramentelle de la matière, ou son appel intrinsèque à la contemplation reconnaissante de la beauté inscrite dans les œuvres de Dieu.

Toutes les grandes religions de l'humanité considèrent le monde comme l'œuvre d'un être divin, un don, et l'immensité, la beauté et la perfection de la création comme une manifestation de Dieu qui nous met en contact avec Lui. Par conséquent, toute tradition religieuse aborde la nature avec un grand respect et une grande vénération. Dans la tradition chrétienne, ainsi que dans les autres religions monothéistes, Dieu ne se confond pas avec le monde, mais il ne s'en sépare pas non plus. Si le monde a été créé par Dieu, il est nécessairement bon, comme le dit à plusieurs reprises le premier chapitre de la Genèse : "Dieu vit que cela était bon".

Base biblique

La relation de l'homme avec les autres créatures est décrite dans deux chapitres de la Genèse. Dans la première, qui correspond à la tradition yahviste, il est indiqué que la création de l'homme est en quelque sorte un "aboutissement", puisqu'il est la seule créature qui puisse être définie à proprement parler comme "image et ressemblance" de Dieu. En ce sens, l'homme se voit attribuer un rôle prédominant, ce qui l'amène à avoir une certaine domination sur les autres créatures. Cependant, comme l'ont souligné de nombreux théologiens, le texte bien connu : "Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la ; dominez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les êtres vivants qui rampent sur la terre" (Gn 1,28) ne peut être lu isolément et interprété comme une justification théologique d'une attitude prédatrice envers la nature, mais plutôt comme un appel à la responsabilité : " La conversion écologique conduit le croyant à développer sa créativité et son enthousiasme, à résoudre les drames du monde [...]. Il ne comprend pas sa supériorité comme un motif de gloire personnelle ou de domination irresponsable, mais comme une capacité différente, qui lui impose à son tour une grave responsabilité qui découle de sa foi" (Laudato si', 220).

Propriété déléguée et responsable

Il ne s'agit pas, en définitive, d'une domination absolue sur la création, mais d'une autorité déléguée, qui implique de rendre compte à Dieu de la manière dont nous avons traité ses créatures et le reste de l'humanité. Cette tradition de gestion de l'environnement est soutenue par de multiples passages des Saintes Écritures. Dès le deuxième chapitre de la Genèse, il est indiqué que Dieu, après avoir créé l'homme, "le laissa dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder" (Genèse 2:15), ce qui indique une relation bienveillante avec l'environnement. Nous ne devons pas oublier que le nom donné au premier être humain (Adam) a la même racine hébraïque que le mot terre (Adamah) ; il doit donc être considéré comme faisant partie de la Terre même qu'il habite : "Nous oublions que nous sommes nous-mêmes terre" (Laudato si, 2). La traduction latine de ces termes, homo et humus, a la même signification, ce qui montre profondément notre lien avec l'environnement. En bref, nous sommes des créatures, faisant partie d'un ensemble beaucoup plus vaste, et nous avons des liens de communion biologique et théologique avec les autres êtres créés.

C'est la principale base théologique du soin que nous devons à la nature, dont nous faisons partie dans un tout intégré, même si nous la transcendons aussi spirituellement. C'est pourquoi, comme le souligne le pape François, il est essentiel de récupérer la théologie catholique de la Création afin de réorienter nos relations avec les autres créatures et de changer notre rôle d'exploiteurs, si souvent inconscients et involontaires en raison de la dissimulation de la complexité des marchés qui nous approvisionnent, en gardiens de la Création, engagés à la respecter : "La meilleure façon de remettre les êtres humains à leur place, et de mettre fin à leur prétention à être des dominateurs absolus de la terre, est de reproposer la figure d'un Père créateur et unique maître du monde, car sinon les êtres humains auront toujours tendance à vouloir imposer leurs propres lois et intérêts à la réalité"(Laudato si', 75). Nous ne pouvons pas continuer à nous considérer comme les seuls êtres de valeur devant Dieu. C'est théologiquement, métaphysiquement et biologiquement absurde.

Cela se manifeste continuellement par notre corps, qui a absolument besoin d'entrer en relation avec le reste de la création matérielle pour respirer, se nourrir et vivre. Le monde a évolué de manière extrêmement diverse, plusieurs millions d'années avant l'existence des êtres humains. Toutes les créatures qui existaient sur la surface de la terre avant notre arrivée ont été aimées de Dieu, lui ont apporté la gloire par leur existence même, et ont joué un rôle clé dans la diversité et la richesse des espèces que nous connaissons aujourd'hui. Ceci est magnifiquement exprimé dans le Psaume 136 lorsqu'il dit : "Rendez grâce à l'Éternel, car il est bon, car son amour dure à jamais ! [Lui seul a fait des merveilles, car son amour est éternel. Il a fait les cieux avec intelligence, car son amour dure à jamais ; il a établi la terre sur les eaux, car son amour dure à jamais. Il a fait les grands luminaires, parce que son amour est éternel ; le soleil pour dominer le jour, parce que son amour est éternel ; la lune et les étoiles pour dominer la nuit, parce que son amour est éternel. Puisque toutes les créatures sont le fruit de l'amour de Dieu, elles le louent et le bénissent par leur existence même, comme le proposent le livre du prophète Daniel (3, 57-90) et le psaume 148 : "Louez Yahvé du haut des cieux [...] Louez-le, soleil et lune, louez-le, vous toutes, étoiles de lumière, louez-le, vous, cieux des cieux, et vous, eaux au-dessus des cieux ! Louez Yahvé de la terre, monstres de la mer et de tous les abîmes, du feu et de la grêle, de la neige et de la brume, du vent de tempête, de l'exécuteur de sa parole, des montagnes et de toutes les collines, des arbres fruitiers et des cèdres tous, des bêtes sauvages et de tout le bétail, des reptiles et des oiseaux qui volent !

Dans la mesure où la contemplation chrétienne a perdu de vue cette réalité, sa relation avec le Créateur s'est appauvrie. Toutes les créatures ont une valeur intrinsèque, elles ne sont pas de simples instruments destinés à satisfaire nos besoins : "Mais il ne suffit pas de considérer les différentes espèces comme de possibles "ressources" à exploiter, en oubliant qu'elles ont une valeur en soi. Chaque année, des milliers d'espèces végétales et animales disparaissent, que nous ne connaîtrons plus, que nos enfants ne pourront plus voir, perdues à jamais. La grande majorité s'éteint pour des raisons liées à l'action de l'homme. À cause de nous, des milliers d'espèces ne rendront plus gloire à Dieu par leur existence, et ne pourront plus nous communiquer leur propre message. Nous n'avons aucun droit" (Laudato si', 33). Il n'est donc pas surprenant que François nous invite à "prendre douloureusement conscience, à oser transformer ce qui arrive au monde en souffrance personnelle, et à reconnaître ainsi quelle contribution chacun de nous peut apporter" (Laudato si', 19).

Trinité et Incarnation

Outre la théologie de la création, Laudato si' met en avant d'autres aspects théologiques très nouveaux pour soutenir la conversion écologique. De même que la Trinité se fonde sur les relations entre les trois personnes, la personne humaine est également façonnée par ses relations, non seulement avec Dieu et avec les autres êtres humains, mais aussi avec les autres créatures, dans la mesure où nous dépendons d'elles pour maintenir la symphonie de la vie : sans les plantes, nous n'aurions pas d'oxygène et pas de nourriture, sans les micro-organismes, le sol ne serait pas fertile, sans certains insectes, les plantes ne se polliniseraient pas. Comme le souligne le Pape : "Plus la personne humaine grandit, plus elle mûrit et plus elle est sanctifiée, plus elle entre en relation, plus elle sort d'elle-même pour vivre en communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures" (Laudato si', 240).

Mais le christianisme est aussi fondé sur la reconnaissance de l'Incarnation, que Dieu s'est fait Homme pour nous sauver. Mépriser le naturel, le matériel, c'est en quelque sorte rejeter la valeur rédemptrice de l'Humanité de Jésus-Christ. Face à ces dualismes spiritualistes qui ont eu une certaine influence sur l'histoire du christianisme, le pape François nous rappelle que : " Jésus a vécu en pleine harmonie avec la création [...]. Il était loin des philosophies qui méprisaient le corps, la matière et les choses de ce monde. Pourtant, ces dualismes malsains ont fini par avoir une influence majeure sur certains penseurs chrétiens au cours de l'histoire et ont défiguré l'Évangile " (Laudato si', 98).

Dans le même ordre d'idées, les Églises catholique et orthodoxe reconnaissent toutes deux la valeur salvifique des sept sacrements. Ils s'appuient tous sur des signes matériels, qui sont une image de la grâce qu'ils signifient et confèrent par eux : l'eau, le pain et le vin, qui sont des fruits de la terre. D'une certaine manière, dans l'Eucharistie, Dieu "devient" cette nature même à laquelle il a déjà donné existence de son éternité avant l'action sacramentelle, restant ainsi dans le pain. C'est pourquoi il est si approprié, dans la Sainte Messe, de louer Dieu au nom de la Création, dont nous sommes les premiers-nés : "C'est à juste titre que toutes tes créatures te louent", disons-nous dans la troisième prière eucharistique du Missel romain. En bref, comme le souligne le Saint-Père, "l'Eucharistie unit le ciel et la terre, embrasse et imprègne toute la création. Le monde qui est sorti des mains de Dieu lui revient dans une adoration heureuse et pleine" (Laudato si', 236).

Fondements de la justice sociale

Outre les raisons de théologie dogmatique ou sacramentelle, pour un catholique, le respect et le soin de l'environnement naturel se fondent également sur des raisons de justice sociale, c'est pourquoi traditionnellement dans l'Église, la réflexion sur le soin de la nature se fait dans le cadre de la théologie morale. En plus des raisons mentionnées ci-dessus, le soin de la maison commune a également une dimension sociale très importante, qui a déjà été mentionnée et que nous voudrions maintenant souligner, conformément à l'attention centrale que François attribue à cet aspect dans l'encyclique. Les ressources de la Terre doivent être utilisées pour répondre aux besoins de tous les êtres humains, présents et futurs : nous ne pouvons pas les gaspiller de manière irresponsable, car nous couperions les possibilités de subsistance et de progrès de nos frères et sœurs les plus démunis. Sur ce point, et se référant à la propriété privée, François se réfère à un appel particulièrement exigeant de saint Jean-Paul II : " Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu'elle fasse vivre tous ses habitants, n'excluant personne et ne privilégiant personne " (Centessimus annus, 31).

Comme nous le rappelle le pape François, la dégradation de l'environnement a des répercussions sociales, et ce sont les populations les plus vulnérables (les pauvres, les exclus de la société) qui en subissent les conséquences les plus graves. C'est pourquoi il est nécessaire de reconnaître que les lignes directrices pour la solution des problèmes environnementaux : "exigent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour restaurer la dignité des exclus et simultanément pour prendre soin de la nature" (Laudato si', 139). Il convient de rappeler à cet égard que de nombreuses entités de l'Église catholique ont, depuis des années, inclus des programmes de protection de l'environnement dans leurs tâches de promotion du développement humain. Par exemple, Caritas International a un programme spécifique de justice climatique depuis une décennie, et les comités nationaux, avec Manos Unidas, travaillent activement à atténuer les effets de la dégradation de l'environnement sur les personnes et les sociétés les plus faibles. Nous ne devons pas non plus perdre de vue qu'il existe une écologie humaine, qui conduit au respect de la vérité ultime de chaque personne, sa dignité intrinsèque, indépendamment de son statut, de son âge ou de sa situation sociale. Comme le dit très justement le pape François : "Lorsque la valeur d'un pauvre, d'un embryon humain, d'une personne handicapée - pour ne citer que quelques exemples - n'est pas reconnue dans la réalité elle-même, il est difficile d'entendre les cris de la nature elle-même. Tout est lié" (Laudato si', 117).

Cette dimension sociale des problèmes environnementaux explique qu'il s'agisse d'un domaine éminent du dialogue interreligieux. Ces problèmes concernent tous les êtres humains, quelles que soient leurs positions religieuses ou idéologiques. Comme l'affirme Laudato si', la gravité des problèmes environnementaux "devrait inciter les religions à entamer entre elles un dialogue visant à prendre soin de la nature, à défendre les pauvres et à construire des réseaux de respect et de fraternité" (Laudato si', 201). Dans cette optique, nous souhaitons rendre compte de la déclaration de Torreciudad, fruit d'un séminaire entre des scientifiques de l'environnement et des responsables de différentes traditions religieuses (www.declarationtorreciudad.org). La déclaration souligne l'importance du dialogue entre la science et la religion pour promouvoir une meilleure prise en charge de notre maison commune, suivant la ligne de dialogue promue par l'encyclique Laudato si'. La déclaration est ouverte à l'adhésion de personnes de toutes confessions et idéologies et a récemment été référencée par la prestigieuse revue Nature (2016 : vol 538, 459).

L'auteurEmilio Chuvieco Salinero, Silvia Albareda Tiana et Jordi Puig Baguer

Expériences

Le mouvement charismatique catholique a 50 ans, un moment de maturité

Le Renouveau charismatique catholique a célébré son 50e anniversaire à Rome, dont le point culminant a été une veillée de prière au Circus Maximus. Le Pape François a participé à une partie du programme, se joignant aux chants et aux prières des 50 000 fidèles du monde entier réunis là. Qu'est-ce que le mouvement charismatique ? Quel est son rôle dans la vie de l'Église aujourd'hui, après ces cinquante ans ?

Jesús Higueras Esteban-4 juillet 2017-Temps de lecture : 7 minutes

Le Renouveau charismatique catholique trouve son origine dans la retraite de Duquesne, qui s'est tenue à Pittsburgh (États-Unis) du 17 au 19 février 1967. À partir de cette époque, on a commencé à parler de "pentecôtistes" catholiques, de mouvement pentecôtiste catholique ou de néopentecôtisme catholique ; mais tant le terme "mouvement" que l'adjectif "pentecôtiste" ont été rapidement abandonnés, et la nouvelle réalité a été désignée par le nom de Renouvellement dans l'esprit, o Le renouveau chrétien dans l'Esprit.

Cependant, le nom qui a prévalu dans la plupart des pays a été celui de Le renouveau charismatiquequi s'est rapidement répandue et est désormais présente dans plus de 200 pays. On estime que 120 millions de catholiques dans le monde ont expérimenté avec son aide la grâce d'une nouvelle Pentecôte et un renouvellement de leur vie.

Ce mouvement a commencé à se répandre en Espagne en 1973, et petit à petit, il s'est étendu à tout le pays. Il existe actuellement environ 600 groupes dans notre pays.

Une réalité qui change la vie

Le jour où le pape Paul VI a reçu pour la première fois les représentants du Renouveau charismatique catholique, en 1975, l'hymne des laudes du bréviaire comprenait une phrase de saint Ambroise qui se lisait ainsi : "Laeti bibamus sobriam profusionem Spiritus".c'est-à-dire buvons avec joie à la sobre abondance de l'Esprit".irit". En rappelant cela, le Pape a dit aux personnes présentes que ces paroles pourraient être le programme du Renouveau charismatique : faire revivre dans l'Église cette époque d'enthousiasme et de ferveur spirituelle qui a rendu la foi des premiers chrétiens si vivante et si forte.

Le baptême dans l'Esprit s'est en effet révélé être un moyen simple mais efficace de réaliser ce programme.

Il existe d'innombrables témoignages de personnes qui ont fait cette expérience. C'est une grâce qui change la vie. Lors du congrès international de pneumatologie, qui s'est tenu au Vatican en 1981 à l'occasion du 16e centenaire du Conseil œcuménique de Constantinople, le théologien Yves Congar a déclaré, à propos du Renouveau charismatique et du baptême dans l'Esprit : "C'est une grâce qui change la vie : "Une chose est sûre : c'est une réalité qui change la vie des gens".

C'est le pape Montini qui a nommé le cardinal belge Leo Josef Suenens - l'un des modérateurs du Concile Vatican II - comme son représentant dans le Renouveau charismatique catholique, auquel il se sentait profondément identifié et qu'il a guidé et soutenu à ses débuts par ses écrits et sa présence.

Saint Jean Paul II a déclaré le 30 octobre 1998 : "Le Renouveau charismatique catholique a aidé de nombreux chrétiens à redécouvrir la présence et la puissance de l'Esprit Saint dans leur vie, dans la vie de l'Église et dans le monde ; et cette redécouverte a éveillé en eux une foi au Christ débordante de joie, un grand amour pour l'Église et un dévouement généreux à sa mission évangélisatrice".

Benoît XVI a dit : "Nous pouvons affirmer que l'un des éléments et des aspects positifs des communautés du Renouveau charismatique catholique est la prééminence accordée aux charismes ou dons de l'Esprit Saint, et son mérite est d'avoir rappelé leur pertinence dans l'Église"..

Le pape François s'est exprimé ainsi il y a quelques jours, en ce dernier mois de juin : "Cinquante ans de Renouveau charismatique catholique, un courant de grâce de l'Esprit. Et pourquoi un courant de grâce ? Parce qu'elle n'a ni fondateur, ni statuts, ni organes directeurs. Bien sûr, ce courant a donné naissance à de multiples expressions qui, certes, sont des œuvres humaines inspirées par l'Esprit, avec des charismes différents et toutes au service de l'Église. Mais le courant ne peut être endigué, et le Saint-Esprit ne peut être enfermé dans une cage"..

Quelle spiritualité ?

Nous voyons donc comment les Pontifes romains font l'éloge de cette réalité spirituelle qui vient de célébrer son jubilé d'or dans l'Église. Mais en quoi consiste réellement la spiritualité charismatique, est-elle spécifique à un groupe ou tous les membres de l'Église peuvent-ils s'en abreuver ?

Dans les Actes des Apôtres, le phénomène du baptême dans l'Esprit apparaît comme quelque chose de commun dans la vie des communautés chrétiennes (cf. Actes 1, 5 ; 11, 15-16 ; etc.), de sorte que cette pratique a également été reprise par de nombreux Pères de l'Église dans les premiers siècles du christianisme.

Les groupes du Renouveau charismatique commencent par un séminaire d'initiation à la vie de l'Esprit, qui dure généralement sept semaines, et au cours duquel, pendant une journée de retraite, a lieu le baptême dans l'Esprit, au cours duquel un prêtre puis plusieurs frères imposent les mains à chacun de ceux qui reçoivent le baptême. l'effusion de l'Esprit.

Il s'agit d'une très belle expérience dans laquelle vous ressentez l'amour de Dieu pour chaque être humain d'une manière nouvelle, non pas tant comme un discours rationnel que comme une expérience qui marque définitivement votre vie. Tu comprends que toute ton histoire a été tissée par l'Esprit Saint, qui ne t'a à aucun moment abandonné, mais qui, sans que tu le saches, t'a conduit à la rencontre avec le Christ ressuscité.

Car, en fin de compte, le Christ est au centre de tout dans le Renouveau charismatique, et l'Esprit est invoqué pour nous conduire à Jésus, qui reste une figure présente qui intervient dans votre vie et la transforme.

Piliers sur lesquels repose le Renouveau charismatique

Si l'on devait choisir les "piliers" sur lesquels repose le Renouveau charismatique, ou les thèmes sur lesquels il se concentre le plus, ce seraient les suivants :

  • Gratuit. Il est essentiel de se rappeler que Dieu le Père nous a aimés avant la création du monde, donc avant que nous puissions faire des œuvres pour lui plaire. Le salut ne se gagne pas par les œuvres humaines, mais il est accepté comme un don gratuit que nous ne méritons pas. Bien sûr, cela n'annule pas la doctrine catholique du mérite, mais cela nous aide à fuir toute forme de volontarisme spirituel qui pourrait nous faire croire que nous "méritons" le Ciel ou le salut. Le Christ est le seul Sauveur de l'homme, et il offre librement cette grâce à tous ceux qui le reconnaissent comme Seigneur. La grâce sanctifiante est gratuite mais pas "bon marché", car elle a coûté tout le sang du Christ, qui nous amène à être constamment reconnaissants pour notre rédemption et à vivre dans la gratitude constante, en fuyant les plaintes inutiles et la victimisation.
  • Louange. Si quelque chose caractérise les groupes du Renouveau, c'est la joie de la louange, qui est forte, joyeuse, ointe par l'Esprit, parce que par nos chants, nos gestes et de tout notre être nous voulons bénir le Dieu qui nous appelle à la vie pour être la louange de sa gloire. Il est très caractéristique de tous les groupes charismatiques de vouloir manifester sans complexe la joie du salut, comme Marie l'a fait dans le cadre de l'Année européenne de l'éducation. Magnificat, exultant de joie dans le Seigneur. On dit que ce sont des groupes bruyants, dans lesquels on lève les mains et on bénit le Seigneur à voix haute, mais il y a aussi des moments d'adoration silencieuse devant le Saint Sacrement de l'autel, dans lesquels l'adoration devient un mode de vie.
  • La pauvreté spirituelle. Dieu appelle toutes sortes de personnes à participer à des groupes charismatiques, mais il se réjouit particulièrement de ceux qui, apparemment, ne possèdent pas de grandes qualités humaines, mais qui sont pleins de dons divins ; car nous ne devons pas oublier comment, dans la prédication de Paul, l'Apôtre nous a rappelé que la folie de ce monde a été choisie par Dieu pour confondre les sages et les puissants.
  • Dons et charismes. C'est peut-être cette dimension qui " heurte " le plus la mentalité de notre époque, car les dons tels que ceux décrits par l'apôtre Paul dans la Lettre aux Corinthiens ne sont pas rares dans les communautés charismatiques : dons de langues, de guérison, de prophétie et tant d'autres qui sont donnés pour l'édification de la communauté. Ce ne sont pas des dons ou des charismes qui placent ceux qui les reçoivent au-dessus des autres. Bien au contraire. Il s'agit de services qui aident les autres à se rapprocher de Dieu.
  • Le sens de la communauté. Une des manifestations de l'Esprit est la conscience claire que Dieu vous donne des frères dans une communauté, avec lesquels partager la foi et la louange, de sorte qu'un des piliers du Renouveau est le témoignage que chaque frère donne volontairement dans la communauté du passage de Dieu dans sa vie. Cela peut sembler enfantin, voire trop sentimental, mais le Seigneur utilise certainement le témoignage des autres pour nous confirmer dans notre foi. Chaque semaine, le groupe se réunit pour le culte et l'enseignement, et se termine par un temps de témoignage, qui est tout aussi important.
  • L'œcuménisme. Dès le début, le Renouveau a vécu comme un signe fort de l'Esprit la recherche de l'unité du Corps du Christ, qui est l'Église.

En fait, le pape François, lors de la dernière réunion, il y a quelques semaines, est allé jusqu'à affirmer qu'il y a une grâce spéciale dans le Renouveau pour prier et travailler pour l'unité des chrétiens, parce que le courant de la grâce traverse toutes les Églises chrétiennes ; et les rencontres de prière entre différentes confessions sous le signe de l'Esprit sont fréquentes. Aucun chrétien ne se sent étranger dans une communauté charismatique, car la louange est toujours la même.

Deux modèles organisationnels

  1. Groupes de prièreIls sont indépendants les uns des autres, sans statuts ni supérieurs, mais seulement des chefs, appelés serviteurs, sans autorité juridique, mais toujours soumis à l'autorité ecclésiastique. Chaque groupe élit un certain nombre de responsables dont les principales fonctions sont de se réunir pour discerner dans la prière ce qui convient au groupe ; de proposer et, si nécessaire, de coordonner les services appropriés, tels que l'accueil, l'ordre, la musique, etc. Il existe également des serveurs régionaux et nationaux, notamment pour l'organisation d'événements, d'assemblées, etc.
  2. Communautés partenaires, qui se produisent lorsqu'un groupe de charismatiques s'engage à respecter des statuts, des vœux, des dîmes et d'autres structures. Ce modèle est apparu aux États-Unis à partir du La Parole de Dieuet a été largement diffusée dans des pays tels que la France, la Belgique, l'Italie et l'Allemagne. Parmi les communautés d'alliés les plus reconnues pour leur développement et leur expansion internationale, on trouve le Peuple de la louangele site Communauté de l'Emmanuelle site Communauté des Béatitudes et la communauté Serviteurs du Christ vivant.

Le Renouveau charismatique est coordonné au niveau mondial par l'ICCRS, Services internationaux du Renouveau charismatique catholiqueou Services internationaux pour le renouveau charismatique), et le Fraternité catholique des communautés et associations d'alliance charismatique, basé dans la Cité du Vatican.

Il faut ajouter que de nombreuses réalités ecclésiales sont apparues à la lumière du Renouveau charismatique au cours de ces cinquante années de vie de l'Église, parce que le Seigneur a voulu utiliser ce courant de grâce pour susciter des mouvements de sainteté qui se cristallisent dans des institutions, des associations et d'autres figures qui ne coïncident pas exactement avec le Renouveau, mais qui en tirent de nombreuses attitudes vis-à-vis de la grâce divine.

À aucun moment le Renouveau n'a cherché à devenir une institution parmi d'autres dans la grande richesse de l'Église. Selon les mots du Père Raniero Cantalamessa, c'est un nuage qui verse sur la terre l'eau de l'Esprit qui la rendra féconde, mais il n'a aucun désir de permanence institutionnelle : le nuage remplit sa tâche et peut ensuite disparaître quand on n'en a plus besoin.

Quoi qu'il en soit, la dimension charismatique n'a jamais fait défaut à l'Église, donnant lieu à tant de fruits de sainteté dans l'histoire. Charisme et hiérarchie sont deux dimensions irremplaçables et inaliénables que le Christ a voulues pour son Église, de telle sorte que l'un sans l'autre donnerait naissance à une institution vide de l'Esprit, qui seul est toujours le protagoniste de toute action évangélisatrice.

Dans le Renouveau charismatique, le Christ est au centre de tout, et l'Esprit est invoqué pour nous conduire à Jésus, qui reste un personnage réel qui intervient dans votre vie et la transforme.

De nombreuses réalités ecclésiales sont apparues à la lumière du Renouveau charismatique au cours de ces cinquante années, car le Seigneur a voulu utiliser ce courant de grâce pour susciter des mouvements de sainteté.

L'auteurJesús Higueras Esteban

Curé de la paroisse de Santa María de Caná, Madrid

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La conscience d'être un pèlerin conduit le chrétien à ne pas perdre espoir.

4 juillet 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Dans la lettre aux Romains, Saint Paul nous exhorte à vivre "joyeux dans l'espérance, patient dans la tribulation et constant dans la prière", Le pape François, dans sa catéchèse du mercredi, nous a encouragés à grandir dans l'espérance. Mais quels sont les obstacles qui rendent cela difficile ? Comment exercer cette vertu théologique nécessaire et surmonter le découragement, le désespoir ou la tromperie de la présomption ?

-José Manuel Martín Quemada

La vertu d'espérance concerne de manière très particulière notre condition de créatures et, surtout, le désir de Dieu que Dieu lui-même a placé dans le cœur de la personne. Par conséquent, d'une manière très particulière, l'espoir est la la vertu de sainteté. C'est celui qui structure notre marche vers Dieu, et celui qui nous soutient le long du chemin, comme décrit dans Cristina, fille de Lavrans, la grande épopée de la littérature norvégienne. Dans cette œuvre, les protagonistes résistent dans le bien malgré leurs erreurs et leurs péchés, et émergent du désir de Dieu présent dans leur parcours. L'auteur Sigrid Undset elle-même se convertira au catholicisme peu après avoir terminé le roman, attirée par une "humanité" chrétienne fondée non pas sur un moralisme vain, mais sur la possibilité d'une plus grande compréhension de l'humain et de son destin supérieur...

L'auteurOmnes

Amérique latine

Mgr García Ibáñez : "Le peuple cubain aspire à connaître Dieu davantage".

Omnes-3 juillet 2017-Temps de lecture : 2 minutes

L'archevêque de Santiago de Cuba, Monseigneur García Ibáñez (Guantánamo, 1945), est un ingénieur de l'Université de La Havane et est prêtre depuis 1985. Depuis 2009, il préside la Conférence épiscopale de Cuba, avec laquelle il s'est récemment rendu à Rome pour la visite du Vatican. ad limina Le pape François. Il assure que le Saint-Père "est très proche de nous". y "très bien informé"..

Rafael Miner

Il y a beaucoup de bruit autour de Cuba. Surtout politique. Cependant, l'Église poursuit sa route et les évêques cubains étaient avec le pape François il y a quelques semaines lors de sa visite à Cuba. ad limina. A son retour sur l'île, Palabra a localisé à Madrid Monseigneur Dionisio García Ibáñez, président de la Conférence des évêques catholiques de Cuba depuis 2009, qui a reçu trois papes à Cuba en tant qu'évêque : Saint Jean-Paul II (1998), Benoît XVI (2012) et François (2015).

Le bref entretien porte sur la visite à Rome, mais aussi sur des aspects qui ne sont pas habituellement abordés lorsqu'on parle de Cuba, par exemple la foi du peuple cubain.

Monseigneur, que leur a dit le pape ?

-La visite ad limina peut être qualifiée de très bonne. Nous avons trouvé le Pape très bien préparé, très bien informé sur les questions que nous avions abordées avec lui, et très cordial. Nous lui avons librement fait part de nombreuses préoccupations, mais surtout nous l'avons informé encore davantage. La visite a commencé par une retraite spirituelle, car il ne s'agit pas seulement de se voir et de faire des rapports. C'est ce que fait toute entreprise. Nous l'avons vu très accueillant, proche, comme il l'était avec nous lors de sa visite à Cuba, au Sanctuaire de la Virgen de la Caridad del Cobre. Pour nous, il est très important de partager les expériences de notre église avec le pasteur de l'Église universelle.

Vous avez fait référence à la Virgen de la Caridad del Cobre. Vous avez également reçu Benoît XI, comme archevêque de Santiago. Et vous avez parlé de la dévotion du peuple cubain à la Vierge avec de belles paroles.

-Oui, je lui ai dit que cette petite image devant laquelle il est venu en pèlerinage nous accompagne depuis 400 ans. Catholiques et non-catholiques, croyants et non-croyants, viennent à son sanctuaire parce qu'en elle nous découvrons l'amour de Dieu pour nous, ou parce que nous découvrons qu'elle est présente depuis les origines de notre nation.

Pouvez-vous nous parler de la foi du peuple cubain ?

-Le peuple cubain est un peuple croyant. On peut dire que toutes les années où nous avons eu de fortes limitations pour la vie de l'Église, pour la pratique de la foi, n'ont pas mis fin à leur religiosité.....

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Actualités

Une nouvelle génération s'engage auprès des plus démunis au Venezuela

Omnes-3 juillet 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Les jeunes font leur chemin au Venezuela. La situation économique et politique turbulente du pays a incité de nombreux étudiants et diplômés universitaires à inverser la tendance à partir à l'étranger et à rester pour soutenir la nation. En cette période de grave crise humanitaire, les initiatives d'assistance sociale se multiplient en réseaux.

-TEXTE. Marcos Pantin, Maracaibo (Venezuela)

Le recteur de l'université émerge du nuage de gaz lacrymogène qui se répand dans notre université. Il porte dans ses bras un étudiant évanoui. Il ne va pas à l'infirmerie. Il se rend dans la salle de radio de l'école de communication sociale qui, à l'abri des détonations et des gaz, a été transformée en infirmerie de campagne. Depuis lors, l'apparition du recteur est devenue une légende dans la mémoire collective de notre université.

Ce sont les manifestations étudiantes de 2007. Le président de l'époque, M. Chávez, fait passer un référendum pour approuver sa réélection indéfinie et pour modifier la Constitution afin d'instaurer le régime de l'État de droit. L'État communautaire. Le modèle communal, calqué sur le communisme cubain, prive le citoyen du droit de vote direct et le transfère à des cellules communales, conditionnées par l'approbation officielle et enrôlées dans le parti au pouvoir.....

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Culture

Afrique Madrid. L'aventure de l'enseignement

África enseigne la religion depuis plus de 20 ans. Elle est actuellement enseignante à l'école secondaire Rayuela de Móstoles. Elle enseigne aux élèves de toutes les classes du secondaire et du baccalauréat. Elle est également catéchiste dans la paroisse de Sagrado Corazón à Alcorcón. Avant la religion, elle a enseigné l'histoire de l'art.

Omnes-12 de juin de 2017-Temps de lecture : 3 minutes

"Être professeur de religion n'était pas dans mes projets, même si j'ai toujours été intéressée par les sujets religieux. À Ciudad Real, j'avais étudié dans une école de religieuses. Je me suis demandé pourquoi ils étaient si heureux et amoureux de Dieu. Je voulais en savoir plus".dit l'Afrique. Elle a décidé d'étudier la théologie, motivée par un ami dont la femme enseignait la religion. "Sans m'en rendre compte, j'étais en train de changer. J'ai été appelé pour enseigner à l'école. J'ai commencé à enseigner la religion, et j'ai découvert ce qui me rendait heureux. Cela n'a rien à voir avec une autre matière, en raison de la proximité que vous avez avec les élèves, des sujets que vous abordez et des questions qu'ils vous posent. 

L'Afrique considère que l'enseignement de la religion permet également d'enseigner l'histoire de l'art, car la culture est inhérente aux religions. Il applique ses connaissances de l'histoire de l'art au sujet, ainsi que de la littérature et d'autres formes d'expression culturelle. "Nous consultons des sources, afin d'en savoir plus sur les questions en jeu auprès d'experts. Il y a beaucoup de choses sur la foi qui peuvent être raisonnées. Je leur donne juste des outils pour réfléchir. J'essaie de leur transmettre cela avec des sources objectives, en les écoutant, sans fermer leur esprit". Il ajoute : "Nous donnons aux catholiques une culture chrétienne, pas une catéchèse".

Tout d'abord, il insiste sur l'importance du sujet : "Je pense que chaque professeur de religion doit être conscient que ce sujet est très important. Je dis à mes étudiants de ne pas se regarder le nombril. La vie ne fonctionne pas comme vous le voulez". Il leur rappelle également que "Tout ce que Jésus a dit, il l'a fait. Il a enseigné le pardon.

Au cours de l'entretien, on sent la passion qu'éprouve l'Afrique pour son engagement dans l'enseignement. Bien qu'elle ait traversé de nombreuses situations difficiles, elle se targue d'être optimiste, ce qui est essentiel pour résoudre toutes sortes de problèmes.

Reconnaît que "Plusieurs personnes m'ont félicité pour tout ce qu'elles savaient. Parce que ce qui est enseigné avec amour est facilement appris. Ce qui les touche vraiment, c'est que les choses dont je leur parle ne sont pas des histoires. Il y a de nombreuses raisons de remercier Dieu. Que vous soyez heureux ou triste, il est avec vous. L'essentiel est que vous transmettiez quelque chose qui vous touche. On me demande souvent pourquoi je suis si heureux. Je suis une personne très chanceuse. Quelqu'un m'a même dit qu'il n'avait jamais été aussi heureux d'être dans une matière comme celle-ci, et que si je ne faisais pas ces activités avec ces étudiants, d'autres endroits les feraient pour nous". En effet, lors d'une des excursions culturelles qu'ils ont effectuées, un guide touristique a été surpris par les connaissances des élèves sur l'Afrique.

Il explique qu'il a été décidé de mettre la religion au Bachillerato deux heures par semaine : la première heure du matin et la septième heure (ceux qui ne l'étudiaient pas n'avaient pas cours). Malgré cela, avec la possibilité de dormir plus et de partir une heure plus tôt, l'Afrique a toujours eu des groupes énormes dans le Bachillerato. "Ils aiment, ils sont passionnés par tout ce qui vient de Jésus. Ils pensent à son courage. Je veux qu'ils croient qu'ils peuvent changer le monde. Sûre d'elle, elle précise qu'elle n'a jamais eu de complexes. "Parce que ce que je fais est très important, parce que tu ne le fais pas pour toi, tu le fais pour le Seigneur. Cela me remplit de voir que vous rendez les gens meilleurs".

En outre, en dehors des heures de cours, elle effectue un travail volontaire, auquel collabore également la grande majorité de ses élèves, que ce soit dans les soupes populaires, les hôpitaux, etc. L'un des lieux où ils effectuent un travail de solidarité est la soupe populaire de San Simón de Rojas, à Móstoles. L'une des expériences qui l'a le plus marqué est la rencontre avec un de ses anciens élèves qui était dans la pauvreté. C'est pourquoi il exhorte ses élèves à tirer parti des possibilités offertes par l'école. "Chaque fois que nous faisons une activité, ils écrivent une réflexion. Cela fait une grande impression sur eux.

En février, il a eu la chance de rencontrer le pape François en personne au Vatican. "Cela a marqué ma vie, a-t-elle commenté en se remémorant avec émotion cette expérience. Elle a ressenti sa proximité, a dit qu'elle l'aimait et a remercié sa famille et ses élèves pour sa bénédiction. Il a été un stimulant pour son enthousiasme pour la vie et pour sa profession. Avec des enseignants comme l'Afrique, le sujet de la religion est très bien appris.

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Culture

María Zambrano (1904-1991) aujourd'hui

La philosophe María Zambrano, née à Malaga et qui a vécu en exil pendant la majeure partie de sa vie, a dénoncé un exil encore plus grave dans la culture moderne : la fuite de la raison de son origine sacrée.

Jaime Nubiola-12 de juin de 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Beaucoup ont entendu parler de María Zambrano : poète et écrivain, militante républicaine, femme engagée pour les femmes, penseuse en exil, brillante disciple de Zubiri et Ortega. Cependant, ces étiquettes ne sont que des clichés plus ou moins éloignés de ce qui était véritablement au cœur de l'expérience et de la pensée vitale de María Zambrano.

Au cœur de sa réflexion

María Zambrano est née à Vélez-Málaga en 1904 et est décédée à Madrid en 1991. Elle a vécu ses premières et dernières années en Espagne ; cependant, de 1939 à 1984, un long exil l'a conduite dans des pays frères en Amérique et en Europe. Rome sera fondamentale, devenant le nœud qui lie les uns et les autres, tous très présents dans son œuvre. La catégorie exil est au cœur de sa réflexion et permet de comprendre l'épitaphe qu'elle a elle-même choisie pour sa pierre tombale dans le cimetière du village de Malaga où elle est née : Surge, amica mea, et veni ("Lève-toi, mon bien-aimé, et viens !"). Cet appel de l'Aimé à l'Aimé, tiré du Cantique des Cantiques, est certainement l'expression la plus juste de son entreprise philosophique et vitale.

Pour María Zambrano, l'exil, plus qu'une question politique et sociale, est la conséquence d'une rupture, qui entraîne une chute et appelle à la rédemption. Comme elle le montre dans Philosophie et poésie (1939), il s'agit de la mise en pièces de l'Union européenne. Logos divine et logos Ceci est déjà présent dans les origines de l'expérience personnelle de l'être humain - dans la création divine des êtres - et se reflète également dans le développement historique de la raison - dans la création humaine de la connaissance. Mettre le logos en harmonie avec le Logos est la préoccupation fondatrice de la réflexion philosophique de Zambrano, elle est l'expression de sa mission médiatrice, de sa raison poétique.

Le rationalisme fondamental

La première conséquence de ce déchirement est l'oubli de l'origine. La raison oubliera progressivement qu'elle est le fruit d'une volonté et se perdra dans les illusions de suffisance et d'autonomie. Comme il le souligne dans Pensée et poésie dans la vie espagnole (1939), de Parménide à Hegel, se déploie un horizon rationaliste qui contamine tout et tous : c'est la passion de tout enfermer dans une définition ou dans une idée, en laissant de côté le fond sacré de la réalité qui reste incontrôlable et qui s'oppose à cette prétendue autosuffisance de l'être humain. On constate que même la tentative d'amender les vitalismes du XXe siècle, à la suite des idéalismes du XIXe siècle, présente le même défaut : "Où il a été dit raisonil est dit plus tard vieet la situation reste essentiellement la même", écrit Zambrano. 

Pourquoi tout reste-t-il inchangé ? A cause du rêve de croire que l'on possède tout, alors que ce que l'on possède est toujours une... tous couper. Ce ne sont pas les choses qui sont laissées de côté, mais ce qui est vraiment marginalisé, jeté dans l'enfer de l'irrationalité, c'est la réalité elle-même, la transcendance et le Transcendant lui-même. Dans cette critique de la raison discursive moderne, María Zambrano va coïncider avec Benoît XVI dans la mesure où les mots et la pensée semblent se prêter l'un à l'autre : là où Zambrano dit que "la raison s'est affirmée en se fermant". (Philosophie et poésie1939), Benoît XVI parlera de "une sorte d'arrogance de la raison [...] qui se considère comme suffisante et se ferme à la contemplation et à la recherche d'une Vérité qui la dépasse". (Discours au Conseil pontifical de la culture, 2008). Dans le même sens, María Zambrano montre l'inefficacité de cette raison découpée. Il suffit de se tourner vers le prologue de la première édition de L'homme et le divin (1955), qui est l'œuvre qui correspond le mieux à son intérêt philosophique fondamental. Il y écrit que "L'homme ne se libère pas de certaines choses quand elles ont disparu, et encore moins quand c'est lui-même qui a réussi à les faire disparaître. Ainsi, ce qui est caché dans le mot, presque imprononçable aujourd'hui, Dieu".. Dieu est une réalité mystérieuse qui, même si elle est niée, sera toujours en relation absolue et intacte avec les êtres humains.

Mettez les logos dans les logos

L'existence de l'être humain dépend de sa relation avec la réalité sacrée et absolument transcendante ; c'est pourquoi, en pleine nostalgie de l'origine, l'être humain parcourt le chemin de l'angoisse ou celui du sens. La mission philosophique de María Zambrano consiste entièrement à rendre le logos à l'adresse Logos. Pour cela, la raison doit être la vraie raison et non les substituts issus du rationalisme. La raison humaine, capable de redécouvrir son origine, ne peut être superficielle, extérieure, belliqueuse, acide, triste. Au contraire, elle doit l'être, "quelque chose qui est juste, mais plus large".Zambrano a écrit au poète Rafael Dieste (1944). Ou comme l'invitation de Benoît XVI dans son discours de Ratisbonne (2006), "élargir notre concept de la raison et de son utilisation"..

Au cœur de cette raison - qui est, selon la terminologie de Zambrano, la suivante "comme une goutte d'huile o "comme une goutte de bonheur- une nouvelle articulation des connaissances devra avoir lieu. De tous les savoirs et, de manière très particulière, de ceux qui sont considérés comme des savoirs de sens : la philosophie, la poésie, la religion. Tous trois sont des expressions authentiques de l'activité et de la passivité de la connaissance humaine. Tous les trois sont issus du même placenta, qui est le sacré et dans la reconnaissance de leurs dettes mutuelles et nombreuses, ils trouveront - nous trouverons - la clarté et la lumière de l'unité originelle. C'est aussi pourquoi, vingt-cinq ans après sa mort, la pensée de María Zambrano est plus actuelle et nécessaire que jamais.

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Prêtre SOS

L'hypertension artérielle : le tueur silencieux

Une personne sur quatre souffre d'hypertension artérielle. Cependant, dans 30 % des cas, ils ne savent pas qu'ils ont une pression artérielle élevée : l'hypertension ne présente souvent aucun symptôme. C'est pourquoi on l'a appelé "le tueur silencieux".

Pilar Riobó-12 de juin de 2017-Temps de lecture : 3 minutes

Les personnes souffrant d'hypertension artérielle présentent un risque cardiovasculaire accru. Plus précisément, ils ont trois fois plus de risques d'avoir un problème coronarien (tel qu'une crise cardiaque) et six fois plus de risques de développer une insuffisance cardiaque. En outre, l'hypertension est le premier facteur de risque de maladie cérébrale, et un facteur majeur de maladie rénale.

Mais pas de panique si vous souffrez d'hypertension artérielle : le risque diminue avec un traitement correct et soutenu.

La pression sanguine est la force exercée par le sang sur les parois des artères. La pression systolique (le "maximum") indique la pression produite par la contraction du cœur ; la pression diastolique (le "minimum") indique la "distensibilité" ou le tonus du système vasculaire. Le sang se déplace en raison de cette différence de pression.

L'hypertension est définie comme une pression artérielle (PA) supérieure à 140/90 mmHg, mais à partir d'une PA maximale de 120 mmHg et minimale de 80 mmHg, il existe une association continue et croissante avec la mortalité due aux maladies vasculaires du cœur ou du cerveau. Elle est également considérée comme élevée à des niveaux inférieurs chez les diabétiques et les patients ayant souffert de maladies cardiaques.

Comme la pression peut varier selon les circonstances, il est parfois nécessaire de répéter la mesure plusieurs fois. Cependant, une augmentation permanente de la pression signifie que les artères perdent une partie de leur élasticité et obligent donc le cœur à travailler plus fort pour expulser le sang à une pression plus élevée. Cela conduit à une hypertrophie du muscle cardiaque, qui entraîne des problèmes cardiaques, rénaux et cérébraux, voire une démence. 

Parfois, la pression artérielle peut être augmentée par une réaction de stress ; on parle alors d'"hypertension émotionnelle". L'une de ses variantes est connue sous le nom d'"hypertension en blouse blanche", qui survient dans le cabinet du médecin à la suite d'un stress lors de la prise de la tension artérielle. Même si le stress n'est pas un problème majeur, il a tendance à se reproduire dans de nombreuses situations quotidiennes et peut finir par rendre l'hypertension permanente. C'est pourquoi les personnes qui sont souvent stressées doivent faire contrôler leur tension artérielle régulièrement. 

L'hypertension étant chronique, elle nécessite une surveillance à vie. Parfois, un traitement diététique et une augmentation de l'exercice physique peuvent être suffisants. Les facteurs nutritionnels influençant l'hypertension sont l'obésité (on estime qu'environ 25 % des cas d'hypertension sont liés à l'obésité), le manque d'exercice et l'excès de sel ou d'alcool. Souvent, des médicaments, voire plusieurs médicaments associés, doivent également être utilisés pour obtenir un contrôle adéquat.

Il est courant que les patients mesurent leur tension artérielle à domicile, avec l'un des appareils électroniques disponibles sur le marché. En plus d'éviter l'hypertension en "blouse blanche", cela favorise la participation souhaitable du patient au contrôle de la maladie et l'efficacité des médicaments, sauf en cas de personnalité anxieuse qui conduit à une mesure obsessionnelle de la pression artérielle.

Les dispositifs les plus fiables restent les dispositifs classiques à mercure, mais les dispositifs électroniques évitent les problèmes causés par la toxicité du mercure et sont faciles à utiliser et peu coûteux. Il est conseillé de choisir des dispositifs de bras, car les dispositifs de poignet sont moins faciles à utiliser correctement. Les brassards de doigt ne sont pas très précis. Le brassard ou la chambre gonflable doit être de la bonne taille, ni court ni long. La chambre doit couvrir 80 % de la circonférence du bras, ce qui évite les lectures faussement élevées. Tous les appareils doivent être contrôlés au moins une fois par an. Quant au nombre d'auto-mesures à effectuer, il est recommandé de les réaliser pendant au moins trois jours, en effectuant des relevés en double à deux moments de la journée (matin et soir). 

L'auteurPilar Riobó

Spécialiste en endocrinologie et en nutrition.

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Amérique du Sud : l'unité doit prévaloir

La rivalité et les tensions politiques dans de nombreux pays sont à l'origine de tensions. Mais l'Église encourage une culture de la rencontre et du dialogue.

7 juin 2017-Temps de lecture : 2 minutes

La région souffre d'une polarisation socio-politique inquiétante. Je ne fais pas allusion au fait que les élections de ces dernières années ont été décidées par des pourcentages très faibles, mais plutôt au fait que la rivalité entre l'Union européenne et les pays de l'Union européenne est devenue une réalité. "modèles" comprend une disqualification croisée : chaque camp pense que l'autre nuit au pays, et les pactes de gouvernance - si amicaux en théorie - se diluent dans des confrontations permanentes.

Pendant ce temps, l'Église est prise au piège dans un cadre politique qui fait pression sur sa proposition pastorale et sociale : elle suppose généralement les bonnes intentions des uns et des autres, rappelant aux gouvernements populaires l'importance de respecter les institutions ; et aux gouvernements néolibéraux ou de centre-droit la priorité de prendre soin des pauvres dans toute mesure économique.

Dans ce contexte, le pape François a appelé, le dimanche de Pâques, à "solutions pacifiques pour surmonter les tensions "politique et social en Amérique latine. La situation dans chaque pays est différente, en général, beaucoup plus que ce qui est perçu depuis l'Europe. Cependant, les divisions sont réelles en Argentine, en Bolivie, au Chili, en Équateur, en Colombie, au Brésil, au Paraguay... ; plus calmes au Pérou en raison de la réussite économique, et en Uruguay, en raison d'un style social plus serein ; et plus extrêmes au Venezuela.

Suivant cette ligne, préoccupés par la tension, les évêques argentins sont sortis à l'unisson pendant la Semaine Sainte pour appeler à l'unité fraternelle. L'archevêque Arancedo, président de la conférence épiscopale, a mis en garde contre les risques suivants "Un pays divisé n'apporte pas de solutions aux problèmes des gens, et l'a souligné : "Il est nécessaire et urgent de recréer une culture qui trouve sa source dans le dialogue et le respect, dans l'honnêteté et l'exemplarité, dans le cadre institutionnel des pouvoirs de l'État".

Pour sa part, Mgr Lozano (Commission de la Pastorale Sociale) a estimé qu'il faut "pour construire une patrie de frères" ; L'archevêque Stanovnik, de Corrientes, a appelé à la prudence face à la tentation de la division et de la confrontation ; et enfin, le cardinal Poli, de Buenos Aires, a soutenu que "S'il n'y a pas de réconciliation, il n'y a pas de patrie, il n'y a pas d'avenir.

Face aux divisions sociopolitiques, l'Église prône la construction de ponts, la culture de la rencontre et du dialogue, et promeut une logique qui dépasse la confrontation et place la société dans la perspective du bien commun. Il appartient aux chrétiens de faire en sorte que cette prédication devienne une réalité, et que - comme le dit le Pape dans les Evangelii Gaudium-, l'unité prévaut sur le conflit.

L'auteurJuan Pablo Cannata

Professeur de sociologie de la communication. Université Austral (Buenos Aires)

Despasito

7 juin 2017-Temps de lecture : 2 minutes

Dans le domaine de la défense de la dignité des femmes, il y a si peu de cohérence entre ce qui est affirmé dans le contenu de l'actualité des médias et le reste du contenu.

ÁLVARO SÁNCHEZ LEÓN

-Journaliste

@asanleo

Monte le son de ma radio, c'est ma chanson. Notez les lettres. Despacito. L'été est là pour vous rendre heureux et la musique s'emballe, transformant un discours transparent en mélodie, car le poisson meurt par la bouche, avec la permission de Fito.

Au-delà des mots prononcés en public, pleins d'équilibres sémantiques politiquement corrects, le naturel de la musique latine qui arrose les nuits de discothèque et les vides de l'été sont un haut-parleur de ce qui se passe au fond de soi.

Une certaine pop latine est une parenthèse dans la campagne mondiale pour la dignité, l'égalité, le respect et la vénération du rôle des femmes dans un monde qui a plus de bon sens que de testostérone.

Le rythme des vagues qui inondent les baraquements d'été sont de belles femmes comme Vénus transformées en dames d'Avignon pour être utilisées, abusées et jetées. Les choses qui sont claires, tu les entends. Déguisées en amours éternellement fugaces, les pulsions sont déguisées et chantées comme une aserejé d'un exhibitionnisme effronté. C'est cette authenticité contemporaine qui convertit en vers le drainage des cœurs, comme si nous vivions tous dans... Big Brother.

Sur les pistes de danse des maisons de disques, la chair danse, comme elle succombe doux les arguments qui placent les femmes sur le trône des sociétés au nom des mondes possibles. Entre rires, rhum et remous, l'égout stagne avec la bave des Caraïbes.

Les mêmes stations de radio qui défendent chaque femme dans leurs programmes d'information fredonnent dans leurs comédies musicales les hymnes qui détruisent leur essence. Les mêmes journaux qui fusillent le moindre symptôme de machisme font de Luis Fonsi le roi des lions, ce qui est rafraîchissant. Les mêmes chaînes de télévision qui mettent en évidence une caméra dans chaque coin de la violence de genre, se joignent à la chorégraphie dégradante de la dale-mamasitaici, juste sur la plage.

Je ne trouve pas au supermarché de protection solaire contre les peaux féminines percées par le son savoureux de la latino power dance.

La musique rend aussi les bêtes sauvages féroces. Tu sais. Le site touchez de ces étés top finira par rendre épique Le barbecue par Georgie Dann. Et ce n'était pas ça non plus, mon amol.

 

L'auteurOmnes

Espagne

Les secteurs laïques tentent de priver l'Église de la propriété de ses biens.

Omnes-2 juin 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Pour des raisons idéologiques et avec peu d'arguments juridiques, certains groupes profitent de l'immatriculation de la propriété de l'église pour générer une controverse artificielle.

-Diego Pacheco

À la mi-mai, le juge du tribunal administratif n° 5 de Saragosse a suspendu le processus d'immatriculation de la cathédrale de San Salvador (La Seo) et de l'église de La Magdalena par le conseil municipal. Elle a ainsi annulé un accord du 27 mars par lequel le conseil municipal de Saragosse établissait l'engagement d'actions administratives et judiciaires pour obtenir la propriété de ces temples et annuler ainsi l'immatriculation de ces biens déjà effectuée en faveur de l'Église.

La magistrate fait valoir dans sa décision que le rapport présenté par le conseil municipal ne contient pas un seul raisonnement sur la viabilité de ce qu'il entend réaliser. Et, surtout, "Le rapport ne contient pas non plus la moindre indication sur les droits éventuels que la mairie de Saragosse pourrait avoir sur les églises susmentionnées, afin de prendre les mesures mentionnées dans l'accord". De plus, le rapport juridique qui doit accompagner ce type d'accord municipal, exigé par la loi, n'est pas suffisant selon le juge. "afin que les membres de la corporation municipale aient une connaissance exacte des circonstances de l'affaire".Par conséquent, l'adoption par le juge d'une telle injonction provisoire : s'assurer que les autorités locales font un usage réfléchi des actions en justice.

Propriété incontestée

Par conséquent, la tentative du conseil municipal de Saragosse de retirer La Seo - qui est la cathédrale de Saragosse, le temple principal d'un diocèse - à l'Église, et son projet de saisie pour que ces deux temples deviennent propriété publique, a avorté pour le moment.

Le responsable de la communication de l'archevêché de Saragosse, José Antonio Calvo, a indiqué que l'archevêché a pris l'accord municipal avec sérénité, car "La légalité et la jurisprudence nous soutiennent". Calvo exprime sa confiance dans le fait que le système de justice "nous donneront raison". au cas où le consistoire de la capitale aragonaise déciderait de réclamer devant les tribunaux. La récente résolution du juge du 5e tribunal contentieux-administratif de Saragosse le suggère. "S'ils revendiquent la propriété publique, ils devront le prouver, mais c'est impossible.", parce que les deux la cathédrale de La Seo ainsi que la paroisse de Santa María Magdalena "sont des institutions ecclésiastiques depuis leur création à la fin du 11e siècle". et la domination de l'Église sur ces biens "elle a été pacifique, incontestée et notoire". au fil du temps. Jlégalement, ces propriétés appartiennent à l'Église. "depuis un énorme 800 ans ; par conséquent, il est incontesté".. Il en va de même pour de nombreux autres temples, qui appartiennent à l'Église depuis des temps immémoriaux.

Le registre est ensuite

M. Calvo a ajouté que ces propriétés sont plus anciennes que le registre foncier, qui a été créé dans la seconde moitié du XIXe siècle. Y comme "c'était si notoire" qui appartenaient au patrimoine de l'Église, comme ce fut le cas pour les actifs des municipalités et autres administrations, "nous avons été exemptés de la possibilité de les enregistrer".. Pour cette raison, un jugement de la La Cour suprême déclare "qu'il n'est pas inconstitutionnel pour l'Église catholique d'immatriculer des biens, mais qu'elle a été privée de cette possibilité pendant des décennies". E L'objectif de l'immatriculation de ces propriétés a été de "pour donner de la publicité à un bien qui existait déjà, et non pour en prendre la propriété à l'époque".car le registre Elle "rend visible ce qui est déjà une propriété, mais ne la donne pas".

M. Calvo a également assuré que l'enregistrement était légal et qu'il n'y avait en aucun cas de fraude juridique, étant donné qu'au moment de l'immatriculation des deux propriétés (en 1987 et 1988), la réglementation prévoyait une exception à l'immatriculation pour les temples destinés au culte catholique, en raison de leur notoriété. L'objectif était de donner "la transparence dans la situation des biens qui nous appartiennent depuis des temps immémoriaux, sans aucune contestation et avec toutes les preuves nécessaires".parce que l'Église "est une institution plus ancienne que l'État". et donc "parfois nous n'avons pas les titres de propriété".parce qu'il n'y avait pas d'organisme pour les délivrer.

L'usage religieux en danger

Pour l'archevêché de Saragosse, l'initiative de la mairie constitue, sous la bannière d'une laïcité mal comprise, "un outrage aux droits civils des institutions et à la liberté légitime". "Ils veulent priver l'Église de ses biens", alors que c'est l'Église qui "a créé, maintient et préserve la vie et sa propre finalité". de ces bâtiments, qui sont un lieu de "rassemblement de chrétiens". et, en même temps, "expression religieuse". Si la municipalité devait reprendre la propriété de ces deux temples, "l'objectif principal pour lequel ils ont été créés deviendrait secondaire"car bien que "Il est dit qu'ils resteraient des lieux de culte, les conflits seraient assurés".

Pour Calvo, il s'agit de "a conflit créé artificiellement par des causes idéologiques et sécularistes qui veulent expulser l'Église de la sociétéde la vie publique et cherchent la confrontation". Et si l'initiative municipale se concrétise, conclut-il, "Saragosse serait un endroit moins libre".

Le problème, selon le porte-parole de l'archevêque, est que l'initiative du conseil municipal pourrait devenir, si elle n'est pas stoppée par les tribunaux, une initiative de l'État. "processus systématique de saisie et de confiscation des biens"..

L'avocat du diocèse, Ernesto Gómez Azqueta, met en doute "que le conseil municipal a la légitimité nécessaire". pour lancer de telles initiatives ; "correspondrait, en tout état de cause, au gouvernement d'Aragon ou au gouvernement de la nation"..

Pour sa part, le vice-secrétaire aux affaires économiques de la Conférence épiscopale espagnole, Fernando Giménez Barriocanal, a indiqué qu'il ne connaissait pas l'état de la situation. "pourquoi veulent-ils priver les catholiques des biens qui leur reviennent de droit ? et a également souligné que "Certains de ces conseils municipaux qui disent que l'Église s'approprie ces biens ne comprennent pas à quelle fin et quel usage en est fait, qui est un usage religieux".

Il a ajouté que "Si le maire de Saragosse veut aller prier au Seo, il peut y aller, et s'il veut utiliser toute autre ressource publique, il peut le faire".

Barriocanal a réaffirmé que l'immatriculation des biens "il ne s'agit pas d'une procédure irrégulièreIl ne s'agit pas de piller ou de voler, mais de mettre à la disposition des citoyens des biens qui rendent vraiment un énorme service".. Il rappelle également qu'il existe "mécanismes de défi". "SSi la municipalité possède le titre de propriété de La Seo, elle peut prouver que c'est la municipalité qui l'a construit. et le propriétaire pourra exercer les actions comme lorsque tout autre citoyen découvre qu'un bien qui lui appartient figure dans le registre foncier et est au nom d'un autre".

Contribuer à la société

M. Giménez Barriocanal insiste également sur le fait que les biens de l'Église sont toujours ouverts à la société et à la société civile. "Ils apportent un grand bénéfice social et économique. Chaque cathédrale représente en moyenne 140 millions d'euros de richesse pour l'économie espagnole".. En outre, ces biens génèrent 1 500 emplois.

Il reste maintenant à voir quelles mesures le conseil municipal de Saragosse prendra, même si, selon les experts, ce serait un échec retentissant. 

Monde

Le pape déclare saints les enfants Jacinta et Francisco, "un exemple pour nous".

Omnes-2 juin 2017-Temps de lecture : 5 minutes

Les petits bergers Jacinthe et François sont déjà les premiers non-martyrs et les plus jeunes saints de l'Église. Le pape François les a déclarés exemple de sainteté pour le monde à Fatima devant des milliers de pèlerins.

-Ricardo Cardoso, Vila Viçosa (Évora, Portugal) et Enrique Calvo, Viseu (Portugal)

Les 12 et 13 mai, le monde catholique (et pas seulement) a tourné son regard vers Fatima. Cela faisait 100 ans que, dans ce même lieu, la Sainte Vierge avait commencé une nouvelle ère pour la vie de l'Église et du monde. Avec pour toile de fond la mort et le monde couvert de 1917, "une femme plus brillante que le soleil (comme le disaient les enfants) a donné un nouvel espoir au cœur de l'humanité. Et, cent ans plus tard, des centaines de milliers de personnes, le cœur rempli de foi et d'espoir, se sont pressées à Fatima pour contempler "celui-là" femme, qui est toujours plus brillante que le soleil et qui nous inonde tous de sa tendresse maternelle.

Cet amour qui jaillit du cœur immaculé de Marie continue de rayonner dans le monde de multiples façons. C'est pourquoi, après un processus rigoureux et un miracle attribué à Francisco et Jacinta Marto, le pape François a choisi ce centenaire pour canoniser les deux enfants, faisant d'eux les plus jeunes saints non-martyrs de l'Église.

En cette canonisation, s'il est important de connaître le miracle et de remercier Dieu pour le don de cette même canonisation, il est encore plus urgent de découvrir le témoignage de foi et de vie chrétienne des deux petits bergers.

Avec la canonisation, l'Église nous invite à suivre son exemple de simplicité de cœur, de mortifications et de prières de réparation, et d'intimité avec le monde extérieur. "Jésus caché dans le tabernacle. Pour cela, nous comptons maintenant sur l'intercession de saint François et de sainte Jacinthe pour nous aider à leur ressembler.

Il est également important de dire que la canonisation des deux enfants est un encouragement pour nous à regarder Sœur Lucie, qui est restée avec nous jusqu'à il y a quelques années, et à qui on attribue de nombreuses grâces.

Le Pape, ému

Le pape François était également un pèlerin parmi des milliers de pèlerins. C'est en effet saint Pierre, en tant que successeur, qui a rendu visite à la Mère que le Seigneur avait donnée à ses disciples sur la Croix. Il a été reçu avec beaucoup d'affection par les autorités portugaises sur le sol portugais, il a été accueilli à Fatima avec beaucoup d'enthousiasme par des milliers de personnes, et dans un profond silence, le successeur de saint Pierre a rencontré la Mère de Dieu, tandis que tout le peuple, rassemblé en silence, avait les yeux fixés sur la rencontre avec ces deux piliers de notre foi.

Le soir, l'esplanade du sanctuaire s'est transformée en une mer de bougies, des prières ont été dites en plusieurs langues, et tout le monde se comprenait, car il s'agissait d'amour pour la Vierge. Dans sa simplicité, le pape François a veillé à ce que toute l'attention soit portée sur la Vierge et non sur sa visite. D'où sa retenue dans ses gestes, sa détermination à regarder la Vierge et, à la fin de la célébration, avec le mouchoir blanc, il a fait un adieu émouvant à la Vierge du Rosaire de Fatima en utilisant la salutation traditionnelle du peuple portugais, tout en chantant : "O Fatima, adieu, Vierge Mère, adieu !

Nous avons une mère !

Quelles que soient les conditions dans lesquelles on se trouve à Fatima, la vérité est que l'on ne veut jamais partir, car, comme l'a dit le Saint-Père d'une voix forte dans son homélie : "Temos Mãe !" (Nous avons une mère !). C'est pourquoi le moment de quitter la mère est toujours dur et émotionnel, plein de nostalgie et du sentiment portugais de "saudade".

On part avec le corps, mais le cœur reste avec la Vierge, recevant de cette Mère les soins que seule elle sait nous donner. Je voudrais avoir l'audace d'inviter tout le monde à Fatima. Cette année ne peut pas passer sans une visite à notre Mère du Ciel dans le sanctuaire de Fatima. Et, à notre retour, pour combler l'émotion des "saudade" avec le refrain de l'hymne par lequel nous faisons nos adieux à la Sainte Vierge Marie.: "Une dernière prière, en te quittant, Mère de Dieu : que ce cri immortel vive toujours dans mon âme :
O Fatima, adieu ! Vierge Marie, adieu !
. Que ce cri immortel vive à jamais dans nos âmes, car nous avons une Mère !

Trois éléments du message

Les mois précédents ont progressivement révélé la profondeur, l'opportunité et l'urgence de connaître et de participer à tout ce que la Vierge Marie nous a dit à tous par l'intermédiaire des petits bergers de Fatima. Les petits bergers ont été les destinataires d'une grande annonce, mais le message ne s'adressait pas seulement à eux et à leur époque. Chacun de nous, en son temps, redécouvre l'intensité de l'Évangile de Jésus-Christ qui nous appelle à la conversion et à la participation à son Royaume.

Un siècle s'est écoulé depuis les apparitions de Fatima, qui ont eu lieu en pleine Première Guerre mondiale, à laquelle le Portugal a participé avec beaucoup de ses enfants, et avant la révolution bolchevique en Russie. Ces circonstances ne sont pas sans rapport avec le contenu du message. Aujourd'hui, en plein centenaire de ces révélations particulières, nous pouvons nous demander : que reste-t-il des souhaits et des demandes de Marie ?

Consécration et dévotion

Dans un esprit de simplicité, nous rappelons que le message comporte trois éléments clairs. Il s'agit de prier le Rosaire tous les jours, de faire des réparations pour la conversion des pécheurs et de répandre la dévotion à son Cœur Immaculé dans le monde entier. Ce dernier point sert bien à faire connaître la foi et la vie sainte des petits bergers, surtout celle de sainte Jacinthe. Il faut noter qu'il y a deux réalités dans les paroles de la Vierge - la dévotion et la consécration au Cœur Immaculé de Marie - qui sont liées et s'impliquent mutuellement.

Lucie dit dans ses Mémoires que lors de l'apparition du 13 juillet, notre Mère a montré l'enfer aux bergers et leur a demandé de ne plus offenser Dieu :

" Pour sauver (les âmes de l'enfer, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon cœur immaculé. Si (les hommes) font ce que je vous dis, beaucoup d'âmes seront sauvées (...) et ils auront la paix. La guerre (Première Guerre mondiale) se terminera. Mais s'ils ne cessent pas d'offenser Dieu, le règne de Pie XI en commencera un pire (...) S'ils tiennent compte de mes demandes, la Russie se convertira et ils auront la paix ; sinon, elle répandra ses erreurs dans le monde entier, favorisant la guerre et les persécutions dans l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. Enfin, mon Coeur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, elle se convertira et un temps de paix sera accordé au monde.

Le témoignage de Jacinta

Le plus jeune des voyants avait une véritable passion pour le Cœur Immaculé de Marie, ainsi que le témoignage que notre Mère est la Médiatrice des grâces et Corédemptrice. Après l'apparition du 13 juillet, où on leur a montré l'enfer, Jacinthe a dit :

"Je suis désolé de ne pas pouvoir aller à la communion. (Je n'étais pas assez vieux) en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie ! Et il répétait souvent : "Doux Cœur de Marie, sois mon salut !

Lucia dit que Jacinta ", ajoutait-il à d'autres moments avec sa simplicité naturelle :

- J'aime tellement le Coeur Immaculé de Marie ! C'est le cœur de notre Mère du Ciel ! Tu n'aimes pas dire plusieurs fois : Doux Cœur de Marie Cœur Immaculé de Marie ! J'aime tellement, tellement !" Il a même donné des recommandations à sa cousine Lucia : "(...) Aimez Jésus, le Cœur Immaculé de Marie et faites beaucoup de sacrifices pour les pécheurs !".

Ou celui-là : "Je suis presque prêt à aller au paradis. Vous restez ici pour communiquer que Dieu veut établir la dévotion au Cœur Immaculé de Marie dans le monde. Quand tu dois dire ça, ne te cache pas ! Dites à tous que Dieu accorde des grâces par le Cœur Immaculé de Marie, qu'ils doivent lui demander. 

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Amérique latine

Corpus Christi à Patzún, un foyer de piété eucharistique

Omnes-2 juin 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Patzún, une ville des hauts plateaux guatémaltèques, est déjà un centre de piété eucharistique, avec une procession du Corpus Christi vieille de trois siècles. La dévotion au Seigneur dans le Saint Sacrement s'est répandue dans de nombreux endroits.

-Juan Bautista Robledillo, Guatemala City

Patzún est une ville guatémaltèque de quelque 54 000 habitants, en grande majorité indigènes, qui se distingue entre autres par sa piété eucharistique, manifestée dans toute sa splendeur le jour du Corpus Christi avec ses tapis riches et colorés. Bien que cette tradition soit vécue dans tout le pays, Patzún (terre du tournesol) est emblématique pour sa couleur, pour la participation de tous ses habitants, y compris les non-catholiques, et de plus en plus de personnes de tout le pays et de touristes étrangers viennent...

Expériences

La contemplation à l'heure de WhatsApp

L'époque dans laquelle nous vivons est caractérisée par un énorme élargissement des frontières de la communication. Depuis quelques années, la technologie est devenue l'épine dorsale de la vie des hommes et des femmes.

Juan Carlos Vasconez-2 juin 2017-Temps de lecture : 9 minutes

Nous sommes tous mis au défi de vivre avec la technologie, dont les frontières s'élargissent à notre époque, et de gérer son utilisation de manière positive, afin qu'elle nous aide à nous développer en tant que personnes et ne devienne pas un mur qui nous isole de Dieu ou des autres. 

Dit le Catéchisme de l'Église catholique (CEC) que le cœur humain est la demeure où je suis, ou où j'habite, le lieu de la vérité, de la rencontre et de l'Alliance. C'est dans le cœur qu'a lieu la communion avec Dieu et avec les autres, qui est la finalité de l'homme, et dont découle l'intégration réussie de la personne, dans son corps et dans son esprit. 

Pour que le cœur reste libre et ouvert à Dieu, il doit se détacher des attaches terrestres, des fils subtils, des attachements mondains, des forces qui le rendent insensible et léthargique. Et, conclut le catéchisme, bien que l'on ne puisse pas méditer à tout moment, on peut toujours entrer en contemplation, indépendamment de sa santé, de son travail ou de ses conditions affectives. Le cœur est le lieu de la recherche et de la rencontre, dans la pauvreté et dans la foi (CEC, n. 2710).

Il s'agit d'une affirmation décisive : le regard contemplatif sur le Seigneur est l'union amoureuse avec la Volonté divine, pour que le cœur cherche Dieu, se repose en Lui ; pour cela, il doit se détacher de toutes les choses créées. Bien qu'il faille aimer le monde passionnément, il ne faut pas centrer son bonheur sur les biens terrestres : ce ne sont que des moyens, et le cœur ne doit pas s'y attacher, car cette affection, qui est désordonnée, le séparerait de l'Amour, ne laisserait aucune place à Dieu, et finirait par asservir le cœur. 

La liberté du cœur est une grâce de Dieu que nous pouvons demander dans nos supplications, mais c'est aussi un bien à rechercher par notre désir effectif et par nos efforts : en essayant de rendre nos affections, nos pouvoirs et nos sens toujours plus attentifs au Seigneur. 

Par conséquent, nous désirons librement - parce que nous en avons envie - que nos pouvoirs et nos sens, notre cœur, soient libres de tout ce qui pourrait être un obstacle, si petit soit-il, à l'amour de Dieu. La liberté du cœur est la liberté, la maîtrise de vivre. "comme ceux qui n'ont rien, mais qui possèdent tout". (2 Cor 6, 10) ; c'est la liberté et la gloire des enfants de Dieu, que le Christ nous a acquises par sa mort sur la Croix, et qui exige un détachement pour y parvenir.

La maîtrise intérieure qui produit cette liberté n'est pas quelque chose d'automatique, mais s'obtient par la répétition d'actes positifs. C'est comme une gymnastique de l'esprit qui nous amène à vivre détachés des biens que nous utilisons. En ce sens, il est également normal que les chrétiens se demandent comment faire en sorte que la technologie ne devienne pas un esclavage, que le cœur ne s'y attache pas excessivement, que son utilisation soit ordonnée. Parfois, il peut être nécessaire de la réguler, afin de la sanctifier.  

Un de nos contemporains, saint Josémaria, le saint de l'ordinaire, comme l'appelait saint Jean-Paul II, nous encourageait à rechercher la sainteté dans le travail ordinaire. On dit qu'il a mis dans son atelier une tuile, à côté d'un crucifix, avec ces mots : "Sanctis omnia sancta, mundana mundanis". (toutes les choses sont saintes pour les saints, mondaines pour les mondains). Et il a fait remarquer que, lorsque l'on cherche le Seigneur, il est très facile de découvrir les quid divinum en tout, afin de ne pas s'écarter de la loi de Dieu et de se comporter comme un bon fils. 

Alors que le développement de la société offre de nouveaux moyens techniques pour réaliser un grand nombre d'activités, il est libérateur que l'esprit de détachement s'incarne dans de nouvelles manifestations. Nous reconnaissons en cela une âme prudente, une personne qui, attentive à Dieu, est capable de découvrir dans des situations nouvelles ce qui est approprié et ce qui ne l'est pas. 

Se concentrer pour bien prier 

La concentration est l'état d'une personne qui fixe ses pensées sur quelque chose, sans se laisser distraire. Certaines personnes se plaignent que lorsqu'elles commencent à prier, leur esprit s'égare rapidement. Parce que prier exige une certaine discipline, une maîtrise de nos sens et de nos facultés ; en bref, pour prier, il faut se concentrer, et pour se concentrer, il faut se discipliner.  

Saint Charles Borromée prévient que pour bien prier, nous devons nous préparer. Sinon, lorsque vous allez élever votre cœur vers Dieu, mille pensées vous viendront à l'esprit et vous détourneront de votre tâche. C'est pourquoi le saint nous aide à nous demander : avant d'aller à l'oratoire, qu'as-tu fait, comment t'es-tu préparé, quels moyens as-tu utilisés pour maintenir ton attention ? 

Si nous voulons nous concentrer pour prier, nous devons protéger ces moments et assurer un minimum de préparation. Le recueillement intérieur ne se fait pas seulement pendant la prière, mais aussi avant de commencer à prier ; le recueillement de l'imagination, des sens externes, etc. est essentiel. Cela est grandement facilité en empêchant l'imagination de s'emballer, par exemple en ne consacrant pas d'attention à l'appareil lorsque nous n'avons rien à faire, ou lorsque nous nous ennuyons un peu.

En effet, les personnes qui ont une vie intérieure cherchent à trouver un juste milieu entre le "monde rapide" de l'hyperconnectivité et le "monde lent" de la contemplation. Les appareils numériques d'aujourd'hui ont l'avantage de nous permettre d'être constamment connectés, mais cette condition - en soi positive - devient également distrayante, car elle réclame constamment notre intérêt. C'est donc à chacun d'entre nous de décider ce qui mérite de l'attention et de trouver le juste milieu.  

Un régime numérique sain favorise l'acquisition de vertus telles que la patience, la constance, la simplicité : le tempérament de sainteté. Elle peut également éviter des états de tension, d'insécurité ou d'isolement inutiles. 

Prudence et concentration

La prudence est la vertu cardinale qui permet de discerner et de distinguer le bien du mal et d'agir en conséquence ; c'est la capacité de réfléchir, face à certains événements ou activités, aux risques éventuels encourus, et d'adapter ou de modifier son comportement afin de ne pas recevoir ou produire de dommages inutiles. Il s'agit d'une compétence très importante à acquérir pour chacun d'entre nous : réfléchir avant d'agir.

La prudence fait référence à la connaissance des actions que nous devrions désirer ou rejeter. L'homme prudent compare le passé avec le présent afin de prévoir et d'organiser l'action future ; il délibère sur ce qui peut arriver et sur ce qu'il faut faire ou omettre pour atteindre son but. La prudence implique la connaissance et le discours.

Sur un plan pratique, pour bien prier, il sera très utile d'être prudent dans le monde numérique. Il est efficace de se demander quelles sont les choses positives, dans quelle mesure il est utile que la technologie occupe notre temps. Choisissez des endroits où la technologie n'est pas invitée. Définir quand il est préférable de se passer du contact virtuel parce que le contact physique est plus approprié, parce qu'il est plus délicat, ou quand il est nécessaire d'ajouter des gestes ou des tons de voix, qui aident à transmettre le message de manière plus appropriée.

Nous devons également faire preuve de prudence lorsque nous agissons en tant que bénéficiaire. Le Pape Benoît XVI a attiré l'attention sur le fait qu'à plusieurs reprises "L'importance et l'efficacité des différentes formes d'expression semblent être déterminées davantage par leur popularité que par leur importance et leur validité intrinsèques. La popularité, quant à elle, dépend souvent davantage de la notoriété ou des stratégies de persuasion que de la logique de l'argumentation. Parfois, la voix discrète de la raison est noyée dans le bruit de tant d'informations et ne parvient pas à attirer l'attention, qui est plutôt réservée à ceux qui s'expriment de manière plus persuasive". (Message pour la 47e Journée mondiale des communications). Les appels "fake news", Les fausses nouvelles ont inondé le web, les médias sociaux ont fourni une plateforme avec laquelle les faits, ou pseudo-faits ou post-faits, se répandent plus rapidement et parmi plus de personnes. 

Il est important de prêter attention non seulement à la véracité des informations mais aussi à leur actualité. Lorsque nous nous demandons : pourquoi je ne peux pas regarder une vidéo de trois minutes maintenant, ce n'est pas seulement une question de temps, mais aussi de ne pas s'habituer à suivre tous les stimuli qui apparaissent autour de nous et nous distraient de l'activité que nous faisons à ce moment-là.

En résumé, la prudence nous aidera à savoir quand intervenir pour modifier ou éviter des comportements devenus courants sur les réseaux sociaux ; bref, à tirer parti des technologies numériques, mais sans se laisser gouverner par elles.

Les connaissances : studiositas vs. curiositas 

C'est saint Thomas d'Aquin qui définit ces deux termes. Tout d'abord, il définit le studiositas comme "un certain intérêt enthousiaste à acquérir la connaissance des choses".. Plus l'esprit s'applique intensément à quelque chose en l'ayant connu, plus son désir d'apprendre et de connaître se développe régulièrement. L'application ferme vers la connaissance de la part de l'intellect grandit avec la pratique ; ainsi le désir de savoir surmonte le désir de confort ou simplement la paresse.  

Le second terme est le curiosités, expliqué comme suit "l'agitation errante de l'esprit".Elle se manifeste par l'insatiabilité de la curiosité, l'agitation du corps et l'instabilité du lieu et de la détermination qui est souvent la première manifestation de l'acédie : une tristesse du cœur, une lourdeur de l'esprit humain qui ne veut pas accepter la noblesse et la dignité de la personne humaine qui est intimement liée à Dieu. 

Jamais auparavant dans l'histoire, autant de données de nature personnelle ou intime n'ont été mises à la disposition de quiconque, et ces informations peuvent facilement susciter la curiosité. L'innovation technologique a entraîné une évolution vers des produits et des services de plus en plus triviaux, liés à la culture de l'image et du soi. Là encore, la tempérance nous aidera à choisir. Tout ce qui est publié ne m'intéresse pas. Ce n'est pas parce qu'il est sur le web et mis à disposition - même si c'est par la partie intéressée - qu'il y a une obligation de s'en informer, de le voir, de le lire, etc. 

Dans un monde où l'intérêt, voire l'intérêt morbide, pour des événements peu édifiants prévaut souvent, ou lorsque beaucoup s'enrichissent en profitant de la curiosité déchaînée d'un grand nombre, il vaut la peine d'agir avec force pour ne pas tomber dans cette préoccupation obsessionnelle de tout savoir. Une personne tournée vers l'extérieur, dominée par la curiosité - qui se manifeste, par exemple, par le désir d'être informée de tout, de ne rien vouloir "rater" - aura beaucoup plus de mal à se concentrer sur la prière. 

Conseils pratiques 

Voici quelques "bonnes pratiques" issues de l'expérience personnelle qui peuvent aider à libérer le cœur et faciliter la concentration pour une meilleure prière.

Presque toutes les possibilités que m'offrent les technologies numériques sont bonnes, mais elles ne me conviennent pas toutes. La réponse de saint Paul à certaines personnes à Corinthe, qui tentaient de se justifier, est très éclairante : "...je ne suis pas une personne numérique".Tout est légal pour moi. Mais tout ne convient pas. Tout est légal pour moi. Mais je ne me laisserai dominer par rien". (1 Co 6, 12). Un chrétien en quête de sainteté ne se demande pas simplement s'il est licite - s'il est possible - de faire ceci ou cela. Ce qu'il faut se demander, c'est : est-ce que cela me rapprochera de Dieu ? Il sera sain de prendre quelques petites décisions qui nous aideront à préserver notre attention pour les choses plus importantes. Décider des applications à utiliser et des sites web à suivre peut avoir un impact étonnamment puissant sur l'utilisation du temps.  

Dans la mesure du possible, les distractions inutiles doivent être évitées. Cela peut se faire en désactivant les alertes numériques inutiles, en annulant les notifications de messages, d'e-mails et de nouvelles interactions. Personne n'a besoin d'alertes instantanées provenant de Facebook, Instagram, Twitter, etc. Ils ne font que distraire et perdre du temps en vérifiant inlassablement l'appareil. 

Il vaut la peine de fixer des priorités, de désinstaller à partir de la smartphone les jeux ou les sites de réseaux sociaux qui sont là pour combler les temps morts ou "tuer le temps" devant l'écran. Non seulement cela permet d'économiser la batterie, mais en évitant ces tentations de distraction, il est plus facile de se concentrer. 

Il peut être judicieux de choisir une façon de faire les choses et d'en tirer parti. Plus l'éventail des possibilités d'effectuer une tâche particulière est large, plus il est difficile de choisir ce sur quoi se concentrer à ce moment-là. Choisir le bon applications qui sont installés, en évitant les doublons et les chevauchements. 

Il est bon de rappeler que les réseaux sociaux sont conçus pour occuper une grande partie du temps des utilisateurs. Y entrer est une expérience nouvelle à chaque fois, car les "amis" ou "contacts" sont une source constante de nouvelles qui demandent de l'attention : des mises à jour purement textuelles ou visuelles (comme dans le cas d'une photo ou d'un album photo), ou même audiovisuelles (clips vidéo). Si aucune limite n'est fixée, ils occuperont tout le temps disponible.

Il sera donc avantageux d'appliquer un peu d'ordre avec les réseaux sociaux. Il est parfois possible de se connecter après une certaine heure, ou de fixer un certain nombre de fois par jour pour les consulter. Définissez une durée maximale d'utilisation quotidienne pour chaque réseau social, afin qu'ils n'accaparent pas tout votre temps libre. Il est important de lire des livres, de consommer des contenus plus approfondis qui nécessitent normalement plus de temps pour l'abstraction, de respecter les moments où nous sommes face à face avec nos amis et notre famille.

Il sera également utile de faire attention à la manière dont vous interagissez au sein des réseaux sociaux, car elle doit être empreinte de prudence, ce qui vous conseille souvent de vous concentrer davantage sur la qualité de vos propres connexions que sur la quantité. Il est plus important de choisir des sujets qui valent la peine d'être écrits, et d'y réfléchir suffisamment pour que les contributions aient de la valeur, que de dire beaucoup de choses insignifiantes à toute vitesse.

Pour bien prier, il est très important de prendre soin de son sommeil. smartphoneLe réveil, réglé avant le coucher, peut affecter de manière significative la qualité de notre sommeil et diminuer la production de mélatonine par notre organisme. Il vaut la peine d'acheter un réveil et de charger les appareils électroniques en dehors de la chambre à coucher, car cela réduit la tentation de les consulter la nuit ou au petit matin. Il peut également être utile d'installer un application comme Temps de qualité d'avoir un programme automatique d'extinction la nuit et de remise en marche le matin. 

Il est essentiel de respecter le silence. En particulier, lors de nos moments de prière, Sainte Messe, Rosaire ; pour lesquels il sera pratique d'utiliser le mode avion ou simplement de laisser le smartphone en dehors de l'endroit où nous prions. En outre, la connaissance de soi est importante dans la vie de chaque personne, et pour mieux nous comprendre, nous avons besoin de silence, nous avertit le pape François : "La vitesse à laquelle l'information circule prend le pas sur notre capacité de réflexion et de jugement, et ne permet pas une expression mesurée et correcte de soi-même"..

Le silence est indispensable pour apprendre à prier, pour entretenir une vie contemplative. Saint Jean Paul II a parlé de "des zones de silence effectif et de discipline personnelle, pour faciliter le contact avec Dieu".. Les personnes qui s'efforcent d'être contemplatives au milieu du bruit de la foule savent trouver le silence de l'âme dans une conversation permanente avec le Seigneur. 

Faites attention à l'heure des repas. Éviter de laisser les appareils numériques en vue pendant les repas permet de maintenir la conversation et de préserver l'atmosphère familiale. Selon plusieurs enquêtes, vérifier des informations ou répondre à des messages à table devient un signe de manque d'éducation. En outre, il est plus facile d'avoir des espaces ou des moments où les appareils électroniques ne sont pas utilisés ; cela nous aide à améliorer notre tempérance et à savoir nous en passer quand ils ne sont pas nécessaires.

Enfin, nous avons toujours recours à la Vierge, pour lui demander d'acquérir cette vie contemplative, de suivre son exemple et de conserver les choses importantes, en y réfléchissant dans notre cœur.

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Monde

Cœur Immaculé de Marie. Le message de Fatima est vivant

Les trois éléments du message - prière du Rosaire, réparation et dévotion au Cœur Immaculé de Marie - sont animés par le dernier, l'âme de tous.

Enrique Calvo-1er juin 2017-Temps de lecture : 3 minutes

La dévotion au Cœur Immaculé de Marie n'est pas nouvelle dans l'Église. Il suffit de voir comment, au XIXe siècle, avant les apparitions, l'Esprit Saint a donné naissance à des instituts religieux - comme les Clarétains ou les Adorateurs - avec cette invocation mariale ; et aussi comment Léon XIII, en 1889, a accordé une indulgence plénière à la dévotion des premiers samedis aux fidèles qui se confessaient, communiaient et priaient le rosaire.

Ce qui est nouveau, c'est que Marie a voulu associer la dévotion des cinq premiers samedis à celle du Cœur Immaculé, à condition qu'elle soit Réparatrice. 

Rappelons que lors de la deuxième apparition à Fatima, celle du 13 juin, la Vierge Marie a indiqué que Jésus voulait répandre la dévotion à son Cœur Immaculé sur la terre, et que Lucie resterait seule sur terre pour mener à bien cette mission. Francisco et Jacinta iraient bientôt au paradis.

Les bergers virent alors une grande manifestation du Cœur Immaculé de Marie, entouré d'épines qui semblaient être enfouies en lui. "Nous comprenons - dit Lucia. que c'est le Cœur Immaculé de Marie outragé par les péchés de l'humanité, qui a voulu la réparation".

En quoi consiste-t-il ?

Plus tard, lors de l'apparition de Pontevedra du 10 février 1925, les conditions requises furent indiquées à Lucie : 

" O ma fille, Mon Cœur est entouré d'épines, que les ingrats Me transpercent à chaque instant de blasphèmes et d'ingratitude. Toi, au moins, tu viens me consoler et me dire que tous ceux qui, pendant 5 mois de suite, le premier samedi, se confesseront, recevront la Sainte Communion, prieront un chapelet et Me tiendront compagnie pendant 15 minutes, en méditant les 15 mystères du Rosaire, pour se racheter auprès de Moi, Je promets de les assister à l'heure de la mort, avec toutes les grâces nécessaires au salut de ces âmes".

Cinq ans plus tard, lors de l'apparition du 29 mai 1930 à Tuy, Jésus dit à Lucie pourquoi c'était 5 mois et non 8 mois.

" Ma fille, la raison est simple : il y a cinq sortes d'offenses et de péchés contre le Cœur Immaculé de Marie : les blasphèmes contre le Cœur Immaculé ; les blasphèmes contre sa virginité perpétuelle ; les blasphèmes contre sa maternité divine, en refusant en même temps de la recevoir comme Mère des hommes ; les blasphèmes de ceux qui cherchent, publiquement, à répandre dans le cœur des enfants l'indifférence, le mépris - et même la haine - envers cette Mère Immaculée ; les offenses de ceux qui l'outragent directement dans ses images sacrées.

... Voici, Ma fille, la raison pour laquelle le Cœur Immaculé de Marie Me demande cette petite réparation. 

   De ces paroles, il résulte que ce qui offense Marie, ce sont les péchés contre la foi en sa personne. 

Consécration en 1984

La consécration est indissociable de la dévotion. Notons que, selon les Mémoires de Lucie, la consécration - spécifique - de la Russie est liée à la dévotion à son Cœur Immaculé, et sera une grâce par ce Cœur. Des années plus tard, à Pontevedra, le 10 décembre 1925, la Vierge a indiqué comment la consécration devait se faire, "avec mention expresse de la Russie et en communion avec tous les évêques".

   Nous ne parlerons pas des diverses consécrations au Cœur Immaculé de Marie par les Papes au cours du 20ème siècle comme étant le fruit du message. Nous affirmons simplement que la consécration a effectivement eu lieu - comme le souhaitait la Vierge - le 25 mars 1984 au Vatican, par saint Jean-Paul II. Lucie nous l'assure dans sa lettre du 8 novembre 1989 : "Il est fait comme la Vierge l'a demandé, depuis le 25 mars 1984".

Medianera de las gracias et correndentora

C'est une vérité que l'on peut constater à différents moments. Lors de la première apparition de l'Ange, au printemps 1916, il a affirmé :

"Les cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à vos prières". Et dans le troisième, de l'automne 1916, dans la Prière de l'angePar les mérites infinis de son très saint cœur et du cœur immaculé de Marie, nous vous demandons la conversion des pauvres pécheurs".

   Et enfin, lorsque Lucie a su qu'elle resterait seule sur terre, la Vierge a dit : "Non ma fille, (...) Ne te décourage pas. Je ne te quitterai jamais. Mon Cœur Immaculé sera votre refuge et le chemin qui vous mènera à Dieu". (13-06-1917).

   Comme déjà indiqué dans les textes des Mémoires de Lucie, Jésus veut sauver les personnes à travers le Cœur Immaculé. C'est ce qu'indique très clairement la vision de Marie à Lucie, à Tuy, le 13 juin 1929. La voyante comprend que la vision représente le mystère de la Sainte Trinité, le Sacrifice rédempteur de la Croix, le sacrifice de l'Eucharistie, et la participation singulière de Marie, sous la Croix, avec son Cœur, à tous les moments du Salut du monde.

   La dévotion au Cœur Immaculé de Marie est en réalité une prière d'intercession, et la réparation n'est pas généralisée, mais très spécifique : pour les offenses contre Son Cœur Immaculé ou, si vous voulez, contre Son amour de Mère et de Corédemptrice. Un siècle plus tard, nous pouvons dire que le message de Fatima est vivant, car Marie nous révèle ce que son Cœur Immaculé désire pour le salut de ses enfants. 

L'auteurEnrique Calvo

Viseu (Portugal)

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Monde

Journalistes et prêtres, les deux professions les plus dangereuses du Mexique

Omnes-24 de mai de 2017-Temps de lecture : 2 minutes

Avec le journalisme, le sacerdoce est la profession la plus dangereuse au Mexique, a dénoncé l'hebdomadaire mexicain. De la foi dans un éditorial intitulé Lundi noir".

-Jaime Sánchez Moreno

La violence semble s'être emparée du Mexique, un pays où l'on rapporte jusqu'à 70 meurtres par jour. Quelque 99 % des crimes commis contre des prêtres et des journalistes restent impunis par les autorités du pays.

Récemment, Javier Valdez Cárdenas, fondateur de l'hebdomadaire Ríodocea été abattu à Culiacán, dans l'État mexicain de Sinaloa. Le même jour, Jonathan Rodríguez Córdova est mort et sa mère, Sonia Córdova Oceguera, a été agressée. Tous deux étaient rédacteurs de l'hebdomadaire El Costeño de Autlán, à Jalisco.

Pendant ce temps, le père José Miguel Machorro a été poignardé alors qu'il célébrait la messe dans la cathédrale métropolitaine de l'archidiocèse de Mexico par le "Journée des enseignants". Ce ne sont là que deux exemples des risques encourus par les journalistes et les prêtres au Mexique.

Journalistes "Ils sont tombés pour avoir défendu la vérité", et les prêtres", ajoute l'hebdomadaire, "dont la vocation est le service spirituel des fidèles, sont aujourd'hui la cible de crimes pour avoir été mal à l'aise dans la tâche prophétique d'annoncer et de dénoncer, pour avoir guidé leurs communautés sur les chemins d'une vie plus digne face aux corrupteurs du tissu social".

Assemblée sur l'éducation et la formation tout au long de la vie

Dans ce contexte, la Conférence épiscopale mexicaine (CEM) organise l'Assemblée nationale du clergé près de Mexico, où sont abordés les défis auxquels est confronté le clergé mexicain face à l'énorme niveau de violence qui ravage le pays.

L'Assemblée se tient jusqu'au vendredi 26 mai. Le thème principal de ce cycle est l'impact de la formation continue sur la vie pastorale. Les perspectives laïques et pastorales du ministère sacerdotal dans le monde seront également abordées. Jeudi, Mgr Faustino Armendáriz interviendra sur le thème de Perspective pastorale sur le ministère sacerdotal du point de vue du pasteur.

 

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La théologie du 20ème siècle

La sagesse théologique et humaine de Gérard Philips

Juan Luis Lorda-12 de mai de 2017-Temps de lecture : 7 minutes

Gérard Philips (1899-1972) était un excellent théologien de Louvain mais, surtout, un protagoniste du Concile Vatican II. C'est à sa foi, à sa sagesse, à son travail, à sa connaissance des langues et des personnes que nous devons une grande partie des travaux qui ont permis d'approuver la Constitution dogmatique du Concile Vatican II. Lumen Gentium comme la rédaction de ce document, le plus important du Conseil.

Juan Luis Lorda

"Il peut sembler un peu étrange d'écrire, au cours d'une retraite spirituelle, un mémoire sur le Conseil. Mais il ne me semble pas qu'il s'agisse d'une déviation (je me fais peut-être des illusions). Car dans cette histoire, c'est Dieu qui montre le chemin, un chemin extraordinaire et parfois inexplicable".. C'est ainsi que Gerard Philips consigne ses impressions, ses expériences et ses souvenirs le 10 avril 1963, dans des notes personnelles qui seront publiées à titre posthume en 2005 (Carnets conciliairesPeeters, Louvain 2006, 94-95).

Une tâche difficile

"Quand je prie, il me semble clair que nous devons tous lever les yeux vers Lui, c'est-à-dire prendre le risque de le regarder sans poser de conditions, tout simplement ; [...] avec la bonne volonté d'utiliser notre intelligence et de ne pas ménager nos efforts et, peut-être avant tout, d'être réceptifs et patients, sans nous énerver".. Le lendemain, il écrit qu'il essaie de bien comprendre chaque position, de n'offenser personne, et que chacun peut se sentir reflété dans le texte. Ce n'est pas une œuvre de compromis, mais il y parvient, d'une part, en approfondissant la doctrine et en s'efforçant d'étayer et d'exprimer très bien les idées ; et, d'autre part, en consacrant beaucoup de temps et d'affection à écouter et à s'expliquer avec ceux qui pourraient se sentir mal à l'aise. Cet engagement d'accueil sera aussi la volonté de Paul VI, qui veillera à ce que les documents soient approuvés par de très larges majorités, quatre-vingt-dix pour cent des évêques.

C'est ainsi que Philips a gagné, par exemple, la confiance du Père Tromp, une grande figure de l'Université Grégorienne (auteur de Mystici Corporis) et principal inspirateur du document préparatoire sur l'Église, qui avait été rejeté comme étant trop scolastique, ce qui l'avait laissé dans une position snob (aux larmes, rappelle Philips). Il a également surmonté la forte réticence initiale du cardinal Ottaviani, préfet du Saint-Office et donc responsable des documents préparatoires retirés. Philips, qui est un homme de foi, apprécie l'amour de ces hommes pour l'Église, même si leur théologie a été dépassée par le grand renouvellement des inspirations au cours de la première moitié du XXe siècle.

Ceci, et le fait qu'il soit un grand latiniste, font de lui un expert indispensable. Dans le Journal du Conseil de Congar, les références se multiplient : "Le tempérament de Philips est admirable, aidé par une parfaite maîtrise du latin. Il a une grâce remarquable, une aménité profonde, qui vient d'un respect intérieur pour les autres et pour la vérité. Si tout était à son image, comme tout irait bien !" (7-III-1962).

Lumen Gentium

Lorsqu'il écrit ses notes, beaucoup de choses se sont déjà passées au Conseil. Philips travaille depuis la Commission préparatoire. Et des circonstances imprévues et providentielles l'ont placé dans une position qu'il n'avait pas recherchée. Le cardinal Suenens, aujourd'hui primat de Belgique, insatisfait de l'approche initiale du Conseil, lui demande de rédiger un document alternatif à l'avis de la Commission. De Ecclesiaqu'elle diffuse ensuite.

Cela place Philips dans une situation plutôt compromettante car, d'une part, il fait partie de l'équipe qui, avec Tromp, a rédigé le document préparatoire à présenter à l'assemblée (il a rédigé, par exemple, le chapitre sur le laïcat) ; et, d'autre part, il apparaît comme l'auteur d'une alternative que la Commission préparatoire apprend de l'extérieur. Ce ne serait pas la seule alternative, car les évêques allemands, pour ne pas être en reste, en ont proposé une autre (rédigée par Grillmeier) inspirée par Rahner et Ratzinger, basée sur l'idée de l'Église comme sacrement originel, mais elle n'a pas abouti car elle a été jugée trop complexe (et en mauvais latin). Toutefois, l'inspiration principale sera reprise (sous la forme souple donnée par Philips) dans le premier numéro de la Constitution : "L'Église est dans le Christ comme un sacrement, c'est-à-dire un signe et un instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain"..

Après la paralysie initiale du Concile, avec le rejet de tous les documents préparés par un trop grand nombre de scolastiques, la version de Philips reste comme une base pour relancer le document sur l'Église. Mais ce n'est que par le délicat travail de se faire comprendre et de pardonner la "trahison" qu'il est parvenu à unir les volontés. Et puis il a fait un énorme travail de bureau pour accepter sincèrement toutes les corrections, améliorations et ajouts suggérés par les évêques. Il parvient à trouver des formules appropriées pour des questions difficiles telles que le rapport entre la primauté et la collégialité des évêques, ou les critères d'appartenance à l'Église (dans quelle mesure les non-catholiques ou même les non-chrétiens en font partie). Et lorsqu'il est décidé d'intégrer dans Lumen gentium le texte sur la Vierge au lieu de le publier séparément, il l'écrit lui-même (chapitre VIII).

Autres ouvrages conciliaires

En plus de faire partie de la sous-commission qui compose la Lumen Gentiuma été élu secrétaire adjoint de la Commission conciliaire de la foi (2 décembre 1963), qui était le guide théologique du Concile. Il est le personnage le plus exécutif et celui qui parle le plus avec tous les théologiens, mais il parle aussi avec Paul VI, qui l'apprécie sincèrement. Il est sollicité pour la rédaction de Dei VerbumL'auteur de la Constitution sur les sources de la révélation, à laquelle il apporte quelques précisions importantes. Et il est vu comme la personne qui doit homogénéiser et réviser la Constitution pastorale sur l'Église dans le monde moderne (Gaudium et spes).

Trop de travail, ce qu'il accepte volontiers. Il répète souvent Non recuso laborem (pas de refus de travail). Puis, au début de la dernière session du Conseil, alors que tout était prêt, une crise cardiaque (25 octobre 1965) l'oblige à rentrer à Louvain. Il ne pourrait pas participer directement à la joie d'atteindre la fin. Il a réaffirmé sa conviction : "Nous savons déjà que Dieu n'a besoin de personne".. Il ne se sentait pas indispensable. C'était un homme au passé spirituel qui, au milieu d'un travail et d'urgences écrasants, ne manquait jamais de trouver le temps de prier et de réciter le chapelet, comme en témoignent ceux qui ont vécu avec lui.

De Sint Truiden à Leuven

Gerard Philips est né en 1889, à Sint Truiden (Saint-Trond), une ville belge flamande située à environ 70 kilomètres de Bruxelles (avec une équipe de football), dans une famille catholique très pratiquante, comme la plupart des Belges (et encore plus dans la région flamande) à cette époque. Il avait un autre frère qui était prêtre, une sœur qui était religieuse, une autre sœur qui était mariée, et la troisième, Roza, a consacré sa vie à l'aider, à la fois comme secrétaire personnelle et comme aide domestique.

Il entre au séminaire de Saint-Trond en 1917, et après deux ans de philosophie, il est envoyé à la Grégorienne pour la théologie (1919-1925). Parmi ses compagnons figure le futur cardinal Suenens, avec lequel il entretient une relation longue et complexe. Ordonné en 1922, il a présenté un mémoire pour le nouveau diplôme de "Maître en théologie", sur La raison d'être du mal selon Saint Augustin (1925). De retour dans son diocèse, il est chargé d'enseigner la philosophie (1925-1927), mais très vite il est envoyé à Liège pour enseigner la dogmatique (1927-1944) : il couvre pratiquement tout le diocèse et se distingue par une grande attention à la théologie positive : c'est-à-dire à l'étude préalable des thèmes de l'Écriture Sainte, de la patristique et de l'histoire de la théologie. Il acquiert ainsi une admirable culture théologique, qui lui sera d'une grande utilité par la suite.

En pleine maturité, il est appelé à Louvain pour apporter ses connaissances historiques et patristiques à la dogmatique (1942-1969). En tant que nouveau venu (et avec une mission non officielle), il a dû surmonter les réticences initiales et, en quelques années, il a réussi à rassembler de nombreux professeurs dans des réunions théologiques animées, qui ont duré de nombreuses années. Louvain était vraiment à un moment spectaculaire : Charles Moeller, Thills, Onclin, Ceuppens. 

Autres pions

Philips n'a jamais été un simple théologien de bureau. Il considérait la théologie comme un exercice du ministère sacerdotal, et il l'a rendu compatible, du début à la fin de sa vie, avec un intense dévouement pastoral.

Il s'intéresse de près à l'Action catholique promue par Pie XI (1928) et en est l'aumônier et le responsable tout au long de sa vie sacerdotale (1928-1972). C'est la base de son intérêt théologique pour les laïcs (il est devenu un expert reconnu), mais cela l'a également obligé à développer ses dons de communicateur afin de traduire la théologie spéculative dans un langage compréhensible pour les gens ordinaires. Cela l'aidera dans sa mission conciliaire.

Il a également succédé à un autre ecclésiastique en tant que sénateur du parti chrétien-social (1953-1968) et a joué un rôle actif dans la promotion des initiatives chrétiennes, en veillant toutefois à ne pas mélanger les choses de Dieu avec celles de César. De nombreuses questions importantes étaient en jeu : la sécularisation de l'enseignement, l'évangélisation et l'éducation au Congo (future indépendance). En outre, il a accompli un travail sacerdotal d'attention personnelle auprès de nombreux sénateurs et a organisé des retraites. Il a beaucoup appris sur la façon de gagner des soutiens et de concilier les volontés, et sur la façon de faire la distinction entre un adversaire et un ennemi.

Si l'on ajoute à cela sa remarquable facilité à manier les langues, on doit reconnaître qu'il était très bien préparé lorsqu'il a été appelé à participer aux travaux du Conseil.

Retournez chez vous et commentez à Lumen gentium

Son retour au pays lui permet de reprendre son enseignement habituel à Louvain jusqu'à sa retraite en 1969. Il a tenté de répondre à certaines des nombreuses invitations à expliquer certains aspects de la théologie conciliaire, et a écrit son grand commentaire sur Lumen Gentiumen deux volumes : L'Église et son mystère au Concile Vatican II.

Il s'agit certainement d'une œuvre majeure de l'ecclésiologie du vingtième siècle, car c'est le commentaire le plus informé de l'ecclésiologie du Concile. Personne ne sait mieux que Philips ce qui se cache derrière chaque expression, car il a dû les mesurer les unes après les autres. L'ouvrage ne regorge pas de références historiques ou anecdotiques qui auraient ajouté à son intérêt, mais on peut les trouver dans les carnets publiés.

Ces dernières années

Outre les problèmes de santé (infarctus à répétition), il y avait la douleur causée par la division linguistique de l'Université de Louvain, qui s'est terminée par une division totale, comme celle de l'enfant de Salomon (mais ici elle a été réalisée). Et il est beaucoup plus peiné par la situation de l'Église, qu'il voit se détériorer très vite aux Pays-Bas, mais aussi en Belgique. Il se plaint de ceux qui veulent promouvoir un Concile Vatican III sans avoir lu Vatican II. Et il essaie de mener un apostolat théologique et de dialoguer avec les dissidents (Schoonenberg), pas toujours avec succès. En outre, il effectue un important travail de sensibilisation.

Habitation trinitaire et grâce

Mû par un élan de spiritualité, il écrit ensuite une importante série d'articles sur la grâce dans le magazine Ephémérides Theologicae Lovaniensesqui sont ensuite rassemblées dans une magnifique monographie : Habitation trinitaire et grâce. C'est l'un des meilleurs livres que l'on puisse lire sur l'histoire de la doctrine de la grâce. Il a trois grandes réussites. Tout d'abord, au lieu de parler de la grâce de manière abstraite et souvent réifiée, il la relie toujours à l'action vivante de l'Esprit Saint et à la spiritualité trinitaire. Deuxièmement, elle est d'une profonde inspiration scripturaire et patristique qui se combine parfaitement avec l'apport de la scolastique. Troisièmement, cet accès ciblé lui permet de comprendre beaucoup mieux la tradition orthodoxe, qui est très dépendante de Grégoire Palamas (14e siècle). Et ainsi surmonter de douloureux malentendus.

Dans le Introduction à ce livre remarquable ouvre son esprit : "En ces temps où les fondements de la foi semblent désarticulés et où les théologiens écrivent sur la mort et l'enterrement de Dieu, il peut sembler présomptueux de préparer un livre sur l'union personnelle avec le Dieu vivant. Cependant, pour sortir du malaise qui règne autour de nous, rien de plus efficace que d'explorer l'enseignement de l'Église et de la vraie théologie sur notre union de personne à personne avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit"..

Conclusion

Il consacre encore ses derniers efforts à la préparation d'un bel article sur les Marie dans le plan du salut. Ainsi son œuvre, peu étendue mais très précieuse, reflète bien les grands intérêts de sa carrière théologique : l'Église, la grâce, Marie. Son cœur n'en peut plus et il meurt le 14 juillet 1972 à Louvain, où il vit avec sa fidèle sœur Roza. Il sera enterré dans son lieu d'origine, Sint Truiden.

Monde

Le message de la Vierge, cent ans après

Ricardo Cardoso-11 de mai de 2017-Temps de lecture : 2 minutes

Nous sommes habitués à une société pleine de messages, incapable du pérenne et absorbée par des milliers d'activités. Confronter notre société à un message vieux de 100 ans, avec une intensité et une profondeur qui nous transcendent, a prioriune tâche non grata et dont le contenu est destiné aux archives historiques. Normalement, nous sommes laissés avec nos préjugés et notre vision humaine.

Le message de Fatima requiert non seulement une attitude croyante, mais aussi une capacité de lecture des événements de l'histoire actuelle et du monde des hommes. 

Au 21ème siècle

Il est vrai que les premières décennies du XXe siècle ont invité à une intervention divine en faveur de l'humanité. Mais en regardant ces deux premières décennies du 21ème siècle, nous ne pouvons pas présumer qu'il y a eu un changement régénérateur radical dans la sauvegarde de l'humanité. La vérité est que, avec plus de conscience et avec beaucoup plus de violence, les plus grandes attaques contre la dignité humaine et sa protection éthique sont commises. 

Aujourd'hui, les plus grandes erreurs géostratégiques sont projetées dans le monde de la politique nationale et internationale ; la défense militaire a une force destructrice aujourd'hui comme jamais auparavant ; la persécution des chrétiens et de l'Église est radicalement agressive ; la vie chrétienne devient de plus en plus un lieu de témoignage et de martyre ; et le monde étend son désir de réaliser l'objectif de l'Union européenne. "la mort de Dieu". avec son athéisme théorique et pratique.

Une invitation permanente

En cette année 2017, il me semble que nous ne célébrons pas un centenaire historique, mais la continuité radicale du message de Fatima. La Vierge nous regarde non seulement il y a cent ans, mais aujourd'hui, et nous invite à être avec elle, à implorer la Paix pour le monde entier et à offrir, dans un amour total, des sacrifices pour la conversion de tous ceux qui, éloignés de Dieu, vivent dans le monde de la mort et du péché. 

Aujourd'hui, la question de la Vierge aux petits bergers touche nos cœurs : " Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'il voudrait vous envoyer, en acte d'expiation des péchés par lesquels il est offensé et en plaidoyer pour la conversion des pécheurs ? ". 

Il est vrai que dans ce monde en mutation, il n'est pas facile de continuer à offrir sa vie dans la prière et le sacrifice. Mais la vérité est que rien de tout cela n'est nouveau. À l'aube de ce premier centenaire des apparitions de la Vierge à Fatima, le Cœur de Jésus nous demande une générosité totale dans une vie de prière et de sacrifice, une intimité eucharistique constante qui nous rapproche de la Trinité, et une confiance profonde qui transperce nos cœurs de la certitude que son Cœur Immaculé sera notre refuge et le chemin qui nous conduira à Dieu... Et "enfin, mon Coeur Immaculé triomphera !"

L'auteurRicardo Cardoso

Vila Viçosa (Evora, Portugal)

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Vocations

Les laïcs et la vie. Anti-bulles et rafraîchissant

Omnes-11 de mai de 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Peter Morgan est mon bras droit. Mon Perry Mason. Ici, aujourd'hui. Demain, là. Une ressource littéraire efficace et responsable. Un envoyé spécial. Ma webcam. 

Je l'ai envoyé à l'Institut Zarathoustra, une référence académique florissante, où sont formés, via le contribuable, les leaders sociaux qui paieront nos retraites. 

"Bonjour, Peter. J'ai besoin de toi. Et mon ami fantastique se précipite vers moi, comme si Kitt. Je voudrais commander une simple enquête. Lycée. 1ère année de Bachillerato. Anonyme. Il n'enlève pas de points à l'évaluation. Il peut être écrit en rouge. N'hésitez pas à répondre à cette question : Qu'est-ce qu'un laïc pour vous ?

Peter arrive. Il salue un professeur enthousiaste qui enseigne les sciences humaines. Une oasis. Elle est ravie de l'expérience. 

20 minutes plus tard, Peter rentre chez lui et lit les réponses. C'est le printemps. Également dans El Corte Inglés.

"Un laïc est celui qui aide le prêtre à passer le panier à provisions à la messe".

"Un laïc est un gars d'une autre génération qui est très religieux. Mon grand-père, je pense, est un profane.

"Laica" est une fille avec une jupe super longue. Une sorte de nonne, mais pas enfermée dans un couvent".

"La femme laïque est la femme qui ne peut pas être prêtre. Pour l'instant".

"Les laïcs sont ceux qui font partie de la chorale de la paroisse où nous avons fait la communion. Sonia, Isa, et celles-ci. Ils vont se marier. Très bien, d'ailleurs".

Et ainsi de suite, 36.

Nous avons mis les réponses dans l'ordre. Nous les soulignons. Nous les apprécions. Certains d'entre eux nous font rire. Il ne s'agit pas d'un rire du type le-monde-est-si-bon. Non. Nous comprenons parfaitement ce que veulent dire les élèves de Zarathoustra. Rien n'est plus positif que la réalité, et les perceptions sont aussi la réalité. 

Laico-ca est un terme qui prête à confusion, également dans le Dictionnaire de la Real Academia Española de la Lengua (Académie royale espagnole de la langue). La voix de la sagesse philologique dit : "Qui n'a pas d'ordre clérical". Par la négative. Défensif. Son origine provient également d'une contraposition. Il signifie "du peuple" et s'opposait à la voix des "clercs".

Nous prenons des notes, réfléchissons et élaborons un plan. Monica, l'enseignante, a demandé à Peter de revenir avec son bilan et il atterrit à l'école. Les jeunes sont en examen, mais ils sont curieux de voir ce qu'est la fête.

Nous avons préparé un Prezi très cool intitulé : "Les chrétiens en jeans et l'humanisation du futur". 

Je lis comme ça, directement sur l'écran.

Un laïc n'est pas un demi-prêtre. C'est un chrétien ordinaire, qui prend le métro, qui utilise whatsapplit la presse, étudie ou travaille, a des amis, écoute la radio, etc. Spotify, aller à NetflixElle est à la mode, a une personnalité, un sens de l'humour, va à la messe et veut être heureuse.

Un laïc est une personne comme vous qui, en plus, a une conscience chrétienne, se sent membre de l'Église, aime, lit et soutient ce que dit le Pape, et essaie de convertir sa foi en actions concrètes, car il a le défi d'être cohérent.

Laika était le chien-fusée de Meccanoet est écrit avec k. Les laïcs avec c ne vivent pas dans le extra-monde. Ils cherchent beaucoup de choses, mais ils ne les obtiennent pas toujours. La vie est longue, et personne n'a dit que le but était d'être parfait du premier coup. Ils se battent pour être de bons citoyens, une matière dont le programme va de l'amélioration de la société à la mise à la poubelle de papiers. Ils se battent pour être de bons amis. Et ils se battent pour être de bons professionnels. Comme tout chrétien, il doit être une référence professionnelle dans son domaine et mettre son talent au service de la société dans laquelle il vibre.

Un profane n'est pas un vers unique. Il est un synalepha : un pont d'union, un agent d'unité entre les personnes avec lesquelles il aime vivre.

Un profane n'est pas un taliban de ses principes. En tant que chrétien, il défend avant tout la liberté de conscience. 

Un profane est une source de joie. Non seulement de hahahahaha. Oui, des aspirations de fond dans une paix bonne et sainte. 

Un profane est une personne audacieuse qui bouge, qui collabore, qui aide, qui se fait des illusions, qui cherche, qui trouve, qui encourage, qui mobilise. Un profane est une personne qui s'intéresse aux choses, car rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Un profane est anti-bulle et rafraîchissant.

Un profane ne apostoliser avec des sermons, elle n'impose pas de doctrines, ni de dogmes, ni ne donne de leçons. Il ne ce que tu dois faire est ce que je te dis. Elle donne l'exemple.

Une laïque est cette mère merveilleuse qui prend soin de ses enfants comme de l'or, qui unit les différentes générations de la famille, qui combine maison et travail, qui aime, qui profite des bonnes choses de la vie. Qui ouvre ses yeux. Qui rit. Qui pleure. Qui prie l'Angélus. Qui va au supermarché. Qui va au cinéma. Qui prend soin d'elle-même. On s'en fiche. 

Un profane est un gentleman. Qui combine maison et travail comme la femme laïque d'autrefois. Qui pousse. Qui fait du sport. Qui prépare la nourriture. Qui parle à ses enfants. Qui regarde Madrid sur le grand écran. Qui achète des fleurs pour sa femme. Qui va se confesser. Qui balaie. A l'intérieur. Et dehors.

Une laïque n'a pas d'âge moyen. Tu peux être toi-même. Avec tes chaussures cool. Avec vos dossiers bien remplis. Avec vos notes colorées. Avec vos allées et venues, vos casques, votre paroisse, vos amis, vos camarades, votre peuple, votre cinéma, votre monde et celui de tous.

J'ai des profanes de 14, 32, 46, 58, 60, 74..., en bonne santé, malades, mariés, célibataires, bleus, verts, mais jamais de Martiens. Comme celui-là : celui avec le jean.

Peter Morgan me dit qu'Astrid, la fille qui mord son stylo avec dédain au premier rang, s'est intéressée au sujet.

C'est tout.

Vous allez à Zarathoustra avec le Lumen Gentium. Vas-y, et raconte-nous.

La partie "anti-bulle et rafraîchissante" est ce qui les a fait le plus rire. Nous n'y avions pas pensé, mais oui. Les boissons isotoniques sont une bonne métaphore pour expliquer ce chapitre.

Vocations

Vicente Bosch. "Les laïcs montrent que l'esprit chrétien est capable de renforcer et de vivifier tout ce qui est humain".

Henry Carlier-11 de mai de 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Diplômé en droit, docteur en théologie et rédacteur de la revue Annales ThéologiquesLe professeur Vicente Bosch, de la faculté de théologie de l'université pontificale de la Sainte-Croix, donne des cours de spiritualité laïque et sacerdotale à Rome et est l'auteur de plusieurs publications. 

Il a eu la gentillesse de nous parler de cette importante question théologique - la spiritualité laïque - que le Concile du Vatican, plutôt que de la définir, a "décrite". Au passage, nous avons également parlé de son livre récemment publié, qui constitue un véritable nouveau cours sur la question de la spiritualité des laïcs. 

Vous avez intitulé votre livre Sanctifier le monde de l'intérieurQuelle est la proposition fondamentale qu'il fait ?

-Tout le contenu du livre pourrait se résumer à cette idée centrale : être laïc est une manière d'être chrétien, avec toute la richesse que comporte la vocation chrétienne ; être enfant de Dieu, être appelé à la sainteté, être membre du Corps du Christ et, par conséquent, être responsable de la mission de l'Église. Et le laïc se distingue par son caractère séculier, c'est-à-dire par son insertion dans le monde afin de le sanctifier de l'intérieur et de se sanctifier dans cette entreprise. 

Le concile Vatican II semblait décrire les laïcs davantage pour ce qu'ils ne sont pas - ni prêtres ni religieux - que pour ce qu'ils sont. N'est-ce pas une façon de les sous-évaluer ? 

Bien sûr, le laïc n'est pas un chrétien de seconde zone : celui qui, n'ayant pas la "vocation" de prêtre ou de religieux, reste dans le monde et se marie. Non ! 

La vocation laïque porte aussi en elle l'attitude chrétienne de surmonter l'égoïsme, de lutter contre les tendances mauvaises, d'exercer le détachement, mais en le vivant au cœur du monde et non en s'en éloignant.

Il est relativement courant de dire que ce qui caractérise le laïc est la laïcité. Mais que pensez-vous exactement de la laïcité ?

-La sécularité est une dimension inévitable de l'Église, non seulement parce qu'elle est aussi dans le monde (certains auteurs le soutiennent), mais surtout parce qu'elle a la responsabilité d'amener le monde à Dieu. 

Le Concile Vatican II a affirmé que "La mission de l'Église n'est pas seulement d'offrir aux hommes le message et la grâce du Christ, mais aussi d'imprégner et de perfectionner tout l'ordre temporel de l'esprit de l'Évangile". (décret Apostolicam actuositatem, 5). Par conséquent, affirmer que la sécularisation est une simple note sociologique, un simple fait, c'est ne pas saisir le sens théologique profond de la sécularisation : la sanctification du monde est la mission de l'Église. 

Tous les chrétiens - y compris les prêtres et les religieux - partagent cette responsabilité, mais la manière dont les laïcs participent à cette tâche est quelque chose de propre et de particulier à eux, précisément en raison de leur insertion dans tous les domaines de la société. Par leur vie, les laïcs manifestent la capacité de l'esprit chrétien à renforcer et à vivifier tout ce qui est humain.

Cependant, le laïc modèle est parfois celui qui consacre le plus de temps à la paroisse ou aux activités de l'église.  

-Avec Christifideles laici (30.XII.1988) Saint Jean-Paul II a voulu réaffirmer et approfondir la doctrine conciliaire sur les laïcs et, entre autres, il a mis en garde contre le risque - confirmé par les faits de la période post-conciliaire - de "cléricaliser" les laïcs, c'est-à-dire de supposer que la maturité d'un laïc est évaluée en fonction du temps et de l'énergie qu'il consacre à la paroisse ou à d'autres structures ecclésiastiques : les laïcs sont remplis de tâches et de ministères, oubliant que les laïcs construisent l'Église principalement par leur action libre et responsable d'évangélisation des réalités temporelles.

La plupart des laïcs mènent une vie bien remplie en raison de leurs obligations professionnelles, familiales et sociales. Comment peuvent-ils vivre dans le monde et dans l'Église tout en se sentant de plus en plus coresponsables de leur mission ? 

-Il est surprenant de constater qu'à quelques exceptions près, la littérature théologique et pastorale tend à présenter l'histoire de l'Europe comme une réalité. "vocation et mission des laïcs dans l'Église et dans le monde". (sous-titre du Christifideles laici) canalisée dans deux sphères ou voies parallèles : celle de l'Église, d'une part, avec sa participation à la vie liturgique, à la communauté paroissiale et aux structures ecclésiastiques ; et, d'autre part, le monde, cadre de ses activités professionnelles et sociales. 

L'expression "dans l'Église et dans le monde est valable pour signifier l'appartenance du laïc au peuple de Dieu et à la société civile, mais il serait trompeur de présenter l'Église et le monde comme deux réalités différentes dans lesquelles le laïc agit alternativement. 

Insister sur ce dualisme conduit à une double erreur théorique et pratique : la fracture de la nécessaire unité de vie des fidèles laïcs ; et, surtout, la méconnaissance du caractère "ecclésial" de l'action des laïcs dans le monde. L'Église et le monde sont indissociablement liés : la vie ecclésiale vise à faire croître la charité et celle-ci se matérialise dans les relations humaines et dans l'effort d'amélioration du monde, et - en même temps - l'action intra-mondaine des laïcs (famille, travail, société) construit le Royaume, ici sur terre, qui est l'Église.   

Vous avez récemment publié une étude sur les laïcs. 

-Le livre, publié dans la collection Subsidia Theologica publié par la maison d'édition BAC, est né comme un manuel pour la matière "Spiritualité laïque" du cycle de licence dans la spécialisation de Théologie spirituelle, avec l'expérience de quatorze ans d'enseignement de cette matière. 

Bien que son origine soit académique, il constitue un instrument approprié pour tous les lecteurs intéressés par l'histoire, la théologie et la spiritualité des laïcs. C'est précisément la spiritualité qui est l'objet d'étude du volume - comme le souligne le sous-titre - mais sa compréhension correcte nécessite un contexte historique et théologique préalable, qui est développé dans six des quinze chapitres.

Quels autres traits caractéristiques de la spiritualité laïque souligneriez-vous ?

-Je comprends qu'en plus de ce qui a été dit jusqu'à présent, certains autres traits caractéristiques appartiennent à l'expérience spirituelle propre du profane. 

Par exemple, une expérience chrétienne particulière de l'humain et une sensibilité spéciale à l'humain. J'ajouterais également un amour théologique du monde, c'est-à-dire une appréciation et une estime des réalités terrestres, de leurs valeurs et de leur finalité.

En outre, le laïc doit posséder une appréciation positive de la vie ordinaire et savoir découvrir la valeur surnaturelle présente dans les tâches les plus ordinaires. 

Un autre point caractéristique est la compétence professionnelle et le sens des responsabilités, car le laïc chrétien est conscient que le monde est le lieu de sa sanctification.  

J'ajouterais deux autres remarques : la conscience que les laïcs ont de l'ordination à Dieu de toutes les réalités terrestres - c'est en effet là que réside une bonne partie de leur contribution à la mission de l'Église - et l'accentuation de leur sens de la liberté personnelle, parce qu'il appartient aux laïcs de faire des choix avec responsabilité personnelle sur les options qui sont laissées à la libre discussion des hommes et des femmes.

L'auteurHenry Carlier

Accompagner les jeunes catholiques européens ; les regarder avec sympathie et confiance

9 mai 2017-Temps de lecture : 3 minutes

Face à la culture du néant, qui n'a presque rien à dire aux jeunes, l'éducateur chrétien doit regarder les jeunes avec sympathie et confiance et leur montrer le Christ.

- Mgr Juan José Omella

Archevêque de Barcelone

Le symposium sur l'accompagnement des jeunes organisé par le Conseil des Conférences Episcopales d'Europe (CCEE) s'est tenu à Barcelone en mars. Cette rencontre a rassemblé 275 experts de toute l'Europe dans les domaines liés à l'accompagnement des jeunes dans les différentes conférences épiscopales : jeunesse, vocations, universités, enseignement et catéchèse. En plus des présentations d'experts en accompagnement, il y a eu un échange d'expériences de bonnes pratiques de divers mouvements et initiatives pastorales européennes présentes, ainsi que le témoignage de jeunes.

J'ai eu l'honneur de participer à la séance inaugurale dans l'Aula Magna du Séminaire conciliaire de Barcelone, aux côtés de l'archevêque de Valence, le cardinal Antonio Cañizares, et de l'archevêque de Westminster, le cardinal Vincent Nichols. Dans mon discours, j'ai souhaité la bienvenue à tous les participants dans notre ville, en rappelant quelques mots du Pape François, qui ont encadré l'activité de ce symposium : "C'est aussi les prendre au sérieux dans leur difficulté à déchiffrer la réalité dans laquelle ils vivent et à transformer une annonce reçue en gestes et en paroles, dans l'effort quotidien pour construire leur propre histoire et dans la recherche plus ou moins consciente d'un sens à leur vie"..

En ce qui concerne cet accompagnement des jeunes, le cardinal Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, a livré une belle réflexion intitulée Évangélisation et bonnes pratiques d'accompagnement. Dans son discours, il a souligné que "Accompagner signifie conduire la personne dans les profondeurs de son existence, pour découvrir la présence d'un appel à la vérité, clé de la réalisation de la liberté, qui nous permet de nous dépasser pour faire pleinement confiance au projet mystérieux de Dieu qui donne un sens et une signification à la vie. Les vocations ne se fondent pas sur les qualités que l'on possède, on peut même dire le contraire : la correspondance à une vocation consiste à valoriser et à soutenir tout ce que l'on est déjà. Aider à découvrir la primauté de Dieu dans notre vie et la puissance de sa grâce sont les moyens par lesquels nous pouvons contribuer consciemment à diriger notre propre existence"..

Ces journées de travail ont été accompagnées de moments d'intense prière, qui ont atteint leur point culminant lors de l'Eucharistie célébrée dans la Sagrada Familia le jeudi 30 mars, présidée par le Cardinal Angelo Bagnasco, président du CCEE. Auparavant, des spécialistes de l'œuvre d'Antoni Gaudí, le sculpteur Etsuro Sotoo et le théologien Armand Puig, ont présenté aux personnes présentes le chemin de la beauté pour l'évangélisation des jeunes, et ont effectué une visite guidée de la Sagrada Família.

Un autre moment mémorable que je voudrais souligner a été la foire aux bonnes pratiques dans le domaine de l'évangélisation et de l'accompagnement des jeunes. Ce fut une merveilleuse occasion, qui a permis un riche échange de propositions et de suggestions à travers une exposition de diverses initiatives réalisées en Europe par différents mouvements de jeunesse, congrégations religieuses et diocèses. Ces initiatives ont été sélectionnées en vue de leur application dans le contexte socioculturel européen.

Enfin, je voudrais partager avec vous et faire miennes les paroles du Cardinal Angelo Bagnasco lors de la séance de clôture du symposium, qui, je crois, résument le travail accompli. Le Cardinal a fait référence à la figure de l'éducateur dans le contexte actuel, caractérisé par "la culture du néant". L'éducateur chrétien doit avant tout se tourner vers le Christ, le véritable et unique maître. Alors que la culture contemporaine semble "n'ont rien à dire aux jeunes, rien de significatif qui puisse animer leur cœur et remplir leur existence".Cependant, en la personne de Jésus "toutes les vertus humaines y brillent de manière éminente, la pleine humanité de l'homme y resplendit, cette humanité que notre époque risque de ne pas reconnaître et de réduire la personne à l'état liquide".

Regardons la jeune génération avec beaucoup de sympathie et de confiance : "Ce sera à eux d'être les nouveaux évangélisateurs, convaincus qu'évangéliser aujourd'hui, c'est enseigner aux gens l'art de vivre ! Notre époque est particulièrement ardue, c'est l'heure que la Providence nous a donnée, que nous embrassons avec confiance et amour".

Enfin, je voudrais profiter de l'occasion offerte par la revue Palabra pour remercier les organisateurs et les participants pour leur travail. J'espère qu'ensemble, nous avons contribué à trouver des moyens de revitaliser la pastorale des jeunes et des vocations dans notre Église, dans la perspective du prochain Synode des évêques sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel, convoqué par le pape François pour octobre 2018.

L'auteurOmnes

Espagne

Les groupes féministes et pro-vie s'accordent pour critiquer la "maternité de substitution".

Omnes-5 mai 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Une journée d'information sur la maternité de substitution a suscité des protestations de la part de groupes féministes et de collectifs LGTBI qui considèrent cette pratique comme une exploitation des femmes.

-Henry Carlier

Il est curieux que, sur la "gestation pour autrui", deux groupes aussi éloignés idéologiquement que les organisations féministes et les groupes LGTBI (lesbiennes, gays, transgenres, bisexuels et intersexués), d'une part, et les associations pro-vie, d'autre part, coïncident sur la même chose : qu'il s'agit d'une "l'exploitation des femmes", aussi reproductive ou altruiste qu'elle puisse être.

Le 6 mai, une mobilisation est prévue à l'occasion du Réseau national contre la maternité de substitution (comprenant quelque 50 groupes féministes) pour protester contre la soi-disant Salon Surrofair à MadridL'événement était organisé par une société de conseil en maternité de substitution en Ukraine.

Quelques semaines auparavant, les représentants de ce réseau ont exigé de la mairie de Madrid et de la Communauté autonome de Madrid qu'elles s'acquittent de leur devoir de "pour empêcher cette foire d'avoir lieu avec la loi en main". "Ce serait comme autoriser une foire sur le trafic de drogue", a déclaré Sonia Lamas, porte-parole de la plateforme. Ils ont prévenu que la maternité de substitution menaçait les droits des femmes, et qu'elle "ne sont pas du bétail pour satisfaire les désirs de reproduction de quelques-uns".. En outre, "se heurte à la loi en vigueur et aux droits de l'enfant".

Alicia Miyares, présidente de Nous ne sommes pas des vaisseauxLe contrat de maternité de substitution, a-t-il souligné, implique la renonciation du droit de la mère porteuse à "un droit fondamental La Commission a également ajouté que le consentement de la mère à la filiation de l'enfant n'était pas requis : "Pouvez-vous imaginer un contrat dans lequel l'une des parties renonce irrévocablement à son droit de vote ? Il ne s'agit pas de "une technique de procréation assistée de plus". y "n'est pas comparable au don d'ovules", parce qu'ici un être humain est donné et "Une créature n'est pas donnée.

Elle a également critiqué la maternité de substitution "altruiste" : ce serait une "couverture".. "Ce qu'ils veulent, c'est une loi, aussi restrictive soit-elle, pour enregistrer les enfants nés à l'étranger", parce qu'en Espagne, il n'y a pas beaucoup de femmes prêtes à faire des gestations pour d'autres.

Ramón Martínez, vice-président de la Commission européenne. Nous sommes différents et au nom des collectifs LGTBI, a défendu l'adoption d'enfants et a mis en évidence le fait que "La solution au problème de la parentalité ne consiste pas à faire fi des droits des femmes.

Pour Elena Rábada, présidente du parti féministe, la maternité de substitution "est très proche des réseaux de trafic d'êtres humains". D'autre part, elle a été remise en question : "Pourquoi le trafic d'organes est-il contraire à l'éthique et la gestation pour autrui à l'éthique ?

Il est également original que ces groupes féministes et collectifs LGTBI utilisent désormais, pour s'opposer à la gestation pour autrui, l'argument des associations pro-vie pour dénoncer l'introduction de l'avortement.

Dans la Réseau national contre la maternité de substitution se méfie du fait que le nombre de cas en Espagne se chiffre en milliers : le chiffre sera gonflé pour faire croire qu'il s'agit d'une nécessité sociale.

Quelques aspects pertinents

En conversation avec Elena Postigo Solana, docteur en bioéthique et coordinatrice de la Chaire de bioéthique de l'Université de Barcelone. Fondation Jérôme Lejeuneclarifié certains aspects de la "maternité de substitution". D'abord, qu'il vaudrait mieux parler de "maternité de substitution", car ce qui est substitué, c'est que la femme accouche. Et la "gestation pour autrui" ne décrit pas vraiment ce qui se passe, car ce n'est pas seulement l'utérus qui est loué, mais la personne entière de la gestatrice.

Il souligne que la maternité de substitution est en train de devenir une activité très lucrative, ce qui a donné lieu à ce que l'on appelle le "tourisme reproductif" dans les pays en développement.

Il est clair qu'il n'existe pas de droit à l'enfant qui justifie un hypothétique droit à la maternité de substitution, et bien qu'elle puisse être initialement motivée par l'altruisme, la maternité de substitution est souvent précédée d'un accord de versement d'une indemnité ou de prise en charge des frais de santé.

Cadre juridique actuel

Légalement, le contrat de maternité de substitution dans notre pays est considéré comme nul et non avenu par l'article 10 de la loi 14/2006, du 26 mai, sur les techniques de reproduction humaine assistée. La mère est celle qui donne naissance. La nullité de ce contrat est fondée sur la dignité de la femme enceinte et de l'enfant, qui ne peuvent être transformés en objet commercial, pas plus que leur corps.

En droit pénal, la maternité de substitution est qualifiée de crime à l'article 221 de la loi organique 10/1995, du 23 novembre, du code pénal. Cette loi punit ceux qui, moyennant une compensation financière, remettent un enfant, un descendant ou tout mineur à une autre personne, même s'il n'existe aucun lien de filiation ou de parenté, en évitant les procédures légales de tutelle, de placement familial ou d'adoption, dans le but d'établir un lien similaire à celui de la filiation. Elle est passible d'une peine d'emprisonnement de un à cinq ans et d'une interdiction d'exercer l'autorité parentale, la tutelle, la curatelle ou la garde pendant quatre à dix ans.

Malgré cette réglementation, l'Espagne a reconnu la gestation pour autrui suite à un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme du 26 juin 2014. Et l'inscription au registre civil d'un enfant né hors d'Espagne par le biais d'une mère porteuse est autorisée sur la base de l'intérêt de l'enfant. Toutefois, l'interdiction de la maternité de substitution n'a pas été modifiée.

Dans d'autres pays

Bien que dans certains pays comme l'Albanie, la Géorgie, la Croatie, les Pays-Bas, la Russie, le Royaume-Uni, la Grèce et l'Ukraine, la maternité de substitution soit légale, elle est interdite dans la grande majorité des États européens. Outre l'Espagne, il est expressément interdit en Allemagne, en Autriche, en Estonie, en Finlande, en Islande, en Moldavie, au Monténégro, en Serbie, en Slovénie, en Suède, en Suisse, en Turquie et en France. Toutefois, comme en Espagne, l'arrêt précité de la Cour européenne des droits de l'homme a également conduit à la reconnaissance du droit à la maternité de substitution dans toute l'Union européenne.

Il est partiellement toléré en Belgique, au Luxembourg, en Pologne ou en République tchèque. En Hongrie, en Irlande, en Lettonie, en Lituanie, à Malte, à Monaco, en Roumanie, à Saint-Marin et en Bosnie-Herzégovine, il n'existe aucune réglementation interdisant expressément cette pratique.

En dehors de l'Europe, elle est reconnue dans sept États américains ainsi qu'au Mexique, en Australie, en Inde et en Thaïlande. Dans ces deux derniers pays, afin de limiter le tourisme procréatif, les gouvernements interdisent la maternité de substitution pour les étrangers.

Selon Elena Postigo, le coût de la maternité de substitution varie. Aux États-Unis, où le nombre annuel de naissances par substitution a doublé au cours des six dernières années pour atteindre environ 2 000, la location des services d'une mère porteuse coûte 225 000 dollars ; en Inde ou en Thaïlande, environ 72 000 dollars. Dans le cas de l'Inde, le plus grand marché de mères porteuses au monde, le commerce des mères porteuses génère pas moins de 2,3 milliards de dollars par an.

Elena Postigo avertit que la gestation pour autrui s'accompagne toujours d'une fécondation in vitroLes implications médicales, éthiques et juridiques sont très graves (par exemple, le droit de l'enfant à connaître la filiation du parent donneur est violé). Les implications médicales, éthiques et juridiques sont très graves (par exemple, le droit de l'enfant à connaître la paternité du parent donneur est violé). Par conséquent, avant de légiférer sur cette question, il faudrait l'étudier en détail, même s'il estime que cette pratique devrait être interdite, comme l'ont fait d'autres pays de la région. n

Expériences

Comment atteindre la maturité nécessaire pour se marier

De nombreux fiancés se demandent : serai-je capable de vivre ensemble, de me donner à une autre personne comme mari et femme et de fonder une famille ? Ces lignes offrent quelques repères pour accompagner les fiancés et les aider à atteindre une maturité qui leur permettra de construire leur futur mariage sur des bases solides.

Fiole Wenceslas-5 mai 2017-Temps de lecture : 9 minutes

Une dame âgée qui assistait à la messe avec ses contemporains a dit un jour à son curé : "Ne nous parle pas tant de divorce, nous ne sommes pas prêts pour ça. Si nous avons un mari, nous n'allons pas le quitter maintenant. Si seulement les jeunes mariés, jeunes femmes et hommes, pouvaient répéter une déclaration similaire : "Si je t'ai promis un amour éternel, je ne te quitterai pas maintenant". C'est le désir profond de celui qui tombe amoureux. Je n'ai pas rencontré de couples qui se sont promis un "je t'aime" temporaire, un "je t'aime" assorti de conditions : seulement tant que vous êtes jeunes ou tant que vous êtes en bonne santé, ou jusqu'à ce que vous perdiez votre attrait.

L'éternité" est atteinte par le biais de la séduction, qui est un processus aussi naturel et ancien que la maturité. Mais si le processus de maturité a pour but l'harmonie de la personnalité et ne se termine donc pas, la fréquentation doit avoir une fin avec deux issues possibles : soit un au revoir en tant que bons amis, soit un "pour toujours"... Ce sera une période de connaissance mutuelle et de compréhension attentive, une étape pour décider de la prochaine étape, le don de l'un à l'autre. Comme dans tout événement humain, des facteurs psychologiques et spirituels sont également impliqués dans ce parcours et peuvent déterminer son succès ou son échec.

Les futurs mariés devront discerner s'ils sont en mesure de partager un projet de vie avec l'autre personne, s'ils sont en mesure de construire une famille ensemble.

Ces lignes ont pour but d'accompagner ceux qui se trouvent sur le chemin de la séduction dans leurs questions décisives : suis-je assez mûr pour faire le prochain pas ? Suis-je capable de me donner à un toi ? Nous commencerons par rappeler quelques aspects généraux de la maturité, pour ainsi dire, afin de connaître la partition sur laquelle se dessine la croissance amoureuse, et de remarquer les éventuelles difficultés.

Maturité en général

La maturité n'est pas un état, mais un processus qui dure toute la vie. Il fait référence à la fois à la plénitude de l'être et à son développement et sa croissance appropriés. La personne mature est capable de s'approprier un projet. Contrairement à un fruit, l'être humain mûrit toujours et peut même régresser : il peut redevenir vert. Pour cette raison, il a besoin non seulement de soleil et de temps, mais aussi de quelqu'un qui le soutienne et d'une éducation dans un foyer qui serve de modèle.

Les caractéristiques de la maturité sont l'ordre, la cohérence et la primauté de l'intelligence et de la volonté sur le monde affectif, ce réseau complexe d'émotions, de sentiments, de passions et d'humeurs. La raison éclaire l'intériorité et nous permet d'intuitionner, par exemple, que dans la relation interpersonnelle d'un couple, il y a des saisons : tout n'est pas printemps ou cour, mais il y a des automnes et des hivers...

Les animaux se débrouillent généralement très bien sans leurs parents, grâce à leurs instincts naturels. Les jeunes humains ne fonctionnent pas comme ça : nous avons besoin de l'expérience des plus âgés, pour éviter les mêmes erreurs. La maturité va au-delà du vieillissement : il s'agit de conserver son audace, son sourire, son enthousiasme et sa vitalité, malgré le déclin des énergies physiques. Peut-être Platon, qui affirmait qu'il faut 50 ans pour faire un homme, n'était-il pas loin de la vérité.

Mais il n'est pas nécessaire d'attendre la sénescence pour atteindre un niveau de maturité approprié dans les différents domaines de la vie, y compris celui d'élever une famille. Les femmes et les hommes mûrissent progressivement, chacun à sa manière et avec sa propre psychologie. À l'adolescence, une plus grande identité est acquise, et les années suivantes sont marquées par une augmentation progressive de l'intimité. L'identité et l'intimité sont des caractéristiques très importantes pour les futures relations interpersonnelles. On attend des jeunes qu'ils acquièrent leur propre vision du monde et d'eux-mêmes. L'influence du groupe, les modèles qu'ils se choisissent et le contrôle des forces instinctives qui s'éveillent seront déterminants. L'adolescent établit un plan de vie personnel.

En tant qu'enfants, nous mûrissons aussi en dehors de nous-mêmes. C'est cette caractéristique, ou transcendance de soi, qui aura la plus grande influence sur nos relations avec les autres. Combien il est important de la favoriser dès les premières années, lorsque garçons et filles abandonnent progressivement le "à moi, à moi, à moi" qui caractérise l'enfance. C'est ainsi qu'ils acquièrent la capacité de fidélité et d'amour, nécessaire au mariage, qui ouvrira la voie à l'intégrité, au soin et à la sagesse. La psychologie confirme que "la maturité augmente à mesure que la vie se sépare de l'immédiateté du corps et de l'égocentrisme". (G. Allport).

Signes de maturité des mariés

En plus de ces notes générales, les mariés, qui doivent avoir surmonté la crise d'identité de l'adolescence, cherchent à savoir s'il est possible de un projet commun. Pour cela, il est bon que le humusLa base ou le terrain sur lequel vous voulez construire est similaire : la culture, la langue et la religion des deux partenaires sont propices à une bonne relation. Il est important que les deux partenaires connaissent leur passé, en particulier les familles dont ils sont issus. Les rencontres s'accompagnent d'une histoire, dans laquelle il peut aussi y avoir des blessures qui sont projetées. Vous devez vous demander si vos valeurs et vos idéaux sont les mêmes. Comme l'a écrit Saint-Exupéry, "Aimer ne consiste pas à se regarder l'un l'autre, mais à regarder dans la même direction".

Ce sera le la communication dans la différence qui rend possible une connaissance approfondie et, avec elle, la réponse à tant de questions. La maturité consiste à comprendre les divergences, à ne pas chercher à les changer à tout prix ou à espérer que "ça changera quand on se mariera". Une relation superficielle ou éblouissante ne nous permet pas de voir les défauts de l'autre personne. Ce chemin de connaissance mutuelle est également entravé aujourd'hui par ceux qui banalisent la sexualité, ou qui nient toutes sortes de différences entre les hommes et les femmes : génétiques, physiologiques, psychologiques, linguistiques, etc.

Pour récolter de bons résultats lors d'une cour, il est impératif de respecter les étapes. L'amour sait attendre, il cherche le bonheur et le bien de l'autre, il rejette l'indifférence. utiliser de toute personne. Personne ne peut être considéré comme un objet jetable. Les couples matures savent que l'amour n'est pas seulement un plaisir physique, et ils se rejoignent dans leur psychologie et leur spiritualité. Ainsi, le eros fait place à un amour plein, caractérisé par la capacité de sacrifice et de don de soi. On découvre un paradoxe : aimer implique la souffrance. L'affectivité égocentrique du type "Je t'aime parce que tu me fais du bien" est dépassée.. Avec une intimité uniquement physique et anticipée, rien de tout cela n'est visible. "Brûler les étapes finit par brûler l'amour". (Benoît XVI, Discours, 11-IX-2011).

La personne mature vit son la sexualité de manière humaine. Elle transforme l'instinct en tendance : elle reconnaît dans la capacité de reproduction un but grand et élevé, elle transforme les actes en gestes chargés de sens. Elle ne s'arrête pas à la communication physique mais s'ouvre à l'esprit. Pour atteindre ces hauteurs d'amour, il faut la chasteté, qui est comme un vaccin contre l'égocentrisme. Celui ou celle qui est aimé(e) chastement sait qu'il ou elle est en présence d'un amour inconditionnel, et qu'il ou elle ne lui fera pas de mal. Ce n'est que si cet aspect est bien vécu que l'on apprend vraiment à connaître l'autre personne. Cette vertu protège la liberté et la vérité et devient un bijou qui orne la personnalité. C'est ainsi que l'on peut décider du passage de l'engouement au don total de soi dans le mariage.

Il peut aussi arriver qu'après une période où l'on a appris à se connaître suffisamment, où les conversations paisibles abondent, on découvre qu'il y a peu de choses en commun, peu de points de contact sur lesquels fonder une relation stable. Ce sera alors un signe de maturité que de rompre le processus, même si une certaine attirance persiste, car "rien n'est plus volatil, précaire et imprévisible que le désir". (Francisco, Amoris laetitia, 209).

Percevoir des notes désaccordées

L'idéalisation de l'autre est un danger qui brise l'harmonie de la relation et peut être captée à l'extérieur du couple, comme une note désaccordée. Elle peut être le résultat de multiples facteurs, comme la complicité du vice, qui aveugle et ne permet pas de voir les défauts. Lorsqu'on regarde la réalité du point de vue du plaisir, les défauts de la personnalité restent sur un plan inaccessible. Au contraire, le réalisme conduit à aimer l'autre avec ses défauts, et pas seulement malgré eux... Il ne s'agit pas de chercher un vous parfait et de savoir si je suis attiré par lui ou elle, mais de comprendre que cet idéal n'existe pas et de se demander calmement : serai-je toujours capable de parler à cette personne ?

Sur toute note de maturité, vous pouvez le manque de tension saine. Les signes de cette tension sont un amour véritable, capable de se sacrifier. Ceux qui ne sont ancrés que dans le plaisir, dans une sexualité incontrôlée, peuvent trouver un équilibre, une apparence instable et autonome de sécurité. "Nous ne pouvons pas traiter les liens de la chair à la légère, sans ouvrir quelque blessure durable dans l'esprit". (Francisco, audience 27-V-2015). La psychologie montre qu'une relation sexuelle laisse toujours une trace indélébile. L'initiation prématurée à l'activité sexuelle peut conduire à la stérilité de l'amour, voire à l'extinction du plaisir recherché.

C'est comme un sol exploité, qui a besoin de plus en plus de produits chimiques pour redevenir fertile. Une tension saine fait défaut, les regards se troublent. Et, paradoxalement, de nouvelles tensions malsaines sont créées, comme un faux sentiment de fidélité, reflétant plutôt une dépendance émotionnelle, envers la personne qui a été complice des relations. Cette tension exagérée endommage les cordes de l'âme et se paie en désillusions. Elle ouvre la voie à une série de relations superficielles, où tout est pareil, dans la culture du utiliser et jeter.

La priorité accordée au plaisir occulte le but plus profond de la sexualité et du sexe. Elle conduit à se satisfaire de "se sentir bien et rien de plus", à vivre déconnecté de l'éthique nécessaire à la construction de sa personnalité. L'exaltation du plaisir cherche des justifications au-delà du bien et du mal, comme le slogan "le corps est à moi", qui rappelle l'enfance. Cela conduit facilement à un rejet de la maternité et de la paternité. L'esprit est incapable de voler, car il a perdu ses ailes, il lui manque la tension du véritable amour. La relation et la maturité de chaque personne ne peuvent être analysées uniquement de manière expérimentale. Elle ne peut pas non plus être mesurée en "goûtant", comme on le ferait avec une pomme : si après la première bouchée, je constate qu'elle n'est pas mûre, je la laisse ; si je ne l'aime pas, je la jette et j'en cherche une autre. Il faut le répéter : les gens ne sont pas utilisés.

Atteindre l'harmonie

Forever" est possible et ne s'improvise pas. Ces mots doivent être diffusés en arrière-plan. Nous devons nous rappeler que les femmes et les hommes sont capables de prendre des décisions définitives. C'est ce que le pape a dit aux mariés : "S'il vous plaît, nous ne devons pas nous laisser dépasser par la 'culture du provisoire'. Cette culture qui nous envahit tous aujourd'hui, cette culture du provisoire, ça ne marche pas ! ". (Francisco, discours 14-II-2014).

Pour être en mesure de prendre des décisions définitives, il est nécessaire d'accepter la possibilité de se tromper. Nietzsche a noté que, contrairement aux animaux, les êtres humains possèdent la capacité de faire des promesses. Il convient d'ajouter qu'il est également capable de les conserver. Et sans la foi en une destinée éternelle, c'est plus difficile.

Dans la cour, l'harmonie ne peut être atteinte que par une interprétation que deux personnes essaient de pour bien faire. Ce sera mieux si chaque corde est accordée, aussi bien celles de la maturité générale que celles du message chrétien des béatitudes. Il s'agit d'un programme centré sur l'amour, avec des suggestions pratiques pour distinguer les vrais biens des illusions, pour trouver la bonne note à chaque instant.

Tout au long du concert, la fatigue ne manquera pas. Il y a des moments plus difficiles et des notes qui sont difficiles à atteindre. Comme l'a écrit Thibon, "Les obstacles sont faits pour être surmontés. L'amour, coloré au début par une perfection illusoire, due au désir et à l'imagination, ne peut durer sans la volonté"..

En parlant de la séduction, saint Josémaria a dit ceci, "Comme toute école d'amour, elle doit être inspirée non par le désir de possession, mais par un esprit de dévotion, de compréhension, de respect et de douceur". C'est un processus qui demande du temps et du dialogue. Il y a parfois de nombreux défis internes et externes qui rendent la tâche difficile. Il n'est pas possible d'atteindre l'harmonie au milieu de tant de bruit. Il est également nécessaire de se "déconnecter" des réseaux anonymes et de favoriser le plaisir, les intérêts et les amitiés. hors ligne, à entendre.

En résumé, les principales notes d'harmonie dans la séduction sont : considérer l'amour comme un sacrifice, respecter et aimer l'autre, passer de l'instinct à la tendance, contrôler les émotions avec intelligence, savoir attendre et être ouvert à un dialogue fructueux. Le processus ne doit pas être si court qu'il empêche la connaissance, ni si long qu'il mène à la routine. L'amour, comme la musique, a quelque chose d'immatériel, qui cherche le bien de la personne que l'on aime et qui dure dans le temps.

Le chef d'orchestre

"L'alliance d'amour entre l'homme et la femme s'apprend et se raffine. Permettez-moi de dire qu'il s'agit d'une convention d'artisan. Faire de deux vies une seule est presque un miracle, un miracle de la liberté et du cœur, confié à la foi". (Francisco, audience 27-V-2015). Pour y parvenir, le chrétien bénéficie de l'assistance affectueuse de l'Esprit Saint, qui peut être considéré comme l'Esprit de Dieu. chef d'orchestre. Lorsqu'il agit dans l'âme, l'harmonie est atteinte.

La maturation des mariés est un long processus, qui commence dès l'enfance. Les cours de préparation au mariage ne suffisent pas, une catéchèse approfondie est nécessaire, notamment dans la famille d'origine. C'est là que l'on apprend qu'un bon plan de vie vaut la peine et que l'on acquiert des responsabilités. C'est là que l'on comprend le langage du corps, de la psyché et de l'esprit. Si nous voulons que de nombreux jeunes disent I "Je t'aimerai toujours et ne te quitterai pas", nous devons valoriser la cohérence et l'identité, favoriser le dialogue et la connaissance mutuelle, la véritable sagesse de l'esprit et du cœur. De cette façon, ils pourront créer de nouveaux courants, plutôt que d'aller à contre-courant, ils influenceront joyeusement beaucoup d'autres personnes.

Dans cette aventure, ils comptent sur l'aide de la grâce de Dieu et la grâce des autres, également pour renouveler l'amour chaque jour. Nous ne sommes pas des morceaux inertes d'ébène ou d'ivoire sur un clavier de piano. L'harmonie tentée sera imparfaite, propre aux êtres libres et imparfaits. Dans la période d'essai des fréquentations, il sera utile de se demander, et de demander au Seigneur, si l'on est en mesure de poursuivre un projet commun avec une autre personne. La chanson écrite par Paul McCartney reflète bien le désir de clarifier ses doutes :

Ebony et Ivory vivent ensemble
en parfaite harmonie
Côte à côte
sur le clavier de mon piano,
oh Seigneur, pourquoi ne le faisons-nous pas ?

L'auteurFiole Wenceslas

Docteur et prêtre.

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Monde

Les apparitions de Fatima et la foi des petits bergers, une espérance pour le monde

Ricardo Cardoso-3 de mai de 2017-Temps de lecture : 5 minutes

En parlant des temps à venir, Jésus fait référence au fait que "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas". (cf. Mt 24, 35). De ces paroles de Jésus, nous pouvons conclure que sa Mère continuera à faire résonner, dans le cœur de l'humanité blessée, le besoin de se tourner à nouveau vers son Seigneur, à la recherche de Celui qui prend soin d'elle par Amour. C'est pourquoi le service de l'Amour de Dieu continue à résonner dans les générations successives qui, depuis 1917, écoutent ce que la Vierge a transmis aux petits bergers à Fatima : son Message.

La première manifestation surnaturelle a eu lieu en 1915, sur la montagne du Cabeço. Les récits de Sœur Lucia (Mémoires de Sœur Lucia) indiquent que, alors qu'elle était avec trois amies (Teresa Matias, Maria Rosa et Maria Justino), "Quand midi est arrivé, nous avons mangé notre collation, puis j'ai invité mes compagnons à prier le chapelet avec moi, et ils se sont joints avec plaisir. A peine avions-nous commencé que, sous nos yeux, nous vîmes, comme suspendue dans l'air au-dessus des arbres, une figure comme une statue de neige que les rayons du soleil rendaient transparente". Pour ces filles, plongées dans la prière, le doute subsistait quant à l'identité du personnage.

Première apparition de l'ange

Au printemps 1916, une autre manifestation surnaturelle a eu lieu. Cette fois, tout est plus clair, car l'ange lui-même se fait connaître "N'ayez pas peur ! Je suis l'ange de la paix. L'ange prend l'initiative et les invite à prier : "Priez avec moi ! Sœur Lucia dit qu'à ce moment-là, l'Ange, "Agenouillé sur le sol, il a incliné son front vers le sol".

L'attitude de l'envoyé de Dieu est suivie par les enfants : "Transportés par un mouvement surnaturel, nous l'imitons et répétons les mots que nous l'entendons prononcer". De l'initiative de l'Ange naît l'acte d'adoration eucharistique et trinitaire.Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je t'aime. Je te demande pardon pour ceux qui ne croient pas, n'adorent pas, n'espèrent pas et ne t'aiment pas"..

Réparation et communion

Au cours de l'été de la même année, 1916, la deuxième manifestation surnaturelle de l'Ange a eu lieu, mais cette fois, alors qu'ils se reposaient près du puits d'Arneiro. L'Ange leur dit : "Que faites-vous ? Priez, priez beaucoup ! Les Cœurs de Jésus et de Marie ont des desseins de miséricorde sur vous. Offrez constamment des prières et des sacrifices au Très-Haut".

Les enfants lui demandent comment ils doivent faire, et l'Ange concrétise : " De tout ce que tu peux, offre un sacrifice en acte de réparation des péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs [...]. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous envoie". Il ajoute : "Apportez ainsi la paix à votre patrie. Je suis votre ange gardien, l'ange du Portugal".

À l'automne 1916, la troisième manifestation surnaturelle de l'Ange a eu lieu. Les enfants venaient de terminer le chapelet quand il leur est apparu. "tenant dans sa main un calice et sur celui-ci une hostie, d'où tombaient quelques gouttes de sang dans le calice. Laissant le calice et l'hostie suspendus en l'air, il se prosterne sur le sol et répète trois fois la prière : -Sainte Trinité, Père, Fils, Saint-Esprit, je vous adore profondément...".

Puis il a donné la Sainte Communion aux enfants, en leur disant :"Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragés par des hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu".

Apparitions de la Vierge : 13 mai

L'étude et la connaissance du phénomène surnaturel des apparitions de Notre-Dame à Fatima exigent une lecture équilibrée de la foi, loin du sensationnalisme émotionnel ou de l'intellectualisme de la foi. De cette façon, le point de départ sera toujours ce que le Catéchisme de l'Église catholique nous enseigne. Dans toute révélation particulière, sa fonction n'est pas celle de "...".amélioration". o "complet" Le but n'est pas tant de révéler la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à la vivre plus pleinement dans une certaine période de l'histoire.

Dans les apparitions de la Vierge Marie, comme documenté dans le Mémoires de Sœur LuciaLes histoires familières dans lesquelles la Sainte Vierge parle avec proximité, tendresse et un cœur de mère sont impressionnantes.

Lors de la première apparition, le 13 mai 1917, la Sainte Vierge les a surpris alors qu'ils échappaient à une tempête. Juste là, où le Capelinhails ont vu "Sur un chêne vert, une Dame, toute de blanc vêtue, plus brillante que le soleil, rayonnant une lumière plus claire et plus intense qu'un verre de cristal, rempli d'une eau limpide, percé par les rayons du soleil le plus ardent. Nous nous sommes arrêtés, stupéfaits, devant cette apparition. Nous étions si proches que nous nous tenions dans la lumière qui l'entourait, ou qu'elle rayonnait".

La Vierge Marie les interroge sur leur volonté d'accepter la mission de Dieu pour eux.Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu'il voudrait vous envoyer, en acte d'expiation des péchés par lesquels il est offensé et de supplication pour la conversion des pécheurs ? Et dans sa réponse -Oui, nous le faisons.-Ces petits enfants assument avec maturité leur collaboration aux desseins de l'Amour salvateur de Dieu. Dans la même apparition, la Vierge leur demande de la retrouver là tous les mois et de prier le chapelet tous les jours.

Prier le chapelet pour la conversion

Le 13 juin, la Vierge leur révèle qu'elle emmènera bientôt François et Jacinthe au ciel. demande Lucia : "¿Je reste ici tout seul ?. La réponse de la Vierge n'est pas seulement pour Lucie, car elle continue à résonner dans chaque cœur croyant : "Non, mon enfant, et souffrez-vous beaucoup ? Ne vous découragez pas. Je ne te quitterai jamais. Mon Cœur Immaculé sera votre refuge et le chemin qui vous mènera à Dieu. Ce Cœur de Mère est le lieu de la tendresse et de la sécurité, le chemin sûr qui mène à Dieu.

Dans la troisième apparition, le 13 juillet, la Vierge continue d'insister sur la récitation du chapelet comme moyen d'obtenir de nombreuses grâces pour diverses intentions, notamment la paix et la conversion des pécheurs.

Comme pour les apparitions de l'Ange, la Vierge insiste également sur la prière et les sacrifices constants pour la conversion des pécheurs et leur permet de voir les souffrances de l'enfer.

D'autre part, la Vierge leur parle des plans de Dieu et des risques encourus par l'humanité : " Vous avez vu l'enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs ; pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si vous faites ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes seront sauvées et vous aurez la paix. La guerre va se terminer. Mais s'ils ne cessent pas d'offenser Dieu, une pire commencera sous le règne de Pie XI. Lorsque vous voyez une nuit éclairée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne qu'il punira le monde pour ses crimes par la guerre, la famine et les persécutions de l'Église et du Saint-Père.

Consécration et temps de paix

"Pour l'empêcher". -La Vierge Marie poursuit : ".Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, et la Communion de réparation les premiers samedis. S'ils tiennent compte de mes demandes, la Russie se convertira et il y aura la paix ; sinon, elle répandra ses erreurs dans le monde entier, favorisant les guerres et les persécutions de l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père devra beaucoup souffrir, diverses nations seront anéanties. Enfin, mon Coeur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui sera convertie, et elle sera accordée au monde.seulement en temps de paix".

La Vierge Marie leur conseille également de prier le chapelet, "après chaque mystère, vous direz : O Jésus Mon Dieu, pardonnez-nous, délivrez-nous des feux de l'enfer, amenez toutes les âmes au ciel, surtout les plus démunies !

Lors de l'apparition d'octobre, la Vierge leur demande de construire une chapelle en son honneur, de demander aux pécheurs de s'amender et de demander le pardon des péchés. "n'offensez pas davantage le Seigneur notre Dieu, qui est déjà très offensé". Une fois terminé, il s'est élevé dans le ciel, et c'est alors que les soixante-dix mille personnes qui se trouvaient là ont assisté au miracle du soleil, qui a effectué des rotations sur sa périphérie, en émettant des étincelles de lumière, et a acquis différentes couleurs qu'il a répandues sur toute la Terre, pendant 8 à 10 minutes, selon les protagonistes et les scientifiques.

"La première condition pour être béatifié est d'avoir pratiqué les vertus à un degré héroïque, et on disait que les enfants n'avaient pas cette capacité", rappelle le cardinal portugais Saraiva Martins. "Mais dans le cas des petits bergers Jacinta et Francisco, ce n'est pas le cas, car ils ont fait preuve d'un héroïsme que j'aimerais voir chez de nombreux adultes", assure-t-il. Le pape ne les déclare pas saints en raison des apparitions de la Vierge, mais en raison de la manière dont ils ont vécu leur foi, ajoute-t-il.

L'auteurRicardo Cardoso

Vila Viçosa (Evora, Portugal)

Monde

Le pape renforce l'Égypte chrétienne. Quelques défis pour les catholiques africains

Omnes-3 de mai de 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Le pape François a dénoncé en Egypte "toute tentative de justifier toute forme de haine au nom de la religion", et a encouragé le dialogue œcuménique et interreligieux avec les musulmans et les chrétiens orthodoxes. Dans le sillage de ce voyage, Palabra a publié un rapport détaillé sur certains des défis auxquels sont confrontés les catholiques en Afrique.

-Edward Diez-Caballero, Nairobi (Kenya)

Joseph Pich, Johannesburg (Afrique du Sud)

"Mina n'avait que 25 ans. Elle est allée, comme n'importe quel autre dimanche, prier à l'église et a rencontré la mort". C'est le témoignage de Shahib, le cousin de Mina, après l'attaque terroriste qui a ensanglanté deux églises en Egypte.

L'un des témoins des attaques, Hoda Mikhail, a déclaré qu'il ne comprenait pas comment cela avait pu se produire. Ici, en Égypte, "Les musulmans et les chrétiens sont des frères. Le terrorisme n'atteindra pas ses objectifs", collecté El Mundo.

Le dimanche des Rameaux a été célébré dans le monde entier, mais en Égypte, il est devenu le Vendredi saint. Des chrétiens de l'église Saint-Marc d'Alexandrie et de l'église Saint-Georges de Tanta - à 90 kilomètres au nord du Caire - ont été martyrisés au milieu de la Semaine sainte.

Les habitants de ces deux villes mettront longtemps à oublier cette attaque qui porte atteinte à l'agréable coexistence dans ce pays africain.

Arrêtez les canulars du pape

18 avril 2017-Temps de lecture : 2 minutes

Un catholique sérieux et mature doit être critique à l'égard des canulars qui circulent de plus en plus sur le web et qui sont attribués au Pape.

- Xiskya Valladares

Religieux de la Congrégation de la Pureté de Marie.

@xiskya

Ces derniers temps, le pape François semble s'épancher dans des messages doux et simples, ce qui est étonnamment inhabituel pour un pontife. "Nous savons que Dieu n'utilise pas Facebook"., "Noël, c'est toi, quand tu décides de renaître chaque jour et de laisser Dieu entrer dans ton âme"., "Nous avons besoin de saints sans voile, sans soutane".... et beaucoup de "ringardise" qui surprendrait toute personne ayant deux doigts sur le pouls.

Il s'agit de canulars (canulars) qui circulent sur le web, par exemple, en whatsapp ou par courriel. Messages en chaîne contenant une phrase que le pape a prononcée et à laquelle quelqu'un a ajouté le reste de la sienne. Le problème est devenu si grave que le Saint-Siège s'est exprimé : "Ce genre de textes circulant sur internet et attribués au pape François ne disent généralement pas à quelle date et à quelle occasion il a prononcé ces mots. Car dans ce cas, il serait facile pour quiconque de se rendre sur le site officiel du Saint-Siège et de vérifier s'il s'agit bien des paroles du pape". (News.va, 3 décembre 2015).

Beaucoup de gens aimeraient que le pape prononce réellement ces mots, presque toujours parce qu'il peut les appliquer à quelqu'un d'autre. Et c'est ainsi qu'ils ont surgi : de quelqu'un qui veut imposer sa pensée et l'attribue au Pape afin de lui donner plus d'autorité. Mais c'est une tromperie. Tout comme les nombreux appels à la prière qui nous parviennent comme s'ils venaient du Pape.

Il y a des gens qui disent qu'ils ne font pas de mal en partageant des prières, en appelant à des veillées, et toutes sortes d'autres sortes de... canulars du pape. Faux. La prière n'est pas de la magie, et elle ne peut pas contribuer à tromper les gens. C'est le péché.

Ce type de messages en chaîne est apparu dans les temps anciens en association avec des thèmes religieux. Pas étonnant que les athées se moquent de nous et nous considèrent comme des primitifs, nous le mettons sur un plateau chaque fois que nous sommes craintifs, scrupuleux ou superstitieux devant ces chaînes. Il est difficile de comprendre qu'un catholique sérieux et mature puisse se laisser prendre à une telle manipulation émotionnelle.

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La mondialisation du piège

La corruption peut également être combattue par la prévention, les sanctions et les peines. Quelque chose ne va pas lorsque, dans la famille, à l'école ou entre amis, personne ne corrige et ne donne de conseils, ou lorsque les principes de vie ne sont pas transmis par le bon exemple.

18 avril 2017-Temps de lecture : 2 minutes

La corruption n'a pas de limites ni de conditions, ni d'idéologies. En témoignent les millions de pots-de-vin, de dessous-de-table et de doubles paiements versés par la transnationale brésilienne Odebrecht, en échange de l'obtention de grands contrats de travaux publics dans une douzaine de pays d'Amérique latine.

Une affaire sans précédent qui met en lumière la mondialisation de la tricherie, dans laquelle sont impliqués des hommes politiques et des gouvernements de diverses obédiences, ainsi que des hommes d'affaires, des banquiers et des publicitaires. Alors que les enquêtes progressent, l'indignation du public grandit également, exigeant des lois drastiques pour arrêter et punir les corrompus : rien ne les arrête, car pour eux "la loi est faite la loi est faite le piège".

La condamnation et la plainte contre la corruption au sein du gouvernement devraient être étendues au secteur privé qui, comme dans l'affaire Odebrecht, montre la relation entre les besoins publics et les offres du secteur privé. Une relation dans laquelle des réseaux à grande échelle sont mis à jour, et qui doit finalement se concentrer sur la détérioration individuelle, sur le manque de valeurs et de respect des personnes qui dirigent et prennent les décisions.

Comme dans le cas des drogues, la corruption est également combattue par la prévention, la sanction et la pénalisation. Deux maux similaires qui compromettent essentiellement la formation humaine, le caractère et la conscience sociale de chaque personne. Tout comme le flirt avec les drogues peut commencer par la marijuana, le flirt avec la corruption commence par la tricherie à l'école, le mensonge à la maison, le double jeu avec les amis et le cynisme dans les jeux de hasard.

Il est compréhensible que quelque chose ne va pas lorsque, dans l'environnement familial, scolaire ou amical, personne ne corrige, ne guide ou simplement n'observe le menteur et l'avantageux comme un enfant ou un jeune intelligent ou même malin pour les défis de ce monde en mutation. Quelque chose ne va pas lorsque les principes de vie ne sont pas transmis par le bon exemple des parents, des enseignants et des adultes.

C'est peut-être pour toutes ces raisons que le pape François définit la corruption comme étant "un mal plus grand que le péché" et comme "un processus de mort", quelque chose d'indigne qui plie la volonté à l'ordre du jour. "l'argent de Dieu, le bien-être de Dieu et l'exploitation de Dieu". Un monde de ténèbres dont, selon François, la seule issue est le service sincère et transparent aux autres.

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Monde

Moi, anciennement luthérien et maintenant catholique

L'auteur explique le chemin de sa conversion de luthérien à catholique et le sens qu'il a découvert dans ce parcours. Il a été aidé par des conversations avec un pasteur luthérien, par l'exemple d'autres convertis, par le soutien de sa famille et de ses amis luthériens.....

Ville Savolainen-18 avril 2017-Temps de lecture : 7 minutes

C'est en 1987 que j'ai vu la lumière dans un village de l'intérieur de la Finlande. Quelques jours plus tard, j'ai été baptisé dans l'église luthérienne, car ma famille appartient à l'église luthérienne. Je suis le premier né de neuf frères et sœurs. Mes parents ont voulu nous donner une solide éducation chrétienne dès le départ. Nous allions à la messe luthérienne, et aux diverses activités que la paroisse proposait aux enfants.

Dans les pays nordiques, la présence de l'Église luthérienne est très forte. En Finlande, il touche près de 75 % de la population. Elle a le statut d'une église nationale, avec certains avantages fiscaux qui permettent d'organiser la tâche de formation et de service de nombreuses personnes. Jusqu'en 2000, les évêques luthériens du pays étaient nommés par le président de la République. L'Église catholique, en revanche, est un... minorité dans la société finlandaiseseulement 0,2 % de la population. De nombreux luthériens l'ont vu comme "le croquemitaine", quelque chose qui a des connotations très négatives et qui suscite la méfiance : c'était aussi le cas pour moi.

Je ne sais pas comment l'expliquer, mais même enfant, j'ai souffert de la division et de la séparation des chrétiens. J'ai cherché à comprendre les raisons de ces divisions. En même temps, j'avais le sentiment croissant que quelque chose manquait. J'avais environ 15 ans lorsque j'ai exprimé cette préoccupation à la maison.

J'avais toujours été frappé par la piété liturgique, le silence à l'intérieur de l'église, la joie et la paix des églises catholique et orthodoxe. De plus, avec leur beauté, leur art, leur décoration et, surtout, la célébration de la messe, leurs églises avaient un certain attrait pour moi. Jeune homme, je m'intéressais beaucoup à la philosophie, et je dévorais la littérature classique, ainsi que la boxe, mon sport préféré à l'époque.

En Finlande, il existe une coutume établie de longue date chez les jeunes luthériens de 15-16 ans. C'est le camp de confirmation. Il s'agit généralement d'un camp d'été de deux semaines où un cours de formation chrétienne est dispensé aux jeunes qui souhaitent recevoir la confirmation. Cela vous permet de recevoir la Sainte Communion sans avoir besoin d'être accompagné par un adulte. Aujourd'hui, plus de 80 % de jeunes finlandais participent à ces camps. On prie, on chante, on parle, on se baigne, on fait des barbecues... Quelques jours de contact intense avec Dieu et avec les autres, en profitant des forêts et des lacs de la campagne finlandaise. Lors de cette réunion, il y a toujours un pasteur et quelques jeunes volontaires, qui ont été spécialement formés pour l'occasion. Je faisais aussi partie de ces jeunes volontaires. J'ai aidé des dizaines de jeunes à se rapprocher de Dieu et de l'Église.

J'y ai rencontré un pasteur luthérien qui terminait sa thèse de doctorat à l'université d'Helsinki et s'intéressait beaucoup à la pratique pieuse des catholiques. J'ai eu de longues et intéressantes conversations avec lui sur la philosophie, en particulier sur l'éthique de l'Église.L'éthique de Nicomaque, d'Aristote. En même temps, ce pasteur m'a appris à vivre une vie contemplative à l'aide d'une prière intense.

À cette époque, l'Église catholique venait souvent à l'esprit. J'ai profité de ma confiance et de mon amitié avec ce pasteur pour discuter de certains aspects de la doctrine catholique. Il m'a expliqué la signification du Pape et de son ministère dans l'Église catholique, ainsi que la différence dans le concept de sacrement dans les deux Églises. Il m'a également expliqué le rôle particulier du prêtre catholique dans l'Église. Il a volontiers corrigé certaines idées inexactes que j'avais sur le culte de la Vierge Marie et des saints, le purgatoire et l'infaillibilité du pape. Ces conversations, pleines de patience de la part du pasteur, ont été déterminantes dans ma décision de rejoindre l'Église catholique par la suite. En fait, je me suis demandé pourquoi nous ne sommes pas tous catholiques. Ceci, précisément grâce à l'honnêteté d'un pasteur luthérien.

J'ai commencé à participer activement aux programmes organisés pour les jeunes dans divers camps et clubs de jeunes luthériens. J'ai également participé avec mes amis aux activités proposées par notre paroisse. Mais petit à petit, j'ai senti au fond de moi que ma vie luthérienne n'était pas suffisante. Il manquait quelque chose d'autre. Il ne m'a pas rempli complètement. À ce moment-là, j'ai eu l'intuition que l'Église catholique comblerait complètement ce vide : j'y trouverais la plénitude des moyens de salut et les moyens de ma plénitude en tant que chrétien.

Il n'y avait aucune raison humaine à cette décision ; en fait, ces raisons étaient plutôt contraires. Il n'y avait pas non plus de désir ardent ou de grande évidence pour cette décision. Juste un petit soupçon de ce qui se passait dans mon esprit et mon cœur.

Ma marraine de baptême, au fil du temps, était passée d'un luthérien actif à un agnostique convaincu. Un jour de Noël, en écoutant une homélie de Jean-Paul II à la radio, elle a décidé de devenir catholique. C'est dans cet esprit que j'ai décidé d'aller la voir. Elle m'a raconté sa vie de foi en tant que catholique en Finlande, où ils étaient une minorité et où les paroisses se comptaient sur les doigts d'une main. J'ai été très impressionné par sa constance dans la vie. Si souvent seul et loin des autres catholiques, et pourtant si proche de tous les catholiques du monde. J'ai décidé d'aller à la messe avec elle lorsque je me suis rendu à Helsinki. Là, elle m'a présenté au prêtre.

Puis j'ai décidé d'aller à la messe seul chaque dimanche. Pour un luthérien, il n'est pas obligatoire d'assister à la messe du dimanche, et en fait, on n'y va généralement que deux ou trois fois par an. Il est toutefois habituel de se rendre à la paroisse pour prier, chanter, boire du café ou manger quelque chose et parler de questions de foi. Pour moi, c'était un grand bond en avant en termes de qualité et de quantité. Mais j'ai essayé.

J'ai commencé à aller à la messe du dimanche à Kouvola, où j'ai rencontré le curé, un prêtre d'origine polonaise. À cette époque, l'Église catholique de Finlande comptait à peine 20 prêtres, tous étrangers sauf un. Dès le premier instant, je me suis sentie chez moi. J'étais sûr qu'en franchissant la porte de cette paroisse pour la première fois, il n'y aurait plus d'excuses ou d'hypocrisie dans ma vie. Franchir cette porte, c'était ne jamais revenir en arrière. Je devais vivre de manière cohérente en tant que chrétien catholique. J'y ai commencé un cours hebdomadaire sur la doctrine catholique, et la messe du dimanche est devenue ma chair et mon sang. Après un temps raisonnable, lorsque j'étais prêt, j'ai rejoint l'Église catholique en professant le Credo et en recevant le sacrement de la confirmation. De nombreux amis luthériens ont également assisté à cette cérémonie très spéciale pour moi.

Quand les gens me demandent pourquoi j'ai rejoint l'Église catholique, je ne peux pas l'expliquer avec des mots. Il était clair que ma famille, mes proches, mes amis avaient une influence décisive. De plus, j'ai toujours pu compter sur leur soutien. Et, bizarrement, ils sont tous luthériens. Il est clair pour moi que Dieu appelle à travers d'autres personnes. En revanche, j'ai été fidèle au sentiment que j'avais dans mon cœur, ce qui a entraîné un énorme changement dans ma vie : d'une petite graine est né un arbre.

Pour moi, rejoindre l'Église catholique n'est pas une fin en soi, mais un début. En tant que luthérien, je me sentais un peu individualiste. Oui, j'étais entouré de gens, mais j'étais seul, avec ma propre vie et mon propre salut. En outre, j'ai vu comment la signification du sacerdoce ministériel luthérien s'affaiblissait et devenait de plus en plus mondaine, conformément aux circonstances dictées par la société. Cela a provoqué une très forte réaction de rejet en moi.

Dans l'Église catholique, j'ai vu que les prêtres sont les gardiens des mystères de Dieu. J'ai aimé les recevoir : la confession de temps en temps, la Sainte Messe et ma vie de prière. J'ai trouvé que la participation à la messe dominicale était un remède efficace pour mes propres blessures, mes défauts et mes soucis. La régularité de la prière et des sacrements me protège de nombreux maux. Une bonne alimentation saine ne fait jamais de mal, même si parfois je n'en ai pas assez.

Je suis maintenant marié. Ma femme est luthérienne et nous avons deux petites filles baptisées dans l'Église catholique. Nous allons à la messe ensemble, nous prions ensemble et nous essayons de former les filles à la foi catholique. L'aide de ma femme dans cette tâche est indispensable. Le fait que, bien qu'elle soit luthérienne, elle accepte pleinement la décision que nous prenons concernant l'éducation catholique de nos enfants en dit long sur sa générosité et son dévouement. Pour cela, la meilleure façon de former mes enfants est mon propre exemple de bon catholique. Lorsque ma femme est tombée enceinte de notre premier enfant, j'ai commencé à mieux comprendre que je suis appelé à être une meilleure personne, un meilleur chrétien, un meilleur catholique et, surtout, un meilleur père.

Il y a deux ans, je suis tombé sur isä Raimo, prêtre de la Opus Dei et vicaire général du diocèse, à l'aéroport d'Oulu, au centre du pays, alors que je rendais visite à mon frère nouvellement marié. A isä Raimo le connaissait depuis longtemps, mais nous vivions à plus de 400 kilomètres l'un de l'autre. Quelques jours avant notre rencontre à l'aéroport, j'avais déménagé à Helsinki avec ma femme et mes deux filles. C'est là que j'ai commencé mon doctorat en économie. Il m'a demandé si nous pouvions nous rencontrer un jour à Helsinki. J'ai commencé à avoir une direction spirituelle régulière avec lui et j'ai donc aussi appris à connaître l'Opus Dei. Avec l'aide que je reçois, je constate que je progresse pas à pas dans ma vie intérieure, que je comprends mieux ce que signifie aimer Dieu et les autres et m'oublier moi-même. Peut-être que l'accent que j'avais en tant que luthérien sur mon propre salut s'ouvre maintenant à cette dimension de service aux autres. J'ai été choisi pour l'apostolat en commençant par ma propre famille et mes amis, où que je sois.

Quand mes amis me demandent ce que signifie être chrétien, je réponds que cela signifie imiter le Christ, essayer chaque jour, à la maison, au travail, avec les amis, de faire passer les gens avant soi-même, essayer de les aimer tous.

Pour moi, être catholique signifie que j'accepte avec joie et que je comprends que j'ai besoin de l'aide que m'offre l'Église, en particulier à travers les sacrements, précisément pour imiter le Christ et servir les autres avec amour.

Dans la messe, Dieu lui-même se donne à nouveau pour nous dans son humilité sous forme de pain et de vin, afin de vivre en nous et de nous transformer de l'intérieur, en nous rendant semblables à lui. Lorsque nous sommes incapables d'aimer notre prochain, il nous offre le pardon par le sacrement de la pénitence. De la même manière, nous apprenons nous aussi à nous humilier et à pardonner aux autres.

"Quand on me demande pourquoi j'ai rejoint l'Église catholique, on me demande pourquoi je l'ai fait. Je ne sais pas comment l'expliquer avec des mots. J'étais fidèle au sentiment que j'avais dans mon moi intérieur. Pour moi, rejoindre l'Église catholique n'est pas une fin en soi, mais un début".. "Ma femme est luthérienne et nous avons deux jeunes filles baptisées dans l'Église catholique. l'Église catholique. Nous allons à la messe ensemble, nous prions ensemble, et nous essayons de... Je dois enseigner la foi catholique aux filles. L'aide de ma femme est indispensable.

L'auteurVille Savolainen

Évangélisation

Tapani Ruotsalainen : "Le témoignage commun de la même foi serait d'une grande force".

Omnes-18 avril 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Tapani Ruotsalainen est pasteur dans l'église luthérienne, et est en charge d'une communauté près de la Laponie. Dans cette interview, il offre à Palabra un témoignage personnel sur la signification de la Réforme protestante et l'effort œcuménique qui impressionne par son honnêteté.

-Raimo Goyarrola, Helsinki

¿Que signifie pour vous la Réforme luthérienne ?

-Je viens d'un petit village du nord de la Finlande. Quand j'étais enfant, si vous étiez chrétien, la seule possibilité d'appartenir à l'Église était l'Église luthérienne. Quand il s'agissait d'église, pour moi, il n'y avait que l'église luthérienne. Dans le nord du pays, il n'y avait ni catholiques ni orthodoxes. Il y avait quelques membres des églises réformées libres, mais très peu.

Lorsque j'étais à l'école, j'ai entendu parler de l'Église catholique dans les cours de religion et d'histoire. Je dois admettre que c'était une vue très partielle, totalement biaisée du point de vue luthérien. Dans les années 1960-1970, les médias finlandais ont à peine parlé de l'Église catholique. Aujourd'hui, la situation a radicalement changé.....

Ressources

Ce qui s'est passé, ce que nous commémorons

Omnes-17 avril 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Il y a 500 ans, Martin Luther a rédigé un document contenant 95 thèses s'opposant à la pratique des indulgences et l'a affiché sur la porte de l'église du château de Wittenberg le 31 octobre 1517. Quelle était la signification de cette étape ? Que commémorons-nous à l'occasion de cet anniversaire ?

-Pablo Blanco Sarto

Université de Navarre

[email protected]

En préparation du 500e anniversaire de la mort de Luther, les évêques catholiques et protestants des régions allemandes de Thuringe et de Haute-Saxe - lieux liés au réformateur allemand - ont publié en février 1996 une pastorale commune, soulignant certains aspects positifs de Luther tout en déplorant la crise traversée par l'Église au XVIe siècle. Parmi les aspects positifs promus par le réformateur allemand, les prélats germaniques soulignent l'amour de l'Écriture et l'approfondissement de la doctrine de la justification. Pour Luther, cette doctrine signifiait la redécouverte de la miséricorde de Dieu : il décrit lui-même comment, en étudiant l'Écriture, il est arrivé à l'idée que la justice de Dieu n'est pas celle d'un Dieu cruel qui punit le pécheur, mais l'amour miséricordieux par lequel Dieu justifie le pécheur.

Que s'est-il passé ?

Le texte de 1996 signé par les deux confessions se poursuivait : "Les études sur l'histoire de la Réforme, menées ces dernières décennies dans un esprit œcuménique, nous montrent aujourd'hui une image plus nuancée de ce qui s'est passé alors".L'œuvre est maintenant libérée de la forte charge passionnelle et polémique des circonstances de l'époque. "Après des siècles de dispute". ajoutent-ils, "nous sommes arrivés à la conclusion que nous sommes d'accord sur certains points essentiels"....

Vatican

Carte. Baldisseri : "L'Eglise veut aider les jeunes à comprendre les valeurs".

Giovanni Tridente-12 avril 2017-Temps de lecture : 9 minutes

En prévision de la prochaine assemblée du Synode des évêques, prévue en octobre 2018, PALABRA a interviewé le secrétaire général du Synode, le cardinal Lorenzo Baldisseri, pour savoir de première main comment fonctionne la machine organisationnelle. Le sujet sera "Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel".. De cette manière, l'Église Elle "écoute la voix, la sensibilité et la foi des jeunes".

-Giovanni Tridente, Roma

Amateur de musique classique et pianiste accompli, le cardinal Lorenzo Baldisseri nous accueille au premier étage du Palais Bramante, Via della Conciliazione 34, où se trouve le Secrétariat général du Synode des évêques. Nous sommes accompagnés pendant l'entretien par un piano à queue, sur lequel le Cardinal jouera une agréable composition en l'honneur de la Madone avant de prendre congé.

Né à San Pietro in Campo, en Toscane, il est prêtre depuis 1963 et évêque depuis 1992. Avant de s'installer à Rome, il a travaillé pendant 39 ans dans diverses nonciatures sur quatre continents : de Haïti à l'Inde et du Japon au Paraguay, en passant par Paris.

En tant que Secrétaire du Collège des Cardinaux, il a suivi de près les travaux des Congrégations générales du dernier pré-conclave. Le jour de son élection au trône pontifical, le pape François a posé son sceptre cardinalice sur la tête de Lorenzo Baldisseri, comme s'il prônait sa création immédiate en tant que cardinal, ce qui a été confirmé en 2014, alors qu'il avait déjà pris la direction du Secrétariat général du Synode des évêques.

Dans cette interview pour Palabra, il donne un avant-goût de certains détails de la future Synode sur la jeunesse.

Votre Éminence, parlez-nous un peu de vous. Nous connaissons, par exemple, votre passion pour le piano et la musique classique...

-La musique m'a toujours accompagné tout au long de ma vie. C'est une passion que je cultive depuis mon enfance, puis pendant mes années de séminaire à Pise. Pendant les cinq années où j'étais curé, je me suis inscrit au conservatoire pour me perfectionner en piano. Je me suis ensuite rendu à Rome, où j'ai terminé mes études de droit, de théologie et de musique.

Enfin, j'ai étudié à l'Académie pontificale ecclésiastique. Depuis lors, j'ai voyagé dans divers endroits à l'occasion de mon service diplomatique. La première étape a été la nonciature au Guatemala. J'ai ensuite exercé ce travail pendant 39 ans, avant de retourner à Rome.

Quel souvenir gardez-vous de ces années en tant que Nonce apostolique dans différents pays : Haïti, Inde, Japon, Paraguay et aussi à Paris ?

-Ces années ont été très intéressantes, tant du point de vue ecclésial que du point de vue politique, en raison des événements qui se sont produits. Ces années m'ont permis d'avoir une vision large de la réalité et, surtout, de faire l'expérience d'une Église qui est missionnaire dans sa nature la plus profonde. En quittant l'Europe et en voyageant sur d'autres continents, j'ai pu découvrir une Église qui est vraiment à la frontière.

Cela a donc été une expérience extraordinaire qui a ouvert mes horizons et m'a enrichi, surtout si je pense au contraste avec d'autres religions et cultures. En cela, la musique, qui est un langage universel et un formidable instrument de relation, m'a aussi beaucoup aidé.

En 2007, vous avez participé à la 5e Conférence épiscopale latino-américaine à Aparecida... Connaissiez-vous déjà l'archevêque Bergoglio ?

-À vrai dire, j'ai rencontré le cardinal Bergoglio, comme tant d'autres archevêques et évêques, à cette occasion, sans contact particulier au-delà des salutations formelles. J'étais nonce apostolique au Brésil et je n'ai pas eu beaucoup d'échanges avec l'Argentine.

Je considère plutôt que nos relations ont commencé à se consolider pendant la phase pré-conclave. En tant que Secrétaire du Collège des Cardinaux, j'étais chargé d'aider le Doyen à diriger les travaux des douze Congrégations générales, et le futur Pontife a probablement considéré que je m'acquittais bien de cette tâche. Lorsqu'il m'a appelé à diriger le Secrétariat du Synode des évêques, il a fait référence à cette expérience et à ces aspects organisationnels pour me confier cette nouvelle mission.

Passons aux affaires courantes. Après les familles, les jeunes, comment s'est fait le choix du thème du Synode des évêques en octobre prochain ?

-Pour le choix du sujet, nous avons suivi les indications de l'encyclopédie en ligne. Ordo Synodi. Après quelques premières indications des Pères qui ont participé à la dernière Assemblée générale, nous avons envoyé une lettre aux Conseils des Hiérarques des Eglises catholiques orientales, aux Conférences épiscopales, aux dicastères de la Curie romaine et aux Unions des Supérieurs généraux pour recueillir leur avis. Le XIVe Conseil ordinaire du Synode a également été consulté.

En tête de liste des questions soulevées figure celle des jeunes. Le Pape, quant à lui, a voulu consulter les Cardinaux réunis en Consistoire, et là aussi il y a eu une certaine unanimité. En ce qui concerne le thème lui-même, il faut dire qu'il englobe tous les jeunes de toutes les confessions et cultures, âgés de 16 à 29 ans. Nous voulons réfléchir sur la foi, c'est ce que nous proposons et, par conséquent, aussi sur le discernement vocationnel.

Depuis la dernière Assemblée, la procédure synodale et la manière dont chaque Père apporte sa contribution ont été modifiées. Pourquoi ces changements ?

-L'expérience synodale, qui en est à sa cinquantième année, nous a amenés à réfléchir à la manière d'améliorer le déroulement des Assemblées, notamment sur le plan méthodologique. Nous avons donc adopté une dynamique plus adaptée à la participation et à l'écoute. Nous pensons également que la phase préparatoire est fondamentale, et c'est pourquoi nous demandons aux Conférences épiscopales de travailler à la transmission du thème sur le terrain, de manière immédiate et participative, et non comme quelque chose de plutôt facultatif.

En bref, nous avons voulu que la discussion implique directement le plus grand nombre de personnes possible dans les paroisses et dans les différents groupes de fidèles. Il s'agissait, en somme, de surmonter le danger que la consultation perde de son importance parmi les innombrables autres activités qui se déroulent dans un diocèse.

Cette fois, le pape François a écrit une lettre aux jeunes de sa propre main. Une nouveauté...

-Oui, je dirais que c'était une très bonne décision du Pape. François a voulu écrire une lettre de sa propre main pour que les jeunes se sentent encouragés et accompagnés par leur père commun. De cette façon, le Pontife capte l'estime des jeunes et montre qu'il est présent dès le début du parcours synodal que nous venons d'entreprendre. Et il exhorte les jeunes à participer activement, car le Synode est pour eux et pour toute l'Église, et il écoute la voix, la sensibilité, la foi et aussi les doutes et les critiques des jeunes.

Le "questionnaire" avait déjà été introduit dans la phase préparatoire. Quelle est l'utilité de cet instrument ?

-Tout d'abord, le questionnaire nous permet de résumer le contenu du Document en questions et à partir de là d'avoir une réaction immédiate à ce que le texte lui-même demande. J'insiste pour qu'il fasse partie intégrante du document et ne soit pas simplement une annexe.

Les éléments qui ressortent des réponses seront utilisés pour la rédaction de la Instrumentum LaborisLe texte est ensuite remis aux Pères synodaux avant l'Assemblée. Comme l'époque l'exige, nous avons également mis en place un site Internet pour consulter directement les jeunes sur leurs attentes dans la vie. Ils pourront eux-mêmes suivre les différentes phases de préparation du Synode et partager leurs réflexions et expériences.

Il a fait un impact que, en plus de quelques questions générales, il y a une partie spécifique pour chacune des zones géographiques de la planète...

-En effet, en plus des quinze questions proposées à tous, sans distinction, trois questions spécifiques sont ajoutées pour chaque zone géographique ; et les réponses sont demandées uniquement à ceux qui appartiennent au continent en question. C'est aussi une façon de répondre à l'objection selon laquelle nous proposons souvent des textes trop " occidentaux ". C'est donc un moyen d'élargir l'horizon de la discussion.

Quand vous regardez le monde des jeunes, qu'est-ce qui vous vient à l'esprit ?

-Je pense que les jeunes d'aujourd'hui doivent surmonter leur peur de l'avenir. On a l'impression qu'ils ne suivent pas du tout cette spontanéité typique qui les pousse à se lancer dans l'aventure de la vie. Probablement parce qu'ils n'ont pas d'idées très claires. Les valeurs qui nous servaient de référence dans le passé sont aujourd'hui mises à l'épreuve.

Il y a aussi la variété des offres, de sorte qu'ils ne savent pas quelle est la bonne voie à suivre. C'est pourquoi, en tant qu'Église, nous voulons les aider à discerner, à comprendre quelles sont les vraies valeurs et où elles se trouvent.

Dans quel sens l'Église veut-elle " écouter " les jeunes ?

-La question de l'écoute est fondamentale. C'est pourquoi le pape François insiste tant sur l'apprentissage de l'écoute, et pas seulement de la dictée ou de la parole.

C'est aussi, dans un certain sens, le sens de l'accompagnement. Être avec les gens, physiquement et aussi à travers les médias, signifie établir un dialogue. S'il y a une attitude de dialogue, nous aurons certainement plus de succès, car les jeunes ne veulent pas être guidés aveuglément, mais n'acceptent d'être guidés que s'il y a cet espace de liberté.

Il est nécessaire de les aider car, comme je l'ai déjà dit, le processus de maturation s'est ralenti, les années de décisions pour choisir sa propre voie et son propre projet de vie ont été retardées.

C'est particulièrement vrai en Europe, mais aussi sur d'autres continents, car la mondialisation fait que les mêmes préoccupations sont vécues partout dans le monde. En tant qu'Église, nous devons être très présents dans ces changements.

La deuxième partie du document approfondit les spécificités du thème : foi, discernement et vocation.

-La foi" est la proposition que nous faisons, et nous devons expliquer qu'il s'agit d'une personne, Jésus en personne. Les jeunes ne regardent pas trop l'abstrait, les concepts, mais ils regardent les gens ; de cette façon, le discours peut être rendu attrayant pour eux. L'expérience de Jésus en tant que personne devient alors un témoignage pour tous.

En termes de vocation, il s'agit de savoir comment je peux servir l'humanité. Jésus lui-même est venu et nous a montré le chemin. A ce stade, notre proposition, confrontée au monde des jeunes, devient discernement.

Lorsqu'on parle des jeunes, qu'entend-on par "discernement" ?

-Le discernement, c'est se demander quel chemin je peux prendre dans la vie. Ce parcours nécessite quelqu'un qui accompagne le jeune et l'aide à réfléchir sur la multiplicité des propositions, puis le conduit à aimer la personne de Jésus en tant que telle, en choisissant le chemin le plus conforme à son aspiration. Il ne faut pas oublier que le jeune a reçu la foi par le baptême, mais qu'elle deviendra stérile si elle n'est pas nourrie ensuite.

Le thème de la vocation est souvent associé aujourd'hui au monde des "consacrés"...

-D'autre part, nous voulons lui donner une valeur large. Nous avons estimé qu'il était important d'élargir l'horizon également dans le contexte de l'expérience synodale précédente, qui nous a donné une dimension encore plus profonde de la famille. La famille est une vocation, un choix de vie. De la même manière, nous voulons réfléchir à la vie des jeunes.

Je comprends qu'une partie importante du Synode sera consacrée à la pastorale des jeunes.

-Il s'agit d'un aspect important, en raison de sa spécificité. Le monde de la jeunesse nous appelle à un défi particulier. Il est nécessaire de s'intéresser aux jeunes par une pastorale renouvelée, plus dynamique, avec des propositions créatives. Dans la troisième partie du Questionnaire dont nous avons parlé précédemment, nous avions prévu la modalité de "partage des pratiques ou des initiatives". Nous voulons ainsi faire circuler la connaissance des expériences, souvent très intéressantes, qui se développent dans les différentes régions du monde, afin qu'elles puissent être utiles à tous.

Comment ce voyage s'inscrit-il dans le cadre des prochaines Journées mondiales de la jeunesse qui auront lieu à Panama en 2019 ?

-À cet égard, nous travaillons en étroite collaboration avec le Dicastère pour les laïcs afin de combiner les deux processus préparatoires. Du 5 au 8 avril, le Secrétariat général participera également à l'habituelle rencontre internationale qui est organisée entre les JMJ. À cette occasion, nous présenterons le Document préparatoire et la dynamique de consultation dans les Églises particulières avec les responsables de la pastorale des jeunes dans les Conférences épiscopales.

Quelles sont les prochaines étapes pour le Secrétariat du Synode ?

Parmi les activités plus immédiates, nous promouvrons en septembre une réflexion sur la réalité de la jeunesse dans le monde contemporain, à l'occasion d'un séminaire d'étude de trois jours, auquel seront invités des spécialistes de différents pays, mais qui, le dernier jour, sera ouvert à tous ceux qui souhaitent y participer. Dans le sillage de ce que le Pape a dit dans son homélie du 31 décembre 2016, nous voulons nous interroger sur la " dette " que nous avons envers les jeunes, réfléchir à la manière d'assumer la " responsabilité " en planifiant des parcours éducatifs, des lieux, des espaces, afin qu'ils puissent être réellement insérés dans la société, et ainsi contribuer à la réalisation de leurs rêves pour un avenir plus juste et humain.

Depuis votre observatoire privilégié à Rome, ayant aussi la possibilité de sonder tant d'Eglises locales, quel est l'état de l'Eglise dans le monde aujourd'hui ?

-Je crois qu'aujourd'hui l'Eglise dans le monde est en état d'évangélisation missionnaire, et pas seulement parce que le Pape veut une "Eglise en marche", mais aussi parce que ce dynamisme vient de la base. Une Église missionnaire au sens le plus large du terme, qui comprend non seulement les régions connues comme telles, mais toutes les régions dans leur nature même.

Si nous considérons ensuite l'intuition du Pape Benoît XVI de créer un dicastère spécial pour la promotion de la nouvelle évangélisation, qui s'occupe particulièrement de l'Europe, nous comprenons que ce processus est en cours depuis longtemps. Certes, le pape François, qui ne cache pas qu'il voulait être missionnaire dès son plus jeune âge, lui donne chaque jour une forte impulsion.

Que peut nous apprendre la vitalité des jeunes églises aujourd'hui ?

-Ils nous enseignent que la foi est un grand don. Les jeunes Eglises, confrontées à d'autres réalités culturelles et religieuses, témoignent de la conscience d'avoir reçu un grand don, le baptême, qui les élève spirituellement et les place en communion avec toute l'Eglise.

Cette universalité et ce lien qu'ils ressentent avec le pape et les évêques rendent leur foi forte et sont en même temps un témoignage pour nous tous.

Évangélisation

Une référence mondiale. L'œcuménisme en Finlande

L'auteur est membre du groupe officiel de dialogue luthéro-catholique en Finlande. Le groupe finalise un document commun sur l'Eglise, l'Eucharistie et le ministère ordonné qu'il espère présenter au Pape en octobre, dans un climat de confiance qu'il qualifie d'exceptionnel.

Raimo Goyarrola-12 avril 2017-Temps de lecture : 9 minutes

"Mais cet orateur, est-il luthérien ou catholique ? C'est ce qu'un évêque luthérien allemand a demandé à la personne assise à côté de lui. C'est ce qui s'est passé lors du récent symposium international sur le Luther et les sacrements qui s'est tenue à l'Université grégorienne romaine en février de cette année. L'orateur était Jari Jolkkonen, évêque luthérien de Kuopio, une ville finlandaise. Le sujet de sa conférence était le sacrement de l'Eucharistie selon Luther. Ce symposium était parrainé, entre autres, par le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. Environ 300 personnes étaient présentes, la plupart venant d'Allemagne. Au total, 15 théologiens finlandais des deux confessions y ont participé, en réponse à l'invitation expresse du Conseil pontifical lui-même.

"Mais cet orateur, est-il luthérien ou catholique ? Bien que la raison de cette exclamation provienne d'une perplexité pour le moins lointaine, il me semble qu'elle montre très bien la différence entre la théologie luthérienne allemande actuelle et la théologie luthérienne finlandaise. Cette question est au cœur du travail que nous effectuons au sein du groupe officiel de dialogue luthéro-catholique en Finlande. Depuis trois ans, six théologiens luthériens et six catholiques se réunissent pour étudier et approfondir notre compréhension de l'Église, de l'Eucharistie et du ministère ordonné. Le document commun progresse. Notre objectif est de le présenter au Saint-Père en octobre prochain.

Ce temps de conversation et de contact personnel nous a permis de nous rendre compte à quel point nous sommes proches en professant la même foi, avec quelques différences explicatives qui n'impliquent pas des contenus opposés ou incompatibles. Dans l'esprit de nos collègues luthériens, ils se considèrent plus proches des catholiques que des luthériens allemands eux-mêmes. Et c'est ce qu'ils font. La situation de notre pays est unique. On dit que les comparaisons ne sont généralement pas bonnes, et peut-être encore moins dans le domaine œcuménique, mais la réalité montre que le dialogue œcuménique avec les luthériens des pays nordiques est à des années-lumière de celui du centre de l'Europe. Au sein des pays nordiques, la Finlande est également spéciale, je dirais même exceptionnelle.

Réforme luthérienne particulière en Finlande

Cette exception finlandaise s'explique en grande partie par des raisons historiques. La foi chrétienne est venue de saint Henrik, le premier évêque affecté à un siège propre en Finlande au début du XIIe siècle. La Réforme luthérienne est entrée dans notre pays par le roi de Suède, à la couronne duquel appartenaient les terres finlandaises. Tous les historiens luthériens ont reconnu que la principale raison de cette situation était économique et sociale. L'Église catholique en Finlande était une Église vivante, enracinée dans le cœur et la conscience du peuple finlandais.

La Réforme luthérienne, en tant que concept théologique, liturgique et disciplinaire, pénétrait très progressivement dans le pays. modus credendi et vivendi du peuple et de la hiérarchie finlandais. En fait, il a été documenté que jusqu'après 1600, les tabernacles et le culte eucharistique étaient encore préservés dans plusieurs églises dispersées le long de la côte sud-ouest, où vivait la majorité de la population. Les Finlandais n'ont pas eu besoin de souligner ostensiblement leur séparation d'avec Rome, comme cela a été fait en Allemagne. Le peuple finlandais était simple et pieux. Il reste aujourd'hui plus de 80 églises en pierre. Si l'on considère que la plupart des églises construites étaient en bois et ont brûlé, ce chiffre témoigne d'une foi profonde et répandue : partout où plusieurs familles vivaient dans un petit village, elles avaient leur propre église.

Mikael Agrikola est considéré comme le premier évêque luthérien. Il a étudié en Allemagne, où il a fait la connaissance de Luther et de son désir de réforme. De retour en Finlande, il a consacré beaucoup d'efforts à la traduction en finnois de l'Écriture Sainte, des textes liturgiques et des prières. Il est élu évêque par le roi de Suède, déjà en séparation avec le Siège de Pierre. Mais Agrikola ne voit pas d'un bon œil une Église soumise au pouvoir temporel. Il a souhaité mettre en scène cette insatisfaction en revenant aux vêtements liturgiques utilisés à l'époque catholique, et a fait un missel basé sur l'ancien missel catholique approuvé pour la Finlande.

En effet, en Finlande, la ligne d'une succession épiscopale et une liturgie qui a continué à se développer parallèlement à la liturgie romaine ont été préservées. Dans le dialogue œcuménique actuel, nous examinons s'ils ont également préservé la succession apostolique. Les luthériens le revendiquent. Il s'agit d'une question délicate, car la succession apostolique ne se comprend pas sans la tradition et sans la communion universelle dans l'Église. episcopatus unus et indivisus. Certaines différences fondamentales dans le domaine de la morale, et l'introduction en 1986 de l'ordination des femmes, nous parlent d'un possible profond clivage non seulement d'une composante pastorale mais aussi doctrinale. Ce sont des questions auxquelles nous faisons et ferons face avec sincérité, respect de la vérité et confiance en la grâce divine.

Conseil des Eglises de Finlande

Il y a un peu plus de 100 ans, le Conseil œcuménique des Églises a été créé en Finlande. Depuis quelques années, l'Église catholique de Finlande est également membre à part entière de ce Conseil. Il y a toujours un représentant de l'Église catholique dans son comité permanent. Beaucoup a été fait et de nombreux progrès ont été réalisés. Par exemple, on peut dire, sans exagération, que la Finlande est le berceau du rapprochement le plus affectif et le plus efficace au monde avec la communauté pentecôtiste. Nous y avons eu une réunion officielle avec des représentants des deux confessions, à laquelle ont également participé des délégués envoyés par le Saint-Siège. Lors de cette réunion, quelque chose de spécial s'est produit. Le Saint-Esprit a touché les esprits et les cœurs de chacun. Quelque chose comme un voile qui rendait difficile de voir le visage de l'autre partenaire comme un frère en Christ a soudainement disparu. Et cela s'est produit en Finlande.

L'Église orthodoxe de Finlande, qui dépend du Patriarcat de Constantinople, compte environ 60 000 membres (près de 2 % de la population). Nous entretenons avec eux une relation fraternelle, pleine d'affection et de confiance. Ils nous laissent utiliser leurs églises pour célébrer la Sainte Messe le dimanche, en raison de la pénurie de paroisses catholiques. Une fois, après leur Divine Liturgie à laquelle j'ai assisté dans leur cathédrale d'Helsinki, j'étais entouré de prêtres et de diacres qui s'exclamaient avec tristesse mais aussi avec espoir : "Quand serons-nous une seule Église ? Nous avons convenu que nous devions prier, nous purifier et dialoguer davantage. En fait, quelques mois plus tard, nous avons organisé une conférence théologique où nous avons discuté des sacrements et du ministère pétrinien. C'était une expérience unique de réaliser que nous sommes pratiquement une seule et même Église. Il a été convenu que le ministère pétrinien serait traité plus en détail à une date ultérieure. Personne ne doute qu'il s'agit là de la principale pierre d'achoppement.

L'œcuménisme est nécessaire. Le grand défi, à mon avis très personnel, est de ne pas la réduire à parler et à traiter uniquement de ce qui nous unit. Il est important d'aborder les questions et les aspects pour lesquels il existe des différences d'appréciation. Un risque réel que nous voyons dans le Conseil œcuménique est de se concentrer uniquement sur les questions sociales, l'injustice, l'immigration, la violence, les guerres. Nous devons avoir le courage d'affronter les questions théologiques qui nous séparent, comme Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont insisté à plusieurs reprises. Sans crainte ni préjugé, mais nous devons nous occuper d'anthropologie, de sacramentologie, de morale matrimoniale, de bioéthique, etc.

Avec l'Église évangélique luthérienne de Finlande et l'Église orthodoxe, nous allons élaborer un programme théologique pour les années à venir, qui nous permettra de mieux nous connaître et d'essayer d'aplanir d'éventuelles différences. Nous comptons certainement sur la lumière du Saint-Esprit dans ce domaine.

Délégation œcuménique à Rome

Depuis près de 30 ans, un pèlerinage à Rome est organisé à l'occasion de la fête de saint Henrik, patron de la Finlande. videre Petrum. Cette délégation œcuménique rencontre le pape chaque année en janvier sans interruption. C'est une petite délégation, juste 10 personnes. Du côté catholique, l'évêque d'Helsinki, dont le diocèse couvre tout le pays, est présent, accompagné d'un prêtre qui se relaie chaque année. Du côté luthérien, un évêque est présent, également à tour de rôle, avec quelques pasteurs. Cette réception officielle du Pape est exceptionnelle. Elle a commencé après le voyage de Jean-Paul II en Finlande en 1989. Il est revenu très impressionné par ce qu'il a vu ici. A son retour à Rome, il a manifesté son intérêt pour le renforcement du dialogue avec l'Eglise évangélique luthérienne de Finlande.

L'atmosphère de ces réunions est très conviviale et familière. Il y a les discours officiels, bien sûr. Mais l'atmosphère n'est pas du tout "officielle". Cette rencontre avec le pape est suivie ou précédée d'une visite guidée du tombeau de saint Pierre, où l'on prie pour l'unité. En outre, chaque année, on célèbre en alternance une messe catholique et un service liturgique luthérien, également appelé "messe". Avec une permission spéciale du Saint-Siège, l'évêque luthérien prononce l'homélie à la messe catholique et l'évêque catholique à la messe luthérienne. En outre, ces jours-là, nous prions ensemble la Liturgie des Heures.

Cette rencontre privée avec le Pape, ainsi que la visite au Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, où nous avons eu un entretien avec son président, sont une preuve supplémentaire de la situation exceptionnelle que nous vivons en Finlande.

Dialogue : Église, eucharistie et ministère

Mais revenons au dialogue théologique bilatéral avec l'Église évangélique luthérienne. Nous avons eu la dernière session à Rome juste avant le symposium mentionné ci-dessus. Auparavant, le cardinal Kurt Koch nous avait rendu visite à Helsinki en 2015. Il nous a proposé quelques lignes directrices que nous pourrions suivre dans l'élaboration du document. Et là, nous nous sommes mis en route avec beaucoup d'enthousiasme. En partant du mystère de l'Église et de sa sacramentalité, nous pourrions nous concentrer sur le sacrement de l'Eucharistie. Il s'agirait d'examiner avec honnêteté théologique et en profondeur ce que signifie l'Eucharistie, sa célébration liturgique en tant que mémorial du sacrifice rédempteur du Christ sur la Croix, en tant que Communion et en tant que présence réelle et substantielle du Christ. Face à un mystère aussi immense, il faudrait se demander s'il existe un autre mystèreun autre sacramento qui rend l'Eucharistie possible. Pour cela, nous étudierons le ministère ordonné et son apostolicité, l'épiscopat et sa sacramentalité, le ministère de l'unité et sa nécessité.

Je n'anticipe pas les résultats. Je ne demande que des prières. Le cardinal Koch, dans son discours d'ouverture du symposium susmentionné, a qualifié notre dialogue finlandais de document de référence mondial. Parmi nous, les Finlandais, une sorte de fierté saine est née, ainsi qu'un sentiment d'énorme responsabilité. Jusqu'à présent, nous avons fait plusieurs pas de géant dans le rapprochement doctrinal entre nos deux Églises, mais si, avec la grâce de Dieu, nous osions faire un nouveau bond en avant ? Cela sera vu avant Noël prochain.

"Cum Petro", sans hésitation. "Sub Petro", possibilité ouverte

L'Église évangélique luthérienne de Finlande a son siège à Turku, l'ancienne capitale de la Finlande, alors sous la domination du Royaume de Suède. C'est le premier siège épiscopal à partir duquel saint Henrik a promu l'évangélisation du pays. Aujourd'hui, plus d'un archevêque luthérien de cette ville se présente comme le successeur de saint Henrik. Cela peut sembler un titre d'honneur ou une simple anecdote, mais le fait est qu'il existe un sentiment répandu au sein de la hiérarchie luthérienne que l'actuelle Église évangélique luthérienne est la continuation de l'Église catholique en Finlande. D'une part, ce n'est manifestement pas le cas. Et cela provoque quelques malentendus. Mais d'un autre côté, cela en dit long sur l'idée de base : ils se sentent en continuité avec l'Église catholique du XVIe siècle et d'une certaine manière en communion avec Pierre.

Aujourd'hui, tout chrétien engagé dans la sphère œcuménique accepterait le caractère souhaitable d'un ministère de l'unité pour l'ensemble de l'Église du Christ. Beaucoup accueilleraient même favorablement le sujet d'un tel ministère chez le Pape. La Finlande, comme toujours, est en avance sur son temps. Un tel ministère de l'unité n'est pas seulement souhaitable, il est aussi nécessaire. L'Église évangélique luthérienne accepte un ministère de l'unité, et ce serait le ministère pétrinien. La communion avecum Petro est nécessaire pour être en communion avec l'Église universelle. La question se pose de savoir ce que signifie être en communion avec l'Église universelle. sous-marin Petro. Dans le dialogue, nous essayons ensemble de répondre à cette question cruciale. Si Dieu le veut, une réponse sera donnée dans le document avec les conditions luthériennes finlandaises pour l'acceptation de l'UE. sub Petro.

L'église en mouvement

J'aime à considérer, et je l'ai dit personnellement au pape François le mois dernier, que le dernier mot prononcé par Jésus avant de monter au ciel était "Finlande". "Je serai avec vous jusqu'à la fin du monde".. Sur une carte bidimensionnelle de la terre, du moins en Europe, la Finlande se trouve en haut de la carte. La neige et la glace de la séparation fondent. Par la prière, le dialogue et le travail en commun, cette eau divine irriguera aussi d'autres pays et les dialogues œcuméniques.

Le temps est venu de proclamer l'Évangile ensemble. Il n'y a plus de temps à perdre. Le monde, asphyxié par tant de maladies personnelles et sociales, a besoin d'être hydraté, oxygéné et nourri spirituellement. Le témoignage commun de la Parole de Dieu, soutenu par la prière commune, nous conduira à l'unité.

À l'occasion d'un long voyage dans le nord de la Finlande, j'ai passé la nuit chez un de mes bons amis, un pasteur luthérien. Le lendemain matin, évidemment avec sa permission, j'ai célébré la messe dans le salon. Il a participé très pieusement à la réponse aux différentes prières. À la fin de la messe, je l'ai remercié d'avoir pu célébrer la messe. Les yeux mouillés de larmes, il répondit que c'était lui qui me remerciait d'avoir célébré la messe, car "Pour la première fois, Jésus a été physiquement dans ma maison"..

En bref, l'œcuménisme consiste à laisser Jésus entrer chez nous, dans chaque cœur, chaque communauté, chaque Église. Lui seul, avec la puissance de l'Esprit Saint, peut accomplir sa propre demande au Père : "ut unum sint. Et en Finlande, l'Esprit souffle fort. n

Quelques références

  • St Henry (Henrik). Apôtre et premier évêque basé en Finlande, il a vécu au 12ème siècle. Le jour de sa fête (19 janvier), une délégation œcuménique se rend à Rome.
  • Gustav Ier de Suède (Gustav Vasa). Il a régné en Suède à partir de 1523. Il a établi le protestantisme dans le pays.
  • Mikael Agrikola. Premier évêque luthérien, mort en 1557. Il est considéré comme le premier écrivain de langue finlandaise.
  • Pourcentages. 73,7 % des Finlandais sont luthériens, 2 % sont orthodoxes et 0,2 % sont catholiques.
L'auteurRaimo Goyarrola

Correspondant d'Omnes en Finlande.

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Culture

Rilke et le jeune poète

Il y a plus de 100 ans, Rainer Maria Rilke a écrit dix lettres à un jeune poète qui voulait apprendre à écrire des poèmes. Ces lettres, rassemblées dans un livre mémorable, sont toujours d'actualité car elles interpellent les lecteurs d'aujourd'hui qui aspirent à devenir des poètes.

Jaime Nubiola-11 avril 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Depuis des années, le livre que je donne le plus souvent aux étudiants qui viennent me voir pour me demander comment apprendre à écrire est l'œuvre de Rainer Maria Rilke (1875-1926). Lettres à un jeune poètepublié à l'origine en 1929. Ce volume rassemble les dix lettres que Rilke a écrites entre le 17 février 1903 et le 26 décembre 1908 au jeune Franz Xaver Kappus, alors étudiant à l'Académie militaire de Vienne. Il y a plusieurs années, j'ai offert ce livre à la jeune poétesse Ana Gil de Pareja et je suis ravi de rapporter aujourd'hui dans ces pages une partie de ce qu'elle m'a écrit après l'avoir lu avec émotion : 

"J'ai commencé à lire Lettres à un jeune poète J'étais perdue dans mes pensées, soulignant page par page ce qui me touchait au cœur. C'est un livre à relire lorsque la vie tire sur plus d'une partie de nous, lorsque nous sommes désespérés, lorsque nous ressentons une solitude angoissante ou lorsque nous avons besoin de bons conseils qui plongent dans les profondeurs de l'âme. C'est ce que j'admire le plus dans ce livre de Rilke : que ce qui pouvait aider le jeune poète avec ces lettres touche les profondeurs d'un lecteur d'aujourd'hui.

Avec ses lettres, Rilke réussit à éveiller l'agitation du futur écrivain non pas par la persuasion, mais par l'enseignement. Il est passé maître dans l'art d'éveiller la passion de la vocation littéraire de Kappus, de lui montrer le plaisir de voir au-delà de ce que beaucoup voient, c'est-à-dire de découvrir la beauté de l'ordinaire. "Si vous trouvez votre quotidien pauvre, ne l'accusez pas, blâmez-vous, dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour en extraire les richesses. Pour le vrai créateur, il n'y a pas de pauvreté ni de lieux communs". (p. 24). Avec ses lettres, Rilke guide l'attention du jeune homme vers ce qui est vraiment important. Et, d'une certaine manière, il a également guidé ma découverte de ce qui a vraiment de la valeur. 

Le grand poème peut ne pas plaire à tout le monde, mais nos âmes ne sont pas très différentes les unes des autres. Nous avons tous souffert de douleurs similaires, car nous portons tous, d'une manière ou d'une autre, la même peau. C'est le poète qui sait décrire les sensations qu'il perçoit, décrit son apparence, son odeur, ses réactions à son environnement, ses blessures et ses cicatrices... C'est lui qui fait de l'ordinaire brut un véritable bijou ; le poète est comme un polisseuse de la réalité.

Le travail du polisseur consiste à effacer toutes les marques qui ont été laissées sur le bijou lors de sa fabrication. Il doit être attentif pour se concentrer sur le traitement des bijoux qui lui sont confiés avec la plus grande délicatesse. La patience est également une qualité nécessaire dans ce travail, car la finition des bijoux peut prendre beaucoup de temps. C'est pourquoi, en plus de l'habileté et de la précision nécessaires à sa réalisation, ce qu'il lui faut avant tout, c'est un grand désir de faire de son travail une œuvre d'art.

Simone Weil a écrit que l'intelligence ne peut être mue que par le désir, et je crois que c'est ainsi que Rilke comprend le travail du poète. Le vrai poète n'écrit pas parce qu'il est né avec un stylo à la main, mais parce que ce qui naît réellement en lui, c'est un grand désir d'écrire et un besoin profond de le faire. Le travail d'un artiste naît parce qu'il veut vraiment créer son œuvre, parce qu'il naît du plus profond de son être pour la faire vivre afin de donner vie à ceux qui la contemplent. 

En lisant ces pages, j'ai senti que ma grande illusion était - comme Kappus - d'être un grand poète. Cependant, comment pourrais-je alors savoir si la poésie était mon truc? Demandez-vous à l'heure la plus calme de votre nuit : "Est-ce que j'ai le besoin de de l'écriture ? Plongez au plus profond de votre être pour trouver une réponse. Et si la réponse est positive, si vous êtes capable de répondre à cette question sérieuse par un simple et retentissant "Oui, je dois", alors construisez toute votre vie autour de ce besoin". (p. 23). Même la célèbre chanteuse Lady Gaga a cette phrase tatouée sur son bras gauche en version originale allemande. Elle provient de la première des lettres et montre, de manière particulièrement détaillée, le point que j'essaie de faire valoir. Mes écrits ne sont peut-être pas meilleurs que ceux des grands écrivains, mais ils sont une tranche et une voix de ma propre vie. J'ai donc dû me demander s'il était de mon devoir d'élever la voix pour qu'elle soit entendue, car personne d'autre ne pourrait le faire. ce que j'avais à dire au monde. Mes mots étaient et resteront uniques et non reproductibles.

Face à cette découverte, l'âme d'un écrivain inquiet n'est pas indifférente. Ce livre a nourri mes illusions de montrer la richesse de l'ordinaire, de raconter au monde les grandes histoires qui n'ont pas encore été racontées parce que personne ne les a encore découvertes. Ces histoires qui nous appartiennent depuis longtemps et qui, en leur donnant vie, peuvent appartenir à d'autres. En bref, j'ai découvert que ma vocation était l'écriture, car la beauté n'était pas seulement dans mes écrits, mais surtout dans leur finalité, c'est-à-dire dans ce qu'ils provoquent chez ceux qui les lisent. J'ai compris que cet effet naît dans chaque âme individuelle : le succès de l'écrivain réside dans l'authenticité de son âme et dans la façon dont il parvient à la montrer au monde de manière transparente, sans ombres ni contrastes. Le grand poète ne réussit pas parce qu'il écrit des choses excellentes, mais parce qu'il transmet sa propre croyance à ceux qui ont la capacité de croire ce qu'il croit. Des croyances et des vues profondes, uniques et uniques, qui embellissent le monde : voilà ce à quoi travaille le jeune poète".

Voilà pour ce que m'a écrit la jeune poétesse Ana Gil de Pareja. En raison de ce beau témoignage - et de tant d'autres que j'ai accumulés au fil des ans - il me semble utile de continuer à recommander la lecture de ce livre aujourd'hui.

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Prêtre SOS

Vitamines et minéraux (et II)

Il existe une idée répandue selon laquelle les suppléments de vitamines et de minéraux devraient être pris dans tous les cas. Est-ce vrai ? En particulier, quelles sont les fonctions alimentaires des minéraux et où les trouve-t-on ?

Pilar Riobó-11 avril 2017-Temps de lecture : 3 minutes

Le site minéraux sont, comme les vitamines, des micronutriments qui participent en tant que coenzymes au métabolisme des nutriments, ont des fonctions structurelles (comme le calcium et le phosphore, constituants du squelette), participent au transport de l'oxygène vers les tissus (comme le fer, essentiel à la formation des globules rouges), ou interviennent comme constituants des protéines musculaires (comme dans le cas du fer) ou des hormones thyroïdiennes (iode). Le calcium est également impliqué dans les fonctions de transmission des signaux nerveux dans le cerveau et les muscles. D'autres minéraux, tels que le sodium (composant du sel ordinaire), contrôlent l'équilibre hydrique et les niveaux de pression sanguine.

Le potassium est le principal ion présent dans les cellules. Avec le sodium et le chlore, il participe à l'hydratation de l'organisme et à la transmission neuromusculaire. En raison de leur importance physiologique, ils font tous l'objet d'une régulation fine dans l'organisme, principalement par l'action du rein, de sorte qu'il n'y a généralement pas de variations majeures de leurs niveaux dans l'organisme, sauf en cas de pathologie sous-jacente.

Dans l'organisme, 65 % du fer se trouve dans l'hémoglobine. Cette protéine, contenue dans les globules rouges, est chargée de transporter l'oxygène des poumons vers les tissus. Le reste du fer fait partie de la myoglobine, une protéine présente dans les muscles qui libère de l'oxygène en cas de besoin, et est également stocké dans le foie ou la rate. À partir de ces réserves, le fer est mobilisé pour former davantage d'hémoglobine en cas de besoin.

La carence en fer empêche la synthèse de l'hémoglobine. C'est ce qu'on appelle l'anémie ferriprive. La carence en fer est très fréquente, surtout chez les adolescents et les femmes en âge de procréer, ainsi que chez les femmes enceintes, dont les besoins sont plus élevés. Chez les personnes âgées, la raison la plus fréquente de l'anémie ferriprive est une perte chronique, en particulier dans le tractus gastro-intestinal, même si elle est faible, et il faut toujours en rechercher la cause.

Certains micronutriments (vitamines A et E, sélénium et zinc) ont une capacité antioxydante, empêchant ainsi la formation de radicaux libres (qui ont été liés au vieillissement, à la formation de tumeurs, à la formation de cataractes, à l'athérosclérose et à l'infarctus du myocarde). 

Le calcium et le phosphore jouent un rôle majeur dans la formation des os. En raison du régime occidental riche en protéines que nous consommons, il n'y a généralement pas de carences en phosphore, mais il est fréquent que l'apport en calcium soit inférieur aux besoins. Plus précisément, elles sont élevées chez les enfants et les adolescents, une période où l'os se forme et où l'on atteint ce que l'on appelle le "pic de masse osseuse". À partir de ce moment, lorsque l'os est plus solide, la perte osseuse est très lente. La perte de masse osseuse est accélérée au moment de la ménopause, lorsque les hormones sexuelles féminines sont absentes, de sorte que les besoins sont également élevés à cette période. Il a été démontré qu'un apport élevé en calcium à cette période de la vie atténue cette perte ; si elle est accélérée, ou si le pic de masse osseuse atteint à l'adolescence n'est pas suffisant, l'ostéopénie puis l'ostéoporose (" os poreux ", qui se brise facilement lors de petits traumatismes) apparaissent plus facilement, avec ses conséquences redoutables (fractures de la hanche, fractures vertébrales, fractures radiales...).

Alors, est-il nécessaire de prendre des suppléments de vitamines et de minéraux ? Si vous avez une alimentation abondante et variée et ne souffrez d'aucune maladie, ce n'est généralement pas nécessaire : les vitamines sont contenues dans les aliments. Il existe des cas spécifiques, tels que ceux mentionnés ci-dessus (anémie ferriprive, carence en soleil, apport en calcium à la ménopause, vitamine B12 chez les personnes âgées, problèmes de malabsorption, etc.) dans lesquels les compléments vitaminiques peuvent être intéressants, toujours après avoir consulté votre médecin.  

Les principaux minéraux et leurs sources alimentaires sont présentés ci-dessous :

  • Fer : viande, boudin noir, œufs, légumes secs ;
  • Calcium : produits laitiers, raclures de poisson ;
  • Phosphore : viande, poisson, produits laitiers, œufs ;
  • Magnésium : légumes, légumineuses, noix, viande, chocolat, fruits de mer ;
  • Sodium : sel commun ;
  • Potassium : fruits, légumes ;
  • Iode : sel iodé, poisson ;
  • Sélénium : fruits de mer, reins, foie et viande ;
  • Zinc : huîtres, viande, foie, œufs, lait.
L'auteurPilar Riobó

Spécialiste en endocrinologie et en nutrition.

Initiatives

Un ministère de la jeunesse pour le 21e siècle

Chaque génération rend le message de Jésus-Christ présent en son temps, dans sa propre langue et dans sa propre culture. La pastorale des jeunes n'est pas insensible à ces changements et doit présenter la beauté du christianisme d'une manière appropriée. Une expérience telle que Life Teen peuvent donner des indices sur les modes de catéchèse :  participatif et dans un langage contemporain, sans rogner sur la doctrine et avec une pratique sacramentelle approfondie.

Pablo Alfonso Fernández-11 avril 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Le prochain synode des évêques, prévu en 2018, portera sur les jeunes et le discernement vocationnel. Elle dispose déjà d'un document préparatoire qui a été rendu public au début de cette année. Ce texte contribue à donner une approche appropriée de la pastorale des jeunes aujourd'hui, et comme à d'autres occasions, il comprend à la fin un questionnaire dont les réponses serviront de base au document de travail pour le Synode. Le ton est optimiste et plein d'espoir, et sa lecture encourage l'Église à percevoir la voix du Seigneur à travers les jeunes qui, aujourd'hui encore, savent distinguer les signes de notre temps. Comme il est dit dans l'introduction de ce Document, en écoutant les aspirations des jeunes, on peut entrevoir le monde de demain et les chemins que l'Église est appelée à suivre.

De nombreux agents pastoraux travaillent avec des jeunes, et parfois leur dévouement ne porte pas les fruits escomptés. Cette situation entraîne un certain découragement, et on peut avoir l'impression que le message du Christ est quelque peu dépassé, qu'il ne correspond pas aux intérêts et aux aspirations des jeunes d'aujourd'hui. La tentation est alors grande de réduire les exigences de l'Évangile, ou de montrer une figure un peu plus diffuse du christianisme, qui ne nécessite pas un engagement vital si souvent perçu comme coûteux. Nous savons que ce n'est pas la solution. En fait, le christianisme à la carteEn perdant son authenticité, il perd aussi l'attrait d'un idéal, de quelque chose pour lequel il vaut la peine de se battre. Et les jeunes d'aujourd'hui, comme ceux d'autres époques, sont ceux qui cherchent à améliorer le monde. Ils apprécient l'authenticité. Ils ne se contentent pas de substituts. Ils sont capables de compromis si le message du Christ est montré dans toute sa force et son attrait.

Un groupe de jeunes qui fonctionne

Il existe de nombreuses initiatives visant à intégrer davantage les jeunes dans les projets de vie chrétienne. L'une d'entre elles est la méthode de Life Teenqui a débuté en 1985 dans une paroisse de l'Arizona, aux États-Unis, et qui est aujourd'hui présent dans près de 2 000 paroisses dans plus de 30 pays. Il a été lancé par Randy Raus, dans le but de rapprocher les jeunes du Christ après un processus de conversion personnelle. 

Ce père de famille est aujourd'hui le président et l'un des fondateurs du projet d'évangélisation de l'Union européenne. Life TeenIl est un présentateur professionnel et enthousiaste dans le monde entier. Lorsqu'il a commencé à ressentir cette agitation apostolique, il a rencontré Mère Teresa et lui a demandé : "Mère Teresa, que dois-je faire ? Life Teen? -Amenez-les à l'Eucharistie. - Est-ce tout, demanda-t-il ; mais il doit y avoir plus. Mère Teresa a répondu : "Ne vous préoccupez pas des chiffres, aidez une seule personne à la fois et commencez par celle qui est la plus proche de vous.

Les paroisses dans lesquelles la méthode de catéchèse est mise en œuvre sont les suivantes Life Teen Les groupes sont constitués de jeunes qui partagent leur foi de manière légère et joyeuse, tout en vivant une proposition profonde de rencontre avec le Christ dans l'Eucharistie et une formation hebdomadaire à la doctrine de l'Église catholique. Les piliers de leur formation se trouvent donc dans la messe, dans les séances de catéchèse dynamique et dans la communauté dans laquelle ils vivent avec d'autres jeunes.

La nuit de la vie : nouvelle expérience pour les adolescents

Dans la catéchèse de Life Teen le protagonisme est donné aux jeunes eux-mêmes. Plutôt que la transmission d'une doctrine, les sessions sont organisées dans le but de partager des espaces et d'apprendre par la rencontre. Il existe deux types de sessions en fonction de l'âge des participants : les plus jeunes rejoignent le groupe, les plus jeunes rejoignent le groupe et les plus âgés rejoignent le groupe. Bordureet à partir de l'âge de 15 ou 16 ans, ils sont regroupés dans ce qu'on appelle les Life Teen

Sa dynamique comprend quatre moments successifs, qui sont nommés en anglais comme suit Rassembler, Proclamer, Pause, y Envoyer. Dans un premier temps (la rencontre), les participants sont reçus dans un contexte festif, tel qu'un goûter ou un jeu, qui leur permet de faire connaissance et d'apprendre à se connaître. Elle est suivie d'une catéchèse, qui explique un aspect doctrinal ou des questions d'actualité qui touchent directement les jeunes. Ensuite, le sujet expliqué est partagé en petits groupes, où la participation de chacun est encouragée. Enfin, ils se retrouvent, cette fois pour un moment de prière.

Les paroisses qui utilisent cette méthode reçoivent du matériel spécifique pour les sessions de catéchèse trois fois par an. Il s'agit de ressources conçues pour atteindre la culture des jeunes, qui sont habitués à recevoir de nombreux appels par le biais des médias audiovisuels. En outre, des guides liturgiques sont inclus avec des suggestions de prédication et de musique pour les réunions d'adoration eucharistique. Il s'agit d'un élément important des réunions, en particulier la musique de louange, qui, par un rythme vibrant et des mélodies entraînantes, incite à ressentir la présence de Dieu et pousse le cœur à un dialogue personnel avec Dieu.

Pensez grand

La dernière réunion européenne de Life Teen a eu lieu à Barcelone en mars. Près de 200 personnes y ont participé, partageant leurs expériences et cherchant des moyens de rendre l'évangélisation des jeunes plus efficace et plus profonde. Jordi Massegú, responsable de cette méthode en Espagne, explique qu'il est important d'accompagner les adolescents là où ils se trouvent, et plus précisément dans les réseaux sociaux qu'ils utilisent et dans lesquels ils sont présents, tels que Instagram y Snapchat

En même temps, elle suggère que les travailleurs de jeunesse devraient savoir comment montrer leurs activités de manière plus attrayante, par exemple en soignant le professionnalisme de leur organisation et de leur diffusion, avec la production d'affiches au design plus visuel et direct. Il existe des outils spécifiques pour l'élaboration de ces matériaux, tels que Worswag o Canva. Bien sûr, l'utilisation des réseaux ou l'apparence extérieure des matériels ne remplace pas le contact direct avec l'amitié et l'accompagnement sincère que les jeunes apprécient et contribuent à générer par leur enthousiasme et leur initiative.

Lors d'une audience de 2014 à la Commission pour l'Amérique latine, le pape François pensait aux jeunes en soulignant trois aspects de la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche : l'accueil, le dialogue et l'invitation. Ce passage peut nous aider en tant qu'icône de l'accompagnement des jeunes, et comme l'explique le Pape, les aider à comprendre que "Le Christ n'est pas un personnage de roman, mais une personne vivante, qui veut partager leur désir inaliénable de vie, d'engagement, de don de soi. Si nous nous contentons de leur apporter un simple confort humain, nous les décevons. Il est important de leur offrir ce que nous avons de mieux : Jésus-Christ, son Évangile, et avec lui un nouvel horizon, qui leur fait affronter la vie avec cohérence, honnêteté et un haut niveau de vision"..

L'auteurPablo Alfonso Fernández

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Gros plan

Accompagnement des jeunes. Ils doivent être traités sérieusement

Fulgencio Espa Feced-11 avril 2017-Temps de lecture : 10 minutes

Partir du principe que l'accompagnement spirituel a ses racines non pas sur terre mais au ciel, et qu'il produit ses fruits dans l'histoire, c'est jouer avec un avantage. Fondamentalement, toute réalité qui traite du surnaturel est susceptible d'être interprétée de cette manière. En effet, l'image de l'arbre inversé qui prend racine dans le ciel et porte des fruits sur les autels a été abondamment détaillée à l'époque patristique en référence à l'Eucharistie. La sève coule le long du tronc de la croix et se déverse dans les dons eucharistiques, faisant du corps et du sang du Christ. 

Les lettres sont donc marquées par l'empreinte du surnaturel. Je parle de l'accompagnement spirituel dans une perspective de grâce, de don surnaturel. Nous allons décrire les caractéristiques essentielles d'une rencontre entre frères ou, si vous préférez, entre un fils et son père. La paternité spirituelle et la fraternité chrétienne sont à l'origine de cette pratique spirituelle. Dans l'accompagnement, il n'y a pas de clients, comme dans la coachingIl n'y a pas de patients, comme en psychiatrie, il y a simplement des frères et des sœurs. Dans le colloque spirituel, il n'y a pas de thérapie, comme dans le monde légitime et profitable de la psychologie ; il y a ouverture du cœur, dialogue fraternel, conversation filiale. 

Lorsque l'on veut réaliser une étude, quelle qu'elle soit, la première question de tout essayiste ou chercheur est celle des sources. Où trouver les connaissances ? Quelle bibliographie consulter ? Quels articles ont été publiés récemment ?

J'écris sur l'accompagnement spirituel des jeunes, et je confesse que la source fondamentale de ces lettres a été les jeunes eux-mêmes. En d'autres termes : pour décrire cet arbre de grâce qu'est l'accompagnement spirituel, je commence - pourquoi pas ? - par détailler ses merveilleux fruits dans les jeunes cœurs. Au cours de ces années de vie pastorale, j'ai vu beaucoup d'entre eux grandir dans la chaleur du dialogue spirituel. Dans cette réflexion, il est nécessaire d'enlever nos chaussures, nous marchons sur une terre sainte (cf. Ex 3, 5) : la tâche de la grâce dans les âmes est si délicate qu'elle mérite notre première attention.

Fruits

Une plante improductive n'est pas définie par ses fruits. Si l'on prend la peine de chercher le terme évangélique "tares" dans le dictionnaire de l'Académie royale de la langue espagnole, on n'y trouvera pas le mot "fruit". On dit que c'est une plante toxique, difficile à enlever sans déraciner aussi les bonnes graines, qui peuvent à elles seules endommager des récoltes entières.

En revanche, si l'on cherche "blé", la référence à sa belle "rangée de grains et de fruits" est presque immédiate. Le fruit en dit long sur la plante, au point de pouvoir qualifier son existence de bénéfique ou de nuisible.

Or, quel est le fruit produit par l'accompagnement spirituel dans les jeunes âmes ? Par-dessus tout, l'amour. Je sais que cela semble générique à l'oreille sceptique, et puisque c'est dans mon esprit de le rendre croyant, nous allons descendre bien en dessous pour détailler ce que signifie, dans ce contexte, l'amour.

Elle commence, même si elle n'est pas recherchée (peut-être parce qu'elle n'est pas recherchée), par un amour juste pour soi-même. De nombreuses filles et garçons ont appris à se respecter grâce à l'accompagnement spirituel. Lorsque le dialogue est extrêmement doux, il conduit à ce respect qui commence par soi-même. Les garçons commencent à penser qu'ils sont capables de quelque chose. Trop souvent, ils ont entendu des paroles de reproche, des jugements imprudents - et peut-être faux - sur la bonté des temps passés, des jugements réprobateurs sur leur volonté inconstante. Enfin, quelqu'un croit en eux, et je ne parle pas du compagnon spirituel, mais de Dieu lui-même. Peu à peu, on arrive à l'impressionnante conviction que quelque chose m'attend, Celui qui existait avant que les montagnes ne naissent ou que la terre ne soit engendrée, et qui a toujours et pour toujours été Dieu (cf. Ps 89, 2).

L'amour consiste toujours à partager quelque chose. Amans amato bonum velitdisent les classiques. En d'autres termes, aimer, c'est partager le bien. Découvrir à la jeune âme qu'elle a quelque chose à partager avec Dieu, c'est l'ouvrir au monde passionnant de la prière. Le cœur devient grand dans le dialogue de la prière, parce que la jeunesse - tant qu'elle est jeune - ne remarque pas les difficultés quand elle perçoit la grandeur de l'amour, la beauté d'un idéal d'amour. Tout cela se révèle quand on persévère dans la prière, et l'accompagnement spirituel est synonyme de paroles d'encouragement en la matière. 

Dans le colloque spirituel, nous apprenons à prier, nous grandissons dans notre relation avec Dieu, nous essayons de mettre la personne "face à face" avec Dieu (cf. Ex 33, 11). Comme Abraham, nous voulons écouter sa voix (cf. Gn 12, 1). Au début, nous ne sommes peut-être pas conscients que cette écoute peut aussi signifier quitter notre propre terre. Cela n'a pas d'importance. Dieu ne demande rien qu'il ne donne d'abord. Le dialogue régulier avec le compagnon est fondamentalement orienté vers l'accomplissement de sa volonté ; la volonté de Dieu. Le thème principal et premier de la conversation spirituelle est la prière, la demande, la plainte et l'action de grâce à Dieu : le dialogue intime avec Lui.

La lumière de la grâce reçue dans la prière révèle les divisions de l'âme. Qu'est-ce que cela signifie ? Comme le détaille le document préparatoire du synode des évêques de 2018 sur les jeunes, "Le cœur humain, à cause de sa faiblesse et de son péché, est généralement divisé en raison de l'attraction de revendications différentes, voire opposées". Le jeune prend conscience de cette opposition et distingue, une fois de plus, les fruits des branches qui plongent leurs racines dans le ciel de celles qui naissent de et pour le monde. L'accompagnement spirituel éveille chez le jeune un désir de ce qu'il y a de mieux, et ouvre son cœur et son intelligence à une vie qui a du sens. 

Le jeune qui se laisse authentiquement accompagner spirituellement échappe au conformisme, et n'agit plus seulement s'il "paie" ou "ne paie pas". Dans son cœur se cache quelque chose de plus que la sensualité et le confort, qui n'a rien à voir avec une idéologie lourde, mais plutôt avec un amour brûlant. 

Le jeune homme qui prie sincèrement, et s'y plonge sans cesse, fait briller son âme des plus beaux éclats. Il ne se laisse pas tromper. Il découvre la perle cachée, et est capable de vendre tout ce qu'il a pour l'acquérir (cf. Mt 13, 45-46). Il est bien plus qu'un jeune homme avec des valeurs, il est un jeune homme avec une vie surnaturelle. Il a trouvé le trésor caché de l'amour de Dieu et voit un monde différent : il ne voit pas des étrangers, mais des frères ; il ne connaît pas de difficultés, mais des épreuves dans l'amour ; il ne connaît pas la plainte, mais le défi du don de soi.

Sur le chemin de la vie, dit le document, c'est une question de choix, "car on ne peut pas rester indéfiniment indéterminé. Mais nous devons nous doter des outils nécessaires pour reconnaître l'appel du Seigneur à la joie de l'amour et choisir d'y répondre". Le fruit le plus surnaturel que l'accompagnement spirituel peut produire chez les jeunes est le discernement de sa propre vocation, car il implique la conviction sereine d'un amour extraordinaire de Dieu qui, dans son infinitude et sa toute-puissance, a réparé ma pauvreté. 

" Écoute, ma fille, regarde, incline ton oreille, le roi est fasciné par ta beauté. il est votre Seigneur". (Ps 44, 11). C'est là, et nulle part ailleurs, le contexte de toute vocation : un dialogue d'amour dans lequel on a quelque chose à donner. C'est cela qui est beau : que Dieu veuille mendier quelque chose à la jeune âme. Et c'est ça qui est excitant : que ce garçon, cette fille, puisse le lui donner. Un fruit d'une beauté aussi extraordinaire peut-il être enraciné dans un autre lieu que le ciel lui-même ?

Branches et tiges

Ces fruits merveilleux "collent" à une personnalité bien précise : une humanité qui veut grandir. La jeunesse est une période d'idéaux, et quiconque pense que c'est la fin du siècle dernier ne traite en fait pas ou ne sait pas comment traiter les jeunes. Perdre l'espoir que la jeunesse puisse être l'âge des rêves, c'est perdre l'espoir dans l'humanité tout entière. 

"La jeunesse n'est pas faite pour le plaisir", a dit à juste titre le poète Paul Claudel, "mais pour l'héroïsme".. Aujourd'hui, comme toujours, les jeunes ont besoin quelqu'un qui lui rappelle sa grandeur. Ces fruits qui sont les nobles cœurs des jeunes sont suspendus à des branches qui ont besoin d'être taillées, à une tige digne de l'attention la plus exquise. En bref, les jeunes doivent être sérieusement abordéLa jeunesse doit être considérée comme le signe d'une personne jeune, et non pas comme une personne moralement déficiente ou, pire encore, psychologiquement incapable. La jeunesse doit être synonyme d'une plus grande générosité, et non d'une vie rabougrie.

Il faut des hommes qui comprennent ce qui intéresse vraiment les jeunes, et qui peuvent les pousser au plus bel amour. Ils le disent - ils le demandent ! - eux-mêmes. Les guides spirituels doivent être persuadés de l'héroïsme de la jeunesse. 

"Nous avons été capables de réagir.dit un prêtre âgé au groupe de prêtres serrés autour de lui, "parce que quelqu'un a eu des espoirs pour nous". Les garçons et les filles ont besoin que quelqu'un qui leur apprend à aimer ce qui est vraiment important et à ne pas se laisser distraire par les tromperies de la route... Et souvent, ils l'apprennent non pas tant à la suite de longs cours magistraux qu'en raison d'une véritable passion pour eux de mille façons : leurs idéaux, leurs goûts, leurs chansons, leurs valeurs, leurs préoccupations. Je les veux

Parce que quelqu'un a eu de l'espoir pour nous. Ceux qui accompagnent spirituellement devraient graver ces mots dans leur cœur s'ils souhaitent sincèrement aider les jeunes. Se réjouir de la jeunesse, se réjouir qu'un jeune soit appelé par Dieu à un dévouement sans réserve, se réjouir que tous puissent atteindre les plus hauts sommets de l'amour de Dieu. Avoir une passion pour la jeunesse rend les jeunes noblement passionnés. Ils remarquent rapidement qui a le goût de la vie, le désir d'être joyeux et la confiance en la jeunesse. Lorsque le prêtre ou le directeur spirituel a de l'enthousiasme pour les jeunes, il réussit à communiquer leurs aspirations de façon naturelle, sans faux-semblants ni étrangetés. Ils trouvent enfin un adulte qui les comprend et parle à leur cœur, qui ne veut pas... sortir rien sur eux, mais veut seulement qu'ils trouvent le vrai bonheur : à leur manière (et plus haut). Il n'y a pas de suspicion, au contraire : ils savent qu'ils peuvent lui parler de leurs choses les plus intimes, car cela ne lui semblera jamais trop. Cet homme, cette femme, enseigne continuellement en paroles et en actes qu'être à Dieu est un don, et que celui qui a été choisi par Dieu est privilégié. 

Nous avons pu répondre, parce que quelqu'un a eu de l'espoir pour nous. Pour reprendre la comparaison agricole, la plante de la jeunesse doit être soignée au prix des plus grands efforts, mais le plus grand de tous est de l'aimer sincèrement et de tout cœur. Par son amour et ses paroles, l'accompagnateur spirituel débarrassera le jeune des nombreux fléaux auxquels il est exposé : les égards humains, les critiques féroces, la procrastination, la sensualité et le manque de racines. 

La peur de Dieu

L'accompagnement spirituel requiert la maîtrise d'un gardien de bonsaï. Une extrême délicatesse dans le traitement de l'âme chrétienne. Le cours de la conversation spirituelle abordera diverses questions : la prière, la foi en Dieu, les doutes et les inquiétudes, les sacrifices de la journée et les circonstances de la vie quotidienne. Chaque personne a sa propre façon d'engager cette conversation, mais dans tous les cas, il faut rechercher la rencontre la plus sincère et la plus vraie avec Dieu. C'est la tâche de l'accompagnateur spirituel d'écouter et d'amener le jeune devant Dieu pour qu'il ne fasse pas ce qu'il veut faire, mais ce qui conduit à un plus grand amour de Dieu. C'est la tâche de l'enseignant d'ouvrir des horizons de droiture et d'amour qui sont le moteur des décisions les plus difficiles ; de pousser les âmes à la communion avec Dieu afin d'amener le paradis sur terre. 

Cette extrême délicatesse s'accompagne de la plus grande sincérité. Une personne est sincère qui dit tout ce qu'elle sait, et cela représente au moins trois aspects du plus haut intérêt. En premier lieu, cela signifie que rien n'est caché par honte ou par peur de mal paraître. Vous n'aurez jamais l'air mauvais dans la direction spirituelle si vous dites la vérité.. Dans ce but, l'accompagnateur ne doit jamais montrer de déception, car une telle attitude ne serait pas du tout évangélique. Le père du fils prodigue a-t-il jamais montré l'ombre d'une déception ?

Deuxièmement, être sincère signifie approfondir et croître jour après jour dans sa propre connaissance. Dites tous ce que l'on sait ne signifie pas le savoir tous. Pour se laisser accompagner, il convient d'avoir un profond esprit d'examen qui aide à une connaissance progressive de soi.

Enfin, être sincère signifie être docile aux indications. Si l'on dit toujours tout et que l'on n'écoute jamais les conseils, l'accompagnement ne sera guère un instrument efficace pour la vie spirituelle.

Racine

La racine est dans le ciel, ou plutôt dans le ciel qui s'est fait terre : Jésus-Christ. Il est le premier exemplaire et le paradigme absolu de tout accompagnement spirituel, qui s'exprime dans la totalité de son humanité : le regard aimant (la vocation des premiers disciples, cf. Jn 1, 35-51) ; la parole autoritaire (l'enseignement dans la synagogue de Capharnaüm, cf. Lc 4,32) ; la capacité de devenir un voisin (la parabole du bon Samaritain, cf. Lc 10,25-37) ; le choix de marcher à côté (les disciples d'Emmaüs, cf. Lc 24,13-35) ; le témoignage de l'authenticité, sans craindre d'aller à l'encontre des préjugés les plus répandus (le lavement des pieds à la dernière Cène, cf. Jn 13,1-20). 

Par l'humanité de Jésus, la grâce est venue aux premiers disciples, aux habitants de Nazareth, à ceux qui ont écouté son enseignement, aux disciples d'Emmaüs et aux Apôtres. Grâce à l'accompagnement spirituel, des torrents de grâce continuent de couler vers les jeunes, les sortant de l'anonymat le plus terne et les amenant aux plus hauts sommets de l'amour de Dieu : comme pour Pierre et Jacques, comme pour Jean et André, comme pour Marie-Madeleine.

Dans ce cas, l'objectif est l'origine. L'accompagnement spirituel, qui est enraciné dans la grâce de Dieu, a pour finalité Dieu lui-même. Beaucoup de gens cherchent à être bien portants. Les jeunes aussi. C'est logique, personne n'aime se sentir mal. L'accompagnement spirituel contribue certes à la paix intérieure, mais son objectif est plus transcendant. En définitive, l'accompagnement spirituel veut conduire le jeune à la sainteté, et c'est pourquoi est pour chaque âme chrétienne. Le dernier Concile nous a rappelé cet appel universel à la sainteté, et lié à celui-ci, on pourrait légitimement souligner qu'il y a aussi un appel universel à l'accompagnement spirituel.

Certes, l'accompagnement spirituel n'est pas le seul moyen de parvenir à la sainteté. Les moyens de sanctification sont infinis, tout comme l'amour de Dieu pour toute créature est infini. Mais, comme le soulignait une jeune âme, l'accompagnement spirituel est une pluie fine, une suggestion délicate, une indication douce qui émeut fortement les cœurs et rend les âmes fécondes. En effet, l'accompagnement spirituel n'est pas le seul moyen de sanctification, mais c'est l'un des plus privilégiés.

Une communauté de jeunes dans laquelle l'accompagnement spirituel est vécu de manière adéquate parle clairement d'un tout et d'un individu bien orienté. La conversation régulière avec l'homme ou la femme spirituelle met chaque âme et toute la communauté sur la bonne voie. 

Ce que nous avons vu de nos yeux (1 Jn 1,1)

"Les Juifs étaient capables de voir des miracles", dit saint Jean Chrysostome dans l'une de ses catéchèses ; "Vous les verrez aussi, et même plus grands et plus éblouissants que lorsque les Juifs sont sortis d'Égypte". 

Le miracle est une belle récolte ; c'est ce que nos yeux ont vu et nos mains ont ressenti. Une récolte divine, qui parle de jeunes gens dévoués, totalement modernes et pleinement chrétiens. Le même fruit (le chemin de la sainteté) s'exprime de manières très différentes : âmes consacrées dans la vie religieuse, jeunes consacrés au sacerdoce, garçons et filles qui embrassent le célibat apostolique et des dizaines et des dizaines de jeunes qui forment des familles selon l'amour de Dieu. En effet, des miracles plus éblouissants que lors de la sortie d'Égypte des Juifs : le triomphe de l'amour de la nouvelle alliance (la grâce) dans la jeune âme.

"Plus que jamais, nous avons besoin d'hommes et de femmes qui, à partir de leur expérience d'accompagnement, connaissent les processus où prévalent la prudence, la capacité de compréhension, l'art d'attendre et la docilité à l'Esprit".Le Pape François a déclaré dans son Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium, "veiller sur les brebis qui nous sont confiées pour les protéger des loups qui tentent de diviser le troupeau". (n. 171). 

Protégez le troupeau, prenez soin de la plante.... et faites-la grandir. "Dans l'engagement d'accompagner les nouvelles générations l'Église".le document préparatoire au synode de 2018, "accueille favorablement son appel à collaborer à la joie des jeunes, plutôt que d'essayer de s'approprier leur foi. (cf. 2 Co 1, 24). Un tel service s'enracine en définitive dans la prière et dans la demande du don de l'Esprit qui guide et éclaire chacun d'entre nous".

L'auteurFulgencio Espa Feced

Curé de la paroisse de Santa María de Nazaret (Vallecas, Madrid)

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CollaborateursAndrea Tornielli

Les missionnaires qui se laissent évangéliser

Les chrétiens savent qu'ils doivent être missionnaires, mais aussi que leur mission la plus importante n'est pas de donner aux autres quelque chose que nous possédons et que nous devrions donner, mais de chercher chez les autres, et particulièrement chez ceux qui sont dans le besoin, ce dont ils ont besoin.

11 avril 2017-Temps de lecture : 2 minutes

Pourquoi le pape François a-t-il déjà répété plusieurs fois les paroles de son prédécesseur Benoît XVI sur l'évangélisation, lorsqu'il expliquait que l'Église grandit par attraction et non par prosélytisme ? N'est-il pas dans la nature et la mission de l'Église de "conquérir" des prosélytes ? En réalité, les paroles de Benoît XVI reprises par son successeur François nous parlent d'une méthode, qui est la méthode que Dieu a toujours eue : pas la méthode de contraindre la liberté. Pas celle des grands événements historiques, pas celle des interventions extraordinaires, mais celle de la communication dans le murmure de la brise, dans l'éclat de la beauté, dans l'attrait d'une vie qui témoigne d'elle-même.

Nous pouvons découvrir cette conviction dans l'histoire de l'Église et dans la manière dont la foi chrétienne a été communiquée. Dans la perspective de François, il est utile de comprendre quelques conséquences, et surtout ceci : le croyant sait qu'il doit être missionnaire, mais que sa mission principale n'est pas d'apporter quelque chose à quelqu'un, mais d'être un protagoniste et de pouvoir donner quelque chose à d'autres qui en ont besoin. Par exemple, au sujet des périphéries géographiques et existentielles, la mission ne consiste pas principalement à porter notre annonce aux pauvres ou aux désespérés, comme s'il s'agissait de quelque chose que nous possédons nous-mêmes, et que, parce que nous sommes chrétiens, nous donnons pour que ceux qui la reçoivent puissent se convertir.

La perspective est différente et appelle une conversion continue. C'est celle du missionnaire qui va aux périphéries pour chercher ce dont il a besoin. Il va chercher le visage de Dieu dans les pauvres et les nécessiteux, pour être évangélisé en touchant en eux la chair de Jésus-Christ. Le pape l'a très bien expliqué le 6 janvier. Les chrétiens ne sont pas ceux qui parlent beaucoup, se lamentent, étudient des stratégies de marketing pour gagner des gens à leur "entreprise" ecclésiale. Ils sont comme des mendiants qui cherchent chaque jour à rencontrer Dieu dans la rencontre avec les nécessiteux. Et comme le Cardinal Parolin l'a dit récemment, en parlant des racines chrétiennes de l'Europe : "On n'attend pas des chrétiens qu'ils disent ce qu'il faut faire, mais qu'ils montrent par leur vie la voie à suivre"..

L'auteurAndrea Tornielli

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Le pape et les sans-abri

Au cours des premières semaines de l'année, du verglas est tombé sur Rome, aggravant les conditions de vie des sans-abri. C'est pourquoi le pape François a autorisé l'évêque Krajewski à laisser les dortoirs ouverts 24 heures sur 24. Il est toutefois surprenant de constater que certains sans-abri préfèrent ne pas quitter le coin de rue où ils sont "sans abri".hôte"Ils ne considèrent pas que c'est leur "maison"mais parce que c'est le meilleur endroit pour mendier pendant la journée.

22 de mars de 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Et le pape est allé à leur rencontre, dans la rue, près des lieux de prédilection des sans-abri, avec les voitures de l'Aumônerie : si vous ne venez pas, j'irai. Parce que le protagoniste de mon bien est celui qui est dans le besoin. A Rome, on dit : "attachez l'âne là où le maître le veut". Et si le maître est un sans-abri qui ne veut pas un toit sur sa tête mais seulement un moyen de se protéger du froid, le pape lui prête une voiture. C'est aider en servant, c'est-à-dire aider en aimant.

Lorsque nous prenons la résolution d'être meilleurs, nous ne devons pas penser d'abord à l'objet à donner, mais à qui nous voulons faire du bien. Si je veux donner un toit à un sans-abri, il se peut que ce dernier n'en veuille pas. Ensuite, je ne lui explique pas pourquoi il a tort, mais je sors la voiture du garage et je la lui prête pour la nuit. Si nous vivions de cette manière au service des autres, nous aurions une réelle autorité, nous serions réels".regios"Nous vivrions vraiment le ministère sacerdotal ordinaire du baptême : servir.

Nous ne devons pas chercher à nous améliorer, mais à aimer l'autre : c'est - paradoxalement, dirait Viktor Frankl - la seule véritable façon de nous améliorer. Si mon attention est dirigée vers le destinataire ultime de mon action, en fin de compte, le véritable bénéficiaire de l'objectif est moi, mon âme, mon cœur, ma vie. Entrer dans l'ordre des idées d'aider maintenant, dans le petit, dans le concret, l'autre, avec ce que j'ai, c'est aussi la seule façon de ne pas transformer les bonnes résolutions en beignets venteux. Une bonne résolution est rapidement remplie. Une bonne résolution se fait avec ce que nous avons, avec ce que nous sommes.

L'auteurMauro Leonardi

Prêtre et écrivain.

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Hôpitaux en Syrie

22 de mars de 2017-Temps de lecture : 2 minutes

La guerre en Syrie n'a pas seulement entraîné un exode massif et la famine. À Alep, 2,2 millions de personnes sont privées de soins de santé. Plus de personnes meurent aujourd'hui en Syrie par manque de soins que sur le champ de bataille. L'initiative Hôpitaux ouverts vise à garantir la gratuité des soins hospitaliers et ambulatoires.

- Maria Laura Conte

Il ne semble pas suffisant que la guerre en Syrie ait été définie à plusieurs reprises, dans tous les milieux internationaux, comme "...une guerre dont le peuple syrien a été la victime".la plus grande crise humanitaire de notre temps". Cela ne suffit pas, car l'indifférence et l'accoutumance nous poussent à détourner la tête, et souvent même à la baisser pour ne regarder que notre nombril.

Néanmoins, 13,5 millions de personnes déplacées, dont 6 millions d'enfants, ne peuvent manquer de remuer quelque chose chez quiconque considère un peu le monde comme sa maison.

Une grande partie de ces Syriens, près de 9 millions, vivent dans des conditions d'insécurité alimentaire. Et après six ans de guerre, le système de santé syrien s'est effondré. L'ONU parle de 11,5 millions de personnes qui n'ont pas accès aux soins de santé. Et 40 % sont des enfants. Rien qu'à Alep, plus de 2,2 millions de personnes n'ont pas accès aux soins médicaux. On estime que 58 % des hôpitaux publics et 49 % des centres de santé sont fermés ou ne fonctionnent que partiellement, et que plus de 658 personnes travaillant dans ces structures sont mortes depuis le début de la crise.

Selon certaines estimations, seuls 45 % des personnels de santé travaillant en Syrie avant le début de la crise sont encore actifs dans le pays. L'espérance de vie a diminué de 15 ans pour les hommes et de 10 ans pour les femmes.

"Il y a aujourd'hui plus de personnes qui meurent en Syrie par manque de soins que sur le champ de bataille.". Ces paroles du nonce en Syrie, le cardinal Mario Zenari, ont suscité un nouveau projet, "Hôpitaux ouverts", pour aider les gens à trouver des soins et un soulagement aux blessures du corps et aussi de l'âme. Il s'agit de l'hôpital italien et de l'hôpital Saint-Louis à Damas, de l'hôpital Al Rajaa et de l'hôpital Saint-Louis à Alep. Il a été étudié par la Fondation AVSI, en collaboration avec Cor Unum et avec la collaboration sanitaire de la Fondation Polyclinique Universitaire Gemelli.

Le projet de l'AVSI vise à étendre ses activités dans toute la mesure de ses possibilités et à fournir aux patients les plus démunis des soins hospitaliers et ambulatoires gratuits. Soutenir ces hôpitaux (notamment par avsi.org), soutenir le travail de ceux qui, en Syrie, sont du côté de la population est une manière simple de ne pas détourner le regard et de comprendre que la Syrie est là.

 

L'auteurMaria Laura Conte

Diplôme en littérature classique et doctorat en sociologie de la communication. Directeur de la communication de la Fondation AVSI, basée à Milan, qui se consacre à la coopération au développement et à l'aide humanitaire dans le monde entier. Elle a reçu plusieurs prix pour son activité journalistique.

CollaborateursAndrea Tornielli

La Colombie et la diplomatie des gestes

Le Saint-Siège a confirmé le 10 mars que le pape François se rendra en Colombie du 6 au 11 septembre prochain. Andrea Tornielli explique le contexte.

22 de mars de 2017-Temps de lecture : < 1 minute

Le pape François fait sa propre "diplomatie" avec des gestes qui sont peut-être surprenants et entièrement de son cru. Il ne serait jamais venu à l'esprit d'un diplomate d'inviter le même jour, alors que l'audience officielle avec un chef d'État était déjà prévue, son principal adversaire politique.

C'est ce qui s'est passé le 16 décembre 2016, lorsque le pape a reçu le même matin le président colombien Juan Manuel Santos et Álvaro Uribe, le leader de l'opposition qui a remporté le référendum populaire rejetant l'accord entre le gouvernement colombien et la guérilla des FARC.

François avait déclaré que, en cas de victoire de l'accord mettant fin à plus d'un demi-siècle de guerre civile, il était prêt à se rendre en Colombie et à être présent à la date de la paix. Le résultat surprenant du référendum du 2 octobre, qui a vu un faible pourcentage de personnes dire "non" à l'accord, a eu pour effet de reporter (certains disent annuler) le voyage.

Mais le dialogue qui s'est instauré entre Santos et Uribe a été l'occasion pour le président de demander au pape de ne pas annuler la visite. C'est pourquoi François, dans une décision sans précédent et surprenante de "diplomatie pastorale", a convoqué Uribe au Vatican le même jour que Santos et, après deux audiences séparées, les trois - le pape, le président et son opposant - se sont rencontrés pour dialoguer.

Dans ce climat difficile mais nouveau sur le long chemin de la réconciliation et du pardon, le voyage en Colombie est redevenu possible. Et il semble que le travail commence maintenant dans cette direction. Il est trop tôt pour des annonces officielles, mais le pays d'Amérique latine a repris sa place parmi les voyages probables en 2017.

L'auteurAndrea Tornielli

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Culture

Maria Franco. Valoriser ce qui compte vraiment

Omnes-10 mars 2017-Temps de lecture : 3 minutes

Le mois de novembre de cette année marque le dixième anniversaire du premier congrès de la fondation. Ce qui compte vraimentcréé et présidé par María Franco. Elle explique ce qui l'a amenée à créer la fondation, et comment celle-ci promeut des projets visant à encourager les valeurs universelles de la société dans divers domaines.

- Jaime Sánchez Moreno

Le fondateur et président de Ce qui compte vraimentMaría Franco a étudié le secrétariat international, mais admet qu'elle avait l'intention de faire des études de journalisme, et qu'elle a toujours eu une vocation pour le journalisme. En fait, sa première expérience professionnelle a eu lieu chez ABC, dans le département des relations extérieures. "Je n'ai pas étudié pour mon diplôme parce que j'étais vraiment proche du monde du journalisme".explique-t-elle. C'est également dans ce journal qu'il a découvert sa deuxième vocation : organiser des événements pour aider les autres.

Maria est la mère de trois filles. Dans sa carrière professionnelle, elle a travaillé pour une entreprise qui organisait des événements pour aider des fondations et des ONG. Un jour, une de ses amies lui a parlé du cas d'un ami, Nicholas Fortsmann, un milliardaire américain qui était lui aussi atteint d'un cancer, une maladie qui lui a coûté la vie. Cet homme a écrit un livre pour ses enfants, intitulé Ce qui compte vraimentLe but de ce livre était de leur faire apprécier, ainsi qu'à lui-même, "ce qui compte vraiment" (le titre du livre) afin de profiter réellement de la vie. Maria a reçu le livre grâce à son ami. Pour Maria, ce livre a été une leçon de vie : "Cela m'a touché au cœur, car lorsque la vie vous frappe, vous pensez la même chose et réfléchissez à ce qui compte vraiment. [...] C'est à travers les histoires que les gens découvrent ce qui compte vraiment"..

Avec l'aide d'une autre amie, Pilar Cánovas, la directrice institutionnelle de Ce qui compte vraimentLe premier congrès de cette fondation a été organisé en l'honneur de Fortsmann pour transmettre des valeurs aux jeunes étudiants universitaires et pré-universitaires, étant la première édition d'un événement gratuit. L'événement s'est tenu au Palacio de Congresos del Paseo de la Castellana à Madrid, qui était rempli à pleine capacité avec plus de 2 000 participants. L'événement a eu un fort écho médiatique, et huit villes espagnoles se sont montrées intéressées par la diffusion du projet. La fondation est maintenant présente dans six autres pays : Portugal, France, Royaume-Uni, Autriche, Équateur et Pérou.

Les congrès de l'ONG visent à amener les gens à réfléchir sur des valeurs qui leur font voir ce qui compte vraiment dans une situation donnée. En plus de s'adresser aux jeunes par le biais de congrès, la fondation mène des initiatives pour les enfants telles que KliquersLa deuxième, réalisée dans les écoles, et la troisième, où des volontaires lisent des histoires. Pour les adultes, des discussions sur des histoires réelles qui les stimulent dans leur vie familiale et professionnelle. En guise de nouveauté, l'équipe a intégré une autre initiative, Mon histoire compte vraimentL'accent est mis sur les personnes âgées. "Le volontaire et la personne à soigner (généralement âgée) signent un accord par lequel ils s'engagent à travailler côte à côte pendant six mois. Nous appelons le volontaire le narrateur et la personne âgée le protagoniste. Lors des visites hebdomadaires, le narrateur tente de décrire la vie du protagoniste en lui parlant. L'objectif est que, au bout de six mois, un livre sur sa vie soit publié, dont le narrateur donnera dix exemplaires au protagoniste. C'est un très bon héritage pour ses enfants. Pour le protagoniste, c'est un "coup" de joie, et pour le jeune, c'est connaître l'histoire d'une personne qui, bien que d'une autre génération, est la même que lui et a vécu les mêmes choses".

Au siège de l Ce qui compte vraiment tous ses membres sont des femmes, et elles sont à la "barre" de la fondation. Selon Maria, c'est une coïncidence, car l'équipe qui dirige la fondation l'est grâce à l'engagement et à la passion, et les femmes qui la composent travaillent dans un climat de collaboration mutuelle. "Nous sommes sept personnes amoureuses de la cause et nous travaillons tous très dur ensemble. Il s'agit d'une fondation d'équipe et, surtout, d'une fondation familiale, car chaque fois que des intervenants se joignent à nous, ils font partie de la fondation. Nous venons de célébrer le gala de notre dixième anniversaire. C'était très bien"..

Le 17 février, un film est sorti dans les salles de cinéma, réalisé par Paco Arango, qui porte en espagnol le nom de la fondation. Le réalisateur a participé à des congrès d'ONG pour parler de son témoignage. En 2005, il a créé le Fondation Aladinaqui s'est associé à Ce qui compte vraiment pour que les recettes du film soient destinées à Réseau d'enfants SeriousFunun réseau de camps pour enfants malades fondé par l'acteur Paul Newman.

Culture

L'Annonciation dans l'art jusqu'au Moyen Âge

L'Annonciation du Seigneur (Lc 1, 26-38) est, dans la tradition chrétienne, le moment de l'Incarnation. Dans l'histoire du salut, l'Annonciation à Marie est le moment de l'Incarnation. "la plénitude du temps". (Gal 4:4). Par son assentiment au message divin, la Vierge Marie devient la Mère de Jésus. Cette scène biblique a été fréquemment représentée dans l'art.

Omnes-10 mars 2017-Temps de lecture : 4 minutes

Neuf mois avant la fête de la Nativité du Seigneur, l'Église célèbre la fête de l'Annonciation à Marie. Les artistes de tous les temps l'ont dépeint. Sa principale source iconographique est l'Évangile de Luc (1:26-38). Les représentations les plus anciennes se trouvent dans les catacombes de Rome, par exemple, dans la peinture de la voûte d'un bâtiment de l'époque. cubiculum des catacombes de Priscilla datant du 3ème siècle. Depuis le Ve siècle, ce motif est également présent à l'intérieur des églises.

Dans la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure (432-440), l'Annonciation est la première scène à gauche dans l'arc de triomphe. Marie est dépeinte comme une reine. Vêtue d'une robe impériale dorée, elle est assise sur un trône. À ses côtés, elle est solennellement accompagnée de trois anges en robe blanche. Ses cheveux sont ornés de perles précieuses, et ses pieds reposent sur un... suppedaneum. Ces détails cérémoniels-courtisans s'expliquent par la décision du Concile d'Éphèse (431) de la définir comme la Mère de Dieu (Theotokos).  

Dialogue entre Marie et Gabriel

La scène de la naissance du Christ n'apparaît pas dans l'arc de triomphe de la basilique. Il faut donc supposer que l'Annonciation inclut ici l'Incarnation. Au-dessus des nuages dans le ciel, le quatrième ange annonce la conception à Marie. En outre, une colombe blanche peut être vue comme un symbole du Saint-Esprit.

Marie prépare un tissu pourpre pour le voile du temple, qui est représenté synthétiquement à gauche. Le motif du tissage du voile violet remonte aux ajouts légendaires du Protoévangile de Jacques (PsJac 11, 1-3), du 2ème siècle. Une autre source est le Évangile de pseudo-Matthew (PsMt 9), du 9ème siècle. Dans la piété et l'iconographie populaires, le motif était très répandu, également jusqu'à la fin du Moyen Âge, car la Legenda aurea (vers 1264) de Jacobus de Voragine, qui a été très lu, a reçu ces deux textes apocryphes.

Dans l'art byzantin en particulier, le motif de la pourpre est très répandu. Dans le relief en ivoire de l'Annonciation sur la chaise de l'archevêque Maximien (546-556 à Ravenne, musée de l'Archevêché), Marie est assise sur un trône à haut dossier. Sa main gauche saisit un fuseau violet. Sa main droite désigne l'archange Gabriel, qui annonce la bonne nouvelle. Comme angesGabriel porte habituellement un bâton de messager. A Ravenne, un bâton de commandement le distingue comme "Prince de la milice céleste" (Archistrategos). La tête de Marie est couverte d'un voile de vierge (Maphorion).  

Au Moyen Âge, les artistes ont représenté le dialogue entre Marie et Gabriel le plus souvent avec les deux personnages debout, en insistant sur les gestes de la main et les regards. Dans l'enluminure des livres et des manuscrits aussi, les compositions préféraient les figures debout. Le site Évangiles d'Otto III (vers 1000, Aix-la-Chapelle, chambre du trésor de la cathédrale) montre l'Annonciation dans un style solennel et monumental (fol. 125r). La main de Dieu le Père au sommet d'une image ronde indique l'action surnaturelle lors de l'Incarnation du Fils. Ce type, avec les figures debout, s'est poursuivi dans la sculpture des portails des cathédrales gothiques, comme à Chartres, Reims, Amiens, Strasbourg, Bamberg, Fribourg et Cologne.

L'Esprit Saint, principe efficient de l'Incarnation, était représenté symboliquement par une colombe le long d'un rayon de lumière, comme dans le tableau de Carlo Crivelli (1486, Londres), Galerie nationale) ou juste au-dessus du visage de Marie, comme en 1480-1489 dans le tableau de Hans Memling (New York, Le Metropolitan Museum of Art).

Réalisme narratif

Le 15e siècle a vu l'émergence d'un type d'Annonciation dans lequel l'Enfant Jésus apparaît entièrement formé. Le site Antependium du maître-autel de la cathédrale de Teramo (1433-1448, Nicola da Guardiagrele) présente Jésus en tant que bambino dans les mains de l'ange, qui l'offre à Marie. En revanche, dans le relief du tympan de la chapelle de la Vierge à Würzburg (1430-1440), Jésus descend la tête en bas à travers la foudre. Semblable à un tuyau, ce rayon de lumière va de la bouche de Dieu le Père à l'oreille de Marie, où l'Esprit Saint lui souffle la bonne nouvelle (conceptio per aurem). Dans la table centrale du Triptyque Mérode (1425-1435), par Robert Campin (New York, Musée métropolitain d'art), l'Enfant Jésus apparaît avec une petite croix sur ses épaules.

Quelle signification peut avoir cette petite figure du Christ " volant " vers Marie ? A première vue, il semble y avoir ici un conflit avec la tradition dogmatique. Dans le Credo, l'Église prie encore aujourd'hui : "...par la puissance de l'Esprit Saint, il s'est incarné en Marie, la Vierge". (et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine). Un examen de l'iconographie occidentale byzantine et médiévale montre que les images mentionnées ne sont pas du tout à considérer comme "hérétiques". A l'aide de l'exemple de "Marie qui s'endort" (koimesis, dormitio) montre que l'âme humaine était représentée dans la tradition artistique de l'époque comme une petite figure. Dans les représentations de l'Annonciation, l'"Enfant" symbolise donc l'âme créée par Dieu, tandis que le corps de Jésus provient de Marie seule.

Le site de l'Annonciation est représenté comme un espace spécifique à partir du XVe siècle. En Italie, Piero della Francesca, en 1452-1466, plante la scène dans un palais (Arezzo, San Francesco) et Fra Angelico, en 1430-1432, dans un portique (Madrid, Prado). Tous deux soulignent également la majesté et l'humilité de Marie. Les premiers Flamands préféraient l'intérieur d'une église, comme le fit Jan van Eyck en 1434-1436 (Washington, Galerie nationale d'art) ou l'intérieur bourgeois contemporain, comme Rogier van der Weyden vers 1455 dans le Triptyque de l'autel de Saint Columba à Cologne (Munich, Alte Pinakothek). Le réalisme narratif de ces peintures était destiné à attirer l'attention des observateurs.

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Prêtre SOS

Vitamines et minéraux (I)

Les vitamines sont des micronutriments qui jouent un rôle régulateur : par exemple, la vitamine C joue un rôle antioxydant, la vitamine D renforce les os, etc. Une alimentation variée est généralement suffisante pour assurer leur approvisionnement.

Pilar Riobó-10 mars 2017-Temps de lecture : 2 minutes

Les micronutriments sont des substances essentielles pour l'organisme, mais ils ne sont nécessaires qu'en très petites quantités. Ils comprennent les vitamines et les minéraux, qui ont tous deux essentiellement une fonction régulatrice, car ils aident à la métabolisation d'autres nutriments (par exemple, ils sont nécessaires pour que le glucose soit brûlé et produise de l'énergie). 

À ce stade, nous nous concentrerons sur les vitamines, en laissant les minéraux pour un article ultérieur.

Le site vitamines sont classées en liposolubles (vitamines A, D, E, K) et hydrosolubles, qui sont les autres : vitamines B1 ou thiamine, B2 ou riboflavine, B3 ou niacine, B5 ou acide pantothénique, B6 ou pyridoxine, B12 ou cyanocobalamine, acide folique et vitamine C.

La vitamine C est impliquée dans les processus d'oxydoréduction cellulaire, dans lesquels elle joue un rôle antioxydant. 

La vitamine A a à la fois une fonction antioxydante et une fonction de maintien de l'épithélium et des muqueuses. 

Les vitamines B agissent principalement comme régulateurs du métabolisme intermédiaire des glucides et des protéines. 

La vitamine B12 est liée à la synthèse des globules rouges et au fonctionnement du cerveau. On le trouve dans les aliments d'origine animale, et une carence peut donc survenir chez les végétariens stricts. Il existe également un certain risque de carence en vitamine B12 chez les personnes âgées et chez les personnes prenant certains médicaments tels que la metformine (pour le diabète) et l'oméprazole (pour l'estomac) de façon continue (pendant des années) ; le tableau clinique est celui d'une anémie mégaloblastique (appelée ainsi parce que les globules rouges sont plus gros que la normale) et d'une altération des fonctions cérébrales (démence), voire d'une paralysie des membres.

La vitamine D est formée dans la peau par l'action des rayons ultraviolets du soleil. Il intervient dans le métabolisme phospho-calcique : il favorise l'absorption du calcium, et contribue à la formation et au maintien d'os solides. 

Il a également d'autres fonctions. Par exemple, elle est importante pour le bon fonctionnement des muscles et contribue ainsi à réduire les chutes chez les personnes âgées ; et certaines études suggèrent qu'elle pourrait contribuer à prévenir le diabète sucré, l'hypertension et de nombreux cancers. 

Il est également impliqué dans la fonction immunitaire et est capable de détruire le bacille de la tuberculose. C'est peut-être pour cela que les tuberculeux, avant l'ère des antibiotiques, étaient exposés au soleil. Néanmoins, environ 35 % des jeunes adultes et jusqu'à 60 % des adultes plus âgés présentent une carence en cette vitamine. Le manque d'exposition au soleil pendant les mois d'hiver (même dans un pays ensoleillé comme le nôtre !), l'utilisation d'écrans solaires avec un facteur de protection très élevé et une alimentation pauvre en vitamine D y contribuent. 

Enfin, la vitamine E est un antioxydant important, et la vitamine K est impliquée dans les processus de coagulation.

Les sources alimentaires des principales vitamines sont indiquées ci-dessous :

  • Vitamine A : présente dans le beurre, le jaune d'œuf, le lait entier et les fruits ;
  • Vitamine D : ingérée dans les huiles de poisson, le saumon, le hareng, les œufs, le lait enrichi et l'huile de foie de morue ; peut également être formée dans la peau par les rayons ultraviolets ;
  • Vitamine E : fournie par les huiles végétales, les noix et les légumes ;
  • Vitamine K : contenue dans les légumes, les céréales, la viande et le lait ;
  • Vitamine C : apportée par les fruits (principalement les agrumes) et les légumes ;
  • Vitamines B : présentes dans les légumineuses, les œufs, les céréales, la levure de bière ;
  • Acide folique : légumes, viande, œufs ;
  • Vitamine B12 : viande, œufs, poisson, lait.
L'auteurPilar Riobó

Spécialiste en endocrinologie et en nutrition.

Espagne

V Centenaire. La véritable légende du Caballero de Gracia

Henry Carlier-10 mars 2017-Temps de lecture : 5 minutes

Le Caballero de Gracia était une figure importante de l'âge d'or espagnol et de Madrid. Tout au long de sa longue vie (102 ans, dont plus de 30 en tant que prêtre), il a accompli un magnifique travail diplomatique, culturel et pastoral à Madrid. Sa vie sainte a cependant été éclipsée par une légende infondée et fantaisiste.

Cette légende est basée sur deux ouvrages écrits par Antonio Capmany y Montpalau en 1863, deux siècles et demi après la mort du chevalier. C'est l'origine de la légende qui présente le Chevalier de la Grâce comme une sorte de "Don Juan Tenorio" qui, après être tombé amoureux de plusieurs femmes, a une illumination divine - au moment où il tente de séduire une autre femme - qui lui fait changer de vie. Capmany n'indique pas d'où il tient cette histoire et ne cite aucune source documentaire. De plus, il semble ignorer la biographie d'Alonso Remón, un contemporain du Chevalier.

Cela ne s'est pas arrêté là. Quelques années plus tard, Luis Mariano de Larra, fils de Mariano José de Larra et compositeur de librettos de zarzuelas et de drames, proposera cette même version déformée de Capmany dans son ouvrage Le Chevalier de la Grâceexécuté en 1871. Aussi la zarzuela La Gran Vía, créé en 1886, va projeter une image péjorative du Caballero, en personnifiant la rue madrilène du Caballero à travers un personnage arrogant, coureur de jupons et vaniteux.

Angel Fernández de los Ríos, auteur de Guide de Madrid. Manuel pour le Madrilène et l'étranger (1876), il a également dessiné une image grotesque du Chevalier, similaire à celle de Capmany. Il est également l'inventeur de la référence à Jacobo Gratij en tant que "jumelle dans la dissolue de Don Juan Tenorio"..

Carlos Cambroneo et Hilario Peñasco, auteurs du livre Les rues de Madrid, en 1889 a recueilli les mêmes histoires fantasmagoriques sur ce personnage. Enfin, Pedro de Répide (+1948) reprendra les propos de Capmany dans un autre ouvrage, également intitulé Les rues de Madrid.

À l'opposé de cette légende imaginaire, la biographie récemment publiée Le Chevalier de la Grâce. Vie et légendede José María Sanabria et José Ramón Pérez Aranguena (Editorial Palabra), contribue à réfuter la légende frauduleuse de Jacobo Gratij, qui a malheureusement fini par glisser à trois voix de Wikipedia. Les auteurs de la biographie soulignent à juste titre que "Il n'existe aucune donnée, aucun témoignage ou document qui prouve le moindre détail de ce que Capmany a imaginé".puis exprimée par les autres auteurs examinés. "Le qualifier de spéculateur immobilier ambitieux, de libertin, de ténor, de Casanova, de séducteur, ou de terreur des pères et des maris, est un monde à part". de ce qu'était vraiment le Chevalier de la Grâce. Les recherches historiques rigoureuses sur sa figure n'ont décelé aucun dérapage libidineux dans sa carrière, ce qui a été documenté chez de nombreux personnages de son époque : empereurs, papes, rois, cardinaux, ducs, évêques... Aucune source documentaire ne parle du Caballero de Gracia comme s'il était un Miguel de Mañara, ou même un homme amoureux comme son ami Félix Lope de Vega. Il n'y a pas non plus de trace du Caballero devant se "repentir" d'un quelconque méfait ou d'un style de vie licencieux, comme le soulignent les auteurs susmentionnés. Et du seul procès auquel il a été soumis pour de l'argent, son innocence a été prouvée.

Les témoignages historiques coïncident dans ce sens. Par exemple, Jerónimo de la Quintana (1570-1664), un contemporain du Caballero, remarque dans Histoire de l'antiquité, de la noblesse et de la grandeur de Madrid que "L'homme de noble naissance Jacob de Gratiis, fondateur de la Vble. Congrégation des esclaves indignes du Saint-Sacrement, était un homme éminent en vertu et en science et est mort à l'âge de 102 ans en odeur de sainteté". Le Mesonero Romanos (1803-1882) affirme également que "La rue du Caballero de Gracia porte le titre du Chevalier de l'Ordre du Christ Jacome ou Jacobo de Gratiis, un prêtre vertueux, originaire de Modène, qui est venu en Espagne avec le Nonce de Sa Sainteté.".

Semblanza

Jacobo Gratij -le Caballero de Gracia après que son nom de famille ait été castellanisé- est né à Modène (Italie) le 24 février 1517 et est mort à Madrid le 13 mai 1619.

Sa biographie est riche et variée en événements et initiatives. À Bologne, la meilleure université de son temps, il rencontre Jean-Baptiste Castagna, qui deviendra le pape Urbain VII. Dès lors, il est devenu son ami et son confident.

En 1550, il commence à travailler pour le Saint-Siège. En 1551, il participe au traité de paix qui met fin à la guerre entre la France, Venise et le Saint-Siège d'une part et l'Espagne d'autre part. En 1563, il participe en tant que collaborateur de Castagna à la troisième session du Concile de Trente, où l'on discute de la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, ce qui a peut-être influencé l'initiative du chevalier de fonder la Congrégation du Saint-Sacrement.

Nonciature en Espagne

De 1566 à 1572, il travaille à la nonciature en Espagne aux côtés du cardinal Hugo Boncompagni, futur pape Grégoire XIII, de Felice Peretti, futur pape Sixte V, et de Juan Bautista Castagna, nonce et, comme nous l'avons déjà mentionné, futur Urbain VII. Pendant ces 7 années, Jacobo a fait partie de la délégation papale qui est intervenue dans des contacts transcendants avec la cour de Philippe II pour la formation de la Sainte Ligue qui s'est rendue à la bataille de Lépante, pour la guerre de 80 ans en Flandre, les guerres de religion en France et pour la résolution du processus inquisitorial contre le cardinal de Tolède Bartolomé Carranza.

James s'est senti chez lui à Madrid. Ses bonnes relations avec la princesse Juana, sœur de Philippe II et mère du roi Sébastien du Portugal, l'amènent à obtenir de son fils la plus haute distinction portugaise pour Jacobo : être chevalier de l'ordre de l'Habit du Christ. D'où le nom de Chevalier qu'il porte dans l'histoire.

Retour définitif en Espagne

Après une période à Venise, puis à Bologne, Jacopo retourne en Espagne à la fin de l'année 1575 avec une délicate mission secrète. Il a été nommé protonotaire apostolique. En 1583, il est accusé d'avoir profité de sa position à la nonciature et de s'être approprié trente mille escudos. Il a été placé en résidence surveillée et jugé, mais les accusations se sont rapidement révélées fausses et il a été acquitté de toute culpabilité. Il a pardonné à ses accusateurs et a offert sa souffrance morale à Dieu. Grégoire XIII, en apprenant cela, loue la prudence et la patience de son diplomate. Philippe II le félicite et lui offre également une compensation financière.

Après avoir effectué une autre mission à Cologne, Jacopo revient servir à la nonciature de Madrid jusqu'en 1592. Après la mort du pape Sixte V, Giovanni Battista Castagna, son mentor, est élevé au trône papal le 15 septembre 1590, mais meurt le 27 du même mois. Le Chevalier a peu profité de l'élection papale de son ami.

Ordination sacerdotale et fondations

Jacobo a été ordonné prêtre en 1587 ou 1588, à l'âge de 70 ans. Avant son ordination, il a fondé le couvent du Carmen calzado en 1571, dans ce qui est aujourd'hui l'église du Carmen à Madrid. En 1581, alors qu'il était nonce, il a fondé l'hôpital pour les Italiens. L'hôpital pour convalescents, promu en collaboration avec le bienheureux Bernardino de Obregón, date de la même époque. Cette même année, il a fondé l'école Nuestra Señora de Loreto pour les orphelines.

En 1594, il fonde dans sa propre maison le couvent des petits clercs réguliers de San Francisco Caracciolo. Il crée ensuite la Congrégation des esclaves du Saint-Sacrement, qui est approuvée en 1609 par le cardinal de Tolède, Bernardo de Rojas y Sandoval. Son but était, et est toujours, de répandre la dévotion à l'Eucharistie. Quelque deux mille personnes en faisaient partie du vivant du fondateur.

Le Caballero de Gracia a également été un grand promoteur de la culture, notamment dans les domaines musical et littéraire. Le bienheureux Obregón, Saint Simón de Rojas, Lope de Vega, Alonso Remón, Tirso de Molina et le jeune poète Gabriel Bocángel ont participé à ses rencontres littéraires. Cervantès a rejoint la Congrégation des esclaves de l'Oliveraie en même temps que le Caballero, et ils ont dû assister aux mêmes réunions. Andrés de Spínola et l'historien bénédictin Prudencio de Sandoval, ainsi que le capitaine Calderón, Juan del Espada et Alonso Cedillo ont également participé à cette réunion.

Il avait une relation plus intense avec Lope de Vega, car il appartenait à la Congrégation des esclaves du Saint-Sacrement. À Noël 1615, Lope fait jouer par la compagnie théâtrale de Riquelme, la meilleure de l'époque, l'auto sacramental. Caballero de Gracia.

La mort et la réputation de sainteté

Le chevalier est mort aux premières heures du 13 mai 1619 avec une réputation de sainteté. Au cours des 12 jours suivants, alors que dans son testament il avait prévu que ses funérailles seraient simples, de nombreuses communautés religieuses et de nombreux fidèles ont célébré les funérailles de son âme avec les meilleurs prédicateurs et une grande solennité. Sa dépouille, après plusieurs transferts, est vénérée à l'Oratoire du Caballero de Gracia, sur la Gran Vía de Madrid.

L'auteurHenry Carlier

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CollaborateursÁlvaro Sánchez León

Les enfants du relativisme

"De cette sorte de poussière vient cette sorte de boue", dit le dicton bien connu. Oui, le relativisme est aujourd'hui à l'origine du faux dialogue social et des postures, de l'affectionnisme pathologique, de l'exhibitionnisme de l'intimité et de la post-vérité.

10 mars 2017-Temps de lecture : 2 minutes

La recherche du sens de la vie progresse dans la biographie de chaque personne. En même temps, à l'extérieur, en cours de route, le relativisme s'engraisse impitoyablement. La vérité n'existe pas. Le bien est subjectif. La beauté est discrétionnaire. Arrêt complet. Une bombe dans les fondations. Un cigare. Et des milliers d'insatisfactions cristallisées en tensions intérieures, dialectiques creuses, dépressions, rires, solitude, mensonges, mal, laideur.

Le relativisme est une feuille de vigne pour la soif de bonheur qui fait naufrage à cause de la faiblesse de l'homme à conquérir les vérités comme des poings. C'est un doute d'une maturité adolescente qui évite tout compromis pour justifier le vide.

Le relativisme est une maladie de la raison atteinte d'affectionnisme qui empêche la volonté de choisir le bon - et difficile - chemin de la conscience.

Le relativisme est un monstre qui vient à moi sous le coup de la colère, reportant le romantisme de la vie à un pessimisme existentiel plein de questions sans réponse, à sa propre volonté et à l'insistance des autres.

Du relativisme absolutiste naît la devise des sociétés unies uniquement par la virtualité des réseaux : je fais ce que je veux, je pense ce que je veux, je vous envoie où je veux. Va te faire voir. Je ne me soucie pas de toi. 

Le relativisme était une arme contre le dogme et est devenu une mine contre les principes. Et maintenant, la chose étouffante et correcte à faire est de choisir entre être un relativiste ou être médiéval, fondamentaliste, apostolique et romain... 

La post-vérité qui nous remplit la bouche est l'enfant du relativisme. Maintenant, elle est plus âgée, joueuse et blasée, et a baissé sa jupe pour nous montrer sa chair. Et cette chair exprime son essence : le mensonge.

Le faux dialogue social est un autre enfant légitime, amateur de postures, débridé et loquace, qui parle sans écouter. Seul un relativisme éhonté est capable de faire passer une confrontation musclée pour un dialogue tolérant. 

L'authenticité simple est un enfant du sang. Pava. Idiot. C'est moi. Ne changez pas. Je ne suis pas d'accord avec moi-même. A bas le monde.

L'exhibitionnisme de l'intimité. Un autre. La fille impolie qui dépeint l'insoutenable légèreté de n'être que des corps.

Le livre de famille du relativisme est une encyclopédie des problèmes contemporains qui perdront la bataille. C'est la prédiction pleine d'espoir. D'autres préfèrent penser que cette famille Monstre est la reine du mambo. OK. Il n'est jamais trop tard pour fuir... Neverland.

L'auteurÁlvaro Sánchez León

Journaliste

Monde

Mgr Jorge Carlos Patrón Wong : "La formation sacerdotale est avant tout la formation du cœur d'un disciple de Jésus".

La Congrégation pour le Clergé a publié le nouveau règlement de la Commission européenne. Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalisqui sert de base à la formation des prêtres du monde entier. Patrón Wong, responsable des séminaires de cette congrégation et archevêque émérite de Papantla, explique. "Le plus important est que le prêtre soit toujours en formation et que cette formation soit intégrale", dit-il.

Alfonso Riobó-10 mars 2017-Temps de lecture : 8 minutes

Entretien avec le Secrétaire pour les Séminaires, Congrégation pour le Clergé

Le Saint-Siège vient de mettre à jour les lignes directrices pour la formation des prêtres. Mgr Patrón Wong explique le nouveau document. 

Comment évaluez-vous l'évolution numérique des vocations sacerdotales ?

-Le sacerdoce n'a jamais été une question de nombre. Ce qui compte vraiment, c'est la sainteté des prêtres. Un prêtre qui se donne fidèlement au ministère sacerdotal aide tant de personnes, son cœur est plein de noms ; il aide même sans s'en rendre compte, parce que sa seule vie sacerdotale est un grand bien pour tant de personnes. 

D'autre part, les besoins pastoraux ne sont pas résolus par les seuls prêtres. C'est à cela que sert l'apostolat des laïcs et des religieux et religieuses. Cependant, ce nombre est nécessaire, car les vocations mûrissent en communauté et pour cela il faut un nombre suffisant de séminaristes, qui forment une atmosphère et créent un climat formateur. 

Quel est le profil actuel des candidats à la prêtrise ?

-La société d'aujourd'hui a besoin d'évangélisateurs qui perçoivent les bonnes choses de tant de gens et qui s'y attachent, parce que nous annonçons le Royaume de Dieu, qui est le Royaume de Dieu. "il est déjà parmi vous". (Lc 17, 21). Il faut des prêtres qui parlent un langage compréhensible, qui "touchent" avec miséricorde la réalité de toutes les personnes, qui se mettent au service là où on a besoin d'eux et sans ambiguïté, qui sont libres devant tout autre intérêt, qui vivent un profond détachement des choses matérielles, qui offrent un exemple de maturité humaine et chrétienne, qui savent aimer tout le monde, surtout ceux qui ne sont pas aimés. Ces traits, qui sont ceux de la vie et du ministère sacerdotaux tels qu'ils ont toujours été, sont toujours d'actualité, car le monde d'aujourd'hui a besoin de prêtres.

Lorsqu'il s'adresse aux prêtres, le pape est également exigeant : que leur demande-t-il ? 

-Il est logique que le Saint-Père se préoccupe des prêtres et fasse des gestes de proximité tout en étant exigeant à leur égard. Mais j'ai remarqué qu'il partage sa propre expérience du ministère sacerdotal. 

Et comme la preuve est la preuve du pudding, je voudrais le laisser parler pour lui-même sur un point qui a beaucoup à voir avec l'apprentissage tout au long de la vie : "Mais je voudrais surtout parler d'une chose : la rencontre entre les prêtres, entre vous. L'amitié sacerdotale : c'est un trésor, un trésor à cultiver entre vous. L'amitié sacerdotale. Tout le monde ne peut pas être un ami proche. Mais quelle belle amitié sacerdotale. Quand les prêtres, comme deux frères, trois frères, quatre frères se connaissent, parlent de leurs problèmes, de leurs joies, de leurs attentes, de tant de choses... L'amitié sacerdotale. Cherchez ceci, c'est important. Soyez amis. Je crois que cela aide beaucoup à vivre la vie sacerdotale, à vivre la vie spirituelle, la vie apostolique, la vie communautaire et aussi la vie intellectuelle : l'amitié sacerdotale. Si je rencontrais un prêtre qui me disait : "Je n'ai jamais eu d'ami", je penserais que ce prêtre n'a pas connu l'une des plus belles joies de la vie sacerdotale, l'amitié sacerdotale. C'est ce que je souhaite pour vous. Je souhaite que vous soyez amis avec ceux que le Seigneur place devant vous pour l'amitié. C'est ce que je désire dans la vie. L'amitié sacerdotale est une force de persévérance, de joie apostolique, de courage, et aussi d'humour. Il est beau, très beau". (Rencontre avec des prêtres et des séminaristes, 12 mai 2014).

Qu'est-ce que le Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis?

-The Ratio Fundamentalis est un document qui définit les orientations générales de la formation des prêtres. Elle comprend tout un processus, qui commence par l'accompagnement de la vocation, s'intensifie pendant les années de séminaire et se poursuit tout au long de la vie sacerdotale. Le plus important est que le prêtre soit toujours en formation et que cette formation soit intégrale. 

Il ne s'agit que d'orientations générales, que chaque nation et chaque séminaire doit ensuite adapter à sa propre réalité, toujours en dialogue avec la culture et en tenant compte des caractéristiques de l'Église en chaque lieu. Réglementation de base. La publication de la Ratio Fundamentalis n'est que le point de départ d'un processus de renouvellement de la formation des prêtres qui se poursuivra dans chaque conférence épiscopale et dans chaque séminaire, toujours avec l'aide de la Congrégation pour le clergé.

Ce qu'il y a dans le nouveau Ratio, et ce qui la distingue de la précédente ?

-La nouvelle Ratio établit la "feuille de route" pour la formation des prêtres dans une perspective interdisciplinaire. Le texte est plus complet que le précédent parce qu'il a incorporé le contenu de nombreux documents que l'Église a publiés sur la formation des prêtres au cours des quarante dernières années, et s'inscrit dans sa pleine continuité. 

En même temps, la proposition formative est renouvelée en incorporant les expériences positives et encourageantes qui ont été faites dans de nombreux Séminaires au cours des dernières décennies, offrant une médiation pédagogique adéquate pour faciliter son application pratique. Si nous voulons signaler quelques insistances, elles seraient au nombre de quatre : la formation est de l'homme intérieur, elle est toujours intégrale, elle se fait progressivement et exige un accompagnement attentif et un discernement.

Par conséquent, la formation des prêtres ne vise pas seulement à les former intellectuellement ou à les doter de compétences pratiques...

-Dieu consacre toute la personne par l'ordination sacerdotale, afin qu'elle devienne un signe au milieu du peuple de Dieu. Ce fait exige que la personne entière soit formée dans ses multiples facettes. 

Il s'agit tout d'abord de la formation du cœur d'un disciple de Jésus qui se configure au Christ Serviteur, Pasteur, Époux et Tête dans la forme concrète de la charité pastorale. Mû par cet amour du peuple de Dieu, le candidat au séminaire, puis le séminariste et le prêtre restent attentifs aux différents aspects de sa vie qui les aident à mieux rendre le service d'évangélisation : l'aspect humain, l'aspect spirituel, l'aspect intellectuel et l'aspect pastoral. Chacune de ces dimensions a sa place dans la formation. L'intégration de tous ces éléments est ce que nous entendons lorsque nous utilisons l'expression "formation intégrale".

L'accompagnement personnel est-il important, avant et après l'ordination ?

-Le chemin de la foi est personnel, mais il n'est pas solitaire. Nous avons tous besoin de l'aide de frères qui nous écoutent, qui nous corrigent parfois et nous aident à discerner la volonté de Dieu. L'accompagnement personnel a des caractéristiques différentes dans la pastorale des vocations, dans la formation initiale et dans la formation continue, mais il est toujours nécessaire. 

La régularité et la profondeur de l'accompagnement déterminent dans une large mesure la qualité de la formation. C'est un service fourni par les formateurs, les directeurs spirituels et les confesseurs. Des professionnels tels que des médecins et des psychologues aident également, mais ce qui est vraiment important, c'est que le candidat à la prêtrise apprenne à compter sur l'aide des autres dans son processus de maturation, en toute liberté et guidé par l'amour de la vérité. L'accompagnement est aussi un accompagnement de groupe, il aide les relations entre séminaristes ou prêtres à constituer un climat formateur.

Toute personne qui se sent appelée par Dieu à être prêtre peut-elle l'être ? Comment distinguer une véritable vocation ?

-Dans plusieurs paragraphes du Ratio Fundamentalis on insiste sur l'importance du discernement vocationnel, qui doit se faire à chacune des étapes du Séminaire, puis toujours dans la vie sacerdotale. Il y a un moment où l'objet du discernement est la vocation, c'est-à-dire ce à quoi Dieu m'appelle. Il y a un autre moment où l'accent est mis sur le comment, c'est-à-dire sur la manière dont le Seigneur veut que j'exerce le ministère sacerdotal. 

Il est toujours important de discerner les attitudes formatrices, afin que la personne soit réellement impliquée dans son processus de croissance. Il est normal que, tôt ou tard, certains séminaristes quittent le séminaire. Ce qui compte vraiment, c'est qu'ils aient grandi en tant qu'hommes et en tant que chrétiens et qu'ils aient trouvé un mode de vie dans lequel ils puissent accomplir la volonté de Dieu. Accompagner ceux qui sont partis est l'une des tâches les plus délicates que les formateurs accomplissent habituellement. Il est normal qu'un jeune homme qui a quitté le séminaire soit reconnaissant pour tout le bien qu'il a reçu et qu'il ait pris des décisions en vue d'une plus grande maturité dans sa vie de foi. Son séjour au Séminaire n'a donc pas été un temps perdu, mais un véritable cadeau de Dieu.

De quelle aide le prêtre a-t-il besoin dans sa formation, dans sa vie spirituelle, dans son activité apostolique ?

-Les prêtres ont de nombreux moyens à leur disposition pour leur formation continue. Le premier moyen est chacun d'entre eux, qui est appelé à vivre fidèlement sa vocation et à être le premier responsable de sa propre formation. Il y a ensuite la fraternité sacerdotale, car les prêtres sont coresponsables de la formation de leurs frères. Combien un climat sain de relations positives marquées par les valeurs chrétiennes et sacerdotales est utile ! L'examen de conscience et la confession sacramentelle sont des moyens merveilleux à la disposition de tous. Dans chaque diocèse, il y a des prêtres ayant une certaine expérience qui aident leurs propres confrères par la direction spirituelle. 

La communauté offre une aide précieuse. Nous pourrions dire que la communauté est confiée au soin du prêtre et que le prêtre est, à son tour, confié au soin de la communauté. C'est formidable d'avoir des laïcs, des religieux et des religieuses qui prient pour les prêtres, les aident dans les différents aspects de leur vie et de leur ministère et même les corrigent fraternellement lorsque cela est nécessaire. Dans chaque diocèse, il existe une commission pour le soin des prêtres qui entreprend de nombreuses actions en leur faveur. L'évêque a une mission délicate à cet égard, qui lui demande d'être proche de tous les prêtres et d'avoir une grande capacité de discernement.

Le document affirme que la chasteté "n'est pas un tribut à payer au Seigneur", mais un don de Dieu. Pouvez-vous expliquer cela ?

-C'est une citation d'un document sur le célibat des prêtres. Juste avant cela vient l'idée centrale : il s'agit de "un chemin vers la plénitude de l'amour". (RFIS, 110). Dans la vie conjugale, la capacité d'aimer est concentrée sur une seule personne qui est choisie pour toujours, mais dans le choix du célibat, la capacité d'aimer est élargie et ouverte à de nombreux destinataires, en particulier ceux qui ne sont pas aimés. Ainsi, être célibataire ne signifie pas aimer moins, mais aimer plus. On renonce à un amour exclusif pour vivre un amour inclusif capable d'embrasser tout le monde. Cette expérience affective profonde s'exprime dans les paroles de consécration que le prêtre répète chaque jour : c'est mon corps qui se donne pour tous

Vivre cette plénitude d'amour ne peut être qu'un don de Dieu, car c'est lui qui regarde tout le monde avec miséricorde. Cette disposition à aimer tout le monde d'un amour qui vient de Dieu, nous l'appelons "charité pastorale" et elle est l'âme et le moteur de la vie et de l'activité des prêtres.

Le prêtre sert un groupe spécifique de personnes, mais il doit avoir un esprit missionnaire Comment les deux se combinent-ils ?

-Le prêtre n'est pas seulement l'aumônier d'un petit groupe de personnes. Il est vrai qu'une partie du peuple de Dieu lui est confiée, mais sa mission va au-delà des murs de l'église et du groupe des catholiques fidèles, car il s'agit d'une mission universelle. 

Jacques Hamel, assassiné en France le 26 juillet 2016. Il était certes chargé d'une paroisse, mais il avait établi un courant de sympathie avec l'ensemble de la société, où la plupart des gens étaient non catholiques ou non chrétiens. Sa mort a été pleurée par tous, à tel point qu'ils ont récemment érigé un monument en son honneur. Comme le Père Hamel, il y a beaucoup, beaucoup de prêtres qui font du bien à tous, participent de manière créative aux réseaux sociaux et sont des citoyens à part entière dans le village global. La raison profonde est que dans l'Église et dans chaque croyant, et en particulier dans les prêtres, il existe deux forces équilibrantes : la communion et la mission.

Ces directives seront-elles adaptées aux conditions locales très diverses ?

-C'est la tâche des Conférences épiscopales qui, avec l'aide des formateurs des séminaires de chaque pays en particulier, élaboreront leurs propres programmes nationaux de formation au cours des prochaines années. Ratio national. C'est-à-dire les normes de formation des prêtres pour ce territoire. De nombreux aspects y seront concrétisés et nuancés. D'autre part, le Ratio Fundamentalis vise à offrir la sécurité à tous dans ce qui, dans l'expérience de l'Église et dans une vision générale, est considéré comme opportun pour la formation. 

Dans l'élaboration des normes nationales, la Congrégation pour le Clergé collaborera avec chaque Conférence épiscopale, afin que chaque Séminaire et chaque séminariste puissent être aidés dans la réponse vocationnelle personnelle et communautaire. À cette fin, la Congrégation pour le clergé organise un congrès qui se tiendra en octobre 2017, auquel participeront les évêques et les formateurs qui élaboreront ensuite le... Ratio national.

Vous souhaitez ajouter quelque chose ?

-Le public de Palabra est composé de croyants et pas seulement de prêtres. Je voudrais souligner que tous les chrétiens sont sur un chemin de formation continue, que tous doivent discerner leur vocation et la mettre en pratique selon la volonté de Dieu et pour cela ils ont besoin d'un accompagnement adéquat. Par là, je voudrais souligner que ce qui est dit sur la formation des prêtres s'applique d'une certaine manière à tous et invite toute la communauté chrétienne à s'engager sur un chemin de formation continue.

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Ressources

L'ère de la post-vérité, de la post-véracité et du charlatanisme

Les faits objectifs ne sont pas à la mode. Ce qui compte, c'est la "post-vérité", c'est-à-dire les émotions ou les sentiments personnels dans la perception du public. La conséquence immédiate est la post-vérité méfiante, et parfois le charlatanisme.

Omnes-8 mars 2017-Temps de lecture : 8 minutes

Martín Montoya Camacho

L'année qui s'est achevée il y a quelques semaines a été qualifiée par de nombreux journalistes et analystes politiques comme l'année du post-vérité. Ce terme est la traduction de post-vérité choisi en novembre comme le mot de l'année 2016 par la Commission européenne. Oxford Dictionnaires. Sa signification renvoie à quelque chose qui dénote des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d'influence sur la formation de l'opinion publique que les appels aux émotions et aux croyances personnelles. Selon ces termes, celui qui souhaite influencer l'opinion publique doit concentrer ses efforts sur l'élaboration de discours facilement acceptés, en insistant sur ce qui peut satisfaire les sentiments et les croyances de son public, plutôt que sur les faits réels.

L'introduction de ce mot dans le dictionnaire Oxford est due à son utilisation publique répandue pendant les processus démocratiques qui ont conduit au Brexitet les élections présidentielles aux États-Unis. Son inclusion dans le dictionnaire a donné lieu à des milliers d'articles en différentes langues dans les médias, notamment sur Internet, ce qui a entraîné une nouvelle augmentation de ses statistiques. Peu de temps après, le Société de la langue allemande a déclaré que postfaktisch serait choisi comme le mot de l'année 2016. Et en espagnol, le Fundéu BBVA a nommé le mot post-vérité pour un prix similaire.

Au cours des derniers mois, l'identification de la post-vérité avec des mensonges. On a conclu, dans de nombreux milieux, que les post-vérité Ce n'est pas nouveau, le mensonge a toujours existé et nous avons donc affaire à un néologisme né d'une lubie. Alors, faut-il prendre ce mot au sérieux ? Il me semble que cette appréciation est peut-être hâtive, et que la normalisation du terme "mensonge" n'est pas nouvelle. post-vérité mérite une analyse plus fine, ne serait-ce que pour le simple fait de sa grande influence. Une étude approfondie de cette question dépasse certainement le cadre de ces lignes, je ne peux donc faire que quelques remarques.

Comment cette époque a-t-elle vu le jour ?

Le mot post-vérité a été utilisé pour la première fois dans la presse américaine en 1992, dans un article de Steve Tesich dans le magazine La Nation. Tesich, qui a écrit sur les scandales du Watergate et la guerre en Irak, a fait remarquer qu'à cette époque, nous avions déjà accepté que nous vivions à l'ère du post-véritéIl s'agissait d'un livre dans lequel les mensonges sont racontés sans discrimination et les faits sont dissimulés. Cependant, c'était dans le livre L'ère de la post-vérité (2004) par Ralph Keyes que le terme a trouvé un certain développement conceptuel.

Keyes a souligné à l'époque que nous vivons à l'ère de la post-vérité parce que son credo s'est imposé à nous : la manipulation créative peut nous faire passer du domaine de la simple exactitude à celui de la vérité narrative. Les informations embellies sont présentées comme vraies dans l'esprit, et plus vraies que la vérité elle-même. La définition de Keyes offre une certaine clé pour comprendre les événements de ces derniers mois. Nous y reviendrons sous peu. Mais d'abord, nous devons nous demander comment cette ère du post-vérité?

Pour comprendre comment il est possible que nous nous trouvions dans une telle époque, nous devons prendre en compte certains des facteurs médiatiques par lesquels elle a été propagée. Pour commencer, l'ère de la post-vérité fait référence à la prolifération des fake news sur Internet, des commentaires insultants à la limite de la diffamation qui sont postés chaque jour sur les plateformes de communication. en ligneet au discrédit des institutions par le biais de commentaires - souvent anonymes - dans ces mêmes médias.

Le directeur de The GuardianKatharine Viner, dans son article "How technology disrupted the truth", a souligné que derrière tout cela se cache la déformation intentionnelle des faits par certains médias numériques qui défendent une certaine position sociale et politique. Mais, à côté de cela, il y a aussi les efforts de ces médias pour attirer les visiteurs sur leurs plateformes, sans autre intention que de maintenir un commerce qui vend ce que le public veut trouver. Viner explique que cela est rendu possible par les algorithmes qui alimentent les fils d'actualité des moteurs de recherche tels que Facebook et Google, qui sont conçus pour donner au public ce qu'il souhaite. Pour le directeur de The Guardian Cela signifie que la version du monde que nous rencontrons chaque jour lorsque nous nous connectons à nos profils personnels, ou lorsque nous effectuons des recherches sur Google, a été invisiblement filtrée pour renforcer nos propres croyances.

La consommation d'informations en hausse

Il s'agit donc d'un effort pour adapter les médias, et le contenu, aux goûts des utilisateurs. En suivant la définition de Keyes, nous pouvons dire qu'on nous montre une vérité embellie et configurée à notre goût, quelque chose que nous acceptons comme plus vrai que la vérité des faits eux-mêmes.

Il y a quelques années, nous avons été surpris de trouver, sur n'importe quel site web, des publicités pour l'achat de produits que nous avions vus sur Amazon, quelques heures auparavant. Aujourd'hui, c'est monnaie courante.

Il semble qu'aujourd'hui, la stratégie appliquée à la vente de produits sur Internet soit également utilisée dans le cas des nouvelles que nous voulons consommer. Cela ne devrait pas être une surprise.

Le rapport de la Centre de recherche Pew a révélé il y a quelques mois que la moitié des Américains âgés de dix-huit à trente ans consomment des informations par le biais de plateformes en ligne, et que cette tendance est en augmentation. Par conséquent, le marché de la consommation d'informations continuera de croître, et la stratégie consistant à donner au client ce qu'il veut est un moyen de le fidéliser. Il est vrai que l'achat de nouvelles dans ce type de médias n'est pas abondant, mais c'est là que se trouve la plus grande possibilité d'influencer le futur public de consommateurs.

Cela signifie que, du côté des plateformes électroniques, nous avons de moins en moins de chances de trouver des informations qui nous remettent en question, qui élargissent notre vision du monde, ou de trouver des faits qui réfutent les fausses informations que les gens de notre entourage ont partagées.

Même pour un réseau social aussi flexible que Twitter, cela peut être le cas, en raison de la publication constante de tweets qui sont les plus appréciés par les personnes que vous suivez.

Cependant, il serait absurde de rejeter toute la responsabilité de la chute dans l'ère du post-vérité aux médias et leurs stratégies pour transmettre l'information. Il est clair que cela doit être attribué aux personnes qui mentent, en déformant la vérité des faits.

Mais il semble qu'il soit également important d'examiner, même brièvement, une attitude qui peut se produire chez les utilisateurs ou les consommateurs, et qui nous concerne directement.

Post-véracité et méfiance

Ralph Keyes a déclaré, dans L'ère de la post-véritéque la conséquence immédiate de la post-vérité est le post-véracité. C'est-à-dire une méfiance à l'égard du discours public, mais pas de son contenu, qui peut être vrai, et même scientifiquement prouvé. La méfiance générée par le post-vérité Cette idée reflète-t-elle quelque chose de réel sur notre société et la façon dont nous nous y comportons ? Il semble que le post-véracité ne peut émerger que dans des périodes comme celle que nous vivons actuellement, lorsqu'il existe une attitude de discrédit à l'égard du discours public, car nous nous attendons, après tout ce qui a été révélé au cours des derniers mois, à ce que ces informations ne véhiculent pas toute la vérité. Nous pourrions penser que nous devons éviter les drames, puisque nous consommons toujours des informations, et que les informations véhiculent toujours beaucoup de vérité. Cependant, de larges pans de la société pensent que la vérité a perdu sa valeur, qu'elle a été renversée et qu'elle gît mortellement blessée sur le sol.

La question de post-vérité

Penser que la vérité peut être tuée peut nous laisser perplexes, mais c'est ce qui s'est passé dans le cas de sa valeur dans la société. C'est pourquoi la question de post-vérité n'est pas superflue. Pour Keyes, le problème radical est que nous pouvons vivre gouvernés par elle, et participer activement à sa dynamique sans nous en rendre compte. Cela se produirait par une attitude dérivée de la justification de nos propres mensonges, et en s'habituant à vivre dans un environnement dans lequel la vérité est discriminée sur la base de l'intérêt personnel.

Cela peut se produire lorsque nous ne réfléchissons pas aux sources des informations que nous consommons ou, dans une vision plus large des circonstances, lorsque nous détournons le regard des opinions qui nous déplaisent.

Parfois, nous fuyons tout cela sans nous arrêter pour réfléchir à la façon dont les choses peuvent être vues d'un autre point de vue, simplement parce que nous ne voulons pas être trompés, comme si tout ce qui ne coïncide pas avec nos idées pouvait être qualifié de propagande trompeuse.

Jason Stanley, dans son livre "How Propaganda Works" (2015), explique que certains types de propagande autoritaire peuvent détruire les principes de confiance dans la société, et ainsi saper la démocratie. Mais il est également vrai que toute utilisation du langage qui altère la réalité n'est pas forcément un mensonge. Il y a toujours une part de vérité.

Mais, pour l'aborder, il est important d'avoir une capacité critique et l'attitude de l'aborder non pas avec méfiance, mais avec un esprit libre renforcé par une étude attentive de la réalité. Même si l'âge de post-vérité est arrivé à notre époque avec une certaine force, le dernier mot est laissé aux utilisateurs ou aux consommateurs, des personnes libres qui peuvent décider de rétablir la valeur de la vérité. Cela signifie éviter les mensonges, les siens et ceux des autres, éviter de s'habituer à vivre dans des circonstances où le mensonge est monnaie courante. Cela signifie mettre de côté toute manière, même subtile, de ne pas être honnête.

Charlatanisme superficiel

Dans une interview qu'il a accordée à l'hebdomadaire catholique belge TertioLe pape François a fait référence à plusieurs de ces questions. Il a notamment condamné le mal que peuvent causer les médias qui se livrent à la diffamation en publiant de fausses nouvelles. Dans son langage direct, le Saint-Père a expliqué que la désinformation des médias est un mal terrible, même si ce qui est dit est vrai, car le grand public a tendance à consommer cette désinformation sans discernement. De cette façon, a-t-il expliqué, beaucoup de mal peut être fait, et il a comparé cette tendance à consommer des faussetés et des demi-vérités à la coprophagie.

Les propos du pape ne sont pas anecdotiques et ont une signification plus profonde qu'il n'y paraît. On le comprend mieux si l'on compare la coprophagie au terme utilisé en anglais pour l'un des modes les plus subtils de déformation de la vérité, la conneries. Ce terme a récemment été traduit en espagnol par charlatanisme dans le travail du philosophe américain Harry Frankfurt. Dans son livre Sur le charlatanisme (2013), qu'elle est moins intentionnelle que nous pourrions le penser. Quand nous mentons, nous nous concentrons pour le faire, mais la charlatanisme ne demande aucun effort car elle est spontanée par inadvertance : la présentation des faits est simplement négligée. Le charlatan maintient claire la distinction entre le vrai et le faux mais, parce qu'il ne se préoccupe pas de la valeur de la vérité, il peut utiliser un fait pour défendre une position et son contraire.

Le charlatan n'a pas l'intention de déformer la réalité, mais il n'a aucune intention à son égard. Son intention est exclusivement centrée sur lui-même, sur la superficialité de ses projets ou, comme certains médias ou utilisateurs, sur sa propre propagande. Les mensonges ont toujours été au centre de notre attention. C'est compréhensible. L'acte de mentir a une malice qui nous répugne. Pour dire un mensonge, il faut avoir l'intention de le dire. Ce n'est pas une simple négligence, il faut y travailler. Pour le menteur, la vérité a une valeur en fonction de ses propres fins, d'où son intérêt à la manipuler. Mais le charlatan n'en prend pas soin, et avec cette attitude, il peut faire beaucoup de dégâts, comme c'est le cas à l'époque du post-vérité.

Francfort indique que le charlatanisme est contagieuse. Une partie de ce phénomène a pu se propager jusqu'à nous, consommateurs d'informations, lorsque nous ne prêtons pas attention aux nouvelles que nous pouvons diffuser par les médias sociaux.

Dans ces conditions, nous ne sommes pas exempts de responsabilité pour avoir participé de quelque manière que ce soit à des actes diffamatoires, même si nous estimons que ce que nous faisons n'est pas important, ou si nous croyons que ce que nous transmettons est vrai.

Lorsque cela se produit, c'est parce que nous avons cessé de considérer que la langue n'est pas seulement un véhicule pour les faits, les chiffres, les stratégies, les démonstrations et les réfutations, mais aussi un porteur de valeurs.

Il est important de garder à l'esprit que la connaissance du vrai et du faux, bien que très importante, ne définit pas suffisamment ce qui est nécessaire pour rendre justice aux autres et agir avec une véritable charité.

La figure du charlatan, qu'elle s'incarne dans un média qui transmet l'information, ou dans un utilisateur qui la consomme et la redistribue, est l'ultime contributeur à l'image de marque de la société. post-véracitéLes informations que nous recevons : elles alimentent la méfiance et les tensions dans la société. C'est pourquoi il est important de reconnaître la pertinence des choses auxquelles les informations que nous traitons font référence. Tout ne peut pas nous être donné de la même manière. En réfléchissant au fait que nous respectons la vérité, en évitant de la manipuler à notre guise, nous pourrons commencer à lui redonner sa véritable valeur.

Ressources

Pitié et nouvelle sensibilité. Sur la révolution de la tendresse

À une époque de l'histoire où les sentiments semblent souvent avoir plus de poids que la raison, où il est peut-être difficile de raisonner et de faire raisonner, l'appel du Saint-Père à une "révolution de la tendresse" peut sembler surprenant. On dira plutôt qu'il faut un peu de bon sens, de volonté et de capacité de sacrifice. Des choses qui ne semblent pas être en phase avec la tendresse.

José Ángel Lombo-8 mars 2017-Temps de lecture : 10 minutes

En tout cas, la rationalité ne semble pas être la seule ressource de l'être humain, du moins si on la considère comme un calcul ou une réflexion, tant sur le plan théorique que pratique. Des capacités telles que l'intuition, l'empathie, le sens de l'opportunité, le bon goût ou le sens de l'humour ne semblent pas s'identifier à la rationalité au sens susmentionné.

Il nous semble donc que l'appel à une "révolution de la tendresse" n'est pas une invitation à la sentimentalité ou à l'irrationalité, mais à construire notre propre humanité à partir de "l'amour de Dieu répandu dans nos cœurs" (Rm 5,5).

Sans aucun doute, cette façon de comprendre et de proposer la charité n'est pas une nouveauté dans la prédication du Pape. Déjà en tant qu'archevêque de Buenos Aires, il faisait abondamment référence à la tendresse dans sa prédication. Les références sont innombrables et partagent certaines notes en commun, sans être identiques. En parlant de tendresse, le cardinal Bergoglio a surtout fait allusion à l'amour de Dieu pour nous, qui est particulièrement évident à Noël, "Dieu s'est fait tendre". Dans la même veine, il a parlé d'un "Dieu qui pardonne toujours", synthèse de tendresse et de fidélité. Parallèlement, il a également souligné "la tendresse comme attitude humaine", en réponse à la tendresse de Dieu.

La révolution de la tendresse

Cependant, bien que la tendresse ait déjà joué un rôle important dans ses prédications précédentes, le trait le plus nouveau de son magistère pontifical est peut-être la proposition programmatique de la tendresse comme "révolution". Les mots suivants de la Evangelii gaudium sont éloquents : " Le Fils de Dieu, dans son incarnation, nous a invités à la révolution de la tendresse " (EG 88). Dans la simplicité de cette phrase est contenue la clé pour comprendre la "révolution" que le Pape François nous propose. Il ne s'agit pas, bien sûr, d'une indication isolée ou anecdotique, mais d'une idée qui apparaîtra à divers moments et dans divers contextes de celui-ci Evangelii Gaudium, ainsi que dans d'autres interventions.

Dans cette proposition, deux perspectives complémentaires s'entremêlent. D'une part, elle met en évidence la relation entre la tendresse de l'amour de Dieu et la tendresse du cœur humain au-delà de toute circonstance, car le premier est, à chaque époque, le modèle et la cause du second. Mais il y a aussi une invitation particulière adressée à l'homme d'aujourd'hui, un stimulus et une proposition pressante dans notre situation particulière. La formule - pour ainsi dire - utilisée par le Saint-Père met donc en évidence l'imbrication du divin et de l'humain, de l'éternel et du temporel. Au centre de ces deux lignes se trouve sans aucun doute Jésus-Christ, Dieu incarné, "le visage de la miséricorde du Père" (Misericordiae vultus, 1), "le même aujourd'hui, hier et à jamais" (Héb. 13:8).

L'articulation de ces deux approches est peut-être mieux comprise si nous reconnaissons leur convergence dans la vertu et dans le sentiment de la miséricorde. Il existe en fait deux niveaux ou domaines liés l'un à l'autre : le don gratuit de Dieu à l'humanité et la communion d'affection entre les êtres humains, la "compassion" (Le nom de Dieu est miséricorde, VIII). A son tour, ces deux aspects appartiennent essentiellement à la charité (la miséricorde est son fruit ou "effet intérieur" : cf. Catéchisme de l'Église catholique, 1829 ; St Thomas d'Aquin, Summa Theologica, II-II, q. 28, prologue), et interpellent concrètement la sensibilité de l'homme d'aujourd'hui, qui a particulièrement besoin de liens profonds et stables "en ces temps de relations frénétiques et superficielles" (Amoris laetitia, 28 ; cf. Evangelii gaudium, 91).

La tendresse de Dieu

À cet égard, il existe une phrase du Livre de Siracide que le Pontife romain cite à plusieurs reprises (Evangelii gaudium, 4 y Amoris laetitia, 149) et qui appartient manifestement à sa prière personnelle : " Fils, traite-toi bien [...] Ne te prive pas d'un jour heureux " (Sir 14, 11.14). Dans ces paroles, le Pape découvre la tendresse de Dieu le Père, qui s'approche de ses créatures avec un langage accessible au cœur humain, " comme un enfant qui est consolé par sa mère " (cf. Is 6,13). Il est le "Dieu de toute consolation" (II Cor 1,3) et sa tendresse réchauffe le cœur de ses créatures (Homélie 7.VII.2013). "La miséricorde a aussi le visage de la consolation" (Misericordia et misera, 13).

Une expression éminente de la tendresse divine est le pardon des péchés (Homélie 20.XI.2013), " le signe le plus visible de l'amour du Père, que Jésus a voulu révéler tout au long de sa vie " (Misericordia et misera, 2). Cette manifestation de la tendresse divine s'incarne de manière paradigmatique dans la rencontre entre la Miséricorde et la misère, entre Jésus et les pécheurs (la femme adultère, le pécheur qui lui oint les pieds...) : Misericordia et misera, 1-2).

L'amour tangible du Père nous est ainsi parfaitement communiqué en Jésus-Christ, Dieu et homme, dont les manifestations d'affection remplissent les pages de l'Évangile. Le pape François rappelle que la miséricorde du Seigneur n'est pas seulement un sentiment (Angelus 9.VI.2013), mais qu'elle s'exprime dans une "sensibilité" concrète envers les besoins humains (Misericordiae vultus, 7). En continuité avec la tendresse du Sauveur, l'Église-Mère transmet l'amour de Dieu aux hommes, de sorte que "tout dans son action pastorale doit être revêtu de la tendresse avec laquelle elle s'adresse aux croyants" (Misericordiae vultus, 10).

La tendresse humaine

Un élément essentiel de cette vision est le lien entre la tendresse de Dieu et la tendresse humaine. Si la tendresse de Dieu "se baisse et m'apprend à marcher" (Homélie 12.VI.2015), la tendresse humaine est une correspondance filiale à ce don, la réponse appropriée à son amour miséricordieux. La première modalité de cette réponse est l'acceptation, " ne pas avoir peur de sa tendresse " (cf. Ibid) ; mais elle s'exprime aussi comme un don aux autres. C'est pourquoi, dans la mesure où elle est guidée par l'amour divin, la tendresse humaine " n'est pas la vertu des faibles, mais plutôt le contraire : elle dénote une force d'âme et une capacité d'attention, de compassion, de véritable ouverture aux autres, d'amour " (Homélie 19.III.2013).

L'amour de Dieu purifie l'amour humain et le rend semblable au sien pour nous rendre "miséricordieux comme le Père" (Homélie 13.III.2015 ; cf. Lc. 6, 36), capables de "réconforter tout homme et toute femme de notre temps" (ibidem). Ainsi, la tendresse humaine devient " respectueuse " (Amoris laetitia, 283) et "est libéré du désir de possession égoïste" (ibid, 127). À cet égard, le pape François fait largement référence à la catéchèse de saint Jean-Paul II sur l'amour humain (ibid, 150 et suivants).

La charité faite chair

La tendresse est donc une dimension de la charité : l'expression concrète et indéfectible de la miséricorde de Dieu et la réponse humaine à ce don par un amour intégral, dans le corps et l'esprit. Pour cette raison, le Saint-Père affirme que les chrétiens de notre temps sont appelés à rendre " visible aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui la miséricorde de Dieu, sa tendresse envers toute créature " (Discours 14.X.2013).

Cette visibilité signifie le caractère réel, tangible et englobant de la charité, et trouve sa pleine manifestation en Jésus-Christ, " la Miséricorde faite chair " (Audience générale 9.XII.2015). En tant que disciple du Christ, le chrétien est appelé à incarner l'amour de Dieu dans sa vie et dans celle de ceux qui l'entourent, car ils sont pour lui " la chair du Christ " (Paroles 18.V.2013). Le Pape fait souvent référence à cette idée de la "chair du frère" pour souligner la nature réelle et proche de la charité. C'est précisément à travers la chair de nos frères et sœurs, les pauvres et les nécessiteux, que nous entrons " en contact avec la chair du Seigneur " (Homélie 30.VII.2016).

A partir du thème de la "chair du frère", nous pouvons comprendre quelques indications que le Pontife romain formule avec des mots qui nous sont profondément proches. Ainsi, il parle de "la tendresse de l'étreinte" (Amoris laetitia, 27-30), les émotions et le plaisir physique dans les relations conjugales (ibid, 150-152), des expressions de la charité conjugale dans l'"hymne à la charité" (ibid, 89-141), les blessures affectives (ibid, 239-240), sur la civilité du langage en famille (Audience générale 13.V.2015), etc.

La "nouvelle sensibilité

Dans quelle mesure cette invitation du Saint-Père convient-elle à l'homme contemporain ? En effet, il convient de se demander si cette proposition est en accord avec la sensibilité du moment historique actuel. En ce sens, c'est un secret de polichinelle que nous vivons dans une société de plus en plus complexe et variable, une société mondialisée et - dans un certain sens - déracinée. Le pape rappelle ce contexte à d'innombrables reprises.

De cette situation est née ce que certains penseurs ont appelé une "nouvelle sensibilité" (voir A. Llano, La nouvelle sensibilité, Espasa Calpe, Madrid 1988). Il s'agit évidemment d'une catégorie très relative - comme tout ce qui est "nouveau" ou "moderne" - mais elle reflète, dans sa nature très provisoire, un positionnement concret dans un monde en constante évolution (ce que Zygmunt Bauman appelle la "société liquide").

Je crois que l'invitation du Pontife romain à une "révolution de la tendresse" s'inscrit dans cette façon de voir la réalité. Pour le montrer, il est nécessaire de caractériser la "nouvelle sensibilité" dans ses contours essentiels. Le philosophe Alejandro Llano a identifié cinq principes inspirateurs de cette mentalité : le principe de gradualisme, le principe de pluralisme, le principe de complémentarité, le principe d'intégralité et le principe de solidarité. Décrivons brièvement chacun d'entre eux.

  1. Le principe de gradualisme implique de reconnaître que la réalité ne s'épuise pas dans l'alternative "noir et blanc", mais qu'elle est pleine de nuances et se trouve toujours dans un processus de changement. Il est donc nécessaire de reconnaître que les réalisations culturelles, scientifiques, etc. s'inscrivent toujours dans un contexte historique - elles ne sont pas intelligibles si elles sont isolées de leur histoire - d'où l'importance de cultiver les traditions, de travailler en groupes et en réseaux, et de valoriser ce que l'on appelle les "soft skills", notamment les compétences en matière de communication.
  2. Le principe du pluralisme s'inscrit dans la continuité du précédent, car la compréhension d'une réalité en constante évolution exige une flexibilisation et une modulation des connaissances : la convergence de différents points de vue, mais surtout de formes de rationalité diverses ou analogiques (Daniel Goleman parle d'"intelligence émotionnelle" et Howard Gardner d'"intelligences multiples"). Cette élasticité s'oppose à un point de vue unique et homogène, au profit de l'inclusion de visions et d'aptitudes différentes.
  3. Le principe de complémentarité est une autre conséquence de ce qui précède. Si la réalité est changeante et nécessite un élargissement des perspectives, on découvre qu'il existe non seulement des différences entre les choses, mais aussi une complémentarité. C'est-à-dire qu'il existe des relations harmonieuses et non une simple irréductibilité entre des événements singuliers. Cela implique qu'il ne faut pas confondre le différent avec le contraire, mais rechercher la "com-possibilité des différences". Des conséquences importantes en découlent dans différents domaines : par exemple, en économie (transformer les limites en opportunités), en politique (transformer la dialectique en dialogue), etc.
  4. Le principe d'intégralité exprime que l'être humain est une unité dans sa structure spirituelle-corporelle et dans son activité. Cette proposition permet donc de surmonter la fragmentation dans les différentes sphères de la vie. Plus précisément, face au cloisonnement des connaissances et à la spécialisation excessive, l'antidote de l'interdisciplinarité est proposé. De manière générale, ce principe propose un "humanisme intégral" par opposition à toute réduction unidimensionnelle de la vie humaine (comme, par exemple, considérer l'homme comme un simple producteur ou un simple consommateur).
  5. Le principe de solidarité est une certaine application du précédent à l'échange de biens entre individus, de sorte qu'ils sont abordés comme des relations interpersonnelles et non comme des engrenages de production et de consommation. Parmi les conséquences souhaitables de cette approche figurent l'humanisation du marché et de l'économie en général, diverses formes de coopération au développement, la consolidation de la coexistence pacifique et la formation d'une conscience écologique.

La tendresse et l'homme contemporain

Comme nous l'avons noté, le Saint-Père comprend la tendresse comme la charité "faite chair", la miséricorde rendue visible. À mon sens, toutefois, sa vision ne s'arrête pas là, mais ajoute un élément de nouveauté ou, si vous préférez, de "contemporanéité". C'est dire que sa proposition d'une "révolution de la tendresse" est un message particulièrement adapté à l'homme d'aujourd'hui et trouve en lui une profonde résonance.

Cette contemporanéité est évidente dans de nombreux éléments du magistère du pape François. Tout d'abord, il insiste pour "partir de notre misère" et se souvenir "d'où nous venons, de ce que nous sommes, de notre néant". Il en conclut : " il est important de ne pas se considérer comme autosuffisant " (Le nom de Dieu est miséricorde, VI). En effet, " nous ne vivons pas, ni individuellement ni en tant que groupes nationaux, culturels ou religieux, comme des entités autonomes et autosuffisantes, mais nous dépendons les uns des autres, nous sommes confiés aux soins les uns des autres " (Discours 21.IX.2014).

De là découle la nécessité d'accompagner chaque personne sur son chemin de réponse à Dieu, " sans avoir besoin de s'imposer, de s'imposer aux autres ", car " la vérité a son propre pouvoir d'irradiation " (Discours, 21.IX.2014). Il affirmera donc que, "malgré nos différentes confessions et convictions, nous sommes tous appelés à rechercher la vérité, à œuvrer pour la justice et la réconciliation, et à nous respecter, nous protéger et nous aider mutuellement en tant que membres d'une même famille humaine" (Discours 27.XI.2015).

Dans la continuité de cette approche, le Saint-Père soutient que " la diversité des points de vue doit enrichir la catholicité, sans nuire à l'unité " (Discours 5.XII.2014). En effet, la communion des membres de l'Église dépend de l'unité de la foi, et celle-ci ne s'oppose pas à la liberté de pensée, mais "c'est précisément dans l'amour qu'il est possible d'avoir une vision commune" (Lumen fidei, 47). Le dialogue entre des positions différentes doit donc présenter au moins trois caractéristiques : il doit être fondé sur une identité, il doit être ouvert à la compréhension mutuelle et il doit être orienté vers le bien commun. Sur cette base, la diversité même des perspectives - non seulement bonne, mais nécessaire - est considérée par lui comme un enrichissement (Discours 11.VII.2015).

Mais le dialogue n'est pas seulement une méthode, il devient une culture et constitue le fondement même de la "coexistence au sein des peuples et entre les peuples", "seule voie vers la paix". C'est ce que le Saint-Père appelle la "culture de la rencontre" (Angelus 1.IX.2013). Cette culture n'est pas fondée sur l'uniformité, mais sur l'harmonie des différences, qui est l'œuvre du Paraclet (Audience à tous les cardinaux 15.III.2013). fondatrice.

D'autre part, si l'unité est perdue de vue, la différence de perspectives peut conduire à une sectorisation des connaissances. En effet, bien que "la fragmentation de la connaissance ait sa fonction en termes de réalisation d'applications concrètes", en réalité "elle conduit souvent à une perte du sens de l'ensemble" (Laudato si', 110). Le pape prône ainsi un "humanisme chrétien", un "humanisme qui jaillit de l'Évangile", qui "convoque les différents domaines du savoir, y compris l'économie, à une vision plus intégrale et intégratrice" (ibid, 141). Cette approche est particulièrement applicable à l'éducation et au travail, domaines où il est nécessaire "non seulement d'enseigner une technique ou d'apprendre des notions, mais de nous rendre plus humains, ainsi que la réalité qui nous entoure" (Discours, 16.I.2016).

Le "développement humain intégral" s'oppose à "un surdéveloppement gaspilleur et consumériste, qui contraste de manière inacceptable avec des situations persistantes de pauvreté déshumanisante" (Laudato si', 109 ; cité dans Caritas in veritate, 22). La conséquence de cette situation est que "de grandes masses de la population sont exclues et marginalisées" et, dans le même temps, "l'être humain en lui-même est considéré comme un bien de consommation, à utiliser puis à jeter". Cela conduit à ce que le Saint-Père a appelé la "culture du jetable".

Au contraire, apporter la tendresse de Dieu à tous les hommes signifie réaliser le développement intégral de tous, en particulier "les plus éloignés, les oubliés, ceux qui ont besoin de compréhension, de consolation et d'aide" (Homélie 27.III.2013). Il s'agit d'atteindre les " périphéries du monde et de l'existence " (Homélie 24.III.2013), c'est-à-dire les personnes qui se trouvent dans des " situations persistantes de misère déshumanisante ".

La proposition d'une "révolution de la tendresse" devient ainsi "contemporaine", elle touche la sensibilité de l'homme d'aujourd'hui. Elle devient sensible, mais surmonte l'étroitesse du sentimentalisme et s'ouvre à la personne entière et à tous les hommes.

Cette révolution implique un changement de paradigme. Il ne s'agit pas de nier l'existence de règles générales de conduite, conformes au bien humain, mais de refuser l'identification de ce bien à des formulations universelles. D'où l'encouragement à comprendre le bien comme le bien de la personne concrète, qui se trouve toujours dans des situations qui "exigent un discernement attentif et un accompagnement avec un grand respect" (Amoris laetitia, 243). Par conséquent, faire de la place à la tendresse dans sa propre vie et dans les relations humaines ne signifie pas nier la justice ou les exigences de l'Évangile, mais accepter "l'invitation à passer par le chemin de l'amour". via caritatis" (Amoris laetitia, 306), qui est précisément la plénitude de la justice et ce qui nous dispose à recevoir la miséricorde de Dieu.

L'auteurJosé Ángel Lombo

Professeur associé d'éthique. Université pontificale de la Sainte-Croix.